Les jeunes dans la ville – 13 février 2013

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Les jeunes dans la ville – 13 février 2013
Les jeunes dans la ville – 13 février 2013
Les ateliers de la journée Les jeunes dans la ville, quelles politiques en
direction des 15/30 ans, ont été des espaces participatifs qui ont pris
différentes formes et les comptes rendus en sont le reflet.
Atelier Urbanisme - La place laissée aux jeunes dans l’espace public et leur place dans la société
Animateur de l’atelier : Lucien Fontaine, adjoint au maire en charge de la Jeunesse et l'Education
Populaire, Ville d'Amiens, membre du Bureau de l’Anacej
Expert : Chantal de Linares, chercheure associée à l’INJEP
Témoignages :
Dominique Alba, Directrice générale de l'Apur
Emmanuel Guillermo, Directeur de la jeunesse - Montpellier
Christiane Conte, Chef du service jeunesse - Montpellier
Sarah Boukaala, conseillère régionale déléguée à la jeunesse de la région Rhône-Alpes et membre du
Bureau de l’Anacej
Isabelle Gachet, adjointe au Maire de Paris en charge de la Jeunesse, administratrice de l’Anacej
Pascal Jarry, chef de projet mission Jeunesse – Toulouse
Julien Vaillant, Conseiller régional – Région Lorraine
Chantal Carraro, Conseillère Municipale Déléguée de Nancy, Vice Présidente du Grand Nancy, Première
Vice-Présidente de l’Anacej
Jean-Claude Richez, coordonnateur de la mission Observation et évaluation à l'INJEP
Introduction par Chantal de Linares
La place des jeunes dans l’espace public est une thématique très large. Pour l’appréhender, Chantal de
Linares rappelle, tout d’abord, que même si l’on prétend y échapper, on a tous un « inconscient collectif
urbanistique » conditionné par la création dans les années 60-70 des équipements pour la jeunesse puis plus
tard par celle des équipements polyvalents. De fait, « on a tous cette représentation là, que l’on le veuille
ou non ». Ces équipements, véritables fers de lance des politiques de jeunesse de ces années-là, seraient
donc la réponse aux besoins des jeunes d’où l’étonnement de certains élus et professionnels qui ne
comprennent pas pourquoi les jeunes ne s’approprient pas ces équipements, voire les dégradent.
Chantal de Linares propose de changer de regard. Aborder la place du jeune dans l’espace public c’est aussi
« ouvrir la fenêtre » pour regarder où sont les jeunes, comment ils circulent dans la ville, comment ils se
s’approprient. Premier constat : ils s’approprient en partie les espaces mais les détournent aussi. Un espace
public sportif comme un stade municipal peut-être ainsi détourné par les jeunes dans la mesure où ils vont
pratiquer du skate devant le stade, faire du graff ou encore s’introduire hors des horaires d’ouverture
mais… ne font pas de sport. Ces détournements par les jeunes provoquent des réactions négatives à leur
égard de la part des autres habitants : « ils font du bruit, dégradent les biens, boivent de l’alcool … ».
Certains professionnels ne comprennent pas non plus car une offre importante d’activités est proposée aux
jeunes. Enfin, « ouvrir la fenêtre » c’est aussi s’intéresser à la place des filles car généralement, lorsque
l’on parle de la place des jeunes dans l’espace public, on s’intéresse exclusivement aux garçons parce qu’ils
dérangent. Que veulent les filles ? Elles déambulent différemment, préférant se balader, à plusieurs
accompagnées ou non d’une animatrice, dans des rues ou des centres commerciaux pour échanger,
dialoguer loin finalement du désir de consommation qu’il leur est souvent reproché. En effet, en les
écoutant, on comprend que cette déambulation leur permet de parler de leur féminité, de leur sexualité,
de leur famille et de leur projet d’avenir. Elle exprime un « souhait de construction de vie ».
