Rapport de synthèse des propositions des groupes

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Rapport de synthèse des propositions des groupes
Rapport de synthèse des propositions des groupes de travail portant sur la situation et
les enjeux de la filière graphique
Préambule :
Les industries graphiques (pré-presse, imprimerie de labeur, finition…) font face à
d’importants défis structurels, notamment : une surcapacité dans certains segments, la
concurrence accrue des pays européens et parfois plus lointains, le développement de
l’intermédiation entre imprimeurs et clients finaux sur certains marchés, un renouvellement
accéléré des machines d’impression, l’introduction de nouvelles techniques et technologies
notamment numériques, la concurrence de nouveaux medias dématérialisées sur un certain
nombre de marchés et la nécessité d’intégrer de meilleures pratiques environnementales.
Dans ce contexte, les importants gains de productivité réalisés par les entreprises n’ont pas
permis d’améliorer leur situation financière. Les entreprises ont ainsi des difficultés pour
financer leurs opérations de développement nécessaires pour rester compétitives face aux
concurrents européens. La crise économique a aggravé ce constat et a accéléré les fermetures
de sites et les pertes d’emploi.
La préservation des entreprises et des compétences dans les activités d’impression revêt une
importance forte pour la société au travers de son rôle dans la culture, les loisirs et l’exercice
de la démocratie en particulier locale. Le media papier reste en effet un support primordial
pour la diffusion d’information, pour la transmission de savoir. Les industries graphiques sont
également un acteur clé d’un certain nombre de tissus économiques locaux et se trouvent au
cœur d’une chaîne graphique importante en termes d’emplois, qu’il est possible d’estimer à
environ 800 000. L’imprimé reste également un élément incontournable pour la plupart des
entreprises : informations commerciales, imprimés administratifs…. Complémentaire des
autres supports, notamment numériques, l’imprimé conserve des avantages reconnus en
matière d’impact sur le lecteur : valorisation du destinataire, mémorisation du message…
Le développement du numérique bouleverse la filière graphique. Le numérique a en effet créé
en effet un media qui concurrence le support papier dans de nombreuses applications,
imposant aux entreprises des industries graphiques de développer la valeur de l’imprimé pour
compenser une perte en volume. Il a également apporté de nombreuses améliorations dans les
processus de fabrication et favoriser l’émergence de nouveaux services et modèles
économiques à développer. Dans cette période d’évolution, les entreprises et les salariés
doivent être accompagnées pour tirer profit de ces évolutions et en limiter les répercussions
négatives.
Le Ministre a provoqué la tenue d’une réunion sur l’avenir et les difficultés du secteur des
industries graphiques le 6 avril 2010 avec les représentants des entreprises et des salariés et
les administrations compétentes. Des groupes de travail ont été mis en place afin de proposer
des solutions concrètes au Ministre en charge de l’Industrie afin de soutenir et accompagner
les industries graphiques et leurs employés.
Les propositions relevées dans ce rapport de synthèse sont issues des échanges tenus lors des
différents groupes de travail et ne reflètent pas nécessairement les positions de
l’administration. Certaines des recommandations proposées ont déjà été mise en œuvre depuis
le début des travaux.
Les membres des groupes de travail ont souligné l’intérêt de ce format de rencontres pour
échanger sur des propositions de solutions pérennes pour répondre aux défis que doivent
relever les entreprises françaises des industries graphiques et leurs employés. Ils souhaitent la
poursuite de réunions annuelles regroupant des entreprises représentatives, les organisations
professionnelles et syndicales et l’administration.
I.
Analyser, dans un cadre européen, les enjeux nationaux et locaux de la filière
graphique
Proposition (en cours de réalisation) 1.1 : Affiner par marchés, métiers et techniques
d’impression la connaissance du tissu d’entreprises et de leurs salariés. Identifier les scénarios
L’analyse, complétant les études et statistiques existantes, doit permettre d’évaluer plus
précisément les contraintes des différents métiers et segments de marché (concurrence locale
ou européenne, surcapacités existantes, situation financière…) et offrir une meilleure vision
de la répartition géographique des entreprises et des emplois. Elle doit également permettre
d’évaluer les conséquences pour la filière et le tissu économique, localement et au niveau
national, des fermetures de sites pour identifier les secteurs et entreprises stratégiques.
Les industries de la filière graphique regroupent de nombreuses activités, dont certaines se
situent à la limite du champ convenu de l’imprimerie de labeur, et segments de marché dont la
situation est très diverse (certains en surcapacité, d’autres en fort développement), avec des
périmètres de marché différents avec une concurrence locale ou européenne, voire mondiale.
D’autre part, une majorité des établissements regroupent moins de 10 salariés, soit hors du
champ des enquêtes INSEE, et sont répartis sur l’ensemble du territoire. L’outil statistique ne
permet pas de rendre compte fidèlement de la diversité des situations.1
Le Contrat d’Etude Prospective (CEP) sur l’imprimerie et les industries graphiques, piloté par
la DGEFP, sera finalisé en juillet. Il apportera un éclairage sur des scenarios d’évolution
prévisibles des métiers des industries graphiques, les stratégies d’entreprises à mettre en
œuvre et les compétences à développer.
La DGCIS lancera prochainement une étude sur l’impact de la dématérialisation sur les
activités relevant de l’imprimé. L’objectif est d’évaluer les conséquences sur les différents
métiers et types d’imprimés du développement de produits dématérialisés qui représente un
enjeu crucial pour de nombreuses entreprises. L’étude identifiera également les opportunités
que peuvent receler les techniques et technologies numériques, les activités et les
compétences à développer ainsi que des exemples de modèles d’entreprises qui ont tiré parti
de ces opportunités.
