la note de synthèse de l`étude

Transcription

la note de synthèse de l`étude
ETUDE-DIAGNOSTIC SUR L’ADEQUATION OFFRE/BESOIN DE
MOBILITE EN FAVEUR DES PUBLICS EN INSERTION
Synthèse
Septembre 2014
1
SOMMAIRE
CONTEXTE ................................................................................................................................................ 3
DIAGNOSTIC DE L’OFFRE ET DES BESOIN DE MOBILITE EN FAVEUR DES PUBLICS EN INSERTION ......... 5
ENJEUX ET PRECONISATIONS ................................................................................................................ 16
2
CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE
CONTEXTE
3
LE CADRE DE LA DÉMARCHE
Le CRESGE/IDDR et Appel d’Ère ! ont été retenus début décembre 2013,
pour mener une mission d’ « ÉTUDE-DIAGNOSTIC SUR L’ADÉQUATION
OFFRE / BESOIN DE MOBILITÉ EN FAVEUR DES PUBLICS EN
INSERTION» dans le cadre d’un appel d’offre organisé par le conseil
général de Maine et Loire. L’équipe constituée pour cette mission est
composée de deux consultantes : pour le CRESGE/IDDR, Aurélie
Montigny, géographe-urbaniste spécialisée en mobilité et pour Appel
d’Ère !, Esther Dassonville issue des sciences sociales et spécialisée sur
les questions d’inclusion sociale, formée à la mobilité.
LES ATTENTES DU CONS EIL GÉNÉRAL
Un engagement de longue date, sur les questions de mobilitéinsertion…
Dès 1999, une tarification solidaire était instaurée sur le service de
transport organisé par l’Autorité Organisatrice des Transport
départementale. Depuis nombre d’actions ont vu le jour et le lien entre
mobilité et insertion est traité autant dans une approche « droit
commun » que dans une approche spécifique. L’axe 3 du PTI et du PDI
2010-2012 « Améliorer la prise en compte des freins tout au long du
parcours d’insertion professionnelle » témoigne de cette volonté.
L’intervention concerne les adultes mais aussi les jeunes en insertion.
Malgré la diversité et la richesse des réponses, des points d’effort sont
mis au jour par les Services du Conseil général. Ils concernent : le
maillage territorial, encore inégal ; l’information des publics voire des
relais ; l’offre d’accompagnement ; la structuration et l’organisation de
l’offre et enfin le modèle économique de certains projets.
N OTRE DÉMARCHE MÉTHOD OLOGIQUE
Nous avons ici croisé les démarches quantitatives et qualitatives.
L’analyse des besoins s’est appuyée d’une part sur une approche
statistique classique analysant les indicateurs clefs du territoire et de la
population au plan socio-économique et en termes d’offres de
services ; d’autre part, sur une démarche qualitative croisant les
perceptions des acteurs au vécu des habitant-es en situation de
précarité et faisant l’objet d’un suivi-insertion. L’analyse de l’offre s’est
construite de la même manière.
Le profil du territoire (urbain, périurbain, rural) nous a incité à
proposer des investigations et une prospective par thématique et par
territoire (5 grands bassins de vie retenus : L’Agglomération Angevine ;
le Baugeois, Le Choletais-Mauges ; le Saumurois ; le Segréen). Si
l’essentiel des problématiques est commun aux publics de l’insertion et
nécessitent des échanges généraux, des spécificités territoriales
induisent des réponses distinctes en matière de motilité.
Le diagnostic s’est déroulé en 3 temps principaux : Une analyse des
données
dites
objectives,
données
socioéconomiques,
démographiques, maillage de l’offre ; Un approfondissement qualitatif
avec plus de 35 entretiens/acteurs (cf. annexe 1), 45 entretiens
habitant-es (animés par les acteurs de terrain sur base d’un
questionnaire administré suivi d’ une séance de prise en main) ; 5
groupes d’échange territoriaux/habitant-es et une présentationenrichissement-mise en débat des éléments saillants du pré-diagnostic
à l’occasion de 5 ateliers territoriaux avec les acteurs des transports et
de l’insertion.
4
DIAGNOSTIC DE L’OFFRE ET DES BESOIN DE MOBILITE EN FAVEUR DES
PUBLICS EN INSERTION
5
LE TERRITOIRE : DES BASSINS, URBAINS OU RURAUX, AUX PROFILS DISTINCTS
L E DÉPARTEMENT DU M AINE ET L OIRE …
 Près de 800 000 habitant-es peuplent les 357 communes du département,
constitué de 3 pôles urbains et économiques avec Angers, Cholet et Saumur et
d’un espace rural au tissu bâti et économique assez lâche.
Le Maine et Loire se distingue par la diversité de ses activités économiques et son
dynamisme dans le domaine. Les métiers les plus recherchés par les employeurs
impliquent des conditions de travail nécessitant une mobilité accrue :
agriculture, métiers mobiles d’aide à la personne ou des métiers à horaires
décalés comme la restauration, cf. Enquête « Besoin en Main d’œuvre (BMO)2013 »
Pôle Emploi.
 Le territoire est particulièrement bien desservi en infrastructures
routières et autoroutières. Le Schéma routier départemental vise une articulation
aux grands pôles urbains proches (Nantes ; Poitiers…) et une desserte des pôles
de centralité.
Les liaisons ferroviaires se croisent en un axe Nord Sud Le Mans-Angers-Cholet et
Est-Ouest Saumur-Ancenis. Une offre de car SNCF vient compléter l’offre.
Le Conseil général dispose d’un réseau, en étoile vers la ville centre, de 35 lignes
de bus (Anjou Bus), qui dessert l’ensemble du territoire rural et périurbain du
Maine et Loire, complété par l’offre des 3 agglomérations Angers Loire
Métropole, la communauté d’agglomération du Choletais et Saumur Agglo sur
leurs territoires respectifs.
L ES HOMMES ET LES FEM MES DE M AINE ET L OIRE
 La population de Maine et Loire est plus jeune en moyenne
qu’au niveau national mais aussi qu’en région avec 52,9 % de moins de
20 ans, versus 51,1% pour la Région et 49,2% pour la France
métropolitaine. La pauvreté-précarité est plus concentrée dans les 3
6
agglomérations mais aussi la partie rurale de l’est du département :
Saumurois, Loire-Longué, canton de Noyant et de Baugé, ainsi que la
communauté de communes du Haut-Anjou.
