I. L`artiste Adolfo Pérez Esquivel, est né en1931 à Buenos Aires. Il

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I. L`artiste Adolfo Pérez Esquivel, est né en1931 à Buenos Aires. Il
I.
L’artiste Adolfo Pérez Esquivel, est né en1931 à Buenos Aires. Il reçut en 1980 le prix Nobel de la Paix à Oslo. Il s’éleva comme témoin sans peur contre une société régie par la force et la terreur, il s’éleva « au nom des Peuples d’Amérique Latine, et particulièrement des plus pauvres et des plus petits qui sont les préférés de Dieu ». Ce pacifiste et combattant pour les Droits de l’Homme argentin étudia l’architecture et la sculpture. Il fut professeur à l’Université de La Plata et à l’Ecole des Beaux Arts de Buenos Aires, avant de s’investir en 1968 dans un mouvement de la paix inspiré par les idées de Gandhi. Au milieu des années 70, quand les militaires prirent le pouvoir à La Plata, il devint, par son autorité morale, la conscience des argentins et un combattant incorruptible pour le respect des Droits de l’Homme dans son pays et toute l’Amérique du Sud. Après une rencontre du mouvement de Libération de l’Amérique Latine à Medellin et en Colombie, il devint, en 1974, Secrétaire Général de l’organisation SERPAJ (Service Paix et Justice). La même année Pérez Esquivel renonça à sa chaire de Professeur. Le 4 avril 1977, il fut arrêté par les militaires argentins et resta en prison jusqu’au 22 juin 1978 sans plainte et sans procès. Il subit la torture. Aujourd'hui, SERPAJ Argentine œuvre toujours au respect des droits de l'homme, notamment ceux des jeunes et des minorités indigènes, dont les droits sont bafoués par les diverses entreprises de pillage des ressources naturelles. L'organisation a une action de terrain reconnue dans les quartiers pauvres de Buenos Aires en faveur des enfants des rues. II. Le chemin de croix et la tenture furent réalisés dans la perspective des 500 ans de l’Amérique Latine(1492-­‐1992). Elle représente tous ces peuples qui furent condamnés à la misère : les Indiens d’Amazonie, les Indiens des Hauts plateaux des Andes, les journaliers apatrides, les petits paysans comme les habitants des favelas, hommes, femmes, enfants. Elle souhaite faire réfléchir les habitants de l’hémisphère Nord sur cette misère et sur la solidarité et la coopération. Les images montrent comment le chemin de croix est vécu par la foi populaire depuis des siècles. En même temps, elles donnent des indications authentiques sur les nombreux problèmes et espoirs du continent sud-­‐américain. L’artiste essaie de rapprocher, le chemin de souffrances, que les peuples sud-­‐américains ont suivi les cinq cents dernières années et doivent toujours encore suivre avec celui du Seigneur. Figure centrale, le Christ souffrant accompagne les personnes dans les stations individuelles de leur vie. Il souffre avec eux et meurt pour eux. Le thème central du chemin de croix et de la tenture est la vision biblique: « Nous attendons un nouveau ciel et une nouvelle terre, où règne la Justice. » (2 P 3,13) CM2b – Module 1 – Annexe 3 XVème STATION : Un ciel nouveau et une terre nouvelle. Thème : Le crucifié accompagne le peuple de Dieu sur son chemin. La tenture est la 15ème station de ce chemin de croix. Elle montre le Christ Ressuscité entouré des martyrs d’Amérique du sud de notre époque. Leur sang répandu devient la semence de l’Espérance et la source de vie pour le continent. La tenture montre avec clarté les difficultés passées et contemporaines du continent, mais également ses richesses et son Église locale. Toutes les personnes présentes dans les stations précédentes sont intégrées à cette tenture : enfants des rues, indiens, esclaves noirs, évêques, paysans et indiens des Andes,… Ils entourent le Ressuscité qui est le premier d’une longue colonne de croyants. Il a marché avec eux sur le sentier des souffrances. À présent, il se manifeste comme le Ressuscité à ses frères et sœurs qui, comme lui ont souffert, ont cru en lui et ont offert leur vie pour l’amour et le service des pauvres. Cette tenture et le nom de ses martyrs est inscrit dans le martyrologue de l’Église d’Amérique Latine. • Aux côtés du Ressuscité nous pouvons reconnaître : ~
