Jacques STENBERG - Mairie de Laval

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Jacques STENBERG - Mairie de Laval
UNIVERSITE POPULAIRE
LAVALLOISE
Module littérature (Jacques DREMEAU)
Saison 2015-2016
« Je , tu, il(s)…nous,
vous, elle(s): ma famille
est écrivain »
Arracher à l’oubli
Pourquoi de tels succès et
une telle qualité littéraire
peuvent-ils sombrer dans
l’oubli?
ARRACHER A L’OUBLI
Certains fils et filles
d’écrivains ne cachent pas
la difficulté d’avoir eu de
tels pères ou de telles
Arracher à l’oubli
Plan
I. Roger IKOR et Olivier IKOR
•
« Un devoir de mémoire »
II. Jacques STENBERG et Jean-Pol STENBERG
•
« Le vibrant hommage d’un fils à son père
disparu »
III. Irène NEMIROVSKI, Denise EPSTEIN et
Elisabeth GILLE
I. Roger IKOR et Olivier IKOR
« Un devoir de mémoire »
IKOR, père et fils
Roger IKOR (19121986)
•
•
Olivier IKOR (1956)
•
Le fils
•
Ecrivain
Le père
•
Ecrivain
•
Prix Goncourt (1955)
Roger IKOR (1912-1986), le père
« Eclaireur des consciences
et sagesse de la bonté… »
Roger IKOR (1912-1986)
« Eclaireur des consciences et sagesse de la bonté »
1. Origines
•
•
Famille juive
Emigré lithuanien
par son père,
polonais par sa mère
Roger IKOR (1912-1986)
« Au nom d’une morale… »
3. Mobilisé
en 1939 et
prisonnier
en
Poméranie
•
•
•
•
•
Du roman à l’essai, du pamphlet au recueil de
souvenirs: inspiration autobiographique et un
thème dominant: la dignité humaine .
1950, « Ciel ouvert », premier recueil de
nouvelles écrit en captivité: « On ne peut
combattre la Bête qu’au nom d’une morale »
1951, « A travers nos déserts », destin d’une
génération sacrifiée, célèbre l’authenticité.
1955, « Les Eaux Mêlées » (Prix Goncourt en
1955)
1960-1969, « Si le temps… » Saga familiale en 6
volumes (refus radical de la torture pendant la
Roger IKOR (1912-1986)
« Une quête de fraternité entre les hommes… »
5. Une révolte contre
le mensonge
(« l’éclaireur des
consciences »)
Un combat presque
donquichottesque pour
une « volonté
d’humanité »
•
•
•
Stigmatisation de
racisme, défense des
minorités:
1968, « Peut-on être
juif aujourd’hui? »
(Pamphlet)
1970, « Lettre
ouverte aux Juifs »
Roger IKOR (1912-1986)
6. Parmi
Ce dyptique:
« Unelaœuvre qui rayonne
de sagesse et de
bonté… »
quarantaine de
•
l’histoire d’une
romans, un dyptique
famille juive installée
intitulé « les Fils
en France « où tous
d’AVROM »
les hommes sont
•
1955, « Les Eaux
mêlées » (Prix
Goncourt)
libres et égaux en
droits » et qui, après
avoir fui les
persécutions
antisémites en
Olivier IKOR (1956), le fils
« Un devoir de
mémoire… »
Olivier IKOR (1956), fils de Roger
IKOR
« Un devoir de mémoire… »
Ecrivain
Vit au
Portugal, à
Lisbonne,
depuis 12
ans
Olivier IKOR (1956), le fils
« Réhabiliter la mémoire de son père… »
1. « Réhabiliter à sa
manière, la mémoire
de son père »
•
Roger IKOR: un
écrivain injustement
oublié, pur produit
de la méritocratie
républicaine,
universitaire brillant,
intellectuel engagé
•
•
Remonter l’arbre
généalogique de
branche en branche
Parler de son père
surtout en tant que
professeur (épouse
neurasthénique,
écrasée…)
Olivier IKOR (1956)
« Tordre le cou à certaines idées… »
2. Un second livre se
cache dans le premier
3. Un portrait sensible
et sans fard:
•
•
•
Condition peu
enviable de « fils
de »
Difficulté de grandir
dans l’ombre d’une
•
le plus bel hommage
car le plus sincère
Renouer les fils d’un
dialogue trop tôt
interrompu
II. STENBERG, père et fils
« Le vibrant hommage
d’un fils à son père
disparu… »
STENBERG, père et fils
•
Jacques STENBERG
(1923-2006), le père
•
Romancier
•
Conteur
•
Dramaturge
•
•
Jean-Pol STENBERG
(1946, le fils
Ecrivain belge
Jacques STENBERG (1923-2006)
le père
« Une figure marquante du
bouillonnement culturel des années 70 »
Jacques STENBERG (1923-2006)
« Auteur d’absurde et d’étrange, adepte de
l’autodérision… »
1. Origines et « humanités ratées »
•
•
•
•
•
•
Romancier belge
Conteur
Dramaturge
•
Naissance à Anvers en Belgique
Père diamantaire juif, d’origine
polonaise
De 6 à 16 ans: cancre absolu. Echec
au Baccalauréat
1938, éloigné de l’école: lectures,
films, vélo, tennis.
