VOYAGE – INFOS n° 73

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VOYAGE – INFOS n° 73
YAGSE
FO
VO
IN
58, rue Raulin
69007 LYON
Tél : 04.78.42.95.33
E.mail : [email protected]
www.cevied.org
VOYAGE – INFOS n° 73
Editorial
Le tourisme responsable et solidaire est porté
par une espérance : celle de voir advenir un
monde plus humanisé, et d’y contribuer, bien
modestement certes mais avec conviction.
Cette humanisation du monde comporte
plusieurs dimensions : le progrès social qui
permette à chacun de vivre dignement avec les
nécessités de base (alimentation, logement,
santé…) ; ceci va de pair avec un
développement local réfléchi, permettant à
chaque ménage de développer des savoir-faire,
des activités génératrices de ressources,
respectueuses de l’environnement. L’égal accès
à l’éducation pour toutes les couches sociales
en est une condition majeure, tout comme une
répartition
juste
des
richesses.
Tout
développement, local, industriel ou agraire, doit
se faire dans le respect de l’environnement, des
populations, des cultures populaires. Enfin la
paix civile, conditionnée par des gouvernances
soucieuses du bien commun et des relations
justes entre groupes humains, est un préambule
à la paix entre les peuples.
Un rapide regard sur la géopolitique peut rendre
quelque
peu
pessimiste.
Le
bassin
méditerranéen
demeure
un
point
d’interrogation : Tunisie, Libye, Egypte,
Palestine, Syrie… L’Afrique subsaharienne
aussi. Même si la plupart de ces destinations
sont suspendues, il n’est pas question de s’en
désintéresser : garder les contacts, soutenir les
populations…
Cependant beaucoup de choses bougent et des
événements sont porteurs d’espoir, notamment
grâce à la lutte des populations locales. Ainsi les
Roumains se mobilisent contre l’exploitation de
gaz de schiste risquant de polluer leur
environnement. Les Chinois se mobilisent
également pour lutter contre les dégâts
écologiques et sur leur santé causés par une
industrialisation polluante et anarchique. Les
paysans indiens, après de nombreuses
manifestations, ont obtenu le vote d’une loi qui
va rééquilibrer le rapport de forces entre
industriels et paysans : l’acquisition de terres
devra non seulement faire l’objet de négociations
mais être accompagnée d’obligations comme la
réinstallation des déplacés.
Le voyage permet cette sensibilisation,
observation, réflexion et solidarité. Les
rencontres parfois difficiles dans certains pays,
en raison des régimes autoritaires et
soupçonneux vis-à-vis des regards étrangers, sont
essentielles pour la compréhension des
problématiques locales. Comme chaque année
nous vous invitons à explorer de nouveaux
horizons. Dans son programme 2014 le CEVIED
va proposer quelques ouvertures vers des pays
peu connus tels que le Sri Lanka ou Oman.
Bienvenue sur nos lignes.
Le président, Gilbert Clavel - septembre 2013
Dates à retenir
-
du 9 au 11 novembre 2013, à Colmar, salon Solidarissimo. Madagascar, pays invité d’honneur.
du 9 au 13 novembre, vente de livres pour la SSI (à partir de 1€) , place Bellecour à Lyon.
du 15 au 17 novembre, à Lyon, Semaine de la Solidarité Internationale (SSI)
du 16 au 24 novembre : dans toute la France, Semaine de la Solidarité Internationale (SSI)

- Samedi, 23 novembre : ASSEMBLEE GENERALE du CEVIED et rencontre après-voyages.
Projection de films de voyageurs, sur Cuba et Madagascar puis échanges, discussion sur
les voyages.
3em trimestre 2013
1
« La Mongolie est une destination qui fait rêver ! C’est l’aventure,
la pureté, l’authenticité, l’humilité, la rudesse. Mais pas uniquement
cela. Pays de vent, d’herbe et de feutre, la Mongolie se mérite. Elle
se découvre lentement, pas à pas, avec modestie et patience.
Les paysages sont ceux de l’Asie Centrale, avec les steppes d’herbes
sèches et de poussière. La langue est le Mongol, de la famille des
langues ouralo-altaïques, L’écriture ancienne, l’Ouïgour, a cédé sa
place au cyrillique.
La Mongolie se caractérise surtout par un contraste
important entre modernité et tradition, entre jeunes
et vieux, entre hier et demain.
