GDR d`Ethologie - GDR 2822
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GDR d`Ethologie - GDR 2822
GDR d'Ethologie Programme des rencontres annuelles Tours, 2 et 3 octobre 2014 Jeudi 2 octobre 11h Accueil des participants Conférences invitées 14h 15h 16h Claudio R. Lazzari (CNRS et Université François Rabelais de Tours), « Looking for blood : a sensory journey to haematophagous insects » Wissam ElHage (INSERM et Université François Rabelais de Tours) « Etat de stress post‐traumatique : apport de l’approche translationnelle » Pause Bilan des actions soutenues en 2013 et discussions 16h30 16h45 17h00 17h15 17h30 Vincent Bels, L. Dickel, A. Maillard, M.‐A. Placide et A.‐S. Darmaillacq (MNHN Paris et Université de Caen), « La capture des proies chez la seiche (Sepia sp.) et les squamates Iguania : analogie comportementale et fonctionnelle » Florence Levréro et A. Lemasson (Université de St Etienne et Université de Rennes 1), « communication vocale sous influence des liens sociaux chez les bonobos » Patrizia d’Ettorre et Martin Giurfa (Université Paris 13 et Université de Toulouse), « Traitement de l’information et perception sensorielle : overshadowing olfactif chez la fourmi Camponotus aethiops » Isabelle George, H. Soula, M. Hausberger et C. Vignal (Université de Rennes, INSA Lyon Université de St‐Etienne), « Que peut nous apprendre la dynamique vocale d’un groupe social d’oiseaux chanteurs sur la composition de ce groupe ? » M. Hausberger, D. Kremers, A. Célérier, S. Campagna, B. Schaal, M. Trabalon et Alban Lemasson (Université de Rennes et Université de Montpellier), « Chémoréception chez le grand dauphin » 17h45 19h30 P. Lesne, M. Trabalon et Raphaël Jeanson (Université de Toulouse et Université de Rennes 1), « Influence of nutritional status on social interactions in solitary spiderlings » Dîner en ville Vendredi 3 octobre 9h00 10h00 10h30 11h30 12h00 12h30 14h30 14h50 15h10 15h30 15h50 Conférence invitée Nadine Reefmann (Zürich, Suisse), « How can we assess positive emotional states in living animals? » Nouveaux recrutés Mathieu Lihoreau (CNRS, Université de Toulouse), « The flight of the bumblebee » Pause et séance posters David SillamDussès (chaire d’excellence LEEC‐IRD, Université Paris 13), « Les phéromones de piste chez les termites » Samuel P. Caro (CNRS ‐ Université de Montpellier), « How does ambient temperature affect the timing of life‐history events in mammals and birds ? » Déjeuner et réunion du bureau Faits marquants et jeunes chercheurs Ludovic Dickel (Université de Caen), « PReSTO’Cog : un projet collaboratif sur l’éthologie du stress prénatal chez des espèces ovipares » Mathilde Valenchon, L. Villot et O. Petit (CNRS ‐ Université de Strasbourg), « Relations entre tempérament, centralité et hiérarchie chez le cheval domestique » Céline Rochais, S. Henry, M. Houdebine, M. Sébilleau, H. Cousillas et M. Hausberger (CNRS ‐ Université de Rennes 1), « Caractérisation de l’attention chez le cheval domestique (Equus caballus) » Céline Bret, J.‐L. Deneubourg, & O. Petit (CNRS ‐ Université de Strasbourg et Université Libre de Bruxelles), « Déterminants de la position sociale et du rôle dans la cohésion de groupe chez les mandrills (Mandrillus sphinx) » Clément Cornec, C. Landsmann, M. Guillemin, T. Dieuleveut, M. Lelièvre, Y. Hingrat et F. Rubak (Université de Paris Sud), « Detection, decoding and localisation of long range signals in a lekking bird, the Houbara bustard Chlamydotis undulata) » 16h10 16h30 Catherine Blois Heulin, C. Rochais, S. Camus, C. Fureix, A. Lemasson, C. Lunel, E. Bézard et M. Hausberger (Université de Rennes et Université de Bordeaux), « Bien être : le jeu chez les adultes peut‐il être un faux ami ? » Sabrina Gaudin (INRA‐CNRS et Université de Tours), « Daughters are more strongly attached to their mother than sons : a possible mechanism for early social segregation » __________ Posters Vanessa André, C. Jost, M. Hausberger, B. Le Pévédic, R. Jubin, D. Duhaut, D. et A. Lemasson (CNRS ‐ Université de Rennes 1 et Université de Bretagne Sud) « L'interaction 2.0 : l’'apparence d'un robot partenaire influence le comportement et la performance de l'enfant » Margot Perez, M. Giurfa et P. d’Ettorre. (CNRS‐Université de Toulouse et Université Paris 13), « The scent of mixtures : rules of odour processing in ants » Virginie Durier, S. Henry, S., J. Sizun et M. Hausberger (CNRS – Université de Rennes 1 et CHU de Brest), « Postures et contacts chez les nouveau‐nés prématurés en phase de repos » Marie Guiraud (CNRS ‐ Université de Toulouse), « Gustatory conditioning of the sting extension reflex in honeybees to study antennal taste discrimination » Léa Lansade, F. Lévy, L. Calandreau, M. Fortin, E. Coutureau, A. Marchand, A. et M. Valenchon (INRA, CNRS, Université de Tours et Université de Bordeaux), « Personality influences individual cognitive abilities : overview of a series of experiments on horses » Odile Petit, et L. Briard. (CNRS‐Université de Strasbourg), « Resocialisation d’un étalon au sein d’un groupe de juments : reconstitution de la structure naturelle du cheval » Vincent Roy, O. Menant, R. Hacquemand, K., Rovira et O. Gapenne. (Université de Rouen et Université Technologique de Compiègne), « Validation comportementale d’une tâche de suppléance perceptive chez le rat DA/Han » Hélène Thieltges, S. Du Bosq, V. Biquand, L. Henry, & P. Deleporte, (CNRS – Université de Rennes 1) « Stabilité et changements dans les dialectes du chant court des cassiques ‘cul jaune’ (Cacicus cela) et ‘cul rouge’ (Cacicus haemorrhous) » L'interaction 2.0 : l'apparence d'un robot partenaire influence le comportement et la performance de l'enfant V. André1, C. Jost, M. Hausberger1, B. Le Pévédic, R. Jubin, D. Duhaut, A. Lemasson1 1. Ethologie Animale et Humaine, UMR 6552 CNRS, Université de Rennes 1 ([email protected]) 2. Laboratoire Lab-STICC, Université de Bretagne Sud, Vannes Les interactions homme-homme et homme-animal ont été intensivement étudiées. Les études ont montré que la présence d'une tierce personne influence la motivation au cours d'une tâche cognitive, alors qu'un animal, considéré comme non jugeant, ne provoque pas d’impact similaire. Avec le développement considérable des objets animés, spécialement conçus pour interagir avec l’homme, il semble indispensable de s’interroger quant à l’acceptabilité de ces derniers en tant que partenaires d’interaction potentiels par l’homme. A ce jour, l’absence d’étude comportementale dans ce domaine laisse en suspens des questions primordiales notamment concernant l’influence du design de l’objet animé sur les réactions humaines. Cette étude est la première à comparer l'impact de différents objets animés sur le comportement et les performances d’enfants au cours d'une tâche cognitive. 