Michelin - Natixis
Transcription
Michelin - Natixis
ETUDE RECHERCHE ACTIONS 28/05/2010 Equipementiers automobiles 103.7 France Acheter Michelin 83.7 63.7 MICP.PA / ML@FP 43.7 23.7 j ui n-07 déc-07 j ui l -08 j anv -09 août -09 f év r -10 A fond la gomme ! Michelin Rel. Eur oSt oxx50 Source : Natixis Securities Cours 27/05/2010 Objectif Potentiel Performance Absolu Secteur EuroStoxx50 1m 1,0% -2,9% -7,7% Extrêmes 12 mois CAC 40 EuroStoxx50 54,14 € 67,00 € 23,8% 12 m 28,3% 12,0% 5,6% 01/01 1,0% 0,7% -11,7% 60,30 € / 37,01 € 3525,3 2619,4 Capitalisation boursière Flottant Capital Research Volume Jour 8,0 Md€ 74,7% 9,9% 45 M€ Analystes Michael Foundoukidis (33 1) 58 55 04 92 [email protected] Georges Dieng (33 1) 58 55 05 34 [email protected] Nous maintenons notre recommandation Acheter sur Michelin (objectif de cours relevé à 67 € vs 64 €) qui combine trois éléments clés : croissance (y compris au S2 10), pricing power et levier opérationnel. Au global, il nous semble que le titre subit aujourd’hui une décote injustifiée par rapport à ses multiples historiques alors même que les perspectives du manufacturier restent enviables (BPA 10e : +87%, 11e : +32%e ; 12e : +30%e). Alors que la hausse des matières constitue indéniablement la mauvaise surprise du début d’année, celle-ci est, en partie, compensée par un rebond des volumes supérieur aux attentes. Michelin ressort comme l’un des principaux bénéficiaires de cette reprise. Il est l’un des seuls acteurs de notre échantillon à s’attendre à une croissance supérieure à 10% cette année. Le segment Véhicules commerciaux a, de loin, le plus chuté en 2009 (-17%), mais, dispose aujourd’hui, selon nous, du plus fort effet de levier. En effet, nous considérons que la division Poids Lourd devrait retrouver dès 2012 les volumes et la rentabilité historiques observés en 2007. Nos prévisions 2010/2012 font état d’une nette progression des résultats de Michelin qui devrait lui permettre d’afficher à l’horizon 2012 une MOP de 10% (vs 5,8% en 2009, TMVA de 30%). Les principaux catalyseurs de ce rebond seront bien évidemment les volumes, notamment dans le poids lourd, mais aussi les mesures mises en place pour améliorer la compétitivité. A plus court terme, la forte hausse des matières premières a fait resurgir certaines craintes. Cependant, Michelin reste structurellement mieux protégé que la majorité des autres acteurs de l’industrie automobile qui n’ont pas une capacité de réaction similaire. La structure oligopolistique du marché pneumatique, combinée au leadership technologique de Michelin, lui offre un pricing power important. Equity Markets Accès Bloomberg www.sec.natixis.com NXSE Ce document est distribué aux Etats-Unis. Merci de lire attentivement l'avertissement en fin de document. De plus, il convient de rappeler qu’historiquement, le cours de Bourse de Michelin n’est que peu corrélé, sur longue durée, aux variations du caoutchouc naturel, d’autant que les fondamentaux du marché de cette matière première ne suggèrent pas une hausse durable par rapport aux cours actuels. Chiffre d'affaires (M€) 14 807 RNpg publié (M€) 106 BPA corrigé (€) 2,63 Var. BPA PE VE/REX P/CF Rdt Net (%) 5,6 (x) - (x) - (x) - (%) - 2010e 17 029 626 4,91 86,6 11,0 9,1 4,3 2,4 2011e 18 082 835 6,47 31,8 8,4 6,8 4,2 2,8 2012e 18 931 1 118 8,43 30,4 6,4 5,2 3,7 3,7 Clôture au 31/12 2009 EQUITY MARKETS BANQUE DE FINANCEMENT et D'INVESTISSEMENT / ÉPARGNE / SERVICES FINANCIERS SPÉCIALISÉS ETUDE Sommaire Résumé – Conclusion 4 1. Une valorisation très attractive 5 DCF : valorisation de 71 €, avec une MOP LT de 10% 5 Multiples historiques : un objectif de cours de 64 € 7 2. Les volumes sont meilleurs qu’attendu 8 Un T1 10 explosif 8 Une croissance record des volumes en 2010 (+10,5%e) 9 Pneus tourisme : rééquilibrage en vue au profit du remplacement Pneus de spécialité : le secteur minier devrait continuer de soutenir les résultats 10 11 3. Le redressement du poids lourd est sous-estimé 12 2009 : le bas de cycle 12 Plusieurs signaux positifs aujourd’hui 13 Les résultats en forte progression dès cette année 15 4. Matières : l’incendie est désormais circonscrit 18 Le caoutchouc naturel sur des montagnes russes 18 Peu de corrélation entre les matières et le cours de Bourse Un impact désormais connu et assis sur des hypothèses crédibles L’industrie pneumatique dispose, elle, de solutions 20 20 22 5. 2010/2012 : net rebond des résultats à l’horizon 25 Avant tout une histoire de volumes 25 L’attrition naturelle : une économie nette de 350 M€e entre 2008 et 2012 Forte croissance des BPA d’ici 2012 27 28 Eléments financiers 29 Michelin I2 ETUDE Profil de la société Evénements récents Leader mondial du secteur, Michelin réalise 98% de ses ventes dans le pneu, dont 46% en Europe, 33% en Am. du Nord et 21% dans les zones émergentes. Malgré la disparition prématurée d’Edouard Michelin en mai 2006, la stratégie historique de Michelin est maintenue sous la houlette de M. Rollier, désormais associé à JD Senard et D. Miraton, gérants non commandités depuis le 11 mai 2007. L’innovation en reste le fer de lance, ce qui vaut à Michelin d’être leader sur les créneaux à fort contenu technologique. Ce positionnement, combiné à une forte présence sur les marchés du remplacement et à un dispositif industriel intégré, se traduit par un niveau de marge opérationnelle élevé (8% à 10%) en période de croissance par rapport au reste de l’industrie automobile. Michelin a publié un CA T1 10 en forte croissance (+12%) et en ligne avec les attentes du consensus, tiré par les volumes (+15%) mais pénalisé par un impact prix/mix négatif (-2,1%), essentiellement lié au fort rebond de la première monte. Suite à cette publication, Michelin a indiqué s’attendre à une croissance des volumes d’environ 10% en 2010, constatant des signes d’amélioration dans la majorité des segments et régions. Face à cela, nous avons relevé nos estimations de croissance et intégré un impact matières plus négatif que précédemment (750 M€e), en ligne avec la nouvelle hypothèse du groupe (700 à 750 M€). Chiffre d'affaires 2010 Résultat d'exploitation corrigé 2010 Pneus de spécialité Pneus de spécialité 13% Pneus Tourisme 55% 19% Pneus Poids Pneus Poids Lourds 32% Lourds Pneus 14% Tourisme 67% Opportunités / Forces Risques / Faiblesses • Michelin est la marque Premium la plus connue au • La sensibilité des résultats aux grandes variables monde grâce au contenu technologique de ses produits, à sa culture d’innovation et à ses fortes positions mondiales. • Les marchés du pneu recèlent un potentiel de revalorisation : prédominance des marchés du remplacement (3/4 des volumes), concentration de 60% du marché sur 3 leaders, succès des produits à forte valeur ajoutée (SUV, Performance…). Le pricing power des leaders est traditionnellement élevé. • La détermination du management à baisser les coûts et le plan de départs massifs en retraite crédibilisent la hausse de la performance opérationnelle. économiques mondiales : croissance du PIB américain et européen et de l’investissement, parité €/$, taux d’intérêt, prix du baril. • Le risque d'une reprise beaucoup plus lente qu'attendue en Europe et en Amérique du Nord • La menace long terme d’un retour de la pression sur les prix sur les segments milieu de gamme et l’offensive de Bridgestone en Europe. Répartition de l'actionnariat Agenda Capital Research Alliance Bernstein Morgan Stanley Personnel Flottant Actions 9,9% 9,5% 4,2% 1,7% 74,7% Votes 7,8% 7,4% 0,0% 2,3% 82,5% 28/07/2010 26/10/2010 Résultats S1 10 CA T3 10 Michelin I3 ETUDE Résumé – Conclusion Alors que la hausse des matières constitue indéniablement la mauvaise surprise du début d’année pour les manufacturiers, celle-ci est, en partie, compensée par un rebond des volumes nettement supérieur aux attentes, et ce dans toutes les régions du monde, autant en pneus tourisme qu’en pneus poids lourds. Michelin, du fait de sa présence globale, tant sur le plan géographique qu’en termes de produits, ressort donc comme l’un des principaux bénéficiaires de cette reprise. Le manufacturier s’est même autorisé une guidance (croissance des volumes de l’ordre de 10%), ce qui n’est pourtant pas dans ses habitudes et renforce notre confiance dans le redressement des volumes dès cette année (+10,5%e). Le segment Véhicules commerciaux a beaucoup souffert de la baisse des ventes de poids lourds et, d’une manière plus générale, du ralentissement économique mondial qui a entraîné un fort effet de déstockage, tant chez les distributeurs que dans les flottes. Ce segment a, de loin, le plus chuté en 2009 (-17%), mais, compte tenu de la cyclicité du marché, il dispose aujourd’hui, selon nous, du plus fort effet de levier. Aussi, nous considérons que la division Poids Lourd devrait retrouver dès 2012 les volumes et la rentabilité historiques observés en 2007. La forte appréciation des matières premières, et notamment du caoutchouc naturel, a récemment fait ressortir certaines craintes sur Michelin. Notre indice Matières Premières suggère une hausse des coûts matières de 20% en 2010 que Michelin ne pourra pas entièrement compenser, compte tenu de la brutalité de l’envolée du caoutchouc naturel. Ainsi, nous attendons un impact matières négatif de 750 M€ cette année, dans la fourchette haute du nouveau scénario communiqué par Michelin lors de la publication de son CA trimestriel. Cet impact n’est évidemment pas neutre pour le groupe mais, alors que la croissance dans les émergents reste vigoureuse et que le rebond des pays matures approche, il nous semble que la sanction boursière infligée récemment aux pneumaticiens est exagérée. En effet, ces derniers restent, à notre sens, structurellement mieux protégés que la majorité des autres acteurs de l’industrie automobile qui devront subir