 Le taux de chômage est moins élevé qu’au niveau national avec
9,7% versus 10,5% en France métropolitaine au 3° trimestre 2013. En
janvier 2014, le département comptait 64 810 Demandeurs d’Emploi (A,
B, C). C’est la zone d’emploi de Saumur qui est la plus touchée par le
chômage, devant celle d’Angers.
Enfin, le département comptait en janvier 2014, 19 021 ménages
allocataires du RSA.
L’action menée par le Département, concerne d’une part les
allocataires du RSA avec 6000 personnes engagées dans des actions et
d’autre part les jeunes de 18 à 25 ans rencontrant des difficultés
d'insertion sociale et professionnelle ou d'ordre socio-éducatif. Cette
dernière intervention est essentiellement menée par le biais du Fond
d’Aide aux Jeunes (FAJ), de la prévention spécialisée et des bourses
d’accès à l’autonomie pour les 21-25 ans.
7
L’OFFRE DE MOBILITÉ, DU DROIT COMMUN AUX SERVICES ADAPTES À DIFFÉRENTS PUBLICS
1. U NE OFFRE DE DROIT CO MMUN QUI PROPOSE DES
A LA D EMANDE /TAD…)
INITIATIVES INTÉRESSANTES ET PEUT ENCORE S ’ AMÉLIORER
(TER, B US , T RANSPORTS
L’offre de Transport en commun est nettement plus développée dans les 3
agglomérations avec les services développés par les délégataires ou régie des
intercommunalités (Irigo pour Angers Loire Métropole, AggloBus pour l’Agglomération de
Saumur et Cholet Bus pour Transport Public du Choletais). L’organisation de l’offre
départementale en étoile vers la ville centre renforce cette tendance.
Les territoires ruraux du Baugeois, du Segréen et pour partie du Saumurois sont
relativement mal couverts. La plupart des lignes sont limitées en horaire classique
de journée et ne permettent pas les déplacements domicile-travail en horaires
postés. La desserte des zones d’activités est relevée comme notoirement insuffisante par
bon nombre d’acteurs et des usager-es. Précisons toutefois que des fréquences ne sont pas
toujours connues des usager-es et des acteurs, des services complets peuvent aussi être
inconnus (les tronçons de Lignes en Déclenchement à la Demande).
Pour autant les initiatives TAD (Transport à la Demande), départementale,
Angevine, Beaufortaise et Saumuroise, viennent depuis peu compléter et faciliter
l’accès à l’offre de bus. Cette offre apparaît pour la grande majorité des acteurs et la
quasi-unanimité des usager-es rencontré-es, particulièrement pertinente. Pour le TAD
AnjouBus, la prise en compte de la carte Solidarité est réellement perçue comme un plus,
la souplesse en termes d’horaires également et l’accueil téléphonique déclaré de qualité.
8
Le TAD départemental reste toutefois limité à quelques bassins
et parfois uniquement en rabattement vers une gare SNCF
(pour les 4 derniers bassins mis en fonctionnement en
septembre 2013). Les 4 premiers bassins mis en fonctionnement en 2011
proposent une desserte des pôles de centralité et les rabattements
vers les lignes du réseau Anjoubus. La majorité des habitant-es
rencontrés ne connaissait pas ce type de service.
d’Agglomération de Cholet. Par ailleurs plusieurs structures
d’insertion par l’activité économique n’appliquent pas la Prime
transport » (prise en charge obligatoire par l’employeur quel qu’il
soit de 50% du coût de l’abonnement en transports en commun, pour
les déplacements domicile –travail de leur salarié-es).
Sur le territoire d’Angers Loire Métropole, la desserte des zones
d’emploi est facilitée par une intermodalité « bus-2roues »
organisée au travers de consignes individuelles et sécurisées les
« VELOBOX ». 28 stations sont implantées à proximité d’arrêts de bus
proches des pôles d’activités et des zones industrielles.
Cette offre est limitée à l’agglomération d’Angers alors que le
problème des « premiers ou derniers kilomètres » est souvent
posé sur le territoire, concernant l’offre de TC, avec une
récurrence pour le Baugeois, le Segréen et une partie du Saumurois.
Les politiques tarifaires sociales sont bien perçues lorsqu’elles
sont connues des usager-es (Carte Solidarité/CG, tarif réduit
AggloBus/Saumurois , carte A’Tout/ALM, carte Acti TER).
De bonnes pratiques existent, exemple : la Mission Locale d’Angers
fournit à ses nouveaux inscrits une attestation reconnue par Irigo
(délégataire d’ALM) en attente de la carte Pôle Emploi ; Les Maisons
Départementales de la Solidarité (service de proximité) sont un des
lieux ou la carte Solidarité (AnjouBus) peut être réalisée.
La connaissance des cartes à tarif réduit reste moyenne. Il n’existe pas
de politique tarifaire sociale sur le réseau CholetBus de la Communauté
9
U NE OFFRE
DE SERVICES
«
SOLIDAIRES
», COMPLÉMENTAIRE
MAIS
QUI CONNAIT DES LIMITES
Les Transports solidaires du département, sont basés sur un réseau de
conducteurs-trices bénévoles constitués en association ou sous l’égide
d’un CCAS, d’une commune ou d’une communauté de communes. Ils
proposent la prise en charge des déplacements de personnes
moyennant une indemnité généralement kilométrique (parfois au
forfait). Particulièrement développés en Maine et Loire. Conçus
souvent initialement pour les personnes âgées, ils rencontrent plusieurs
limites dans le cadre d’une utilisation par les personnes en insertion.
Le coût du service paraît pour beaucoup rédhibitoire.
L’utilisation pluri hebdomadaire dans le cas d’un accès à
l’emploi ou à la formation semble très difficile car le réseau
repose sur la disponibilité de bénévoles. L’organisation et l’accès à ces
services est très hétérogène et assez peu lisible.
La plateforme des Mauges (Mobi-Mauges Solidarité) : portée
par un collectif d’acteurs et gérée par le centre social Rives de
Loire à Drain est en activité depuis le 1er avril 2014, pour les
cantons de Champtoceaux et Montrevault. Elle permet par une
plateforme avec un seul numéro d’appel, l’accès aux différents réseaux
de transport solidaire du territoire dans des conditions identiques. Elle
propose un tarif social pour les personnes en insertion et développe un
accompagnement-orientation à distance pour une meilleure utilisation
des services de transports-mobilité existants.
