Marier structure industrielle et finitions "sur-mesure"

perspectives
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Un permis
de construire,
trois types
de bâtiments
• Deux bâtiments
d’activités tertiaires :
3 800 m2 divisibles
en petites, moyennes
et grandes surfaces,
avec parking en sous-sol.
• Un bâtiment pour
activités logistiques :
1 000 m2 de stockage
et ateliers avec accès poids
lourds. Avec ses 6,5m
de hauteur, ce local est
conçu pour se transformer
facilement en deux étages
de bureaux.
• Deux bâtiments
de services : 2000 m2
(crèche, restaurants…)
destinés aux employés
des entreprises de la ZAC.
Perspectives
L4D
Portrait
Bertrand Wibaux
Didier Knoff - Roubaix
Accent n°3 • janvier 2015
Marier structure industrielle
et finitions "sur-mesure"
Tout proche de la métropole lilloise, de son aéroport et de son nœud
autoroutier, le CRT de Lesquin est devenu l’une des plus grandes zones
d’activités de France, avec ses 350 ha drainant chaque jour 15 000
employés répartis dans 1 million de m2 bâtis. À l’entrée de ce site
stratégique, le promoteur et aménageur Carré Constructeur
a confié à Bertrand Wibaux, architecte à Roubaix, la conception de cinq
bâtiments pour le Parc Vendôme. Un projet innovant qui concilie les
exigences énergétiques de la RT 2012 avec un réel confort d’été. Fait
nouveau, le programme lie étroitement le promoteur et l’architecte
au-delà de la livraison des immeubles, prévue fin 2015, puisque leur
préfabrication s’arrête à la structure de base. La finition des façades
et des surfaces intérieures, elle, prendra forme à la demande des
clients et donnera naissance à des espaces « sur mesure ».
F
initions à la demande
La première phase de recherche
menée pour ce programme par
Bertrand Wibaux - avec des
spécialistes de la préfabrication de béton - a
validé la conception de cubes de 6 m d’arête
constitués de structures poteaux/poutres
qui s’empilent les unes sur les autres. Cette
trame de base, souple et modulable, autorise
une multiplicité de combinaisons sur trois
niveaux, notamment avec des pleins et des
vides formant patios ou terrasses. Guillaume
Pastour, Directeur de Carré Constructeur,
précise l’objectif de ce nouveau mode
constructif : « Nous proposerons ainsi à nos
clients un "catalogue d’idées", pour qu’ils
s’approprient facilement les locaux qu’ils
occuperont. Accrochées sur la trame porteuse
du bâtiment, les façades non structurantes
ne seront pas figées mais pourront évoluer
selon les besoins des acquéreurs, avec des
ouvertures plus ou moins grandes, plus ou
moins opaques. L’architecte veillera bien
sûr à la bonne réalisation des travaux et à
l’harmonisation de l’ensemble. »
Discrètement, au fil du temps, la diversité
des matériaux, des coloris et des
modénatures témoignera de la diversité
des usages et des goûts. Elle signalera aussi,
de fait, la durabilité des bâtiments.
« Notre nouvelle manière d’accompagner la
vie d’un immeuble, poursuit le promoteur, se
verra à l’extérieur mais aussi à l’intérieur. De
grands plateaux de "bureaux en blanc" à
cloisonner seront mis à disposition des clients,
sans contraintes, pour une grande liberté
d’aménagement. Nous voulons qu’ils se
sentent "chez eux" dans leurs bureaux ou
leurs salles de réunion. »
Au-delà de la RT 2012
Dans les locaux tertiaires du programme, le
système de ventilation double flux récupère
les calories ou les frigories de l’air intérieur
vicié avant son expulsion vers l’extérieur, et
les restitue dans l’air neuf, pour le tempérer.
Une pompe à chaleur air/eau accomplit la
même procédure avec l’air extérieur, dont
la température réchauffe ou refroidit l’air
des bureaux via des gaines situées dans les
plafonds.
« Nous utilisons ce procédé car la
réglementation thermique oublie parfois le
confort des habitants, explique Bertrand
Wibaux. Les bâtiments très isolés posent un
problème de surchauffe, due à la présence
humaine et à la chaleur dégagée par les
ordinateurs. Un phénomène qui oblige à
déclencher la climatisation (un comble à
Lille !) même en hiver. Pour éviter cet écueil,
nous avons misé sur la ventilation double
flux et l’inertie des matériaux lourds. »
La structure industrialisée des bâtiments
passifs de ce programme se compose de
poteaux et poutres en béton à grande
portée, complétée par une dalle de béton
précontraint.
« Nous avons également joué sur l’ITE,
poursuit l’architecte, avec de la laine de
roche posée sur les panneaux de béton et
une enveloppe de plaques de fibres-ciment
EQUITONE jouant sur deux teintes, noir
et brun, pour optimiser le repérage des
différents bâtiments. Cette préoccupation
esthétique partagée avec le maire de Lesquin,
partisan d’un matériau pérenne et de
qualité, nous permettra, dans un second
temps, d’habiller de manière homogène
d’autres bâtiments de la zone qui devront
être rénovés. »
Deux axes de développement
durable
Pour optimiser l’impact foncier des cinq
bâtiments du Parc Vendôme, Bertrand
Wibaux a pensé la gestion des parkings de
surface en fonction des usages éphémères
(crèche, restaurants) et sédentaires
(bureaux), pour mutualiser et limiter les
places allouées.
« Nous avons également porté une attention
particulière à la gestion des eaux pluviales,
ajoute l’architecte. Recueillies par des noues
visibles dans les zones humides du terrain,
ces eaux sont infiltrées dans le sous-sol ou
stockées dans des réservoirs souterrains. Un
Bureau d’études spécialisé calcule l’exact
débit de ces eaux pour les redistribuer de
manière rationnelle dans le milieu naturel.
Nous avons également fait appel à un
paysagiste pour planter des espèces capables
de nettoyer la pollution de voirie, due à
l’intense trafic routier du secteur. Cette
végétalisation ciblée renforce la fonction de
filtrage des eaux remplie par les noues.»
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