VOYAGE – INFOS n° 73
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VOYAGE – INFOS n° 73
YAGSE FO VO IN 58, rue Raulin 69007 LYON Tél : 04.78.42.95.33 E.mail : [email protected] www.cevied.org VOYAGE – INFOS n° 73 Editorial Le tourisme responsable et solidaire est porté par une espérance : celle de voir advenir un monde plus humanisé, et d’y contribuer, bien modestement certes mais avec conviction. Cette humanisation du monde comporte plusieurs dimensions : le progrès social qui permette à chacun de vivre dignement avec les nécessités de base (alimentation, logement, santé…) ; ceci va de pair avec un développement local réfléchi, permettant à chaque ménage de développer des savoir-faire, des activités génératrices de ressources, respectueuses de l’environnement. L’égal accès à l’éducation pour toutes les couches sociales en est une condition majeure, tout comme une répartition juste des richesses. Tout développement, local, industriel ou agraire, doit se faire dans le respect de l’environnement, des populations, des cultures populaires. Enfin la paix civile, conditionnée par des gouvernances soucieuses du bien commun et des relations justes entre groupes humains, est un préambule à la paix entre les peuples. Un rapide regard sur la géopolitique peut rendre quelque peu pessimiste. Le bassin méditerranéen demeure un point d’interrogation : Tunisie, Libye, Egypte, Palestine, Syrie… L’Afrique subsaharienne aussi. Même si la plupart de ces destinations sont suspendues, il n’est pas question de s’en désintéresser : garder les contacts, soutenir les populations… Cependant beaucoup de choses bougent et des événements sont porteurs d’espoir, notamment grâce à la lutte des populations locales. Ainsi les Roumains se mobilisent contre l’exploitation de gaz de schiste risquant de polluer leur environnement. Les Chinois se mobilisent également pour lutter contre les dégâts écologiques et sur leur santé causés par une industrialisation polluante et anarchique. Les paysans indiens, après de nombreuses manifestations, ont obtenu le vote d’une loi qui va rééquilibrer le rapport de forces entre industriels et paysans : l’acquisition de terres devra non seulement faire l’objet de négociations mais être accompagnée d’obligations comme la réinstallation des déplacés. Le voyage permet cette sensibilisation, observation, réflexion et solidarité. Les rencontres parfois difficiles dans certains pays, en raison des régimes autoritaires et soupçonneux vis-à-vis des regards étrangers, sont essentielles pour la compréhension des problématiques locales. Comme chaque année nous vous invitons à explorer de nouveaux horizons. Dans son programme 2014 le CEVIED va proposer quelques ouvertures vers des pays peu connus tels que le Sri Lanka ou Oman. Bienvenue sur nos lignes. Le président, Gilbert Clavel - septembre 2013 Dates à retenir - du 9 au 11 novembre 2013, à Colmar, salon Solidarissimo. Madagascar, pays invité d’honneur. du 9 au 13 novembre, vente de livres pour la SSI (à partir de 1€) , place Bellecour à Lyon. du 15 au 17 novembre, à Lyon, Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) du 16 au 24 novembre : dans toute la France, Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) - Samedi, 23 novembre : ASSEMBLEE GENERALE du CEVIED et rencontre après-voyages. Projection de films de voyageurs, sur Cuba et Madagascar puis échanges, discussion sur les voyages. 3em trimestre 2013 1 « La Mongolie est une destination qui fait rêver ! C’est l’aventure, la pureté, l’authenticité, l’humilité, la rudesse. Mais pas uniquement cela. Pays de vent, d’herbe et de feutre, la Mongolie se mérite. Elle se découvre lentement, pas à pas, avec modestie et patience. Les paysages sont ceux de l’Asie Centrale, avec les steppes d’herbes sèches et de poussière. La langue est le Mongol, de la famille des langues ouralo-altaïques, L’écriture ancienne, l’Ouïgour, a cédé sa place au cyrillique. La Mongolie se caractérise surtout par un contraste important entre modernité et tradition, entre jeunes et vieux, entre hier et demain. Le voyageur cherche une expérience hors du temps, un retour à la nature, Une rupture avec son quotidien d’homme « civilisé », tandis que le Mongol aspire à des conditions de vie