Le voyageur cherche une expérience hors du temps, un
retour à la nature, Une rupture avec son quotidien
d’homme « civilisé », tandis que le Mongol aspire à des
conditions de vie plus faciles, à un futur et une vie
meilleure.
tion et la protection de l’environnement ne sont pas au
cœur des préoccupations. Le travail de la terre n’apparaît pas comme un travail d’avenir.
En Mongolie, terre nomade par excellence, le voyageur
est accueilli comme un messager. C’est lui qui amène les
nouvelles, sa venue est toujours attendue et fêtée…
« Le monde est petit « dit-on !. Cet adage prend toute
sa signification ici où le nombre d’habitants est restreint.
La vie des Mongols est régie par un certain nombre
d’obligations et d’interdits, un mélange de croyances
inspirées du Bouddhisme, du Chamanisme, et des traditions ancestrales.
Le peuple reste attaché à sa terre natale et a le désir
de contribuer à son émergence politique et financière.
Il s’efforce de se détacher des anciennes emprises
chinoises et russes. Pour construire une identité propre.
D’où le culte de l’empereur Gengis Khan qui s’impose
depuis l’indépendance du pays, incarnant un passé glorieux.
Depuis la chute du bloc communiste au début des années 1990, les temps sont durs. L’exode rural a amené
des milliers de nomades aux portes d’Oulan Bator. Le
pays, vaste comme trois fois la France, compte trois
millions d’habitants, un million et demi vit dans la capitale. Des notions de capitalisme, comme l’individualisme
et l’esprit de compétition prennent le pas sur la fraternité et l’entraide du peuple soudé. L’avenir, dans
leur esprit, est ailleurs : en Corée, aux Etats-Unis, au
Japon ou en Europe.
Outre la beauté des paysages, leur diversité, le pays
est une terre d’élevage où le cheptel dépasse de beaucoup la densité de la population. Beaucoup de plantes
et d’animaux sont endémiques en Mongolie. Ici, la ges-
Les Mongols accordent beaucoup d’importance à des
valeurs humaines telles que le partage, la retenue, la
modestie, la droiture et la force. Ce code de conduite
est bien différent du nôtre et il faut du temps pour le
comprendre.
Alors la qualité de vos échanges sera en fonction de
votre écoute à l’autre. Le voyage est une expérience,
plus riche encore lorsque l’on sait faire preuve d’humilité, de patience, de curiosité, et de respect.
En terre Mongole, oubliez votre montre, la notion du
temps n’est pas la même ! Les imprévus sont de règle
et les horaires pas toujours respectés ! Mais le pays
est fabuleux et le peuple attachant. Laissez-vous vivre, le bonheur est dans le pré….ou plutôt dans la steppe !! »
Muriele Gourbault d’après un extrait de :
« La Mongolie » par E. Bettex et G. Touboulic.
E. Bettex est la correspondante pour les voyages
en Mongolie.
Prochain voyage ;
du 13 au 27 Août 2014.
2
...Où en sommes-nous ?
Mai 2008, dans le no 58 de « voyage info » vous avez pu lire un article de Madeleine Lacour au sujet de
la marche organisée par EKTA PARISHAD* qui s’est déroulée en octobre 2007 entre Gwalior et la capitale Indienne. Marche à laquelle participaient 25000 Indiens, son but étant de faire pression sur le gouvernement indien afin d’arriver à résoudre le problème du droit à la terre. Madeleine nous parlait de cette marche et des raisons qui ont poussé à l’organisation de telles actions pacifiques.(cf VI no 58).
En 2007 Le gouvernement s’engageait à constituer une « commission nationale de réforme agraire » afin
de résoudre les conflits fonciers et entreprendre une réelle réforme.
Les réformes tardent à venir, d’autres marches ont lieu : en 2012*, 50 000 Indiens se mobilisent.
Avril 2013 une pétition internationale est lancée, le premier ministre Indien reçoit EKTA PARISHAD et
la réforme commence difficilement à se mettre en place.
Mars 2013, un groupe de voyageurs CEVIED se rend dans plusieurs villages qui participent à cette résistance. Martine Freydier nous a livré ses impressions à travers un riche article dont nous avons choisi
un extrait.
Village tribal de Gudiarparka et les mines de
Bokaro
Seules quelques personnes nous accueillent car la
plupart travaillent à l’usine thermoélectrique située à quelques Kilomètres ou dans des activités
autour du charbon.
Le jeune responsable a participé aux deux marches en 2007 et 2012.*
Dans ce village, il y a de l’eau , des cultures et de
l’élevage. Notre hôte produit du riz (1500Kg par
an pour sa famille de 7 personnes). et principalement des pommes de terre. Donc pas de problème
de faim.