dans les prochains mois une hausse généralisée des matières premières (notamment l’acier pour les constructeurs) et n’ont pas une capacité de réaction similaire. Enfin, l’analyse historique du cours de Bourse de Michelin montre qu’il n’existe pas réellement de corrélation durable entre la performance boursière du titre et les variations du cours du caoutchouc naturel, suggérant donc que la récente sous-performance du titre devrait se corriger prochainement. Les risques sont, selon nous, aujourd’hui bien intégrés par le marché et ne devraient, donc, pas conduire à des révisions en baisse des estimations du consensus. Pourtant, Michelin se paye sur la base de multiples boursiers inférieurs de 20% à ses moyennes historiques alors même que le groupe dispose d’importants atouts : son leadership mondial, sa taille et sa diversité produits et géographique, qui le placent en position très favorable. Nous justifions pleinement notre recommandation Acheter (objectif de cours relevé à 67 € contre 64 € précédemment; potentiel de hausse de 24%) par 3 éléments clés, que Michelin combine dans le secteur automobile en 2010 : une croissance soutenue (y compris au S2 10), un levier opérationnel significatif (croissance des volumes de 10%, résultat opérationnel en hausse de 38%) et un fort pricing power. Michelin I4 ETUDE 1. Une valorisation très attractive Notre objectif de cours de 67 € correspond à la moyenne entre un DCF intégrant les nouveaux taux de marché et des multiples 2010/11e (VE/CA et VE/EBITDA) en ligne avec la moyenne historique de Michelin (actualisés de 10% annuellement). DCF : valorisation de 71 €, avec une MOP LT de 10% Alors que nous considérions l’utilisation de la méthode des DCF comme difficile dans le secteur automobile en raison de la grande volatilité des cash-flows au travers des cycles, l’année 2009 nous a montré que les sociétés, Michelin en tête, étaient capables de s’adapter à un environnement historiquement difficile (volumes en baisse de 15%) et générer un FCF significatif alors même que cet élément a toujours été le point faible structurel de Michelin. Plusieurs leviers ont été utilisés pour arriver à une telle flexibilité, inconnue jusqu’alors, notamment la gestion très stricte du BFR et la baisse drastique des investissements (Capex réduits de 45%). Point faible historique de Michelin, le FCF est aujourd’hui revenu au centre des priorités du groupe et est inscrit dans la guidance 2010. Afin de parvenir à générer un FCF positif, le groupe va devoir poursuivre son processus de réduction des coûts fixes et d’optimisation des coûts variables tout en maîtrisant ses investissements qui avaient connu une forte inflation dans les années 2000. En effet, cette course à l’investissement était liée, d’une part, à l’émergence de nouveaux marchés (en Asie notamment) et, dans une certaine mesure, à la nécessaire modernisation des usines de l’Ouest pour les rendre compétitives face à la pression d’acteurs low cost. Il semble aujourd’hui que le groupe soit en mesure de limiter ses investissements dans une fourchette comprise entre 1,1 et 1,3 Md€ d’ici trois ans (vs 1,5 Md€ en 2007) malgré une poursuite des investissements dans les zones de croissance (principalement en Asie). En effet, les efforts liés à la modernisation des capacités de production en Europe ou en Amérique du Nord ont, pour la plupart, été réalisés au cours des dernières années et devraient diminuer. Toutefois, le niveau de Capex devrait rester proche de 6,5% en raison des investissements incompressibles que l’on estime à 4/5% du CA. Parallèlement, la gestion du BFR, jusqu’ici très perfectible, est devenu très stricte en 2009 et a apporté une contribution positive de près de 950 M€. Malgré le fait que Michelin sera pénalisé cette année par la forte remontée des matières (impact sur les stocks d’environ 250 M€), nous nous attendons à une poursuite des efforts (le BFR représentait 30% du CA en 2005 vs 27% l’an dernier) qui entraînera une diminution du poids du BFR au cours des trois prochaines années (24%e du CA en 2012). Outre l’accent mis sur la gestion des stocks, rappelons que le développement des capacités de production en Asie devrait également permettre de réduire ces derniers (baisse des pneus en transit). Concernant les créances clients, le groupe devrait bénéficier de la forte croissance hors Europe, cette dernière étant réputée comme une zone particulièrement difficile en termes de délais de paiement. L’accent mis sur la génération de cash-flow devrait permettre un assainissement rapide de la structure financière du groupe. En effet, le gearing, qui atteignait 90% en 2005 (dette nette de 4,1 Md€), est descendu à 55% en 2009, soit au milieu de la fourchette visée par le groupe sur le long terme (50/60%). Nos estimations suggèrent qu’il devrait tomber à moins de 30% en 2012 (dette nette de 1,8 Md€). Cependant, nous considérons que cette flexibilité nouvelle pourrait être mise à Michelin I5 ETUDE profit pour saisir des opportunités de croissance externe (notamment dans les émergents et plus particulièrement en Chine). Au global, la valorisation par l’actualisation des cash-flows prévisionnels pour la période 2010/2019, ressort à 71 € par action. Nous prenons l’hypothèse d’une MOP normative de 10% avant éléments non récurrents. Ce niveau nous semble relativement raisonnable au regard des comparaisons dans le secteur, mais aussi de l’ambition du groupe exprimée à travers son plan Horizon 2010 (10% de marge opérationnelle ou plus), certes abandonné en raison de la crise mais, dont les objectifs restent atteignables à moyen terme. Ce niveau de 10% pourrait, en effet, être atteint relativement rapidement en fonction de la conjoncture économique (2012 selon nos estimations), grâce au redressement du poids lourd, et, dans une moindre mesure, des pneus de spécialité. Compte tenu d’une situation de dette nette de 3,1 Md€ à fin 2009, le WACC ressort à 8,8%, inférieur au coût des capitaux propres (11%). Le WACC est déterminé en retenant un bêta Bloomberg de 1,20x, un taux sans risque de 2,7% et une prime de risque Natixis Securities de 7,05%. Enfin, nous utilisons un taux de croissance à l’infini de 2%, seuil usuel au sein du secteur automobile. Tableau 1 : Hypothèses de calcul du taux d’actualisation En % Taux sans risque Prime de risque du marché Bêta Coût du capital Coût net de la dette Dettes nettes / (Cap. + dettes nettes) Taux d'actualisation 2,7 7,1 1,2 11,0 3,2 28 8,8 Source : Estimations Natixis Securities Tableau 2 : Tableau de DCF En M€ 2010e 2011e 2012e 2013e 2014e 2015e 2016e 2017e 2018e 2019e CA Variation (%) Résultat opérationnel Marge opérationnelle (en % du CA) Rés. opérationnel après exceptionnels Marge opérationnelle (en % du CA) IS Taux d'IS (%) DAP En % du CA Variation BFR En % du CA Investissements En % du CA Cash-flow Cash-flow actualisé 17 029 18 082 18 931 19 689 20 279 20 482 20 072 20 675 21 088 21 510 15,0 6,2 4,7 4,0 3,0 1,0 -2,0 3,0 2,0 2,0 1 185 1 539 1 895 2 110 2 228 2 248 1 806 2 164 2 309 2 459 7,0 8,5 10,0 10,7 11,0 11,0 9,0 10,5 10,9 11,4 1 060 1 389 1 745 1 910 2 028 2 048 1 606 1 964 2 109 2 259 6,2 7,7 9,2 9,7 10,0 10,0 8,0 9,5 10,0 10,5 -209 -360 -481 -573 -608 -614 -482 -589 -633 -678 19,7 25,9 27,6 30,0 30,0 30,0 30,0 30,0 30,0 30,0 950 850 850 1 083 1 115 1 127 1 104 1 137 1 160 1 183 5,5 5,6 4,7 4,5 5,5 5,5 5,5 5,5 5,5 5,5 -293 -142 -47 151 118 41 -82 120 83 84 -1,7 -0,8 -0,2 0,8 0,6 0,2 -0,4 0,6 0,4 0,4 -1 175 -1 200 -1 250 -1 280 -1 318 -1 331 -1 305 -1 344 -1 371 -1 398 6,9 6,6 6,6 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 333 538 816 1 291 1 335 1 269 841 1 289 1 348 1 450 306 454 633 921 875 765 466 656 630 623 Michelin I6 Source : Estimations Natixis Securities ETUDE Tableau 3 : Synthèse du DCF En M€ Valorisation Somme des cashs-flows actualisés Endettement net au 31/12/2009 Pensions Intérêts minoritaires 15 673 Total Valeur théorique par action (€) 10 245 -3 051 -2 374 -3 71 Source : Estimations Natixis Securities Multiples historiques : un objectif de cours de 64 € Nous utilisons ici les multiples historiques de Michelin (10 ans) appliqués à nos prévisions 2010/11e actualisées. Les valorisations observées font apparaître une décote de près de 20% sur le cours de Bourse que nous trouvons injustifiée compte tenu des perspectives de croissance et de progression de la rentabilité de Michelin d’ici 2012. En effet, la MOP moyenne attendue sur la période ressort à 8,5%, soit un niveau supérieur à la moyenne des années 2000/2009 de 7,6%. Tableau 4 : Valorisation par les multiples historiques (10 ans) En € VE/CA VE/EBITDA Multiple historique (x) Valorisation par titre 0,86 6,3 67 61 Valeur théorique par action 64 Source : Estimations Natixis Securities Michelin I7 ETUDE 2. Les volumes sont meilleurs qu’attendu Alors que la hausse des matières constitue indéniablement la mauvaise surprise du début d’année pour les manufacturiers, celle-ci est, en partie, compensée par un rebond des volumes nettement supérieur aux attentes, et ce dans toutes les régions du monde, autant en pneus tourisme qu’en pneus poids lourds. Michelin, du fait de sa présence globale, à la fois sur le plan géographique qu’en termes de produits, ressort donc comme l’un des principaux bénéficiaires de cette reprise. Le manufacturier s’est même autorisé une guidance (croissance des volumes de l’ordre de 10%), ce qui n’est pourtant pas dans ses habitudes et nous renforce dans notre confiance dans le redressement des volumes dès cette année. Un T1 10 explosif Michelin a publié, le 29 avril dernier, ses ventes au titre du T1 10, qui font ressortir un rebond significatif des volumes (+15%), en ligne avec les données de marché publiées par le groupe à fin mars : − La première monte tourisme reste tirée par les primes