Une étude demandée par l’UNIC à la Banque de France sur la situation financière des
entreprises sera prochainement disponible. Par ailleurs, des enquêtes sont régulièrement
menées auprès d’échantillons d’entreprises par l’observatoire des marchés de la
communication graphique, un organisme paritaire, pour apporter un éclairage sur les
évolutions des principaux marchés du secteur.
Au-delà du CEP qui offre une vision nationale des enjeux des industries graphiques et
propose des orientations pour les entreprises, les employés et les administrations, des études
par bassins graphiques importants sont nécessaires pour établir une cartographie précise des
emplois menacés (entreprises en difficultés, activités en déclin…) et les implications sur le
tissu économique de fermetures d’entreprises.
1
Les activités relevant de l’imprimerie et des services annexes sont regroupées en 3 codes NAF : 18.12Z autre
imprimerie (labeur), 18.13Z activités de pré-presse, 18.14Z reliure et activités connexes.
Proposition 1.2 : Echanger avec la Commission européenne sur la situation du secteur des
industries graphiques, les différences de compétitivité et les dispositifs de soutien mis en
œuvre par les Etats membres aux industries graphiques. Proposer des mesures qui pourraient
être prises au niveau communautaire pour soutenir la compétitivité des entreprises
européennes. Adaptation des préconisations des travaux menés par Intergraf qui pourront
s’avérer pertinentes afin d’aider les entreprises françaises à s’adapter dans les meilleures
conditions.
Les marchés pertinents de certains segments de l’imprimé sont à l’échelle européenne, la
concurrence des entreprises provenant des Etats-membres se renforcent et l’importation se
développe (l’import, essentiellement d’origine communautaire, représente 28% de la demande
d’imprimés en 2009 contre 18% en 2000) alors que l’exportation d’imprimé français régresse.
Les actions publiques de soutien conduites par des Etats membres pour leur industrie
graphique ont des conséquences sur le marché français.
Les membres du groupe du travail souhaitent que l’Union européenne engage des actions de
soutien à la compétitivité des industries graphiques en Europe, suite notamment à une étude
réalisée par la Commission sur la situation du secteur, et veille à l’établissement de conditions
de compétition saines entre entreprises des différents Etats membres. Les membres du groupe
de travail souhaite que l’administration rencontre les services concernés de la Commission
européenne afin d’échanger sur la situation des industries graphiques en Europe, les éventuels
dispositifs de soutien mis en œuvre par certains pays européens et leurs conséquences, ainsi
que les actions qui devraient être mises en œuvre à l’échelle européenne sur les segments de
marché pertinents.
Le syndicat professionnel européen Intergraf, en partenariat notamment avec l’organisation
syndicale européenne UNI et avec le soutien de la Commission européenne, a engagé des
travaux afin d’identifier des solutions pour accompagner les entreprises européennes à
s’adapter aux évolutions actuelles fortes et limiter les conséquences sur l’emploi.
L’administration et les organisations professionnelles et syndicales françaises suivent et
participent aux travaux. Ces travaux devront être l’occasion de proposer des actions pour
soutenir les entreprises et emplois en France et de s’inspirer des préconisations qui s’avéreront
pertinentes pour la France.
Proposition 1.3 : En lien avec la mission administrative « made in France », valoriser la
production réalisée en France avec l’objectif d’informer le client final et le rendre
prescripteur.
Concernant les autres produits imprimés, des contacts avec la mission administrative sur le
« made in France » permettront d’étudier les modalités d’une valorisation de la localisation en
France des différentes étapes de fabrication, en particulier pour les produits fortement
concurrencés. Il s’agit, dans le respect des règles du commerce international et
communautaires, de pouvoir améliorer la traçabilité des étapes de fabrication des produits
imprimés, mieux informer le lecteur final et le rendre prescripteur auprès du donneur d’ordre.
Certains produits imprimés, en particulier les livres, disposent d’un espace légalement
disponible qui indique le nom et l’adresse de l’imprimeur, la date d’impression, le numéro et
la date du dépôt légal. L’« Achevé d’imprimer » pourrait être rendu plus visible et
éventuellement indiquer les étapes intermédiaires lorsque c’est pertinent. Cet espace pourrait
également être utilisé, en accord avec l’éditeur, pour porter des messages en faveur du support
imprimé (proposition 4.3).
Les membres des groupes de travail ont indiqué l’intérêt de développer un argumentaire lié
notamment au développement durable (empreinte carbone, responsabilité sociétale des
entreprises sur le tissu industriel local, réactivité…) pour promouvoir la relocalisation de
certaines impressions réalisées à l’étranger (ex : manuel scolaire, annuaire pages jaunes, guide
vert). Cet argumentaire permettra d’appuyer la sensibilisation des donneurs d’ordres au
travers la charte de bonnes pratiques (proposition 3.1).
Enfin, les membres des groupes de travail ont noté l’importance de l’établissement d’une
fiscalité écologique ou d’un affichage environnemental qui contribuerait à la production
locale (il faudra toutefois étudier l’impact de l’achat de papiers à l’étranger sur l’impact
global de l’imprimé).
II.
