Dès 1939, la plupart des pensionnaires de la Maison de retraite

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Dès 1939, la plupart des pensionnaires de la Maison de retraite
http://acj55.free.fr/ | Ces Absents Qui Nous Regardent | #27-Nancy, la maison de retraite de la rue de Villers |
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Dès 1939, la plupart des pensionnaires de la Maison de retraite israélite sont évacués
vers Serons, d’où un certain nombre furent déportés dans les mois et les années qui
suivirent.
Le 2 mars 1944, deux cent trente Juifs nancéiens de nationalité française sont
arrêtés. Près de soixante-dix hommes et femmes de tous âges sont regroupés à la Maison
de retraite. Ils furent par la suite déportés, via Écrouves, vers Drancy puis Auschwitz où
ils ont été exterminés.
Cette maison a également été le théâtre d’une tragédie, concernant vingt enfants
arrêtés en novembre 1942. Il s’agissait d’enfants de Juifs étrangers raflés le 19 juillet 1942
et qui, âgés de moins de quatorze ans, avaient été confiés à l’UGIF — l’Union Générale
des Israélites de France, conseil juif créé par Vichy en novembre 1941 à la demande
de l’occupant. Conformément aux directives allemandes, l’UGIF regroupa ces enfants à la
Maison de retraite où la Gestapo vint les chercher quelques mois plus tard.
En 1987, sur proposition d’un membre de l’Association Culturelle Juive de Nancy et
avec le soutien du Consistoire israélite, une plaque fut apposée sur le mur extérieur de la
maison, rappelant les noms et les âges des enfants déportés. Simultanément, vingt stèles,
portant inscription des noms et âges des enfants, furent érigées au cimetière israélite de
Nancy.
Quand les Allemands occupent la France en 1940, l’Alsace et la Moselle sont annexées au
Troisième Reich et se vident de leur population juive.
Le Grand Rabbin Haguenauer, ancien combattant de la Première Guerre, était persuadé que
ses compatriotes d’origine française seraient préservés. Il accueillit de nombreux réfugiés
d’Alsace-Moselle, souvent âgés et de condition modeste. Comme les Juifs étrangers, il a péri
dans les chambres à gaz d’Auschwitz.