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Déclarations officielles de politique étrangère du 17 novembre 2016
1 - Point de presse du porte-parole - Azerbaïdjan/Entretien de M. Jean-Marc Ayrault avec son
homologue - Nations unies/Entretien de M. Jean-Marc Ayrault avec M. Ban Ki-moon - République
centrafricaine/Participation de M. André Vallini à la conférence des bailleurs - Birmanie/Situation
dans l'Arakan - Gabon/Guinée équatoriale/Différend frontalier - Conférence internationale sur le
Proche-Orient
Au point de presse de ce jour, le porte-parole a fait les déclarations et répondu à la question suivante :
1 - Azerbaïdjan - Entretien de M. Jean-Marc Ayrault avec son homologue (Paris, 17 novembre 2016)
M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, reçoit aujourd'hui son
homologue azerbaïdjanais, M. Elmar Mammadyarov.
L'entretien portera sur nos relations bilatérales ainsi que sur les efforts pour trouver une solution négociée, pacifique
et durable au conflit du Haut-Karabagh dans le cadre de la médiation de la coprésidence du groupe de Minsk, dont la
France fait partie aux côtés des États-Unis et de la Russie.
2 - Nations unies - Entretien de M. Jean-Marc Ayrault avec M. Ban Ki-moon (Paris, 18 novembre 2016)
M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, recevra le 18 novembre M.
Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies.
Ils feront le point sur les enjeux de la COP22 ainsi que sur les différentes crises régionales, notamment au
Proche-Orient et sur le continent africain.
3 - République centrafricaine - Participation de M. André Vallini à la conférence des bailleurs (Bruxelles, 17 novembre
2016)
M. André Vallini, secrétaire d'État chargé du développement et de la Francophonie, participe aujourd'hui à Bruxelles à
la conférence des bailleurs pour la République centrafricaine (RCA).
M. André Vallini rappellera le soutien de la France à la population centrafricaine et aux efforts de redressement du
pays menés par le président Touadéra. Au-delà de l'opération Sangaris, la France est mobilisée en faveur de la RCA,
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notamment en déployant une aide civile de plus de 76 millions d'euros depuis janvier 2014, pour les situations
d'urgence, l'appui aux élections, le soutien à la sortie de crise et le développement du pays.
M. André Vallini annoncera une augmentation de cette aide pour les trois prochaines années, la portant à un total de
85 millions d'euros de 2017 à 2019. Sur cette enveloppe, 15 millions d'euros seront consacrés au fonds multibailleurs
«Bêkou» («espoir» en langue sango) pour l'urgence et le développement, premier fonds européen qui permet de
répondre de façon efficace et rapide aux besoins.
4 - Birmanie - Situation dans l'Arakan
La France est vivement préoccupée par l'escalade des violences dans l'Arakan, en particulier à l'encontre de la minorité
rohingya.
Nous appelons à l'arrêt immédiat de ces violences, à la protection des populations civiles et au respect de l'État de
droit. Il importe tout particulièrement d'assurer l'accès humanitaire et de faire toute la lumière sur ces événements.
Ce conflit ne peut se résoudre que par le dialogue entre toutes les parties.
5 - Gabon - Guinée équatoriale - Différend frontalier
La France salue la signature le 15 novembre à Marrakech d'un accord entre le Gabon et la Guinée équatoriale, qui
prévoit de soumettre à la cour internationale de justice le différend frontalier les opposant.
La France salue la médiation des Nations unies pour aboutir à cet accord, qui s'inscrit dans la recherche de règlement
pacifique des différends entre États, conformément au chapitre 6 de la charte des Nations unies.
6 - Conférence internationale sur le Proche-Orient
Q - La conférence internationale sur le Proche-Orient avant la fin de l'année est-elle toujours au programme ou le
projet est-il enterré compte tenu du contexte (refus de Netanyahu, élection de Trump) ?
R - Comme l'a rappelé le président de la République dans son discours devant l'assemblée générale des Nations unies
le 20 septembre, notre objectif est de réunir une conférence internationale pour contribuer à une relance du processus
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de paix au Proche-Orient.
Nous travaillons étroitement à cette fin avec nos partenaires et en lien avec les parties. Après des visites de travail en
Israël et dans les Territoires palestiniens, l'envoyé spécial du ministre des affaires étrangères, M. Pierre Vimont, vient
de se rendre aux États-Unis. Il poursuivra ce travail à l'occasion de prochains déplacements dans les principaux pays
partenaires./.