Faciliter l’accès des entreprises des industries graphiques aux financements
Proposition (en cours de réalisation) 2.1 : Soutenir une action collective nationale portée par
les deux organisations professionnelles, UNIC et GMI, et soutenue par la DGCIS. Cette
action doit permettre :
d’informer et sensibiliser les PME sur les règles de bonne gestion financière et les
différents concepts financiers utiles à leur développement ;
de concevoir un dispositif collectif d’accompagnement financier comprenant un
portail d’information aidant les entreprises dans leur ingénierie financière et des outils
de financement conçus autour de partenariats avec des acteurs financiers existants leur
apportant une compétence sectorielle
Les entreprises graphiques constituent un secteur caractérisé par un tissu de nombreuses
petites entreprises familiales peu capitalisées (les fonds propres représentent 23,7% du CA
contre une moyenne de 33,8% pour l’industrie2). En conséquence, les entreprises ne disposent
pas de capitaux propres suffisants pour couvrir leur besoins de financement à court terme ou
leur développement. Ce constat est renforcé par une faible rentabilité (résultat représentant
1,76% du CA contre respectivement 4,66% pour l’industrie) et donc par un manque
d’autonomie financière des entreprises (marge d’autofinancement à 8,9% contre 22,6%).
En conséquence, les banques et les sociétés d’assurance crédits ont une perception négative de
la solvabilité des entreprises du secteur, d’autant que si la valeur d’une entreprise pouvait
auparavant s’appuyer sur son parc machine, ces dernières subissent désormais une décote très
rapide avec l’accélération des innovations. Dans un contexte général de réduction des risques
par les acteurs financiers et d’une méconnaissance des spécificités des industries graphiques,
les financements accordés se limitent à des financements de court terme à des taux importants
(taux d’intérêt apparent à 8,3% contre 6,8% pour le reste de l’industrie). Les professionnels
notent également une méconnaissance des spécificités des différentes activités de l’industrie
graphique par certains acteurs financiers. Enfin, les entreprises, en particulier les PME, ne
maîtrisent pas les règles de bonne gestion financière et méconnaissent les instruments et les
2
Source Insee 2007 pour les chiffres cités dans ce paragraphe, les chiffres concernant l’imprimerie se réfèrent au
code NAF 222C : Autre imprimerie (labeur).
soutiens disponibles. Elles souhaitent une meilleure information qui leur permettra d’obtenir
les financements nécessaires à leur développement.
Les entreprises, notamment les PME, ont ainsi des difficultés pour financer leurs opérations
de développement (achat et renouvellement de matériel, opérations de croissance externe et de
restructuration…) nécessaires pour rester compétitives face aux concurrents européens. Les
sociétés d’assurance-crédit réduisent par ailleurs les encours qu’elles attribuent aux
fournisseurs et réduisent leur prise de risque sur les clients des entreprises des industries
graphiques.
Le dispositif collectif aura les objectifs suivants :
- aider à renforcer les fonds propres des entreprises, préalable indispensable pour une
meilleure perception des demandes de financement par les acteurs financiers
- faciliter l’obtention des financements par les entreprises graphiques
- améliorer l’information sur les instruments financiers et les pratiques de gestion
financière
- améliorer l’information des acteurs financiers sur les marchés graphiques et les
spécificités de leurs entreprises
- sécuriser les paiements entre fournisseurs et les entreprises des industries graphiques.
Proposition 2.2 : Renforcer le dispositif collectif d’accompagnement financier par
l’affectation du solde de l’ancien fonds de garantie complémentaire pour l’imprimerie.
Etudier les modalités d’intervention du FSI et d’Oséo dans le dispositif collectif
d’accompagnement financier.
Pour consolider le dispositif d’accompagnement financier, les groupes de travail soutiennent
le principe du déblocage du solde d’un fonds de garantie complémentaire, actuellement en
dépôt à OSEO et issu de la taxe parafiscale sur l’imprimerie de labeur. Le reliquat permettrait
de soutenir les partenariats avec les acteurs financiers prévus par le dispositif collectif par une
participation en capital sur des fonds dédiés et d’intervenir en complément d’autres acteurs
financiers dans des financements jugés stratégiques. L’intervention du FSI et d’Oséo dans le
fonds permettrait également de développer les moyens d’intervention du dispositif
d’accompagnement financier.
Proposition 2.3 : Etudier les modalités d’intervention du FSI sur des opérations
stratégiques visant à faire émerger des acteurs français compétitifs sur les marchés européens :
consolidation de la filière, investissements permettant d’améliorer significativement la
compétitivité et d’offrir des prestations innovantes.
Les grandes entreprises graphiques ont également des difficultés à obtenir des financements et
renforcer leurs fonds propres. Ces difficultés limitent leurs possibilités de développement, par
investissement ou par croissance externe. Dans un contexte concurrentiel européen fort et
avec l’introduction de nouvelles techniques et technologies d’impression innovantes, elles
n’ont pas les moyens suffisants pour investir afin de renforcer leur compétitivité ou pour se
regrouper pour devenir des acteurs majeurs européens, dans les segments pertinents.
Le dispositif d’accompagnement financier cible plus particulièrement les PME du secteur
graphique et ses moyens resteront limités pour les opérations plus importantes des autres
entreprises. L’attention du FSI pourra être attirée afin d’accompagner les projets stratégiques
visant à faire émerger des acteurs français compétitifs à l’échelle européenne.
III.
Instaurer de meilleures relations et une plus grande coopération entre les
acteurs de la chaîne graphique
Proposition 3.1 : Inviter les représentants des industries graphiques, leurs donneurs d’ordre et
fournisseurs pour échanger sur les attentes et contraintes de chacun des acteurs de la chaîne
graphique et de développer la coopération pour améliorer la compétitivité de la filière
graphique et valoriser et développer l’usage du support papier.