51 élèves de CM2 (10 ans et 11 mois ± 6 mois) ont réalisé individuellement des calculs mentaux « assistés » par un ordinateur seul, ou par le même ordinateur, assisté par un objet animé (personnage virtuel humain ; robot 3D de forme animale ; robot 3D de forme humanoïde). Les performances et les comportements des enfants ont été analysés. Tout d'abord, les objets animés ont été acceptés comme des partenaires d’interactions en modifiant l'attention des enfants et en influençant positivement leur état émotionnel. Deuxièmement, la conception de l'objet a influencé les réactions et les performances des enfants de différentes manières. Les objets en 3D, possédant davantage de caractéristiques du « vivant » (e.g. mouvement), ont suscité des comportements plus positifs que le personnage virtuel en 2D. Cependant, l’objet animé de forme animale a entrainé une baisse de l'attention vers l'ordinateur et des performances cognitives des enfants par rapport aux objets de formes humaines. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives de recherche concernant l'importance du réalisme des objets robotiques et des capacités de jugement qui leur sont associées ou non sur leur niveau d'acceptation par les humains. La capture des proies chez la Seiche (Sepia sp.) et les Squamates Iguania : analogie comportementale et fonctionnelle Vincent Bels 1, Ludovic Dickel 2, Aurélie Maillard 3,1, Marie-Ange Placide 1 et Anne-Sophie Darmaillacq2 1. Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7205, FORCE, Paris, France 2. Université de Caen Basse-Normandie et Centre de Recherches en Environnement Côtier, Caen, France 3.Université de Mons, Laboratoire d’Histologie, Mons, Belgique E-mail : [email protected] Notre projet porte sur la comparaison du comportement de prédation de deux organismes phylogénétiquement très éloignés, mais dont la caractéristique première est de capturer des proies mobiles à longue distance : les céphalopodes et les squamates (Tetrapoda : Reptilia). La seiche, Sepia sp. Mollusque Céphalopode, est un prédateur exclusivement marin qui utilise deux modes de capture des proies : (i) la capture par la projection balistique des deux tentacules préhenseurs utilisée pour les proies qui ont la capacité de fuir rapidement (crevettes, par exemple), et (ii) la capture par le mode coiffage avec les huit bras pour les proies plus lentes et capables de se défendre tels que les crabes. Les Squamates Iguania regroupant trois familles (Agamidae, Iguanidae, Chamaeleonidae) utilisent la langue pour capturer des proies mobiles quel que soit le milieu, purement terrestre et arboricole, qu’ils exploitent. L’exemple le plus remarquable est celui du caméléon qui projette sa langue sur toutes les proies, des insectes aux petits vertébrés. Dans notre étude, nous avons développé une comparaison des paramètres du comportement de prédation (de l’approche à la capture) chez ces organismes. Notre projet repose sur une approche comparative du comportement de capture de ces deux organismes et d’aborder la comparaison fonctionnelle de nos deux modèles avec d’autres modèles vertébrés ou non étudiés dans la littérature. Ainsi, les règles générales (division en phases, modalités d’approche, mode de capture, etc.) sur les modalités de ce comportement prédateur qui ont pu être extraites seront détaillées et des hypothèses portant sur les contraintes phylogénétiques (morphologiques) et écologiques et leur combinaison qui les modulent seront suggérées. Bien être : le jeu chez les adultes peut-il être un faux ami ? C. Blois-Heulin (1), C. Rochais (1), S. Camus (2), C. Fureix (3), A. Lemasson (1,3), C. Lunel (3), E. Bézard (2,4,5), M. Hausberger (1,3)* (1) : EthoS, UMR 6552 Université de Rennes 1 - CNRS, Station biologique, 35380 Paimpont, France (2) Institut des Maladies Neurodégénératives, Université de Bordeaux, UMR 5293, Bordeaux, France (3) UMR 6552 Ethos « Ethologie Animale et Humaine », Université de Rennes 1, 263 avenue du Général Leclerc, 35042 Rennes Cedex, France (5) Institute of Lab Animal Sciences, China Academy of Medical Sciences, Beijing, China E-mail: [email protected] Plusieurs hypothèses concernant la signification fonctionnelle du jeu existent : un indicateur de bien être, un sous-produit de la domestication, un entrainement moteur ou social pour la vie adulte ou pour améliorer la réaction de l’individu à l’inattendu, voir un outil permettant la cohésion sociale. Cette étude avait pour but de tester ces différentes hypothèses en nous basant sur nos travaux sur les chevaux et les primates. Nous avons comparé la fréquence des jeux chez les adultes vivant dans des environnements différents (milieu naturel, semi-naturel, milieu appauvri), d’origines différentes (nés en captivité ou d’origine sauvage) ou vivant en groupes sociaux stable ou instable. Nous avons également recherché des corrélations entre l’expression du jeu et des variables traduisant un état de bien-être et/ou de stress. Les espèces domestiques présentent un taux de jeux similaire à celui des espèces sauvages. Ceci invalide l’hypothèse d’un sous-produit de la domestication. Les animaux vivant dans des environnements semi-naturels (sans prédateur et sans restriction alimentaire) jouent autant que des animaux sauvages. L’absence de contraintes n’est donc pas un élément déterminant dans l’expression du jeu. Un lien entre instabilité sociale du groupe et occurrence du jeu a été mis en évidence, l’instabilité engendrant d’avantage de jeu. Enfin des corrélations positives ont été trouvées entre occurrence du jeu chez l’adulte et variables de mal-être (stéréotypies…) et/ou de stress. Ainsi, le jeu apparaît comme une solution permettant de réduire le stress et une meilleure adaptation à de mauvaises conditions de vie. Déterminants de la position sociale et du rôle dans la cohésion de groupe chez les mandrills (Mandrillus sphinx) Céline Bret1,2,3, Jean-Louis Deneubourg3 & Odile Petit1,2,3 1. Centre National de la Recherche Scientifique, Department of Ecology, Physiology and Ethology, Strasbourg, France 2. University of Strasbourg, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg, France 3. Service d’Ecologie Sociale, Université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique E-mail : [email protected] Les mandrills sont classiquement décrits comme une espèce formant des groupes composés d’agrégations de harems, dans lesquels les mâles dominants occupent une place centrale au sein des relations sociales. Cependant, de récentes études sur des populations sauvages montrent que peu de mâles adultes sont présents de manière permanente dans les groupes observés, et ce seraient alors des femelles qui occuperaient les positions sociales les plus centrales chez cette espèce. Cette hypothèse ne se base toutefois que sur des observations opportunistes et des comptages. Dans cette étude, nous avons utilisé la méthode d’analyse des réseaux sociaux pour identifier et comprendre le rôle des individus au centre des relations sociales dans trois groupes semi-captifs de mandrills, au Centre International de Recherches Médicales de Franceville au Gabon. La distribution des valeurs de centralité des individus, calculées à partir des proximités observées, révèle que certains individus, principalement des femelles, occupent une position centrale au sein du réseau des relations affiliatives. L’analyse de la nature des liens observés a montré que ces femelles sont essentielles pour la connexion des différents sous-groupes, permettant ainsi une cohésion du groupe dans son ensemble, mais également pour la connexion à l’intérieur de certains clusters. Ces femelles semblent donc jouer un rôle crucial dans la structure sociale des groupes chez cette