Sujet du TP - Olivier PIGAGLIO
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Sujet du TP - Olivier PIGAGLIO
ENSEEIHT – 2ème année Electronique TP Hyperfréquences Manipulations pratiques TP n°3 Coupleur directif TPH3- 1 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique L'objectif de ce TP est la mesure du coefficient de couplage et de la directivité d’un coupleur directif en croix réalisé en technologie guide d’onde. I. Principe et description d’un coupleur I.1. Qu’est-ce qu’un coupleur ? Un coupleur est un dispositif hyperfréquence passif dont l’utilité principale est de transférer un signal sur une voie couplée pour asservir un dispositif amont ou pour récupérer le signal émis et en faire un traitement avec ou sans un autre signal (un exemple de cela sera donné ci-après). Il est possible de réaliser un coupleur gravé sur substrat, le couplage dans ce cas se fait par rayonnement entre deux lignes parallèles. La valeur du couplage du dispositif est alors obtenu par les longueurs des lignes, l’espacement des lignes et les surfaces vues par les lignes (longueur x épaisseur pour deux lignes gravées sur la même couche ou longueur x largeur pour deux lignes gravées l’une sous l’autre sur des couches différentes). Ci-dessous un coupleur réalisé en micro-ruban (http://paginas.fe.up.pt/~hmiranda/etele/microstrip/ , fC =1,83GHz , ∆f =1,01GHz , C =11,2dB ). Coupleur directif en micro-ruban Il est également possible de réaliser un coupleur en guide. Généralement, les deux lignes sont perpendiculaires (coupleur en croix), mais elles peuvent également être parallèles. Le couplage se fait alors par des ouvertures rayonnantes qui permettent un transfert d’énergie entre la voie principale et la voie couplée. Il existe plusieurs formes d’ouvertures rayonnantes et leurs calculs peuvent se faire par des équations ou par des abaques. Ci-dessous, un coupleur en croix réalisé en guide commercialisé par la société FLANN (http://www.flann.com/Products_Home/Couplers/couplers.html , fC de 3 à 115GHz, ∆f de 40 à 80%, C de 20, 30, 40 ou 50dB). Coupleur directif en croix réalisé en guide d’onde Comme il a été dit au tout début, il est possible d’utiliser le coupleur pour avoir une information sur le niveau de puissance transmis. Un coupleur de 30 dB (par exemple) permet d’avoir un signal atténué de 30 dB sur la voix couplée par rapport à la voie principale. En TPH3- 2 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique connaissant cette valeur de couplage, il est donc possible de connaître la puissance émise afin de l’augmenter ou de la diminuer (si l’appareil de réception est trop sensible ou pas assez) ou simplement de connaître la puissance émise pour effectuer un bilan de liaison. De plus, un coefficient de couplage de l’ordre de 30dB ou plus permet également d’avoir un niveau de puissance sur la voie couplée moins fort pour ne pas détériorer l’électronique d’asservissement. Il est également possible d’utiliser un coupleur pour avoir comme information la fréquence d’émission qui peut être mélangée avec une autre fréquence (par exemple la fréquence reçue par une autre électronique qui correspondrait à la fréquence d’émission réfléchie par un objet en mouvement, auquel cas la fréquence reçue est la somme de la fréquence émise et de la fréquence Doppler induite par ce déplacement). En mélangeant la fréquence d’émission (obtenue sur la voie couplée) et la fréquence reçue, il est possible d’en faire la FFT pour obtenir les caractéristiques à déterminer. Dans cet exemple, le paramètre utile qu’il faut obtenir est la fréquence. Les étudiants sont conviés à se reporter au cours de « Dispositifs passifs hyperfréquences » pour