la note de synthèse de l`étude
Transcription
la note de synthèse de l`étude
ETUDE-DIAGNOSTIC SUR L’ADEQUATION OFFRE/BESOIN DE MOBILITE EN FAVEUR DES PUBLICS EN INSERTION Synthèse Septembre 2014 1 SOMMAIRE CONTEXTE ................................................................................................................................................ 3 DIAGNOSTIC DE L’OFFRE ET DES BESOIN DE MOBILITE EN FAVEUR DES PUBLICS EN INSERTION ......... 5 ENJEUX ET PRECONISATIONS ................................................................................................................ 16 2 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE CONTEXTE 3 LE CADRE DE LA DÉMARCHE Le CRESGE/IDDR et Appel d’Ère ! ont été retenus début décembre 2013, pour mener une mission d’ « ÉTUDE-DIAGNOSTIC SUR L’ADÉQUATION OFFRE / BESOIN DE MOBILITÉ EN FAVEUR DES PUBLICS EN INSERTION» dans le cadre d’un appel d’offre organisé par le conseil général de Maine et Loire. L’équipe constituée pour cette mission est composée de deux consultantes : pour le CRESGE/IDDR, Aurélie Montigny, géographe-urbaniste spécialisée en mobilité et pour Appel d’Ère !, Esther Dassonville issue des sciences sociales et spécialisée sur les questions d’inclusion sociale, formée à la mobilité. LES ATTENTES DU CONS EIL GÉNÉRAL Un engagement de longue date, sur les questions de mobilitéinsertion… Dès 1999, une tarification solidaire était instaurée sur le service de transport organisé par l’Autorité Organisatrice des Transport départementale. Depuis nombre d’actions ont vu le jour et le lien entre mobilité et insertion est traité autant dans une approche « droit commun » que dans une approche spécifique. L’axe 3 du PTI et du PDI 2010-2012 « Améliorer la prise en compte des freins tout au long du parcours d’insertion professionnelle » témoigne de cette volonté. L’intervention concerne les adultes mais aussi les jeunes en insertion. Malgré la diversité et la richesse des réponses, des points d’effort sont mis au jour par les Services du Conseil général. Ils concernent : le maillage territorial, encore inégal ; l’information des publics voire des relais ; l’offre d’accompagnement ; la structuration et l’organisation de l’offre et enfin le modèle économique de certains projets. N OTRE DÉMARCHE MÉTHOD OLOGIQUE Nous avons ici croisé les démarches quantitatives et qualitatives. L’analyse des besoins s’est appuyée d’une part sur une approche statistique classique analysant les indicateurs clefs du territoire et de la population au plan socio-économique et en termes d’offres de services ; d’autre part, sur une démarche qualitative croisant les perceptions des acteurs au vécu des habitant-es en situation de précarité et faisant l’objet d’un suivi-insertion. L’analyse de l’offre s’est construite de la même manière. Le profil du territoire (urbain, périurbain, rural) nous a incité à proposer des investigations et une prospective par thématique et par territoire (5 grands bassins de vie retenus : L’Agglomération Angevine ; le Baugeois, Le Choletais-Mauges ; le Saumurois ; le Segréen). Si l’essentiel des problématiques est commun aux publics de l’insertion et nécessitent des échanges généraux, des spécificités territoriales induisent des réponses distinctes en matière de motilité. Le diagnostic s’est déroulé en 3 temps principaux : Une analyse des données dites objectives, données socioéconomiques, démographiques, maillage de l’offre ; Un approfondissement qualitatif avec plus de 35 entretiens/acteurs (cf. annexe 1), 45 entretiens habitant-es (animés par les acteurs de terrain sur base d’un questionnaire administré suivi d’ une séance de prise en main) ; 5 groupes d’échange territoriaux/habitant-es et une présentationenrichissement-mise en débat des éléments saillants du pré-diagnostic à l’occasion de 5 ateliers territoriaux avec les acteurs des transports et de l’insertion. 4 DIAGNOSTIC DE L’OFFRE ET DES BESOIN DE MOBILITE EN FAVEUR DES PUBLICS EN INSERTION 5 LE TERRITOIRE : DES BASSINS, URBAINS OU RURAUX, AUX PROFILS DISTINCTS L E DÉPARTEMENT DU M AINE ET L OIRE … Près de 800 000 habitant-es peuplent les 357 communes du département, constitué de 3 pôles urbains et économiques avec Angers, Cholet et Saumur et d’un espace rural au tissu bâti et économique assez lâche. Le Maine et Loire se distingue par la diversité de ses activités économiques et son dynamisme dans le domaine. Les métiers les plus recherchés par les employeurs impliquent des conditions de travail nécessitant une mobilité accrue : agriculture, métiers mobiles d’aide à la personne ou des métiers à horaires décalés comme la restauration, cf. Enquête « Besoin en Main d’œuvre (BMO)2013 » Pôle Emploi. Le territoire est particulièrement bien desservi en infrastructures routières et autoroutières. Le Schéma routier départemental vise une articulation aux grands pôles urbains proches (Nantes ; Poitiers…) et une desserte des pôles de centralité. Les liaisons ferroviaires se croisent en un axe Nord Sud Le Mans-Angers-Cholet et Est-Ouest Saumur-Ancenis. Une offre de car SNCF vient compléter l’offre. Le Conseil général dispose d’un réseau, en étoile vers la ville centre, de 35 lignes de bus (Anjou Bus), qui dessert l’ensemble du territoire rural et périurbain du Maine et Loire, complété par l’offre des 3 agglomérations Angers Loire Métropole, la communauté d’agglomération du Choletais et Saumur Agglo sur leurs territoires respectifs. L ES HOMMES ET LES FEM MES DE M AINE ET L OIRE La population de Maine et Loire est plus jeune en moyenne qu’au niveau national mais aussi qu’en région avec 52,9 % de moins de 20 ans, versus 51,1% pour la Région et 49,2% pour la France métropolitaine. La pauvreté-précarité est plus concentrée dans les 3 6 agglomérations mais aussi la partie rurale de l’est du département : Saumurois, Loire-Longué, canton de Noyant et de Baugé, ainsi que la communauté de communes du Haut-Anjou. Le taux de chômage est moins élevé qu’au niveau national avec 9,7% versus 10,5% en France métropolitaine au 3° trimestre 2013. En janvier 2014, le département comptait 64 810 Demandeurs d’Emploi (A, B, C). C’est la zone d’emploi de Saumur qui est la plus touchée par le chômage, devant celle d’Angers. Enfin, le département comptait en janvier 2014, 19 021 ménages