Démocrates, républicains et socialistes de Guyane : convictions et
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Démocrates, républicains et socialistes de Guyane : convictions et
Démocrates, républicains et socialistes de Guyane : convictions et valeurs communes ? Il existe un postulat en Guyane, né par complaisance ou par empirisme, qui tend à convaincre que la notion de « droite » ou de « gauche » n’existerait pas. Si ceci est réel, cela signifierait que tous les partis politiques de Guyane épousent les mêmes convictions et les mêmes valeurs. Considérons ainsi les idéaux traditionnels des républicains, démocrates et socialistes pour tenter de comprendre ce qui les unis ou ce qui les différencie : Qu’est-ce qu’un Républicain ? Traditionnellement, un « Républicain » est défini dans l’idéal comme un opposant aux adeptes de religions sectaires ou de préférence ethniques par exemple, au nom de valeurs républicaines (pour une République une et indivisible) ; un inconditionnel de la laïcité, de la défense des services publics, de l'État et de la langue. Autrement dit, un Républicain serait plutôt un conservateur des valeurs de la patrie (analogie avec la notion américaine du républicanisme). Qu’est-ce qu’un Démocrate ? De manière classique, un « Démocrate » est défini comme un individu qui promet ou qui pratique l'égalité sociale. Il est à noter, néanmoins, que l’autodénomination « démocrate » est souvent pratiquée par des conservateurs modérés ou très modérés. Qu’est-ce qu’un socialiste ? L’idéologue socialiste met en avant une organisation sociale et économique pour plus de justice. Il prône l’égalité sociale ou alors, à défaut, une réduction des inégalités. Il aspire à un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et équitable. Des convictions à la séparation Après la révolution française, la monarchie céda son règne au socialisme libéral. Des frondeurs socialistes sortis, dès 1830, du socialisme libéral ambiant qui régnait dans le monde et en France, après avoir pris conscience de la grande fragilité sociale des ouvriers. Ils rejetèrent ce courant dominant porté par les Républicains et Démocrates qui considéraient que la seule charité religieuse pouvait adoucir le sort des ouvriers et des pauvres, sans jamais imaginer qu’ils pourraient accéder aux mêmes droits que ceux de la bourgeoisie. Ces socialistes éclairés s’ouvrirent à une tendance plus proche de la condition humaine, en prônant la nécessité de réformes sociales, du droit au travail pour tous, au respect de l’individu quelque soit sa condition sociale, et du droit à une participation active au suffrage universel. Si un socialiste peut être républicain, pour la défense des valeurs de la république, et démocrate, pour défendre la liberté de chacun, il est le seul à considérer l’Etat comme une entité au service du peuple, et non le contraire. Ainsi, se situait, hier, Jean Jaurès, sortant frondeur du socialisme-républicain en marge de ses compatriotes. Il ne croyait pas que la république devait être au-dessus de tous et déclarait dans l’Hémicycle : « Vous avez fait la République, est c’est votre honneur ; vous l’avez faite inattaquable, mais par-là vous avez institué entre ordre politique et l’ordre économique dans notre pays une intolérable contradiction. […] Et c’est parce que le socialisme apparaît comme seul capable de résoudre cette contradiction fondamentale de la société présente, c’est parce que le socialisme proclame que la République politique doit aboutir à la République sociale […] c’est parce qu’il veut que la nation soit souveraine dans l’ordre économique pour briser les privilèges du capitalisme oisif, comme elle est souveraine dans l’ordre politique, c’est pour cela que le socialisme sort du mouvement républicain. » (Source : philitt.fr - l’impossibilité du socialisme républicain ? ). Aujourd’hui, c’est le président François Hollande qui s’insurge contre le socialisme non pas républicain seul, mais démocrate, libéral : "Je suis socialiste […]. Ai-je besoin de dire social-démocrate ? Est-ce que ce serait mieux d'être social-démocrate ? Il se trouve que j'ai dirigé pendant des années le Parti socialiste, je ne l'ai pas appelé Parti social-démocrate. Je suis un socialiste […], qui veut faire réussir la France." (Source Le Monde.fr du 23.05 « François Hollande, socialiste ou social-démocrate ? »). Ce besoin de distinction pourrait peut-être s’expliquer par le fait que ces trois idéaux sont classifiés dans deux groupes bien distincts : la droite pour les républicains et démocrates et la gauche, pour les socialistes. Du maintien de la distinction Dans notre réflexion, nous devons prendre en compte le déclin de l’économie de la masse en France et dans le monde, et, par conséquent, la pression générale qui entraine nombreux de nos compatriotes vers des thèses simplistes à tendance libérales ou ultra-libérales plus aisées à appliquer et à faire accepter par le plus grand nombre. Des thèses qui consistent à croire que le socialisme est porteur que d’acquis sociaux qui seraient à la source du néant. Alors que nous savons tous que 1 à 3 % de la population française détient toute la richesse du pays, et par conséquent, la majorité restante n’est pas tout à fait en capacité de se maintenir dans le monde économique sans le soutien fort de l’état. Et nous savons également que le démon n’est pas les acquis sociaux ou encore l’immigration, mais véritablement une surconsommation et production en masse qu’il faudra impérativement repenser afin de préserver les ressources naturelles et fossiles de l’humanité. Le fléau ne sera jamais le modèle socialiste, car ce modèle est un schéma à visage humain. Le fléau ne sera jamais le modèle socialiste, car les richesses ne rendront jamais au monde sa biodiversité, la solidarité et le partage des biens et des ressources. Le fléau ne sera jamais le modèle socialiste, car aucun socialiste ne peut avoir honte de mettre l’homme dans toute sa diversité au cœur même de la république, de la patrie, de l’état Pour répondre au cas spécifiquement guyanais, les grands courants politiques véhiculent des convictions et des valeurs qui rassemblent ou parfois divisent les hommes. Ainsi, chacun, selon ses aspirations, se dirige vers un parti politique de gauche ou de droite (au centre ou à l’extrême). Ce qui signifie que le clivage gauche/droite existe également en Guyane, et le manque d’adhésion d’un parti ne peut se résoudre par l’ouverture à d’autres valeurs que les siennes. C’est par le courage politique d’agir et de convaincre chaque femme, chaque homme que ce parti renaitra de ses cendres. La survivance ne viendra jamais par le reniement de ses valeurs intrinsèques. Aussi, compte tenu des différences révélées, il paraît nécessaire de réécrire le thème proposé en ces termes : Démocrates, républicains et socialistes de Guyane : convictions, valeurs communes et différences fondamentales ?