plus faciles, à un futur et une vie meilleure. tion et la protection de l’environnement ne sont pas au cœur des préoccupations. Le travail de la terre n’apparaît pas comme un travail d’avenir. En Mongolie, terre nomade par excellence, le voyageur est accueilli comme un messager. C’est lui qui amène les nouvelles, sa venue est toujours attendue et fêtée… « Le monde est petit « dit-on !. Cet adage prend toute sa signification ici où le nombre d’habitants est restreint. La vie des Mongols est régie par un certain nombre d’obligations et d’interdits, un mélange de croyances inspirées du Bouddhisme, du Chamanisme, et des traditions ancestrales. Le peuple reste attaché à sa terre natale et a le désir de contribuer à son émergence politique et financière. Il s’efforce de se détacher des anciennes emprises chinoises et russes. Pour construire une identité propre. D’où le culte de l’empereur Gengis Khan qui s’impose depuis l’indépendance du pays, incarnant un passé glorieux. Depuis la chute du bloc communiste au début des années 1990, les temps sont durs. L’exode rural a amené des milliers de nomades aux portes d’Oulan Bator. Le pays, vaste comme trois fois la France, compte trois millions d’habitants, un million et demi vit dans la capitale. Des notions de capitalisme, comme l’individualisme et l’esprit de compétition prennent le pas sur la fraternité et l’entraide du peuple soudé. L’avenir, dans leur esprit, est ailleurs : en Corée, aux Etats-Unis, au Japon ou en Europe. Outre la beauté des paysages, leur diversité, le pays est une terre d’élevage où le cheptel dépasse de beaucoup la densité de la population. Beaucoup de plantes et d’animaux sont endémiques en Mongolie. Ici, la ges- Les Mongols accordent beaucoup d’importance à des valeurs humaines telles que le partage, la retenue, la modestie, la droiture et la force. Ce code de conduite est bien différent du nôtre et il faut du temps pour le comprendre. Alors la qualité de vos échanges sera en fonction de votre écoute à l’autre. Le voyage est une expérience, plus riche encore lorsque l’on sait faire preuve d’humilité, de patience, de curiosité, et de respect. En terre Mongole, oubliez votre montre, la notion du temps n’est pas la même ! Les imprévus sont de règle et les horaires pas toujours respectés ! Mais le pays est fabuleux et le peuple attachant. Laissez-vous vivre, le bonheur est dans le pré….ou plutôt dans la steppe !! » Muriele Gourbault d’après un extrait de : « La Mongolie » par E. Bettex et G. Touboulic. E. Bettex est la correspondante pour les voyages en Mongolie. Prochain voyage ; du 13 au 27 Août 2014. 2 ...Où en sommes-nous ? Mai 2008, dans le no 58 de « voyage info » vous avez pu lire un article de Madeleine Lacour au sujet de la marche organisée par EKTA PARISHAD* qui s’est déroulée en octobre 2007 entre Gwalior et la capitale Indienne. Marche à laquelle participaient 25000 Indiens, son but étant de faire pression sur le gouvernement indien afin d’arriver à résoudre le problème du droit à la terre. Madeleine nous parlait de cette marche et des raisons qui ont poussé à l’organisation de telles actions pacifiques.(cf VI no 58). En 2007 Le gouvernement s’engageait à constituer une « commission nationale de réforme agraire » afin de résoudre les conflits fonciers et entreprendre une réelle réforme. Les réformes tardent à venir, d’autres marches ont lieu : en 2012*, 50 000 Indiens se mobilisent. Avril 2013 une pétition internationale est lancée, le premier ministre Indien reçoit EKTA PARISHAD et la réforme commence difficilement à se mettre en place. Mars 2013, un groupe de voyageurs CEVIED se rend dans plusieurs villages qui participent à cette résistance. Martine Freydier nous a livré ses impressions à travers un riche article dont nous avons choisi un extrait. Village tribal de Gudiarparka et les mines de Bokaro Seules quelques personnes nous accueillent car la plupart travaillent à l’usine thermoélectrique située à quelques Kilomètres ou dans des activités autour du charbon. Le jeune responsable a participé aux deux marches en 2007 et 2012.