Le co-voiturage se développe particulièrement ces dernières années
dans un contexte de crise mais aussi d’attention accrue à la question
environnementale, il n’est plus le « système D réservé aux jeunes ». Le
covoiturage affinitaire et la conduite par un tiers sont des pratiques
assez développées parmi les usager-es rencontrés, quelques-uns
utilisaient également le covoiturage organisé via des plateformes.
L’incitation au covoiturage par le Département (plateforme
covoiturage 49 et schéma de développement des aires) et par d’autres
acteurs (Pays des Mauges, dans une proportion moindre Pays Segréen)
est un véritable point d’appui. En termes de « bonnes pratiques »,
l’application covoiturage pour le site du Cormier, développée par
CholetBus nous semble intéressante.
10
L ES POINTS MOBILITÉS , UN MAILLAGE RÉGULIER
QUI CACHE UNE GRANDE HÉTÉROGÉNÉITÉ
Une action ancienne sur le territoire départemental, qui consiste à
louer aux personnes en insertion et à des tarifs sociaux, des deuxroues : principalement cyclomoteur ou scooters mais aussi vélos.
Le 2 roues, est un mode de déplacement en fort développement
grâce à son faible coût d’usage et son faible impact environnemental
(sans impact pour le vélo). Le monde de l’entrepise s’y intéresse
également. Un maillage territorial en Points Mobilité, plutot équilibré.
Une réponse à un véritable besoin, pour une situation généralement
transitoire avant l’accès à son propre équipement ou à un autre mode
de déplacement.
Au plan sanitaire, si la bicyclette est une bonne activité, sur des
longs trajets, avant ou après un travail physique, elle peut vite
devenir inconfortable et peu sécure, idem pour le 2 roues à
moteur avec une accidentologie importante. Or, le département est
très peu équipé en voies cyclables utilitaires et son infrastruture n’est
pas spéciquement adaptée aux 2 roues moteur. L’intermodalité
vélo/autre mode est très peu favorisée, elle semble très peu prise en
compte (hormis par l’AOTU d’ALM).
Une offre très (trop ?) hétérogène :
o dans la taille des services : location de 2 à 45 engins
o dans la nature de son action : de la location simple à la location
avec un accompagnement spécifique» en passant par « un
accompagnement ponctuel à la prise en main ».
o dans ses critères d’accès : d’un accès assez ouvert « en
démarche d’insertion » à un accès nettement plus rigide pour
d’autres « vérification du contrat de travail pour déterminer la
durée de la location ».
o Dans ces conditions d’accès : une prescription peut être
obligatoire, souhaitée ou non, le tarif est différent d’un acteur à
l’autre, la caution également et celle-ci peut parfois être donnée
par un 1/3, parfois non. À noter que cette caution est parfois un
frein à la location.
11
o Dans son fonctionnement : durée de la prestation,
renouvellement, visite de contrôle, paiement…
o Dans son évaluation même : si tous les porteurs de points
mobilité s’accordent à dire que le service est déterminant pour
l’accès à l’emploi-insertion des publics qu’il touche, le recours
au service est inégal suivant les territoires, voire les Points
Mobilité. Alors que certains évoquent, pour une période, une
météo limitante, d’autres ont connu dans le même temps un
accroissement de la demande. Le nombre de refus sur une
année faute d’engins disponibles peut être ou non enregistré
…etc
relais-animateurs. Avancer vers une plus grande homogénéité
peut sembler nécessaire, toutefois les conditions de
fonctionnement sont à regarder précisément. Aujourd’hui ce
n’est pas le portage qui donne sa qualité d’accompagnement
à l’action par contre il permet une couverture plus maillée et
une meilleure adaptation à la demande dans le cas d’une
gestion de plusieurs points mobilité sur un territoire. Le
modèle du gestionnaire unique sans relais mais déconcentré
permet également une homogénéité d’accès et de services.
Une offre peu articulée au plan territorial
o Des points mobilité peu articulés entre eux, alors qu’ils
rencontrent les mêmes problématiques
o Certains points mobilités semblent assez peu en lien avec
d’autres services de mobilité
o Un très faible intérêt pour l’intermodalité
Un modèle financier non stabilisé
o Les points mobilité peuvent être financés diversement pour
cette action, par le service Action Jeunes et/ou par le service
Insertion du Conseil Général et par d’autres institutions, certains
ont recourt à des fondations pour le volet investissement
o Plusieurs points mobilité annoncent un équilibre précaire voire
un déficit pour la plupart lié au poste « entretien-réparation »
souvent élevé.
Un portage qui se cherche encore
o 4 formes de portage existent à ce jour sur le territoire
départemental : un acteur/un point mobilité ; Un
acteur/plusieurs points mobilité ; un acteur gestionnaire et des
relais animateurs ; un acteur gestionnaire et animateur et des
Une offre de réparation 2 roues (vélo ou à moteur) à
Angers (AMS) et Saumur (Agis/ASPIRE) à tarifs adaptés
mais peu connue et jugée trop éloignée pour les
usager-es rencontrés habitant les 3 autres territoires.
12
LA VOITURE , UN ÉLÉMENT QUI RESTE IMPORTANT EN MILIEU RURAL , MAIS SON ACCÈS PARTICULIÈREMENT FREINÉ POUR LES PERSONNES EN
SITUATION DE PAUVRET É
L’automobile reste le mode de transport privilégié par les français-es pour les
déplacements domicile-travail et particulièrement nécessaire dans les territoires
ruraux. Par ailleurs, les personnes en situation d’insertion multiplient souvent les
démarches administratives et se voient essentiellement proposer des emplois mobiles
et /ou de courtes durées et/ou en horaires décalés ou éclatés (activité fractionnée durant la
journée, la semaine).