A l’entrée du village une école gouvernementale
propose un menu végétarien affiché sur le mur
extérieur de l’école : lentilles et riz ou…riz et
lentilles.
Lors de notre visite imprévue, 54 enfants de tous
les âges participent à la leçon faite par un maître
unique, les cours sont en hindi.
Le problème de ce village est la richesse du sous
- sol en minerais. Depuis 1950 de nombreux villages ont été expulsés sans compensation, même
pas du travail car ces mines ont très peu besoin
de main d’œuvre.
Il est prévu de déplacer encore 2 millions de personnes, mais une résistance est en train de s’organiser.
Par tradition, la terre appartient aux tribus qui
l'occupent mais l'état du Jharkhand a accordé
des droits d'exploitation à des entreprises indiennes pour exploiter les mines à ciel ouvert.
Nos accompagnateurs nous conduisent par des
sentiers caillouteux, poussiéreux, longés de lopins
de forêts où les feuilles séchées brûlent, sous un
soleil de plomb, à l'entrée des mines.
Des hommes tribaux exploitent d'une manière
illégale des filons de charbon qui n'intéressent
pas les entreprises, ces filons n'étant pas suffisamment riches en minerais.
Un jeune est parti devant nous pour informer de
notre visite car les mineurs sont à l'affût : ils ont
l'habitude de descentes de policiers ou de mafieux, ils sont alors obligés de se cacher dans la
mine. Les travailleurs qui nous accompagnent en
profitent pour faire un rassemblement des mineurs et rappeler qu'ils devront envoyer cinq représentants à une prochaine réunion.
ils
utilisent
des
slogans
rassembleurs : « l'estomac pour le pain, le pain pour la
terre, la terre pour l'eau , l'eau pour la forêt »
Pour l'instant il y a dix mineurs par mine, quatre
tonnes de charbon sont extraites par jour. Un
tracteur vient chercher ce charbon et paie deux
mille Roupies ( 30 euros), 3 euros par jour et par
mineur. Police et mafia prennent le bénéfice.
Ce charbon est alors chargé sur des vélos( 7 sacs
de 20/25kg) péniblement poussés par des hommes sur des dizaines de Kilomètres pour être
vendu 110 rp le sac ( 1,6 euros) au bord des routes. Les mineurs réclament la législation de leur
exploitation minière et la possibilité de créer une
coopérative minière.
Extrait du compte rendu de voyage de Martine
Freydier (suite au prochain n°)
Prochain voyage :
du 12 au 30 janvier (il reste 4 places)
3
Cuba... A peine le mot est il prononcé que notre imaginaire s'éveille : les musiques, les vieilles voitures américaines, les façades décrépies de La Havane, le mojito et
les cigares.... et bien sur Fidel, le Che et la révolution .
Comme si, dans nos rêves, l'île s'était endormie.
Sur place il suffit de peu de temps pour ressentir que
derrière le rythme lent des cubains.- « tranquilo, tranquilo hermano.... »... « doucement doucement mon frère.. » une vague, ample, profonde et partout présente fait bouger le pays.
La Havane, Premier taxi, le reggaeton1 de la radio résonne dans la voiture, « Bienvenidos », le chauffeur nous
accueille, interrompant sa radio pour placer dans le lecteur une cassette : « Guantanamera, musica traditionnal »
ajoute t-il, et avec un clin d'œil « c'est la musique que
vous aimez ». Nous, nous sommes les touristes. Quelle
est la musique qu'en France nous faisons écouter à nos
touristes ? Le « temps des cerises » ?
Direction la Vieille Havane, le cœur touristique de la
ville avec dans ses rues et ses places le superbe patrimoine architectural, artistique et religieux qui retrace l'histoire de Cuba et de sa capitale.
Dans les années 90, Habana Vieja fut confrontée à de
graves problèmes d'équipement et d'insalubrité, les édifices tombaient en ruine et l'Unesco qui avait classé ce
territoire "patrimoine de l'humanité" remettait en cause le
maintien de cette dénomination.
Puis ces quinze dernières années il y eu le tourisme et
Habana Vieja, telle un vieux danzon2 qui change de rythme a commencé à bouger, à changer d'air, d'ambiance, de
vie même.