* Dans ce village, il y a de l’eau , des cultures et de l’élevage. Notre hôte produit du riz (1500Kg par an pour sa famille de 7 personnes). et principalement des pommes de terre. Donc pas de problème de faim. A l’entrée du village une école gouvernementale propose un menu végétarien affiché sur le mur extérieur de l’école : lentilles et riz ou…riz et lentilles. Lors de notre visite imprévue, 54 enfants de tous les âges participent à la leçon faite par un maître unique, les cours sont en hindi. Le problème de ce village est la richesse du sous - sol en minerais. Depuis 1950 de nombreux villages ont été expulsés sans compensation, même pas du travail car ces mines ont très peu besoin de main d’œuvre. Il est prévu de déplacer encore 2 millions de personnes, mais une résistance est en train de s’organiser. Par tradition, la terre appartient aux tribus qui l'occupent mais l'état du Jharkhand a accordé des droits d'exploitation à des entreprises indiennes pour exploiter les mines à ciel ouvert. Nos accompagnateurs nous conduisent par des sentiers caillouteux, poussiéreux, longés de lopins de forêts où les feuilles séchées brûlent, sous un soleil de plomb, à l'entrée des mines. Des hommes tribaux exploitent d'une manière illégale des filons de charbon qui n'intéressent pas les entreprises, ces filons n'étant pas suffisamment riches en minerais. Un jeune est parti devant nous pour informer de notre visite car les mineurs sont à l'affût : ils ont l'habitude de descentes de policiers ou de mafieux, ils sont alors obligés de se cacher dans la mine. Les travailleurs qui nous accompagnent en profitent pour faire un rassemblement des mineurs et rappeler qu'ils devront envoyer cinq représentants à une prochaine réunion. ils utilisent des slogans rassembleurs : « l'estomac pour le pain, le pain pour la terre, la terre pour l'eau , l'eau pour la forêt » Pour l'instant il y a dix mineurs par mine, quatre tonnes de charbon sont extraites par jour. Un tracteur vient chercher ce charbon et paie deux mille Roupies ( 30 euros), 3 euros par jour et par mineur. Police et mafia prennent le bénéfice. Ce charbon est alors chargé sur des vélos( 7 sacs de 20/25kg) péniblement poussés par des hommes sur des dizaines de Kilomètres pour être vendu 110 rp le sac ( 1,6 euros) au bord des routes. Les mineurs réclament la législation de leur exploitation minière et la possibilité de créer une coopérative minière. Extrait du compte rendu de voyage de Martine Freydier (suite au prochain n°) Prochain voyage : du 12 au 30 janvier (il reste 4 places) 3 Cuba... A peine le mot est il prononcé que notre imaginaire s'éveille : les musiques, les vieilles voitures américaines, les façades décrépies de La Havane, le mojito et les cigares.... et bien sur Fidel, le Che et la révolution . Comme si, dans nos rêves, l'île s'était endormie. Sur place il suffit de peu de temps pour ressentir que derrière le rythme lent des cubains.- « tranquilo, tranquilo hermano.... »... « doucement doucement mon frère.. » une vague, ample, profonde et partout présente fait bouger le pays. La Havane, Premier taxi, le reggaeton1 de la radio résonne dans la voiture, « Bienvenidos », le chauffeur nous accueille, interrompant sa radio pour placer dans le lecteur une cassette : « Guantanamera, musica traditionnal » ajoute t-il, et avec un clin d'œil « c'est la musique que vous aimez ». Nous, nous sommes les touristes. Quelle est la musique qu'en France nous faisons écouter à nos touristes ? Le « temps des cerises » ? Direction la Vieille Havane, le cœur touristique de la ville avec dans ses rues et ses places le superbe patrimoine architectural, artistique et religieux qui retrace l'histoire de Cuba et de sa capitale. Dans les années 90, Habana Vieja fut confrontée à de graves problèmes d'équipement et d'insalubrité, les édifices tombaient en ruine et l'Unesco qui avait classé ce territoire "patrimoine de l'humanité" remettait en cause le maintien de cette dénomination. Puis ces quinze dernières années il y eu le tourisme et Habana Vieja, telle un vieux danzon2 qui change de rythme a commencé à bouger, à changer d'air, d'ambiance, de vie même. Le maître d'ouvrage de cette transformation est "le Bureau de l'Historien de la Ville de La Havane", structure qui pouvait s'assimiler initialement à un « Conservatoire du Patrimoine » mais qui a vu avec le développement touristique son statut et son