Plusieurs services « sociaux » d’accès à la voiture existent sur le territoire et
couvrent toute la chaine : de la préparation au permis à la réparation du véhicule en
passant par la location. Une auto-école sociale, est présente sur Angers, Cholet,
Saumur, des ateliers de préparation au code existent sur le Segréen , sur les Mauges
et à Saumur. Deux garages solidaires à Angers et Saumur proposent la vente et l’entretien/
réparation de véhicules à tous publics avec des coûts minorés suivant les ressources de la
personne. Enfin, un service de location de voiture est également développé sur Angers
(partenariat AMS/Solidarauto) et sur les cantons de l’arrondissement de Saumur (appelé
« Provoiturage » il s’appuie sur un partenariat MDE et relais locaux).
Ces services d’accès à la voiture sont, pour les plus importants, concentrés sur les zones
urbaines d’Angers et de Saumur. Le service d’auto-école sociale est relevé par tous comme
un service particulièrement bien adapté mais non décentralisé et parfois difficile d’accès car
uniquement sur prescription. Les services de garage social semblent intéressants mais trop
éloignés pour le Segréen, le Baugeois et Choletais-Mauges, avec des coûts jugés élevés
pour l’achat, par des usager-es. Concernant l’accès à la voiture, des questions restent à
approfondir comme le développement ou non de la voiture sans permis, en location, aide à
l’achat… Plusieurs acteurs nous en ont fait part, certains réticents eu égard au coût
supposé d’entretien, d’autres plutôt intéressés par une offre alternative face aux freins au
permis (cognitifs, financier et suspension).
13
L ES FREINS PSYCHOLOGI QUES , COGNITIFS ET
SOCIOCULTURELS
Globalement les acteurs semblent attentifs à cette question
des freins propres aux personnes . Les missions locales ont
développé des pratiques de bilan-mobilité lors des premiers
entretiens qui vont généralement au-delà de l’inventaire des moyens à
la disposition de la personne. Pôle Emploi intègre la question de la
mobilité dans le 1° entretien approfondi. Le frein cognitif est d’abord
traité dans son 1° niveau (savoirs de base) par les acteurs ad’hoc
présents sur l’ensemble du territoire. Il est également pris en compte
en ce qui concerne les capacités à s’organiser, se repérer au plan
spatial et temporel, utiliser des modes et des supports de
déplacements par différentes associations lors d’activité de type Vie
quotidienne, ou des sorties avec les jeunes, des exemples concrets et
pertinents nous ont été donnés. AFODIL développe un bilan précis des
potentialités et freins des personnes accompagnées. L’INFREP,
organisme de formation basé à Angers, a élaboré un module complet
d’accompagnement à la mobilité.
Plusieurs paradoxes sur cette question des freins : le premier
est d’importance, ces freins à la mobilité apparaissent un enjeu
pour nombre d’acteurs tandis qu’ils ne sont jamais identifiés
comme tels par les usager-es qui priorisent massivement le frein
financier. Deux actions ciblées ont été développées ces dernières
années et portées à la connaissance des acteurs sur deux territoires
bien maillés (Agglomération angevine et Saumurois), elles n’ont
remporté qu’une très faible adhésion alors qu’elles étaient très
différentes dans leur approche.
I NFORMATION – A CCÈS
AUX SERVICES
Le besoin d’information est très important tant pour les acteurs que
pour les usager-es.
Plusieurs outils existent pour les personnes qui peuvent accéder
à internet. Destinéo (application sur l’offre régionale permettant
d’élaborer son itinéraire facilement) et le portail insertion du
Conseil Général. Sur ce portail, le guide Mobilité 49, s’il n’est pas
encore connu de tous les professionnel-les offre un niveau d’
information détaillé sur l’offre de transport ordinaire et dédiée, sa
conception en fait un outil maniable et intuitif intéressant. Toutefois le
fonctionnement, par lien internet, implique un accès au réseau pour les
lecteurs-trices et une actualisation très régulière par le service. Au plan
des territoires : la plateforme Mobilité de la MDE du Saumurois
« Mobil’Infos », reconnue par les acteurs du département (un exemple
pour le Pays Segréen) proposait une information exhaustive sur les
types de services mais elle a fermé ses portes, faute de financements.
La plateforme Mobilité de l’agglomération angevine nouvellement
créée, assure une information personnalisée à tous les demandeurs. Le
conseil de développement du Pays Segréen a produit un diagnostic
mobilité en 2012 et diffuse une plaquette à l’intention des habitant-es
présentant l’offre de mobilité. Malgré des outils pertinents, si
l’information est pour les professionnel-les jugée globalement
présente et conséquente, elle leur apparaît trop segmentée et encore
lacunaire. Pour les usager-es elle est jugée particulièrement
insuffisante. Il est important de souligner, pour les usager-es
rencontré-es, la faible connaissance des services dédiés ou leur
connaissance partielle ou encore erronnée, mais aussi la quasi
méconnaissance des TAD et la connaissance assez moyenne des
tarifications sociales. Les transports solidaires sont également très peu
connus mais de fait plusieurs (beaucoup ?) d’entre eux étant dédiés aux
personnes âgées. Dans l’ensemble des groupes d’échanges, la mairie
14
est apparue comme le lieu où l’information devrait se trouver
rassemblée.
Les supports d’information concernant l’offre de transports en
commun sont difficlement lisibles (plaquettes horaires…) et parfois
inadaptés voire absents. L’information sur les services est parfois très
imprécise et reflète dans certains cas (certains points mobilité et
transports solidaires ) un flou sur les critères d’accès. De fait, cela peut
nuire à la lisibilité de l’offre mais aussi à son accessibilité dans les
mêmes conditions pour tous-tes. La plupart des ressources
d’information sont aujourd’hui en ligne mais tous n’ont pas accès à un
internet. Le portail Insertion est en soi un outil important et il propose
un panorama assez large de l’offre de déplacements et services liés,
toutefois la lecture de cette offre est assez hardue tant les
informations sont nombreuses, diverses et densément présentées.
Enfin, l’information concernant les aides fait débat sur le territoire,
nombre d’acteurs considérant que les aides extra-légales ne doivent
pas faire l’objet d’une information tout public.
G OUVERNANCE
La mobilité des personnes en situation d’insertion, sujet transversal par
excellence, implique une mise en synergie des acteurs institutionnels et
associatifs pour lutter contre l’émiettement des forces et des moyens, les
incohérences d’intervention.