Chantal de Linares conclue en proposant d’appréhender la question sous trois angles : prendre en compte
l’hétérogénéité des jeunes (ceux qui déambulent et ceux qui restent en bas de chez eux), concevoir des
lieux qui les concernent dans leur globalité et pas seulement pour les loisirs et enfin faire avec eux en
reconnaissant leur expertise d’usage (reconnaître leur connaissance de la ville)
Paris – Etude sur la place des jeunes dans 3 arrondissements
Dominique Alba, l’Atelier Parisien d’Urbanisme
L’APUR, agence d’urbanisme, a pour missions d'étudier et d'analyser les évolutions urbaines et sociétales
participant à la définition des politiques publiques d'aménagement et de développement, de contribuer à
l'élaboration des orientations de la politique parisienne et notamment de ses documents d'urbanisme et de
projets à l'échelle de Paris et de sa métropole. Ses missions sont déclinées chaque année par l'adoption d'un
programme partenarial de travail. L’Apur a ainsi inscrit à son programme de travail 2012/2013 une étude
sur les jeunes à Paris, qu’ils résident dans la capitale ou qu’ils s’y rendent pour leur travail, leurs études ou
leurs loisirs. Ils représentent 600 000 individus. En lien avec la Mission jeunesse de la Ville de Paris et la
Direction de la jeunesse et des sports, cette étude prospective comprend trois axes principaux :
*l’analyse des conditions de vie des jeunes sous l’angle des revenus, de l’emploi, du logement et de la
citoyenneté ;
*le rapport des jeunes à l’offre institutionnelle, en particulier la perception et l’utilisation des équipements
sportifs et culturels ;
*l’étude des nouvelles pratiques dans l’espace public, les lieux détournés et des aménagements à imaginer.
L’étude mobilise différentes méthodes : un cadrage statistique sur les jeunes à Paris, une étude sur les
politiques de jeunesse innovantes dans les métropoles du monde en partenariat avec Sciences Po et un
atelier de travail qui a réuni 80 acteurs autour de la mobilisation des jeunes et de leurs usages des espaces
et équipements publics. L’atelier a tenté de répondre à la question suivante : Comment une ville comme
Paris aide la jeunesse à se construire ?
L’étude a donc permis de révéler un portrait de cette jeunesse parisienne. 90% de la jeunesse va bien, 10%
qui est une population fragile, voire « très très précaire ». Ainsi, plus de 1 000 jeunes dorment dans la rue à
Paris. Des cartes « sensibles », qui présentent les « points d’ancrage » des jeunes dans l’espace mais aussi
leurs pratiques, leur parcours sont un support à réflexion pour les actions à mener. 3 quartiers de Paris ont
été cartographiés à partir d’observations : un quartier résidentiel et local dans le XII°, un quartier « tout
neuf » rive gauche dans le XIII° et un quartier plus cosmopolite situé dans le bassin de la Villette. Ces cartes
permettent de voir que ces trois quartiers fonctionnent de manière très différente relativement à la
position des jeunes dans l’espace public :
- Dans le 12 e : une capacité d’aménagement relativement simple pour donner la place aux jeunes, sans
générer de conflits avec les habitants
- Dans le 13e : le quartier étant « assez aseptisé et pré-programmé », il n’y a pas beaucoup de place pour
inventer quelque chose.
- Dans le 19 e : l’espace est sur-occupé, beaucoup de monde, de jeunes, on sent que les fils conducteurs
seront les jeunes eux-mêmes, parce qu’il y a des conflits entre eux plus qu’avec les autres habitants.
L’étude a permis également de faire des constats généraux. La situation commence à s’écrire au moment
du collège (en fin de 5ème). C’est là où l’on a les clivages sociaux les plus forts à Paris. Les jeunes sont ultrautilisateurs de l’espace public : ils construisent leur autonomie. Les garçons sont surreprésentés dans
l’espace public. Les jeunes n’ont pas de revendication en particulier, « simplement avoir le droit d’être
là ». Les jeunes sont actifs dans l’espace public, « le corps en action ». Ils veulent un endroit à eux, être
entre eux. Les jeunes ont le droit d’apprendre, d’expérimenter. Il est un lieu de fabrication des jeunes.
L’étude propose des pistes d’actions : favoriser le faire avec, s’appuyer sur les pratiques des jeunes,
améliorer les dispositifs, renforcer la formation des professionnels et développer des collaborations. Pour
conclure, « il y a des choses à inventer qui sont assez éloignées des pratiques parisiennes même si, à Paris,
on a plein de petites choses qui sont entrain de germer partout ».