allocataires du RSA. L’action menée par le Département, concerne d’une part les allocataires du RSA avec 6000 personnes engagées dans des actions et d’autre part les jeunes de 18 à 25 ans rencontrant des difficultés d'insertion sociale et professionnelle ou d'ordre socio-éducatif. Cette dernière intervention est essentiellement menée par le biais du Fond d’Aide aux Jeunes (FAJ), de la prévention spécialisée et des bourses d’accès à l’autonomie pour les 21-25 ans. 7 L’OFFRE DE MOBILITÉ, DU DROIT COMMUN AUX SERVICES ADAPTES À DIFFÉRENTS PUBLICS 1. U NE OFFRE DE DROIT CO MMUN QUI PROPOSE DES A LA D EMANDE /TAD…) INITIATIVES INTÉRESSANTES ET PEUT ENCORE S ’ AMÉLIORER (TER, B US , T RANSPORTS L’offre de Transport en commun est nettement plus développée dans les 3 agglomérations avec les services développés par les délégataires ou régie des intercommunalités (Irigo pour Angers Loire Métropole, AggloBus pour l’Agglomération de Saumur et Cholet Bus pour Transport Public du Choletais). L’organisation de l’offre départementale en étoile vers la ville centre renforce cette tendance. Les territoires ruraux du Baugeois, du Segréen et pour partie du Saumurois sont relativement mal couverts. La plupart des lignes sont limitées en horaire classique de journée et ne permettent pas les déplacements domicile-travail en horaires postés. La desserte des zones d’activités est relevée comme notoirement insuffisante par bon nombre d’acteurs et des usager-es. Précisons toutefois que des fréquences ne sont pas toujours connues des usager-es et des acteurs, des services complets peuvent aussi être inconnus (les tronçons de Lignes en Déclenchement à la Demande). Pour autant les initiatives TAD (Transport à la Demande), départementale, Angevine, Beaufortaise et Saumuroise, viennent depuis peu compléter et faciliter l’accès à l’offre de bus. Cette offre apparaît pour la grande majorité des acteurs et la quasi-unanimité des usager-es rencontré-es, particulièrement pertinente. Pour le TAD AnjouBus, la prise en compte de la carte Solidarité est réellement perçue comme un plus, la souplesse en termes d’horaires également et l’accueil téléphonique déclaré de qualité. 8 Le TAD départemental reste toutefois limité à quelques bassins et parfois uniquement en rabattement vers une gare SNCF (pour les 4 derniers bassins mis en fonctionnement en septembre 2013). Les 4 premiers bassins mis en fonctionnement en 2011 proposent une desserte des pôles de centralité et les rabattements vers les lignes du réseau Anjoubus. La majorité des habitant-es rencontrés ne connaissait pas ce type de service. d’Agglomération de Cholet. Par ailleurs plusieurs structures d’insertion par l’activité économique n’appliquent pas la Prime transport » (prise en charge obligatoire par l’employeur quel qu’il soit de 50% du coût de l’abonnement en transports en commun, pour les déplacements domicile –travail de leur salarié-es). Sur le territoire d’Angers Loire Métropole, la desserte des zones d’emploi est facilitée par une intermodalité « bus-2roues » organisée au travers de consignes individuelles et sécurisées les « VELOBOX ». 28 stations sont implantées à proximité d’arrêts de bus proches des pôles d’activités et des zones industrielles. Cette offre est limitée à l’agglomération d’Angers alors que le problème des « premiers ou derniers kilomètres » est souvent posé sur le territoire, concernant l’offre de TC, avec une récurrence pour le Baugeois, le Segréen et une partie du Saumurois. Les politiques tarifaires sociales sont bien perçues lorsqu’elles sont connues des usager-es (Carte Solidarité/CG, tarif réduit AggloBus/Saumurois , carte A’Tout/ALM, carte Acti TER). De bonnes pratiques existent, exemple : la Mission Locale d’Angers fournit à ses nouveaux inscrits une attestation reconnue par Irigo (délégataire d’ALM) en attente de la carte Pôle Emploi ; Les Maisons Départementales de la Solidarité (service de proximité) sont un des lieux ou la carte Solidarité (AnjouBus) peut être réalisée. La connaissance des cartes à tarif réduit reste moyenne. Il n’existe pas de politique tarifaire sociale sur le réseau CholetBus de la Communauté 9 U NE OFFRE DE SERVICES « SOLIDAIRES », COMPLÉMENTAIRE MAIS QUI CONNAIT DES LIMITES Les Transports solidaires du département, sont basés sur un réseau de conducteurs-trices bénévoles constitués en association ou sous l’égide d’un CCAS, d’une commune ou d’une communauté de communes. Ils proposent la prise en charge des déplacements de personnes moyennant une indemnité généralement kilométrique (parfois au forfait). Particulièrement développés en Maine et Loire. Conçus souvent initialement pour les personnes âgées, ils rencontrent plusieurs limites dans le cadre d’une utilisation par les personnes en insertion. Le coût du service paraît pour beaucoup rédhibitoire. L’utilisation pluri hebdomadaire dans le cas d’un accès à l’emploi ou à la formation semble très difficile car le réseau repose sur la disponibilité de bénévoles. L’organisation et l’accès à ces services est très hétérogène et assez peu lisible. La plateforme des Mauges (Mobi-Mauges Solidarité) : portée par un collectif d’acteurs et gérée par le centre social Rives de Loire à Drain est en activité depuis le 1er avril 2014, pour les cantons de Champtoceaux et Montrevault. Elle permet par une plateforme avec un seul numéro d’appel, l’accès aux différents réseaux de transport solidaire du territoire dans des conditions identiques. Elle propose un tarif social pour les personnes en insertion et développe un accompagnement-orientation à distance pour une meilleure utilisation des services de transports-mobilité existants. Le co-voiturage se développe particulièrement ces dernières années dans un contexte de crise mais aussi d’attention accrue à la question environnementale, il n’est plus le « système D réservé aux jeunes ». Le covoiturage affinitaire et la conduite par un tiers sont des pratiques assez développées parmi les usager-es rencontrés, quelques-uns utilisaient également le covoiturage organisé via des plateformes. L’incitation au covoiturage par le Département (plateforme covoiturage 49 et schéma de développement des aires) et par d’autres acteurs (Pays des Mauges, dans une proportion moindre Pays Segréen) est un véritable point d’appui. En termes de « bonnes pratiques », l’application covoiturage pour le site du Cormier, développée par CholetBus nous semble intéressante. 