Signature d’une charte de bonnes pratiques par les représentants des imprimeurs, de leurs
fournisseurs et donneurs d’ordre. Initier des échanges avec la Commission européenne sur le
principe d’une charte à l’échelle européenne.
Les entreprises des industries graphiques sont généralement des petites entreprises d’origine
familiale et leurs partenaires (fournisseurs et donneurs d’ordre) souvent des entreprises de
taille plus importante. Avec une concurrence accrue provenant de pays européens ou plus
lointains, les gains de productivité importants réalisés par la filière graphique ces dernières
années ont peu profité aux entreprises des industries graphiques. Les donneurs d’ordre ont pu
obtenir des prix de plus en plus compétitifs tout en augmentant le recours à des entreprises
étrangères avec pour corollaire une fragilisation des entreprises françaises.
Les investissements souvent lourds au regard de la taille des entreprises, nécessaires pour
rester compétitifs et mieux répondre aux attentes des donneurs d’ordre, demandent une
visibilité à moyen terme dans la relation avec les donneurs d’ordre. Par ailleurs, le choix du
papier est régulièrement fait par le donneur d’ordre final, ce qui peut entraîner des
conséquences sur la qualité du produit fini ou la gestion de l’impression en cas de qualité de
papier non adaptée. Par ailleurs, la concurrence des plates-formes et autres intermédiaires sur
certains segments entraîne une perte de contact direct entre l’imprimeur et le donneur d’ordres
final et parfois des comportements déstabilisateurs pour les industries graphiques. Toutefois,
ces acteurs ont également des rôles positifs lorsqu’ils peuvent fédérer des compétences entre
différents acteurs et gérer la réalisation d’une prestation globale qu’aucun des sous-traitants
seuls n’auraient pu faire. La relation entre les entreprises des industries graphiques, leurs
fournisseurs et donneurs d’ordre et les intermédiaires doit donc être étroite et équilibrée afin
d’obtenir un produit final de qualité à juste prix.
Les groupes de travail ont acté le principe d’une charte de bonnes pratiques qui aurait pour
objectif de prévenir les pratiques déloyales entre acteurs de la filière et de promouvoir des
relations partenariales équilibrées et durables. Elle engagera les acteurs à coopérer afin de
rapprocher les attentes des donneurs d’ordres et les capacités de réponse des imprimeurs
français et d’améliorer la compétitivité et la fiabilité de la chaîne de production et la qualité
du produit imprimé.
Cette charte devra prendre en compte les spécificités par marché pertinent. Elle devrait inclure
à la fois les donneurs d’ordre, y compris, lorsque c’est pertinent, les plates-formes et autres
intermédiaires entre l’imprimeur et le client final, mais également les fournisseurs, en
particulier de papier et de carton.
La charte constituera l’opportunité de dénoncer les pratiques déloyales au sein de la filière,
entre donneurs d’ordre et fournisseurs et entre entreprises des industries graphiques. La charte
permettra d’appuyer les actions auprès du médiateur de la sous-traitance, qui sera associé à sa
rédaction, concernant des comportements déloyaux entre donneurs d’ordres/fournisseurs et
entreprises des industries graphiques.
Proposition 3.2 : Etudier les modalités d’une intervention du groupe « Papiers de Presse » ou
d’une autre entité de groupement d’achat pour l’acquisition de papier et son stockage à
destination des industries graphiques. Ce rôle permettrait aux imprimeurs de disposer d’une
plus forte marge de négociation, d’assurer une atténuation des fluctuations des prix du papier
et de développer la capacité des imprimeurs à acheter leur papier.
Le secteur papetier se caractérise par la présence de quelques grands groupes mondiaux qui
constituent l’essentiel du marché et d’un pouvoir de négociation important sur les imprimeurs.
Les fluctuations du prix du papier et de quantité disponible pénalisent les entreprises
graphiques qui ne sont pas toujours en mesure de répercuter directement les évolutions de
coûts à leurs clients ou de stocker en avance les papiers qui pourront être utilisés. La presse
s’est organisée dès 1947 pour constituer une centrale d’achat et d’approvisionnement basée
sur un système coopératif, devenue le groupe « Les Papiers de Presse ».
La constitution d’une telle structure pour les industries graphiques ou la participation au
groupe « Papiers de presse », à l’actionnariat constituée des grands éditeurs de presse français,
améliorerait l’accès aux papiers (négociation, approvisionnement, stockage) ainsi que les
conditions de financement.
Des groupements d’imprimeurs (comme ImpriFrance et ImpriClub) ont constitué des
centrales d’achat, mais leur envergure est trop limitée pour qu’ils puissent avoir un réel
pouvoir de négociation avec leurs fournisseurs.
Proposition 3.3 : Dans un contexte où les activités des imprimeries de presse et de labeur se
rejoignent de plus en plus, veiller à ce que les aides attribuées à l’imprimerie de presse ne
soutiennent pas l’impression hors presse.
La concurrence potentielle des imprimeurs de presse, qui peuvent être soutenus par des
dispositifs fiscaux directs (Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée) et
indirects, a été évoqué. Certaines imprimeries dédiées à l’impression de la presse, notamment
celles qui n’appartiennent plus directement à des groupes de presse, utilisent leurs capacités
non utilisées pour des impressions hors presse.
Actuellement, les imprimeries de presse concurrencent peu l’imprimerie de labeur. Il est
demandé à ce que l’administration veille, dans la mesure du possible, à ce que les aides
accordées par le fonds de modernisation de la presse ne concourent pas à une concurrence
déloyale sur des secteurs non aidés, en particulier ceux déjà sur-capacitaires. Les groupes de
travail souhaiteraient demander un engagement des entreprises aidées à ne pas concurrencer
des entreprises de secteurs non éligibles aux aides.