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Chico Mendes d’Acre au Brésil : Francisco Mendès Alves Filho dit Chico Mendes (né le 15 décembre 1944 à Xapurí au Brésil, assassiné le 22 décembre 1988 dans cette même ville) était le leader militant syndicaliste brésilien le plus connu parmi ceux qui ont défendu les droits des seringueiros, ouvriers chargés de recueillir le latex dans les plantations d’hévéa d’Amazonie. Après de nombreux combats syndicaux et personnels pour la défense de la forêt amazonienne et de ceux qui en vivent, il fut assassiné pour ses idéaux sur ordre d'un riche propriétaire terrien ; Luisito Torres d’El Salvador, qui faisait partie de la JOC ; Le bienheureux archevêque Oscar Romero d’El Salvador ; Santo Dias, un syndicaliste brésilien de São Paulo; Lucho Espinal, un Jésuite espagnol assassiné en Bolivie ; Alice Damon, une religieuse française assassinée en Argentine ; Monseigneur Enrique Angelelli, Evêque de La Rioja Argentine ; Ita Ford, religieuse des USA assassinée à El Salvador ; „Doña Tingo“ (Florinda Soriano) de République dominicaine. Les mères et grands-­‐mères de la Plaza de Mayo, qui ne cessent de réclamer les disparus. CM2b – Module 1 – Annexe 3 •
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À sa droite nous voyons : ~ Vicente Menchu, le meneur des paysans qui fut assassiné par les Militaires guatémaltèques ; ~ deux enfants des rues assassinés par les escadrons de la mort ; ~ un mineur péruvien ; ~ une paysanne ; ~ une indienne du Guatemala ; ~ l’Inca Tupac Amaru, qui se rebella au 18ème siècle contre l’exploitation des espagnols et fut écartelé sur la place du marché de Cuzco ; ~ une Indienne et un Indien ; ~ Zumbi, de Los Palmares, le meneur des insurgés noirs À l’arrière plan on aperçoit les nombreux Campesinas et Campesinos qui réclament le droit à la terre pour tous. Chaque nœud noir de la croix qui les accompagne rappelle les morts de leur communauté. Les peuples des Andes sont représentés à gauche du Ressuscité. Leur procession est accompagnée par la Vierge Marie de Guadalupe et rythmée par les instruments de musique typiques (tambour, timbales, flutes indiennes, flutes de Pan). En bas à gauche est assise la figure symbolique de Pachamama, la Terre-­‐Mère, qui offre au peuple les meilleurs fruits de la terre : le maïs et les pommes de terre. À côté d’elle un paysan indien de l’Altiplano travaille la terre avec sa bêche inca (Taccla). À droite, dans la partie basse de la tenture, les Indiens et les Noirs se réjouissent car ils sont libérés de leurs chaînes. À l’arrière-­‐plan droit, nous voyons la rencontre de deux mondes : celui des européens et celui des indiens d’Amérique latine : l’arrivée des Caravelles de Christophe Colomb, la Conquista et ses conséquences pour les peuples indiens et leur culture (répression, torture, viol, massacres par milliers). À l’arrière-­‐plan-­‐gauche sont représentées les grandes mégapoles d’Amérique Latine, oasis de la modernité, avec leurs gratte-­‐ciels, leurs usines et leurs favelas. Depuis longtemps les habitants subissent la répression, les traques et de fortes violations des Droits de l’Homme. Au milieu de l’image, nous voyons les ruines du Machu Picchu, les pyramides des Maya et des aztèques, la porte du soleil de Tiahuanaco : témoins du passé indien du continent et question à son identité actuelle. Au-­‐dessus de la montagne du Machu Picchu, le soleil est signe d’Espérance. Son éclat trouve une correspondance dans l’auréole du Ressuscité, Lumière des nations, Soleil invaincu. CM2b – Module 1 – Annexe 3 

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