Tribune Admi

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Tribune Admi
TRIBUNE
Bureau de dépôt
CHARLEROI X
Admi
P402047
ALR-PARA-BRU
MENSUEL - 64e ANNEE - N° 1 - 28 JANVIER 2008
En cas de non distribution, prière de bien vouloir renvoyer à l’adresse ci-dessus.
Editeur responsable : F. WEGIMONT Place Fontainas 9/11 - 1000 Bruxelles
Membre de l'Union
des Editeurs de la
Presse Périodique
BelgiqueBelgïe
PP-PB
B386
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196 jours pour accoucher…
d'un gouvernement
intérimaire !
D'un claquement
de doigts
Ultime atome
CONGRÈS STATUTAIRES 2008 : APPELS AUX CANDIDATURES
RÉGIONALE
DE MONS-BORINAGE
RÉGIONALE
DE CHARLEROI
samedi 10 mai 2008
samedi 19 avril 2008
La régionale de Mons-Borinage tiendra son congrès statutaire le samedi
10 mai 2008 à 9h, au siège de la régionale, rue Lamir, 18/20 à 7000 Mons.
Le congrès statutaire régional intersectoriel de Charleroi se tiendra le
samedi 19 avril 2008.
Conformément aux dispositions statutaires,
il est fait appel aux candidat(e)s pour le
mandat de secrétaire régional(e) intersectoriel(le), poste occupé par le Camarade
Daniel LECOCQ, sortant et rééligible.
Pour être valables, les candidatures doivent
répondre aux conditions suivantes :
Le (la) candidat(e) doit :
• avoir au moins 10 ans d’affiliation ;
• être militant(e) depuis 5 ans au moins
dans la régionale CGSP ;
• ne pas cumuler mandat politique et
mandat syndical ;
• être présenté(e) par son secteur régional ;
• signer le modèle A et son annexe (règlement comptable).
Les candidatures sont à envoyer, par
écrit, au président de la régionale,
le Camarade Serge BROGNIEZ, rue
Lamir, 18/20 à 7000 Mons, pour le
21 mars 2008 au plus tard (date de la
poste faisant foi).
RÉGIONALE
INTERSECTORIELLE
de Huy et secteur
Enseignement
La régionale intersectorielle de
Huy et le secteur Enseignement
organiseront le mardi 12 février
2008 à 17h, dans leurs locaux,une
réception à l’occasion du départ
à la retraite du Camarade Jean
Beulen, secrétaire du secteur.
Invitation cordiale à tous avec
inscription obligatoire au :
085 824 555 (avant le 7 février)
Fêtez la Saint Valentin à Borzée!
Week-end des 15, 16 et 17 février
www.borzee.be
ré[email protected]
Tél. 084 411 787
GENERALE
2
Il procèdera à l’élection de :
• Un secrétaire régional intersectoriel.
Mandat occupé actuellement par
Alain SEMAL, sortant et rééligible.
• Trois vérificateurs aux comptes.
Mandats occupés actuellement par :
– Marie-Jeanne DEBUS (secteur Poste),
sortante et rééligible.
– Léon VANDEN BERGE(secteur Admi),
sortant et rééligible.
– André FRANCART(secteur Cheminots),
sortant et rééligible.
Pour être recevables, les candidatures
éventuelles à ces mandats doivent,
conformément au ROI régional, être
présentées par un secteur professionnel.
La présente insertion tient lieu d’appel
à candidatures.
Les candidatures sont à transmettre par
écrit au Camarade Alain LAFORET,
président régional CGSP - rue de
Montigny, 42 - 6000 CHARLEROI
pour le vendredi 14 mars 2008 à 12h.
RÉGIONALE
DU CENTRE
samedi 17 mai 2008
Le congrès statutaire régional intersectoriel du samedi 17 mai 2008 devra
procéder au renouvellement des mandats suivants :
• Un(e) secrétaire régional(e) intersectoriel(le) : Le Camarade Willy
SISANI est sortant et rééligible.
• Trois vérificateur(trice)s aux comptes :
Les Camarades Willy IMBERT, Claude
PERNET et Fabien PROCUREUR sont
sortants et rééligibles.
Les candidatures doivent être introduites par le secteur professionnel qui
ne peut présenter qu’une seule candidature par poste à pourvoir.
Un(e) candidat(e) ne peut se présenter qu’à un seul mandat.
Conditions à remplir :
1) Les candidat(e)s au mandat de
secrétaire régional(e) intersectoriel(le)
doivent signer le formulaire“modèle A”
prévu par l’article 49 bis-1 des statuts
de la CGSP.