10 L ES POINTS MOBILITÉS , UN MAILLAGE RÉGULIER QUI CACHE UNE GRANDE HÉTÉROGÉNÉITÉ Une action ancienne sur le territoire départemental, qui consiste à louer aux personnes en insertion et à des tarifs sociaux, des deuxroues : principalement cyclomoteur ou scooters mais aussi vélos. Le 2 roues, est un mode de déplacement en fort développement grâce à son faible coût d’usage et son faible impact environnemental (sans impact pour le vélo). Le monde de l’entrepise s’y intéresse également. Un maillage territorial en Points Mobilité, plutot équilibré. Une réponse à un véritable besoin, pour une situation généralement transitoire avant l’accès à son propre équipement ou à un autre mode de déplacement. Au plan sanitaire, si la bicyclette est une bonne activité, sur des longs trajets, avant ou après un travail physique, elle peut vite devenir inconfortable et peu sécure, idem pour le 2 roues à moteur avec une accidentologie importante. Or, le département est très peu équipé en voies cyclables utilitaires et son infrastruture n’est pas spéciquement adaptée aux 2 roues moteur. L’intermodalité vélo/autre mode est très peu favorisée, elle semble très peu prise en compte (hormis par l’AOTU d’ALM). Une offre très (trop ?) hétérogène : o dans la taille des services : location de 2 à 45 engins o dans la nature de son action : de la location simple à la location avec un accompagnement spécifique» en passant par « un accompagnement ponctuel à la prise en main ». o dans ses critères d’accès : d’un accès assez ouvert « en démarche d’insertion » à un accès nettement plus rigide pour d’autres « vérification du contrat de travail pour déterminer la durée de la location ». o Dans ces conditions d’accès : une prescription peut être obligatoire, souhaitée ou non, le tarif est différent d’un acteur à l’autre, la caution également et celle-ci peut parfois être donnée par un 1/3, parfois non. À noter que cette caution est parfois un frein à la location. 11 o Dans son fonctionnement : durée de la prestation, renouvellement, visite de contrôle, paiement… o Dans son évaluation même : si tous les porteurs de points mobilité s’accordent à dire que le service est déterminant pour l’accès à l’emploi-insertion des publics qu’il touche, le recours au service est inégal suivant les territoires, voire les Points Mobilité. Alors que certains évoquent, pour une période, une météo limitante, d’autres ont connu dans le même temps un accroissement de la demande. Le nombre de refus sur une année faute d’engins disponibles peut être ou non enregistré …etc relais-animateurs. Avancer vers une plus grande homogénéité peut sembler nécessaire, toutefois les conditions de fonctionnement sont à regarder précisément. Aujourd’hui ce n’est pas le portage qui donne sa qualité d’accompagnement à l’action par contre il permet une couverture plus maillée et une meilleure adaptation à la demande dans le cas d’une gestion de plusieurs points mobilité sur un territoire. Le modèle du gestionnaire unique sans relais mais déconcentré permet également une homogénéité d’accès et de services. Une offre peu articulée au plan territorial o Des points mobilité peu articulés entre eux, alors qu’ils rencontrent les mêmes problématiques o Certains points mobilités semblent assez peu en lien avec d’autres services de mobilité o Un très faible intérêt pour l’intermodalité Un modèle financier non stabilisé o Les points mobilité peuvent être financés diversement pour cette action, par le service Action Jeunes et/ou par le service Insertion du Conseil Général et par d’autres institutions, certains ont recourt à des fondations pour le volet investissement o Plusieurs points mobilité annoncent un équilibre précaire voire un déficit pour la plupart lié au poste « entretien-réparation » souvent élevé. Un portage qui se cherche encore o 4 formes de portage existent à ce jour sur le territoire départemental : un acteur/un point mobilité ; Un acteur/plusieurs points mobilité ; un acteur gestionnaire et des relais animateurs ; un acteur gestionnaire et animateur et des Une offre de réparation 2 roues (vélo ou à moteur) à Angers (AMS) et Saumur (Agis/ASPIRE) à tarifs adaptés mais peu connue et jugée trop éloignée pour les usager-es rencontrés habitant les 3 autres territoires. 12 LA VOITURE , UN ÉLÉMENT QUI RESTE IMPORTANT EN MILIEU RURAL , MAIS SON ACCÈS PARTICULIÈREMENT FREINÉ POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE PAUVRET É L’automobile reste le mode de transport privilégié par les français-es pour les déplacements domicile-travail et particulièrement nécessaire dans les territoires ruraux. Par ailleurs, les personnes en situation d’insertion multiplient souvent les démarches administratives et se voient essentiellement proposer des emplois mobiles et /ou de courtes durées et/ou en horaires décalés ou éclatés (activité fractionnée durant la journée, la semaine). Plusieurs services « sociaux » d’accès à la voiture existent sur le territoire et couvrent toute la chaine : de la préparation au permis à la réparation du véhicule en passant par la location. Une auto-école sociale, est présente sur Angers, Cholet, Saumur, des ateliers de préparation au code existent sur le Segréen , sur les Mauges et à Saumur. Deux garages solidaires à Angers et Saumur proposent la vente et l’entretien/ réparation de véhicules à tous publics avec des coûts minorés suivant les ressources de la personne. Enfin, un service de location de voiture est également développé sur Angers (partenariat AMS/Solidarauto) et sur les cantons de l’arrondissement de Saumur (appelé « Provoiturage » il s’appuie sur un partenariat MDE et relais locaux). Ces services d’accès à la voiture sont, pour les plus importants, concentrés sur les zones urbaines d’Angers et de Saumur. Le service d’auto-école sociale est relevé par tous comme un service particulièrement bien adapté mais non décentralisé et parfois difficile d’accès car uniquement sur prescription. Les services de garage social semblent intéressants mais trop éloignés pour le Segréen, le Baugeois et Choletais-Mauges, avec des coûts jugés élevés pour l’achat, par des usager-es. Concernant l’accès à la voiture, des questions restent à approfondir comme le développement ou non de la voiture sans permis, en location, aide à l’achat… Plusieurs acteurs nous en ont fait part, certains réticents eu égard au coût supposé d’entretien, d’autres plutôt intéressés par une offre alternative face aux freins au permis (cognitifs, financier et suspension). 