rôle totalement transformés : doté d'une personnalité juridique et économique, il a créé de nombreuses sociétés qui exploitent la quasi totalité des centres d'accueils touristiques, hôtels et commerces et ces revenus lui permettent d'investir dans la réhabilitation patrimoniale et culturelle. Nous recevons sur la terrasse de notre « casa particular » Eduardo, ancien maire du "municipio3" Habana Vieja. Il reconnaît que certains habitants préféreraient voir accélérer la réhabilitation des logements vétustes plutôt que l'implantation de grands hôtels. « Mais avec quelles ressources financer ces travaux ? Notre pays n'a ni minerai ni ressources énergétiques ». D'autant que l'enjeu est de réduire la population dont une majorité vit en surpeuplement dans des petits logements. Actuellement Habana Vieja compte un peu plus de 90.000 habitants. Au terme du "Plan Maestro", plan directeur du projet, ce sont près de 30 000 habitants (soit un tiers de la population actuelle) qui devront quitter le territoire pour aller habiter les quartiers périphériques de la ville. Manolo travaille comme boucher dans une entreprise d'Etat de La Havane, mais sa journée est double voire triple : dès qu'il le peut il aménage, gère et développe la « casa particular » (sorte de chambre d'hôte chez l'habitant) qu'il a créée dans la Vieille Havane. Le soir, avec Eva, sa femme qui dans la journée est médecin dans un centre de santé de proximité, ils cuisinent pour leurs hôtes un « menu touristique ». Le prix d'une nuitée en chambre double, en « peso convertible4 » est équivalent au salaire mensuel de Manolo, et à peine inférieur à celui de Eva, sa femme médecin. Bien entendu une taxe importante est versée à l'État. Nous évoquons avec Eva sa situation de médecin le jour et cuisinière le soir . Que pense-t-elle du niveau de son salaire ?. Elle sourit et nous demande ce que pensons, nous, de la santé publique en France. « Pourquoi manquez vous de médecins ? » poursuit-elle. A Cuba le nombre de médecin pour 1000 habitants est de 6,4, en France il est de 3,33 et au Chili de 1,1. Les questions s'enchainent autour de l'éducation, la formation acquise, le métier exercé et le salaire perçu. Le développement de l'enseignement à Cuba permet d'accéder à des formations supérieures, mais les emplois équivalents n'existent pas forcément. Cuba échange ses ingénieurs et spécialistes contre du pétrole ou d'autres matières premières avec des pays latino-américains ou africains. « L'éducation, les formations sont les seules matières premières dont nous disposons » entendrons nous souvent dans l'ile. Diego est chauffeur de taxi occasionnel pour les touristes qui veulent visiter les environs de Cienfuegos, en particulier le parc naturel de la sierra del Escambray. De formation ingénieur, il travaille comme mécanicien dans une entreprise de transport publique et est membre du Parti Communiste dans son entreprise. Nous évoquons ce qui nous apparaît comme une série d'écarts difficiles à vivre, entre situation professionnelle, activité « au noir » et engagement politique. Diego réfléchit « C'est une forme de résistance... » puis éclate de rire : « L'important est de ne rien lâcher, ni les principes ni les opportunités » . Au delà des boutades, il redira comme beaucoup d'autres cubains ce sentiment d'être en guerre avec les États Unis5, un ennemi à moins de 100 km de l'île. « Comment viviez vous, vous lorsque vous étiez en guerre » ? Puis évoquant la chute du bloc communiste : « Très dur d'apprendre à vivre sans le pétrole russe, mais cela nous a permis aussi de nous échapper du modèle de planification soviétique …. et peut-être d'inventer un autre socialisme plus fragile mais vivant ». Pour l’animatrice de la Fondation Antonio Núñez Jiménez, ONG de protection écologique de la Nature et de l'Homme, ces années noires qui suivirent la fin du régime soviétique où Cuba s'est retrouvé en quelques mois sans pétrole et avec une mono agriculture sucrière sans débouché, ont aussi permis de repenser le rapport à la terre, à la nature et à l'agriculture vivrière de proximité. Face à la pénurie alimentaire sans précédent qui a touché tout le 4 pays et surtout les villes, il a fallu repenser la production et la distribution des fruits