IV.
Valoriser le support imprimé et lutter contre les affirmations erronées sur son
impact environnemental
Le média papier est parfois victime de critiques inexactes ou exagérées concernant son impact
environnemental en particulier dans la déforestation. Toutefois, le bois qui sert à
l’approvisionnement de l’industrie papetière pour les papiers à usage graphique utilisé en
France provient en grande partie à la fois des coupes d’éclaircies nécessaires au
développement des forêts et des chutes de scieries, ou de forêts gérées durablement. La
traçabilité du papier, permettant de s’assurer que le papier ne provient pas de pratiques de
déforestation, se généralise parmi les acteurs des industries graphiques, qui sont eux-mêmes
de plus en plus engagés dans des démarches de réductions des impacts environnementaux
Les recommandations des groupes de travail s’attachent à défendre l’imprimé contre des
critiques inexactes et à valoriser ses atouts, sans s’opposer au développement des usages
numériques, qui sont, à la fois un média complémentaire et un outil et facteur décisif de
compétitivité pour les industries graphiques. Les propositions retenues par les membres des
groupes de travail ont pour objectif de valoriser l’image du papier, en particulier auprès du
consommateur, en s’appuyant en particulier sur l’association « Culture Papier ».
Proposition 4.1 : Etablir les impacts environnementaux réels des supports imprimés en
particulier au regard des solutions alternatives dématérialisées en s’appuyant sur des études
réalisées par des autorités indépendantes et sur le développement d’indicateurs reconnus (écocalculateur, affichage environnemental).
Les groupes de travail ont souligné la nécessité de s’appuyer sur une autorité indépendante
reconnue pour établir les impacts réels des différents supports imprimés par rapport à d’autres
medias dématérialisés, ainsi que leur effet sur la forêt.
D’autre part, les acteurs de la chaîne graphique doivent réfléchir à la création d’indicateurs
fiables et reconnus concernant les impacts environnementaux des supports imprimés au long
de leur cycle de vie. Ces indicateurs pourront s’appuyer sur le système d’éco-calcul du bilan
carbone du produit imprimé développé par les imprimeurs européens qui pourrait être certifié
par l’AFNOR ou de l’exemple du calculateur de l’impact carbone développé par la presse
magazine. D’autres indicateurs mesurant les principaux impacts sur l’environnement des
imprimés tout au long de leur cycle de vie qui pourront être définis au sein de la plateforme
ADEME-AFNOR dans le cadre du projet d’affichage environnemental des biens de
consommation.
L’étude des impacts le long du cycle de vie des produits permettra enfin de déterminer les
leviers d’action à mettre en œuvre par les différents acteurs de la chaîne graphique pour
limiter l’impact global des produits imprimés (proposition 4.4).
Proposition 4.2 : Par l’intermédiaire notamment de l’association Culture Papier, sensibiliser le
grand public, les donneurs d’ordre et les décideurs sur les atouts du support papier et sur la
réalité de ses impacts environnementaux au travers d’actions de communication.
La sensibilisation pourrait consister en la diffusion d’une campagne télévisuelle ainsi que par
une information dans le plus grand nombre de supports d’information en prenant l’exemple du
publi-reportage dans le Journal de l’Hémicycle. Des partenariats doivent être obtenus pour la
diffusion de cette campagne avec des entreprises sensibilisées à ces enjeux, notamment les
membres de Culture Papier ainsi que des éditeurs de presse et de magazines et le ministère en
charge de la culture sur l’importance du support imprimé dans la transmission de savoirs et la
mémoire. Une sensibilisation auprès des collégiens et lycéens pourrait être réalisée en
partenariat avec le CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information)
ainsi qu’à l’occasion de visites d’entreprises graphiques à l’occasion de la semaine de
l’industrie. Les membres des groupes de travail ont enfin insisté sur la nécessité de messages
politiques forts en faveur du media papier.
Ces actions nécessitent l’engagement des différents maillons de la chaîne graphique, cet
engagement dans la promotion commune des avantages du media papier en complément des
produits dématérialisés pourra se concrétiser par la charte de bonnes pratiques (proposition
3.1).
Proposition 4.3 : En accord avec les partenaires donneurs d’ordre (presse magazine, édition de
livre, affichage, catalogue, publicité non adressée…), étudier les modalités de faire figurer un
message rappelant les efforts réalisés par la filière graphique en matière environnemental et le
rôle du papier dans le développement de la forêt.
En complément de la proposition 4.2, des discussions pourront être engagées avec les
donneurs d’ordre (presse magazine, édition de livre, affichage, catalogue, publicité non
adressée…) afin de faire figurer un message rappelant les efforts réalisés par la filière
graphique en général pour diminuer les impacts environnementaux et le rôle du papier dans le
développement d’une forêt gérée durablement. Ce message pourrait à terme valoriser, après
vérification ou certification indépendante, les efforts individuels des différents acteurs de la
chaîne graphique en matière de diminution des impacts sur l’environnement et plus
généralement de développement durable.
Le message pourrait être associé au message d’information sur la localisation de la fabrication
du support imprimé.
Proposition 4.4 : Poursuivre les efforts conjoints de tous les acteurs de la chaîne graphique en
matière de performances environnementales et plus globalement de développement durable.
