Fiche en français
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Fiche en français
La salle Jean Vigo de l’Espace Magnan propose un dossier documentaire sur Into paradiso (Au paradis) De Paola Randi Comédie / Italie / 1h44 / 2010 / VOSTF Avec Gianfelice Imparato, Peppe Servillo, Saman Anthony, Eloma Ran Janz, Gianni Ferreri Prix du Jury étudiants aux Rencontres du Cinéma italien de Toulouse 2010 Sélection « section Contrechamps italien » à la Biennale de Venise 2010 Paola Randi Diplômée en droit, Paola Randi a aussi étudié le dessin, la gravure et la peinture. Elle a travaillé pendant 12 ans comme chargée de projets pour des associations en faveur des femmes dans l’économie. Elle a fondé une revue, à l’origine d’un festival, en collaboration avec le Théâtre Piccolo et l’Université de Milan. Depuis 2003, elle travaille exclusivement pour le cinéma. En 2004, elle est sélectionnée au Talent Campus de la Berlinale, puis suit un stage avec Werner Herzog à Turin. er Into paradiso est son 1 long métrage. Filmographie sélective Court métrage 2009 La madonna della Frutta – [Finaliste au David di Donatello 2009] 2008 I love you 2006 Six feet over 2005 La tecnica dell’ascensione 2004 Ufo! 2003 Giulietta della Spazzatura – [Sélection au Festival de Turin 2003] 2003 Sandokan dreamin’ 2002 La Sfogliatella 2002 Tackle Dans une Naples multiethnique, Alfonso, un scientifique timide, gauche et nouveau chômeur, qui s’est mis la Camorra à dos, et Gayan, ex-champion de cricket sri-lankais, charmant mais ruiné, fraîchement arrivé en Italie, n’ont aucune raison apparente de voir leurs vies se lier de façon indissociable... Et pourtant... Naples, la mafia et la politique Alfonso, l’acteur principal, perdant son travail, s’adresse alors à Vincenzo Cacace, un ancien camarade devenu politicien, pour être pistonné. Il se présente, bien sûr, avec des sfogliatelle, la pâtisserie typique de Naples, même s’il ne se souvient plus si son ancien ami les aime : ce n’est pas grave, parce que “les politiciens, ils mangent tout”... Mais le politicien est à son tour “pistonné” (et donc débiteur) de la mafia. Des événements oscillant entre comédie et drame vont ainsi s’enchaîner. Le personnage de Cacace est interpreté par Peppe Servillo, qui est plus un musicien qu’un acteur. Il a gagné le Festival de San Remo en 1998 avec la chanson Dormi e sogna, jouée avec son groupe, les Avion Travel. L’un des membres du groupe, Fausto Mesolella, a signé la très belle bande sonore de ce film. Peppe Servillo est aussi le frère de l’acteur Toni Servillo (acteur de Gomorra et Il Divo, deux exemples du renouveau du cinéma politique italien). Un sujet traité avec ironie « Je suis convaincue que l'ironie est un moyen très efficace pour traiter des questions importantes. Je tente d'utiliser l'ironie dans tout ce que je fais. En fait, c'est ma façon de raconter, de décrire les événements et les gens, pour exprimer un caractère joyeux, mais c'est aussi ma façon de dire les choses. C’est une forme réelle d'expression, ma façon de raconter la réalité. C'est une caractéristique de mon personnage, mais c'est aussi une façon d'exprimer sa culture populaire, à savoir la chanson napolitaine. » Paola Randi Vincenzo Cacace est un anti-héros très contemporain. Il décrit un type de personnage politique assez commun aujourd'hui mais il y a une grande tradition napolitaine derrière la construction de ce personnage : le caractère négatif traité avec une certaine légèreté et une pointe de sarcasme… c'est la satire du théâtre napolitain. D’autre part, les rêveries d’Alfonso montrent le processus de la mémoire comme vérité émotionnelle, comme forme première de la création artistique. Immigration & Communauté sri-lankaise