Les candidat(e)s aux mandats de vérificateur(trice)s doivent signer le formulaire “modèle B”prévu par l’article
49 bis-1 des statuts de la CGSP.
2) Être affilié(e) à la CGSP/Centre et en
règle de cotisations à la Centrale depuis
trois ans au moins.
3) Être militant(e). La qualité de militant(e) est déterminée par le secteur
professionnel.
Les candidatures doivent parvenir au
secrétariat général intersectoriel pour
le vendredi 29 février 2008 à midi au
plus tard. Passé ce délai, plus aucune
candidature ne sera prise en compte.
RÉGIONALE
DU LUXEMBOURG
samedi 31 mai 2008
Le congrès statutaire de la régionale
intersectorielle de la CGSP Luxembourg
se tiendra le samedi 31 mai 2008 au
siège de la régionale,80 rue des Martyrs
à 6700 ARLON. Il devra se prononcer
sur les candidatures suivantes :
• Un secrétaire régional intersectoriel
en remplacement de Francis STEIFER
sortant au 30 avril 2009.
• Deux vérificateurs aux comptes.
Les candidatures doivent être transmises par écrit pour le samedi 3 mars
au président régional, Pol LOVINFOSSE, au siège de la régionale.
Pour être valables, les candidatures doivent répondre aux conditions suivantes :
• Être présentées par un secteur
régional.
• Répondre aux conditions d’éligibilité telles que définies par l’article 23
du règlement d’ordre intérieur,
y compris l’article 49 bis des statuts
de la CGSP fédérale.
Après vérification de l’éligibilité des
candidatures, les secteurs devront se
prononcer sur leur parrainage pour le
vendredi 30 mars.
Editeur responsable : Francis WEGIMONT - Place Fontainas, 9/11 - 1000 BRUXELLES - tél. 02/508.58.11
Du jamais vu!
Il aura fallu 196 jours
pour accoucher...
d’un gouvernement intérimaire!
A
près 6 mois de négociations,
discussions, tergiversations et
autres démissions, les “vainqueurs”
des dernières élections n’ont jamais
réussi à se mettre d’accord. On a donc
appelé les “vaincus” à la rescousse
pour former un gouvernement... intérimaire. Mais le terrain est miné!
Il ne suffit pas de gagner les élections
pour être un homme d’Etat. Demandez à Yves Leterme s’il veut être le
premier ministre de tous les Belges, il
répond “oui”sans hésiter, la bouche en
cœur. Mais pendant 6 mois,“Monsieur
800000 voix” n’a fait que démontrer
le contraire! On l’a vu irrité face à la résistance francophone (ou devrait-on dire
démocrate humaniste?), excédé de ne
pouvoir imposer ses priorités flamingantes,boudeur face aux médias...Bref,
incapable de se mettre au-dessus de la
mêlée,de rassembler les troupes autour
d’un même projet fédérateur pour le pays.
Pour sortir de l’impasse
La solution viendra finalement de là
où on ne l’attendait pas vraiment : des
libéraux flamands. Bien que ne figurant
pas parmi les “vainqueurs” du 10 juin,
l’Open VLD a su surfer sur la vague
des bons résultats du MR. Il a su aussi
garder une position suffisamment radicale en Flandre pour ne pas trop se
démarquer du CD&V, tout en restant
assez réservé que pour ne pas mettre
en péril la formation de “l’orange
bleue”. Un bel exercice d’équilibriste,
qui a fini par être payant...
Après avoir à peu près tout essayé, du
formateur à l’explorateur, en passant
par le démineur,le roi lui-même ne savait
plus trop où donner de la tête. Il finit
donc par appeler Guy Verhofstadt à la
rescousse. Le premier sortant a su se
faire discret pendant ces 6 mois, renvoyant une image de“Flamand modéré”
dans l’opinion publique francophone. Et voilà Baby Thatcher chargé
de mettre sur pied un gouvernement
intérimaire! Et puisqu’on n’y arrive pas
avec les “vainqueurs”, invitons les
“vaincus” à s’asseoir à la table des
négociations. Et voilà les socialistes
du nord et du sud remis en selle !
Le SPa, en cartel difficile avec Spirit,
reste doublement prudent. Il refuse
de participer à un gouvernement qui
s’annonce néfaste pour les travailleurs,
mais assure la future majorité de son
soutien dans le dossier communautaire.
Une manière de ménager sa base électorale traditionnelle sans mécontenter une éventuelle branche nationaliste.