La poursuite des efforts engagés pour l’amélioration des performances environnementales et
le respect des principes du développement durable permettra de renforcer les argumentaires
en faveur du media papier. Il s’agit aussi de plus en plus d’une nécessité imposée par les
donneurs d’ordres impliqués dans ces démarches de développement durable aux différents
fournisseurs. Une action collective portée par les organisations professionnelles de
l’imprimerie et soutenue financière par la DGCIS accompagne une quinzaine d’entreprises
pilotes dans l’intégration des principes du développement durable. Les résultats de cette
action seront étendus au profit de toutes les entreprises de la filière graphique.
Au-delà des actions ciblant les industries graphiques, une amélioration des performances
environnementales et de développement durable nécessite une implication des différents
acteurs de la chaîne graphique. Un effort doit ainsi être réalisé pour encourager la production
française à partir de forêt française, pour éviter de pénaliser les entreprises françaises par un
impact carbone plus important en raison du transport de la matière première. Des démarches
d’amélioration des performances de développement durable entraînent des surcoûts pour les
entreprises des industries graphiques (matières premières plus chères, coûts des différents
certificats et normes, coûts de la mise en place de procédés plus respectueux de
l’environnement…) alors que les pressions sur les prix exercés restent très fortes. Le rôle des
donneurs d’ordres pour promouvoir ces démarches est donc crucial en imposant dans leurs
appels d’offres des critères de développement durable (démarches environnementales,
utilisation de papier recyclé ou provenant de forêts gérées durablement, conditions de
travail…) et en attribuant une pondération substantielle.
Le projet de charte (proposition 3.1) sera l’occasion d’encourager les comportements
responsables dans les relations : engagement dans le développement durable (empreinte
carbone, gestion durable des ressources,…) et la responsabilité sociétale avec le respect des
normes internationales sur les conditions de travail.
Proposition 4.5 : Sensibiliser les associations de protection du consommateur sur les pratiques
incitant ou obligeant à la dématérialisation et transférant de fait les coûts d’impression à
l’utilisateur final.
Les membres du groupe de travail ont également relevé des discours pernicieux tenus en
faveur de la dématérialisation qui vise à transférer les coûts d’impression chez l’utilisateur
final (factures, relevés bancaires…) en arguant de la protection de l’environnement.
Néanmoins, une part importante de ces documents sont imprimés, en raison d’obligations
légales ou par confort de lecture et d’archivage. Les clients finaux doivent s’équiper et
l’impression implique un coût financier, qui n’est pas toujours compensé par une amélioration
de service offert par la dématérialisation ou par un gain financier, et un coût environnemental.
V.
Développer la compétitivité des entreprises de la filière graphique
Proposition 5.1 : Accompagner les entreprises dans l’intégration du numérique et des
innovations dans un objectif d’amélioration de leur compétitivité et de développement de
nouveaux produits et services innovants.
Les technologies numériques (impression numérique, échanges de données informatisées…)
bouleversent les métiers et les procédés de l’imprimerie. Le développement du numérique est
un élément d’amélioration de la compétitivité des entreprises et de la qualité, notamment en
ce qui concerne les échanges de données et les métiers du pré-presse. Il offre de nouveaux
services (hébergements de contenus, prestations de communication dématérialisées…) et de
nouveaux modèles économiques comme l’impression à la demande. Cette évolution nécessite
le développement de nouvelles compétences (proposition 6.4) et une clarification de la
couverture des conventions collectives portant sur les différentes activités (proposition 6.1)
Une étude concernant les impacts de la dématérialisation sur les activités relevant de
l’imprimé sera lancée prochainement par la DGCIS en associant les fédérations
professionnelles et les organisations syndicales. Cette étude permettra d’identifier les
opportunités que peuvent présenter les technologies numériques pour les industries
graphiques.
Les membres des groupes de travail recommandent de mettre en place des actions
d’accompagnement des entreprises pour développer l’intégration des technologies
numériques. Par ailleurs, les membres des groupes de travail souhaiteraient que les ressources
de l’emprunt d’avenir pour le développement de l’économie numérique puissent être
mobilisées pour les industries graphiques, en particulier sur le volet numérisation et gestion
des contenus.
Plus largement, les participants ont souligné l’importance des innovations au sein de la filière
graphique pour apporter des produits et des services nouveaux et développer la compétitivité.
Les apports des pôles de compétitivité MAUD et solutions communicantes sécurisées, du
Centre technique du Papier dans les innovations pour le papier et l’imprimerie, des travaux de
recherches conduits par l’INP Pagora ainsi que le rôle de diffusion de l’innovation du pôle
d’innovation de l’imprimerie P2i sont très importants pour la filière graphique. Les
participants aux groupes de travail recommandent un soutien fort de l’Etat dans ces
organismes afin de soutenir l’innovation et sa diffusion au sein des industries de la filière
graphique.
Des actions d’accompagnement pourront enfin être mises en œuvre pour améliorer la
compétitivité des entreprises, notamment par le développement de pratiques d’optimisation
opérationnelle, et la qualité des prestations (intégration des normes de gestion de la
colorimétrie).
Proposition 5.2 : Développer le marketing de l’offre pour aider les entreprises graphiques à
mieux répondre aux nouvelles attentes des donneurs d’ordre et développer la valeur ajoutée de
leurs prestations.
La démarche marketing des PME des industries graphiques doit être améliorée. Les membres
des groupes de travail conviennent d’une action d’accompagnement à mettre en place pour
développer les compétences d’analyses des attentes des donneurs d’ordre, de l’environnement
concurrentiel et de marketing de l’offre. Des rencontres entre donneurs d’ordres et entreprises
des industries graphiques pourraient être organisées afin de rapprocher les attentes et l’offre et
développer la valeur ajoutée du produit. Enfin, les démarches à l’exportation doivent être
encouragées pour augmenter la part des exportations particulièrement faibles.
