conférence de presse TIM
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conférence de presse TIM
125 LICENCIEMENTS CHEZ TIM A QUAEDYPRE CONFERENCE DE PRESSE DU 23 MAI 2016 La société TIM va procéder au licenciement de 125 salariés. Les premiers licenciements sont prévus pour le mois d’octobre 2016. A ce jour, compte tenu des départs déjà enregistrés, il reste 619 salariés sur le site de Quaedypre. Il est important d’échanger avec la presse et les médias sur quelques faits troublants concernant la société TIM, qui appartient au groupe allemand FRITZMEIER. Il est à noter que la société TIM avait déjà contacté des élus régionaux et locaux pour présenter sa vision des choses. C’est bien dommage …. L’usine fonctionne encore tout à fait normalement !!! La société TIM produit des cabines d’engins de Travaux Publics et des cabines d’engins agricoles (2300 à 2400 cabines par mois). La production est revendue aux clients suivants : Caterpillar, New Holland, Manitou, Yanmar, Hitachi, Terberg, Potain, JCB, Atlas, Terex, Fermec, Linde, Still. Le groupe possède des filiales ou usines en France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en République tchèque, en Slovaquie, et en Roumanie. Des pourparlers sont en cours avec la société Glouton. De nouveaux projets sont en cours. Des prototypes sont sortis et la production a déjà commencé. Il existe une augmentation des cadences de production sur les cabines de la gamme Manitou. Il est toutefois un peu dommage que l’entreprise ne se soit pas projetée davantage dans le futur, qu’elle ne soit pas davantage allée à la conquête de nouveaux marchés, qu’elle n’ait effectué aucun investissement sur les chaines de production. (Un seul robot acheté en 10 ans) Bien plus, l’entreprise a dû payer 1 400 000€ de dédommagement pour se séparer d’un fournisseur, à la suite d’une décision catastrophique prise par un ancien directeur d’atelier qui ne fait dorénavant plus partie des effectifs. Un début de réorientation de l’activité vers l’Europe de l’Est semble se dessiner. Des statistiques récentes, figurant dans le PSE, font état d’une baisse déjà commencée du nombre de salariés sur le site de Dunkerque, Déjà 43 salariés manquaient à l’appel (probablement des intérims et des CDD) Et à ce jour, chiffre non officiel, 11 salariés supplémentaires ne font plus partie des effectifs. Si le nombre de salariés a baissé en France et en Belgique, tel n’est pas le cas en République tchèque, en Slovaquie et en Roumanie. De là, à craindre une délocalisation d’ampleur vers les pays de l’Est (à la sauce ex-Parisot Sièges, …) France Belgique Allemagne Autriche République tchèque Slovaquie Roumanie Nombre de salariés nombre plus récent Différentiel 673 630 228 218 259 260 77 79 555 571 125 129 202 212 - 43 - 10 +1 +2 + 16 +4 + 10 Ces éléments figurent tant dans des documents internes, que dans les rapports d’expertise du comité d’entreprise. Les mesures de reclassement sont misérabilistes. Le groupe propose des super postes de monteurs-assembleurs … à 670€/mois ou des postes géniaux de soudeurs … à 1062€/mois en république tchèque. Quelques postes de soudeurs sont proposés en Slovaquie, au salaire super intéressant de …. 900€ par mois. Quelques postes de soudeurs sont même proposés en Roumanie, au salaire mirobolant de … 530€/mois. Le volume de travail n’est pourtant pas en franche diminution. La direction avait décidé de recourir à l’activité partielle au sein de l’entreprise. Un volume de 400 heures de chômage partiel par salarié sur 6 mois avait même été négocié avec la DIRECCTE. L’employeur avait même la possibilité de percevoir cette allocation d’activité partielle dans la limite d’un contingent de 1000 heures par salarié et par période de 12 mois. (Un salarié français travaille en moyenne 1820h/an, congés payés compris) Or, il apparaît que la direction de la société n’a utilisé qu’un contingent d’environ 50 heures, par salarié. Ceci démontre bien que chez TIM, il y a du travail pour tous, voire même plus, au vu des retards de livraisons…. L’utilisation des 350 heures de chômage partiel aurait permis de compenser l’inactivité moyenne équivalente à 120 ETP. (Équivalent temps plein) (Sur la base d’1 ETP à 1820h/an, on obtient la formule (630 salariés * 340h de chômage partiel / 1820h = 118 ETP) En cas d’obtention de 600 heures de chômage partiel supplémentaire, on peut compenser l’inactivité moyenne équivalente à 325 ETP. (630 salariés * 940h de chômage partiel / 1820h = 325 ETP) A noter qu’à Quaedypre, le nombre de départs en retraite dans les 2 ou 3 années à venir sera inférieur à 15 salariés. Le montant de l’indemnité supra-légale de licenciement est faible, voire dérisoire. De l’ordre de 10000 € jusqu’à 20 ans d’ancienneté, 12500 € de 20 à 30 ans, 15000 € au-delà. (Par ailleurs, ces sommes sont conditionnées au fait qu’il n’y ait pas de mouvement social d’ampleur dans l’entreprise.) Les élus FO et CGT ont été reçus par la DIRECCTE. La DIRRECTE a par ailleurs adressé un courrier à la Direction, lui demandant de modifier certains aspects du plan de licenciements qui étaient purement et simplement illégaux. L’Union Locale est entrée en contact avec Christian HUTIN, député de Dunkerque, qui suit attentivement le dossier. Jean-Pierre DECOOL, contacté, n’a pas répondu à ce jour. L’Union Locale est entrée en contact avec Frank DHERSIN, conseiller régional. Franck DHERSIN a permis de mettre en contact l’Union locale avec Alexandre BRUGERE, directeur de cabinet adjoint de Xavier BERTRAND, président du conseil régional. Un rendezvous est prévu à l’hôtel de région, d’ici une quinzaine de jours. Benjamin PRINCE est également intervenu auprès du cabinet de Xavier BERTRAND. André FIGOUREUX, conseiller régional et président de la Communauté de communes des Hauts de Flandre n’a pas répondu à notre mail. Il est décevant que M. le sous-préfet, représentant de l’État, n’ait pas reçu, en personne, la délégation composée des élus FO (syndicat majoritaire) et CGT. Il aurait pourtant été appréciable que M. le sous-préfet évoque ce qu’il envisage de faire pour rapprocher les points de vue et mobiliser les énergies pour que les mesures d’accompagnement soient à la hauteur des enjeux. Une ambiance déplorable depuis l’annonce du plan social. Depuis l’annonce de la charrette de licenciements, la direction maintient une pression permanente sur les salariés. La surveillance s’est accrue. Elle est devenue omniprésente. Les pressions exercées tant par le directeur de site que par le nouveau directeur de restructuration confinent au lavage de cerveaux. Des réunions systématiques, 20 salariés par 20 salariés, sont organisées par le directeur de restructuration pour prêcher la bonne parole. Des attaques personnelles sont proférées à l’encontre des élus du personnel et des délégués syndicaux, et ce, toujours par le directeur de restructuration nommé cogérant de l’entreprise depuis le 17 mai 2016, directeur qui crie haut et fort qu’il est démissionnaire du groupe au 30 juin 2016, pour créer sa propre entreprise en Belgique. Comprenne qui pourra …. Pas de quoi être rassuré sur l’avenir de l’entreprise, d’autant plus que le directeur de restructuration a clairement affirmé qu’une deuxième vague de licenciements est déjà à l’ordre du jour, concernant essentiellement la filière non-productive…. Le chantage à l’emploi est clairement amorcé.