en savoir plus. I.2. Définition Un coupleur est un octopôle symétrique dont les bras sont couplés par paires. Ainsi, si les bras 1 et 2 d’une part, 3 et 4 d’autre part sont respectivement découplés, la matrice des coefficients de réflexion d’un coupleur directif parfait est de la forme : 0 0 s13 s14 [S]= 0 0 s14 s13 s13 s14 0 0 s14 s13 0 0 2 1 Si on place un générateur dans le bras 1, une charge quelconque (non adaptée) en 3 et des indicateurs de puissance dans les bras 2 et 4 (A2=0 et A4=0), on obtient : ⎧ B1=s13.A3 ⎪B2=s14.A3 ⎨ B 3=s .A1 ⎪B 4=s13.A1 14 ⎩ 3 4 Ainsi, l’onde qui circule dans le bras 2 est proportionnelle à l’onde réfléchie par la charge, alors que l’onde qui circule dans le bras 4 est proportionnelle à l’onde incidente. Si on insère ce coupleur dans un circuit dans lequel circulent deux ondes en sens inverse, on obtient donc la séparation de ces deux ondes suivant leur sens de propagation. I.3. Grandeurs caractéristiques En pratique, le découplage des bras 1 et 2, et des bras 3 et 4 n’est jamais parfait. C’est à dire que s12≠0 , et la matrice [S] est alors de la forme : 0 s12 s13 s14 s [S]= 12 0 s14 s13 s13 s14 0 s12 s14 s13 s12 0 ⎧B1=0 ⎪ B2=s12.A1 avec ⎨ , si on place un générateur sur le bras 1 et des B3=s .A1 ⎪ B 4=s13.A1 14 ⎩ indicateurs de puissance adaptés en 2, 3 et 4. TPH3- 3 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique Coefficient de couplage Il correspond au rapport entre la puissance émise dans le bras 1 et la puissance transmise dans le bras 4, les bras 2 et 3 étant adaptés. 2 P1 = A1 = s14 2= s41 2 P4 B4 2 C =10.logc=10.log( P1 )=20.log( s14 ) P4 d’où Directivité Elle correspond au rapport entre la puissance transmise dans le bras 4 et la puissance transmise dans le bras 2, les bras 2, 3 et 4 étant adaptés. 2 2 P4 = P4 . P1 = B4 = s41 P2 P1 P2 B2 2 s12 2 D=10.logd =10.log( P4 )=20.log( s14 ) P2 s12 d’où Isolation Elle est fonction du coefficient de couplage et de la directivité du coupleur. I =10.log(c.d)=C + D I.4. Description du banc de mesure Galvanomètre pour mesure sur porte-cristal détecteur Ligne de mesure Galvanomètre pour ligne de mesure (ROS) Atténuateur Ondemètre à cavité Isolateur Générateur à diode GUNN Atténuateur à couteau TPH3- 4 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique Coupleur Charges adaptées Plongeur à position et enfoncement variable Porte cristal détecteur Banc de mesure Pour la détection de puissance, la polarité du galvanomètre de gauche est : le signal est sur l’âme centrale du coaxial (fiche banane mâle rouge dans l’embase banane rouge) et la masse est sur la tresse extérieure du coaxial (fiche banane mâle noire dans l’embase banane noire). Pour la mesure du ROS, la polarité du galvanomètre de droite est inversée et est la suivante : le signal est sur la tresse extérieure du coaxial (fiche banane mâle noire dans l’embase banane indiquée par « + ») et la masse est sur l’âme centrale du coaxial (fiche banane mâle rouge dans l’embase banane indiquée par « G »). Précaution importante : afin de ne pas risquer de détruire le détecteur, ramener l’atténuation à une valeur supérieure à 30 dB (voir de préférence l’atténuation maximale) avant toute modification des configurations, cela évite ainsi de détériorer les diodes de mesure. Désatténuer ensuite progressivement pour faire chaque mesure. Les charges adaptées ici sont des guides d’ondes rectangulaires dans lesquels sont placés des morceaux de bois de forme « pyramidale » et recouverts de graphite faisant office d’absorbants. Les guides utilisés (standard WR90) ont des sections rectangulaires et disposent d’interfaces de fixation carré. Par conséquent, il faudra veiller à assembler les