BRM Capital Corporation est devenue l`une des plus
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BRM Capital Corporation est devenue l`une des plus
APRÈS LE COUP DE DÉPART COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL POUR METTRE SUR PIED une société de planification financière de 16 milliards de dollars? Pour Jean Dumont, président de la Société en commandite Cartier Capital limitée à Montréal et son directeur général Jean Morissette, la réponse est : moins d’un an. BRM Capital Corporation, détenue majoritairement par Cartier Capital, a connu un départ plus que rapide en acqué- BRM Capital Corporation est devenue l’une des plus importantes firmes de planification financière au pays en seulement huit mois. Patrick Gélinas rant six compagnies de planification financière en seulement Photo : Spyros Bourboulis huit mois. Soudainement, BRM se retrouve à égalité avec la compagnie winnipeguoise Assante Capital Management Group, qui a aussi fusionné plusieurs petites firmes à la même enseigne. OBJECTIF CONSEILLER 26 Jean Morissette (à g.) et Jean Dumont ont dépassé le stade des acquisitions pour s’attaquer à celui de la consolidation. FÉVRIER 2000 27 Une liste d’achats bien garnie L’an dernier, Jean Dumont voulait mettre sur pied «une firme de planification financière pure». Le temps d’un sprint, BRM Capital totalisait 16,1 milliards de dollars sous gestion. DATE D’ACQUISITION FIRMES ACTIF SOUS GESTION CONSEILLERS FINANCIERS 3 sept. 1999 Great Pacific Management Ltd. Vancouver 2.6 milliards $ 400 7 sept. 1999 Investment Centre Financial Group Inc. London, Ont. 4.2 milliards $ 600 7 sept. 1999 Regal Capital Planners, Waterloo, Ont. 9.4 milliards $ 1 350 14 sept. 1999 Balanced Planning Financial Group Ltd., Ottawa 12.1 milliards $ 2 300 5 oct. 1999 Heritage Financial Services, Halifax 12.6 milliards $ 2 350 8 déc. 1999 Gestion Courvie inc., Montréal 16.1 milliards $ 3 950 Mais, si certains des 4 000 conseillers de BRM décidaient de partir, ils pourraient garder leurs clients, assure M. Dumont. Car BRM veut se concentrer sur la qualité et la force de sa relation avec ses conseillers. «Parce qu’ils peuvent partir quand ils veulent, sans condition, il devient évident que nous nous devons de donner le meilleur service à nos conseillers si nous voulons les garder», dit-il. L’un des avantages offerts par la nouvelle société est l’option d’achat sur les actions de BRM à tous les représentants dont le volume d’affaires est de 12 millions de dollars ou plus. Ces conseillers reçoivent 15 points de base de la valeur de leur portefeuille, 50% de la valeur des titres répartis sur trois ans, et le reste après 5 ans de service. On leur a aussi dit que s’ils décidaient de demeurer avec BRM, ils n’étaient en aucun cas tenus de vendre les produits de placement multi-gestion propres à BRM. La nouvelle gamme de produits est considérée, à toutes fins utiles, comme un avantage supplémentaire pour la clientèle, et c’est ce qui a impressionné Lorne Jackson, Président de Balanced Planning Financial Group Ltd. à Ottawa. Balanced Planning a été acheté par BRM en septembre. «Franchement, [leur façon de voir les produits] a fait la différence entre BRM et les autres», explique Lorne Jackson. «Les produits de BRM doivent mériter le droit [de faire partie du portefeuille des conseillers], au même titre que n’importe quel autre produit comme ceux de Trimark ou Mackenzie. Ils semblent accorder beaucoup d’attention à la façon d’aider les conseillers à mieux servir leurs clients, et non aux moyens d’optimiser les ventes de produits». Du rêve à la réalité MM. Dumont et Morissette ont travaillé ensemble au début des années 90 pour les Fonds d’investissement Talvest, établis et fondés à Montréal par M. Dumont il y a maintenant 17 ans. En 1996, Jean Dumont quitte Talvest. Un an plus tard, l’idée lui vient de créer un réseau national indépendant de conseillers financiers. M. Dumont voulait combiner les forces des multiples organisations, tout en permettant aux compagnies de conserver leur indépendance. «Il y a tellement de sociétés qui sont confinées soit aux banques, soit à la gamme de produits de la société. Je voulais une société de planification financière pure, au sein de laquelle les conseillers pourraient conseiller et s’affranchir de la politique existante», dit-il. M. Dumont fait alors part de ses projets à la Caisse de dépôt et placement du Québec et celle-ci lui offre le soutien financier nécessaire pour mettre sur pied sa nouvelle compagnie, la Société en commandite Cartier Capital limitée. OBJECTIF CONSEILLER 28 Pendant ce temps, en janvier 1998, M. Morissette quitte son poste de vice-président aux ventes nationales et marketing à Talvest. M. Dumont lui offre alors un partenariat avec Cartier, que Jean Morissette accepte d’emblée car il partage la