13 L ES FREINS PSYCHOLOGI QUES , COGNITIFS ET SOCIOCULTURELS Globalement les acteurs semblent attentifs à cette question des freins propres aux personnes . Les missions locales ont développé des pratiques de bilan-mobilité lors des premiers entretiens qui vont généralement au-delà de l’inventaire des moyens à la disposition de la personne. Pôle Emploi intègre la question de la mobilité dans le 1° entretien approfondi. Le frein cognitif est d’abord traité dans son 1° niveau (savoirs de base) par les acteurs ad’hoc présents sur l’ensemble du territoire. Il est également pris en compte en ce qui concerne les capacités à s’organiser, se repérer au plan spatial et temporel, utiliser des modes et des supports de déplacements par différentes associations lors d’activité de type Vie quotidienne, ou des sorties avec les jeunes, des exemples concrets et pertinents nous ont été donnés. AFODIL développe un bilan précis des potentialités et freins des personnes accompagnées. L’INFREP, organisme de formation basé à Angers, a élaboré un module complet d’accompagnement à la mobilité. Plusieurs paradoxes sur cette question des freins : le premier est d’importance, ces freins à la mobilité apparaissent un enjeu pour nombre d’acteurs tandis qu’ils ne sont jamais identifiés comme tels par les usager-es qui priorisent massivement le frein financier. Deux actions ciblées ont été développées ces dernières années et portées à la connaissance des acteurs sur deux territoires bien maillés (Agglomération angevine et Saumurois), elles n’ont remporté qu’une très faible adhésion alors qu’elles étaient très différentes dans leur approche. I NFORMATION – A CCÈS AUX SERVICES Le besoin d’information est très important tant pour les acteurs que pour les usager-es. Plusieurs outils existent pour les personnes qui peuvent accéder à internet. Destinéo (application sur l’offre régionale permettant d’élaborer son itinéraire facilement) et le portail insertion du Conseil Général. Sur ce portail, le guide Mobilité 49, s’il n’est pas encore connu de tous les professionnel-les offre un niveau d’ information détaillé sur l’offre de transport ordinaire et dédiée, sa conception en fait un outil maniable et intuitif intéressant. Toutefois le fonctionnement, par lien internet, implique un accès au réseau pour les lecteurs-trices et une actualisation très régulière par le service. Au plan des territoires : la plateforme Mobilité de la MDE du Saumurois « Mobil’Infos », reconnue par les acteurs du département (un exemple pour le Pays Segréen) proposait une information exhaustive sur les types de services mais elle a fermé ses portes, faute de financements. La plateforme Mobilité de l’agglomération angevine nouvellement créée, assure une information personnalisée à tous les demandeurs. Le conseil de développement du Pays Segréen a produit un diagnostic mobilité en 2012 et diffuse une plaquette à l’intention des habitant-es présentant l’offre de mobilité. Malgré des outils pertinents, si l’information est pour les professionnel-les jugée globalement présente et conséquente, elle leur apparaît trop segmentée et encore lacunaire. Pour les usager-es elle est jugée particulièrement insuffisante. Il est important de souligner, pour les usager-es rencontré-es, la faible connaissance des services dédiés ou leur connaissance partielle ou encore erronnée, mais aussi la quasi méconnaissance des TAD et la connaissance assez moyenne des tarifications sociales. Les transports solidaires sont également très peu connus mais de fait plusieurs (beaucoup ?) d’entre eux étant dédiés aux personnes âgées. Dans l’ensemble des groupes d’échanges, la mairie 14 est apparue comme le lieu où l’information devrait se trouver rassemblée. Les supports d’information concernant l’offre de transports en commun sont difficlement lisibles (plaquettes horaires…) et parfois inadaptés voire absents. L’information sur les services est parfois très imprécise et reflète dans certains cas (certains points mobilité et transports solidaires ) un flou sur les critères d’accès. De fait, cela peut nuire à la lisibilité de l’offre mais aussi à son accessibilité dans les mêmes conditions pour tous-tes. La plupart des ressources d’information sont aujourd’hui en ligne mais tous n’ont pas accès à un internet. Le portail Insertion est en soi un outil important et il propose un panorama assez large de l’offre de déplacements et services liés, toutefois la lecture de cette offre est assez hardue tant les informations sont nombreuses, diverses et densément présentées. Enfin, l’information concernant les aides fait débat sur le territoire, nombre d’acteurs considérant que les aides extra-légales ne doivent pas faire l’objet d’une information tout public. G OUVERNANCE La mobilité des personnes en situation d’insertion, sujet transversal par excellence, implique une mise en synergie des acteurs institutionnels et associatifs pour lutter contre l’émiettement des forces et des moyens, les incohérences d’intervention. Les partenariats semblent relativement faciles sur le territoire entre acteurs de l’insertion-emploi-formation mais souvent circonscris à un projet ou un périmètre restreints. Pour exemple, un partenariat sur les Mauges s’est traduit par une Plateforme des transports solidaires. On soulignera également une coopération intéressante entre l’AOTU d’Angers Loire Métropole et les acteurs locaux du social qui produit une amélioration des services de droit commun bénéficiant aux publics vulnérables. Enfin, la plateforme Mobilité porté initialement par la MDE d’Angers Loire Métropole a fédéré les acteurs locaux pour son diagnostic, ceux-ci attendent de sa mise en œuvre opérationnelle une fonction de mise en synergie stratégique et opérationnelle. Si des points d’appui existent bien sur cette thématique de la gouvernance, le 1°projet d’importance, global et transversal avec une visée stratégique (Plateforme/MDE Saumur) est stoppé depuis juin 2014 malgré une action reconnue et apprécié de tous. Cela étant, les partenariats restent souvent de circonstance et il n’existe pas d’instances partenariales inscrites dans la durée (commissions, groupes de travail…) sur cette question de la mobilité quelle qu’en soit l’échelle territoriale. Le monde de l’entreprise est visiblement peu coordonné sur ce sujet, des initiatives peinent à se développer. EN CONCLUSION Il existe un panel d’offre sur le territoire et toute la chaine des besoins de mobilité est couverte, mais de manière inégale. Les disparités sont non seulement territoriales mais aussi liées à l’hétérogénéité des services d’une même catégorie. Par ailleurs, des actions ou des bonnes pratiques existent mais ne sont pas formalisées. L’absence d’échanges un peu plus stratégiques que pratico-pratiques entre acteurs, limite le recul sur les services proposés, en en faussant la perception (exemple : image du 2 roues obsolète) et en en limitant la vision au service luimême alors que celui-ci est bien à articuler à d’autres problématiques vécues par l’usager-e (exemple : qualité des routes ou intermodalité pour les points mobilité, etc…). La question de l’information défaillante n’est pas du tout spécifique au territoire, toutefois les initiatives développées gagneraient à être mise en débat entre les porteurs pour en retirer des éléments d’amélioration allant dans le sens d’une meilleure réponse aux attentes des publics. Enfin et surtout, diverses expériences ont eu lieu ces dernières années, mais pas suffisamment soutenues dans le temps, elles n’ont pu être réellement testées dans la durée ni évaluées pleinement et capitalisées. 15 ENJEUX ET PRECONISATIONS 16 LES ENJEUX CLEFS L ES ENJEUX PARTAGÉS Identifiés comme tels car partagés à minima par le Conseil Général, ses partenaires institutionnels et de terrain ainsi que notre groupement. LA GOUVERNANCE L’enjeu concerne la cohérence d’intervention des institutions multiples qui interagissent en ce domaine et leur positionnement stratégique qu’elles peuvent développer en restant dans leurs champs de compétence. L’enjeu comprend également les questions de cohérence locale et de lisibilité dans l’intervention des acteurs de terrain. La prise en compte de l’usager-e en tant qu’acteur, le recueil de son expression relève également de la gouvernance. L’INFORMATION L’enjeu concerne la visibilité et la lisibilité de l’offre, il s’intéresse à la qualité globale de l’information, au choix des objets à une information de qualité qui touche réellement sa cible par des messages et des canaux adaptés. L’enjeu est d’importance pour les usager-es et pour les professionnel-les qui avant d’être émetteurs sont récepteurs, et traducteurs. LES TRANSPORTS EN COMMUN Nous sommes ici sur un enjeu fort car relevant du droit commun et non stigmatisant (service public ouvert à tous-tes et fréquenté par des catégories diverses). L’offre est importante si on la regarde en volume et comparativement aux services dédiés. L’enjeu TC porte sur sa visibilité, son accessibilité au sens large et sa capacité d’innovation. L ES ENJEUX D ’ IMPORTANCE Identifiés comme tel car faisant l’objet de problématiques fortes et d’attentes importantes localement, soit des usager-es, soit du commanditaire. Toutefois, ils n’ont pas fait l’objet d’une production collective prospective. L’ACCÈS À LA VOITURE Cet enjeu concerne l’accès à la voiture, dans ses différents usages (covoiturage ; copartage/provoiturage ; transport solidaire …) et dans la perspective d’un équipement individuel (permis, achat, entretienréparation…). Cet enjeu s’exprime avec en toile de fond, le constat général actuel des limites du tout automobile mais aussi celui de la prise en compte du local avec un caractère rural d’une grande partie du territoire croisé a la problématique d’insertion. L’USAGE DES 2 ROUES Il s’agit d’un mode de déplacement qui se développe particulièrement, que l’on parle du vélo, du vélo à assistance électrique (VAE) ou du scooter. Notre constat en toile de fond se résume par la soutenabilité de ces modes de déplacements : leur faible impact environnemental, leur intérêt social (sanitaire) et économique. Cet enjeu concerne aussi bien l’offre de location sociale soutenue par le conseil général, que les aménagements et équipements qui peuvent favoriser un usage plus sécure et adapté du 2 roues qu’il soit ou non à moteur. 17 LES ORIENTATIONS ET PROGRAMMES D’ACTIONS INFORMATION PRINCIPAUX CONSTATS Une offre d’information conséquente, en supports, médias, y compris par le canal humain Des initiatives pertinentes : Destinéo Portail insertion/ Guide mobilité 49 La plateforme mobilité de l’agglomération angevine Mais une marge de manœuvre importante Sur l’information des professionnel-les et des usager-es Sur les supports et sur les contenus (attractivité, lisibilité, clarté des informations) Sur la diffusion et la concentration des informations (internet/lieu physique…) Une problématique centrale qui concerne autant les usager-es que les professionnel-les, un déficit d’information important sur l’offre de transport en commun dont particulièrement les TAD mais aussi les politiques tarifaires sociales. Un sujet bien appréhendé dans le diagnostic mobilité du Pays Segréen. Une information de qualité étant la base de l’accès aux services mais aussi un des points d’appui nécessaire à la mise en mouvement des personnes, cet enjeu mérite un travail de fond et en continu. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Qualifier, mettre en cohérence et diffuser par des canaux stratégiques Rendre lisible et faciliter pour les usager-es l’accès à tous les moyens de déplacements et de services liés. Faciliter les missions d’accompagnement des professionnel-les en renforçant leur connaissance générale des services et leur capacité à mobiliser l’information ad’hoc suivant les besoins de l’usager-e. LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER Ils concernent : La clarification des contenus d’information diffusés aux usagers Le développement de la pratique du bilan-Information Mobilité lors des étapes clefs de l’accueil-accompagnement. La mise à niveau des structures professionnel-les en termes d’information sur les services existants, de droits et obligations (ex : versement de la Prime Transport), les aides et politiques tarifaires. La qualification des outils d’information existants. La diffusion d’une base minimale d’informations dans un réseau de lieux identifiés. 