divers éléments tout en préservant un « bon alignement » des guides, c’est à dire à ne pas croiser l’orientation de deux guides successifs. TPH3- 5 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique II. Manipulations Dans la théorie, le Rapport d’Onde Stationnaire se déduit de la relation ROS = Vmax . Vmin Toutefois, la mesure du ROS se fait ici au moyen d’une diode qui est utilisée en zone quadratique, ce qui signifie que la tension que délivre la diode est une fonction de la puissance élevée au carré. De ce fait, la mesure de ROS sera donnée par ROS = Vmax . Vmin Ces deux diodes fonctionnent en zone quadratique mais ne sont pas polarisées de la même façon, c’est pourquoi sur les galvanomètres, les deux mesures ne sont pas connectées dans le même sens. Pour la mesure sur le galvanomètre, la grandeur lue est un courant. Dans la mesure où l’impédance de ce galvanomètre est fixe, les diodes fournissent une tension et le galvanomètre fournit une indication en courant. Sur ce dernier est indiqué à quel courant correspond l’échelle de graduation, toutefois se rapport K (en A/div) n’a pas besoin d’être connu pour mesurer le ROS. ROS = Vmax = Imax×Z galva = Imax = Graduationmax×K Vmin Imin×Z galva Imin Graduationmin×K R= Graduationmax Graduationmin II.1. Optimisation de la mesure et fréquence d’émission Afin d’avoir un maximum d’amplitude de détection pour la mesure, il faudra optimiser la sensibilité de la diode dans le porte-cristal détecteur en oeuvrant avec les deux stubs ainsi que le court-circuit. Pour cela, désatténuer de façon à détecter du signal sur le galvanomètre (environ 20 divisions). Dévisser légèrement l’écrou du premier stub de façon à ce qu’il soit possible d’enfoncer ou de retirer ce stub mais qu’il ne soit pas totalement libre. Dans l’hypothèse où le cristal détecteur serait totalement désadapté, en oeuvrant trop rapidement on pourrait envoyer trop de signal trop rapidement et ça pourrait la détériorer, donc œuvrer avec délicatesse et sans précipitation. Une fois ce premier stub réglé, le serrer, faire de même avec le deuxième stub puis avec le court-circuit. Si en adaptant en oeuvrant sur un stub ou sur le court-circuit la détection sur le galvanomètre dépasse les 100 graduations, il va de soi qu’il faudra atténuer le signal. Une fois le réglage effectué, il n’aura plus à être touché jusqu’à la fin du TP. La fréquence d’émission de la diode Gunn sera vérifiée au moyen de l’ondemètre à cavité. Pour cela, en utilisant la molette de l’ondemètre on vient déformer la cavité et lorsque celle-ci est accordée sur la fréquence émise elle vient prélever une partie de l’énergie véhiculée. Cette absorption d’énergie se traduit par une diminution du signal détecté sur la galvanomètre et au maximum de déviation sur la gauche, l’ondemètre sera adapté à la fréquence d’émission et celle-ci se lis (en MHz) sur l’ondemètre directement. Avant de passer à la mesure suivante, ré-atténuer au maximum. - Relever la fréquence du générateur. Dérégler l’ondemètre afin que celui-ci ne perturbe pas la mesure. TPH3- 6 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique II.2. Mesure des Rapports d’Ondes Stationnaires Mesure du ROS des charges adaptées - Placer en bout de ligne chacune des 3 charges adaptées pour en mesurer le ROS ; - Repérer les charges d’après leur référence pour déterminer laquelle a le meilleur ROS. C’est cette charge qui sera utilisée comme charge adaptée de référence ( R0 ) ; - Penser à ré-atténuer au maximum après chaque mesure. Mesure du ROS dans la ligne principale - Alimenter le coupleur par le bras 1 ; - Placer les charges adaptées sur les 3 autres accès en plaçant la meilleure des charges