espèce, les rendant indispensables pour le maintien de la cohésion du groupe au quotidien. How does ambient temperature affect the timing of life-history events in mammals and birds? Samuel P. Caro Department of Evolutionary Ecology, CEFE-CNRS, Montpellier, France E-mail: [email protected] The annual timing of events like reproduction or hibernation in mammals and birds is strongly influenced by ambient temperature. Correlational studies on the impact of ambient temperature on timing have recently been supported by experiments demonstrating a direct, causal effect: e.g., birds fed ad libitum in captivity breed earlier when exposed to increasing temperatures. We are, however, still lacking an understanding about the mechanistic (physiological) pathways that integrate temperature information to fine-tune timing decisions in endotherms. Using 31 climate-controlled aviaries, we tested whether an increase in ambient temperature influences the brain activity and the endocrine concentrations of female great tits that were in a reproductive-like state (i.e. photostimulated). We examined hypothalamic contents of gonadotropin-releasing (GnRH) and -inhibitory (GnIH) hormones, and immediate-early gene Zenk (egr-1 in mammals), as well as plasma concentrations of prolactin (PRL) and luteinizing hormone (LH). The amount of Zenk staining and the number of GnRH neurons were affected by ambient temperature, showing that ambient temperature modulates the activity of brain regions involved in timing of breeding. On the other hand, plasma PRL, LH, and the number of GnIH neurons were not affected by the temperature increase, shedding more light on which mechanisms might be involved in temperature integration. Knowledge of the physiological mechanisms that integrate temperature information in endotherms is only bursting, but it is crucial for a better understanding on how the timing of their life-cycle stages will be affected by increasing temperatures due to climate change. Detection, decoding and localisation of long range signals in a lekking bird: the Houbara Bustard Chlamydotis undulata Clément Cornec1,2, Cécile Landsmann2, Mathieu Guillemin2, Thibault Dieuleveut2, Maël Lelièvre2, Yves Hingrat3, Fanny Rybak1 1 Centre de Neuroscience Paris Sud CNRS-UMR 8195, France ² Emirates Center for Wildlife Propagation, PoBox 47, Missour, Morocco, 3 Reneco for Wildlife Consultants, PoBox 61741, Abu Dhabi, United Arab Emirates Email: [email protected] The pressures of selection acting on message transmission by acoustic signals are particularly high in long distance communication networks. In the North-African Houbara Bustard (Chlamydotis undulata) males produce strikingly low-frequency vocalisations called “booms” as a component of their courtship performed on sites separated at least 550 m apart. We investigated the acoustic features in booms involved in long-range coding-decoding processes of species-specific identity. We first assessed the degradations of acoustic parameters during booms transmission in the natural habitat of the species and showed that the frequency content of the booms was reliably transmitted up to 600 m. Second, by testing males’ behavioural responses to the playback of modified signals we showed that the value of the 1st harmonic and the frequency modulation are key parameters for species identification, and that a sequence of booms elicited stronger responses than a single boom. Thus, the coding-decoding of information relies on sequentially redundant and propagation-resistant features, making the booms particularly well adapted to transmit sexual information between males on their displays sites or potentially towards females visiting leks for mate choice. Financial support: ECWP, IFHC, RENECO, CNRS, University Paris-Sud Traitement de l'information et perception sensorielle: Overshadowing olfactif chez la fourmi Camponotus aethiops Patrizia d’Ettorre1 et Martin Giurfa2 1. LEEC, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité ([email protected]) 2. CRCA, CNRS – Université de Toulouse ([email protected]) During the previous cooperative project, we investigated the relationship between sucrose responsiveness, behavioural specialization and appetitive olfactory learning in ants (Perez et al. 2013). In this project, we addressed the question of how ants perceive and learn odour mixtures. Indeed, in nature animals are usually confronted with complex olfactory mixtures made of numerous components. A phenomenon useful for studying how animals perceive mixtures is overshadowing, which occurs if an individual trained with a binary mixture responds less to one component (overshadowed component) than to the other (overshadowing component). Overshadowing is confirmed if, in addition, a second criterion is fulfilled: the response to the overshadowed component is lower than that obtained when this component is trained alone. The occurrence of overshadowing reveals that sometimes animals do not perceive and learn the mixture components equally well, but that the most salient component dominates and drives the animal's responses. We trained C. aethiops ants with odours that are part of floral blends and that are relevant for this species, which forages partly on extra-floral nectaries. Conditioned odours were either single odours or binary mixtures of these odours. Four alcohols and four aldehydes, which varied systematically in their carbon-chain length, were arranged in two sets (6 vs. 8 carbons, and 7 vs. 9 carbons) in order to allow similar comparisons between components in terms of functional group and carbon-chain length, two physical dimensions that define a putative olfactory space in insects. We show that olfactory overshadowing resulted from the interaction between chain length and functional group. Generally, alcohols overshadowed aldehydes, and longer chain lengths overshadowed shorter ones. The emergence of these similar, reproducible dominance patterns in the two sets of odours argues in favour of predictive rules based on the chemical proprieties of odours. These results are part of the PhD thesis of Margot Perez, co-directed by P. d’Ettorre and M. Giurfa. Perez, M., Rolland, U., Giurfa, M., & d’Ettorre, P. (2013). Sucrose responsiveness, learning success, and task specialization in ants. Learning & Memory, 20, 417-420. PReSTO’Cog : un projet collaboratif sur l’éthologie du stress prénatal chez des espèces ovipares Ludovic Dickel Groupe Mémoire et Plasticité comportementale, Institut de Biologie Fondamentale et Appliquée, Université de Caen-Basse Normandie E-mail : [email protected] PReSTO’Cog (ANR programme blanc 2013-2017) vise à étudier les effets de stress embryonnaires naturels, artificiels et maternels sur le comportement et la plasticité cérébrale de juvéniles à des stades très précoces. Grâce à l’appui du GdR 2822, ce projet rassemble 5 Unités de l’Université, du CNRS de l'INRA et d'IFREMER. Le stress prénatal a été le sujet d'un intérêt scientifique spectaculairement grandissant ces vingt dernières années et, de nos jours, il interpelle avec autant de force des domaines aussi différents que la recherche fondamentale, le bien-être animal et la préservation des espèces ou la santé humaine. PReSTO'Cog