18 GOUVERNANCE PRINCIPAUX CONSTATS Un pilotage stratégique inexistant à l’échelle départementale, instable ou inexistant à l’infra Pas de temps de rencontres entre institutions (du social et des transports) au niveau départemental Une plateforme en montage sur l’agglomération d’Angers ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Partager l’observation des besoins et de l’offre aux échelles départementales et infra Définir les orientations et les adapter aux évolutions du contexte et des publics Coopérer pour une action cohérente dans une complémentarité d’acteurs, et en intelligence acteur-usager Une plateforme performante fermée faute de financements pérennes sur l’arrondissement de Saumur Une prise de recul insuffisante pour certains acteurs et une approche parfois peu contextualisée des problématiques de mobilité. Des partenariats à différents niveaux mais peu développés entre droit commun et secteur social Très peu de mutualisation entre acteurs. Une marge de progrès sur la « Participation des usager-es » à la définition et l’évaluation des projets. Des pratiques d’évaluation souvent post ante, et centrées essentiellement sur l’action, plus rarement sur une politique d’ensemble. Des initiatives parfois peu valorisées et/ou développées avant d’être évaluées et abandonnées. LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER Ils concernent : Le pilotage stratégique à l’échelle départementale avec une visée d’observation et d’orientations, de veille et d’expérimentation La recherche d’un maillage territorial plus homogène et d’une mutualisation entre acteurs L’animation des réseaux locaux Mobilité-Emploi-Insertion L’implication des usager-es dans les expérimentations, l’amélioration de l’information La qualification de l’évaluation 19 TRANSPORTS EN COMMUN PRINCIPAUX CONSTATS Cette offre de droit commun, accessible financièrement est un mode de déplacement particulièrement soutenable quand le service est adapté. Une offre de transports en commun inégale dans un territoire mixte où les 3 agglomérations sont relativement bien pourvues avec leur propre service de transports et l’offre ferroviaire mais avec deux territoires ruraux (le Baugeois, le Segréen) où l’offre départementale (Anjou bus) ne peut mailler l’ensemble des communes. Cette offre est porteuse d’initiatives intéressantes (services à la demande, intégration tarifaire, vélobox…) relativement récentes pour la plupart sont aussi souvent peu valorisées. Une offre accessible financièrement… mais pour des catégories de publics souvent très précaires avec des effets de seuil qui peuvent vite jouer. Une offre classique qui répond difficilement aux nouveaux rythmes de travail (postés, décalés, éclatés, séquencés…). ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Faciliter l’accès à l’offre existante en utilisant les différents leviers (information-communication ; rabattement …) Adapter l’offre annuellement (après des campagnes d’information et des tests) Renforcer l’offre actuelle par des expérimentations complémentaires LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER Ils concernent : Le développement de l’intermodalité et de la praticité des titres de transport (titres combinés ou carte unique) pour faciliter l’usage des transports en commun L’expérimentation de nouveaux services pour mieux répondre aux problématiques des nouveaux cadres d’emploi L’amélioration de l’information délivrée La sensibilisation des professionnel-les et des usager-es à l’intérêt de l’usage Une offre globalement sous-valorisée dans le monde de l’Insertion du fait d’une faible connaissance de l’offre par les usager-es mais aussi par les professionnel-les mais aussi de la non application de la « prime transport » à leurs salarié-es par plusieurs acteurs de l’IAE. Une méconnaissance réelle de l’offre innovante (TAD, LAD), pour de nombreux acteurs. 20 A CCÈS À LA VOITURE PRINCIPAUX CONSTATS Des usager-es freinés dans leur insertion, en l’absence de permis ou d’une voiture, car des cadres d’emploi très souvent demandeurs d’une autonomie (« métiers mobiles » ou aux rythmes et horaires atypiques) que les Transports en commun ne permettent pas toujours surtout en milieu rural. Un frein financier important dans l’accès à la voiture individuelle même avec les programmes aidés par les institutions, d’autant plus que le coût d’usage peut mettre en péril l’équilibre budgétaire d’un ménage à faible ressources. Une offre de services diversifiée mais concentrée géographiquement et d’un accès limité. Paradoxalement, les deux territoires ruraux qui nécessitent le plus le recourt à la voiture ne disposent que de très peu de services en ce domaine. Les offres non dédiées (co-voiturage, transport solidaire) sont souvent peu valorisées exception faite des expériences des Mauges et de l’ex MDE du Saumurois. Le co-voiturage est très peu développé dans les entreprises ordinaires ou relevant de l’Insertion par l’activité économique. Les transports solidaires, nombreux, demandent une indemnisation rédhibitoire pour des personnes à très faibles ressources et visent souvent le public sénior. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Faciliter les nouveaux usages de la voiture pour en limiter les coûts sociaux, économiques et écologiques. Favoriser l’accès à ce mode de déplacement en prenant en compte les contraintes des personnes (territoire et perspective de conditions d’emploi). LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER Ils concernent : Le développement du co-voiturage par une sensibilisation et un appui technique aux structures professionnelles L’expérimentation d’actions visant une diminution des coûts d’usage Le développement d’une offre de transports solidaires soutenables L’expérimentation d’un co-voiturage solidaire par l’ex MDE du Saumurois proposait un service assez remarquable même si il ne pouvait répondre à toutes les demandes. 