2. La fuite en France
•
•
Seconde Guerre mondiale: fuite de la
famille pour Paris, Arcachon, Biarritz
et Cannes (passion pour la pratique
du dériveur)
1940, écrit des histoires
Jacques STENBERG(1923-2006)
« De la fuite en Espagne à l’écrivain professionnel… »
3. La fuite en Espagne puis les camps de triage en France
•
1942, doit se réfugier en Espagne en proie à la guerre
civile
4. Le retour en Belgique
•
•
•
Famille internée 3 mois à Barcelone
•
Expulsée: 8 mois au camp de triage de GURS
•
Evasion de sa mère et de sa sœur. Evite la déportation.
•
•
•
1943, Père meurt en déportation en Pologne
•
J. STENBERG s’évade lors d’un transfert
•
1945-1954, 6 romans influencés par Henri MILLER et
CELINE: tous refusés et détruits
« Je croyais que je pouvais écrire les choses comme
eux, la vie comme une tranche de steak, écorchée
vive, mais je n’étais pas fait pour ça »
1945, premier recueil de nouvelles « Angles morts »
(pseudonyme: Jacques BERT)
Epouse Francine (22 ans), juive, résistante et
communiste.
Un enfant: Jean-Pol
5. Ecrivain professionnel
Jacques STENBERG (1923-2006)
« Début et fin de la carrière littéraire… »
8. Le dramaturge
6. Début de la carrière littéraire
•
•
•
•
•
•
1953-1954, remarqué par un jeune
éditeur belge
1954, « Le Délit », succès.
1956, « La sortie est au fond de
l’espace » premier de ses romans
de science-fiction avant-gardiste
9. La période de gloire littéraire
•
1956-2002, prédilection pour le
« Solex »
1965, « Toi ma nuit », succès.
7. Le scénariste
1974, « Sa pièce « C’est la guerre monsieur
GRUBER » jouée à l’Odéon (massacrée par la
critique)
1975, « Sophie, la mer et la nuit », succès,
gloire et argent .