Le PS, lui, choisit un langage policé
et joue le politiquement correct.
Ce sera donc le SPa dehors, le PS
dedans.Verhofstadt ose une formule
inédite avec un gouvernement asymétrique : une orange bleue au nord,
une tripartite traditionnelle au sud. Et
exit les verts du nord comme du sud.
Un gouvernement sous le sapin...
Mais est-ce vraiment un cadeau ?
L’une des missions principales de
ce gouvernement intérimaire est
de préparer le terrain d’une future
-et désormais inéluctable, même si
non demandée au sud du paysréforme de l’Etat. Et qui retrouve-t-on
à la tête du groupe de travail chargé de
cette délicate mission? Yves Leterme,
bien-sûr! Le même Yves Leterme qui
n’a pas pu (voulu?) tempérer les
revendications les plus radicales de
son partenaire nationaliste, la NVA.
Le même Yves Leterme qui déclarait,
il n’y a pas si longtemps, que “les francophones n’ont pas la capacité intellectuelle d’apprendre le néerlandais”.
Le même Yves Leterme encore qui
s’amuse d’une comparaison entre la
RTBF et Radio 1000 collines. Difficile
de croire qu’il ne s’agit-là que de dérapages, de“petites erreurs”et non d’une
volonté d’imposer le point de vue
nationaliste flamand.A moins que les
francophones n’aient, une fois de
plus, mal compris? Sur la photo de
famille, la nouvelle équipe gouvernementale affiche le sourire, mais ce ne
sera pas si simple! Même le “modéré”
Verhofstadt a tout de suite jeté un pavé
dans la mare avec une note personnelle
sur l’avenir du pays beaucoup trop
flamande aux yeux des francophones,
et pourtant encore trop timorée aux
yeux de nos voisins du nord.
Même entre francophones...
Difficile aussi pour Didier Reynders
(en supposant qu’il le souhaite) de se
résigner à refaire “ami-ami” avec le PS.
Le PS qui pourtant, en l’absence
d’Ecolo, apparaît avant tout comme le
dépanneur de l’orange bleue. Il en
résulte que le PS fait son entrée dans
une coalition majoritairement de
droite, qui pendant les 6 mois de négociations stériles sur le plan communautaire, a déjà posé des choix économiques et sociaux néfastes pour les
travailleurs. Et Reynders martèle dans
tous les médias qu’il ne lâchera rien
des préaccords engrangés.
Cette majorité de droite a besoin du
PS pour s’atteler avant tout à satisfaire des revendications régionalistes
flamandes, elles-mêmes dangereuses
pour le monde du travail puisqu’elles
s’attaquent à l’unité de notre sécurité sociale. Que fait le PS dans cette
galère? Qu’est-ce qui peut motiver des
élus des travailleurs à entrer dans un
projet de société libérale? En tout cas,
le PS joue gros car son électorat ne le
soutiendra pas s’il n’a pas la force
d’infléchir de manière significative les
orientations économiques et sociales
déjà prises. Le PS ne pourra plus dire
alors, comme il en a pris l’habitude
pour excuser sa contribution à des
politiques antisociales, “sans nous,
ce serait pire”, puisque dans le cas de
figure actuel,ce serait pire“grâce”à eux!
Et les élections régionales et européennes approchent à grands pas!
Même si les perspectives politiques ne
sont guère réjouissantes pour 2008,
nous formulons le souhait que cette nouvelle année vous apporte le meilleur sur
le plan personnel.
Alain LAMBERT
Vice-Président
JANVIER 200 8
3
GENERALE
Les services publics
améliorent nos vies...
et notre monde1
L’histoire a montré que la coopération
a souvent été plus fructueuse et plus
fiable que les efforts individuels.
Toutes les grandes civilisations doivent leur succès aux actions collectives
menées par les hommes et les femmes.
A
l’origine, les premiers services
publics étaient des institutions qui
veillaient à l’ordre public et à la sécurité,
et dont l’objectif était avant tout de
soutenir le pouvoir des élites dirigeantes.
Les services destinés à améliorer la vie
des gens ordinaires constituaient davantage l’exception que la règle. C’est la mise
en place de sociétés modernes, plus démocratiques, qui a donné naissance à des
services axés sur le bien public.