21 U TILISATION DES DEUX ROUES PRINCIPAUX CONSTATS Un mode de déplacement individuel soutenable et adaptable dont les coûts à l’achat et à l’usage, restent particulièrement accessibles. Mais un mode qui connait des limites à l’usage en termes de confort et de sécurité notamment pour des personnes réalisant de longs trajets avant et après un travail physique sur des voies très peu adaptées aux 2 roues. Une intermodalité très limitée hors l’expérience très pertinente mais circonscrite des vélobox. Une offre de location sociale ancienne, intéressante pour le produit et le maillage qu’elle offre et pour le service qu’elle apporte en termes d’accès ou maintien dans l’emploi de la majorité des usager-es qui en bénéficient. Mais une offre à l’équilibre économique parfois fragile et dont la lisibilité est partielle eu égard à une communication déficiente et à l’hétérogénéité des conditions d’accès, freinent sa pleine utilisation. Une offre qui peut améliorer sa qualité si elle intègre également le confort et la sécurité des usager-es comme paramètres de base. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Maximiser le potentiel d’usage des 2 roues en intégrant les paramètres de confort et de sécurité. Optimiser l’offre de location sociale, l’actualiser, la rendre lisible. LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER Ils concernent : Le développement de l’intermodalité pour limiter les longs trajets La qualification des Points Mobilité en termes d’accès au service, de modernisation du parc et de communication Une offre d’atelier social (entretien-réparation) concentrée et peu visible qui est portée par deux acteurs du département, à Angers (AMS) et Saumur (ASPIRE-AGIS). 22 L’ACCÈS AUX AIDES FINANCIÈRES ET POLITIQUES TARIFAIRES PRINCIPAUX CONSTATS Les politiques tarifaires sociales des transports en commun existent pour la grande majorité des collectivités en charge des transports, seule une intercommunalité ne l’a pas mise en œuvre, orientant vers les CCAS de son territoire. De même, le TER bénéficie d’un accès a tarif adapté très intéressant. De bonnes pratiques pour valoriser ces tarifications réduites existent : la Mission Locale d’Angers fournit à ses nouveaux inscrits une attestation reconnue par Irigo en attente de la carte Pôle Emploi ; la carte Solidarité (Anjoubus) peut être faite dans les Maisons Départementales de la Solidarité… mais plus d’1/3 des usager-es qui ont contribué au diagnostic ne connaissaient pas les tarifications sociales. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Lutter contre le frein financier à la mobilité en qualifiant l’intervention des professionnel-les et en informant les usager-es LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER Ils concernent : L’approfondissement de la réflexion sur la communication sur les aides pour les usager-es La cohérence des politiques tarifaires des services dédiés L’application de la réglementation en matière de Prime transport Les politiques tarifaires des services dédiés sont relativement hétérogènes, notamment dans les Points Mobilité. L’accès aux aides telles que l’APRE ou le FAJ est basé sur des critères. L’accès aux aides « extra-légales » liées au projet de la personne ou à un dispositif spécifique répond à des critères et à une appréciation plus qualitative du besoin, de la situation et aussi de l’enveloppe disponible. Des personnes non accompagnées se trouvent souvent écartées de ces aides. Nombre d’acteurs rencontrés ne souhaitent pas communiquer sur ces aides alors que quelques autres font part de questionnements sur l’accès à ce type d’aide. Enfin, l’obligation légale de verser la « prime transport » aux salarié-es n’est pas connue de plusieurs SIAE et donc non délivrée. 23 FOCUS SUR LES TERRITOIRES : LE BAUGEOIS PRINCIPAUX CONSTATS Le Baugeois est un territoire rural et multipolaire. Sa desserte routière ou en transports en commun reste relativement faible comparé aux agglomérations. En effet, l’offre principale est celle du réseau Anjou Bus complétée par une ligne autocar régionale et deux lignes ferroviaires aux marges. Ainsi, trois bassins de transports à la demande ont été développés (2 TAD Anjou Bus et 1 TAD de la communauté de communes de Beaufort en Vallée) vers des pôles de centralité ou en rabattement ers les bus, car ou train. L’offre en services aux publics est moins développée que dans d’autres territoires malgré des antennes et des permanences. De fait, ce territoire dépend pour partie du chef-lieu d’arrondissement de Saumur (Baugé, Noyant…) et pour partie de l’arrondissement d’Angers. LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT : - - La promotion des transports en commun existants et notamment des lignes en déclenchement à la demande et de la ligne SNCF Régionale Le développement des échanges transfrontaliers sur les transports en commun Le développement de partenariats facilitant la mise en place d’événements mobilité décentralisés pour permettre aux usagers d’y accéder LE CHOLETAIS-MAUGES PRINCIPAUX CONSTATS Le territoire du Choletais est constitué de deux identités assez fortes : Les Mauges et le Choletais. Le Choletais bénéficie d’un réseau de transports en commun porté par Transport Public du Choletais qui lui permet d’avoir une bonne desserte en transports en commun complété par le réseau Anjou Bus. Le territoire des Mauges, est desservi par les lignes TC du Conseil Général, 3 bassins de TAD et deux lignes en déclenchement à la demande. Les migrations pendulaires transfrontalières sont importantes. Plusieurs initiatives tant du côté « Mauges » que du côté « Choletais » ont vu le jour dernièrement ou sont en projet (Plateforme transport solidaire, plate-forme mobilité). LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT : - - Le développement d’une tarification sociale pour les transports en commun Le développement de partenariats trans-départementaux La promotion des transports en commun et notamment des Lignes en déclenchement à la demande Le développement de partenariat entre les acteurs du choletais et ceux des Mauges 24 L’AGGLOMÉRATION ANGEVINE LE SAUMUROIS PRINCIPAUX CONSTATS PRINCIPAUX CONSTATS L’Agglomération angevine, ville centre du Département est naturellement le territoire le plus maillé en transports en commun. Il dispose en effet d’une offre de transports en commun intercommunale assez dense notamment au centre et en