développe des études sur des modèles très innovants et adaptés : céphalopode (seiche), poissons (poisson zèbre et truite) et oiseau (caille et poulet). Ces modèles animaux sont tous ovipares. Il n’y a pas de soins parentaux aux œufs chez la seiche, la truite et le poisson zèbre, les œufs d’oiseaux peuvent être maintenus en incubateur artificiel. Ces éléments permettent un accès direct aux embryons et un contrôle rigoureux des facteurs de l’environnement pouvant induire un stress prénatal. Chez les modèles proposés, les petits sont en outre autonomes à la naissance, cela facilite l’analyse des compétences comportementales des nouveau-nés. La comparaison des résultats obtenus chez ces modèles très différents mais possédant tous des modalités de développement bien circonscrites et contrôlables permettra d'élargir les conclusions de ces recherches à une grande variété d'espèces. Postures et contacts chez les nouveau-nés prématurés en phase de repos Virginie Durier1, Séverine Henry1, Jacques Sizun2 et Martine Hausberger1 1 UMR 6552 "Ethologie Animale et Humaine", CNRS-Université de Rennes 1 CHU Morvan, Pôle de la Femme, de la Mère et de l'Enfant, Brest Email : [email protected] 2 Les expériences précoces ont des effets sur le développement individuel et notamment sur la réactivité au stress. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l'impact des vêtements sur les postures accessibles par les nouveau-nés prématurés en unité de soins néonataux. En effet, selon l'environnement dans lequel ils se trouvent (incubateur ou berceau), les bébés sont vêtus soit d'un simple body soit d'un ensemble pyjama-gilet-turbulette. La différence peut sembler marginale. Néanmoins, nous avons observé des différences importantes de postures entre les 2 groupes. Lorsqu'ils sont en body, les bébés ont les bras pliés, les mains vers le haut du buste. Ils passent beaucoup de temps à toucher un objet environnant ou leur visage. En pyjama-gilet-turbulette, les bébés ont les bras dépliés et les mains moins souvent près du visage. Ces bébés passent la plupart du temps de repos sans que leurs mains ne soient en contact avec quelque chose. Pourtant, être en contact avec son propre corps participe à l'émergence du "concept du soi". C'est également considéré comme un acte de réconfort lors de situations stressantes. Suite à une naissance prématurée, le bébé doit faire face à de nombreux stimuli potentiellement stressants (lumière-sons) et à un déficit de stimulations tactiles dû à son hospitalisation. Une fois qu'il est habillé, il n'est plus en mesure de diminuer son inconfort potentiel par des contacts autocentrés. Ce travail a été soutenu par le GIS Cerveau-Comportement-Société Etat de stress post-traumatique : apport de l'approche translationnelle Wissam El-Hage Université François Rabelais de Tours, Inserm U930, Equipe 4 « Troubles affectifs » CHRU de Tours, Clinique Psychiatrique Universitaire Email : [email protected] Post-traumatic stress disorder (PTSD) is a trauma-related disorder following exposure to threatened death, serious injury, or violence. It is a debilitating syndrome with significant social and professional consequences. It comprises symptoms of intrusion, persistent avoidance, negative alteration in cognition/mood, and marked alteration in arousal/reactivity. According to epidemiological surveys, 20-90% of the general population is exposed to traumatic events in their lives, of whom 10% subsequently developed PTSD, resulting in a lifetime prevalence of 5.3% in France. PTSD patients have dysregulated fear responses including overgeneralization of the conditioned response, fear extinction deficits, and impaired safety learning. Animal models for inhibitory avoidance, fear conditioning, and predator exposure simulate human trauma experiences and post-traumatic symptoms. Basic research found that acquired traumatic fear can be inhibited through extinction that leads to a new memory that eventually overcomes fear memory. Manipulating rodent models is useful to elucidate brain mechanisms that are necessary for normal fear extinction. We are interested in understanding whether neuromodulation (using rTMS, repetitive transcranial magnetic stimulation) is a relevant therapeutic strategy that can be used as an enhancer of psychotherapeutic approach. Daughters are more strongly attached to their mother than sons: a possible mechanism for early social segregation Sabrina Gaudin Unité de Physiologie de la Reproduction et des Comportements, UMR7247 INRA-CNRS-Université François Rabelais de Tours-IFCE 37041 Tours Email: [email protected] Social factors hypotheses predict that social segregation between male and female adult ungulates is due to social preferences among same-sex peers and avoidance of the opposite sex rather than aggregation due to body size dimorphism and differential needs between sexes. It is suggested that if such social preference/avoidance exists it should find its roots early in life. While juvenile ungulate males show social preference for same-sex and age peers few weeks after birth, the literature has never confirmed such phenomenon in juvenile females. In this study we investigated another possible mechanism that would result in social preference among females through their social ontogeny. We hypothesized that daughter-mother attachment could be stronger than son-mother to promote early social preference and interactions with same-sex conspecifics from an early age. Attachment was measured in lambs (Ovis aries) through three characteristics defined initially in children: proximity seeking, distress following separation, and exploration of the environment in the presence of the mother. Lambs were tested at 3 weeks of age in two experimental situations where they could interact with the mother, a familiar, or an unfamiliar ewe. (1) During a choice test opposing the mother to the familiar ewe, daughters maintained closer proximity with the mother than sons. During the test without the mother (opposing familiar versus unfamiliar ewe) daughters were more distressed than sons. (2) In the isolation-reunion-separation test, reunion with the mother enhanced more exploration behaviour in daughters than in sons. Overall, our results reveal that daughters are more strongly attached to their mother than sons. Such early preference may be a key factor leading to social segregation. Que peut nous apprendre la dynamique vocale d’un groupe social d’oiseaux chanteurs sur la composition de ce groupe ? Isabelle George1, Hedi Soula2, Martine Hausberger1 et Clémentine Vignal3 1. UMR6552 – EthoS, Université de Rennes 1 – CNRS, Rennes, France 2. Département de Bioinformatique, INSA Lyon, Villeurbanne, France 3. Centre de Neurosciences Paris Sud - Ecologie et Neuro-Ethologie Sensorielles, Saint-Etienne, France E-mail : [email protected] L’analyse de la dynamique ou rythme d’émission des vocalisations au sein de différents groupes d’oiseaux de composition connue et de taille limitée a permis de mettre en évidence que le « bruit » produit par un groupe social et constitué des vocalisations entremêlées des individus peut révéler les caractéristiques de ce groupe (nombre d’individus, sex ratio… ; Elie, Soula, Mathevon, & Vignal, 2011). Cela