4 passions: l’écriture, les femmes et…le Solex
10. Perte de son lectorat
•
1984-1988, ouvrages médiocres, situation
Jacques STENBERG (1923-2006)
« Son œuvre »
11. Mort de J.STENBERG
•
•
2006, D’un cancer à 83 ans malgré « son
éternelle révolte contre la mort »
12. Son œuvre
•
•
Romancier, pamphlétaire, essayiste,
journaliste, chroniqueur, directeur de
publication, anthologiste, nouvelliste,
conteur, dramaturge, scénariste…
Le nouvelliste de langue française le plus
prolifique du XXe s.: 1800 nouvelles et
contes courts ( contes macabres ultrabrefs, parfois réduit à une phrase)
•
Vie agitée, ratée socialement confusion
mentale, refus de toute responsabilité
Des lecteurs fanatiques passionnés mais
aussi des lecteurs plus sensibles aux
romans teintés de psycho et de
romantisme:
•
1965, « Toi ma nuit »
•
2000, « Le cœur froid »
•
•
40 livres publiés mais public restreint car
ouvrages déroutants( incurable nausée de
la mort, fascination pour l’absurde
décapant, l’inutilité de toute entreprise
humaine, le refus de croire à quoi que ce
soit)
1976, « Sophie, la mer et la nuit » (un
livre- culte)
Jacques STENBERG (1923-2006)
Bibliographie
•
•
•
•
1945, « La boîte à
guenilles »
1953, « La
Géométrie dans
l’impossible »
(nouvelles)
•
•
•
1954, « Le Délit »
•
1956, « La sortie au
fond de l’espace »
•
1970, « Le cœur
froid »
1970, « Attention
planète habitée »
1970, « Univers
zéro » (nouvelles)
1976, « Sophie, la
mer et la nuit »
1990, « Histoires à
Jean-Pol STENBERG (1946), alias
Lionel MAREK, le fils
« Vibrant hommage d’un
fils à son père disparu »
Jean-Pol STENBERG (1946)
alias Lionel MAREK
•
•
•
Ecrivain belge
Ecrivain belge né à Bruxelles (l’année
-même du mariage de son père avec
Francine)
Lionel MAREK: pseudonyme imposé par
son père quand lui aussi embrasse, à 36
ans, la vocation d’écrivain.
•
Son œuvre
•
1982, « L’an prochain à Au witz »
•
1986, « pourquoi moi »
•
1990, « Nouvelles d’un amour »
•
2000, « La Vie en deux »
•
2013, « Jacques STENBERG ou l’œil
Jean-Pol STENBERG (1946), le fils
« Jacques STENBERG ou l’œil sauvage » (2013 ): vibrant hommage d’un fils à son
père disparu »
1. Suivre le parcours de combattant
de jacques STENBERG
•
•
•
Adolescent juif à travers la
Seconde Guerre mondiale puis,
échec après échec, sur la longue
route pour se faire publier et
accéder à la notoriété
« L’auteur n’a que 25 ans et déjà
une telle sombre violence! La
guerre est passée par la. Avant
de devenir un personnage
littéraire harcelé par la sournoise
malveillance des décors du
quotidien, il aura été un Juif
traqué par des êtres humains
hostiles.
•
Stenberg est sans doute belge, il
sera également marqué par son
passé à lui jusqu’à se projeter
dans un antihéros torturé par un
délire de persécution
hallucinatoire, une amplification
pathologique de ce qui incarnait
la qualité suprême de l’écrivain:
la lucidité, ce qu’il appellera plus
tard « l’œil sauvage »
p.82
Jean-Pol STENBERG (1946), le fils
« Jacques STENBERG ou l’œil sauvage » 2013
2. Le vibrant hommage
•
•
« Jusque-là quand je voyais mes livres
exposés dans une librairie, j’avais
l’impression qu’il ne s’agissait pas de moi…
Mais avec ce livre-là, c’est différent.
D’abord parce que sa couverture nous réunit
tous les deux, mon père et moi, et que, d’une
Jean-Pol STENBERG (1946), le fils
« Jacques STENBERG ou l’œil sauvage », 2013
3. Une biographie qui dit l’essentiel et même
plus…
•
•
« Dans les années 1950, lorsque je vivais chez
mes parents, dans sa mansarde, la bruyante
machine à écrire de mon père fonctionnait
tout le temps et la musique de jazz qui
l’accompagnait me tapaient sur les nerfs.
Ma mère était allongée sur son lit et lisait
imperturbablement.