à la casse en Europe et s’envole en Amérique du Nord. Cependant, il convient de souligner l’impact négatif de cette forte croissance sur le mix puisque la première monte progresse nettement plus que le remplacement (+49% vs +11% au niveau mondial). − Le remplacement tourisme progresse partout dans le monde (+12% en Europe, +8% en Amérique du Nord et +16% en Amérique du Sud. Au global, le rebond des pays matures est plus important que ce nous anticipions au début de l’année. − Le Poids Lourd première monte retrouve le chemin de la croissance en Europe et en Amérique du Nord alors que les pays émergents poursuivent leur progression à un rythme élevé. L’Europe constitue indéniablement l’un des bonnes surprises de ce début d’année (-1%), car on l’attendait en baisse plus franche (-5%e) avant le rebond attendu sur les prochains trimestres. − Le marché PL remplacement enregistre également des niveaux de croissance record dans plusieurs régions, ce qui était attendu compte tenu de l’important déstockage réalisé en 2009 et de l’attentisme des transporteurs. Une nouvelle fois, la performance de l’Europe (+37%) se révèle bien supérieure à nos attentes. Tableau 5 : Marchés pneumatiques tourisme et poids lourd au T1 10 Pneus Tourisme Europe Amérique du Nord Mercosur Asie Total Marché (%) OE RT OE RT OE RT OE RT OE RT 30 12 72 8 27 16 60 14 49 11 Pneus Poids Lourds Europe Amérique du Nord Mercosur Asie Total Marché (%) OE RT OE RT OE RT OE RT OE RT -1 37 14 18 57 26 24 16 19 19 Sources : Michelin, Pirelli Michelin I8 ETUDE Au global, Michelin a publié un CA en croissance de 12% à 3 941 M€, soutenu par le rebond des volumes, et notamment du poids lourd, et malgré un impact mix négatif d’environ 2% lié à la progression nettement supérieure de la première monte en tourisme par rapport au remplacement et au fait que les hausses de prix annoncées au T1 10 n’entreront en vigueur qu’à partir du T2 10. Une croissance record des volumes en 2010 (+10,5%e) Face à la forte croissance du T1 10 et grâce à la visibilité accrue sur le restant de l’année, Michelin a indiqué, lors de la publication de son CA trimestriel, s’attendre à une hausse de ses volumes de l’ordre record de 10% cette année (10,5%e), au-delà des 9,5% observés en 1994. Précédemment, le pneumaticien n’avait pas indiqué de guidance mais suggérait une croissance de l’ordre de 5/6%, ce qui constituait déjà un niveau historiquement élevé pour Michelin mais est à mettre en parallèle de la chute, tout autant historique, survenue en 2009 (-15%). Graphique 1 : Croissance des volumes annuelle de Michelin depuis 1991 15% 10% 5% 0% -5% -10% -15% 2010e 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 -20% Sources : Michelin, Natixis Securities Cette croissance des volumes est, comme on a pu l’observer au T1 10, tirée par le rebond des pays matures et par la poursuite de la croissance dans les pays émergents, au premier rang desquels la Chine et le Brésil. Rappelons également que, en raison de son exposition aux marchés remplacement (75% de son CA) et de sa diversification géographique (54% du CA hors Europe), Michelin reste aujourd’hui l’acteur de notre échantillon automobile le plus immunisé au contrecoup des primes à la casse et le plus à même de bénéficier de la reprise économique mondiale. En termes de segment, la tendance observée au T1 10 devrait s’accentuer. En effet, nous attendons une forte hausse du segment poids lourd, soutenu par la reprise économique mais aussi et surtout par des effets de base très favorables, alors que le segment tourisme (PLT) devrait souffrir de la fin des primes à la casse en Europe. Tableau 6 : Croissance des marchés pneumatiques et formation de la progression des volumes de Michelin en 2010e En % Marché Michelin Europe OE RT 17 6 3,7 Amérique du Nord OE RT 23 5 2,3 Reste du monde OE RT 17 15 4,5 Total 10,5 Source : Natixis Securities Michelin I9 ETUDE Pneus tourisme : rééquilibrage en vue au profit du remplacement La croissance dans le segment tourisme au T1 10 provient d’abord du rebond de la première monte en Europe et en Amérique du Nord qui bénéficiaient d’effets de base très favorables (-39% en Europe au T1 09) et, dans le cas de l’Europe, du soutien encore important des primes à la casse. Cette progression de la première monte (+49% au niveau mondial) nettement supérieure à celle du marché remplacement (+11%) a eu pour conséquence de dégrader le mix des ventes de Michelin (effet prix/mix négatif de 2%). Tableau 7 : Croissance des marchés pneumatiques tourisme et formation de la progression des volumes de Michelin en 2010e En % Marché Michelin Europe OE RT 4 4 1,6 Amérique du Nord OE RT 27 4 2,8 Reste du monde OE RT 18 15 3,7 Total 8,0 Source : Natixis Securities Cependant, cette dégradation ne devrait pas perdurer sur l’ensemble de l’année pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les hausses de prix vont progressivement produire leurs effets et entraîner un impact prix positif (à partir du T2 10 mais essentiellement au S2 10). Ensuite, la croissance de la première monte devrait ralentir. En effet, la première monte européenne devrait croître de seulement 4% sur l’année (vs +30% au T1 10) et l’américaine de 27% (vs +72% au T1 10) qui bénéficie du rebond de la production automobile (+30%e). Parallèlement, le marché du remplacement devrait profiter d’effets de base favorables, de l’attentisme des consommateurs européens et nord-américains qui ont repoussé le remplacement de leurs pneumatiques en 2009 et de la reprise des distances parcourues (notamment aux Etats-Unis). Enfin, la forte croissance dans les émergents, que nous estimons durable sur l’ensemble de l’année, profite avant tout au remplacement et devrait permettre de tirer le mix vers le haut (la quasi-totalité des ventes de Michelin en Chine est réalisée sur le remplacement par exemple). Graphique 2 : Distances parcourues aux Etats-Unis (en miles/mois) 6% 3 100 5% 2 900 4% 2 700 3% 2 500 2% 2 300 1% 2 100 0% 1 900 -1% 1 700 -2% 1 500 -3% 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 3 300 Source : USDT Michelin I 10 ETUDE En termes de résultats, les principaux leviers restent, d’une part, les volumes et le mix, toujours tiré par la croissance des pneus haute performance et des pneus dits « verts » et, d’autre part, l’ajustement du dispositif industriel (cf. la fermeture du site d’Ota en 2010). De plus, rappelons que cette division est moins sensible que les poids lourds à la hausse des matières premières (la consommation de caoutchouc est moindre). Au global, nous attendons une progression régulière de la MOP (+0,5 pt/an) qui devrait atteindre 9,5%e en 2012. Malgré cette amélioration de la performance opérationnelle (résultat en hausse de 51% entre 2009 et 2012), la contribution de cette division aux résultats du groupe devrait reculer à 53% (vs 77% en 2009), un niveau plus en ligne avec les moyennes historiques du groupe, en raison du rebond plus important des activités B2B, poids lourd en tête. Pneus de spécialité : le secteur minier devrait continuer de soutenir les résultats Les récents commentaires de Caterpillar lors de la publication de ses résultats T1 10 suggèrent que le secteur minier devrait poursuivre sa croissance dans les mois à venir, tirée par une forte demande en minerai et énergie de la part des pays en développement. Or, rappelons que ce segment représente environ 50% de l’activité des pneus de spécialité de Michelin et plus des deux tiers de son résultat opérationnel. Le secteur infrastructures continue également d’enregistrer une forte croissance dans les pays émergents alors que la situation reste difficile dans les économies matures. Toutefois, les plans de relance gouvernementaux commencent à porter leurs fruits et Volvo (VCE) prévoit une croissance comprise entre 0 et 10% sur l’ensemble de l’année en Europe et en Amérique du Nord alors qu’elle devrait se situer à environ 20% dans les économies en développement. Parallèlement, les commentaires d’acteurs tels que CNH dans le domaine agricole suggèrent également une embellie sur ce segment, toutefois essentiellement concentrée sur l’Amérique du Nord. En effet, selon CNH, la hausse des cours des matières a permis au groupe d’enregistrer une croissance plus forte qu’attendu sur ce segment en Amérique du Nord mais l’Europe (Ouest et Est) reste aujourd’hui déprimée et souffre encore de la baisse du pouvoir d’achat des exploitants. Ce segment devrait donc continuer de peser sur les ventes de Michelin dans les trimestres à venir. Enfin, le segment aviation devrait continuer à bénéficier de la radialisation en œuvre actuellement qui permet d’absorber les difficultés conjoncturelles du secteur. Au global, nous avons adopté une approche conservatrice en estimant que le bas de cycle, en termes de résultats, aura lieu cette année (MOP de 10,2%) malgré la forte croissance du secteur minier. En effet, les autres activités, notamment l’agricole (-13% au T1 10), continuent de souffrir alors que le décalage entre les achats de matières et la ré-indexation des contrats (de l’ordre de 4 mois) devrait peser sur les résultats, au moins sur une grande partie de l’année. Au-delà de 2010, l’activité des pneus de spécialité devrait voir ses résultats rebondir significativement pour atteindre une MOP de 16% en 2012, certes encore inférieure au pic de 2008 (17,9%). Michelin I 11 ETUDE 3. Le redressement du poids lourd est sous-estimé Le segment Véhicules commerciaux a beaucoup souffert de la baisse des ventes de poids lourds et, d’une manière plus générale, du ralentissement économique mondial qui a entraîné un fort effet de déstockage, tant chez les distributeurs que dans les flottes. Ainsi, ce segment a, de loin, le plus chuté en 2009 (-17%), mais, compte tenu de la cyclicité du marché, dispose aujourd’hui, selon nous, du plus fort effet de levier. En effet, nous considérons que la division Poids Lourd devrait retrouver dès 2012 les volumes et la rentabilité historiques observés en 2007. Représentant près d’un 1/3 du CA de Michelin, elle verra sa contribution au résultat opérationnel quasiment doubler à 27% contre 14%e en 2010. Aussi, aujourd’hui, les estimations du consensus ressortent 44% en dessous de nos attentes sur le résultat opérationnel à cet horizon. 