Pour en savoir plus : http://www.apur.org/etude/jeunes-paris
Montpellier, cité de la jeunesse
Emmanuel Guillermo, Directeur de la jeunesse et sports et Christiane Conte, Responsable du service
jeunesse
Initialement, la mairie de Montpellier avait souhaité transformer un site militaire, celui de l'EAI (École
d'application d'infanterie), pour en faire une maison des étudiants. A la suite de la saisie du Conseil
montpelliérain de la jeunesse, le projet de la collectivité s’est élargi à une cité de la Jeunesse, concernant
ainsi l’ensemble de la jeunesse montpelliéraine et pas seulement les étudiants. En co-construction avec les
jeunes du conseil, le projet s’organisera autour de 5 pôles : un lieu de vie qui s’articulera autour d’une
auberge de jeunesse, un pôle information-jeunesse, un pôle ressources, un pôle de solidarité et un pôle
animation. L’enjeu de ce projet est la co-construction avec les acteurs institutionnels, les acteurs socioprofessionnels et les jeunes eux-mêmes. L’originalité du projet est qu’il se situe dans un projet plus global
de rénovation urbaine : 2 000 logements doivent y être créés, la cinquième ligne de tram au cœur du
nouveau quartier et un parc de 15 hectares. Le bâtiment de la cité de la jeunesse sera au centre avec une
surface de 4 000m2.
A ce jour, le projet est dans sa phase opérationnelle. Un comité de pilotage avec des acteurs institutionnels
et des groupes de travail vont être constitués pour déterminer un programme d’actions. La ville a souhaité
être accompagnée par un cabinet d’études et par l’Injep. Sur le site, des logements étudiants ont déjà été
mis à disposition dès la rentrée universitaire. L’école du journalisme va s’installer sur le site également.
Au-delà de la cité de la Jeunesse, les jeunes vont être intégrés à la concertation globale de rénovation du
quartier. En plus des jeunes du conseil, des jeunes tirés au sort sur les listes électorales et des délégués de
classe des collèges vont participer à la concertation. L’objectif est de créer un nouveau quartier de vie en
2017 dans lequel les jeunes puissent avoir toute leur place.
Région Rhône-Alpes, Montagne 2040
Sarah Boukaala, conseillère régionale déléguée à la jeunesse
Les régions sont à un échelon essentiel, intermédiaire, entre le national, très général et mobilisateur, et le
très local, les communes, l’intercommunal et les conseils génraux, qui sont plus sur des compétences liées
au quotidien des citoyens. Pour porter ces délégations à la jeunesse, les régions ont un budget qui est
consacré de 50 à 70% à la jeunesse. Cela transparaît sur nos politiques menées : lycées, université,
formation professionnelle, formation sanitaire et sociale et même la culture et le sport dont le public cible
reste la jeunesse. A l’échelle d’une région, faire de la démocratie participative, cela peut paraître à la fois
un peu flou et un peu complexe. Si la région Rhône-Alpes s’est lancée dans cette perceptive « région
2040 », c’est parce que c’est le rôle de la région de penser l’aménagement du territoire et de prendre en
compte la diversité des territoires. C’est aussi parler de cette jeunesse que l’on ne voit pas, que l’on ne
touche pas, cette jeunesse des zones de montagne et en milieu rural. C’est une jeunesse qu’on a d’autant
plus de mal à aller chercher sur ce type de dossiers car ce sont des jeunes saisonniers, en études sports etc.
Ce sont des jeunes que l’on ne voit pas dans les conseils de jeunes ou autres instances mises en place par
les collectivités.
Au sein de la région deux outils d’aménagement du territoire existent : les parcs naturels régionaux et les
contrats de développement durable de Rhône-Alpes (CDDRA) avec les collectivités. Cela permet à la région
et aux collectivités de penser l’aménagement d’une manière conjointe. Dans tous les CDDRA, il existe un
volet culture et un volet vie associative mais aucun volet jeunesse. Dans les parcs naturels régionaux, la
thématique jeunesse est bien présente mais elle n’est pas portée de manière très visible. Un autre enjeu du
projet Montagne 2040 c’est la mobilité infrarégionale. Il y a de nombreux pôles très attractifs pour les
jeunes (St Etienne, Valence, Grenoble, Lyon …). Dès lors, comment garantir que les jeunes restent dans leur
territoire et en même temps de leur permettre de bouger en interne dans la région ? Avec la compétence
transports, c’est bien l’un des enjeux pour la région. Un autre enjeu du projet est la question de l’offre et
du développement culturels. Finalement quand on parle d’espace urbain, en Rhône-Alpes, le territoire est à
70% en zone de montagne. 51% de la population vit en montagne mais cela ne veut pas dire écessairement
rural. De nombreux territoires urbains sont en zone de montagne.
