pathologies attri buables la consommation de coquillages
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pathologies attri buables la consommation de coquillages
PATHOLOGIES ATTRI BUABLES LA CONSOMMATION DE COQUILLAGES Rene Baylet a,*, Panayota Elziere b Jean-Paul Guyonnet c Rdsumd Summary Une revue de la litterature a permis de degager la Iongue liste de germes et polluants rencontres dans les coquillages et potentieltement pathogenes pour le consommateur. II s'agit d'agents microbiens qui, vehicules par les effluents issus des collectivites humaines ou animales, vont gagner les etangs littoraux et les sites ostreicoles. Par le jeu de la transmission fecaleorale, les coquillages sont & I'origine de manifestations cliniques tres variees : etats septicemiques, typho'i'des, hepatite virale A, syndromes neurologiques, gastro-enterites d'etiologie bacterienne, parasitaire ou virale. D'autres tableaux cliniques sont associes & des agents specifiques residants des milieux aquatiques : vibrions et algues toxiques dont le developpement est conditionn6 par I'apport nutritif des eaux insuffisamment traitees et dependant des conditions climatiques et 6cologiques. From a fiterature survey, a long list of germs and pollutants found in shellfish has been drawn up, which are potential pathogens when eaten. These consist of microbes, which, carried by the effluent from human or animal communities, reach shoreline ponds and oyster production sites. Transmission from faecal material to the eaten seafood is the origin of a variety of clinical conditions : septicaemia, typhoid, viral hepatitis A, neurological syndromes, and gastro-enteritis induced by bacteria, parasites or viruses. Other illnesses are associated with specific agents coming from the water environment " vibrios and toxic seaweeds, whose growth has been affected by nutrients in the untreated, surrounding waters, and depends on cfimatic and ecological conditions. The treatment of waste water from communities, and the protection of production sites are the sole means of illness prevention, since the case of shellfish, eaten alive and raw, and having been taken directly from the natural production environment, is a paradox in our ,, hyper-secure ,, food system. Aft food intake in the festive season has risks : for these to be acceptable, producers and control mechanisms must work together to reduce them. L'assainissement des collectivites et la protection des sites d'ostreiculture constituent runique prevention & mettre en regard d'une consommation paradoxale duns notre societe hypersecuritaire : celle d'un coquillage, vivant et cru, directement extrait de son milieu naturel de production. Toute consommation festive a ses risques ; pour qu'ils soient acceptables, les producteurs et les instances de contrele doivent oeuvrer, ensemble, & les reduire. E d i b l e s h e l l f i s h - a c c e p t a b l e risk - i n f e c t i o n - i n t o x i c a t i o n typhoid - jaundice - gastro-enteriUs - neurological syndrome precautions. Coquillages comestibles - risque acceptable - infections i n t o x i c a t i o n - typhdl'de - i c t ~ r e - g a s t r o - e n t d r i t e - s y n d r o m e 1. Introduction neurologique - pr~cautions. D ecrire, sous tous ses avatars, des expressions cliniques associees de faqon certaine & la consommation de coquillages est un exercice hasardeux qui impose, en partant de bases sores, une reflexion prudente et critique. a Institut Bouisson-Bertrand Parc Euromedecine 778, rue de la Croix-Ver~e 34196 Montpellier cedex 5 b Direction departementale de I'agriculture et de la foret 5, place Chaptal 34261 Montpellier cedex 2 c Direction regionale des affaires sanitaires et sociales du Centre 25, bd Jean-Jaur~s 45044 Orleans cedex 1 * Correspondance www.bouisson-bertrand.fr article re~u le 12 septembre, accept~ le 18 septembre 2003. © ElsevierSAS. RevueFran?aisedes Laboratoires,janvier2004, N° 359 Face au malade consommateur de coquillages, le medecin va immediatement avoir tendance & etablir un lien de causalit& La clinique est le plus souvent bruyante, le patient se reconnaft lui-meme comme ayant eu une prise de risque face & un aliment repute suspect. L'experience montre que la relation de cause & effet est difficile & etablir. La suspicion qui pese sur le coquillage tient & son mode de consommation, paradoxal duns notre societe hypersecuritaire : quel autre aliment serait-il aujourd'hui acceptable de consommer vivant et cru, directement extrait d'un milieu de production expose & de multiples sources de contamination ou pollution ? Inversement, la presence de contaminants duns un aliment n'est pus sans risque, tant que ce risque n'a pus ete valablement etudi6 selon une approche scientifique rigoureuse. De meme, la presence de representants d'une espece bacterienne ne signifie pus obligatoirement 21 qu'ils ont le ,, pouvoir ,, d'etre nocif, tant que les determinants de leur pathogenicite n'ont pas ete mis en lumiere par le bacteriologiste. Cette attitude conduit & la redaction de Iongues listes de <<germes et contaminants ,>presents et potentiellement ,, pathogenes ,>,liste dont la valeur predictive est certaine, mais qui reste parfois sans grande valeur operatoire. Ce n'est qu'au terme d'une enquete epidemiologiquecas-temoin que I'aliment incrimine pourra etre design& Encore faut-il que plusieurs cas de maladies soient rapportes, au cours d'une toxi-infection alimentaire collective, pour mener une telle etude & bonne fin. La preuve formelle ne sera toutefois etablie que Iorsque le meme germe (ou ses temoins) aura 6te identifie a. la fois dans I'aliment et les prelevements biologiques issus du malade. Dans sen rele preventif, le medecin conseillera utilement le patient fragilise sur les comportements & adopter pour reduire les risques de contamination que pourrait susciter sa gourmandise. 3.1.2. Etiologie des h~patites virales II est bien connu que le nombre d'adultes susceptibles d'etre contamines par le virus de I'hepatite A augmente de fa?on constante dans notre pays, comme le montrent les enquetes de sere-prevalence effectuees chez les jeunes appeles du service national, puisque 50 % de sujets avaient des anticorps anti-VHA de type IgG en 1978, 15 o/0en 1994 et 11,5 O/oen 1997 [23], conduisant & un avis du Conseil superieur d'hygiene publique de France le 21 juin 2002 sur la vaccination centre I'hepatite virale A. De nombreuses etudes epidemiologiques demontrent le rSle des coquillages dans des episodes epidemiques d'hepatite virale A. Les donnees rapportees sont nombreuses, valablement circonstanciees, plus fiables toutefois Iorsqu'elles concernent des epidemies d'une certaine ampleur [28]. L'actualite des annees 1990 permet de retrouver 6 episodes : Loire-Atlantique 402 cas en 1993, Morbihan 469 cas en 1993 [43], Herault 150 cas en 1995 [1 ], Midi-Pyrenees 205 cas en 1997 [12], CSte-d'Armor 33 cas en 1999 [16, 41]. II pourra egalement s'associer utilement aux mesures collectives de Sante publique prises pour assurer une meilleure securite alimentaire des aliments. Malgre cela, le risque d'hepatite virale A chez I'amateur de coquillages est somme toute relativementfaible (odds ratio = 1,40 avec un IC & 95 %) si on le compare & celui pris Iors de voyages & I'etranger (20 fois superieur), ou Iors des cas secondaires par contact intra familial ou avec un enfant malade (13 fois superieur) [34]. 