consommation collaborative
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CONSOMMATION COLLABORATIVE : QUELS ENJEUX ET QUELLES LIMITES POUR LES CONSOMMATEURS ? Colloque INC 7 novembre 2014 - Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique RESULTATS DU SONDAGE « CONSOMMER ENSEMBLE AUTREMENT » REALISE PAR 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS ET MEDIAPRISM L AURENCE BILLOT-DAVID, D IRECTRICE DU POLE E TUDES ET O PINIONS , M EDIAPRISM Médiaprism a réalisé cette enquête avec 60 Millions de consommateurs pour mieux comprendre quels sont les nouveaux modes de consommation des Français. Je vous propose de partager uniquement les principaux enseignements liés à la consommation collaborative. Cette enquête a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 1 115 individus au mois d’août 2014. Nous avons posé une première question sur leur connaissance du concept de consommation collaborative. Nous avons ensuite expliqué notre définition du concept, qui est la suivante : « Pratique où l’usage l’emporte sur la propriété. L’usage d’un bien ou d’un service est augmenté par le partage, l’échange, le troc, la location ou la vente de celui-ci avec et entre particuliers ». Il s’agissait de savoir s’ils sont favorables à ce mode de consommation, l’image qu’ils en ont et les pratiques qu’ils adoptent ainsi que leurs motivations et leur capacité à prescrire la consommation collaborative auprès de leur entourage. Tout d’abord, la terminologie de « consommation collaborative » est mal connue des Français. Seulement 40 % en ont déjà entendu parler, tandis que 10 % savent ce que c’est. Cependant, 62 % des Français ont déjà entendu parler de système d’échange local, et 28 % savent ce que c’est. 54 % ont déjà entendu parler de circuit d’achat court, et 31 % savent ce que c’est. Enfin, 31 % des personnes interrogées ont déjà entendu parler d’économie circulaire. Par ailleurs, les Français adhèrent massivement au principe de consommation collaborative : 81 % sont favorables à ce nouveau mode de consommation, et 29 % y sont même très favorables. Cette adhésion est justifiée par plusieurs raisons. Plus des trois-quarts estiment que ce mode de consommation leur permet de reprendre le pouvoir et de s’extraire de la société de consommation, conformément à la notion de « consommacteurs » fréquemment discutée. Cette aspiration est née de la défiance vis-à-vis des marques accentuée par les récents scandales, notamment alimentaires. De plus, la consommation collaborative répond aux enjeux rencontrés par les citoyens consommateurs : favoriser le lien social, consommer écologique et améliorer le pouvoir d’achat. En outre, les Français pratiquent la consommation collaborative sans le savoir. En effet, 41 % affirment pratiquer la consommation collaborative. Pourtant, en listant quatorze démarches de consommation collaborative, nous nous rendons compte que 91 % des interrogés pratiquent au moins une des démarches tandis que 67 % le font même régulièrement. Cette consommation collaborative n’est pas réservée à un certain public puisque toutes les catégories de population la pratiquent. Néanmoins, nous constatons des pratiques différenciées en fonction des catégories. Par exemple, les jeunes pratiquent plus que les autres le covoiturage, les ruraux sont plus tournés vers les achats groupés tandis que les CSP+ échangent plus les logements. Par ailleurs, nous observons qu’ils pratiquent régulièrement les achats et ventes entre particuliers dont ils ignorent généralement le cadre réglementaire. 81 % d’entre eux savent que le vendeur particulier est soumis à l’obligation de livrer un produit conforme à l’annonce. Néanmoins, 59 % 1 INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.conso.net CONSOMMATION COLLABORATIVE : QUELS ENJEUX ET QUELLES LIMITES POUR LES CONSOMMATEURS ? Colloque INC 7 novembre 2014 - Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique ignorent que la garantie des vices cachés s’applique sur les produits achetés d’occasion, 61 % qu’elle s’applique sur des produits achetés auprès des particuliers et 66 % ignorent totalement que, dans le cadre d’opérations de vente entre particuliers, le vendeur doit déclarer ses revenus aux impôts à partir d’un certain montant. Les motivations financières, citées par 78 % des répondants, ne sont pas les seules motivations de la consommation collaborative. 64 % des répondants consomment collaboratif pour le plaisir de réaliser des bonnes affaires ou d’échanger avec les autres tandis que 43 % le font pour des raisons idéologiques. 4 % des répondants indiquent que la consommation collaborative est devenue une source de revenu sur laquelle ils comptent. La consommation collaborative semble être promise à un très bel avenir dans la mesure où 65 % des Français considèrent qu’elle est destinée à des personnes comme elles. Cette adéquation reflète une dynamique positive. De plus, 63 % estiment qu’il ne s’agit pas d’une mode éphémère tandis que 58 % considèrent qu’elle deviendra le mode de consommation du XXIème siècle. Finalement, les pratiquants sont eux-mêmes des ambassadeurs de la consommation collaborative. 78 % d’entre eux prescrivent ce mode de consommation et encouragent leur entourage à l’adopter. A l’avenir, les pratiques qui se développeront sont celles déjà largement adoptées aujourd’hui : acheter ou vendre sur des plateformes de vente, participer à des achats groupés, opter pour le covoiturage et proposer ses services en échange d’un service ou d’une rémunération. 2 INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.conso.net