2009 : le bas de cycle Le marché poids lourd est, par définition, cyclique et dépend donc avant tout avant de la conjoncture économique. Dans le cas de Michelin, la vigueur économique de l’Europe et de l’Amérique du Nord, dont dépendent les transporteurs routiers, reste donc un élément primordial sachant que le marché remplacement représente plus de 80% de la demande mondiale de pneumatiques (70% des ventes de Michelin dans ce segment). Au-delà de la conjoncture défavorable et d’un effet déstockage négatif, il convient de rappeler que, en 2008 et surtout en 2009, les transporteurs ont eu tendance à utiliser les pneus des camions qui ne roulaient pas, d’où un effet de cannibalisation sur le marché remplacement qui s’est effondré de 20% en Europe et de 12% en Amérique du Nord en 2009. Graphique 3 : Marché des pneus poids lourd (en millions d’unités) 20 16 12 8 4 0 Europe RT Europe OE Amérique du Nord RT 2008 Amérique du Nord OE 2009 Source : Michelin Michelin I 12 ETUDE Plusieurs signaux positifs aujourd’hui S’il est encore trop tôt pour parler de reprise dans le secteur, il nous semble que plusieurs indicateurs plaident en faveur d’une amélioration de l’environnement économique, au-delà des bases de comparaison très favorables liées à des marchés poids lourds qui ont perdu plus de 60% de leurs volumes sur une période de 2/3 ans. Graphique 4 : Indice de l’activité de fret en Amérique du Nord 120 115 110 105 100 janv-10 oct-09 juil-09 avr-09 janv-09 oct-08 juil-08 avr-08 janv-08 oct-07 juil-07 avr-07 janv-07 oct-06 juil-06 avr-06 janv-06 95 Source : ATA Graphique 5 : Indice de l’activité de fret en Allemagne 2 700 20% 15% 2 500 10% 2 300 5% 0% 2 100 -5% 1 900 -10% -15% 1 700 -20% 1 500 -25% janv -08 mai-08 sept-08 janv -09 mai-09 sept-09 janv -10 Source : Bundesamt fur Guterverkehr Les dernières statistiques disponibles sur le fret, que ce soit en Europe (indice du fret en Allemagne en hausse de 10% en mars) ou en Amérique du Nord (indice ATA en hausse de 7,7%), plaident pour une reprise, modérée, des échanges commerciaux qui devrait profiter aux pneumaticiens. De plus, ces derniers bénéficieront, au-delà de la reprise économique, de l’impact positif du déstockage en 2009 et de l’effet de cannibalisation évoqués précédemment. Si, d’un point de vue économique, le rebond devrait d’abord toucher l’Amérique du Nord, dès le S2 10, puis se propager à l’Europe, probablement en 2011, le sentiment est aujourd’hui davantage positif en Europe où le réseau reconstitue actuellement ses stocks. Ainsi, nous attendons, en 2010, un rebond plus marqué en Europe qu’en Amérique du Nord, que l’on explique également en raison de bases de comparaisons plus favorables. Michelin I 13 ETUDE Tableau 8 : Croissance des marchés pneumatiques poids lourds et formation de la progression des volumes de Michelin en 2010e En % Europe OE RT Marché 45 10 Michelin Amérique du Nord OE RT 25 6 2,0 Reste du monde OE RT 15 15 5,3 8,9 Total 16,1 Source : Natixis Securities Dans ce contexte, Michelin va évidemment profiter de son exposition mondiale et de son leadership sur ce segment. Les chiffres de marché publiés par Michelin au titre du T1 10 semblent d’ailleurs confirmer cette tendance. En Europe, le segment poids lourd enregistre une progression sensible depuis quelques mois (+38% sur le remplacement au T1 10). Les fortes hausses de ventes de camions neufs dans les années 2005/07 devraient soutenir l’activité de rechapage mais aussi le segment remplacement où Michelin va continuer de bénéficier de la très bonne tenue de sa marque éponyme et de son offre intégrée pneus/services qui attire de plus en plus de transporteurs (Michelin détient près de la moitié du marché européen de la gestion déléguée des pneus). Graphique 6 : Evolution des marchés première monte poids lourd oct-09 déc-09 févr-10 nov-09 janv-10 mars-10 juin-09 août-09 avr-09 déc-08 févr-09 oct-08 août-08 févr-08 févr-10 oct-09 déc-09 août-09 -60% juin-09 -70% avr-09 -40% févr-09 -50% oct-08 -20% déc-08 -30% juin-08 0% août-08 -10% avr-08 20% févr-08 10% juin-08 Europe 40% avr-08 Amérique du Nord 30% Graphique 7 : Evolution des marchés remplacement poids lourd Amérique du Nord Europe 45% 25% 15% 25% 5% 5% -5% -15% -15% sept-09 juil-09 mai-09 mars-09 janv-09 nov-08 sept-08 juil-08 mai-08 mars-08 mars-10 janv-10 nov-09 sept-09 juil-09 mai-09 janv-09 mars-09 nov-08 sept-08 juil-08 mai-08 janv-08 mars-08 janv-08 -35% -25% Source : Michelin Michelin I 14 ETUDE En Amérique du Nord, Michelin fait partie des leaders avec une part de marché d’environ 22% contre 24% pour Goodyear et 25% pour Bridgestone, mais loin devant le quatrième acteur, Continental (7%). Comme on peut l’observer sur le graphique, le marché remplacement (83% de la demande totale) sort de deux années de baisse sensible (-23% au cumul) et devrait donc repartir dès cette année. Nous anticipons, pour notre part, une hausse de 6%. Cette prévision est conforme à celle donnée par Goodyear le mois dernier qui table sur une croissance du marché remplacement comprise entre 3 et 7%. En première monte, la progression devrait être beaucoup plus forte (+25%e) puisque liée au rebond des ventes de poids lourds que nous attendons de l’ordre de 20 à 30% cette année. En effet, au-delà de la reprise économique, l’âge moyen des camions est à un niveau historiquement élevé de 6,3 ans et un rajeunissement du parc est attendu. Graphique 8 : Marché des pneumatiques Véhicules Commerciaux en Amérique du Nord (en millions de tonnes) 2002 : +11% 19 18 17 16 15 14 2001 : -7% 13 12 2008 : -11% 2009 : -13% 11 10 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Source : Goodyear Enfin, la croissance reste vigoureuse au Brésil (+53% en OE, +33% en RT au T1 10), où les mesures fiscales ont été prolongées jusqu’à la fin de l’année, et en Chine (respectivement +18% et +14%) qui continue de profiter du développement vertigineux des infrastructures. Les résultats en forte progression dès cette année Malgré un effet matières qui touchera en premier lieu cette division, du fait de la forte consommation de caoutchouc naturel dans la conception d’un pneu poids lourd, nous nous attendons à une forte progression des résultats de la division dès cette année grâce au rebond des volumes. En effet, les résultats de cette division sont avant tout liés aux volumes et nous estimons qu’ils devraient fortement croître d’ici 2012 (CA en hausse de 34% vs 2009). Ainsi, le rebond du cycle devrait permettre à Michelin de retrouver les niveaux de CA et de rentabilité opérationnelle de 2007 à l’horizon 2012. L’exposition globale de Michelin sera d’ailleurs un atout puisque le pneumaticien bénéficiera de la reprise de l’Amérique du Nord (25%e des ventes de la division) et de l’Europe (40%e) alors que les émergents, et notamment l’Amérique du Sud et la Chine, devraient rester très bien orientés (35%e). De plus, rappelons que Michelin vise une augmentation de 40% de ses capacités poids lourds dans les émergents d’ici 2012 (Chine et Inde essentiellement) qui devraient lui permettre de capter la croissance de ces pays tout en améliorant son efficacité industrielle en réduisant les exportations en provenance d’Europe. Michelin I 15 ETUDE Graphique 9 : CA (échelle de gauche) et EBIT (échelle de droite) de la Division PL depuis 2000 (en M€) 7 000 600 500 400 300 200 100 0 -100 -200 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010e 2011e 2012e CA EBIT Sources : Michelin, Natixis Securities Dans le détail, le résultat de la division devrait atteindre 163 M€ cette année contre une perte de 69 M€ en 2009. Au-delà du rebond des taux d’utilisation de capacité dans les sites PL de Michelin en Amérique du Nord et en Europe, les hausses de prix devraient avoir un impact positif sur le CA et sur le résultat. Enfin, la récente appréciation du dollar, si elle était amenée à perdurer, pourrait également avoir un impact positif en fin d’année. A horizon 2012, le résultat opérationnel quasiment devrait tripler malgré la hausse des matières sous l’effet du rebond des volumes (CA en hausse de 34% sur la période). Tableau 9 : Nos estimations vs le consensus 2009 En M€ CA Natixis Sec. 4 496 Variation (%) Résultat opérationnel -69 Variation (%) Marge opérationnelle (%) 2010e -1,5 2011e Cons. Ecart (%) 5,1 Natixis Sec. 5 789 2012e Cons. Ecart (%) 5 521 4,9 Natixis Sec. 5 436 5 170 20,9 15,0 163 155 ns ns 95,3 60,7 3,0 3,0 5,5 8,5 6,5 5,2 318 6 021 Cons. Ecart (%) 5 700 5,6 355 44,2 4,0 276 15,4 512 Sources : Natixis Securities, consensus Michelin 19 mai 2010 Au global, nos prévisions de résultats se situent bien au-delà du consensus (44% au-dessus) à l’horizon 2012, alors que pourtant, notre estimation de CA est moins éloignée du consensus (écart de 6%). Nous tablons prudemment sur une légère amélioration de la MOP par rapport à 2007 (+ 90 pb) dans des conditions d’activités légèrement plus favorables. Le principal levier que nous identifions reste bien évidemment la hausse des volumes. En effet, dans le segment poids lourds, et davantage que dans le tourisme par exemple, ce levier est prépondérant dans la détermination de la performance opérationnelle dans la mesure où le taux d’utilisation des capacités dépasse largement les 100% lorsque l’on se situe en haut de cycle (cf. 2007) contre une moyenne de 75% aujourd’hui. Michelin