2. Les grands tableaux cliniques associes ~ la consommation de coquillages Faut-il classer le consommateur regulier de coquillages dans un groupe & risque et preconiser pour lui la vaccination ? Les donnees epidemiologiques d'une part, les analyses biologiques de germes potentiellement pathogenes pour I'homme et presents dans le milieu aquatique d'autre part, conduisent & identifier des tableaux cliniques signifiants d'une mauvaise rencontre entre homme, coquillage et germe [57]. Ces tableaux cliniques se differencient entre fievre, ictere, diarrhee et manifestations neurologiques. Pour chacun sera propose une reflexion sur leur origine coquilliere. Les effets polluants chimiques, encore mal documentes, seront envisages. Le tableau I recapitule ces donnees. 3. Les donnees 6tiologiques 3.1. Des etiologies assurement associees & la c o n s o m m a t i o n de coquillages 3,1.1. Etiolegie des septie~mies La fievre typhdl'de avec isolement par hemocultures de salmonelles (S. typhi en particulier) est frequemment evoquee dans les suites d'une consommation de coquillages. Selon les enquetes menees en Languedoc-Roussillon [8], 46 % des cas de septicemie & bacilles typhiques sont attribues & la consommation de fruits de mer. II en est de meme de la fievre typho'i'de, dont Pincidence, aujourd'hui devenue tres faible dans la collectivite (0,2 pour 100 000) [46], constitue essentiellement une expression significative de la pathologie due & I'ingestion de coquillages insalubres. Chez les patients immuno-compromis,Vibrio vulnificus et Aeromonas sp. ont ete responsables de septioemies severes [5, 14] ; la forme septicemique primitive due a Vibrio vulnificus apres une incubation de 16 heures induit le tableau classique de septicemie d'un germe gram negatif. Toutefois, vomissements (21 O/odes cas), diarrhee (17 °/o) et hypotension en constituent des signes caracteristiques. La presence de ce germe sur nos cStes mediterraneennes[3] conduit & deconseiller la consommation de produits de lamer chez les sujets immunologiquement deficients [48]. 22 La proposition n'est pas si saugrenue, compte tenu de la baisse de I'immunite collective, sachant que I'evolutionclinique de la maladie chez I'adulte peut etre severe (le taux de letalite des formes symptomatiques depasse le 1% apres 40 ans), et qu'il existe un vaccin efficace et parfaitement toler& Le virus VHA, excrete en grande quantite dans les selles d'un malade pendant un mois entier, va etre largement diffuse dans les reseaux d'assainissement. Tres resistant aux conditions environnementales et & grande Iongevite aquatique, il va gagner les zones ostreicoles exposees & I'apport fecal, oe il est decele, & la fois dans les eaux ambiantes et dans les coquillages. Le suivi de la qualite microbiologique des eaux des sites de production ostreicoles constitue un element predictif de rencontre d'agents microbiens dans les coquillages. Un seuil superieur & 300 coliformes thermotolerants par 1O0 mL signe des problemes structurels du traitement des eaux usees affluentes, ainsi que des apports occasionnels d'eaux de ruissellement Iors de pluies. Les prelevements d'huitres et de moules vont alors reveler une concentration anormalement elevee de germes de contamination fecale. Lors de I'epidemie herauttaise de 1998 citee plus haut, la presence de Salmonella, de Calicivirus, de Rotavirus et de VHA dans les coquillages etait correlee & de mauvais indicateurs de la qualite de I'eau du bassin de Thau. Des particules virales VHA ont ete detectees par test radio-immunologiques egalement dans les echantillons de coquillages impliques dans des epidemies precedemment citees, en Vendee, Bouches-du-Rh6ne, Finistere, Morbihan, Loire-Atlantique. 3.1.3. F.tiologie des syndromes diarrh~iques d'~tiologie bactdrienne • Les salmonelles sont & I'evidence responsables de diarrhees aigu~s bacteriennes faisant suite & la consommation de fruits de mer. Mais ces germes sont largement distribues en tous lieux et utilisent des modes de contamination multiples, ce qui cemplexifie les recherches epidemiologiques. • La contamination specifique des mollusques par les Aeromonas en zone peu salee (tels certains sites de production de fruits de mer dans les etangs littoraux, dont la salinite varie entre 2 %o et 5 %o) peut 6tre & I'origine de diarrhees, plus probablement dues & A. hydrophila qu'& A. caviae rencontre preferentiellement chez le nourrisson, ainsi qu'& A. sobria, A moindre pouvoir pathogene. RevueFran£~aisedes Laboratoires,janvier2004,N° 359 • Parmi les bacteries de la famille des Vibrionaceae, Vibrio cholerae 01, pandemique (biovar cholerae et El Tor), n'est significativement associee & la consommation de produits marins que dens les pays o0 le cholera sevit sous forme sporadique. Le developpement des Vibrio & existence saprophytique dens les eaux des zones cetieres, au contact du zooplancton, est favorise par les facteurs d'environnement, dont une saNnite variant entre 3 et 5 O/ooet des conditions climatiques facilitantes. Au sein de la diversite clonale, (150 serovars) de I'espece Vibrio cholerae, les souches pathogenes ,, non 01 epidemiques >>sont celles qui derivent du Vibrio El Tor (souche 139 Bengale, 037 Soudan). Les souches non halophiles, frequentes chez les flamants roses des regions mediterraneennes, et les souches dites ,, non 01 non 0139 >>,isolees de I'environnement, auraient ete & I'origine de cas sporadiques de << cholera >>apres absorption de fruits de mer contamines : gastro-enterite avec syndrome diarrheique simple associe #. des vomissements, douleurs abdominales, etat sub-febrile d'une duree de 18 & 48 h faisant suite A une incubation de 48 h. Le genre Vibrio regroupe egalement les especes halophiles retrouvees darts les eaux marines et les fruits de mer [31]. Vibrio alginolyticus, ubiquiste, hete habituel de moules et de crustaces, ne semblait pas avoir un rele en pathologie humaine. Nous I'avons cependant isole de selles diarrheiques ,, eau de riz >,chez des malades ayant consomme 12 h plus tet des moules trouvees aussi contaminees. Mais c'est essentiellement Vibrio parahaemolyticus (VPH), vibrion halophile du milieu marin des regions chaudes, qui est cite comme responsable de gastro-enterites consecutives & la consommation de fruits de mer. VPH a ete detecte des 1988 dans la baie d'Arcachon et nous I'avons egalement identifi6 parmi les vibrions halophiles dans les eaux du littoral languedocien [31]. Les enquetes menees & I'occasion de plus de 50 epidemies, au Japon des 1951 et aux l~tats-Unis, ont prouve I'importance et la frequence de la contamination des fruits de mer par cette bacterie avec une concentration de 104 & 10 ~ bacteries par gramme de chair dans des huftres en zone de p6che aux I~tats-Unis [35]. Par ailleurs, le VHP a et6 isole de maniere frequente dans des 6chantillons de moules aux Pays-Bas (2,8 o/o), en Espagne (7 o/0), ainsi que dans des huftres aux Pays-Bas (2,4 0/o).VPH serait responsable de 0,5 & 3 % des diarrhees attribuees & la consommation des coquillages. Particulierement instructive est I'etude menee aupres des 1 333 congressistes en 1986, dont 160 (soit 12 %) eurent une diarrhee : 13 vibrions furent isoles, dont 12 VPH, et 1 V. cholerae non-01 ; 10 o/0 des coprocultures (51 sur 479) reveiant une infection & Vibrio (dont VPH, non agglutinable, V. vulnificus, Vmimicus, V. fluvialis). L'episode etait lib & la consommation d'huTtres crues [35, 42]. Dans une recente toxi-infection alimentaire en collectivite militaire varoise provoquee par VHP, or3 le taux d'attaque atteignait les 20 O/o de I'effectif, les symptemes observes awes une incubation de 2 #. 