La croissance rapide des communautés
urbaines a fait évoluer bon nombre de ces
services. Et lorsque les communautés
urbaines sont devenues de grandes villes,
les systèmes d’approvisionnement en eau,
d’évacuation des eaux usées et de traitement des déchets, qui étaient gérés par le
secteur privé, se sont révélés inadaptés, tout
comme les sociétés privées de services
énergétiques et de transports. C’est à ce
moment-là, à la fin du XIXe siècle, que les
nouveaux systèmes publics ont connu une
extraordinaire expansion.
A quoi ont servi
les dépenses publiques ?
Les dépenses publiques consacrées aux
hôpitaux et aux systèmes de santé ont permis d’améliorer considérablement la santé
publique, notamment de faire baisser la
mortalité infantile et d’allonger l’espérance de vie. La gestion publique d’approvisionnement en eau et de traitement des
déchets a joué un rôle primordial dans la
prévention des maladies et des épidémies.
Dans le monde industrialisé, un meilleur
accès à l’éducation a donné lieu à une véritable “explosion de l’éducation”, et les services sociaux ont contribué à stabiliser les
revenus des principales catégories de la
population. Les infrastructures d’accueil
d’enfants ont permis à de nombreuses
femmes d’exercer des emplois rémunérés. Les services publics ont amélioré la vie
des femmes de manière déterminante, et
ainsi participé à l’égalité des genres. Et
pour la première fois, des millions de personnes âgées bénéficiaient de retraites et
GENERALE
4
JANVIER 2008
de services d’aide spécifiques. Les services
énergétiques publics assuraient une fourniture d’énergie fiable et abordable.
Dans les années 50 et 60, de nombreux
pays ont connu une forte croissance économique. Tout le monde reconnaissait
les bienfaits du plein-emploi, qui était
défini comme un objectif politique, non
seulement par les syndicats mais aussi par
les gouvernements et l’industrie.
Retournement de situation
Dans les années 80, les premières protestations contre le rôle des services publics
se sont élevées et ont jeté le doute sur
l’efficacité du secteur public,pour plusieurs
raisons.
Avec le ralentissement de la croissance,
la nouvelle conception monétariste du
secteur public a commencé à considérer
le public comme indésirable par nature
et inefficace sur le plan économique.
Les syndicats, l’Etat et les services publics
étaient représentés comme obsolètes. Par
la suite, les services publics et les dépenses
publiques ont été largement réduits. La
Banque mondiale et le Fonds monétaire
international ont été les premiers à imposer la privatisation des services publics.
Ronald Reagan et Margaret Thatcher leur
ont emboîté le pas. Les services publics
ont été cédés en masse au secteur privé,
les syndicats ont été décimés et, avec eux,
des millions d’emplois syndiqués.
La privatisation
n’a pas amélioré la situation
Nous disposons aujourd’hui d’une
grande expérience historique de la privatisation, qui fait apparaître une considérable différence entre le concept théorique
de l’économie de marché et la réalité à
laquelle les gens sont confrontés.
En règle générale, la privatisation n’a pas
permis d’améliorer la qualité des services
de santé ; elle les a même rendus plus
chers et moins accessibles pour de nombreux individus.
Parallèlement à la réduction d’autres
services publics et sociaux, les femmes ont
été écartées du marché du travail et encouragées à reprendre leur rôle traditionnel
de femmes au foyer et de travailleuses
sociales. En ce qui concerne les personnes
âgées, la privatisation a fait courir aux
systèmes de retraite les énormes risques
des marchés boursiers, ce qui a coûté très
cher aux gouvernements et aux assurés.
A chaque fois que les systèmes d’approvisionnement d’eau ont été privatisés,
les consommateurs ont été perdants ;
la privatisation des services énergétiques
n’a toujours pas profité au grand public.
A mesure que la qualité des services privatisés décline, les coûts et les charges
augmentent. Ces services ne couvrent plus
la totalité du territoire d’un Etat.
Les travailleurs perdent des avantages
matériels et les conditions de travail se
dégradent.
Et l’avenir ?
Cette “guerre contre le gouvernement”,
menée au nom de l’idéologie néolibérale,
a notamment provoqué la détérioration
des conditions de vie de nombreuses personnes et l’aggravation de toutes sortes
de problèmes au niveau mondial. La généreuse promesse de richesse pour tous,
annoncée par le néolibéralisme, n’a
pas été tenue.Aujourd’hui, plus d’un milliard d’individus vivent dans une extrême
pauvreté et un quart de la population
mondiale n’a pas accès à l’eau potable.
Plus de 800 millions de personnes sont
au chômage ou sous-employées et le fossé
entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. Les conséquences sont multiples :
agitation civile, soulèvements politiques,
racisme, criminalité, guerre et terrorisme.