suggère la possibilité d’utiliser les propriétés acoustiques du « bruit » produit par un groupe pour comprendre/analyser la composition de ce groupe. Nous avons tenté d’appliquer ces méthodes à des groupes d’étourneaux sansonnets, oiseaux qui ont la particularité de s’organiser en groupes de taille variable. Les résultats préliminaires obtenus sur des enregistrements de dortoirs d’étourneaux réalisés à Rennes (Hausberger, Bigot, & Clergeau, 2008) permettent de conclure à une faible corrélation entre la taille de ces dortoirs et certaines propriétés acoustiques du signal ambiant. Elie, J. E., Soula, H. A., Mathevon, N., & Vignal, C. (2011). Dynamics of communal vocalizations in a social songbird, the zebra finch (Taeniopygia guttata). The Journal of the Acoustical Society of America, 129 (6), 4037-4046. Hausberger, M., Bigot, E., & Clergeau, P. (2008). Dialect use in large assemblies: a study in European starling Sturnus vulgaris roosts. Journal of Avian Biology, 39(6), 672-682. Gustatory conditioning of the sting extension reflex in honeybees : a study of antennal taste discrimination Marie Guiraud CRCA, UMR 5169 CNRS - Université de Toulouse E-mail : [email protected] Honeybees seem to have a limited gustatory repertoire in accordance with a reduced number (10) of gustatory receptor genes identified so far in their genome. The bee gustatory system provides therefore an intriguing model for studies of taste discrimination because of its remarkable difference with that of other insects which are endowed with numerous gustatory receptors. Behavioral studies on taste perception in bees have been restricted to an appetitive framework as the distinctive hallmark used to assess taste responsiveness is the spontaneous extension of the proboscis (proboscis extension response or PER) upon antennal, tarsal or buccal contact with sucrose and other sweet tastants. Aversive substances do not elicit PER so that their perception can only be assessed indirectly, via PER inhibition following sucrose stimulation. The study of taste perception and discrimination is limited by the fact that sucrose acts as an US eliciting a spontaneous unconditioned reaction. A fundamental step in the study of taste learning and discrimination in honey bees is, therefore, to overcome the traditional US status of tastants and to conceive conditioning forms in which they rather act as CS. Here we present the first gustatory conditioning protocol in honey bees in which tastants are used as CSs and in which reinforcements are strictly dissociated from gustatory inputs. We took advantage of the sting extension response (SER), which can be consistently elicited in harnessed honey bees by a mild electric shock. We developed a new conditioning protocol in which tastants are delivered to the antennae and paired with electric shock in order to induce gustatory conditioning of SER. As a consequence, we were able to provide the first study of taste learning and discrimination in which, contrary to other attempts, taste perception was clearly separated from ingestion. We show that bees learn efficiently the taste-shock associations, even in the case of appetitive substances such as sucrose which induce consistent sting extension after learning. Our results reveal principles of between- and within-taste discrimination such as the capacity to discriminate between broad taste categories like sweet, salty and water, but a limited capacity for within-taste discrimination and for bitter taste perception. They highlight similarities and differences with fly and mammalian gustation, thus allowing to discuss the evolutionary basis of taste perception in animals. Personality influences individual cognitive abilities: overview of a series of experiments on horses Léa Lansade1234, Frédéric Lévy1234, Ludovic Calandreau1234, Margot Fortin1234, Etienne Coutureau56, Alain Marchand56, Mathilde Valenchon1234 1 INRA, UMR85 Physiologie de la Reproduction et des Comportements, Nouzilly, France, CNRS, UMR7247 Physiologie de la Reproduction et des Comportements, Nouzilly, France, 3 Université François Rabelais de Tours, Tours, France, 4 IFCE, Nouzilly, France, 5 Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (INCIA), Université de Bordeaux, Talence, France, 6 Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (INCIA), CNRS, UMR 5287, Talence, France E-mail : [email protected] 2. A series of seven independent studies conducted on horses investigated whether the interindividual variability observed in performances and processes involved during learning could be linked to differences in personality/temperament. For each study, the animals underwent a series of behavioural tests to assess five independent dimensions of their personality (fearfulness, gregariousness, locomotive activity, sensory sensitivity, reactivity to humans) followed by tests on instrumental learning. In all the studies, the dimension of fear was systematically correlated with learning performance. However, the way it was correlated depended on the stressfulness of the learning condition. Thus, if the subject was under stress at the time of learning, but this stress was unrelated to the learning situation itself (i.e. the horse was stressed prior to learning), fearful individuals were always disadvantaged. Nevertheless, being fearful was not always detrimental. When no additional stress factors were involved, fearful individuals showed improved memory performance regarding work, suggesting an enhanced state of alertness. Fearful subjects also performed better when the stress was induced by the task itself (e.g. using negative reinforcement). Regarding the processes involved, fearful individuals proved to be systematically more resistant to extinction and developed preferentially automatic actions at the expense of more cognitive strategies (as suggested by their responses in contingency degradation paradigm), suggesting less behavioural flexibility. The four other dimensions were also found to influence cognitive abilities, but this influence is weaker and more specific to the learning task. Looking for blood : a sensory journey to haematophagous insects Claudio R. Lazzari Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte, UMR 7261 CNRS – Université François Rabelais E-mail: [email protected] One of the main adaptations associated to the haematophagy way of life is the ability to exploit multimodal information for locating a potential food source. Warm-blooded vertebrates emit plenty of chemical substances, as well as water vapour and heat. Sensory sensitivity to these elements makes possible not only the detection and location of potential hosts, but also the evaluation of their nature and condition. It is also a determinant of repellent reactions. Understanding the sensory capacities of blood-sucking insects and the associated behavioural responses is crucial for answering some of the most relevant questions in public health (as for instance why some people are more bitten than others) and developing effective tools for personal protection. During my presentation we will discuss recent findings on the acquisition and use of sensory information to locate a host in mosquitoes and blood-sucking bugs, as