48 h etaient une diarrhee liquide avec algies abdominales (91 O/o),nausees (50 °/o), vomissements (32 O/o), fievre (33 %). Cet episode fut attribue & des moutes et crevettes importees d'Asie, richement contaminees puisque I'ingestion de 106 microorganismes est necessaire pour provoquer une symptomatologie [33]. 3.1.4. Etiologie des syndromes diarrh~iques d'~tiologie virale [13, 30, 32] Les Caliciviridae jouent un rele majeur dans le determinisme des diarrhees aigu~s consecutives & I'ingestion de fruits de mer contamines. En effet, certains serotypes sont emis en grand nombre dans les selles des malades, ils sont concentres par les coquillages filtreurs et survivent jusqu'& 6 mois dans I'eau de mer; la dose minimale infectante est de seulement quelques dizaines de particules virales. RevueFran?aisedes Laboratoires,janvier2004, N° 359 Un groupe comprenant le virus de Norwalk, prototype du genre Norwalk-like (NLV), anciennement ,, smafl round structured virus ,>,les virus apparentes (Snow Mountain, Montgomery, Hawa'f) et le virus Sapporo, prototype du genre Sapporo-like anciennement dit ,, calcivirus typique >>,est associ6 & des epidemies & transmission hydrique et surtout, & la consomrnation de coquillages (coques, huitres), comme le rapportent de nombreuses etudes parfaitement documentees [3, 11, 15]. On peut egalement citer les recentes 6pidemies de gastro-enterites virales liees Ala consommation de palourdes en Charente-Maritime [8], d'huitres provenant de la bale de Quiberon, A Poitiers en mars 1997 [40], d'huftres de 1'etang de Thau dens I'Herault en decembre 1992 [10], cette derniere epidemie, massive ayant cause approximativement 10 000 cas de diarrhee. 3.1.5. Etiologie des syndromes diarrh~iques phytoplanctoniques [45, 49, 50, 52, 53] 3.1.5.1. L 'intoxication diarrheique par invertebr~s aquatiques (/D/A) ou diarrheic shellfish poisoning (DSP) Les mollusques vont heberger des dinoflagelles qui produisent des toxines de composition variable selon les lieux (Europe, Japon). II s'agit de I'acide okada~iqueet de ses derives dont les dinophysitoxines (derive methyle), et les yessotoxines (toxines sulfatees). Les facteurs toxiques sont elabores par des especes phytoplanctoniques, les dinoflagelles marins : Dinophysis acuminala aux Pays-Bas, Dinqphysis sacculus en France. La toxine okadaYque presente chez Prorocentrum lima n'a pas ete incriminee dans les intoxications humaines. Le risque potentiel pour le consommateur apparaft pour une densite de Dinophysis superieure & 200 cellules par litre d'eau de mer. Cependant I'activite toxique varie selon I'etat physiologique des cellules et les conditions du milieu. Le risque peut egalement se mesurer par rapport & la concentration des toxines dans les coquillages. Selon les nouvelles mesures communautaires, la limite maximale globale pour I'acide oka'i'dique, les dinophysitoxines et les pectenotoxines, corps entier ou toute partie consommable separement, est de 160 microgramme/kg en equivalent acide okaTdique et pour les yessotoxines de 1 milligramme/kg en equivalent yessotoxine. Tousles mollusques bivalves sont concernes, ainsi que les echinodermes, les tuniciens et les gasteropodes marins. En France, au stade actuel de connaissance, sont essentiellement concernes, les moules ainsi que les fouisseurs (tellines, palourdes, amandes, praires, coquilles Saint-Jacques), et cela qu'ils soient consommes crus ou cults, cette toxine n'etant pas detruite par la chaleur. Les huftres, les gasteropodes (bigorneaux, bulots) et les crustaces ne transmettant pas la toxine n'ont jamais ete incrimines. Dinophysis apparaft dens les eaux cetieres en toute saison en Atlantique et en Mediterranee, les episodes toxiques sont frequents en Bretagne, Normandie, dans I'Ouest mediterraneen et en Corse. L'intoxication diarrheique par les fruits de mer (IDFM) fait I'objet d'une surveillance dans les pays touches : Hollande (Wadden sea, 1979), Espagne (Galice, 1981 ), Norvege (1982) [3]. En France, I'incidence de i'IDFM au cours de ces dernieres annees a ete de 2 500 cas Iors de la premiere concentration de Dinophysis acuminaia en Loire-Atlantique en 1983, de 200 cas & Barfleur en 1984, de quelques cas & Fos Mediterranee en 1985, de 2 500 cas dans le Morbihan en 1986, de 2 000 cas en Vendee en 1987, de 300 cas groupes & Antifer, Veulette et Fecamp en 1988 [3]. ,/k I'occasion de I'etude menee par la Ddass en bale de Vilaine en 1994, ont ete notes des symptemes neurotoxiques (paresthesies des doigts) et la transmission de la toxine & I'enfant par le lait maternel, vraisemblablement induit par une toxine differente mais non identifiee [52]. 3.1.5.2. Autres toxines associ~es aux toxines diarrh~iques Les azaspiracides (AZP) provoquent des symptemes semblables & une IDFM : nausees, vomissements, diarrhees severes et des douleurs stomacales. 23 ~o z < =~ c~ P~ !! , Fotme bjpique : fi6vre a 40 °G en plateau, d'installation progressive, I, Fi~vre typhdl'de classique ! !ii~!i¸ !i i ii i i!i !i i i i~iii i i iill ili iilI ii!!i'ii ¸i!i ¸iii!ii,i!i!¸ ! !~!i!ii! I ~R ¸ i i - Anticorps anti VHA IgM dans s6rum humain ~6tect~ cJ~sict~re maximum 60 jours, - D6tection du virus dans selles en p6riode pre-ict~re et 10 jours apres, i :lans les coquillages par depistage ARN viral tirus h6patite A (VHA) ~ultiples agents ~tielogiques -I~moculture ~almonella typhi ~almonella para typhi ~a/monelta sp. i iiiiiiiii i!i !i!iii ~! ~!ii i i ¸ i il~ !i ~i~i!! i i i i !ii iii i i iil ~ .... ~ i! i i i !iiiiiiiiiiii!ii!iii! i~ ~!~ii~i~i~/~i~/~ ~~~ ! ~ i 3 ¸ i! i il i i iiiiiiiii i~i i~~!!!I~I~~i !~i~!i~.i.i.