La solidarité et la coopération à l’échelle
mondiale sont essentielles à la survie des
communautés humaines. Il est encore très
difficile, partout dans le monde, mais
surtout dans les pays en développement
et pour les syndicats, d’assurer l’accès universel aux services publics.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les services publics seront encore
plus indispensables à l’avenir, comme par
exemple l’augmentation de la population
mondiale, le manque croissant d’emplois,
le danger d’un appauvrissement encore plus
grand dans de nombreuses régions et la
persistance de l’exploitation irresponsable
des ressources naturelles.
Les services publics sont nécessaires pour
protéger de manière adaptée la santé des
individus, pour offrir des emplois et garantir des revenus suffisants et un bien-être
général.
1
Cet article provient de la revue FOCUS sur les
services publics n° 3-4/2007 de l’Internationale des
Services Publics.
D’un
claquement
de doigts
Vous éclairez toute une ville. C’est devenu tellement enfantin qu’on ne réfléchit plus à la
chaîne de production. Et pourtant, derrière
chaque kilowatt d’électricité, il y a des centrales
nucléaires surtout, mais aussi des éoliennes,
des centrales hydrauliques ou des centrales à
turbine gaz/vapeur. Le gouvernement a décidé de fermer les centrales nucléaires pour 2025.
Du coup, Electrabel voudrait répercuter le coût
du démantèlement sur le consommateur.
Or, le consommateur a déjà payé le démantèlement. Il est hors de question qu’il paie une
seconde fois. Tout comme il est impensable
de fermer les centrales d’un simple claquement
de doigts sans penser au futur.
L
a FGTB fait pour l’instant campagne sur le sujet.
Nous ne pouvons que nous joindre à elle. Il est
évident que, écologiquement, les centrales nucléaires
ne sont plus la meilleure solution pour produire de
l’électricité. Mais avant de les fermer, il faut réfléchir
à d’autres manières de produire de l’énergie. Il faut
qu’au moment où les dernières centrales fermeront,
tout soit prêt pour prendre le relais. Or, rien n’est prévu.
On est encore et toujours dans le flou en ce qui
concerne l’alternative aux centrales. Il faut aussi que
le personnel soit reclassé et, là non plus, rien n’est
prévu. C’est pourtant un personnel très performant.
Partout en Europe, on reconnaît le “savoir-faire”
belge en la matière.
On ne ferme pas les centrales d’un claquement de
doigts. Il faut avant tout trouver des solutions de
rechange et, surtout, les concrétiser. Il existe une
multitude d’options pour arriver à cette fin.
Le meilleur exemple est celui de l’Espagne qui,
en Castille, a créé des milliers d’emplois en installant un pôle éolien. Des centaines d’éoliennes qui
produisent une telle énergie que des entreprises
délocalisent pour s’installer dans la région et bénéficier de cette énergie verte.
C’est pourquoi nous demandons qu’avant de fermer
ces centrales, on étudie un peu mieux la question.
Il faut des critères objectifs aussi pour répondre à
ces trois questions : Où, quand et comment?
Il est évidemment hors de question que le consommateur paie une fois de plus ce démantèlement.
Les prix de l’énergie n’ont jamais été aussi
hauts, Electrabel envisage aussi de répercuter sur
le consommateur le plan climat européen et
la facture CO 2 . N’est-ce pas assez? Electrabel
engrange de plantureux bénéfices alors que les
clients peinent de plus en plus à payer leur facture.
C’est pourquoi Electrabel doit prendre ses responsabilités et demander clairement un moratoire
sur cette fin annoncée des centrales. Ce n’est pas par
un claquement de doigts que tout changera.
Francis WEGIMONT
Secrétaire général
IRW/CGSP
JANVIER 200 8
5
GENERALE
GENERALE
INDEXATION DES ALLOCATIONS FAMILIALES
Comme on s’y attendait, l’indice-pivot -fixé à 106,22- a été dépassé en décembre 2007,
entraînant une indexation automatique des salaires en février et des allocations sociales
de 2% en janvier 2008.
Ce mécanisme permet l’ajustement des revenus des travailleurs en réponse à l’augmentation
des prix à la consommation calculée sur base de différents types d’indices.
Nouveaux montants
en janvier 2008
(RI, allocation de handicap, chèques ALE, complément d’ancienneté chômeur âgé, pension extralégale, etc.) entrent en ligne de compte.
