Le BA-ba de l`isolation thermique des parois opaques

Transcription

Le BA-ba de l`isolation thermique des parois opaques
Le BA-ba de l’isolation thermique
des parois opaques
Le mot de Bertrand Chesnay,
Président de la commission environnement du SVET des Coëvrons
« L’activité du bâtiment est responsable de 23 % des émissions de gaz à effet de serre et 43.4 % de l’énergie
finale consommée. Le défi est de taille si nous voulons respecter les engagements pris par la France : réduire
de 38 % les consommations d’énergie des bâtiments d’ici 2020. Les défis sont nommés, il faut maintenant
passer à l’action en se donnant les moyens de rénover et construire des bâtiments économes en énergie et
plus respectueux de l’environnement. La question de l’isolation fait partie des éléments clés qui impactent
sur les consommations. En tant qu’élus, nous ne sommes pas des spécialistes, et il est difficile de s’y retrouver
sur l’ensemble des matériaux proposés, les différentes techniques fiables, et les éléments à prendre en compte
pour une isolation de qualité et durable. Pour cette raison, nous espérons que cette fiche technique sera une
ère
1 approche pour vous guider dans vos choix. »
 Isoler : une nécessité pour…
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Réduire sa consommation d’énergie en limitant les pertes de chaleur en
hiver
Améliorer le confort en hiver, pour les usagers en supprimant « l’effet
parois froides »
Éviter les surchauffes en été, en s’isolant des apports de chaleur
extérieurs
Améliorer le confort acoustique
Limiter la condensation et donc les risques de dégradation du bâti si l’isolant est bien mis en œuvre.
 En rénovation… Je priorise !
① Je réalise ou fais faire un état des lieux de l’existant : épaisseur, ancienneté et état de dégradation de
l’isolant, zone non isolée, continuité de l’isolation …
② Je sélectionne les zones à isoler et réalise un plan d’amélioration sur plusieurs années
>> Je sélectionne les zones les plus déperditives. La chaleur monte naturellement, c’est
pourquoi environ 30 % des déperditions thermiques se font par les toitures. C’est donc
souvent une zone à privilégier !
>> Existe-t-il des zones d’inconfort / défauts d’étanchéité qui seront donc à privilégier
pour le confort des usagers ?...etc
BON A SAVOIR !
La caméra
thermographique permet de
repérer les défauts d’isolation.
Un diagnostic énergétique permet de mesurer les
gains énergétiques rapportés aux améliorations
choisies.
 Pour en savoir plus, contacter votre service
thermique du SVET des Coëvrons !
PENSEZ Y !…
J’en profite pour faire un
état des lieux global du bâtiment :
ventilation et système de chauffage
(état général, optimisation des
équipements, régulation, isolation des
canalisations…) vitres, étanchéité, humidité,
ponts thermiques…Même si je n’envisage pas
des investissements lourds, je peux prévoir un
plan de rénovation sur plusieurs années.
Je me fixe un objectif de consommation à ne
pas dépasser. Une rénovation « BBC »
permet d’atteindre une consommation
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globale inférieure à 80 kWhep/m /an.
 CHOISIR une technique // Quelques repères
Technique
Isolation
intérieure
Avantages
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Isolation
extérieure
Isolation
répartie
(brique
monomur,
ossature bois,
béton
cellulaire…)
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Inconvénients
Facilement réalisable.
Se justifie lorsque l’aspect
extérieur d’un mur doit rester
inchangé.

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Engendre 2 à 3 fois moins de
ponts thermiques qu’une
isolation par l’intérieur.
Valorisation de l’inertie des murs.
Pas de sensation de paroi froide.
Conserve le volume habitable
L’isolant est dans le mur (ex:
brique alvéolé en terre cuite).
Diminution de l’effet néfaste de
certains ponts thermiques.
Pas de sensation de paroi froide.