Par ailleurs, la demande des donneurs d’ordre a évolué et les entreprises des industries
graphiques doivent être incitées à devenir des prestataires de services afin de répondre aux
attentes et aux besoins des donneurs d’ordres. De nombreux donneurs d’ordres attendent des
« solutions » de communication « clés en main » alors que la culture d’entreprise, notamment
pour les PME, reste souvent orientée produit et outil de production. Les services associés à
l’imprimé permettent généralement de dégager davantage de valeur au produit auquel il est
adossé.
Répondre à ces nouvelles demandes implique souvent de pouvoir proposer une offre de
solutions élargie, couvrant davantage les activités en amont (conception de documents…), en
aval (routage, distribution…) que des services associés (gestion de bases de contenus pour la
conception de documents, hébergement des documents dématérialisés, prestations
dématérialisées : site Internet de communication, campagne de communication
multicanale…).
Cette évolution peut nécessiter des regroupements entre entreprises complémentaires
(proposition 5.3), un accompagnement des entreprises et des salariés dans l’intégration de
nouvelles techniques et technologies en particulier numériques (propositions 5.1 et 6.4) et une
clarification des couvertures des conventions collectives portant sur les différentes activités
(proposition 6.1).
Proposition 5.3 : Promouvoir le rapprochement des entreprises afin de permettre aux
entreprises regroupées de mieux répondre aux demandes des donneurs d’ordre. Sur les
marchés constitués d’appels d’offres européens, soutenir les efforts de consolidation afin de
constituer un acteur français compétitif et en capacité de répondre à ces demandes.
Les entreprises, en particulier les PME, n’ont pas toujours les moyens pour répondre aux
demandes des donneurs d’ordres lorsque les volumes sont trop importants ou lorsque les
demandes nécessitent des compétences et des offres variées (types d’impression, services
associés, prestations dématérialisées…). Les regroupements d’entreprises, notamment entre
ceux ayant des compétences complémentaires, peuvent être un moyen de mieux répondre aux
demandes, de proposer des prestations élargies compétitives et innovantes et de mutualiser
certaines fonctions comme l’achat. Les regroupements permettent également de diminuer le
rôle des intermédiaires proposant la gestion de la conception et de la fabrication en soustraitant la réalisation à différentes entreprises des industries graphiques et récupérant une part
importante de la valeur de la prestation.
Par ailleurs, la consolidation d’entreprises sur certains marchés, en particulier ceux à
dimension européenne, est nécessaire pour conserver la compétitivité de l’offre française. Les
entreprises peinent à obtenir des soutiens financiers pour conduire ces rapprochements. Les
participants aux groupes de travail attirent l’attention sur l’opportunité d’un soutien de l’Etat,
notamment financier (proposition 2.3), pour favoriser les rapprochements pertinents.
VI.
Accompagner les entreprises et leurs employés dans les évolutions que
traversent les industries graphiques
Proposition 6.1 : En s’appuyant sur les préconisations du Contrat d’Etudes Prospectives,
aboutir à la signature d’un accord cadre entre organisations professionnelles, organisations
syndicales, l’OPCA en charge des industries graphiques et l’Etat portant sur un engagement
de développement de l’emploi et des compétences au sein de la filière des industries
graphiques (« charte sociale »). Favoriser des négociations pour la signature de GPEC de
bassin sur les régions graphiques les plus importantes.
Le Contrat d’Etude Prospective (CEP) sur l’imprimerie et les industries graphiques, piloté par
la DGEFP, apportera un éclairage sur des scenarios d’évolution prévisibles des métiers des
industries graphiques, les stratégies d’entreprises à mettre en œuvre et les compétences à
développer. Les organisations professionnelles et syndicales souhaitent l’établissement d’une
charte entre les représentants des employeurs, des salariés et de l’Etat établissant une gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Cette charte, réunissant représentants
d’entreprises, représentants de salariés, l’organisme paritaire collecteur agréé en charge des
industries graphiques et l’Etat, permettra de définir les actions à mettre en œuvre pour
maintenir et développer les emplois et les compétences dans la filière graphique selon les
diagnostics partagés du CEP.
Parmi les actions souhaitées pour concourir à cet objectif, les membres des groupes de travail
proposent notamment la création d’une centre d’accueil et de ressources (proposition 6.2).
Il est également retenu l’objectif de la mise en place d’un plan d’action et de GPEC par bassin
graphique dans les régions disposant d’une forte concentration d’entreprises graphiques (en
particulier Centre, Ile de France, Nord Pas de Calais, Pays de la Loire, Rhône-Alpes). Ces
plans seraient la déclinaison régionale du CEP et s’appuierait sur les dispositifs de soutiens à
la formation régionaux. Ces déclinaisons régionales doivent s’appuyer sur une cartographie
précise des emplois menacés (proposition 1.1).
Proposition 6.2 : Constitution d’un centre d’accueil et de ressources pour les entreprises et les
employés. Cette entité, à gouvernance paritaire, aurait pour objet d’aider les employés à
développer des compétences nouvelles et à se reconvertir vers des métiers en développement
et les entreprises à définir leur stratégie de croissance. Le centre serait un lieu de référence
d’information et d’expertise pour les acteurs des industries graphiques.