Pour mobiliser les jeunes, cela n’a pas été facile. Pour rappel, comment effectivement toucher ce public
qui n’est pas captif ? Mobiliser des lycéens, des étudiants, cela reste simple mais aller chercher des jeunes
saisonniers, des jeunes des missions locales, des jeunes en situation de rupture (logement, familiale etc.).
800 000 jeunes en Rhône-Alpes : 400 000 en formation, 300 000 en emploi, 100 000 sans emploi sans
formation dont 20 000 en très grande précarité. Ce sont notamment les jeunes saisonniers qui se trouvent
dans cette très grande précarité. L’objectif était de toucher une grande diversité de jeunes et c’est
effectivement difficile. Toute la démarche de participation est basée sur du volontariat. Au final, les jeunes
ont travaillé tout un semestre en 2012 en plusieurs phases : état des lieux, phase d’utopie, réalisme.
L’exécutif s’est positionné sur 27 propositions. D’ici mars 2013, ces propositions devraient être votées.
En conclusion, les jeunes ont voulu parler de la montagne aujourd’hui alors que nous voulions qu’ils se
projettent en 2040. Ce projet représente également une belle synergie entre les différents services, « un
beau pas en avant ».
Toulouse
Pascal Jarry, chef de projet mission Jeunesse – Toulouse
Toulouse est une ville centrale, son aménagement ne concerne pas que les jeunes toulousains. La ville a
une relation à l’agglomération, au département et même à la région, avec des jeunes qui, lorsqu’ils ont
accès aux transports, viennent déambuler dans la ville.
Dans le centre ville, les filles sont très présentes et notamment les adolescentes. Les grandes enseignes
sont attractives pour cette population, mais l’institution publique n’a pas les moyens d’être présente dans
cet espace, dans l’espace du marchand. Comment avoir une présence signifiante sur le territoire, et pas
uniquement dans les quartiers ?
La mise en place du conseil des jeunes permet d’associer les jeunes à l’aménagement du territoire et en
particulier de la future gare TGV (en plein centre ville) et de son quartier.
Un axe Garonne est également en construction. Les jeunes y seront associés pour penser leur déambulation
et leurs rencontres sur cet espace.
Paris
Isabelle Gachet, adjointe au Maire de Paris en charge de la Jeunesse, administratrice de l’Anacej
Aujourd’hui les jeunes n’ont plus accès au bistrot, parce que c’est trop cher. Il s’installent aux alentours et
dans les espaces commerciaux, en bas de l’immeuble ou essaient d’accéder aux terrains de sport.
On soulève là la question juridique de l’accès à ces lieux. Comment la ville fait en sorte que ces espaces
soient ouverts le soir, le dimanche. Comment accéder à des lieux, notamment en hiver, pour ne pas être
dans les halls d’immeubles et être en conflit avec la population. Nulle part dans la ville, il n’y a assez de
lieux pour accueillir les jeunes.
Nancy
Chantal Carraro, Conseillère Municipale Déléguée de Nancy, Vice Présidente du Grand Nancy, Première
Vice-Présidente de l’Anacej
Certains jeunes n’ont pas envie d’être orientés vers tel ou tel lieu et préfèrent être autonomes mais il y a
des jeunes qui ne sortent pas de leur quartier, qui ont une appréhension à en sortir.
Nancy a été primé sur l’aménagement urbain du plateau de Haye mais il reste un travail de cohésion sociale
à mener. Un conseil de développement du plateau a donc été mis en place pour avoir un espace d’échange
au plus près des habitants.
Région Lorraine
Julien Vaillant, Conseiller régional – Région Lorraine
Il y a parfois une contradiction dans les politiques publiques. Il faut arriver à conjuguer une politique
d’aménagement du territoire qui a tendance à développer les fonctions de métropolisation, et la
socialisation des territoires (maisons de santé, lieux de sport et de culture).
Jean-Claude Richez – INJEP
A partir des interventions et des travaux de l’INJEP, 4 constats sont formulés :
1. Impératif de la mixité entre générations, les jeunes chassent les vieux ou les jeunes chassent les vieux.
Les sociétés produisent des espaces séparés pour les jeunes. Il y a une véritable difficulté à ménager des
espaces à des personnes qui sont dans une période de transition. Par ailleurs, les jeunes veulent des
espaces à eux, mais aussi être vus, et des espaces dans la ville. Par exemple, les skate-parks dans la ville
sont fréquentés alors que ceux à l’écart sont délaissés.