well as how these findings may help us reducing parasite transmission. Chémoréception chez le grand dauphin 1 Martine Hausberger , Dorothée Kremers1, Aurélie Célérier2, Sylvie Campagna2, Benoist Schaal3, Marie Trabalon1 et Alban Lemasson1 1. EthoS, UMR 6552 CNRS - Université de Rennes 1 2. CEFE, CNRS - Université de Montpellier 3. Institut du Goût, CNRS, Université de Dijon E-mail : [email protected] La chémoréception des cétacés a été très peu étudiée et les résultats des quelques études connues, notamment neurobiologiques et génétiques, sont contradictoires. Nous avons donc testé si des dauphins captifs pouvaient percevoir des stimuli chimiques présentés sous différentes formes. Dans une première étude (collaboration Univ. Rennes – Univ. Dijon – Planète Sauvage), nous avons testé si des dauphins étaient capables de discriminer différents stimuli gustatifs. Pour cela, nous avons utilisé des glaçons aromatisés avec des goûts différents de hareng, de saumon, de crevette ainsi que des glaçons « neutres ». Les glaçons étaient distribués chaque fois qu’un dauphin le demandait et nous mesurions les latences individuelles de quémande. L’analyse révèle que les dauphins mettent plus de temps à revenir après un glaçon au poisson qu’après un glaçon neutre ou à la crevette. Les glaçons ne différant ni visuellement, ni en texture, seule la gustation a pu être utilisée par les cétacés pour discriminer les différents goûts. Dans une deuxième étude (collaboration Univ. Rennes – Univ. Montpellier – Planète Sauvage), nous avons testé si les dauphins étaient capables de percevoir des stimuli olfactifs. Pour cela, nous avons placé deux dispositifs expérimentaux visuellement identiques en plastique opaque de chaque côté du bassin, sur le bord extérieur, l’un contenant un mélange de poissons et l'autre restant vide (témoin). Le nombre de respirations à proximité de chaque dispositif a été compté et comparé après 1, 2 et 3 jours de décomposition du poisson. L’analyse montre que les dauphins respirent plus souvent à proximité du dispositif contenant le poisson qu’à proximité du dispositif témoin, et ce d’autant plus que la décomposition avance. Ainsi, en plus d’une capacité gustative, nous démontrons ici un certain degré de capacité olfactive. Influence of nutritional status on social interactions in solitary spiderlings Pierre Lesne1,2, Marie Trabalon2, Raphaël Jeanson1 1. Centre de Recherches sur la Cognition Animale, UMR CNRS 5169, Université Paul Sabatier, Toulouse 2. Ethologie Animale et Humaine, UMR CNRS 6552, Université Rennes 1, Rennes E-mail : [email protected] In arthropods, nutrition has so far mostly been addressed from the perspective of individual animals but an increasing number of studies focus on the influence of nutritional state on the regulation of social interactions. The influence of variations in nutritional supply on social cohesion is particularly crucial in species showing transient gregariousness, such as spiders. While a solitary lifestyle characterizes the vast majority of species at adulthood, all spider species undergo a transient gregarious phase during the early stages of development. Our project aimed at examining the link between food supply and nutritional status on the nature of social interactions in gregarious spiderlings of the solitary spider Agelena labyrinthica. In our experiments, spiderlings were reared under diets differing in prey quantities. At three different development stages (i.e. instars), pairs of spiderlings were introduced into a circular arena to quantify their interactions. After the completion of behavioural assays, spiderlings were sacrificed to dose lipid stores and characterise their cuticular profiles. Our results suggest a decoupling between the nutritional state and the maintenance of tolerant social behaviours. Communication vocale sous influence des liens sociaux chez les bonobos Florence Levréro1 et Alban Lemasson2 1. Equipe Neuro-Ethologie Sensorielle, CNPS, UMR 8195- CNRS, Université de Saint-Etienne [email protected] 2. EthoS, UMR 6552 - CNRS, Université de Rennes 1, [email protected] Les productions vocales des primates non humains sont encore décrites comme innées et peu flexibles, pourtant, de plus en plus d’études montrent qu’ils sont capables d’apprentissage et d’ajustement vocal. Etonnamment, peu d’études ont traité la question de la plasticité vocale chez les grands singes, nos plus proches parents et à l’organisation sociale complexe. Outre la plasticité vocale, des ‘conversations’ simples ont été décrites chez quatre espèces de primates. Elles échangent des vocalisations en respectant des règles d’organisation temporelle et sociale comparables à celles des conversations humaines, comme le fait d’éviter de se couper la parole ou de respecter des tours de paroles entre interlocuteurs. Chez les chimpanzés (grands singes), deux études mentionnent plutôt l’existence de chorus et des manifestations vocales désorganisées. Nous proposons ici d’étudier l’organisation des interactions vocales chez une autre espèce de grand singe, le bonobo (Pan paniscus). Les bonobos vivent dans un système social de type fission-fusion où chaque membre de la communauté occupe une position sociale unique et développe des relations d'affinités avec certains membres du groupe indépendamment des relations d'apparentées. Au contraire, chez les chimpanzés la majorité des affinités sociales sont dictées par les apparentements. Notre étude montre qu’il existe un partage vocal important entre individus qui présentent une forte affinité sociale (définie par leur proximité spatiale). En revanche les relations d’apparentement, la différence d’âges et le sexe des individus ne semblent pas influencer le degré de partage vocal. Enfin, au sein des échanges vocaux, il y a convergence acoustique dans le domaine temporel et fréquentiel. Ainsi les cris émis en réponse tendent à ressembler au cri entendu précédemment. Cette étude montre pour la première fois, à l’instar des autres primates, des comportements vocaux qui répondent à des règles sociales de conversation et une capacité d’ajustement vocal immédiat chez une espèce de grand singe. The flight(s) of the bumblebee Mathieu Lihoreau Centre de Recherches sur la Cognition Animale (UMR 5169 CNRS-UPS) E-mail : [email protected] Pollinators exploit complex foraging environments made of patchily distributed resources that replenish over time. Bees, butterflies, hummingbirds and bats, often visit flower patches in stable sequences (traplines) for several days or weeks. Finding an efficient route between multiple locations is an optimization task analogous to the well-known Travelling Salesman Problem in graph theory and for which there is no simple mathematical solution. Here, I will discuss how small-brained insects may solve these problems using simple behavioural rules, based on observations of bumblebees (Bombus terrestris) exploiting arrays of automated artificial flowers and computer simulations of learning algorithms. First, I will describe how single foragers attempt to develop routes minimizing travel distances and maximising nectar intake rate in laboratory and field conditions. Next, I will show how the presence of competitors greatly affects