Les partenariats semblent relativement faciles sur le territoire entre
acteurs de l’insertion-emploi-formation mais souvent circonscris à un
projet ou un périmètre restreints. Pour exemple, un partenariat sur les
Mauges s’est traduit par une Plateforme des transports solidaires. On
soulignera également une coopération intéressante entre l’AOTU
d’Angers Loire Métropole et les acteurs locaux du social qui produit une
amélioration des services de droit commun bénéficiant aux publics
vulnérables. Enfin, la plateforme Mobilité porté initialement par la MDE
d’Angers Loire Métropole a fédéré les acteurs locaux pour son diagnostic,
ceux-ci attendent de sa mise en œuvre opérationnelle une fonction de
mise en synergie stratégique et opérationnelle.
Si des points d’appui existent bien sur cette thématique de la
gouvernance, le 1°projet d’importance, global et transversal avec une
visée stratégique (Plateforme/MDE Saumur) est stoppé depuis juin 2014
malgré une action reconnue et apprécié de tous.
Cela étant, les partenariats restent souvent de circonstance et il n’existe
pas d’instances partenariales inscrites dans la durée (commissions,
groupes de travail…) sur cette question de la mobilité quelle qu’en soit
l’échelle territoriale. Le monde de l’entreprise est visiblement peu
coordonné sur ce sujet, des initiatives peinent à se développer.
EN CONCLUSION
Il existe un panel d’offre sur le territoire et toute la chaine des besoins
de mobilité est couverte, mais de manière inégale. Les disparités sont
non seulement territoriales mais aussi liées à l’hétérogénéité des
services d’une même catégorie. Par ailleurs, des actions ou des bonnes
pratiques existent mais ne sont pas formalisées. L’absence d’échanges
un peu plus stratégiques que pratico-pratiques entre acteurs, limite le
recul sur les services proposés, en en faussant la perception (exemple :
image du 2 roues obsolète) et en en limitant la vision au service luimême alors que celui-ci est bien à articuler à d’autres problématiques
vécues par l’usager-e (exemple : qualité des routes ou intermodalité
pour les points mobilité, etc…). La question de l’information
défaillante n’est pas du tout spécifique au territoire, toutefois les
initiatives développées gagneraient à être mise en débat entre les
porteurs pour en retirer des éléments d’amélioration allant dans le sens
d’une meilleure réponse aux attentes des publics. Enfin et surtout,
diverses expériences ont eu lieu ces dernières années, mais pas
suffisamment soutenues dans le temps, elles n’ont pu être réellement
testées dans la durée ni évaluées pleinement et capitalisées.
15
ENJEUX ET PRECONISATIONS
16
LES ENJEUX CLEFS
L ES ENJEUX
PARTAGÉS
Identifiés comme tels car partagés à minima par le Conseil Général, ses
partenaires institutionnels et de terrain ainsi que notre groupement.
LA GOUVERNANCE
L’enjeu concerne la cohérence d’intervention des institutions multiples
qui interagissent en ce domaine et leur positionnement stratégique
qu’elles peuvent développer en restant dans leurs champs de
compétence. L’enjeu comprend également les questions de cohérence
locale et de lisibilité dans l’intervention des acteurs de terrain. La prise en
compte de l’usager-e en tant qu’acteur, le recueil de son expression
relève également de la gouvernance.
L’INFORMATION
L’enjeu concerne la visibilité et la lisibilité de l’offre, il s’intéresse à la
qualité globale de l’information, au choix des objets à une information de
qualité qui touche réellement sa cible par des messages et des canaux
adaptés. L’enjeu est d’importance pour les usager-es et pour les
professionnel-les qui avant d’être émetteurs sont récepteurs, et
traducteurs.
LES TRANSPORTS EN COMMUN
Nous sommes ici sur un enjeu fort car relevant du droit commun et non
stigmatisant (service public ouvert à tous-tes et fréquenté par des
catégories diverses). L’offre est importante si on la regarde en volume et
comparativement aux services dédiés. L’enjeu TC porte sur sa visibilité,
son accessibilité au sens large et sa capacité d’innovation.
L ES ENJEUX D ’ IMPORTANCE
Identifiés comme tel car faisant l’objet de problématiques fortes et
d’attentes importantes localement, soit des usager-es, soit du
commanditaire. Toutefois, ils n’ont pas fait l’objet d’une production
collective prospective.
L’ACCÈS À LA VOITURE
Cet enjeu concerne l’accès à la voiture, dans ses différents usages
(covoiturage ; copartage/provoiturage ; transport solidaire …) et dans la
perspective d’un équipement individuel (permis, achat, entretienréparation…). Cet enjeu s’exprime avec en toile de fond, le constat
général actuel des limites du tout automobile mais aussi celui de la prise
en compte du local avec un caractère rural d’une grande partie du
territoire croisé a la problématique d’insertion.
L’USAGE DES 2 ROUES
Il s’agit d’un mode de déplacement qui se développe particulièrement,
que l’on parle du vélo, du vélo à assistance électrique (VAE) ou du
scooter. Notre constat en toile de fond se résume par la soutenabilité de
ces modes de déplacements : leur faible impact environnemental, leur
intérêt social (sanitaire) et économique. Cet enjeu concerne aussi bien
l’offre de location sociale soutenue par le conseil général, que les
aménagements et équipements qui peuvent favoriser un usage plus
sécure et adapté du 2 roues qu’il soit ou non à moteur.
17
LES ORIENTATIONS ET PROGRAMMES D’ACTIONS
INFORMATION
PRINCIPAUX CONSTATS
Une offre d’information conséquente, en supports, médias, y compris par
le canal humain
Des initiatives pertinentes :
Destinéo
Portail insertion/ Guide mobilité 49
La plateforme mobilité de l’agglomération angevine
Mais une marge de manœuvre importante
Sur l’information des professionnel-les et des usager-es
Sur les supports et sur les contenus (attractivité, lisibilité, clarté des
informations)
Sur la diffusion et la concentration des informations (internet/lieu
physique…)
Une problématique centrale qui concerne autant les usager-es que les
professionnel-les, un déficit d’information important sur l’offre de
transport en commun dont particulièrement les TAD mais aussi les
politiques tarifaires sociales. Un sujet bien appréhendé dans le diagnostic
mobilité du Pays Segréen. Une information de qualité étant la base de
l’accès aux services mais aussi un des points d’appui nécessaire à la mise
en mouvement des personnes, cet enjeu mérite un travail de fond et en
continu.