vision de son collègue. «J’ai toujours pensé qu’avec la concurrence accrue, la consolidation de l’industrie aurait pour effet de hausser les standards, une situation plus difficile, car les petites sociétés fonctionnent avec des marges bénéficiaires peu élevées et leurs infrastructures de communication et de formation du personnel sont limitées», dit Jean Morissette. C’est en avril 1999 que le rêve s’est matérialisé quand Cartier annonça son intention d’acquérir BRM et sa filiale, Great Pacific Management Ltd. En septembre, Cartier a conclu la transaction. L’actif sous gestion de 2,7 milliards, ainsi que les 400 représentants répartis dans 30 bureaux en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario et au Yukon, assuraient à Cartier des assises solides. Forts de leur alliance avec BRM, MM. Dumont et Morissette ont commencé à envisager d’autres acquisitions. En septembre 1999, BRM annonçait deux transactions en faisant l’achat de The Investment Centre Financial Group, de London, de Regal Capital Planners, de Waterloo, en Ontario et Balanced Planning Group d’Ottawa. Un mois plus tard, Heritage Financial Services Ltd. d’Halifax montait à bord. Finalement, en décembre dernier, BRM achetait Gestion Courvie inc., la plus importante firme de conseillers en placement au Québec. Le seul vide à combler est situé dans les Prairies, qui sont peu desservies. Toutefois, M. Morissette entend corriger cette lacune lorsque la bonne occasion (compagnie) se présentera. Une progression fulgurante L’ascension exceptionnellement rapide de MM. Dumont et Morissette a suscité des réactions positives au sein de l’industrie. «Je pense que tout le monde a été surpris par la poussée de croissance de BRM parce que ça leur a pris un bon moment pour conclure leur première entente avec Great Pacific», dit Dan Richards, président de Marketing Solutions, à Toronto. Jean Dumont attribue les succès de BRM à la crédibilité de ses partenaires. «Une fois que le premier marché a été conclu avec Great Pacific — la plus ancienne société de planification financière au pays et la plus importante de la côte Ouest — cela a eu pour effet de relever davantage les standards», dit-il. «Par la suite, les autres firmes sont venues se rattacher naturellement». Maintenant que la phase d’acquisitions est pratiquement complétée, BRM se retrouve devant la double tâche d’assembler tous les morceaux du casse-tête administratif et d’harmoniser les différentes composantes de la nouvelle société. «C’est maintenant que le vrai travail commence», observe M. Morissette. Ainsi, combiner chacune des diverses plates-formes technologiques, de formation, de postmarché, de conformité et de mise en marché, tout en tentant d’établir une image de marque à l’extérieur et une culture de vente à l’intérieur de l’entreprise, constituera certes un défi. Il était clair pour Dumont et Morissette qu’un simple énoncé de mission ou un nouveau site web ne représenteraient pas la réponse à ce casse-tête. Une nouvelle stratégie devrait être implantée. Pour l’heure, Jean Dumont tente d’implanter ce qu’il appelle «les meilleures pratiques», qui consistent à intégrer les meilleurs éléments techniques de chaque organisation pour en faire des standards généraux appliqués à l’ensemble de la compagnie. Il estime que cela fonctionne mieux, plutôt que d’imposer ses propres idées préétablies. «À cet égard, nous avons des personnes qui définissent les meilleures pratiques au sein de chaque organisation», poursuit-il. Afin de les aider dans cette opération qui devrait prendre au moins deux ans, M. Dumont a aussi engagé Al Townsend, spécialiste en intégration d’opérations et président de TMC Group Inc., une firme de consultants en services financiers basée à Boca Raton en Floride. M. Townsend reconnaît le mérite de BRM d’avoir bien appris la règle première de l’intégration : impliquer le personnel de toutes les compagnies dans le processus. «La plupart des intégrations ne fonctionnent pas parce que l’on dit aux gens touchés quoi faire plutôt que de leur demander de participer au processus», expliquait M. Townsend, ajoutant que l’intégration de BRM aura de plus grandes chances de succès parce que la direction a fait appel à des spécialistes comme lui au début plutôt que deux ans plus tard alors que certaines idées préconçues auront déjà fait leur chemin. Avec l’intégration survient un autre défi : gérer les «égos» de chaque compagnie et réussir à satisfaire tout le monde. Mais Dan Richards affirme que la compagnie est sur la bonne voie. «Ils ont acheté quelques-unes des sociétés les mieux gérées d’ici, sans compter que ça aide d’avoir une gestion solide au sommet», explique-t-il. «Il est impossible de gérer les égos efficacement sans des personnes fortement respectées dans l’industrie». [email protected] FÉVRIER 2000 29