~.i~. /~ iiii ¸ iiiiii!i i ~~ ~ i i~ i ¸i¸¸¸¸¸¸¸ C ® ® m #3 Of* m Q> O O 03 (o z < _o. e~ o~ i "31 o= < Incubation 2 & 24 h, 6p sode diarrh6ique puis c6pha 6es, d6sor entation perte de m6mo re et d 6quiibre Syndrome a m n . i a n t (IAFM) Incubat on B h paresth~s es - sensations altern~es chaud et froid. - - - ~ivalves acuminata) Acide okad~fque Dinophysis toxines Pect6notoxines Y~ssotoxines 1) Ingestion I Acdes dom(~q ues et isodomdl'ques ] Pseudonitzc-hia punges l Chez couteaux moules patourdes, cmbes. J Brevetoxines I Ptychodiscus brevis I Mollusques bivalves ; I b b b 3) Manipu ation hygienique Cuisson et r~frigeration suffisantes 2) Purification coquillages ContrOle eaux et r~colte 1) Interdiction r~cole en zone pollu~e Traitement eaux us6eS amont i ! l l CLHP ] Test souris I *** Prophylaxie Test souris (& partir de I'aliment) CHLP (Chromotographie tiquide de haute performance) t Saxitoxines I Test sourls I Neosaxitoxines I Puis engourdissement des extr~mites pouvant progresser clans les bras et les jambes, i Gonyautexine, Alexandrium ssp.I Une paralysie respiratoire, maux de t~te, vertiges, nauaees, bourdonnements d'ore lie / Pyrodinium bahamense peuvent ~re observes dans les 2 & 12 h apr~s ingestion de ta toxine. D •cu t~s d'~locution, I Gymn°dinium catenaturn tachycardie sans hypotension, [ cl~ezme lusques bivalves Le diagnostic repose sur la consommation de coquilage dans l'heure prec6dant le d~but des signes. [ Crustac~s gast6ropodes i t~volution : les signes disparaissent en quelques heures & quelques jours. Mais possibilit6 de choc ] Thermostable ] et d6fail ance cardiaque. ] ] Pas de traitement sp~cifique ; assistance respiratoire si n6cessaire. J I - Incubation : habituelle 5 ~t30 rain. - Premiers signes, patrols isol~s : paresth6sies buccales. 4. Manifestations neurologiques, syndrome paralysant (IPFM) JOshydratationchez mollusques bivalves 3.3 Syndrome diarrhe~ique (IDFM) t)iotoxinique - Incubation : 30 min & 19 h ; inf~fieure & 4 h clans ?0 % des cas. - Diarrh/~e(92 O/o),vomissements (80 O/o),douleurs abdeminales (50 %), habituellement absence de fi~vre [cas observ6s en baie de Vilaine 1984]. 1 1 1 L'origine phytoplantonique reste inconnue. Les moules et les huTtres en sont les vecteurs. L'existence de I'AZP a ete mise en evidence en 1995 & la suite d'une intoxication de plusieurs consommateurs de moules provenant d'lrlande. Depuis, d'autres cas ont ete signales en Irlande (1997), en Italie (1998), et en France (1998 et 2000) [50]. La limite maximale pour les azaspiracides dans les coquillages est de 160 microgrammes en equivalent azaspiracides (corps entier ou toute partie consommable separement). 3.1.6. t:tiologie des intoxications neurologiques par les fruits de mer (INFM) L'intoxication paralysante par invertebres aquatiques, IPIA (ou intoxication neurologique par les fruits de mer, INFM), I'intoxication neurotoxique (INIA), le syndrome amnesique (ou intoxication avec amnesie par les fruits de mer, IAFM), resument une symptomatologie toujours tres associee & la consommation de fruits de mer contenant des toxines. 3.1.6.1. Le syndrome paralysant ou paralytic shellfish poisoning (PSP) Les toxines en cause regroupent la saxitoxine (mytilitoxine) et une douzaine de derives. Les sympt6mes d'intoxication pourraient apparaftre awes absorption de 120 & 190 p.g de toxine, la dose de 1 000 ~g etant mortelle. Le seuil de securite sanitaire europeen est de 80 #g d'equivalent saxitoxine pour 100 g de chair de coquillage. Ces toxines sont produites par differentes especes phytoplanctoniques : dinoflagelles des genres Alexandrium (,4. minutum, A. tamarense, A. catenella, A. acatenella), Pyrodinium (P. bahamense), Gymnodinium (G. catenaum). Elles sont apportees aux consommateurs par des coquillages, en particulier moules et palourdes : Mytilidae (Mytilus edulis et M. califor- nianus), Mactridae (Spisula solidissima), Myacidae (Mya arenaria), Veneridae (Saxidomus giganteus et S. nutteilli, Protothaca staminea), ainsi que certaines huftres. Les mollusques gasteropodes et certaines especes de crabes sont egalement vecteurs. Les pays les plus touches seraient : - e n Amerique : le Chili (Bell Bay), le Venezuela (ile Margarita), les I~tats-Unis (Californie, Maine) et le Canada (bale Fondy) ; - e n Asie : la Tha'llande, les Philippines, Brunei et le Japon ; - I'Afrique du Sud ; -I'Australie ; - En Europe :la M6diterranee (mer du Levant, mer Tyrrhenienne), les cStes Est de I'Atlantique (Norvege, Angleterre, Portugal, Espagne, France). En 1976, 120 cas d'intoxication ont ete enregistres en Europe, dus A des moules en provenance de Vigo au Portugal, dont 40 cas Marseille, avec des concentrations de 12 000 & 40 000 #g de saxitoxine par kg de chair [53]. La France est concernee, puisque I'Alexandrium minutum a ete identitle & plusieurs reprises au stade pullulant ou non. De hauts titres de phytotoxines ont ete observes recemment chez Alexandrium minutum des 1988 en Bretagne Nord et en 2000 & Toulon. En 1998, I'etang de Thau a vecu sa premiere proliferation de Alexandrium tamarense avec production de biotoxines dans les coquillages. 3.1.6.2. Le syndrome amn#siant ou amnesic shellfish poisoning (ASP) II associe apres une incubation de 2 A 24 h, un episode diarrheique d'une duree de 24 & 48 h, un episode neurologique avec cephalees persistantes, une desorientation, une perte de memoire, des troubles de I'equilibre parfois suivis de convulsions et de coma. ASP est de & une toxine (acide dorno'fque) produite par deux especes de Pseudonitzschia (Pseudodelicatissima et multiseris). Ces especes de diatomees existent sur le littoral atlantique. Au printempS 2000, leur pro26 liferation a occasionne la presence de toxines dans les coquillages en Bretagne Ouest (couteaux, moules, palourdes), mais 6galement sur le littoral mediterraneen depuis le debut de I'annee 2002. 3.1.6.3. Le syndrome neurotoxigue ou intoxication neurotoxique par invert6br~s aquatiques (INIA) II est dO & une neurotoxine (NSP ou brevetoxine) liberee par des dinoflagelles de I'espece Gymnodinium breve, responsable de marees rouges en Floride et dans le golfe du Mexique, presente dans les coquillages, en particulier la palourde, ayant concentre 30 & 120 unites-souris de toxine par 100 g de chair mais aussi les clams et les huftres. Deux syndromes ont ete decrits : - I'un neurotoxique, non letal pour I'homme, proche de celui decrit pour les IPIA, & I'exception des paresies et paralysies, associant 3 h apres le repas de coquillages des paresthesies, des sensations alternees de chaud et froid et de la diarrhee ; I'autre fait de signes respiratoires, avec irritation conjonctivale, rhinorrhee abondante et toux productive, que presentent des pecheurs, marins ou baigneurs consecutivement & I'inhalation d'embruns toxiques provenant de la maree rouge. - 3.1.6.4. La ciguatera ou syndrome ciguatoxique La consommation de poissons coralliens et de leurs predateurs serait, en principe, la seule vole d'exposition aux toxines ciguateriques. Ces toxines (ciguatoxine, ma'ftotoxine, scanitoxine, acide okadaTque) sont produites par des dinoflagelles (Gambierdiscus toxicus), fixes sur les algues du recif corallien servant de nourriture aux poissons [2]. En fait, le terme ciguatera derive du mot ,, cigua >,, nom donne dans les Cara'i13es& un gasteropode marin, Turbopica. La ciguatoxine a ete plus precisement decelee dans les visceres d'un turbide, Turbo argyrostoma, dont la consommation peut provoquer une intoxication analogue a la ciguatera : incubation de 1 & 6 h, debut par nausees, malaise, diarrhee, puis apparition de troubles neurologiques caracterises par des picotements au niveau des lewes et de la langue, dans une association variable de symptSmes (vomissements, douleurs abdominales, diarrhee, paresthesies des extremites, myalgies) pendant 3 & 30 jours et, dans les cas graves, ataxie, troubles visuels, deces possible par collapsus circulatoire ou insuffisance respiratoire. L'exploitation des mers tropicales et le developpement des reseaux de commercialisation, la mode de repas exotiques, peuvent favoriser I'importation de poissons ou de fruits de mer ciguaterigenes. Des cas humains d'ichtyosarcotoxisme, consideres un temps comme discutables, pourraient etre observes plus souvent dans la population autochtone, rappelant ceux que nous avons rapportes 1978 dans le Sud de la France [2] ou plus recemment les deux cas parisiens declares & I'lnstitut de veille sanitaire [55]. 