et légumes du quotidien. L'État a facilité la création sur des parcelles de terrain urbain inutilisées de « jardins urbains , de production vivrière» en mettant à disposition les friches récupérées et en fournissant de la terre végétale. L'exploitation est assurée par plusieurs « petits producteurs » réunis en coopérative, chaque producteur ayant à sa charge un lot qu'il exploite personnellement dans le cadre d'un cahier des charges qui privilégie les semences et cultures locales, l'utilisation d'engrais organiques et l'accueil d'enfants des écoles dans le cadre d'activités pédagogiques. La production récoltée, produits courants de l'alimentation quotidienne cubaine : haricots, salades, tomates, oignons est utilisée principalement sur le quartier. L'État récupère 80 % des produits qu'il met ensuite à disposition des cantines des équipements publics locaux (écoles, crèches, hôpitaux... ), 20% est laissé à disposition des producteurs qui le mettent en vente sur place ou dans un marché local. La réussite économique, sociale et écologique semble indéniable. Pour Jésus qui anime une des coopératives à Cienfuegos cela offre d'abord aux familles une base de nourriture saine et au delà ces expériences permettent aux urbains de retrouver les modes de rapport ancestraux avec la terre et ce qu'elle produit. Et Ruben, exploitant l'un des lots, nous explique le rôle de la lombriculture et de la permaculture telle qu'il l'a hérité de sa famille et tel qu'il l'explique aux enfants des écoles. « La terre il faut la respecter, et quand ils arrivent dans le jardin, je leur demande de s'essuyer les pieds sur ce tapis de chaux et de se laver les mains avant de toucher les plantes. ». Depuis leur création de nombreux visiteurs étrangers, associations écologiques, AMAP ou agriculteurs d'Europe et d'ailleurs, préoccupés par le « consommer local » viennent visiter ces jardins. Qui disait que Cuba n'était plus un modèle pour les européens ? Le président de la coopérative de petits producteurs qui nous reçoit à Ceballos, zone rurale de production fruitière dans le centre de l'ile. Depuis que l'État Cubain a engagé une redistribution des terres agricoles6 le nombre de coopérateurs a presque doublé ces dernières années, passant de 275 à 500 coopérateurs. Le débat porte sur le commerce équitable dans lequel s'est engagé la coopérative (production de jus d'agrumes) et sur le fonctionnement économique de la coopérative. Les producteurs ne perçoivent directement que 20% de leur production vendue, le reste est redistribué collectivement par l'État via des investissements locaux : puits et citernes d'arrosage, routes, équipements sociaux. Puis Hiram et son conseil d'administration nous demandent de présenter la situation de l'agriculture en France. Stupéfaction lorsque les coopérateurs cubains apprennent que le nombre d'agriculteurs et d'ouvriers agricoles est en pleine régression en France; « comment faites-vous alors pour vous nourrir ? » demandent ils en chœur. Promenade dans les mogotes7 et les champs de tabac de Viňales. Notre guide est aussi botaniste, spécialiste de naturopathie. Après la promenade, visite à la pharmacie du village, 60% des médicaments sont à base de produits naturels, de racines et de plantes de la région. « C'est aussi grâce à la naturopathie que nos exportations de produits pharmaceutiques rapportent encore plus de devises que le tourisme » commente t-il avec fierté. La Havane, fin du voyage. Nous évoquons avec le groupe du Cevied le bilan. A travers les expressions des uns et des autres se confirme l'image « Cuba qui bouge » mais Cuba n'est ce pas d'abord les Cubains? Les Cubains qui résistent et qui inventent « de ce côté de la rive »8 Et si nous aussi, de ce côté de la rive nous nous mettions à bouger ? . 1 Le reggaeton , rythme métissé de salsa, reggae et rap constitue depuis plusieurs années la musique populaire et dansante par excellence dans tout Cuba. 2 le danzon est un genre musical cubain célèbre du début du xxème siècle dont le rythme évolue au cours de son interprétation 3 Découpage territorial, politique et administratif comparable à notre "commune". 