atelier F - CSSS-IUGS

Atelier F – 6 octobre
Expériences et défis
dans les services en petites enfances
La rétroaction vidéo pour soutenir l’établissement de la relation mèreenfant en contexte d’allaitement chez des mères vivant en contexte de
vulnérabilité. Une étude pilote.
Par Anne St-Pierre Pruneau, infirmière, Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance,
Direction des services aux jeunes et familles
et membre de l’axe « Développement de l’enfant dans sa famille et sa communauté »,
Centre affilié universitaire (CAU), CSSS-IUGS
Biographie
Anne St-Pierre est infirmière clinicienne au programme SIPPE (service intégré en périnatalité et petite enfance)
du Centre de santé et de services sociaux – Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (CSSS-IUGS) depuis
2004. Elle est également candidate à la maîtrise en sciences cliniques de l’Université de Sherbrooke, son sujet de
recherche porte sur les styles d’attachement chez l’adulte et leurs répercussions au sein de l’alliance
thérapeutique.
Résumé de la communication
Les écrits suggèrent que la rétroaction vidéo constitue une intervention efficace pour favoriser la sensibilité
maternelle (Bakerman-Kranenburg et al., 2005), mais celle-ci n’a pas été évaluée en contexte d’allaitement.
Objectifs spécifiques :1] Décrire la faisabilité et l’acceptabilité auprès des mères et des infirmières de
l’intervention de rétroaction vidéo en contexte d’allaitement et 2] Décrire l’effet de la rétroaction vidéo sur la
sensibilité maternelle et la poursuite de l’allaitement. Méthode : Un essai clinique randomisé pragmatique a été
réalisé auprès de vingt mères et leur enfant âgé entre 10 jours et 4 mois. Les mères du groupe expérimental ont
reçu l'intervention consistant en une (cinq mères) ou deux séances (cinq mères) de rétroaction vidéo. Avant et
après l’intervention, les mères ont complété l’Échelle de sensibilité maternelle (Bell et al., 2004) et participé à une
entrevue. Les infirmières ont complété un journal de bord. Les mères du groupe témoin (n=10) ont reçu les soins
usuels et complété l’Échelle de sensibilité maternelle. Des analyses descriptives ainsi que l’analyse thématique de
contenu ont été réalisées. Résultats : Le contexte d’allaitement affecte l’acceptabilité de l’intervention.
Cependant, les mères ayant participé à l’étude ont rapporté que l’intervention avait permis de : 1] observer les
interactions mère-enfant; 2] en « tirer une leçon »; 3] voir quelque chose de nouveau; 4] être validée; 5]
apprendre sur la relation avec leur enfant et 6] observer les comportements de bébé. L’intervention n’a pas eu
d’effet sur la sensibilité maternelle. Les mères ayant participé à l’intervention étaient plus nombreuses à
allaiter à 4 mois (83,3 %) que celles du groupe témoin (50 %). Retombées : La rétroaction vidéo est une pratique
de pointe ayant des effets positifs sur la relation mère-enfant et qui mérite d’être étudiée davantage et dans
d’autres contextes interactionnels.
Stratégies favorisant la rétention des familles dans les services
intégrés en périnatalité et pour la petite enfance :
un changement culturel à l’ordre du jour
dans les pratiques d’intervention
Par Frances Gallagher, professeure, École des sciences infirmières, Faculté de médecine et des sciences
de la santé, Université de Sherbrooke,
et membre de l’axe « Développement des capacités des adultes », CAU, CSSS-IUGS
Biographie
Frances Gallagher est infirmière, et professeure à l’École des sciences infirmières de l’Université de
Sherbrooke et chercheuse affiliée au CAU CSSS-IUGS. Elle est également membre du Réseau de recherche
en interventions en sciences infirmières du Québec et du Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du
Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Ses intérêts de recherche portent sur
l’empowerment, l’intervention en première ligne et dans la communauté, la prévention et la promotion de la
santé ainsi que sur la formation continue.
Résumé de la communication
À partir de problèmes documentés de rétention des familles dans le programme de services intégrés en
périnatalité et pour la petite enfance (SIPPE), nous avons réalisé une recherche afin de proposer des
stratégies susceptibles de favoriser leur maintien dans le programme. Une recherche-action a permis aux
personnes impliquées de réfléchir, de s’exprimer et d’échanger sur les meilleures stratégies de rétention.