3.2. Des e t i o l o g i e s p o t e n t i e l l e m e n t a s s o c i 6 e s & la c o n s o m m a t i o n de c o q u i l l a g e s 3.2.1. Les septic~mies ~ Listeria Listeria monocytogenes, germe ubiquitaire, frequent dans I'intestin de I'homme et des animaux, contamine des produits alimentaires tels que le lait cru, des fromages, les viandes, la salade (biotype 1/2 c habituellement), mais 6galement les produits de la mer : poissons frais (21-27 o/0) ou fumes (11-14 O/o)analys6s par T. Jemmi T. (1990) et S. Lancarevic (1996) en Scandinavie [47, 51 ]. Selon 1'6valuation des risques proposee par Huss [29], les mollusques (moules crues ou cuites) sont dits & haut risque ainsi que tout autre produit consomme cru ou dans des conditions de conservation insuffisantes (NaCI < 6 % ou pH > 5) ou awes pasteurisation. L'apparition de la maladie semble peu frequente chez I'adulte &ge de moins de 45 ans, du fait de la rarete des germes dans le produit RevueFran?aisedes Laboratoires,janvier2004, N° 359 consomme et de la faible virulence de pathovars non adaptes A I'homme, le repertoire des determinants antigeniques des souches adaptees etant 1/2 a, 1/2 b, 4 b. Les fruits de mer et produits de la peche sont neanmoins certainement responsables de quelques cas sporadiques. Dans leur rapport sur l'epidemiologie de listeriose issus de produits de lamer, Rocourt et coll. [47] ont rapporte six cas associes & la consommation de moules fumees, deux en Australie et quatre en Nouvelle-Zelande (serovar 1/2 b). 3.2.2. Les h~patites toxiques 3.2.2.1. Venerupine shellfish poison (VSP) La toxine VSP ou venerupine produite par un vecteur phytoplanctonique dinoflagelle, Prorocentrum minimum, aurait ete responsable des cas d'empoisonnements rapportes pour la premiere fois en 1942 au Lac Hamana (Japon), sur 324 malades atteints d'hemorragies et de necrose hepatique, 114 ne survecurent pas [50]. Certaines intoxications recentes sont attribuees & cette espece planctonique presente sur les cStes norvegiennes. 3.2.2.2. Toxines produites par les cyanobacteries Les cyanobacteries (algues bleues vertes) Microcystis, M. anabaena, M. nodularia, M. spumigena, sont presentes dans I'eau des lacs et des rivieres soumises & des ,, blooms ,, en Amerique du Nord, Australie et en Angleterre, Norvege, Danemark, Suede, Russie [50]. De ces cyanophycees d'eau douce, sont extraites des neurotoxines, endotoxines et peptides hepatotoxiques. Experimentalement sur les souris, ces extraits provoquent une atteinte hepatique et montrent une activite dite ,<promoteur de tumeur ,, [50]. La plupart des cas d'intoxication humaine et des episodes d'hepatotoxicose hemorragique dus & des cyanobacteries se rapportent & des peuplements anormaux, blooms (ce terme renvoie & un developpement explosif d'algLtes), en milieu dul?aquicole et sont associes a la consommation de I'eau. Les biotypes de Yersinia isoles des coquillages ne sont pas adaptes & I'homme et la charge infectante exige 109 bacteries pour les souches adaptees. La rarete de I'origine coquilliere des infections & Campylobacterjejuni contraste avec I'importance de cette bacterie dans le determinisme des gastro-enterites; il s'agit, il est vrai, d'une bacterie peu resistante et non productrice de toxine dans I'aliment. 3.2.3.2. Syndromes diarrheiques d'#tiologie virale Les classiques virus du genre Enterovirus (polio, coxsackie, echovirus) et des adenovirus sont en fait rarement associes & des episodes diarrheiques. Les virus, dits ,, nouveaux ,, parce que decouverts depuis la fin des annees 1990, non ou difficilement cultivables, appartiennent aux genres Rotavirus, Astrovirus, Coronarovirus, ou plus rarement, Adenovirus du sous-genre F, serotype 40-41. Suspectes d'etre transmis par ingestion de fruits de mer, les virus & tropisme intestinal, classes dans les genres Rota-, Astro-, Adeno- et Coronavirus entrent darts le jeu des transmissions fecales-orates gr&ce & leur bonne conservation dans I'environnement. IIs sont apportes par les eaux usees fecalisant les sites ostreicoles et sont decelables dans les sediments. Its sont mis en evidence dans les coquillages en permanence ou de fa?on discontinue avec un pic hivernal (Rota-, Astrovirus), comme le prouve le profil de contamination virale des huftres de I'etang de Thau remarquablement dessine par Ifremer [37] (tableau II). Ces virus circulent largement dans les collectivites humaines. IIs sont frequemment detectes chez les enfants de 0 & 4 ans consultant pour gastro-enterites : Rotavirus dans 27 & 60 % des cas, Astrovirus 4,5 & 9 %, Adenovirus 2 & 14 %, avec une variabilite selon les saisons et les regions, plus rarement (10 %) chez les adultes. 3.2.3. Les syndromes diarrh~iques Cependant, & ee jour, il n'a pas pu 6tre formellement demontre le lien entre les particules virales decelees dans les coquillages et les manifestations cliniques observees chez les malades atteints de gastro-enterite apres consommation de coquiUages. Pour expliquer cette situation ,, apparemment >>paradoxale, plusieurs hypotheses sont evoquees : - la perte de I'infectivite virale entre le coquillage et I'homme, I'insuffisance de la dose infectante, un etat immunitaire protecteur acquis dans le tres jeune &ge, une infection infraclinique non diagnostiquee, un nombre insuffisant d'etudes realisees, il conviendrait surtout de recueillir un nombre important d'echantillons pour permettre des tests statistiquement significatifs ; cette hypothese restant la plus vraisemblable. 