Allocation de naissance
1 naissance
2e naissance et suivantes
jumeaux, triplés,... (par enfant)
prime d’adoption
ère
1086,11 €
817,17 €
1086,11 €
1086,11 €
S’il s’agit du premier enfant de
l’un des parents d’un ménage
recomposé, le montant pour une
première naissance est accordé.
pour enfants de chômeurs
et de pensionnés
1er enfant
120,98 € (allocation de base + 40,81 €)
2e enfant
173,64 € (allocation de base + 25,30 €)
3e enfant et suivants
225,91 € (allocation de base + 4,44 €)
Supplément pour familles monoparentales
allocations
familiales
de base
Allocations familiales ordinaires
1er enfant
2e enfant
3e enfant et suivants
allocation unique
de rentrée scolaire 12 -17 ans
80,17 €
148,34 €
221,47 €
72,83 €
ATTENTION : l’octroi des allocations
familiales est limité à l’âge de 25 ans.
Allocations majorées
Les chômeurs complets indemnisés
ou à temps partiel avec maintien
des droits ainsi que les prépensionnés ont droit après 6 mois à
des allocations familiales majorées
si les revenus du ménage ne dépassent pas un certain plafond :
Isolé avec enfants : 1774,98 € brut
par mois.
Ménage avec un seul revenu :
2048,60 € brut par mois.
Ménage avec deux revenus (du
travail ou allocation sociale) : le total
des revenus des deux partenaires
ne peut pas dépasser 2048,60 €
brut par mois.
Attention : les revenus pris en
compte ne souffrent quasiment plus
d’exception. Seules les allocations
familiales, l’allocation forfaitaire
pour l’aide d’une tierce personne,
les indemnités de frais payées aux
gardien(ne)s d’enfants par l’ONE et
les pensions alimentaires ne sont pas
prises en compte pour le calcul des
revenus. Tous les autres revenus
GENERALE
6
JANVIER 2008
pour enfants de travailleurs
malades et invalides
1er enfant
167,98 € (allocation de base + 87,81 €)
2e enfant
173,64 € (allocation de base + 25,30 €)
3e enfant et suivants
225,91 € (allocation de base + 4,44 €)
1er enfant
2e enfant
3e enfant et +
80,17 €
148,34 €
221,47 €
supplément
supplément
famille
famille
monoparentale monoparentale
chômeurs + 6 mois
pensionnés
20,40 €
40,81 €
20,40 €
25,30 €
20,40 €
4,44 €
Apprentis - enseignement
en alternance
Le montant perçu au-delà duquel
l’apprenti ou l’étudiant en alternance (école + travail) cesse de toucher des allocations familiales est
de 461,83 € brut par mois.
Jobs étudiants
L’étudiant continue à bénéficier du
droit aux allocations familiales s’il
travaille à condition de ne pas dépasser un certain nombre d’heures.
Allocations d’orphelins : 307,97 €
(par enfant orphelin).
Notons que si le parent survivant
se remarie ou se met en ménage,
l’allocation majorée est supprimée.
Allocations supplémentaires pour
enfants handicapés (-21 ans)
dépendance
par enfant handicapé
3 points
360,66 €
4, 5, 6 points
394,79 €
plus de 6 points
422,03 €
supplément
famille
monoparentale
malades + 6 mois
invalides
87,81 €
25,30 €
4,44 €
Remarque :
Le jeune qui a terminé ses études
et s’est inscrit comme demandeur
d’emploi continue à bénéficier des
allocations familiales pendant le
stage d’attente. Il peut également
travailler comme étudiant pendant
les vacances d’été (sans limite de
rémunération) ou comme salarié
ou indépendant à condition et que
la rémunération ne dépasse pas
463,83 € brut par mois.
Enfants nés
après le 1er janvier 1996
Un nouveau système, qui tient
compte des répercussions du handicap sur la famille mais n’exige
plus une invalidité à 66%, est entré
en vigueur pour les enfants nés
après le 1er janvier 1996. Il prévoit
7 suppléments, selon le type et
l’importance du handicap et ses
conséquences sur l’entourage : ▼
4 à 6 points
6 à 8 points
9 à 11 points dont - de 4 de handicap physique ou mental
6 à 14 points dont + de 4 de handicap physique ou mental
15 à 17 points
18 à 20 points
+ 20 points
Plus de précisions sur le site www.onafts.fgov.be
70,30 €
93,63 €
218,49 €
360,66 €
410,10 €
439,39 €
468,68 €
A la centrale nucléaire
de Tihange, le stress on ne
le connaît que trop bien.