L’échantillon de 140 personnes comprenait des intervenantes, des gestionnaires, des parents participants et
des parents ayant abandonné provenant des sept centres de santé et de services sociaux (CSSS) de la région
de l’Estrie. Le déroulement de la recherche comportait trois cycles d’aller-retour sur le terrain au moyen
d’entrevues de groupe semi-dirigées avec des intervenantes et des gestionnaires, des entrevues individuelles
semi-dirigées avec des parents et finalement une rencontre régionale avec les intervenantes et gestionnaires
du programme des services intégrés en périnatalité et petite enfance (SIPPE), de manière à boucler les
cycles de la recherche. Les données ont été retranscrites et analysées au fur et à mesure selon une méthode
mixte (Miles et Huberman, 2003), puis co-analysées au sein de l’équipe de recherche. Nous avons regroupé
les stratégies de rétention selon leur association à la relation parent-intervenante, au programme lui-même
et à la communauté. Quatre constats ont émergé à partir d’un effort de reconceptualisation des résultats qui
visait, d’une part, à rendre compte de la connaissance et de l’expérience des participantes et, d’autre part, à
souligner un processus partiel de co-construction entre les divers acteurs impliqués dans la recherche. Nous
nous sommes efforcés de proposer une adaptation réelle des services aux besoins et préoccupations des
familles en soulignant le changement de culture qu’elle suppose tant sur le plan de la gestion des services
offerts dans le cadre des SIPPE que des pratiques professionnelles plus souples à instituer et se souciant des
clientèles diversifiées sur le plan culturel et social.
Vers la personnalisation des politiques de protection
de l’enfance France-Québec. Le comportement des bébés
nous parle de leur adaptation
Par Edwige Ducreux, chercheuse d’établissement,
et membre de l’axe « Développement de l’enfant dans sa famille et sa communauté », CAU, CSSS‑IUGS
Biographie
Edwige Ducreux est chercheuse d’établissement au CAU du CSSS-IUGS et professeure associée au
Département de psychoéducation de l’Université de Sherbrooke. Elle est spécialisée en éthologie humaine, ses
intérêts de recherche portent, entre autres, sur le développement de l’enfant placé pour maltraitance ou
adoption ainsi que sur la spécificité de la relation père-enfant. Ses activités d’enseignement à l’Université de
Sherbrooke (UdeS) et de formation (CSSS-IUGS) s’adressent aux futurs enseignants, psychoéducateurs,
éducatrices spécialisées et infirmières.
Résumé de la communication
Le placement des enfants a toujours constitué un défi en matière de politique sociale. Notre recherche s’est
intéressée aux modalités d’adaptation de nourrissons (0-3 mois) placés en institut (I : France), en famille
d’accueil (FA : Québec) et en accueil mère-enfant (AME : Québec), pour des raisons de maltraitance ou
d’adoption. Des observations directes ont été conduites auprès de dix-neuf nourrissons, pendant les six premières semaines de leur placement. Les données sont analysées avec le test Kruskal-Wallis et présentées sous
forme de moyenne±SEM (SEM : erreur standard de la moyenne). Les résultats démontrent que les pleurs
(I=23.0±2.4%; FA=15.0±3.5%; AME=8.2±1.5%; P<0.001), l’inertie (I=4.0±0.6; FA=1.8±0.6;
AME=1.6±0.3; P<0.01) et les comportements engagés dans les échanges dyadiques (sourires: I=4.6±0.8;
FA=4.6±0.9; AME=10.0±1.7; P<0.01); vocalisations: I=0.7±0.2; FA=5.1±0.9; AME=16.9±3.2; P<0.01)
sont exprimés différemment selon le milieu de placement et apparaissent donc comme des marqueurs de
l’adaptation de l’enfant. L’institut est apparu l’environnement le moins stimulant. Les principaux facteurs de
carences semblent être induits par le manque de temps accordé aux bébés et le manque de stabilité du milieu,
auquel les nourrissons s’adaptent, en développant des modes de protection qui ne favorisent pas le
développement de leurs habiletés interactives. Le placement en famille d’accueil apparait comme un groupe
hétérogène à l’intérieur duquel les pratiques et le temps accordé au bébé divergent considérablement d’une
famille à l’autre. Enfin, en AME, les dyades se caractérisent par une dynamique relationnelle harmonieuse
dans la majorité des cas suivis. Au final, cette recherche éthologique permet de comprendre l’origine des
réactions mises en place par le bébé et de dresser un bilan des forces et des limites de chaque modalité de
placement. Elle offre ainsi des pistes de réflexion intéressantes sur les politiques sociales à favoriser et
encourage à personnaliser les services en considérant l’impact de l’environnement sur le développement des
bébés.
NOTES
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