3.2.3.1. Syndromes diarrh~iques d'~tiologie bact~rienne 3.2.3.3. Syndromes diarrheiques d'~tiologie parasitaire Les diarrhees inflammatoires par bacteries invasives, enterocolites aigues dysenteriformes, sont rarement attribuees & I'ingestion de coquiUages contamines par des shigelles, des Escherichia coil enteroinvasifs, Yersinia enterocolitica et Campylobacter jejuni ou coll. Deux agents parasitaires, potentiellement responsables de diarrhee, rejetes frequemment dans les eaux de surface, sont susceptibles de parvenir jusqu'aux parcs de culture de coquillages : un protozoaire zooflagelle, Giardia intestinalis, et une coccidie, Cryptosporidium sp. Quelques blooms ont ete decrits en zone littorale. Aucun cas d'intoxication par les coquillages n'a ete cependant documente. Cette eventualite ne dolt pas etre ecartee car les microcystines ont montre leur capacite de se concentrer dans le zooplancton, premier maillon de la chafne alimentaire en milieu aquatique et saum&tre. Les hepatotoxines ont ete aussi associees & un tableau clinique complexe avec symptSmes respiratoires, cutanes et digestifs & la suite d'exercices nautiques realises en zone de bloom. RevueFran?aisedes Laboratoires,janvier2004, N° 359 - - - - 27 • Giardiose. La prevalence de la giardiase (synonyme lambliase) n'est pas negligeable en population generale, se situant & titre d'exemple, & une valeur de base de 5 & 6 % des selles de consultants <<tout venant ,, examinees au laboratoire de parasitologie du CHU de Nfmes. Le r6le de @iardia intestinalis comme responsable de gastro-enterites d'origine hydrique a ete valablement documente & I'occasion de plusieurs epidemies interessant des groupes consommant une eau de surface insuffisamment 6puree. En revanche, I'hypoth6se epidemicIogique de giardioses associees & la consommation de fruits de mer cultives en eau polluee n'est pas classiquement retenue. Pour Osterholm et al. (1981), une contamination de poisson ou de fruits de mer pourrait etre cependant & I'origine de giardiose de fa?on exceptionnelle [44]. II avait ete demontre des 1954, que I'ingestion de 100 kystes etait necessaire pour assurer I'infestation [17]. Ces kystes doivent de plus 6tre viables, c'est-&-dire capables de donner naissance & une forme vegetative infectante. Utilisant une methode de dekystation, Fontaine et Delage [22] ont montre en 1982 : 1) que la resistance des kystes en milieu hydrique ne depassait pas un mois (26 jours & 10-20 °C en eau de mer) et etait donc moins importante que ne I'assuraientlee donnees classiques basees sur I'examen morphologique, 2) qu'une periode de maturation de 2 & 6 jours precedait I'infectivite, 3) que le dekystement etait possible du 6~ au 24 e jour seulement A 10-20 °C, 4) que la ,, puissance de contamination ~ etait & son maximumen milieu sale (taux de dekystement de 50 O/o)du 6eau 10ejour & 20 °C, du 10e au 14ejour & 10 °C, et devenait faible (10 %) en dehors de ces courtes periodes. Ces contraintes rendent improbables la transmission de Giardia par I'intermediaire de la consommation de coquillages. • Cryptosporidose. Les cryptosoporidies, protozoaires de la sousclasse des coccidies, classe des sporozoaires, infestent de nombreuses esp6ces animales (mammif~res, oiseaux, reptiles, poissons) ainsi que I'homme. Lee oocystes matures, elimines par les matieres fecales des sujets infectes, vont contaminer le milieu exterieur et assurer ainsi la transmission de I'infection, apres ingestion. La dissemination est facilitee par le fait qu'ils sont contaminants des leur emission, resistants aux conditions environnementales et infectants & faible concentration (10 oocystes voire racine). Les schemas de transmission sont nombreux et complexes. Cryptosporidium est considere depuis 1985 comme un contaminant frequent des eaux polluees. L'inventaire realise en 1988 aux Ctats-Unis par J. Jeffery en 1991 [21] a prouve la large distribution de differentes especes de Cryptosporidium dane les eaux de surface, & des concentrations relativement faibles (moins de 1 oocyste par litre). Le risque sanitaire pour la collectivite est oonfirme par I'etude de plusieurs epidemies & I'occasion de contamination de reseaux de distribution d'eau de vine, dont I'episode revelateur fut Milwaukee en mars 1993 regroupant 400 000 cas [24, 36]. 28 Une contamination par des aliments souilles a ete signalee et I'isolement d'oocystes infectieux dans des huftres, moules, praires suggere qu'une transmission par consommation de coquillages soit possible. Si le principal agent de la cryptosporidiose humaine est C. parvum avec son genotype I specifique de I'homme et le genotype II adapte & I'homme et aux animaux domestiques, d'autres esp6ces & specificite animale ont ete identifiees dans des cas d'infections humaines chez lee sujets atteints d'infection & VIH (C. muris, C. fells) ou chez des enfants non immuno-deficients (C. meleagridis). 3.2.4. Les syndromes neurologiques ~ ~tiologie toxinique Le botulisme, intoxication due ~ une neurotoxine produite par Clostridium botulinum, est present sous sa forme sporulee dane les sediments aquatiques. Le botulisme humain, associe aux toxinotypes A, B, ou E resulte soit d'une ingestion (avec I'aliment souille) de spores, qui apr~s germination intestinale produisent la toxine, soit de I'ingestion d'un aliment contenant la toxine botulinique preformee. .&,partir de donnees de surveillancede la declaration obligatoire des toxiinfections alimentaires collectives, et du Centre national de reference des anaerobies(Institut Pasteurde Paris), durant la periode 1991 & 2000, six des 142 foyers de botulisme humain ont ete attribues a la consommation de produits de la mer dont des coquilles Saint-Jacques surgelees (1997, type E) et de gambas surgelees (1998, type E) [25]. On peut penser que ces aliments contamines d~s I'origine par des spores et des bacilles, ont ete conserves dans des conditions propices au developpement d'un Clostridium neurotoxinogene. 3.2.5. Les risques chimiques [9, 18] Les mollusquee filtreurs ont la capacite de concentrer de nombreux polluants chimiques. Les produits petroliers conferent aux coquillages un goat qui les rend pratiquement inconsommables, le seuil de perception etant de I'ordrede 1 ppm. Par bio-accumulation,lee polluantsorganiques lipophiles (PCB, DDT) peuvent atteindre darts lee organismes marine des taux plus elev6s que ceux rencontres en eau de mer. Si pour certains biocides hydrolysables (herbicide, etc.) lee risques de retention sont faibles, lee mollusques ont en revanche une aptitude remarquable & accumuler les metaux Iourds. Le mercure dissout dans I'eau est assimile directement par le mollusque, le cadmium peut 6tre decele & des concentrations plus elevees chez lee mollusques que chez les poissons, et en particulier dans lee gonades des hui"tres.Lee moules accumulent mieux les eels de plomb que les huftres ou lee poissons. L'huftre peut stocker le cuivre & des teneurs considerables lui donnant une couleur verte (maladie verte). Le tableau III decrit des concentrations relevees dane certains mollusques. Dane lee conditions habituelles de la conchyliculture fran?aise, Papport en produits chimiques pouvant avoir une incidence sur la sante du consommateur demeure limite, ne representant qu'un faible pourcentage de I'apport de ces m~mes produits par d'autres vecteurs alimentaires, professionnels, domestiques ou environnementaux.Encore faut-il ternir compte d'un taux d'absorption limite Iorsque ces produits RevueFran?aJsedes