sur le bras 3 ; - Mesurer le ROS de la ligne principale ( R1 ). Mesure du ROS dans la ligne dérivée - Alimenter le coupleur par le bras 2 ; - Placer les charges adaptées sur les 3 autres accès en plaçant la meilleure des charges sur le bras 4 ; - Mesurer le ROS de la ligne principale ( R2 ). Comparer les valeurs de R1 et R2 avec R0 . Ces valeurs paraissent-elles correctes ? Pourquoi ? II.3. Mesure des coefficients de couplage et de directivité Pour déterminer les paramètres de ce coupleur, il est possible de mesurer les puissances sur chaque bras et de calculer C (dB) et D (dB). Toutefois, dans ce TP, la mesure se fera au moyen d’une diode (dans un cristal détecteur) qui fournira un courant. Ces paramètres seront donc déterminés par des différences d’atténuation pour mesurer une même puissance sur les divers accès. 4 Puissance incidente Puissance bras isolé P(4)=P(2)-DdB=P0-CdB-DdB 1 Puissance mesurée P0 3 Puissance bras couplé P(2)=P0-CdB 2 Le bras 2 du coupleur est le bras de la ligne dérivée sur lequel le signal sera le plus important puisqu’on atténue plus l’onde incidente, de la valeur de la directivité. La détermination des bras 2 et 4 sera donc faite par la mesure. - Atténuer au maximum ; - Les bras 2 et 4 sont terminés par des charges adaptées et le bras 3 par le porte cristal détecteur ; - Désatténuer progressivement de façon à obtenir une déviation sur le galvanomètre. Noter l’atténuation a1 qui correspond à une déviation de 4 divisions et l’atténuation a1 ' qui correspond à une déviation de 20 divisions ; TPH3- 7 mise à jour le : 26 novembre 2008 ENSEEIHT – 2ème année Electronique - - Atténuer au maximum ; Mettre la charge adaptée sur le bras 3 et le porte cristal détecteur sur l’un des accès de la voie dérivée ; Désatténuer progressivement pour essayer de visualiser 20 divisions sur le galvanomètre. Si c’est possible, noter l’atténuation a2 ' correspondant à ces 20 divisions, sinon l’atténuation a2 correspondant à 4 divisions ; Atténuer au maximum ; Mettre le porte cristal détecteur sur l’autre accès de la voie dérivée ; Si la mesure précédente a permis de mesurer l’atténuation a2 ' pour 20 divisions, relever l’atténuation a2 correspondant à 4 divisions, sinon relever a2 ' . On en déduit les paramètres du coupleur par : et C dB = a '1 − a '2 D dB = a2 − a 1 − C dB II.3. Autre méthode pour la mesure de la directivité La directivité d’un coupleur directif est sa capacité à séparer les ondes allée et retour, ou ondes émises et réfléchies. Généralement, la directivité ne peut être mesurée facilement et directement puisque cela implique de mesurer un faible signal masqué par la puissance couplée d’une onde réfléchie sur le bras couplé. Deux méthodes de mesure sont possibles, la première est la méthode directe (mesure précédente) et la deuxième est la méthode indirecte (ci-après) pour laquelle le défaut de directivité entraîne une puissance non nulle détectée dans le bras 2. - - Atténuer au maximum ; Placer un plongeur à position et enfoncement variables suivi d’une charge adaptée sur le bras 3 et le porte-cristal détecteur sur le bras 2. Il faut annuler le signal reçu sur le porte cristal-détecteur en jouant sur la position et l’enfoncement du plogeur. Ensuite, mesurer le ROS sur la ligne de mesure. La mesure du module du coefficient de réflexion Γ de cette impédance particulière permet alors de déterminer la directivité du coupleur. Déterminer le ROS R . De Γ = R−1 , on obtient : R+1 DdB =20.log( 1 ) Γ Réitérer les mesures du coefficient de couplage et de la directivité (en utilisant une des 2 méthodes) en alimentant par le bras 3. Qu’en déduire pour le coupleur ? TPH3- 8 mise à jour le : 26 novembre 2008