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Qualifier, mettre en cohérence et diffuser par des canaux
stratégiques
Rendre lisible et faciliter pour les usager-es l’accès à tous les
moyens de déplacements et de services liés.
Faciliter les missions d’accompagnement des professionnel-les en
renforçant leur connaissance générale des services et leur
capacité à mobiliser l’information ad’hoc suivant les besoins de
l’usager-e.
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER
Ils concernent :
La clarification des contenus d’information diffusés aux usagers
Le développement de la pratique du bilan-Information Mobilité
lors des étapes clefs de l’accueil-accompagnement.
La mise à niveau des structures professionnel-les en termes
d’information sur les services existants, de droits et obligations
(ex : versement de la Prime Transport), les aides et politiques
tarifaires.
La qualification des outils d’information existants.
La diffusion d’une base minimale d’informations dans un réseau
de lieux identifiés.
18
GOUVERNANCE
PRINCIPAUX CONSTATS
Un pilotage stratégique inexistant à l’échelle départementale, instable
ou inexistant à l’infra
Pas de temps de rencontres entre institutions (du social et des
transports) au niveau départemental
Une plateforme en montage sur l’agglomération d’Angers
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Partager l’observation des besoins et de l’offre aux échelles
départementales et infra
Définir les orientations et les adapter aux évolutions du contexte
et des publics
Coopérer pour une action cohérente dans une complémentarité
d’acteurs, et en intelligence acteur-usager
Une plateforme performante fermée faute de financements
pérennes sur l’arrondissement de Saumur
Une prise de recul insuffisante pour certains acteurs et une
approche parfois peu contextualisée des problématiques de
mobilité.
Des partenariats à différents niveaux mais peu développés entre droit
commun et secteur social
Très peu de mutualisation entre acteurs.
Une marge de progrès sur la « Participation des usager-es » à la
définition et l’évaluation des projets.
Des pratiques d’évaluation souvent post ante, et centrées
essentiellement sur l’action, plus rarement sur une politique d’ensemble.
Des initiatives parfois peu valorisées et/ou développées avant d’être
évaluées et abandonnées.
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER
Ils concernent :
Le pilotage stratégique à l’échelle départementale avec une visée
d’observation et d’orientations, de veille et d’expérimentation
La recherche d’un maillage territorial plus homogène et d’une
mutualisation entre acteurs
L’animation des réseaux locaux Mobilité-Emploi-Insertion
L’implication des usager-es dans les expérimentations,
l’amélioration de l’information
La qualification de l’évaluation
19
TRANSPORTS EN COMMUN
PRINCIPAUX CONSTATS
Cette offre de droit commun, accessible financièrement est un mode de
déplacement particulièrement soutenable quand le service est adapté.
Une offre de transports en commun inégale dans un territoire mixte où
les 3 agglomérations sont relativement bien pourvues avec leur propre
service de transports et l’offre ferroviaire mais avec deux territoires
ruraux (le Baugeois, le Segréen) où l’offre départementale (Anjou bus) ne
peut mailler l’ensemble des communes.
Cette offre est porteuse d’initiatives intéressantes (services à la
demande, intégration tarifaire, vélobox…) relativement récentes pour la
plupart sont aussi souvent peu valorisées.
Une offre accessible financièrement… mais pour des catégories de
publics souvent très précaires avec des effets de seuil qui peuvent vite
jouer.
Une offre classique qui répond difficilement aux nouveaux rythmes de
travail (postés, décalés, éclatés, séquencés…).
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Faciliter l’accès à l’offre existante en utilisant les différents
leviers (information-communication ; rabattement …)
Adapter l’offre annuellement (après des campagnes
d’information et des tests)
Renforcer l’offre actuelle par des expérimentations
complémentaires
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER
Ils concernent :
Le développement de l’intermodalité et de la praticité des titres
de transport (titres combinés ou carte unique) pour faciliter
l’usage des transports en commun
L’expérimentation de nouveaux services pour mieux répondre
aux problématiques des nouveaux cadres d’emploi
L’amélioration de l’information délivrée
La sensibilisation des professionnel-les et des usager-es à
l’intérêt de l’usage
Une offre globalement sous-valorisée dans le monde de l’Insertion du
fait d’une faible connaissance de l’offre par les usager-es mais aussi par
les professionnel-les mais aussi de la non application de la « prime
transport » à leurs salarié-es par plusieurs acteurs de l’IAE.
Une méconnaissance réelle de l’offre innovante (TAD, LAD), pour de
nombreux acteurs.
20
A CCÈS À
LA VOITURE
PRINCIPAUX CONSTATS
Des usager-es freinés dans leur insertion, en l’absence de permis ou
d’une voiture, car des cadres d’emploi très souvent demandeurs d’une
autonomie (« métiers mobiles » ou aux rythmes et horaires atypiques)
que les Transports en commun ne permettent pas toujours surtout en
milieu rural.
Un frein financier important dans l’accès à la voiture individuelle même
avec les programmes aidés par les institutions, d’autant plus que le coût
d’usage peut mettre en péril l’équilibre budgétaire d’un ménage à faible
ressources.
Une offre de services diversifiée mais concentrée géographiquement et
d’un accès limité. Paradoxalement, les deux territoires ruraux qui
nécessitent le plus le recourt à la voiture ne disposent que de très peu de
services en ce domaine.
Les offres non dédiées (co-voiturage, transport solidaire) sont souvent
peu valorisées exception faite des expériences des Mauges et de l’ex MDE
du Saumurois. Le co-voiturage est très peu développé dans les entreprises
ordinaires ou relevant de l’Insertion par l’activité économique. Les
transports solidaires, nombreux, demandent une indemnisation
rédhibitoire pour des personnes à très faibles ressources et visent souvent
le public sénior.
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Faciliter les nouveaux usages de la voiture pour en limiter les
coûts sociaux, économiques et écologiques.
Favoriser l’accès à ce mode de déplacement en prenant en
compte les contraintes des personnes (territoire et perspective de
conditions d’emploi).
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER
Ils concernent :
Le développement du co-voiturage par une sensibilisation et un
appui technique aux structures professionnelles
L’expérimentation d’actions visant une diminution des coûts
d’usage
Le développement d’une offre de transports solidaires
soutenables
L’expérimentation d’un co-voiturage solidaire par l’ex MDE du Saumurois
proposait un service assez remarquable même si il ne pouvait répondre à
toutes les demandes.