Laboratoires,janvier2004,N° 359 sent ingeres. Les agents chimiques bio-accumulables, dent la nocivite augmente avec le temps, representent & I'evidence un risque potentiel d'autant plus sournois qu'il est difficilement evaluable, les effets sur la sante n'etant le plus souvent decelables qu'& long terme. Les apports supplementaires, sans etre determinants, ne sent certainement pas negligeables puisque I'ingestion quotidienne de 0,3 milligramme de mercure peut etre consideree comme dangereuse, ce qui inciterait & limiter la consommation hebdomadaire de poissons et coquillages & 300 grammes par personne. Consommer deux douzaines d'hultres atteintes de <<maladie verte >>,apportant chacune 40 milligrammes de cuivre, reviendrait b. ingerer 1 gramme de cuivre soit le dixieme de la dose mortelle. La consommation de 50 huftres ayant concentre 1 mg/kg de poids humide de cadmium (c'est le cas de certains gisements d'huitres d'Oleron) permet d'atteindre la dose hebdomadaire admissible (ingestion de 0,5 mg par semaine), sans qu'il soit necessaire de tenir compte des autres apports cadmies notamment tabagiques. II convient de savoir que le cadmium est classe parmi les agents potentiellement cancerigenes (classe 2a) [18]. /k, I'exception de la dramatique intoxication mercurielle ayant touche des milliers de families de pecheurs de Minamata (Japon 1953-1970) [54], la litterature medicale n'a pas jusqu'ici rapportee d'affection pouvant evoquer de tels cas d'intoxication. Les risques sanitaires lies & la presence de micro-polluants ou de metaux dans les coquillages apparaissent tres faibles, compte tenu des concentrations infimes ou faibles habituellement rencontrees et de leur coefficient d'absorption par voie digestive. Ces substances, introduites dans I'alimentation, n'en representent pas moins une surcharge pour le systeme de detoxication de I'organisme humain et un facteur d'accumulation possible. ~. ce titre, est identifie un risque potentiel & long terme pour la sante, bien qu'aucune etude ne permette de I'evaluer aujourd'hui plus precisement. Des episodes d'intoxication humaine par des coquillages contamines demeurent evidemment possibles Iors de haut niveau de pollution de certaines zones littorales (maree noire par exemple) qui se repercutent immediatement & des concentrations elevees dans la chair des coquillages. 4. Coquillages et Sante publique 4.1. D o n n e e s 6 p i d e m i o l o g i q u e s Les atteintes & la sante associees & la consommation de fruits de mer etant valablement documentees [6, 14, 20, 38, B9], la qualite sanitaire des coquillages commercialises est devenue une exigence de Sante publique. La premiere etape d'une prevention efficace et justifiee passe par une appreciation et une connaissance du risque et de ses determinants. Selon un recent rapport sur 1 267 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) declarees en France en 1999 et 2000, le nombre de foyers lies & la consommation de coquillages reste faible (38 cas en 1999, 28 en 2000), soit moins de 4 % - mais neanmoins en augmentation par rapport b. I'annee 1998 (12 cas) [27]. Ont 6te incrimines deux salmonelles, deux Staphylococcus aureus et 43 autres agents bacteriens, les Calicivirus. Pour 1 O0 TIAC declarees, le quart (hers hepatite) aurait une etiologie virale. La majorite (50 %) des TIAC d'etioIogie virale pour lesquelles un aliment est suspecte serait attribuee & la consommation d'hu~tres. Les coquillages sent responsables de 3 & 4 % des foyers de toxi-infections notifiees annuellement & la Direction generale de la sante [26, 2?]. Ces chiffres sent & analyser avec circonspection. Le systeme de declaration donne une appreciation tronquee de la situation : alors que le nombre d'intoxications humaines par les phycotoxines, par exemple, a pu ¢tre estime & quelques centaines de cas durant certaines periodes estivales en region Languedoc-Roussillon, le nombre d'episodes 6pidemiques enregistres demeurait quasi stable. RevueFrangaisedes Laboratoires,janvier2004,N° 359 Bien que soumis b. des facteurs de grande variabilite, circulation saisonniere des germes, cycles des situations ctimatiques et environnementales affectant les sites ostreicoles, accident de contamination totalement aleatoire, le risque d'exposition du consemmateur, sa probabilite de croiser un risque, doivent 6tre consideres comme permanents. Le risque de manifestation clinique, de morbidite est important : apres une exposition unique defavorable, ce risque a pu ¢tre evalue, dans un episode de vibriose parfaitement documente & 14 % des consommateurs de coquillages. Selon Desenclos [15], dans le groupe des consommateurs d'hu~tres crues en Floride, durant la periode 19811988, I'incidence des infections cliniques & Vibrio sp. se situait & 11 par million de consommateurs et par an et & 1 pour 10 000 de sujets & terrain deficient. Dans la grille d'evaluation du risque propose par Huss en 1995 [29], le risque de pathologies liees a. la consommation de produits de lamer est classifie dans le niveau des hauts risques Iorsqu'il s'agit de la consommatien de mollusques (moules cuites ou crues, clams, huitres), & niveau egal avec les filets de poisson crus, de produits conserves & NaCI < 6 % pH > 5 ou traites par pasteurisation ou chaleur moderee. Ainsi, chaque consommateur de coquillages s'expose & un risque incontestable de rencontres pathogenes, avec pour chacune d'elles, une probabilite non negligeable de manifestations cliniques [56]. 4.2. Le c o n t r e l e de la salubrite d e s c o q u i l l a g e s La vulnerabilite sanitaire des coquillages, en tant que denrees alimentaires, tient & leur physiologie. Elle est directement liee & leur capacite filtrer de tres grandes quantites d'eau (50 a 100 fois leur propre volume par heure), a la recherche de nutriments, et donc de concentrer les particules en suspension (de 10 & 30 fois). L'accumulation des particules ne semble toutefois pas etre definitive, notamment pour les bacteries. Les coquillages ont la capacite de s'auto-epurer Iorsqu'ils sent immerges dans une eau propre, plus ou moins rapidement seton la nature des contaminants et I'importance de la contamination initiale. Ainsi un milieu salubre, c'est-&-dire exempt de contaminants ou de polluants, produira des coquillages salubres, un milieu insalubre, des coquillages insalubres. Mais la contamination peut egalement intervenir apres recolte et avant • consommation, par suite de manipulations inappropries ne respectant pas les regles d'hygiene. Les dispositifs de contrele mis en place, d'une part par I'l~tat et d'autre part par les professionnels, visent & ma~triser rensemble de ces risques darts les differentes zones de production [4]. Deux administrations placees sous I'auterite du Prefet de departement, les Affaires maritimes et les Services veterinaires sent charges de I'organisation des contreles sanitaires du coquillage vivant, lesquels reposent sur des mesures d'amont et d'avaL ° En amont, les zones littorales de production et d'elevage, les bancs