première couronne avec un TAD (Irigo taxi) qui dessert toutes les communes suburbaines. Il dispose par ailleurs d’importants services dédiés (un important Point Mobilité, un garage solidaire, une auto-école sociale…) et de services « innovants » ouverts à tous-tes (vélobox, autocité, vélocité, école du vélo…). Au plan social, c’est le territoire qui compte le plus d’allocataires du RSA. Le territoire du Saumurois est un territoire à la fois urbain et rural. La particularité de ce territoire au plan économique tient à l’importance des activités saisonnières (poids de la filière végétale et de la filière tourisme). Au plan social, c’est un territoire très touché par les problématiques de précarité-pauvreté dans sa partie Est, avec notamment un taux de chômage des jeunes important. Il dispose d’un réseau de transports en commun assez dense sur la communauté d’agglomération avec l’AOT de Saumur Agglo, ainsi que de l’offre départementale Anjou Bus et d’une ligne de car régionale. 3 lignes ferroviaires offrent un accès à partir des gares de Saumur, Montreuil Bellay et Les Rosiers. Trois services de TAD fonctionnent sur le bassin de Gennes-Doué la Fontaine (pôles de centralité et rabattement vers l’offre bus et train) autour de Les Rosiers (rabattement vers la gare) et sur l’agglomération de Saumur. Enfin, il est important de souligner que l’arrondissement de Saumur a fait l’objet ces dernières années, d’un important travail sur la mobilité et l’emploi qui a permis de développer plusieurs services particulièrement innovants. Organisés au sein d’une plateforme Mobilité fédérant plusieurs acteurs, ces services sont pour certains arrêtés depuis la fermeture de la plateforme en juin 2014, faute de financements. LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT - - L’amélioration de l’intermodalité et de l’offre cyclable (valorisation de l’existant, développement des services, sécurisation…) La coordination locale à travers la plateforme Mobilité Information : signalétique et fiches accessibilité des sites enclavés et fréquentés LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT - Le maintien d’une dynamique partenariale sur mobilité dédiée La promotion des transports en commun (notamment du TAD) Le développement de solutions pour faciliter les déplacements dans le cadre des activités saisonnières 25 LE SEGRÉEN PRINCIPAUX CONSTATS - Le développement de partenariats trans-départementaux La création d’une coordination des services de mobilité existants (transports solidaires notamment) Le Segréen fait partie des deux territoires très ruraux du département avec le Baugeois avec une faible densité, un habitat dispersé et une offre de services aux publics assez faible. Sa desserte en transports en commun est très inférieure aux bassins des agglomérations. L’offre principale est celle du réseau AnjouBus complétée par 3 lignes autocar régionales et une ligne ferroviaire en limite Est. Les deux bassins de transports à la demande (Conseil général) ont été développés vers des pôles de centralité (Pouancé, Combré, Segré) ou en rabattement vers les haltes ferroviaires de Tiercé et Etriché. Toutefois de nombreuses communes restent dépourvues d’offres en TC. C’est en partie pour cette raison, que ce territoire est particulièrement bien pourvu en services de transports solidaires (qu’ils soient associatifs ou communaux). Enfin, il est relativement bien maillé par les points mobilité que l’on trouve sur chacun des cantons. LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT - - La promotion de l’offre en transports en commun notamment des services à la demande et la maximisation de l’utilisation du transport scolaire L’intermodalité le développement de solutions permettant de faciliter l’accès à la voiture (réparation notamment) 26 LEXIQUE AOT : Autorité organisatrice des transports AOTU : Autorité organisatrice des transports urbains AMS : Angers Mob Services, location et entretien de 2 roues (motorisés ou non) ALM : Angers Loire Métropole CPIE : Centre permanent d’initiatives pour l’environnement CG : Conseil Général DMR : L’expérimentation Déplacements en Milieu Rural (DMR)est une initiative de la MSA 49 menée en 2007-2008 dans le Baugeois, en partenariat avec le Pays des Vallées d’Anjou ESAT : Établissement et Service d’Aide par le Travail (Service protégé pour personnes handicapées) LAD : Lignes de bus ou car en déclenchement à la demande (sur réservation téléphonique) MDE : Maison de l’emploi (dispositif national issu du Plan de Cohésion sociale 2005) ML : Mission locale (dispositif national, accueil, accompagnement, socioprofessionnel des 16-25 ans) MSA : Mutualité Sociale Agricole MSB : Maitrise des Savoirs de Base PDE : Plan de déplacements Entreprise PDIE : Plan de déplacements Inter-Entreprises PEM : Pôle d’échange multimodal PLIE : Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi PM : Point mobilité SCOT : Schéma de cohérence territoriale SIAE : Structures d’Insertion par l’Activité Economique TAD : Transport à la demande (service de transport développé par des AOT via des compagnies de taxi. Réservation par téléphone, prise et dépose à des arrêts. inférieur au taxi. Tarification sociale pour les TAD du territoire. Fonctionnement divers d’une AOT à l’autre) TC : Transports en commun TPC : Transport public du choletais L’offre de droit commun concerne l’offre ouverte à tous les publics, sans restriction par opposition aux dispositifs spécifiques dédiés à certains publics ou certains territoires. 27 L’offre alternative est à entendre ici comme alternative aux modes classiques de déplacement mais ne relevant pas de l’offre dédiée L’offre dédiée est à entendre ici comme l’offre dédiée aux publics en insertion (sujet de la présente étude) Le provoiturage est un service de location de voiture porté par la MDE Saumuroise. Le service est animé par des relais locaux dans chacun des cantons de l’agglomération de Saumur La conduite accompagnée solidaire est un dispositif développé par la MDE de Saumur en lien avec AFODIL. Elle permet, à la fois un apprentissage de la conduite à un moindre pour les jeunes de l’arrondissement via un accompagnement par des bénévoles et également d’assurer le transport de personnes en insertion, qui n’ont pas de moyen de déplacement. 28