these routing decisions, leading to complex spatio temporal interactions among foragers. I will discuss future directions to further dissect the cognitive processes underpinning the foraging strategies of pollinators and their impact on higher-level ecological phenomena, such as pollination and plant population genetics. The scent of mixtures: rules of odour processing in ants Margot Perez1, Martin Giurfa1 and Patrizia d’Ettorre2 1. Research Center on Animal Cognition, CNRS UMR 5169, University of Toulouse, UPS, 118 route de Narbonne, ,31062 Toulouse Cedex 9, France 2. Laboratory of Experimental and Comparative Ethology, University Paris 13, Sorbonne Paris Cité, France Natural odours are complex blends of numerous components. Understanding how animals perceive odour mixtures is central to multiple disciplines. Here we focused on carpenter ants, Camponotus aethiops, which rely on odours in various behavioural contexts. We studied overshadowing, a phenomenon that occurs when animals having learnt a binary mixture, respond less to one component than to the other, and less than when this component was learnt alone. Ants were trained individually with alcohols and aldehydes varying in carbon-chain length, either as single odours or binary mixtures. They were then tested with the mixture and the components. Overshadowing resulted from the interaction between chain length and functional group: alcohols overshadowed aldehydes, and longer chain lengths overshadowed shorter ones; yet, combinations of these factors could cancel each other and suppress overshadowing. Our results reveal the rules of olfactory mixture processing in ants and set the basis for predictive analyses of odour perception in insects. Resocialisation d’un étalon au sein d’un groupe de juments : reconstitution de la structure naturelle du cheval O. Petit1,2,3 et L. Briard1,2,3 1 Centre National de la Recherche Scientifique, Département Ecologie, Physiologie et Ethologie, Strasbourg, France 2 Université de Strasbourg, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg, France 3 Unité d’Ecologie Sociale, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique E-mail : [email protected] Le cheval est un équidé social qui forme des groupes stables permettant aux individus de développer des liens sociaux forts. Pourtant, la grande majorité des éleveurs et des cavaliers privilégie encore un hébergement individuel où les chevaux sont confinés et privés de tout contact social. Les étalons sont généralement ceux qui sont le plus isolés car leur statut de reproducteur est souvent associé à de l’agressivité et à un risque important de blessure. Or le risque d’agression peut être minimisé si l’étalon n’est jamais désocialisé et/ou si l’introduction de l’étalon se fait de façon progressive et méthodique. Nous avons étudié l’intégration sociale d’un étalon de 15 ans au sein d’un groupe de 7 juments. Une période d’observation avant l’introduction de l’étalon nous a permis de déterminer un certain nombre de différences interindividuelles pour déterminer l’ordre approprié de mises en contact successives. Nous avons pu mettre en évidence que le tempérament des membres du groupe initial ainsi que celui de l’individu à introduire, jouent un rôle particulièrement important dans le processus de resocialisation. Ces travaux permettent d’apporter de nouvelles perspectives quant à la méthodologie à adopter pour la resocialisation et plus généralement le regroupement d’animaux qu’ils soient domestiques ou sauvages en captivité. How can we assess positive emotional states in living animals? Nadine Reefmann Email: [email protected] Good welfare of an animal is influenced by its short- and longterm emotional reactions. Researchers can nowadays assess these with different methods simultaneously and continuously including behavioural, physiological and neuronal measures. In our trans-disciplinary team, we used e.g. sheep as model species and exposed them to positive emotional situations such as voluntary grooming or feeding favorite food items. Our results show that the number of earposture changes and the proportion of passive ears was higher in positive situations. Also, heart rate was lower and heart rate variability higher and sheep in positive situations had a lower breathing frequency. In addition to all these measures, we used a brand new and wireless technique, called functional near-infrared spectroscopy, to measure the animals’ brain activity during the same situations. Animals in a positive situation showed a distinct brain response compared to a neutral and not negative situation. With our work, we developed a set of leastinvasive measures to assess individual emotional reactions in conscious and unrestrained animals. Our results showed that the observation of ear postures, heart rate, breathing frequency and observations of the eyes were useful to identify situations that were positive to the individual. We can thus show the capability of sentience of sheep and apply the same methods in other large animal species. It will also be possible to use the same set of measures for very young animals under common husbandry procedures and current housing systems to first assess and then maintain and improve their welfare. Caractérisation de l’attention chez le cheval domestique (Equus caballus) Céline Rochais, Séverine Henry, Mathilde Houdebine, Mélissa Sébilleau, Hugo Cousillas et Martine Hausberger EthoS, UMR 6552 CNRS, Université de Rennes 1 E-mail : [email protected] L’attention peut être définie comme la capacité à se focaliser sur un stimulus donné tout en filtrant les stimulations non pertinentes de l’environnement. Chez l’homme comme chez l’animal, l’attention se traduit par des variations comportementales et posturales (e.g. orientation des organes sensoriels vers le stimulus) mais aussi physiologiques (e.g. variations du rythme cardiaque). Notre étude vise à caractériser l’attention visuelle chez le cheval domestique et identifier les facteurs de variation de cette attention. Elle s’appuie sur des observations, des tests expérimentaux et des mesures physiologiques effectués sur des chevaux adultes de différentes populations. Des mesures temporelles (i.e. latence et durée d’orientation des organes sensoriels vers le stimulus) et la structure de l’attention (i.e. nombre de séquences d’attention, la fréquence et la durée moyenne de ces séquences) ont été relevées. Les résultats montrent des différences individuelles stables au cours du temps, mais aussi des différences entre populations qui reflètent l’importance de facteurs extrinsèques comme le mode vie. L’intérêt du test d’attention visuelle développé pour identifier des profils d’attention et évaluer l’impact de facteurs intrinsèques (e.g. âge, sexe) et extrinsèques (i.e. conditions de vie) sera discuté. Les résultats seront mis en perspective des recherches sur la cognition ainsi que des applications éventuelles pour l’utilisation et la gestion des chevaux. Validation comportementale d'une tâche de suppléance perceptive chez le rat DA/Han Vincent Roy1, Ophélie Menant1, Romain Hacquemand1, Katia Rovira1 et Olivier Gapenne2 1. EA 4700, PSY-NCA, Université de Rouen, France [email protected] 2. CNRS-UMR 7338, BMBI, Université