la danse du diable

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la danse du diable
LA DANSE DU DIABLE
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Théâtre de L'Athénée
de & par Philippe Caubère
Tel
01 53 05 19 19
photo © Theothea.com
« Une chaise, un banc et un chiffon » : L’Art du Théâtre réduit à sa plus simple abstraction mais aussi de
fait à sa plus grande expression !
Trente trois ans après sa création en Avignon, le diable revient avec sa danse originelle et pour la
première fois à L’Athénée où ce spectacle fondateur n’avait jamais réussi à être joué, à l’époque !
Ainsi, à l’âge de la maturité, Philippe Caubère revient aux sources après avoir visité tout le parcours de
sa formation artistique dans un premier temps quasiment sous forme de « happening » pour ne pas dire
« stand up » puis ensuite en gravant le texte de manière structurée et pérenne !
A ce moment de sa carrière, l’auteur-acteur invite d’ailleurs tous ses jeunes « collègues » et autres
compagnies à s’emparer de ses textes ainsi mis à disposition (constitués principalement par « Le roman
d’un acteur » & « L’homme qui danse ») pour en faire autant de performances atypiques, originales et
surtout très drôles !
D’ailleurs lui-même, en quelque sorte, donne l’exemple, en même temps qu’un signal fort, en actualisant
sa propre création selon une silhouette bien affinée et une grande forme physique tout en démontrant,
s’il le fallait, que le public jeune et branché est plus que jamais au rendez-vous à l’instar des nostalgiques
de ces années-là…. elles-mêmes toujours à la mode !
En suscitant des vocations, l’acteur donne également toutes ses chances à l’auteur de passer à la
postérité, ce qui bouclerait complètement son projet pharaonique d’épopée des temps modernes, à la fois
assumée dans une subjectivité totale et paradoxalement véritablement universelle, tant chacun aurait en
soi quelque chose de Ferdinand.
photo © Theothea.com
Effectivement toute la saga des Claudine la mère envahissante, Micheline la professeur de Théâtre
sensuelle, Bruno le nouveau Gérard Philipe, Johnny Hallyday déjà l’idole des jeunes, le Général de
Gaulle en commandeur épaulé par le duo inénarrable Mauriac-Malraux, idem avec Sartre et Gaston
Defferre etc…. défile dans ce 1er tome des aventures et autres tribulations d’une enfance choyée mais
d’une adolescence contrariée à la croisée des fifties et des sixties.
Philippe Caubère est, comme à l’accoutumé, funambule de ses pérégrinations vivifiées dans le rond de
lumière éclairant sur scène le saltimbanque faisant son numéro… tout à la fois si stéréotypé et
paradoxalement tellement subtil et brillant !
L’ovation au bout de trois heures et demie de spectacle interrompu par un entracte est à la mesure de la
reconnaissance sans cesse grandissante que le public a à l’égard d’un passeur génial renvoyant en
miroir le miracle chorégraphique de l’intelligence humaine confrontée à sa candeur pathétique !
Theothea le 14/11/14
photo © Theothea.com