Jean-Pol STENBERG (1946), le fils
« Jacques STENBERG ou l’œil sauvage », 2013
4. Une analyse dépourvue de flatterie sur la
thématique et l’écriture de Jacques STENBERG:
•
•
5 registres principaux distingués:
- Une science-fiction libertaire de portée
satirique sur la société
III. Les NEMIROSVSKY, mère et
filles
« Sauver la mémoire de la
mère »
Les Nemirovsky, mère et filles
•
•
Irène NEMIROVSKY
(1903-1942), la mère
•
Ecrivain
Denise EPSTEIN
(1929-2012) La fille
aînée
•
Ecrivain
•
(Prix Renaudot)
Les NEMIROVSKY, mère et filles
•
Elisabeth GILLE
(1937-1996), fille
cadette
•
Traductrice
•
Romancière
Irène NEMIROVSKY (1903-1942),
la mère
« Un succès littéraire
posthume »
Irène NEMIROVSKY (1903-1942)
« Exils… »
1.Enfance et exil
•
•
•
Née à KIEV (Empire
russe)
Famille bourgeoise
juive
Père banquier
Irène NEMIROVSKY (1903-1942)
« Auteur reconnue de l’Avant-Guerre » 3. Premières œuvres,
études et mariage
•
•
•
Ecrit en français dès
18 ans
1923, première
nouvelle: « L’Enfant
génial »
1924, Certificat
4. Affirmation de
l’écrivain
•
1929, succès et
célébrité avec son 2è
roman « David
GOLDER »
•
1930, « Le Bal »
•
De succès en
Irène NEMIROVSKY (1303-194, la mère
« Survie de Denise et Elisabeth, ses filles… »
6. Déportations et morts à Auschwitz
•
•
1942, déportation d’Irène à
Auschwitz
•
•
19 Août 1942, mort d’Irène du
typhus
•
•
•
9 octobre 1942, arrestation de
Michel EPSTEIN (confie à ses 2 filles
épargnées le manuscrit de « Suite
française »)
6 Janvier 1942, Michel EPSTEIN,
•
7. Fuite et survie de Denise et
Elisabeth
Fin octobre 1942, fuite de Denise
et d’Elisabeth à Bordeaux avec
une amie Julie DUMOT
Février 1944, sous faux noms
dans un pensionnat catholique
Elisabeth, placée chez les AVOT,
avocats de la famille, Denise dans
pensionnat
Irène NEMIROVSKY (1903-194, la mère
« De succès en succès puis… l’oubli »
8. Pourquoi l’oubli?
•
•
•
Littérature d’après-guerre dominée par
des valeurs issues de la Résistance
:humanisme, universaliste et engagement
à gauche
1960, « terrorisme » du Nouveau Roman,
contre le roman classique
•
•
•
Irène NEMIROSKY victime de ses choix
littéraires et amicaux: jeunesse dorée de
droite, publication de ses nouvelles dans
« Gringoire » (antisémite)
•
9. Œuvre
13 romans publiés du
vivant de l’auteur
1923, « Le
Malentendu » ,( chefd’œuvre consacré à
l’enfance)
1927, « L’enfant
Denise EPSTEIN (1929-2012)
la fille aînée
« Sauver la mémoire de sa
mère… »
Denise EPSTEIN (1929-2012), la fille
aînée « Une enfance surprotégée puis tragique… »
1.Une enfance
« tragique »
•
Ecrivain
•.
1929,
naissance,
juste avant la
parution de
Denise EPSTEIN (1929-2012), la fille aînée
« Gardienne de la mémoire… »
2. La
reconstru
ction
après la
4. « Suite
française »
,
l’événeme
Denise EPSTEIN (1929-2012) la fille
aînée « Survivre et vivre… »
4. Prix Renaudot, à titre
posthume (62 ans après)
•
•
•
•
Attribution
exceptionnelle
1 300 000 exemplaires
vendus
Traduction en anglais,
russe, arabe, chinois et
allemand
« Ce n’est pas une
•
Mettre ici un extrait
significatif de
Elisabeth GILLE (1937-1996), la cadette
« Ecrire, le seul lien pour
retrouver sa mère… »
Elisabeth GILLE(1937-1996), la
cadette
« Une enfance dévastée… »
1. Une
enfance
tragique
•
Surnomm
ée
Elisabeth GILLE (1937-1996), la cadette
« Une vie vouée à l’écriture… »
Une vie vouée à
l’écriture (suite)
•
Romancière
•
Tardivement (55 ans)
•
1992, premier roman
« Le Mirador » (soustitre « Mémoires
rêvées »), histoire de
Œuvre
•
•
1992, « Le
Mirador »-Mémoires
rêvées
1994, « Le Crabe sur
la banquette
arrière »