Un bateau pour la retraite?
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Un bateau pour la retraite?
Finances personnelles Finances personnelles dent s’ils ont les moyens nécessaires pour s’acheter ce bateau immédiatement, tout en s’assurant des revenus élevés pour une retraite dorée. Aperçu financier George a des revenus avant impôts de 161 000 $ annuellement tandis que Jocelyne gagne 21 000 $ par année. Leur maison à Outremont, libre d’hypothèque, est évaluée à 440 000 $. George a des REER de 487 000 $ et des placements hors REER de 198 000 $. Pour sa part, Jocelyne a des REER de 21 000 $ et des placements hors REER de 7 000 $. Ils n’ont aucune dette. Leurs revenus nets combinés après impôts et cotisations aux REER sont d’environ 110 000 $ (incluant les revenus des placements non-enregistrés). Leur fils Jean-Philippe, 23 ans, termine présentement ses études à l’Université de Montréal en droit et vit toujours chez ses parents. Il pense aller vivre en appartement en juillet 2005 à la fin de son bac- Un bateau pour la retraite? Le Dr George Roy et sa femme Jocelyne désirent s’acheter un bateau pour la retraite. Leurs économies sont élevées, mais peuvent-ils vraiment se le permettre sans risquer de diminuer leurs capitaux? Découvrez leur situation. Malgré le fait qu’il adore son travail, le Dr George Roy (nom fictif) a décidé qu’il désirait prendre sa retraite dans les prochaines années et profiter de la vie avec sa femme, Jocelyne, maintenant que les enfants sont sur le point de quitter le nid familial. Tout comme sa femme, George est âgé de 59 ans. Il travaille présentement à titre d’omnipraticien trois jours par semaine dans une clinique d’urgence à Montréal et deux jours à l’Hôpital général de Montréal. Idéalement, il aimerait ralentir sa cadence de travail graduellement pour prendre une retraite complète à 64 ans. Jocelyne pour sa part a cessé de travailler pendant plus de 15 ans pour élever les deux enfants du couple, avant de reprendre un boulot à temps partiel comme technicienne en comptabilité il y a maintenant 4 ans dans une petite entreprise manufacturière à Laval à raison de deux jours par semaine. Elle sera « officiellement » à la retraite en même temps que son mari. Le couple rêve depuis plusieurs années de s’acheter un bateau pour s’évader durant les vacances et à la retraite. En juillet 2004, un ami de la famille téléphona de la Floride pour leur dire qu’il avait vu à vendre un magnifique bateau de 43 pieds usagé pour 105 000 dollars américains, soit environ 132 000 dollars canadiens : une véritable aubaine! George et Jocelyne se deman- calauréat. Leur fille Marie, 27 ans, a quitté le nid familial depuis quelques années et vit avec son conjoint. Pour combler le vide laissé par le départ des enfants, George et Jocelyne songent à vendre leur résidence au cours des prochaines années pour s’acheter un condominium plus modeste dans Outremont. La différence entre la vente et l’achat de leur nouvelle propriété, soit environ 150 000 $, sera directement investie dans les placements du couple. Après avoir pris connaissance des types d’investisseurs qu’étaient George et Jocelyne, il a été estimé que les placements du couple offriraient environ 6 % de rendement annuellement (50 % en actions et 50 % en revenus fixes). Bien que ce rendement peut sembler faible à prime abord, ces estimations, différentes du passé, reflètent les attentes de la très grande majorité des sociétés réputées faisant des analyses à long terme telles que la Régie des rentes du Québec et les gestionnaires institutionnels. Constat Quoi qu’il advienne, les Roy doivent impérativement contribuer à leurs REER de façon maximale à chaque année avant la retraite puisque les placements présents seront bien vite dépensés. Le couple désire prendre sa retraite en conservant son niveau de vie actuel, soit des revenus après impôts disponibles d’environ 80 000 $ annuellement pour les dépenses courantes. En fait, si George et Jocelyne continuent de travailler à temps plein pendant ces cinq années et cessent à 64 ans comme ils le désirent, leurs placements seront épuisés lorsqu’ils atteindront l’âge de 86 ans, soit en 2032. Selon la courbe de survie sur le graphique ci-dessous (dont les données proviennent de Statistique Canada), la probabilité qu'il n'y ait aucun survivant en 2032 est seulement de 30 %. En d’autres mots, à ce moment il y a sept chances sur 10 que l’argent du couple soit épuisé mais que George ou Jocelyne soit encore en vie, sans un sou! Il est donc clair que le couple devra revoir ses objectifs ou faire des choix personnels difficiles. de 2 % annuel et en indexant les revenus des Roy, il serait malheureusement impossible pour George de se retirer de la pratique médicale à 64 ans avec dans ses poches 80 000 $ à dépenser par année. Tel que démontré sur le graphique ci-dessous, le couple aura besoin d’environ 1,8 million de dollars en placements REER et hors REER avant de pouvoir se retirer. Pour ce faire, George devra renoncer à une retraite à 64 ans et devra continuer à pratiquer à temps plein jusqu’à l’âge de 68 ans. À la lumière de l’analyse faite à partir des objectifs de George et Jocelyne, il est évident que le couple n’aura pas les reins financiers assez solides pour s’acheter le bateau désiré. En investissant près de 135 000 $ pour l’acheter, ils amputeront sérieusement leur capacité à atteindre les 1,8 million de dollars désirés pour la retraite, sans oublier qu’entretenir un bateau est très dispendieux. Heureusement, ils ont pris connaissance de leur réalité financière à temps pour épargner suffisamment avant que la pente soit impossible à surmonter. Ainsi, le couple est confronté à un choix personnel : est-il plus important pour eux d’obtenir le bateau de leur rêve, de pren- dre leur retraite le plus tôt possible ou de jouir de 80 000 $ nets lors de cette retraite? Car rien n’empêche le couple de diminuer ses habitudes de consommation post-boulot… Ont-ils réellement besoin des 80 000 $ annuellement une fois les deux enfants partis? Pour répondre à cette question, George et Jocelyne auraient avantage à réaliser un budget prévisionnel de leurs dépenses une fois retraités. Bien que l’exercice puisse sembler anodin, il permettra au couple de mieux choisir parmi les options qui lui sont offertes. Une belle retraite est à leur portée avec un peu de discipline… F Par Sylvain Chartier Bac. Économie, M. Fisc., Pl.Fin. [email protected] Par Daniel Laverdière Bac. Actuariat, ASA, Pl.Fin. [email protected] Sylvain Chartier et Daniel Laverdière oeuvrent chez Planification financière Banque Nationale. Ils sont appelés fréquemment à rédiger des mandats complets de planification financière intégrée pour des clients fortunés. Ils agissent également comme rédacteurs d'articles tant pour fin de publication interne à la Banque Nationale que pour des revues spécialisées externes. Leur expérience est souvent mise à contribution notamment auprès de l'Institut québécois de planification financière (IQPF) et l'Association de planification fiscale et financière (APFF) à titre de chroniqueurs, formateurs et membres de différents comités. Pistes de solutions En tenant compte d’un taux d’inflation Aperçu financier George, 59 ans Revenus 161 000 $ Placements REER 487 000 $ Placements hors REER 198 000 $ Jocelyne, 59 ans Revenus 21 000 $ Placements REER 21 000 $ Placements hors REER 7 000 $ Couple Valeur de la maison 440 000 $ Revenus après impôts et cotisations 110 000 $ Dettes 0 $ 22 S A N T É 23 I N C N O V E M B R E 2 0 0 4 N O V E M B R E 2 0 0 4 S A N T É I N C