I 16 ETUDE Sur le plan des coûts, rappelons que le groupe avait déjà réalisé un gros travail sur la période 1995/2000 pour quasiment doubler la taille moyenne de ses usines de 500 000 à 900 000 unités par an. En 2000, le groupe s’était fixé l’objectif d’augmenter encore de 40% ce chiffre à 1,3 million à horizon 2005, ce qui a été atteint et même dépassé en 2006 avec la fermeture de Poitiers. Aujourd’hui, il semble que le groupe soit en passe d’atteindre l’optimum de 2 millions de pneus, notamment grâce à la réorganisation industrielle en Amérique du Nord (4 sites aujourd’hui contre 6 il y a 3 ans), à la poursuite de la spécialisation des sites de production (Joué-lès-Tours en Europe notamment) et l’expansion en Asie (notamment en Inde et en Chine). Nous ne croyons pas à de nouvelles fermetures d’usines en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord à court/moyen terme car Michelin aura besoin de l’ensemble de ses capacités pour faire face à la croissance de la demande que nous attendions d’ici 2012. Enfin, si les matières sont un enjeu important sur ce segment en 2010, voire au S1 11, il nous semble que Michelin aura effectué les ajustements nécessaires en termes de prix à l’horizon 2012. De fait, nous anticipons que les hausses de prix passées actuellement devraient compenser l’impact négatif des matières mais nous n’avons pas intégré un impact net positif. Michelin I 17 ETUDE 4. Matières : circonscrit l’incendie est désormais La forte hausse des matières premières, et notamment du caoutchouc naturel, a récemment fait ressortir certaines craintes sur Michelin. Notre indice Matières Premières suggère une hausse des coûts matières de 20% sur l’ensemble de l’année 2010 que Michelin ne pourra pas entièrement compenser, compte tenu de la brutalité de l’envolée du caoutchouc naturel. Ainsi, nous attendons un impact matières négatif de 750 M€ cette année, dans la fourchette haute du nouveau scénario donné par Michelin lors de la publication de son CA trimestriel. Cet impact n’est évidemment pas neutre pour le groupe mais, alors que la croissance dans les émergents reste vigoureuse et que le rebond des pays matures approche, il nous semble que la sanction infligée récemment aux pneumaticiens est exagérée. En effet, ces derniers restent cependant, à notre sens, structurellement mieux protégés que la majorité des autres acteurs de l’industrie automobile qui devront subir dans les prochains mois une hausse généralisée des matières premières (notamment l’acier pour les constructeurs) et n’ont pas une capacité de réaction similaire. Enfin, l’analyse historique du cours de Bourse de Michelin montre qu’il n’existe pas réellement de corrélation durable entre la performance boursière du titre et les variations des matières premières, suggérant donc que la récente sous-performance du titre devrait se corriger prochainement. Le caoutchouc naturel sur des montagnes russes L’évolution des cours du caoutchouc naturel depuis plusieurs années montre une impressionnante volatilité. En effet, après la forte hausse survenue en 2007/08, les cours ont été divisés par deux pendant la crise économique, avant de commencer leur remontée dès le début de l’année 2009 pour être aujourd’hui propulsé à des niveaux records (proches de 4 $/kg pour le RSS3, 3,5 $/kg pour le TSR20), allant même jusqu’à dépasser les cours atteints en 1952 lors de la guerre de Corée. Graphique 10 : Evolution du cours du caoutchouc naturel (RSS3 et TSR20) (en €/tonne) 450 350 250 150 50 2002 2003 2004 2005 2006 Caoutchouc naturel R S S3 2007 2008 2009 2010 Caoutchouc naturel TS R20 Sources : Datastream, Natixis Securities La hausse enregistrée en 2009 (+85%) reste surprenante et semble avant tout liée à la spéculation dans la mesure où les pneumaticiens représentent aujourd’hui 70% de la demande physique de caoutchouc naturel et que le secteur a été touché par une baisse des volumes sans précédent l’an dernier. En effet, la production mondiale d’automobiles a reculé de 12% l’an dernier et celle des poids lourds de 28% pendant que les marchés remplacement ont enregistré des reculs historiques Michelin I 18 ETUDE (-5% en Europe par exemple). Parallèlement, les prévisions d’offre et demande de caoutchouc naturel en 2010 ne suggèrent pas de tensions (production supérieure de 10% à la demande) qui pourraient justifier une telle hausse. Cependant, plusieurs éléments permettent, à défaut de justifier, d’expliquer tout où partie de la hausse : − La croissance chinoise est l’une des principales explications. En effet, la consommation chinoise de caoutchouc, tirée par l’envolée des ventes de véhicules neufs, ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années et représente désormais plus d’un quart de la consommation mondiale contre moins de 20% en 2005 et 12% en 1995. Sur les deux premiers mois de l’année, la croissance de la demande chinoise a, ainsi, atteint 63%. De plus, outre la croissance physique de la demande, elle entraîne également, à l’image d’autres matières premières, la spéculation. A ce sujet, le Tokyo Commodity Exchange a d’ailleurs lancé une enquête le 22 avril dernier pour manipulation de cours. − Le marché est très peu liquide et reste donc très volatil. De plus, cette absence de liquidité empêche les pneumaticiens de recourir à des systèmes de couverture qui ne sont, aujourd’hui, pas efficients. − Le climat a été particulièrement rude (plus importante sécheresse des dix dernières années) et a causé une baisse des rendements de l’ordre de 3 à 4% dans certains pays producteurs comme la Malaisie ou la Thaïlande. − La saisonnalité : la période hivernale (février-avril) entraîne une baisse des récoltes qui pèse traditionnellement sur les cours de manière temporaire. − L’instabilité politique en Thaïlande, premier producteur mondial, explique également en partie la nervosité récente autour de cette matière première. Malgré ces éléments, les fondamentaux du caoutchouc naturel semblent solides comme en témoignent les prévisions de l’IRSG (International Rubber Study Group), à court et moyen terme. En effet, selon cet organisme, la consommation de caoutchouc naturel devrait croître de 9% en 2010 à 9,64 millions de tonnes alors que la production progressera, elle, de 10% à 10,6 millions de tonnes, ce qui suggère donc qu’il n’existe pas de tensions entre l’offre et la demande et donc qu’il n’y a pas de raison fondamentale à ce que les cours du caoutchouc poursuivent leur envolée. A plus long terme, rappelons que d’importantes plantations d’hévéas ont émergé dans les années 2005-2008 et devraient devenir productives dans les 2 à 4 prochaines années. En effet, l’une des contraintes de l’hévéaculture réside dans la durée de la période non productive des hévéas qui est de 7 ans en moyenne. Lors de la période de hausse des cours entre 2005 et 2008, beaucoup de plantations nouvelles sont apparues et devraient conduire à une forte hausse de l’offre, estimée à près de 50% par l’IRSG. Cette progression devrait permettre d’absorber la croissance de la demande chinoise attendue dans les prochaines années. De plus, les cours élevés actuels devraient entraîner de nouvelles plantations d’hévéas, à l’image de la période 2005/2008 évoquée précédemment. Michelin I 19 ETUDE Peu de corrélation entre les matières et le cours de Bourse Si les craintes sur les matières premières refont régulièrement surface concernant Michelin, l’analyse historique du cours de Bourse du pneumaticien montre qu’il n’existe pas réellement de corrélation durable entre la performance boursière du titre et les variations de cours des matières premières, et notamment du caoutchouc naturel. L’analyse plus fine montre que, certes, la hausse du caoutchouc peut peser sur le cours de Bourse mais uniquement sur de très courtes périodes. Graphique 11 : Cours du caoutchouc naturel et de Michelin (base 100 : juillet 2002) 300 250 200 150 100 50 2002 2003 2004 2005 2006 Caoutchouc naturel (RS S3) 2007 2008 2009 2010 Michelin Sources : Datastream, Natixis Securities Dès lors, la récente sous-performance du titre ne nous semble pas amenée à perdurer, surtout si le groupe fait la preuve de sa capacité à poursuivre sa politique de traduire la hausse du coût des matières dans ses prix de vente. De plus, les perspectives d’amélioration opérationnelles restent très encourageantes (résultat opérationnel avant exceptionnels en hausse de 37%e en 2010), ce qui n’était pas le cas lors des précédentes vagues de hausse en 2005 et 2008. Un impact désormais connu et assis sur des hypothèses crédibles Tout d’abord, il convient de rappeler trois éléments importants dans l’appréciation du risque matières chez les pneumaticiens et chez Michelin en particulier : − Les matières premières ont représenté 23% du CA de Michelin en 2009, soit 3 400 M€, dont plus de 50% vient du caoutchouc (naturel et synthétique). Elles représentent près de la moitié des achats du groupe et constituent le deuxième poste de frais opérationnels après ceux de personnel (31%). Rappelons, à ce titre, que les plantations que possède Michelin à travers SIPH, couvrent moins de 10% des besoins du groupe. Michelin I 20 ETUDE Graphique 12 : Décomposition des achats de matières premières Tex tile Câbles 7% 10% Caoutchouc naturel 28% Produits chimiques 13% Caoutchouc Charges sy nthétique renforçantes 26% 16% Sources : Michelin, Natixis Securities − Compte tenu de la structure d’approvisionnement de Michelin et de la comptabilisation des matières premières en prix moyen pondéré, elles ne sont intégrées dans le coût de revient des ventes qu’environ 6 mois après leur achat (4 mois pour le caoutchouc synthétique et 6 mois pour le caoutchouc naturel), ce qui entraîne donc un délai identique entre les prix spot actuels et leur impact sur