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

Augmentation des ponts thermiques.
Accentuation des phénomènes de
condensation.
Réduction de la surface habitable.
Manque d’inertie pour atténuer les
apports solaires en été.
Mise en œuvre plus difficile.
Temps de chauffe du bâtiment plus
long (inertie).
Temps de chauffe du bâtiment plus
long (inertie).
Doit être complété souvent par un
autre isolant
Etre vigilant lors de la mise en
oeuvre
 CHOISIR un isolant // Quelques repères
>>> Usage et lieu orientent le type d’isolant
Il existe différentes formes d’isolants : panneaux rigides, semi-rigides, rouleaux souples, vrac, isolation solide.
Le lieu et les besoins d’utilisation vont conditionner ce choix.
Voici quelques illustrations concrètes :
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Risque de glissement et de détachement sous rampants ou en verticale
 Opter pour des panneaux plutôt rigides et qui se « tiennent ».
Isolation sous dalle ou seuil  Opter pour des matériaux avec une
bonne résistance mécanique ou dits « incompressibles ».
Risque d’humidité dans le sol, ou sur certains murs  Opter pour des
matériaux hygroscopiques voire imputrescibles.
Mode constructif présentant beaucoup de ponts thermiques à traiter
 L’isolation doit permettre de corriger les ponts thermiques au
maximum, le vrac ou l’isolation extérieure peuvent être adaptés.
Accessibilité réduite ou remplissage de caisson  Une insufflation
d’isolant en vrac peut être intéressante.
Risques de surchauffes en sous-toiture au sud  Opter pour des
matériaux denses, qui auront la capacité d’emmagasiner la chaleur.
Bâtiment utilisé en continu, sans possibilité de réaliser des grosses
transformations, ou des réductions de surface… Opter pour une
isolation extérieure.
BON A SAVOIR !
Aucune obligation de
choisir le même
isolant sur tout le
bâtiment ! L’isolant
est à adapter en
fonction des endroits
et des besoins ; des
combinaisons
d’isolants peuvent
même être
envisagées pour
coupler différentes
propriétés
recherchées !
>>> Les critères à prendre en compte dans le choix d’un isolant
POUVOIR ISOLANT pour un CONFORT D’HIVER
La conductivité thermique (lambda en W/m.K) il s’agit de la propriété qu’ont les corps à
transmettre la chaleur. Plus la valeur du lambda est faible, plus le matériau est isolant. La
plupart des isolants présente des valeurs assez proches (entre 0,03 et 0,05 W/m.K environ)
La résistance thermique (R, en m².K/W), R = e / λ, (e étant l'épaisseur de l'isolant en mètres).
Plus la résistance thermique d'une paroi est élevée, plus la paroi est isolante.
L’INERTIE THERMIQUE ou sa capacité à stocker la chaleur et la restituer plus tard pour un CONFORT D’ÉTÉ
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La densité d’un matériau (en kg/m ) est une composante importante pour juger de l’inertie. Des matériaux
denses comme les fibres de bois peuvent être privilégiés sous combles pour le confort d’été, par exemple.
COMPORTEMENT HYGROMETRIQUE pour réguler l’HUMIDITÉ
Perméabilité à la vapeur d’eau : exprimée en équivalent lame d’air (Sd). Plus le Sd est faible, plus le matériau
est perméable à la vapeur d’eau. La ouate de cellulose, les laines de chanvre, de bois, minérales, sont
perméables.
Matériaux hygroscopiques : qui ont la capacité de stocker l’humidité, sans altérer ses propriétés isolantes.
Les isolants végétaux sont tous hygroscopiques.
Putrescibles ou pas ? En cas de risque d’accumulation d’humidité et donc d’altération des matériaux, opter
pour des matériaux imputrescibles : liège, perlite, plaque d’isolation minérale…
L’INNOCUITE pour la SANTE : comportement et dégagements au feu, qualité de l’air liée aux émissions de
COV (Composés Organiques Volatils) et de fibres.
L’ECOBILAN ou l’impact environnemental : énergie grise, GES (Gaz à Effets Serre) et consommation en
eau nécessaires à la fabrication, la mise en œuvre et au recyclage du matériau. Les matériaux à base végétale
ou animale ont un meilleur éco-bilan.
 Les épaisseurs // Quelques repères
45 cm de pierre
équivaut à 2 cm
d’isolant !
>> Plus l’épaisseur est importante, plus il y aura d’économies d’énergies.
Cependant au-delà d’une certaine épaisseur les gains sont infimes.
>> Dans les murs anciens en pierre (supérieur à 50 cm), il faut vérifier que la
pose au-delà de 10 à 12 cm d’épaisseur est justifiée et cohérente avec les transferts d’humidité.
Voici quelques repères chiffrées en fonction de la performance recherchée et des projets
Paroi en
contact avec
l'extérieur
Valeur repère et minimum
RENOVATION BBC
Toiture
R ≥ 5 m².K/W ≈ 20 cm
Plancher bas
R ≥ 2,8 m².K/W ≈ 11 cm
Murs
R ≥ 3,2 m².K/W ≈12 cm
*
Equivalence réglementaire
CONSTRUCTION RT 2012 ou
anciennement Bâtiment basse
consommation (BBC)
R de 7,5 m².K/W ≈ 30 cm
*
R de 10 m².K/W ≈ 40 cm
*
R de 3,7 m².K/W ≈ 15 cm
*
*
R de 6,5 m².K/W ≈ 26 cm
*
*
R de 3,7 m².K/W ≈. 15 cm
*
R de 4,5 m².K/W ≈ 18 cm
* Pour un isolant avec un lambda de 0,04 W/m2.k°
Maison passive, très
basse énergie
*
 S’assurer et vérifier la qualité de la mise en œuvre
La phase « chantier » est primordiale dans la performance de votre isolation
et pour éviter un veillissement prématuré.
Voici quelques points de vigilance :