Le maître d'ouvrage de cette transformation est "le Bureau de l'Historien de la Ville de La Havane", structure
qui pouvait s'assimiler initialement à un « Conservatoire
du Patrimoine » mais qui a vu avec le développement
touristique son statut et son rôle totalement transformés :
doté d'une personnalité juridique et économique, il a créé
de nombreuses sociétés qui exploitent la quasi totalité des
centres d'accueils touristiques, hôtels et commerces et ces
revenus lui permettent d'investir dans la réhabilitation
patrimoniale et culturelle.
Nous recevons sur la terrasse de notre « casa particular »
Eduardo, ancien maire du "municipio3" Habana Vieja. Il
reconnaît que certains habitants préféreraient voir accélérer la réhabilitation des logements vétustes plutôt que
l'implantation de grands hôtels. « Mais avec quelles ressources financer ces travaux ? Notre pays n'a ni minerai
ni ressources énergétiques ». D'autant que l'enjeu est de
réduire la population dont une majorité vit en surpeuplement dans des petits logements. Actuellement Habana
Vieja compte un peu plus de 90.000 habitants. Au terme
du "Plan Maestro", plan directeur du projet, ce sont près
de 30 000 habitants (soit un tiers de la population actuelle) qui devront quitter le territoire pour aller habiter les
quartiers périphériques de la ville.
Manolo travaille comme boucher dans une entreprise
d'Etat de La Havane, mais sa journée est double voire
triple : dès qu'il le peut il aménage, gère et développe la
« casa particular » (sorte de chambre d'hôte chez l'habitant) qu'il a créée dans la Vieille Havane. Le soir, avec
Eva, sa femme qui dans la journée est médecin dans un
centre de santé de proximité, ils cuisinent pour leurs hôtes un « menu touristique ». Le prix d'une nuitée en
chambre double, en « peso convertible4 » est équivalent
au salaire mensuel de Manolo, et à peine inférieur à celui
de Eva, sa femme médecin. Bien entendu une taxe importante est versée à l'État. Nous évoquons avec Eva sa situation de médecin le jour et cuisinière le soir .
Que pense-t-elle du niveau de son salaire ?. Elle sourit et
nous demande ce que pensons, nous, de la santé publique
en France. « Pourquoi manquez vous de médecins ? »
poursuit-elle. A Cuba le nombre de médecin pour 1000
habitants est de 6,4, en France il est de 3,33 et au Chili de
1,1.
Les questions s'enchainent autour de l'éducation, la formation acquise, le métier exercé et le salaire perçu. Le
développement de l'enseignement à Cuba permet d'accéder à des formations supérieures, mais les emplois équivalents n'existent pas forcément. Cuba échange ses ingénieurs et spécialistes contre du pétrole ou d'autres matières premières avec des pays latino-américains ou africains. « L'éducation, les formations sont les seules matières premières dont nous disposons » entendrons nous
souvent dans l'ile.
Diego est chauffeur de taxi occasionnel pour les touristes
qui veulent visiter les environs de Cienfuegos, en particulier le parc naturel de la sierra del Escambray. De formation ingénieur, il travaille comme mécanicien dans une
entreprise de transport publique et est membre du Parti
Communiste dans son entreprise. Nous évoquons ce qui
nous apparaît comme une série d'écarts difficiles à vivre,
entre situation professionnelle, activité « au noir » et engagement politique. Diego réfléchit « C'est une forme de
résistance... » puis éclate de rire : « L'important est de ne
rien lâcher, ni les principes ni les opportunités » . Au delà
des boutades, il redira comme beaucoup d'autres cubains
ce sentiment d'être en guerre avec les États Unis5, un
ennemi à moins de 100 km de l'île. « Comment viviez
vous, vous lorsque vous étiez en guerre » ? Puis évoquant
la chute du bloc communiste : « Très dur d'apprendre à
vivre sans le pétrole russe, mais cela nous a permis aussi
de nous échapper du modèle de planification soviétique
…. et peut-être d'inventer un autre socialisme plus fragile
mais vivant ».
Pour l’animatrice de la Fondation Antonio Núñez Jiménez, ONG de protection écologique de la Nature et de
l'Homme, ces années noires qui suivirent la fin du régime
soviétique où Cuba s'est retrouvé en quelques mois sans
pétrole et avec une mono agriculture sucrière sans débouché, ont aussi permis de repenser le rapport à la terre, à la
nature et à l'agriculture vivrière de proximité. Face à la
pénurie alimentaire sans précédent qui a touché tout le
4
pays et surtout les villes, il a fallu repenser la production
et la distribution des fruits et légumes du quotidien.