les résultats du groupe. − Ce n’est pas la hausse en tant que telle qui pénalise Michelin (et les autres pneumaticiens) mais la brutalité de celle-ci. En effet, ce dernier, au même titre que ses concurrents, n’a alors pas le temps d’ajuster ses prix et doit donc subir l’impact négatif pendant un laps de temps, entraînant, temporairement, une érosion de la marge opérationnelle. Ainsi, sur la période 2003/2009, Michelin a enregistré un impact matières négatif cumulé de 2,5 Md€, mais celui-ci a été, au final, compensé plus qu’intégralement par l’amélioration du prix-mix qui a eu un impact positif de 4,2 Md€ sur la période. Au global, les impacts peuvent être négatifs sur le court terme (comme ce sera le cas en 2010) mais ne deviennent pas structurels. Graphique 13 : Coûts matières et prix mix (en M€) 1000 500 0 -500 2003 2004 2005 2006 Matières Premières 2007 2008 2009 2010e Prix Mix Sources : Michelin, Natixis Securities Sur la base des cours d’aujourd’hui et selon nos estimations, le budget matières de Michelin devrait augmenter de 20%e en 2010 (à volumes constants), ce qui nécessiterait une hausse des prix de l’ordre 6%. Michelin a déjà annoncé plusieurs augmentations de tarifs depuis le début de l’année sur Michelin I 21 ETUDE l’ensemble de ses produits (poids lourds en tête car ce sont les premiers concernés par la hausse du caoutchouc naturel) et a prévenu qu’il devrait en annoncer de nouvelles dans les mois à venir. En effet, les hausses annoncées jusqu’ici sont de l’ordre de 4% à 6% mais il est usuel de dire que seuls 50% des hausses annoncées restent dans les prix finaux, ce qui signifie que Michelin a déjà fait aujourd’hui la moitié du chemin. Graphique 14 : Indice Matières Premières Pneumaticiens Natixis Securities 300 250 200 150 100 Natix is Ty re Raw Mat Index +6m juil.-10 févr.-10 sept.-09 avr.-09 nov.-08 juin-08 janv.-08 août-07 mars-07 oct.-06 mai-06 déc.-05 juil.-05 févr.-05 sept.-04 avr.-04 nov.-03 juin-03 janv.-03 août-02 50 Natix is Ty re Raw Mat Index Source : Natixis Securities Michelin avait indiqué, lors de la publication de ses résultats annuels (12/02/10), qu’une variation du caoutchouc naturel de 0,1 $ génère un impact de 70 à 80 M$ sur ses coûts d’achat alors qu’une variation du pétrole de 1 $ entraîne un impact sur les coûts d’achat entre 15 et 20 M$. Cependant, il est devenu évident au cours des dernières semaines que son scénario d’alors (impact matières négatif d’environ 320 M€), assis sur des cours largement inférieurs aux prix spot actuels, était dépassé. Michelin a levé les incertitudes lors de la publication de son CA trimestriel, le 29 avril dernier, en indiquant que, compte tenu de l’évolution récente des matières premières, il s’attendait désormais à un impact négatif compris entre 700 et 750 M€. Ce scénario repose sur un cours du caoutchouc naturel de 3,42 $/kg (supérieur au cours spot actuel du TSR20 qui représente environ 70% des besoins du groupe), un cours du baril de 82 $ et une parité euro/dollar de 1,36. Nous avons, pour notre part, retenu une approche conservatrice et intégré, à notre modèle, une charge matières de 750 M€, soit le haut de la fourchette donnée par Michelin, en retenant des hypothèses similaires à l’exception de la parité euro/dollar (1,25). Enfin, il convient de préciser que l’impact sera presque intégralement subi au S2 10 en raison du décalage évoqué précédemment. L’industrie pneumatique dispose, elle, de solutions Si les pneumaticiens ont récemment attiré les feux de la rampe sur la thématique des matières premières, ils restent cependant, à notre sens, structurellement mieux protégés que la majorité des autres acteurs de l’industrie automobile. En effet, à l’inverse des constructeurs automobiles qui vont subir un renchérissement de leurs coûts ou des équipementiers première monte, les manufacturiers disposent : − D’un pricing power important (lié à l’exposition au marché remplacement qui représente près de 3/4 des volumes). Comme on peut le constater sur le graphique ci-dessous, les prix des pneumatiques n’ont pas, globalement, cessé d’augmenter depuis 2000 en parallèle de la hausse des matières. Selon Modern Tire Dealer, les prix des pneumatiques remplacement tourisme ont, par exemple, augmenté de 19% au cours des trois dernières années aux Etats-Unis. Michelin I 22 ETUDE Graphique 15 : Indice des prix des pneus en Amérique du Nord (échelle de gauche, corrigé de l’inflation des prix à la consommation hors alimentaire et énergie) et du caoutchouc naturel RSS3 (échelle de droite) (base 100 en 1993) 115 350 110 300 105 250 100 200 95 150 90 85 100 80 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 50 Indice du prix des pneumatiques Caoutchouc naturel RSS3 Sources : Datastream, Natixis Securities − D’une discipline de prix importante. En effet, la discipline de prix est très forte et les hausses de prix annoncées par les leaders (Michelin, Bridgestone, etc.) sont rapidement suivies par les concurrents (tableau 10). Cette force du secteur se révèle aujourd’hui un atout significatif puisque l’on peut constater que, malgré la baisse du caoutchouc naturel en 2008 et le recul des volumes des pneumaticiens, les prix des pneumatiques n’ont que très peu varié (-2%) et restent à des niveaux historiquement élevés. La discipline de prix est aujourd’hui d’autant plus respectée que les manufacturiers ont nettement abaissé leurs stocks en 2009 (qui sont à des niveaux historiquement faibles) et que, dans le même temps, la demande progresse plus fortement qu’anticipé alors que la production repart progressivement à la hausse. Michelin I 23 ETUDE Tableau 10 : Récapitulatif des annonces de hausses de prix annoncées depuis 6 mois Date Pneumaticien Région Produits Mai 2010 Titan Amérique du Nord Pneus de spécialité Hausse Jusqu’à 6% Mai 2010 Nokian Europe Poids Lourds 4-6% Jusqu’à 6% Mai 2010 Nokian Europe Pneus tourisme, Pneus hiver Mai 2010 Bridgestone Amérique du Nord Firestone et Dayton poids lourds Jusqu’à 6% Mai 2010 Kumho Amérique du Nord Pneus tourisme Jusqu’à 8% Mai 2010 Hankook Amérique du Nord Toursime Jusqu’à 6% Mai 2010 Hankook Amérique du Nord Poids Lourds Jusqu’à 6% Avril 2010 Yokohama Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 8% Avril 2010 Nexen Amérique du Nord Toutes catégories (tourisme, PL, spécialités) 8% Avril 2010 Pirelli Amérique du Nord Tourisme 4% Avril 2010 Cooper Tire Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 7,5% Avril 2010 Falken Tire Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 6% Avril 2010 Falken Tire Amérique du Nord Poids Lourds Jusqu’à 4% Avril 2010 Bridgestone Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 6% Avril 2010 Continental Europe Pneus été et Pneus hiver remplacement Entre 3 et 5% Avril 2010 Goodyear Amérique du Nord Poids Lourd remplacement Jusqu’à 8% Avril 2010 Michelin Amérique du Nord Poids Lourd remplacement Jusqu’à 7% Avril 2010 Michelin Amérique du Nord Pneus agricoles Jusqu’à 7% Mars 2010 Continental Monde Toutes catégories (tourisme, PL, spécialités) 3-5% Février 2010 Michelin Europe Poids Lourd remplacement 4% Février 2010 Michelin Europe Tourisme Remplacement 3-4% Février 2010 Pirelli Europe Tourisme, PL, moto 4-6% 3-5% Février 2010 Bridgestone Europe Tourisme, PL, moto Février 2010 Michelin Amérique du Nord Poids Lourd remplacement 7% Février 2010 Michelin Amérique du Nord Tourisme Variable selon produits 4% Février 2010 Michelin Amérique du Nord Pneus de spécialité Décembre 2009 Kumho Amérique du Nord Tourisme, Poids Lourd Jusqu’à 8% Décembre 2009 Yokohama Monde Toutes catégories (tourisme, PL, spécialités) Jusqu’à 6% Décembre 2009 Toyo Amérique du Nord Tourisme, Poids Lourd Jusqu’à 7% Décembre 2009 Hankook Amérique du Nord Tourisme, Poids Lourd Jusqu’à 5% Décembre 2009 Pirelli Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 4,5% Décembre 2009 Continental Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 5% Décembre 2009 Bridgestone Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 5% Novembre 2009 Goodyear Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 6% Novembre 2009 Nexen Amérique du Nord Tourisme Jusqu’à 8% Novembre 2009 Pirelli Europe Toutes catégories (tourisme, PL, spécialités) 10% Sources : Pneumaticiens, MTD, Natixis Securities Michelin I 24 ETUDE 5. 2010/2012 : net rebond des résultats à l’horizon Nos prévisions 2010/2012 font état d’une nette progression des résultats de Michelin, qui devrait lui permettre d’afficher à l’horizon une MOP 2012e de 10%. Les principaux catalyseurs de ce rebond seront bien évidemment les volumes, notamment dans le segment poids lourd, mais aussi les mesures mises en place pour améliorer la compétitivité. Avant tout une histoire de volumes La hausse des volumes, au premier rang desquels le poids lourd (+16%), constituera au cours des prochaines années le principal contributeur à la croissance des résultats puisque, selon nos estimations, chaque pourcentage de croissance supplémentaire équivaut aujourd’hui à une hausse du résultat opérationnel d’environ 60 M€ (soit 0,3 €/action). Ainsi, la croissance attendue cette année (+10,5%e) devrait contribuer à hauteur de 622 M€e à la croissance du résultat opérationnel, compensant ainsi presque intégralement l’impact matières négatif (-750 M€e). Parallèlement, l’effet prix/mix devrait contribuer à hauteur de 370 M€ (+2,5%e), ce qui semble conservateur au vu des hausses de prix déjà annoncées par Michelin mais que l’on justifie par le fort rebond de la première monte qui pénalise cet élément en ce début d’année (-2% au T1 10). Graphique 16 : Formation du résultat opérationnel de Michelin en 2010 e (en M€) 2 000 1 800 1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0 370 750 662 81 1185 862 Résultat opérationnel Début d'année Volumes Prix Mix Matières