21
U TILISATION DES DEUX
ROUES
PRINCIPAUX CONSTATS
Un mode de déplacement individuel soutenable et adaptable dont les
coûts à l’achat et à l’usage, restent particulièrement accessibles.
Mais un mode qui connait des limites à l’usage en termes de confort et
de sécurité notamment pour des personnes réalisant de longs trajets
avant et après un travail physique sur des voies très peu adaptées aux 2
roues.
Une intermodalité très limitée hors l’expérience très pertinente mais
circonscrite des vélobox.
Une offre de location sociale ancienne, intéressante pour le produit et le
maillage qu’elle offre et pour le service qu’elle apporte en termes d’accès
ou maintien dans l’emploi de la majorité des usager-es qui en bénéficient.
Mais une offre à l’équilibre économique parfois fragile et dont la lisibilité
est partielle eu égard à une communication déficiente et à l’hétérogénéité
des conditions d’accès, freinent sa pleine utilisation. Une offre qui peut
améliorer sa qualité si elle intègre également le confort et la sécurité des
usager-es comme paramètres de base.
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Maximiser le potentiel d’usage des 2 roues en intégrant les
paramètres de confort et de sécurité.
Optimiser l’offre de location sociale, l’actualiser, la rendre lisible.
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER
Ils concernent :
Le développement de l’intermodalité pour limiter les longs trajets
La qualification des Points Mobilité en termes d’accès au service,
de modernisation du parc et de communication
Une offre d’atelier social (entretien-réparation) concentrée et peu visible
qui est portée par deux acteurs du département, à Angers (AMS) et
Saumur (ASPIRE-AGIS).
22
L’ACCÈS AUX AIDES FINANCIÈRES ET POLITIQUES TARIFAIRES
PRINCIPAUX CONSTATS
Les politiques tarifaires sociales des transports en commun existent
pour la grande majorité des collectivités en charge des transports, seule
une intercommunalité ne l’a pas mise en œuvre, orientant vers les CCAS
de son territoire. De même, le TER bénéficie d’un accès a tarif adapté très
intéressant.
De bonnes pratiques pour valoriser ces tarifications réduites existent : la
Mission Locale d’Angers fournit à ses nouveaux inscrits une attestation
reconnue par Irigo en attente de la carte Pôle Emploi ; la carte Solidarité
(Anjoubus) peut être faite dans les Maisons Départementales de la
Solidarité… mais plus d’1/3 des usager-es qui ont contribué au diagnostic
ne connaissaient pas les tarifications sociales.
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Lutter contre le frein financier à la mobilité en qualifiant
l’intervention des professionnel-les et en informant les usager-es
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER
Ils concernent :
L’approfondissement de la réflexion sur la communication sur les
aides pour les usager-es
La cohérence des politiques tarifaires des services dédiés
L’application de la réglementation en matière de Prime transport
Les politiques tarifaires des services dédiés sont relativement
hétérogènes, notamment dans les Points Mobilité.
L’accès aux aides telles que l’APRE ou le FAJ est basé sur des critères.
L’accès aux aides « extra-légales » liées au projet de la personne ou à un
dispositif spécifique répond à des critères et à une appréciation plus
qualitative du besoin, de la situation et aussi de l’enveloppe disponible.
Des personnes non accompagnées se trouvent souvent écartées de ces
aides. Nombre d’acteurs rencontrés ne souhaitent pas communiquer sur
ces aides alors que quelques autres font part de questionnements sur
l’accès à ce type d’aide.
Enfin, l’obligation légale de verser la « prime transport » aux salarié-es
n’est pas connue de plusieurs SIAE et donc non délivrée.
23
FOCUS SUR LES TERRITOIRES :
LE BAUGEOIS
PRINCIPAUX CONSTATS
Le Baugeois est un territoire rural et multipolaire. Sa desserte routière ou
en transports en commun reste relativement faible comparé aux
agglomérations. En effet, l’offre principale est celle du réseau Anjou Bus
complétée par une ligne autocar régionale et deux lignes ferroviaires aux
marges. Ainsi, trois bassins de transports à la demande ont été
développés (2 TAD Anjou Bus et 1 TAD de la communauté de communes
de Beaufort en Vallée) vers des pôles de centralité ou en rabattement ers
les bus, car ou train. L’offre en services aux publics est moins développée
que dans d’autres territoires malgré des antennes et des permanences.
De fait, ce territoire dépend pour partie du chef-lieu d’arrondissement de
Saumur (Baugé, Noyant…) et pour partie de l’arrondissement d’Angers.
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT :
-
-
La promotion des transports en commun existants et notamment
des lignes en déclenchement à la demande et de la ligne SNCF
Régionale
Le développement des échanges transfrontaliers sur les
transports en commun
Le développement de partenariats facilitant la mise en place
d’événements mobilité décentralisés pour permettre aux usagers
d’y accéder
LE CHOLETAIS-MAUGES
PRINCIPAUX CONSTATS
Le territoire du Choletais est constitué de deux identités assez fortes : Les
Mauges et le Choletais. Le Choletais bénéficie d’un réseau de transports
en commun porté par Transport Public du Choletais qui lui permet d’avoir
une bonne desserte en transports en commun complété par le réseau
Anjou Bus. Le territoire des Mauges, est desservi par les lignes TC du
Conseil Général, 3 bassins de TAD et deux lignes en déclenchement à la
demande. Les migrations pendulaires transfrontalières sont importantes.
Plusieurs initiatives tant du côté « Mauges » que du côté « Choletais » ont
vu le jour dernièrement ou sont en projet (Plateforme transport solidaire,
plate-forme mobilité).
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT :
-
-
Le développement d’une tarification sociale pour les transports
en commun
Le développement de partenariats trans-départementaux La
promotion des transports en commun et notamment des Lignes
en déclenchement à la demande
Le développement de partenariat entre les acteurs du choletais et
ceux des Mauges
24
L’AGGLOMÉRATION ANGEVINE
LE SAUMUROIS
PRINCIPAUX CONSTATS
PRINCIPAUX CONSTATS
L’Agglomération angevine, ville centre du Département est naturellement
le territoire le plus maillé en transports en commun. Il dispose en effet
d’une offre de transports en commun intercommunale assez dense
notamment au centre et en première couronne avec un TAD (Irigo taxi)
qui dessert toutes les communes suburbaines. Il dispose par ailleurs
d’importants services dédiés (un important Point Mobilité, un garage
solidaire, une auto-école sociale…) et de services « innovants » ouverts à
tous-tes (vélobox, autocité, vélocité, école du vélo…). Au plan social, c’est
le territoire qui compte le plus d’allocataires du RSA.