Les compétences des travailleurs d’Electrabel sont
heureusement à la hauteur
de la sécurité requise dans
une telle entreprise à hauts risques. Toutefois, au-delà de
cet environnement de travail à lui seul particulièrement stressant, le groupe Suez, propriétaire des lieux, a mis en place
des structures de gestion visant à rentabiliser encore davantage son précieux outil. Et chacun sait que profit à tout prix
et sécurité ne font pas bon ménage.
C’est un enjeu important des prochaines élections sociales
pour la délégation de notre secteur Gazelco.
Ultime
atome
de sous-traitants, chacun étant en
concurrence avec l’autre pour faire
toujours plus vite et toujours moins
cher. C’est comme cela que ceux qui
génèrent les risques ne doivent plus
en assumer les conséquences en cas
d’accident de travail ou de maladie
professionnelle.
L
e site de Tihange occupe
850 personnes. Pourtant, chaque jour, ce sont plus de 2000 travailleurs qui s’affairent autour des
trois réacteurs nucléaires. Difficile
de mettre un nom sur un visage, ce
sont tous des sous-traitants... Si les
contraintes de sécurité sont les
mêmes pour tous, l’information
délivrée aux “externes” varie en
revanche selon l’employeur...
Dans la restructuration permanente, où chaque jour les organigrammes changent, où les lignes
de responsabilité fluctuent, Suez,
malgré ses plantureux bénéfices, a
licencié du personnel, déforcé ses
équipes de maintenance, supprimé
des équipes de pause, réduit ses
effectifs de radioprotection et de
chimie. Le stress n’a pas disparu,
il est maintenant sur la tête de ces
travailleurs sous-traitants, souvent
intérimaires, souvent peu qualifiés,
rarement bien informés, toujours à
la merci de petits contrats.
La responsabilité des travaux de
maintenance est diluée dans le
flou de lignes hiérarchiques erratiques et au sein d’une multitude
Jean-Marie Woit, responsable de la
délégation CGSP du CPPT, connaît
bien le mécanisme. La délégation
s’est battue pour que les travailleurs
externes aient des vestiaires et des
réfectoires dignes de ce nom.Surtout,
il veille au respect de la loi sur le
bien-être des travailleurs souvent
détournée par le recours à la soustraitance en cascade.C’est ainsi qu’il
est particulièrement attentif à ce que
les travailleurs de la maintenance
des réacteurs portent leur dosimètre
et ne subissent pas plus de radiations que les limites tolérées. Des
exemples en France ont montré
combien des employeurs peu scrupuleux obligent leurs ouvriers à
“oublier” leur dosimètre au vestiaire ou carrément les licencient si
le quota d’irradiation est atteint et
pire, s’ils refusent de travailler sans
protection en zone contaminée.
pas de jouer sur les plates-bandes
d’autres centrales syndicales mais
d’assurer le contrôle sécuritaire global sur toute la ligne de production.
Cette cohérence essentielle à la
sécurité bute sur la rentabilité des
employeurs mais est d’autant plus
compréhensible que toutes les entreprises sous-traitantes de Tihange
sont elles-mêmes des filiales du
groupe Suez. Finalement, tout le
monde a le même patron mais les
représentants des travailleurs sont
cloisonnés dans des commissions
paritaires distinctes.
Des entreprises en réseau
au syndicalisme de réseau
La fatalité n’existe pas. Derrière les
beaux discours rassurants d’Electrabel,c’est toute la logique ultralibérale
qui prédomine.Si Suez investit dans
ses centrales, c’est pour y renforcer
la flexibilité,la validation de compétences et tout ce qu’on appelle
le reengeeniring, la révision systématique des procédures. Cette
gestion va bien sûr de pair avec la
mondialisation de l’économie, mais
peut-on se permettre un accident
nucléaire ?
Avant les restructurations, les nouveaux travailleurs étaient parrainés
par les plus anciens, le métier et
les compétences se transmettaient
et nos centrales pouvaient s’enorgueillir d’être les mieux classées en
matière de sécurité. Aujourd’hui,
alors que ces centrales sont en
fin de vie, nous sommes bien à la
traîne.Pour le Camarade Jean-Marie
Woit, il n’y a pas d’autres mots :
c’est criminel !
Jean-Marie et toute la délégation
CGSP revendiquent ici l’application
du syndicalisme de réseau.Il ne s’agit
Cet article est également publié dans le journal Syndicats de la FGTB dans le cadre de
la campagne “élections sociales”.
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7
GENERALE
Secteur public:
pour un service...