premières Autres Résultat opérationnel Fin d'année Source : Natixis Securities Michelin I 25 ETUDE Tableau 11 : Estimations par division des résultats de Michelin En M€ Pneus Tourisme CA Variation (%) Résultat opérationnel Variation en (%) Marge opérationnelle Pneus Poids Lourds CA Variation (%) Résultat opérationnel Variation (%) Marge opérationnelle (%) Pneus de spécialité CA Variation (%) Résultat opérationnel Variation (%) Marge opérationnelle (%) Groupe CA Variation (%) Résultat opérationnel Variation (%) Marge opérationnelle (%) 2009 2010e 2011e 2012e TMVA (%) 8 280 9 440 14,0 802 21,4 8,5 10 006 6,0 901 12,2 9,0 10 507 5,0 998 10,8 9,5 8,3 5 436 20,9 163 -336,3 3,0 5 789 6,5 318 95,3 5,5 6 021 4,0 512 60,7 8,5 10,2 2 153 6,0 220 -18,7 10,2 2 286 6,2 320 45,8 14,0 2 404 5,2 385 20,2 16,0 5,8 17 029 15,0 1 185 37,5 7,0 18 082 6,2 1 539 29,9 8,5 18 931 4,7 1 895 23,1 10,0 661 8,0 4 496 -69 -1,5 2 031 270 13,3 14 807 862 5,8 14,7 na 12,5 8,5 30,0 Source : Natixis Securities Par division, nous attendons une progression de la contribution des activités B2B (poids lourds et pneus de spécialité) qui représenteront 47% du résultat opérationnel 2012e, soit le double de 2009e (23%). Graphique 17 : Evolution du résultat opérationnel par division entre 2009 et 2012 (en M€) 2 000 1 500 1 000 500 0 -500 2009 2010e Pneus Tourisme 2011e Pneus Poids Lourds 2012e Pneus de spécialité Sources : Michelin, Natixis Securities Michelin I 26 ETUDE L’attrition naturelle : une économie nette de 350 M€e entre 2008 et 2012 Depuis plusieurs années, Michelin a entrepris d’optimiser son dispositif industriel en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et au Japon pour s’assurer une base solide et rentable sur les marchés développés. Ce programme stratégique s’appuie sur plusieurs leviers, dont les piliers sont la concentration des outils mais aussi les départs naturels. Ainsi, au-delà des restructurations passées ces dernières années afin de réduire les capacités non rentables du groupe (notamment Opelika aux Etats-Unis, Ota au Japon et les réductions de capacités en France) et qui devraient désormais se stabiliser, Michelin dispose d’une pyramide des âges favorable qui devrait lui permettre d’économiser 350 M€ d’ici 2012 selon nos estimations. En effet, Michelin a indiqué, par le passé, qu’environ 30 000 employés partiront à la retraite entre 2008 et 2012 et que le taux de remplacement se situait entre 1/2 et 1/3, ce qui correspondrait, dans une hypothèse conservatrice à 15 000 départs nets à cet horizon, soit 3 000 par an sur la période (près de 3%/an). Cette hypothèse a été, depuis, largement confortée. Ainsi, en 2009, les départs naturels ont représenté 5 425 personnes, après 7 755 personnes en 2008. Ces réductions, essentiellement concentrée dans les zones matures (Europe de l’Ouest et Amérique du Nord) qui représentent environ 60% des effectifs du groupe, atteindre 25% sur la période. Toutes choses égales par ailleurs, les effectifs high cost ne représenteront plus qu’environ 58%e du total contre 65%e aujourd’hui. De plus, il convient de souligner que cette hypothèse est conservatrice au regard des ambitions affichées par Michelin dans les zones en forte croissance, à savoir un doublement des capacités tourisme d’ici 2012 et une hausse des capacités poids lourds de 40% à cette horizon. Tableau 12 : Répartition des effectifs En % Effectifs high cost Effectifs low cost 2005 2006 2007 2008 2009 2010e 2011e 2012e 73 27 70 30 70 30 68 32 65 35 62 38 60 40 58 42 Source : Natixis Securities En prenant une hypothèse simplifiée d’un coût par employé de 60 000 €, la suppression des 15 000 postes devrait permettre d’économiser 900 M€ sur la période sur les frais de personnel. Notre simulation, qui tient compte d’une inflation salariale de 2%/an et d’un volant de 100 M€ destiné aux embauches dans les pays émergents (5 000 personnes à un coût unitaire de 20 000 €), fait ressortir un gain net pour Michelin de 350 M€. Au global, les frais de personnel ne représenteront plus que 23,5% du CA à l’horizon 2021 contre 31% en 2005. Tableau 13 : Frais de personnel En M€ 2005 2006 2007 2008 2009 2010e 2011e 2012e Frais de personnel Variation (%) En % du CA 4 780 4 718 -1,3 28,8 4 732 0,3 28,1 4 606 -2,7 28,1 4 516 -2,0 30,5 4 632 2,6 27,2 4 520 -2,4 25,0 4 449 -1,6 23,5 30,7 Sources : Michelin, Natixis Securities Michelin I 27 ETUDE Forte croissance des BPA d’ici 2012 La croissance soutenue du CA, conjuguée à la hausse de la compétitivité et à la baisse drastique des éléments exceptionnels après les restructurations passées en 2009, devrait permettre au groupe d’afficher une solide croissance, enviable, de ses BPA sur la période (BPA 10e : +87%, 11e : +32%e ; 12e : +30%e). L’accent mis sur la génération de cash-flow devrait permettre un assainissement rapide de la structure financière du groupe. En effet, le gearing, qui atteignait 90% en 2005 (dette nette de 4,1 Md€), est descendu à 55% en 2009, soit au milieu de la fourchette visée par le groupe sur le long terme (50/60%). Nos estimations suggèrent qu’il devrait tomber à moins de 30% en 2012 (dette nette de 1,8 Md€). Cependant, nous considérons que cette flexibilité nouvelle pourrait être mise à profit pour saisir des opportunités de croissance externe (notamment dans les émergents et plus particulièrement en Chine). Tableau 14 : Compte de résultat simplifié En M€ CA Variation (%) Résultat opérationnel Variation (%) Résultat avant impôts Variation (%) Résultat net Variation (%) BPA ajusté (€) Variation (%) 2009 2010e 2011e 2012e 14 807 17 029 15,0 1 185 37,5 830 319,3 626 490,5 4,9 86,6 18 082 6,2 1 539 29,9 1 189 43,3 835 33,3 6,5 31,8 18 931 4,7 1 895 23,1 1 595 34,1 1 118 34,0 8,4 30,4 862 198 106 2,6 Source : Natixis Securities Michelin I 28 ETUDE Eléments financiers au 31/12 Décomposition par activité (M€) Chiffre d'affaires Pneus Tourisme Pneus Poids Lourds Pneus de spécialité Résultat d'exploitation corrigé Pneus Tourisme Pneus Poids Lourds Pneus de spécialité Marge d'exploitation corrigée Pneus Tourisme Pneus Poids Lourds Pneus de spécialité Compte de résultat (M€) Michelin 2008 2009 2010e 2011e 2012e TMVA 09/12 16 408 8 668 5 433 2 307 920 370 138 412 5,6% 4,3% 2,5% 17,9% 14 807 8 280 4 496 2 031 862 661 -69 270 5,8% 8,0% -1,5% 13,3% 17 029 9 440 5 436 2 153 1 185 802 163 220 7,0% 8,5% 3,0% 10,2% 18 082 10 006 5 789 2 286 1 539 901 318 320 8,5% 9,0% 5,5% 14,0% 18 931 10 507 6 021 2 404 1 895 998 512 385 10,0% 9,5% 8,5% 16,0% 8,5% 8,3% 10,2% 5,8% 30,0% 14,7% 12,5% 2008 2009 2010e 2011e 2012e TMVA 09/12 Chiffre d'affaires Variation Croissance organique 16 408 -2,7% - 14 807 -9,8% - 17 029 15,0% - 18 082 6,2% - 18 931 4,7% - 8,5% Excédent brut d'exploitation Variation 1 847 -26,8% 1 802 -2,4% 2 135 18,5% 2 389 11,9% 2 745 14,9% 15,1% Résultat d'exploitation publié Variation Résultat d'exploitation corrigé Variation Marge d'exploitation 843 -36,1% 920 -44,1% 5,6% 450 -46,6% 862 -6,3% 5,8% 1 060 135,6% 1 185 37,5% 7,0% 1 389 31,1% 1 539 29,9% 8,5% 1 745 25,6% 1 895 23,1% 10,0% 57,1% -333 510 -163 10 3 -252 198 -103 9 2 -230 830 -209 7 -2 -200 1 189 -360 10 -5 -150 1 595 -481 10 -5 360 -53,5% 411 -58,5% 106 -70,6% 380 -7,6% 626 490,5% 709 86,6% 835 33,3% 934 31,8% 1 118 34,0% 1 218 30,4% 2008 2009 2010e 2011e 2012e TMVA 09/12 1 607 -1 289 134 452 1 -230 36 73 623 955 4 273 83,6% 1 287 -707 947 1 527 1 -65 2 -33 210 1 642 3 051 55,5% 1 801 -1 175 -293 333 -50 -144 0 100 -10 229 2 822 47,2% 1 880 -1 200 -142 538 -50 -188 0 100 -10 390 2 432 36,7% 2 113 -1 250 -47 816 -50 -217 0 100 -10 639 1 793 23,8% 18,0% 20,9% Résultat financier net Résultat courant avant impôt Résultat exceptionnel Impôt sur les sociétés Amt. / dep. survaleurs Résultat des SME Intérêts minoritaires Résultat net des activités cédées Résultat net part du groupe Variation RNPG corrigé Variation Tableau de financement (M€) MBA Investissements nets Diminution (Augmentation) du BFR Cash-flow disponible Investissements financiers Distribution Augmentation de capital Produits de cessions Divers Augmentation (Diminution) de la trésorerie Endettement net Gearing 30,0% ns ns 47,4% Michelin -18,9% 49,4% I 29 ETUDE Bilan simplifié (M€) 2008 2009 2010e 2011e 2012e TMVA 09/12 Immobilisations nettes dont survaleur nette dont survaleur brute Immobilisations financières BFR Actif net des activités cédées Fonds propres ensemble dont part du groupe Provisions Endettement net 7 757 401 0 1 628 3 209 5 113 5 108 3 208 4 273 7 506 403 0 1 525 2 994 5 495 5 495 3 479 3 051 8 519 403 0 1 525 3 183 5 976 5 976 4 429 2 822 10 029 403 403 1 525 2 785 6 628 6 628 5 279 2 432 11 711 403 403 1 525 2 221 7 535 7 535 6 129 1 793 16,0% 2008 2009 2010e 2011e 2012e TMVA 09/12 145,0 144,5 2,49 2,49 0,00 11,12 1,00 40,1% 35,35 147,4 144,5 0,73 2,63 0,00 8,91 1,00 136,3% 38,03 147,4 144,5 4,33 4,91 0,00 12,46 1,30 30,0% 41,36 147,4 144,5 5,85 6,47 0,00 13,01 1,50 25,7% 45,87 147,4 144,5 7,81 8,43 0,00 14,63 2,00 25,6% 52,15 0,0% 0,0% ns 47,4% ns 18,0% 26,0% Données par action (€) Nombre de titres à la cote (millions) Nombre de titres dilué (millions) BPA publié BPA corrigé Survaleur Cash-flow Dividende net Taux de distribution Fonds propres Ratios financiers 11,1% 11,1% 2008 2009 2010e 2011e 2012e TMVA 09/12 Frais de personnel (M€) Frais de personnel (% du CA) Rex (% du CA) Rex corrigé (% du CA) Taux d'imposition apparent Marge nette 4 606 28,1% 5,1% 5,6% 2,1% 4 516 30,5% 3,0% 5,8% 0,6% 4 632 27,2% 6,2% 7,0% 3,6% 4 520 25,0% 7,7% 8,5% 4,6% 4 449 23,5% 9,2% 10,0% 5,9% -0,5% Rentabilité des fonds propres Rentabilité capitaux investis Capitaux investis (M€) Couverture des frais financiers (x) Endettement net/EBE (x) Gearing BFR (% du CA) Survaleur (% des fonds propres) Investissements nets (% du CA) 7,0% 8,4% 10 966 2,8 2,3 83,6% 19,6% 7,8% -7,9% 1,9% 8,2% 10 500 3,4 1,7 55,5% 20,2% 7,3% -4,8% 10,5% 10,1% 11 702 5,2 1,3 47,2% 18,7% 6,7% -6,9% 12,6% 12,0% 12 814 7,7 1,0 36,7% 15,4% 6,1% -6,6% 14,8% 13,6% 13 932 12,6 0,7 23,8% 11,7% 5,3% -6,6% 2010e 2011e 2012e 0,6 5,1 9,1 1,3 4,3 11,0 12,5 2,4% 4,2% 0,6 4,4 6,8 1,2 4,2 8,4 9,3 2,8% 6,7% 0,5 3,6 5,2 1,0 3,7 6,4 6,9 3,7% 10,2% Ratios boursiers VE/CA (x) VE/EBE (x) VE/Rex corrigé (x) Cours/Fonds propres (x) Cours/Cash-flow (x) PE corrigé PE publié Rdt Net Free cash flow yield (%) Michelin 9,9% I 30 ETUDE Historique des changements de recommandations sur Michelin sur les 12 derniers mois Date 30/04/2010 Recommandation Acheter (*) Précédente Renforcer (*) Cours 53,46 € * voir méthodologie appliquée aux recommandations boursières avant le 01/05/2010 précisée dans le disclaimer ci-après Ce document peut évoquer des méthodes d’évaluation dont les définitions résumées sont les suivantes : 1/ Méthode des comparaisons boursières : les multiples de valorisation de la société évaluée sont comparés à ceux d'un échantillon de sociétés du même secteur d'activité, ou d'un profil financier similaire. La moyenne de l'échantillon établit une référence de valorisation, à laquelle l'analyste ajoute le cas échéant des décotes ou des primes résultant de sa perception des caractéristiques spécifiques de la société évaluée (statut juridique, perspectives de croissance, niveau de rentabilité...). 