L'État a facilité la création sur des parcelles de terrain
urbain inutilisées de « jardins urbains , de production
vivrière» en mettant à disposition les friches récupérées
et en fournissant de la terre végétale.
L'exploitation est assurée par plusieurs « petits producteurs » réunis en coopérative, chaque producteur ayant à
sa charge un lot qu'il exploite personnellement dans le
cadre d'un cahier des charges qui privilégie les semences
et cultures locales, l'utilisation d'engrais organiques et
l'accueil d'enfants des écoles dans le cadre d'activités
pédagogiques.
La production récoltée, produits courants de l'alimentation quotidienne cubaine : haricots, salades, tomates, oignons est utilisée principalement sur le quartier. L'État
récupère 80 % des produits qu'il met ensuite à disposition
des cantines des équipements publics locaux (écoles,
crèches, hôpitaux... ), 20% est laissé à disposition des
producteurs qui le mettent en vente sur place ou dans un
marché local.
La réussite économique, sociale et écologique semble
indéniable. Pour Jésus qui anime une des coopératives à
Cienfuegos cela offre d'abord aux familles une base de
nourriture saine et au delà ces expériences permettent aux
urbains de retrouver les modes de rapport ancestraux
avec la terre et ce qu'elle produit. Et Ruben, exploitant
l'un des lots, nous explique le rôle de la lombriculture et
de la permaculture telle qu'il l'a hérité de sa famille et tel
qu'il l'explique aux enfants des écoles. « La terre il faut la
respecter, et quand ils arrivent dans le jardin, je leur demande de s'essuyer les pieds sur ce tapis de chaux et de
se laver les mains avant de toucher les plantes. ».
Depuis leur création de nombreux visiteurs étrangers,
associations écologiques, AMAP ou agriculteurs d'Europe et d'ailleurs, préoccupés par le « consommer local »
viennent visiter ces jardins. Qui disait que Cuba n'était
plus un modèle pour les européens ?
Le président de la coopérative de petits producteurs qui
nous reçoit à Ceballos, zone rurale de production fruitière dans le centre de l'ile. Depuis que l'État Cubain a engagé une redistribution des terres agricoles6 le nombre de
coopérateurs a presque doublé ces dernières années, passant de 275 à 500 coopérateurs. Le débat porte sur le
commerce équitable dans lequel s'est engagé la coopérative (production de jus d'agrumes) et sur le fonctionnement
économique de la coopérative. Les producteurs ne perçoivent directement que 20% de leur production vendue, le
reste est redistribué collectivement par l'État via des investissements locaux : puits et citernes d'arrosage, routes,
équipements sociaux. Puis Hiram et son conseil d'administration nous demandent de présenter la situation de
l'agriculture en France. Stupéfaction lorsque les coopérateurs cubains apprennent que le nombre d'agriculteurs et
d'ouvriers agricoles est en pleine régression en France;
« comment faites-vous alors pour vous nourrir ? » demandent ils en chœur.
Promenade dans les mogotes7 et les champs de tabac de
Viňales. Notre guide est aussi botaniste, spécialiste de
naturopathie. Après la promenade, visite à la pharmacie
du village, 60% des médicaments sont à base de produits
naturels, de racines et de plantes de la région. « C'est
aussi grâce à la naturopathie que nos exportations de produits pharmaceutiques rapportent encore plus de devises
que le tourisme » commente t-il avec fierté.
La Havane, fin du voyage. Nous évoquons avec le groupe du Cevied le bilan. A travers les expressions des uns
et des autres se confirme l'image « Cuba qui bouge »
mais Cuba n'est ce pas d'abord les Cubains?
Les Cubains qui résistent et qui inventent « de ce côté de
la rive »8
Et si nous aussi, de ce côté de la rive nous nous mettions
à bouger ? .
1
Le reggaeton , rythme métissé de salsa, reggae et rap constitue
depuis plusieurs années la musique populaire et dansante par
excellence dans tout Cuba.
2
le danzon est un genre musical cubain célèbre du début du
xxème siècle dont le rythme évolue au cours de son interprétation
3
Découpage territorial, politique et administratif comparable à
notre "commune".