Le territoire du Saumurois est un territoire à la fois urbain et rural. La
particularité de ce territoire au plan économique tient à l’importance des
activités saisonnières (poids de la filière végétale et de la filière tourisme).
Au plan social, c’est un territoire très touché par les problématiques de
précarité-pauvreté dans sa partie Est, avec notamment un taux de
chômage des jeunes important. Il dispose d’un réseau de transports en
commun assez dense sur la communauté d’agglomération avec l’AOT de
Saumur Agglo, ainsi que de l’offre départementale Anjou Bus et d’une
ligne de car régionale. 3 lignes ferroviaires offrent un accès à partir des
gares de Saumur, Montreuil Bellay et Les Rosiers. Trois services de TAD
fonctionnent sur le bassin de Gennes-Doué la Fontaine (pôles de
centralité et rabattement vers l’offre bus et train) autour de Les Rosiers
(rabattement vers la gare) et sur l’agglomération de Saumur. Enfin, il est
important de souligner que l’arrondissement de Saumur a fait l’objet ces
dernières années, d’un important travail sur la mobilité et l’emploi qui a
permis de développer plusieurs services particulièrement innovants.
Organisés au sein d’une plateforme Mobilité fédérant plusieurs acteurs,
ces services sont pour certains arrêtés depuis la fermeture de la
plateforme en juin 2014, faute de financements.
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT
-
-
L’amélioration de l’intermodalité et de l’offre cyclable
(valorisation de l’existant, développement des services,
sécurisation…)
La coordination locale à travers la plateforme Mobilité
Information : signalétique et fiches accessibilité des sites enclavés
et fréquentés
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT
-
Le maintien d’une dynamique partenariale sur mobilité dédiée
La promotion des transports en commun (notamment du TAD)
Le développement de solutions pour faciliter les déplacements
dans le cadre des activités saisonnières
25
LE SEGRÉEN
PRINCIPAUX CONSTATS
-
Le développement de partenariats trans-départementaux
La création d’une coordination des services de mobilité existants
(transports solidaires notamment)
Le Segréen fait partie des deux territoires très ruraux du département
avec le Baugeois avec une faible densité, un habitat dispersé et une offre
de services aux publics assez faible. Sa desserte en transports en commun
est très inférieure aux bassins des agglomérations. L’offre principale est
celle du réseau AnjouBus complétée par 3 lignes autocar régionales et
une ligne ferroviaire en limite Est. Les deux bassins de transports à la
demande (Conseil général) ont été développés vers des pôles de
centralité (Pouancé, Combré, Segré) ou en rabattement vers les haltes
ferroviaires de Tiercé et Etriché. Toutefois de nombreuses communes
restent dépourvues d’offres en TC. C’est en partie pour cette raison, que
ce territoire est particulièrement bien pourvu en services de transports
solidaires (qu’ils soient associatifs ou communaux). Enfin, il est
relativement bien maillé par les points mobilité que l’on trouve sur
chacun des cantons.
LES PROGRAMMES D’ACTIONS À DÉVELOPPER CONCERNENT
-
-
La promotion de l’offre en transports en commun notamment des
services à la demande et la maximisation de l’utilisation du
transport scolaire
L’intermodalité
le développement de solutions permettant de faciliter l’accès à la
voiture (réparation notamment)
26
LEXIQUE
AOT : Autorité organisatrice des transports
AOTU : Autorité organisatrice des transports urbains
AMS : Angers Mob Services, location et entretien de 2 roues (motorisés ou non)
ALM : Angers Loire Métropole
CPIE : Centre permanent d’initiatives pour l’environnement
CG : Conseil Général
DMR : L’expérimentation Déplacements en Milieu Rural (DMR)est une initiative de la MSA 49 menée en 2007-2008 dans le Baugeois, en partenariat avec le Pays des
Vallées d’Anjou
ESAT : Établissement et Service d’Aide par le Travail (Service protégé pour personnes handicapées)
LAD : Lignes de bus ou car en déclenchement à la demande (sur réservation téléphonique)
MDE : Maison de l’emploi (dispositif national issu du Plan de Cohésion sociale 2005)
ML : Mission locale (dispositif national, accueil, accompagnement, socioprofessionnel des 16-25 ans)
MSA : Mutualité Sociale Agricole
MSB : Maitrise des Savoirs de Base
PDE : Plan de déplacements Entreprise
PDIE : Plan de déplacements Inter-Entreprises
PEM : Pôle d’échange multimodal
PLIE : Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi
PM : Point mobilité
SCOT : Schéma de cohérence territoriale
SIAE : Structures d’Insertion par l’Activité Economique
TAD : Transport à la demande (service de transport développé par des AOT via des compagnies de taxi. Réservation par téléphone, prise et dépose à des arrêts. inférieur au
taxi. Tarification sociale pour les TAD du territoire. Fonctionnement divers d’une AOT à l’autre)
TC : Transports en commun
TPC : Transport public du choletais
L’offre de droit commun concerne l’offre ouverte à tous les publics, sans restriction par opposition aux dispositifs spécifiques dédiés à certains publics ou certains
territoires.
27
L’offre alternative est à entendre ici comme alternative aux modes classiques de déplacement mais ne relevant pas de l’offre dédiée
L’offre dédiée est à entendre ici comme l’offre dédiée aux publics en insertion (sujet de la présente étude)
Le provoiturage est un service de location de voiture porté par la MDE Saumuroise. Le service est animé par des relais locaux dans chacun des cantons de l’agglomération
de Saumur
La conduite accompagnée solidaire est un dispositif développé par la MDE de Saumur en lien avec AFODIL. Elle permet, à la fois un apprentissage de la conduite à un
moindre pour les jeunes de l’arrondissement via un accompagnement par des bénévoles et également d’assurer le transport de personnes en insertion, qui n’ont pas de
moyen de déplacement.
28