Le centre d’accueil et de ressources aurait pour objectif la mise en place d’un
accompagnement des salariés (formation en particulier vers les activités en développement,
reclassement…) et des entreprises (orientation stratégique) afin de les inciter à s’adapter en
amont. Cette structure doit être élargie aux compétences et activités annexes aux industries
graphiques et qui peuvent être des voies de reconversion pour les salariés et les entreprises.
Le centre aurait pour objectif d’apporter des informations et des veilles économiques sur
l’industrie graphique afin d’apporter des éclairages aux entreprises et les salariés sur les
évolutions prévisibles des industries graphiques et les aider à définir leur stratégie. Il
constituerait un lieu d’expertise technique et technologique pour accompagner les entreprises
dans la mise en œuvre de leurs stratégies. Il identifierait les besoins de formation, les
évolutions sur les métiers et accompagnerait les salariés dans leur formation ou reconversion.
La mise en œuvre de ce centre permettra de mobiliser plus efficacement les ressources du
FSPP (fonds de sécurisation des parcours professionnels) et d’autres ressources (régions,
fonds européen d’adaptation à la mondialisation…) dédiées aux actions de formation et de
reconversion. La structure serait également abondée par des contributions des entreprises. Le
centre pourrait enfin avoir vocation à solliciter des soutiens financiers auprès de l’Etat pour la
mise en œuvre d’actions collectives d’accompagnement des entreprises.
Proposition 6.3 : Finalisation de la négociation sur une nouvelle convention collective prenant
en compte les nouvelles activités et compétences qui se sont développées notamment avec les
technologies numériques.
L’activité des entreprises des industries graphiques s’est diversifiée, notamment avec le
développement des technologies numériques. L’intégration de ces techniques et technologies
numériques nécessitent des compétences qui ne répondent pas au champ traditionnel des
industries graphiques : gestion des données et des contenus, prestations de communication
dématérialisées… Ces services et nouvelles activités constituent généralement des
perspectives de croissance et de développement de la valeur ajoutée pour les entreprises et
d’emplois pour les salariés.
La négociation sur l’actualisation de la convention collective, en cours depuis 4 ans, bloque
en partie sur l’extension des activités couvertes par la convention. Il s’agit de ne pas
introduire de distorsions entre entreprises concurrentes, y compris un certain nombre
d’intermédiaires entre imprimeurs et donneurs d’ordres (plates-formes de fabrication et
d’édition notamment) s’appuyant sur des conventions collectives différentes, comme celle du
Syntec ou celle de la reprographie. Cette négociation s’inscrit également dans le cadre d’un
projet de regroupement d’OPCA, notamment l’OPCA-CGM pour les industries graphiques.
L’enjeu est également de pouvoir proposer aux salariés des reconversions vers des
perspectives d’emploi intéressantes.
Proposition 6.4 : Par l’intermédiaire de l’INP Pagora, des autres centres de formations
initiales et continues, développer les compétences dans les outils et techniques numériques
des salariés et sensibiliser les entreprises aux enjeux du numérique.
Les technologies numériques apportent d’importants gains de productivité au sein des
entreprises et améliorent la fiabilité et la qualité du produit final grâce notamment aux
échanges de données informatisés. Ils sont également une source de nouveaux modèles
économiques et de services associés. Afin d’aider les entreprises à bénéficier des opportunités
liées à ces technologies, les entreprises et les salariés doivent approfondir leurs connaissances
et compétences des outils et techniques numériques.
Le CEP et l’étude sur les impacts de la dématérialisation permettront d’identifier les
possibilités de développement liées au numérique et les besoins en termes de qualification.
Les centres de formation initiale et continue doivent renforcer leurs offres de formations sur
les outils et techniques numériques afin que les entreprises des industries graphiques puissent
bénéficier des opportunités liées au numérique. Les dispositifs d’aide à la formation doivent
être sensibilisés à l’importance du numérique dans les industries graphiques et inciter les
entreprises et les salariés à s’orienter vers ces formations.
Proposition 6.5 : Identifier les facteurs de pénibilité au travail et étudier l’opportunité, en
tenant compte des conséquences sur la compétitivité des entreprises des industries graphiques,
de négociation sur la possibilité de départs en retraite anticipé.
La pénibilité dans la branche est liée à plusieurs facteurs :
- l’exposition des salariés à des produits toxiques, en particulier les produits chimiques
utilisés dans les procédés d’impression,
- l’intensité sonore dans les locaux,
- le déplacement répété de charges lourde,
- les horaires de travail.
A ces facteurs s’ajoute la durée de travail des salariés, souvent entrés jeunes en entreprise. Les
membres des groupes de travail préconisent la mise en place d’une étude permettant
d’identifier les facteurs de pénibilité et d’entamer une négociation en tenant compte des
conséquences sur la compétitivité des entreprises françaises, dans un contexte concurrentiel
fort.
Liste des participants
Prénom
Marc
Abdelkader
Pascal
Eric
François
Dominique
Pascal
Yvan
Frédéric
Michel
Philippe
Patrice
Farid
Julien
François
Laurent
Nom
Beaulieu
Blidi
Bovero
Foucray
Hallais
Le Corre
Lefebvre
Lesniak
Mériot
Muller
Rousseau
Sacquépee
Taminount
Buissart
Parcy
Micheaud
Entité
CirclePrinters
CFDT
UNIC
Filpac-CGT
IEN
GMI, Graphik Plus
Filpac-CGT
CirclePrinters
CPI France
Filpac-CGT
CFDT
Fédération du livre FO
DGEFP
DGCIS
DGCIS
DGCIS

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