4 1 peso convertible (monnaie touristique à valeur équivalente au dollar US) vaut entre 20 à 25 peso cubain selon les taux de change 5 L'embargo décidé en 1962 par les États Unis et toujours d'actualité, le fut en le justifiant comme une « arme de guerre », « dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. » (Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires inter américaines ) 6 En parallèle du développement des jardins urbains et toujours dans le même objectif d'accroissement de la production agricole, l'État Cubain a décidé de donner en bail longue durée aux cubains le souhaitant, de la terre agricole (un maximum d'environ une soixantaine d'hectares par personnes) avec l'engagement pour celui qui les reçoit de les exploiter en intégrant une coopérative agricole. 7 Les mogotes sont ces buttes aux formes étranges apparues après l'effondrement de grottes creusées par l'eau. Composées de calcaire, elles sont le résultat d'un phénomène géologique qui a créé un paysage exceptionnel autour de Viňales la ville à l'ouest de l'île. (Photo page 4) 8 « La otra orilla », expression désignant la Floride, thème également d'une chanson de Frank Delgado, chanteur et poète engagé cubain. Le refrain de sa chanson dit : « Haciendo cola pa’l pan, o compartiendo traguito.La dignidad y la distancia son más de 90 millas. Yo decidí a cuenta y riesgo quedarme aquí en esta orilla ». (Faisant la queue pour du pain et partageant un coup à boire avec les copains, la dignité et la distance n'ont rien à voir avec 90 miles, j'ai décidé tout compte et risque faits, de rester ici sur cette rive) Jean-Pierre ALDEGUER : accompagnateur voyage janvier 2013 Prochain voyage : du 16 au 31 janvier 2014 5 Vie Associative Le réseau Silyon recherche des bénévoles pour la vente des livres pendant la SSI du 9 au 13 nov à Lyon. Renseignements 04 78 51 74 80 / [email protected] Vous êtes également les bienvenus pour tenir le stand du CEVIED du 15 au 17 nov. Un de nos partenaires du réseau DéPart, La Case d’Alidou, propose des places sur leurs voyages au Burkina Faso, du 27 janvier au 7 février et du 3 au 14 mars. Ce voyage permet d’aller à la rencontre des habitants de Gon Boussougou en s’immergeant dans la vie quotidienne de cette commune africaine en plein développement. www.case-alidou.com (Enfants acceptés à partir de 6 ans) P r o c h a i n s v o y a g e s MAROC Nord Tanger TOGO LAOS Producteurs NEPAL CAMBODGE SENEGAL Oriental ETHIOPIE CUBA SRI-LANKA* LAOS ARGENTINE OMAN* Hiver 2013 9 jours 16 jours 20 jours 20 jours 22 jours 15jours 13 jours 16jours 16 jours 20 jours 18 jours 13 jours Dès 4 voyageurs Dès 4 voyageurs Du mer.30 octobre au lu.18 novembre Du ma.05 au dim.24 novembre Du sa.09 au sa.30 novembre Du sa.09 au sa.23 novembre Du ma.12 au di.23 novembre Du je.14 au sa.30 novembre Du sa.16 novembre au dim.01 décembre Du dim.17 novembre au ve.06 décembre Du sa.30 novembre au 19 décembre Du ve.05 au mer.17 décembre OMAN* INDE Jarkhand CUBA* SENEGAL Oriental SENEGAL Oriental INDE du nord* TOGO LAOS Producteurs LAOS 13 jours 18 jours 16 jours 15 jours 15 jours 10 jours 16 jours 20 jours 21 jours Et tous nos voyages du dépliant 2014 dates à la carte dates à la carte complet 2 places 3 places Automne 2013 complet 4 places 4 places 4 places Du ve.10 au mer.22 janvier 4 places Du dim.12 au je.30 janvier Du je.16 au ve.31 janvier Du sa.18 janvier au sa.01 février Du sa.15 février au sa.01 mars Du 15 février au 24 février Du sa.22 février au dim.09 mars Du me.26 février au lu.17 mars Du ma.11 au lu.31 mars à consulter sur www.cevied.org A la carte , à thème, à la demande-: BRESIL CHILI*..COSTA RICA TUNISIE..HONDURAS…LIBAN.. MAROC Marrakech./Fès.. TURQUIE/Istanbul Samedi, 23 novembre : ASSEMBLEE GENERALE du CEVIED pensez à renouveler votre cotisation pour 2014 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Nom et Prénom ………………………………… .. Adresse : ………………………………………. ... ……………………………………………… ….. 6 renouvelle la cotisation pour 2014 Individuel : 15 € - couple 25 € adhère au Cevied pour la 1ère fois Individuel : 25 € - couple : 38 € Voyage Infos édité par le C.E.V.I.E.D : Centre d’Échanges et de Voyages Internationaux pour une Éthique de la Découverte. 58 rue Raulin 69007 LYON Tel 04.78.42.95.33 Immatriculation Tourisme : N° IM 069110039 Directeur de la Publication : G.Clavel Dépôt légal : VI/79