2/ Méthode de l’ANR : l'Actif Net Réévalué est une évaluation de la valeur de marché des actifs au bilan d'une société par la méthode qui apparaît la plus pertinente à l'analyste. 3/ Méthode de la somme des parties : la somme des parties consiste à valoriser séparément les activités d'une société sur la base de méthodes appropriées à chacune de ces activités puis à les additionner. 4/ Méthode des DCF : la méthode des cash-flows actualisés consiste à déterminer la valeur actuelle des liquidités qu'une société dégagera dans le futur. Les projections de cash-flows sont établies par l'analyste en fonction de ses hypothèses et de sa modélisation. Le taux d'actualisation utilisé est le coût moyen pondéré du capital, qui représente le coût de la dette de l'entreprise et le coût théorique des capitaux propres estimés par l'analyste, pondérés par le poids de chacune de ces deux composantes dans le financement de la société. 5/ Méthode des multiples de transactions : la méthode consiste à appliquer à la société évaluée les multiples observés dans des transactions déjà réalisées sur des sociétés comparables. 6/ Méthode de l’actualisation des dividendes : la méthode consiste à établir la valeur actualisée des dividendes qui seront perçus par l'actionnaire d'une société, à partir d'une projection des dividendes réalisée par l'analyste et d'un taux d'actualisation jugé pertinent (généralement le coût théorique des fonds propres). 7/ Méthode de l’EVA : la méthode "Economic Value Added" consiste à déterminer le surcroît annuel de rentabilité dégagé par une société sur ses actifs par rapport à son coût du capital (écart également appelé "création de valeur"). Ce surcroît de rentabilité est ensuite actualisé pour les années à venir avec un taux correspondant au coût moyen pondéré du capital, et le résultat obtenu est ajouté à l'actif net comptable. * Jusqu’au 30/04/2010, les recommandations de Natixis Securities portaient sur les 6 prochains mois et étaient définies comme suit : Acheter Potentiel de hausse supérieure à 15% par rapport au marché assorti d’une grande qualité des fondamentaux. Renforcer Potentiel de hausse de 0 à 15% avec un niveau de risque élevé Alléger Potentiel de baisse de 0 à 15% Vendre Potentiel de baisse supérieure à 15% et/ou avec des risques très élevés sur les fondamentaux industriels et financiers. A compter du 1/05/2010, les recommandations de Natixis Securities portent sur les 6 prochains mois et sont définies comme suit : Acheter Potentiel de hausse supérieure à 10%. Neutre Potentiel compris entre 10% et -10% Alléger Potentiel de baisse supérieure à -10% et/ou de risques élevés sur les fondamentaux industriels et financiers. Au 28/05/2010, les recommandations de Natixis Securities ainsi que la part, par rapport à l'échantillon de valeurs suivies, des émetteurs pour lesquels sa maison mère Natixis a fourni des services d'investissement sur les 12 derniers mois se répartissent comme suit : Valeurs suivies Valeurs Corporate Acheter Neutre Alléger 53,3% 25,2% 17,8% 2,3% 0,6% 0,3% Les cours de référence sont basés sur les cours de clôture. Ce document d’informations s’adresse exclusivement à une clientèle de professionnels ou d’investisseurs qualifiés. Il vous est communiqué à titre d’information et ne peut être divulgué à un tiers sans le consentement préalable de Natixis Securities. Il ne constitue ni une offre ni une invitation à acheter ou à souscrire des instruments financiers. Les informations contenues dans ce document proviennent de sources publiques soigneusement sélectionnées. Malgré la réalisation de toutes les diligences requises pour s’assurer que ces informations soient exactes au moment de leur publication, aucune déclaration de garantie n’est faite quant à leur exactitude, exhaustivité ou sincérité. Les performances passées et simulées ne garantissent par les performances futures. Toute opinion contenue dans le présent document reflète le contexte actuel et peut être modifiée à tout moment sans préavis. Natixis Securities ne saurait être tenu responsable des conséquences d’une quelconque décision prise au regard des informations contenues dans ce document. Natixis Securities est une filiale de Natixis. Elle est réglementée par l’ACP, la Commission bancaire et l’Autorité des marchés financiers et a mis dans ce cadre en place des procédures appropriées de séparations des activités visant en particulier à prévenir les conflits d’intérêt entre ses activités de Recherche et ses autres activités. Ces « Murailles de Chine » peuvent être détaillées sur demande auprès du Responsable de la conformité. A la date de cette publication, Natixis et/ou l’une de ses filiales ou sous-filiales peuvent être en conflit d’intérêt avec l’émetteur mentionné. En particulier, il se peut ainsi que Natixis Securities ou toute personne morale ou physique liée, leurs dirigeants, leurs représentants légaux ou leurs salariés aient investi pour leur propre compte ou agissent ou envisagent d'agir, dans les douze mois à venir, en tant que conseiller, apporteur de liquidité, teneur de marché, ou banquier d'affaires d'une des sociétés mentionnées dans cette publication. Ce document de recherche est distribué depuis le Royaume Uni par Natixis, Succursale de Londres, qui est reconnue par l’ACP et réglementée par la « Financial Services Authority » pour ses activités au Royaume Uni. Les détails concernant la régulation qu’exerce la FSA peuvent être obtenus sur simple demande à la Succursale de Londres. La communication / distribution de ce document en Allemagne est réalisée / sous la responsabilité de Natixis, Succursale d’Allemagne. Natixis est agréé par l’ACP et réglementé par la BaFin (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsich) pour la conduite de ses activités en Allemagne. Avertissement des sociétés liées à l'étranger - diffusion aux Etats-Unis. Natixis Securities (Paris), Négociateur pour compte de tiers et pour compte propre agréé à l’étranger, ne destine la diffusion aux Etats-Unis de cette publication qu’aux « major U.S. institutional investors », définis comme tels selon les règles de la SEC. Ce document ni aucune copie ne peut être distribué à aucune autre personne aux Etats-Unis. Chaque « major U.S. institutional investors » qui reçoit ce document, s'engage, par cet acte, à ne pas en distribuer l'original ni une copie à quiconque. Natixis Bleichroeder LLC, Négociateur pour compte de tiers et pour compte propre agréé aux Etats-Unis et membre de la FINRA, est une société sœur de Natixis Securities (Paris). Natixis Securities (Paris) n’emploie aucun collaborateur commun avec Natixis Bleichroeder LLC Natixis Bleichroeder LLC n’est impliquée d’aucune manière dans l’élaboration de cette publication et en conséquence ne reconnaît aucune responsabilité quant à son contenu. Cette publication a été élaborée et vérifiée par les analystes de Natixis Securities (Paris), qui ne sont pas associés de Natixis Bleichroeder LLC et n'ont pas fait l'objet d'un enregistrement professionnel en tant qu'analyste auprès de la FINRA et ne sont donc pas soumis aux règles édictées par la FINRA. Pour recevoir toute information supplémentaire relative à tout titre ou instrument financier mentionné dans le présent document, ou pour effectuer une transaction sur ceux-ci, merci de contacter un représentant agréé de Natixis Bleichroeder LLC1345 Avenue of the Americas, New York, NY 10105 Michelin I 31 ETUDE Natixis Securities Paris 47 quai d’Austerlitz 75013 Paris France Société anonyme au capital de 4 014 072 € 682 039 888 RCS Paris Directeur Général Pierre Heydacker Tel. (33 1) 58 55 06 30 [email protected] Directeur du bureau d'Etudes Sixte de Gastines Tel. (33 1) 58 55 06 87 [email protected] Responsable Vente Actions Europe Continentale Philippe Denoyelle Tel. (33 1) 58 55 05 91 [email protected] Responsable Vente Actions UK Chris Thompson Tel. (1 212) 698-3400 [email protected] Responsable Sales trading Christian Nucci Tel. (33 1) 58 55 05 76 [email protected] Responsable Vente Corporate Cédric Richard Tel. (33 1) 58 55 90 60 [email protected] Natixis Bleichroeder Inc. New York Natixis 1345 Avenue of the Americas New York, NY 10105 USA Member of the NASD and SIPC Im Trutz Frankfurt 55 D-60322 Frankfurt Allemagne Chris Thompson Tel. (1 212) 698-3400 [email protected] Sarah Schmitz Tel. (49 69) 971 53 312 [email protected] Francfort