2. La première demande des jeunes est de pouvoir se rencontrer. Les relations amicales doivent pouvoir se
faire hors de la famille et du cadre scolaire. On voit dans les études, que le cadre scolaire est souvent
valorisé par les jeunes car c’est un lieu où l’on peut se rencontrer entre jeunes.
3. Il y a une forte attractivité des grandes villes, mais on peut se poser la question inverse, comment les
jeunes urbains investissent la campagne, la côte ? Comment sortir des villes ?
4. L’espace public n’est pas que pour les garçons, se pose la question mixité de l’espace public et de
l’adaptation de l’espace public aux garçons et aux filles.
Amiens
Lucien Fontaine, adjoint au maire en charge de la Jeunesse et l'Education Populaire, Ville d'Amiens,
membre du Bureau de l’Anacej
Constat en 2008, qu’il y avait un trou dans la carte de l’utilisation culturelle. L’opération Quai des jeunes a
été mise en place pour faire le tour de tous les lieux culturels, soit 700 lieux culturels à faire découvrir.
Tous ces centres culturels se trouvent dans les quartiers de la ville.
Ce dispositif permet :
- D’organiser une tribune d’expression musicale libre pour les jeunes de moins de 25 ans.
- D’amener les jeunes à fréquenter les équipements culturels et les lieux publics de la ville.
- De sensibiliser les jeunes et les informer sur les métiers du spectacle (relation presse, conseil juridicosocial, intermittence du spectacle, technique…), en amont et durant les événements, en partenariat avec
les acteurs locaux.
- De créer un cadre pour développer une vie collective autour d’un événement musical.
- D’organiser la mobilité des jeunes dans le cadre d’échanges avec des villes partenaire.
Quai des jeunes s'est exporté dans d'autres villes. Dans la lignée du Projet Éducatif Global voté par les élus
de la ville d'Amiens, qui promeut la mixité et la mobilité, Quai des jeunes favorise désormais l'accueil des
jeunes d'autres villes. Des groupes de villes voisines mais aussi de grandes villes françaises sont invitées à
partager la scène avec les jeunes amiénois. Les groupes amiénois participant à Quai des jeunes sont conviés
à leur tour à se produire dans les villes partenaires.
Autre point évoqué, des chantiers jeunes (passer le permis, partir en vacances, passer le BAFA) sont mis en
place et utilisés pour débuter un dialogue avec les jeunes.
Conclusion de Chantal de Linarès
L’Atelier « urbanisme » avait pour objectif de travailler sur les « jeunes dans l’espace public et la place qui
leur est faite dans la société »
Deux approches apparemment contradictoires ont permis d’ouvrir les débats :
-soit l’on construit dans l’espace public des équipement importants, intégrés , en centre ville et
susceptibles d’inscrire les jeunes dans des lieux essentiels pour eux : emploi, loisirs, orientation, mobilité,
études, logement etc.
-soit on élabore des politiques publiques transversales plus immatérielles et ce sont ces politiques
qui donnent sens à l’espace public.
Les différentes collectivités territoriales présentes ont mis en avant :
- la diversité territoriale (territoires urbains classiques ou territoires urbanisés de montagne par exemple )
- la diversité des publics (garçons et filles n’appréhendent pas l’espace public de la même façon et l’on
porte attention le plus souvent aux garçons )
-des temporalités (temporalités administratives, ou électorales , politiques, prospectives vs temporalités
des jeunes « ici et maintenant » ).
Tous les participants ont insisté sur la nécessaire volonté politique pour prendre conscience :
•
du poids des représentations qui sont un frein à des politiques ambitieuses (ex. une politique des
transports à Marseille qui interdit aux jeunes de se rendre en centre ville (poids de la peur) ce qui
ne peut qu’accentuer les tensions et le sentiment de discrimination chez les jeunes)
•
des contradiction possibles (par exemple entre aménagement des territoires et socialisation des
territoires)
De même, l’ensemble des participants a souligné la nécessaire co-construction des politiques avec les
jeunes en prenant appui sur leur expertise d’usage , en étant soucieux de respecter certains conditions
anthropologiques inhérentes à l’âge : être associé au monde des adultes mais aussi se construire entre
jeunes , dans des espaces séparés.
Les participants à l’atelier ont aussi tenu à répéter qu’aucune politique des jeunesses transversale, ne
saurait être confondue avec une addition d’actions en direction des jeunes, et que pour assurer la pérennité
de ces politiques les jeunes devaient être associés à leur élaboration très en amont .