4
1 peso convertible (monnaie touristique à valeur équivalente
au dollar US) vaut entre 20 à 25 peso cubain selon les taux de
change
5
L'embargo décidé en 1962 par les États Unis et toujours d'actualité, le fut en le justifiant comme une « arme de guerre »,
« dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. » (Lester D. Mallory, sous-secrétaire
d’État adjoint aux Affaires inter américaines )
6
En parallèle du développement des jardins urbains et toujours
dans le même objectif d'accroissement de la production agricole, l'État Cubain a décidé de donner en bail longue durée aux
cubains le souhaitant, de la terre agricole (un maximum d'environ une soixantaine d'hectares par personnes) avec l'engagement pour celui qui les reçoit de les exploiter en intégrant une
coopérative agricole.
7
Les mogotes sont ces buttes aux formes étranges apparues
après l'effondrement de grottes creusées par l'eau. Composées
de calcaire, elles sont le résultat d'un phénomène géologique qui
a créé un paysage exceptionnel autour de Viňales la ville à
l'ouest de l'île. (Photo page 4)
8
« La otra orilla », expression désignant la Floride, thème également d'une chanson de Frank Delgado, chanteur et poète engagé
cubain. Le refrain de sa chanson dit : « Haciendo cola pa’l pan,
o compartiendo traguito.La dignidad y la distancia son más de
90 millas. Yo decidí a cuenta y riesgo quedarme aquí en esta
orilla ». (Faisant la queue pour du pain et partageant un coup à
boire avec les copains, la dignité et la distance n'ont rien à voir
avec 90 miles, j'ai décidé tout compte et risque faits, de rester
ici sur cette rive)
Jean-Pierre ALDEGUER : accompagnateur voyage janvier 2013
Prochain voyage :
du 16 au 31 janvier 2014
5
Vie Associative
 Le réseau Silyon recherche des bénévoles pour la vente des livres pendant la SSI du 9 au 13 nov à
Lyon. Renseignements 04 78 51 74 80 / [email protected]
 Vous êtes également les bienvenus pour tenir le stand du CEVIED du 15 au 17 nov.
Un de nos partenaires du réseau DéPart, La Case d’Alidou, propose des places sur leurs voyages au
Burkina Faso, du 27 janvier au 7 février et du 3 au 14 mars.
Ce voyage permet d’aller à la rencontre des habitants de Gon Boussougou en s’immergeant dans la vie
quotidienne de cette commune africaine en plein développement. www.case-alidou.com
(Enfants acceptés à partir de 6 ans)
P r o c h a i n s
v o y a g e s
MAROC Nord Tanger
TOGO
LAOS Producteurs
NEPAL
CAMBODGE
SENEGAL Oriental
ETHIOPIE
CUBA
SRI-LANKA*
LAOS
ARGENTINE
OMAN*
Hiver
2013
9 jours
16 jours
20 jours
20 jours
22 jours
15jours
13 jours
16jours
16 jours
20 jours
18 jours
13 jours
Dès 4 voyageurs
Dès 4 voyageurs
Du mer.30 octobre au lu.18 novembre
Du ma.05 au dim.24 novembre
Du sa.09 au sa.30 novembre
Du sa.09 au sa.23 novembre
Du ma.12 au di.23 novembre
Du je.14 au sa.30 novembre
Du sa.16 novembre au dim.01 décembre
Du dim.17 novembre au ve.06 décembre
Du sa.30 novembre au 19 décembre
Du ve.05 au mer.17 décembre
OMAN*
INDE Jarkhand
CUBA*
SENEGAL Oriental
SENEGAL Oriental
INDE du nord*
TOGO
LAOS Producteurs
LAOS
13 jours
18 jours
16 jours
15 jours
15 jours
10 jours
16 jours
20 jours
21 jours
Et tous nos voyages du dépliant 2014
dates à la carte
dates à la carte
complet
2 places
3 places
Automne
2013
complet
4 places
4 places
4 places
Du ve.10 au mer.22 janvier
4 places
Du dim.12 au je.30 janvier
Du je.16 au ve.31 janvier
Du sa.18 janvier au sa.01 février
Du sa.15 février au sa.01 mars
Du 15 février au 24 février
Du sa.22 février au dim.09 mars
Du me.26 février au lu.17 mars
Du ma.11 au lu.31 mars
à consulter sur www.cevied.org
A la carte , à thème, à la demande-:
BRESIL CHILI*..COSTA RICA TUNISIE..HONDURAS…LIBAN..
MAROC Marrakech./Fès.. TURQUIE/Istanbul
Samedi, 23 novembre : ASSEMBLEE GENERALE du CEVIED
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
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6
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Voyage Infos édité par le C.E.V.I.E.D : Centre d’Échanges et de
Voyages Internationaux pour une Éthique de la Découverte.
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Dépôt légal : VI/79