Into paradiso raconte l’histoire d’une amitié née d’une connivence forcée. « Je crois que l’expérience de l’immigration peut être renvoyée à cela : un partage obligé des espaces par des gens qui proviennent de mondes différents. Ceux qui vivent au quotidien les problèmes de l’immigration, ce sont bien sûr les immigrés et ceux qui habitent dans les quartiers où les immigrés vont s’installer. C'est-à-dire, dans la majorité des cas, dans les quartiers pauvres des cités. Dans cette histoire, j’ai essayé de raconter ce qui pourrait se passer si un italien était obligé de vivre dans le quartier sri-lankais de sa ville. La perspective est donc inversée : un citoyen italien se retrouve à être lui aussi un étranger, accueilli par la communauté sri-lankaise parce qu’il a nulle part où aller. Les deux personnages vivent les mêmes malaises sociaux et se rassemblent pour essayer de les affronter. Les personnages s’inspirent de personnes réelles, rencontrées lors de mes recherches à Naples et au Sri Lanka. Chaque situation, chaque caractère, s’il n’est pas réel, est possible dans son contexte. » Paola Randi L’idée du film a pris naissance lorsque la réalisatrice, marchant dans les rues de Naples, a vu sur la Piazza Dante, quatre enfants napolitains jouant au football avec une balle de tennis, à côté de nombreux enfants sri-lankais, élégants, jouant au cricket. Cette ville multiculturelle est aussi représentée dans le titre du film avec 2 choix linguistiques : « Into » terme anglais ou bien « int’ » expression napolitaine. « Voir Naples et Mourir » Cette expression connue de tous, les Napolitains l'utilisent pour souligner la beauté de leur ville qu'il faut avoir vue au moins une fois dans sa vie. Le film de Paola Randi, tourné à Cavone, nous donne l’opportunité de satisfaire cette « nécessité » et de voir un quartier très populaire de Naples : le quartier sri-lankais est en effet situé entre le quartier de la Sanità et les Quartiers espagnols. Le premier avait été bâti pour accueillir des familles nobles, mais il est progressivement devenu un quartier populaire et, malheureusement, un symbole de la dégradation sociale, ainsi que le théâtre des vengeances de la Camorra, la mafia napolitaine. Malgré les attraits historiques et culturels du quartier, l’affiliation à la Camorra représente la seule alternative pour la majorité de la population. Les quartiers espagnols étaient destinés à l’accueil des soldats qui devaient contrôler et éventuellement réprimer la population napolitaine. Il y a aussi de nombreuses boutiques artisanales, des bassi (petites habitations au rez-de-chaussée), et des ruelles sombres et tortueuses caractérisées par de hauts escaliers et par du linge qui sèche d’une fenêtre à l’autre. A travers ce quartier commence Spaccanapoli, la rue qui divise (spacca) la ville entre le Nord et le Sud. Les sfogliatelle La sfogliatella est une pâtisserie typique de la Campanie. En forme de cône découpé en lamelles, elle peut être préparée avec de la pâte feuilletée ou de la pâte brisée fourrée de ricotta parfumée à la vanille ou à la cannelle et de fruits confits. La recette fut créée au XVIIIe siècle par les sœurs dans les cuisines du monastère de Santa Rosa de Lima à Conca dei Marini sur la côte amalfitaine, et prit le nom de santarosa en honneur de la sainte à qui était dédié le couvent. En 1818, un aubergiste napolitain, Pasquale Pintauro entra en possession de la recette et en la modifiant inventa la sfogliatella. La pâtisserie Pasquale Pintauro (bien qu'ayant changé de propriétaire) se trouve toujours comme il y a 200 ans dans la rue Toledo à Naples. Espace Magnan/Salle Jean Vigo. 31, rue Louis de Coppet – 06000 Nice www.espacemagnan.com/cinemaitalien