La pose doit se faire sur un support sec, les éventuels problèmes liés à
l’humidité doivent être résolus. C’est un des éléments qui va
conditionner la durée de vie de votre isolation.

Dans le bâti ancien, maintenir la perméablité à la vapeur d’eau (on
parle de murs « perspirants ») permet de réguler le dégré d’humidité
intérieure et participe à la préservation du bâti.

Assurer, au maximum, la continuité de la capillarité pour les transferts d’humidité // ou cas échéant
espace ventilé

Assurer la continuité et la bonne jonction des isolants est INDISPENSABLE pour une isolation
performante et éviter les éventuels points de condensation

Traiter au maximum les ponts thermiques : ne négliger pas les petites zones où il n’y aurait pas
d’isolants…Les ponts thermiques peuvent être responsables jusqu’à 10 %
Le passage de la
des déperditions. Cette proportion évolue d’autant plus que l’isolation est
caméra
renforcée ailleurs.
thermographique
Les ponts thermiques sont également les points faibles pour l’apparition de
permet de vérifier
points de condensation, puisque ce sont des zones plus froides.
la continuité de
>> La technique de mise en œuvre est donc importante : traiter les ponts
l’isolation !
thermiques des ossatures métallique ou bois, pose en couche croisée pour
limiter l’impact des défauts liés au jonction des panneaux ou rouleaux, traiter
les ébrasements de fenêtres, traiter les liaisons planchers/murs, attention au passage
de gaine ou autres équipements…

Anticiper les tassements éventuels :
>> Augmenter l’épaisseur installée pour les isolants en vrac
>> Densité d’insufflation adaptée (environ 50 kg/m3, suivant matériaux)
 Les « indissociables » de l’isolation…
>>Traiter l’étanchéité à l’air du bâtiment au niveau de toutes les
jonctions
>> Vérifier / remplacer / installer un système de ventilation
performant et économe en énergie.
>> Vérifier / remplacer vos vitres et portes.
Principales sources de fuites d’air à surveiller
Informations complémentaires…
Bettina Gandon, chargée de mission énergie pour le SVET des Coëvrons
 [email protected].
 02.43.49.10.02 ou 09 61 32 97 37
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