et les gisements naturels coquilliers seront classes en zone salubre ou insalubre selon leurs caracteristiques sanitaires. Ce classement, formalise par un arrete prefectoral, s'appuie sur les resultats de I'evaluation et de la surveillance de la qualit6 du milieu de production des coquillages (elevage et peche), confiees & un organisme de droit public, I'lnstitut fran?ais de recherche pour I'exploitation de lamer (Ifremer). Sur la base des donnees statistiques concernant la presence ou I'absence d'Escherichia co~i, germe retenu comme indicateur de contamination fecale, la zone sera declaree salubre ou non salubre. La presence des temoins de contamination fecale indique la probabilite, mais non la certitude, d'une contamination par des pathogenes de meme origine. )k I'inverse, t'absence de marqueurs classiques de contamination fecale n'est pas une preuve de I'absence de risque sanitaire, car certains microorganismes pathogenes, et en particulier les virus, peuvent survivre plus Iongtemps qu'E. coil dans les eaux littorales et les coquillages. - Si la zone de production est consideree comme salubre, les coquillages issus de cette zone peuvent 6tre directement commercialises apres la recolte. 29 - Si la zone est faiblement contaminee, c'est-&-dire que le nombre de germes temoins de contamination fecale ne depasse pas le seuil fixe par la reglementation, les coquillages doivent sejourner pendant un certain temps dans des bassins de purification, prevus & cet effet et alimentes en eau propre. - D a n s le cas o~ la contamination depasserait oe seuil, la recolte des coquillages serait stfictement interdite. En effet, une contamination importante par des coliformes fecaux laisse supposer la presence d'autres germes pathogenes pour I'homme, par exemple des salmonelles ou des virus. L'eau des zones de culture conchylicole fait I'objet d'une surveillance permanente et reguliere. Trois reseaux principaux ont ete mis en place par Ifremer, pour collecter des informations representatives de la qualite du milieu marin littoral. 20 jours seraient necessaires pour la disparition des toxines de la chair des coquillages [19]. La cuisson va bien s0r reduire les risques sanitaires face & la contamination bacterienne et virale, elle n'est d'aucune efficacite sur les toxines alguales thermostables, qui vont 6tre retrouvees jusque dans les plats cuisines et les conserves & base de mollusques contamines. Les coquillages importes font I'objet de contrSles au niveau des postes frontaliers specifiques, oe les services veterinairesverifient la conformite des documents presentes et du mode de transport & une norme CE. Le marquage sanitaire des coquillages constitue un facteur de securite et de protection du consommateur, garantissant une qualite sanitaire, tout d'abord de la zone de production, puis Iors du traitement, de la manipulation et enfin dans la chaTnede distribution. Elle permet une tracabilite totale du produit en cas de probleme. - L e Reseau de surveillance microbiologique (Remi) : il evalue les niveauxde contamination microbiologique du milieu, en particulier des zones conchylicoles. L'evaluation des niveauxde contamination fecale s'effectue sur un reseau d'environ 400 points. - L e Reseau de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines (Rephy) qui assure la surveillance du phytoplancton toxique. -Le Reseau national d'observation (RNO) :il a pour objectif I'evaluation des niveaux et des tendances des polluants et des parametres generaux de la qualite du milieu, ainsi que I'etat de sante de la faune et de la flore. Sont analyses et recherches des parametres physico-chimiques, des contaminants (metaux, DDT, lindane, hydrocarbures polyarornatiques-PAH, etc.). Ces resultats, regulierement communiques, permettent d'adapter les niveaux d'autorisation de commercialisation, qui vont d'une obligation de passage en bassin de purification& I'interdictiontemporaire,voire deftnitive, des activites de peche ou de recolte dans la zone contaminee. • En aval, I'administration des Affaires maritimes est chargee du contrSle des transports et mouvements de coquillage entre les differentes zones de production. Les Services veterinaires sont ensuite charges de la surveillancesanitaire des centres conchylicoles (ils obeissent & un regime d'agrement administratif) oe sont traites les coquillages avant d'etre mis sur le marche, puis des reseaux de distribution jusqu'& Petal du poissonnier. De plus, les responsables d'etablissements conchylicoles ont deveIoppe les autocontrSles obligatoires dent le nombre et le type varient selon le volume d'activite et la diversite des approvisionnements. Lorsqufil s'agit d'etablissements de purification, des contrSles bacteriologiques sont realises avant et apres passage en bassin. Si la purification est efficace pour la decontamination bacteriologique des coquillages ainsi que sur les virus en abaissant la charge virale, elle n'a aucun impact Iorsqu'ily a presence de toxines. D'apres les resultats de recherche et d'observations dans le milieu naturel, plus de 30 5. Conclusion p endant de nombreuses decennies, les dimensions sanitaires et economiques se sont affrontees au sein de la conchyliculture, evoluant sur des Iogiques divergentes. Le developpement economique se percevait entrave par les contraintes sanitaires, et inversement tout episode 6pidemique generait une crise et par I& une perte de confiance du consommateur mettant en peril toute la filiere de production. Le cercle des enchafnements d'essors et de crises a pu etre fort heureusement entrave gr&ce & une prise de conscience des professionnels sur les enjeux de la securite sanitaire, permettant de passer du deni de toute responsabilit~ du coquillage dans les phenomenes pathologiques, & une commercialisation raisonnee en fonction des risques. L'observation epidemiologique montre que les coquillages sent incontestablement impliques dans la. transmission de bio-agresseurs, bacteries, virus, parasites, toxines et toxiques & I'homme. Cet article montre que ces donnees restent cependant insuffisantes et partielles. Des mesures, globalement efficaces, ont ete prises pour renforcer la salubrite des sites de production et securiser les filieres de commercialisation. La surveillance des mollusques bivalves rentre desormais dans le cadre d'une legislation europeenne. Elle est raise en oeuvre sur le territoire national par des services prefectoraux. En depit des progres realises, il subsistera toujours un niveau de risque incompressible, qui doit inciter & reduire encore plus I'alea contaminant. Cela passe par le developpement de nouvelles techniques de culture, et notamment le passage systematique en hassin de purification regulierement evoque, mais aussi par le renforcement de la surveillance du milieu par le biais d'indicateurs de pollution beaucoup plus elabores et plus diversifies qu'ils ne le sont actuellement. RevueFranqaisedes Laboratoires,janvier2004,N° 359 Revue Franqaise des Laboratoires, janvier 2004, N° 359 31