de Technologie de Compiègne, France [email protected] La suppléance perceptive, aussi appelée substitution sensorielle, est le processus par lequel une personne fait l'expérience de son environnement par le biais de sensations qui ne sont pas habituelles. Par exemple, le TVSS (Tactile Vision Sensory System) développé par Paul Bach y Rita dans les années 1960 permet à une personne aveugle de voir son monde environnant en manipulant une caméra qui envoie en retour des informations tactiles via un système informatisé. Notre objectif était de développer une situation de suppléance perceptive chez le rat. Des rats DA/Han (n = 9) ont été suivis par vidéo-tracking dans le noir complet et ont appris à atteindre une récompense en suivant une piste virtuelle qui était indicée par la lecture d'un son continu. Dans un premier temps, les rats ont appris pendant 8 jours (40 essais par jour) à suivre la piste correcte dans un labyrinthe à 3 branches. Ensuite, ils ont appris à chercher la piste virtuelle correcte parmi trois possibles dans une arène semi-circulaire. Lors d'essais de 45 secondes, les rats ont atteint une performance de 92,1 % après 7 jours d'apprentissage. À ce moment, la position de deux des pistes possibles ont été modifiées. Les rats ont atteint de nouveau une performance proche de 90 % de succès en 3 jours. Au 19ème jours de test, le retour sonore indiquant la piste correcte a été coupé pendant l'expérience et la performance des animaux est tombée en dessous de 50 %. Le processus de suppléance perceptive est donc observable chez le rat et notre tâche comportementale pourrait permettre d'étudier ses conditions de mise en place et ses particularités. Les phéromones de piste chez les termites David Sillam-Dussès Université Paris 13/IRD, HDR, Chaire d'excellence Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée, EA 4443 Email : [email protected] Les phéromones, sécrétées par les glandes exocrines, jouent un rôle clé dans toutes les activités sociales des termites. Les phéromones de piste sont utilisées par les ouvriers ou les pseudergates pour marquer leur passage jusqu’à leur nourriture. Les glandes sternales sont les seules glandes impliquées dans la sécrétion d'une phéromone de piste. Cette phéromone est principalement constituée d'un seul composé. De nombreuses espèces de la même famille ou même de différentes familles utilisent souvent le même composé en tant que phéromone de piste. Par conséquent, chez les termites, ces phéromones sont très conservées dans leur évolution chimique. Seulement une dizaine de composés a été identifiée comme un composant majeur ou mineur de la phéromone de piste de plus de soixante espèces. Ces quelques composés phéromonaux identifiés ne reflètent pas la très grande diversité observée dans la nature et l'organisation des glandes impliquées dans leur sécrétion. Même des espèces proches peuvent différer grandement dans le nombre, la forme, la composition cellulaire ou l'organisation cellulaire de ces glandes. Il est vraisemblable que les nouvelles techniques d’analyse utilisées permettront d’identifier dans un avenir proche de nouveaux composés phéromonaux mineurs. Ces avancées pourraient être pertinentes pour utiliser des phéromones synthétiques dans la lutte biologique contre les termites nuisibles. Stabilité et changements dans les dialectes du chant court des cassiques 'cul jaune' (Cacicus cela) et 'cul rouge' (C. haemorrhous) H. Thieltges, S. Du Bosq, V. Biquand, L. Henry et P. Deleporte EthoS, UMR 6552 CNRS - Université Rennes 1 E-mail : [email protected] L’éthologie comparative entre espèces phylogénétiquement proches peut donner des indications sur la genèse de nouvelles structures vocales et des fonctions associées. Le passereau Icteridae colonial Cacicus cela était connu pour présenter un « chant court » de contact social, différent du « chant long » de parade sexuelle. Ce chant court est utilisé dans les interactions sociales entre mâles, et présente des dialectes coloniaux. L’espèce phylogénétiquement proche Cacicus haemorrhous, également coloniale, était réputée ne pas présenter un tel chant court. Nos études de terrain en Guyane française ont confirmé la présence du chant court avec dialectes coloniaux ou locaux chez C. cela, et démontré la présence d’un chant comparable chez C. haemorrhous, avec des dialectes locaux. Les sites des colonies sont stables d’une année à l’autre (occupation régulière du même arbre), et les dialectes évoluent au cours du temps à un même site. Les chants courts semblent moins variables chez C. haemorrhous que chez C. cela, mais la structure globale des chants est semblable chez les deux espèces : la phrase de 4 à 5 notes commence toujours par la répétition d’une même note brève. Chez C. haemorrhous, cette note initiale est identique au cri de contact, lui-même identique chez les deux espèces. Des expériences de diffusion de chants familiers et non familiers sur le terrain montrent que C. cela distingue les chants courts familiers des non familiers (réponse vocale différente). Ce chant, absent dans les genres voisins, est donc apparu chez ces Cacicus. La comparaison des structures suggère une origine de ce « chant de contact social » à partir de la répétition de « cris de contact », suivis de notes plus modulées qui portent la signature dialectale précise. Relations entre tempérament, hiérarchie et centralité chez le cheval domestique M. Valenchon, L. Villot et O. Petit Equipe d’Ethologie Evolutive, Département Ecologie, Physiologie et Ethologie, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, UMR 7178 CNRS-Université de Strasbourg E-mail : [email protected] La vie au sein de groupes sociaux est une réponse adaptative observée chez de nombreuses espèces animales. L’organisation sociale et les phénomènes collectifs sont très étudiés, mais il est pourtant souvent fait abstraction de l’impact de la variabilité interindividuelle. Notre étude visait à caractériser les liens entre des caractéristiques individuelles intrinsèques (tempérament, âge, masse corporelle) et sociales (hiérarchie, centralité) au sein d’un groupe. Nous avons travaillé sur deux groupes de 6 chevaux provenant de l’élevage du Haut Barr (67). Nous avons dans un premier temps réalisé des observations comportementales dans le but de caractériser les indices de hiérarchie et de centralité de chaque animal. Ensuite, nous avons effectué différents tests de tempérament afin d’évaluer la dimension de peur (réactivité à la nouveauté et réactivité à la soudaineté). Le principal résultat de notre étude est que la dimension de peur apparaît être reliée à la hiérarchie, les individus les plus peureux étant les plus dominés, mais pas à la centralité. Cela confirme ainsi l’indépendance de ces deux paramètres sociaux que sont les réseaux des relations de dominance et des degrés de proximité des individus les uns par rapport aux autres. Des relations avec l’âge et la masse corporelle ont également été mises en évidence. Cette étude préliminaire s’inscrit dans un projet plus large visant à déterminer quelles caractéristiques individuelles, aussi bien sociales et tempéramentales, sont impliquées dans des processus sociaux fins, telles que les prises de décisions collectives.