MAXIMUM!
u mois d’octobre dernier, les négociateurs de
A l’improbable orange bleue étaient parvenus
à un accord sur le chapitre “fonction publique”.
Toutefois, ils n’avaient pu trancher sur le sujet particulièrement sensible de l’instauration éventuelle d’un service minimum dans le secteur public : la question avait été renvoyée à
une concertation avec les organisations syndicales sectorielles,
qui doit avoir lieu au cours de la seconde moitié de 2008...
Aujourd’hui, dans le gouvernement provisoire, le MR remet le
couvert en tentant de dissimuler une atteinte au droit de grève
derrière des considérations sur l’évolution de la mobilité ou sur
les droits des voyageurs puisque c’est essentiellement dans le
secteur du transport que la question préoccupe...
Propos simplistes et opportuns pour détourner l’attention par
rapport aux vrais problèmes que sont le sous-développement du
réseau et du matériel que l’on peut imputer au défaut d’investissement et à l’absence d’une stratégie visionnaire. Ce que veulent d’abord les utilisateurs, c’est voyager dans de bonnes conditions. Et pour cela il faut des trains en suffisance et qui respectent
leurs horaires. Bref, un service maximum!
Pour rappel, le service minimum
désigne l’obligation faite aux
travailleurs de certains services
publics (comme les transports
en commun) d’assurer des prestations minimales en temps de
grève, en particulier durant les
périodes dites “de pointe”. Pour
faire le point sur ce sujet, nous
reproduisons ici une interview
où Jean-Pierre Knaepenbergh, le
Secrétaire général de la CGSP de
Bruxelles fait part de son analyse1.
GENERALE
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J.-P. K. : Dans les services publics,
une grève ne peut avoir lieu qu’après
le dépôt d’un préavis, plusieurs jours
avant le début de l’action, pour permettre à l’employeur de prendre des
dispositions vis-à-vis des usagers:
informations, services de substitution, etc. Ce délai doit, en outre, être
mis à profit par la direction pour
négocier sur les motifs visés dans le
préavis de grève. Quoi qu’il en soit,
à la CGSP, personne ne “joue”avec la
grève: les travailleurs ne font pas
grève pour le plaisir. Au niveau national, c’est après plusieurs rencontres
entre les organisations syndicales et
l’autorité qu’un préavis est déposé.
Il est d’ailleurs souvent précédé de
pétitions, de journées d’action, de
manifestations. Au niveau local, c’est
suite à la non-résolution de problèmes
réels que les travailleurs sont, le plus
souvent, contraints de réagir par
l’ultime moyen de pression: une grève.
Au départ, les travailleurs ont eu
recours à la grève pour gagner des
droits nouveaux face à l’augmentation
de la productivité et des profits.
Depuis quelques années, les motifs
sont souvent... la préservation de
droits acquis, la sauvegarde de
l’emploi ou la protection de l’outil
de travail. Ainsi, le plus souvent, faire
grève, c’est aussi défendre le service
public! Il s’agira, par exemple, d’une
grève de protection et de préservation
des droits de chaque citoyen à être
transporté dans des conditions
de sécurité et de confort optimales.
Face au délitement des services
publics et au “service minimum”
destructeur, la CGSP oppose le
“service public maximum”!
Spontanément, il arrive souvent
que les usagers des services
publics -en majorité des travailleurs d’autres secteurs professionnels- se plaignent des
mouvements sociaux, qui les
affectent directement. Que leur
répondez-vous?
J.-P. K. : Je comprends parfaitement
qu’un usager puisse “râler” contre
un mouvement de grève. Cependant,
il faut savoir dépasser cette première
réaction. Ainsi, nos Camarades français ont fait un relevé: à la SNCF,
sur 6000 incidents ayant occasionné
des retards ou des annulations de
trains, seuls 2% étaient imputables
à un mouvement social ! L’immense
majorité des retards et annulations de
trains y sont donc dus à des problèmes
matériels, problèmes en grande partie liés au manque d’investissement
et/ou de personnel. Cela signifie qu’il
est véritablement essentiel de se livrer
à une analyse politique lucide du droit
de grève (et de son exercice) dans la
fonction publique, sans se laisser
envahir par la pensée libérale dominante! C’est assez dire que, dans ce
dossier, j’apprécie à sa juste valeur
l’appui constant de la FGTB de
Bruxelles.
A suivre, donc...
1
Parue dans Syndicats (bimensuel de la
FGTB) - p. 2 - novembre 2007.