(fin de l'article)
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2 - Climat - COP22 - Discours d'ouverture du président de la République
Votre Majesté,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les chefs d'État, de gouvernement,
Monsieur le président de la COP22,
Madame la Secrétaire exécutive,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens d'abord à remercier Sa Majesté, le Roi du Maroc, Mohammed VI, pour l'organisation de cette conférence.
Il y a à peine un an, se tenait à Paris la COP21. J'avais voulu qu'elle puisse être organisée en France. Je n'ignorais rien
des difficultés qui nous attendaient. J'avais en mémoire un certain nombre d'échecs, mais je savais combien les
espoirs étaient grands.
Pourtant, ce 12 décembre 2015, dans un contexte exceptionnel, épouvantable même, puisque des attentats terroristes
avaient eu lieu à Paris, de nombreux chefs d'État et de gouvernement sont venus, ont travaillé et ont conclu un accord
historique.
Je me souviens encore de cet instant où Laurent Fabius, président de la COP, a scellé l'accord de Paris. Nous sommes
ici rassemblés à Marrakech, un an après.
L'accord était historique et ce que nous devons dire ici, c'est que cet accord est irréversible.
Il est irréversible en droit. Il est entré en vigueur le 4 novembre. Plus de 100 États, représentant les deux tiers des
émissions de gaz à effet de serre, l'ont ratifié.
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Je salue l'action qui a été menée par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et par Ségolène Royal, la
présidente de la COP, pour être parvenus à ce résultat dans un délai record et à un accord de cette ampleur à l'échelle
internationale.
L'accord est aussi irréversible dans les faits, parce que les gouvernements, ceux que vous représentez, les entreprises,
les organisations non gouvernementales, les citoyens du monde prennent des initiatives, lancent des projets,
inventent des solutions concrètes permettant de conjuguer la lutte contre le réchauffement climatique et le
développement.
Nous allons inéluctablement vers un modèle qui sera beaucoup plus sobre en carbone. D'ores et déjà, les énergies
renouvelables représentent 90% de la production nouvelle d'électricité.
Plus de 70 pays, des milliers d'entreprises se sont engagées dans une coalition qui s'est fixé comme objectif de
doubler la part des émissions mondiales couvertes par un prix du carbone en 2030. Même la finance s'est engagée
dans ce processus, 80 milliards d'euros ont été levés en termes d'obligations vertes et la France elle-même montrera
l'exemple en faisant la première émission souveraine d'un pays, dès le début de l'année, pour des investissements dans
la transition écologique et énergétique. Voilà pourquoi l'accord est irréversible en droit et en fait.
En plus, il est irréversible dans les consciences. L'urgence climatique ne s'est pas arrêtée le 12 décembre dernier à
Paris. Ces derniers mois ont été les plus chauds de l'histoire moderne et le lien est établi entre le réchauffement qui
est le fait de l'homme, de l'être humain, et les catastrophes. Plus personne n'ignore que si nous ne faisons rien, la
montée du niveau des océans submergera des îles et également des côtes, y compris les plus peuplées de notre
planète. L'inaction serait désastreuse pour le monde, serait désespérante pour les générations futures et serait
dangereuse pour la paix.
Des millions de personnes seraient déplacées, des conflits - nous les connaissons déjà - liés à l'accès à l'eau, aux
ressources, puis en Afrique, la famine liée à la sécheresse, qui pourrait concerner des millions de personnes, qui pour
ne pas disparaître, seraient contraintes de migrer, en espérant trouver ailleurs des ressources devenues insuffisantes
pour les nourrir.
Alors agir pour le climat, c'est assurer la sécurité et la stabilité du monde. Je suis venu ici à Marrakech, non pas pour
rappeler Paris, mais pour en appeler à la cohérence et à la persévérance. L'accord de Paris, c'est l'oeuvre de tous. Il
appartient à tous, il dépend de tous, il est de l'intérêt de tous.
Le rôle de Barack Obama a été crucial pour obtenir un accord à Paris. Notamment dans le cadre de décisions qui
avaient été prises avec la Chine et avec d'autres pays. Les États-Unis, première puissance économique du monde,
deuxième émetteur de gaz à effet de serre, doivent respecter les engagements qui ont été pris. Ce n'est pas
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simplement leur devoir, c'est leur intérêt, celui de la population américaine qui est frappée par les dérèglements
climatiques, car aucun pays n'est pas à l'abri. C'est également l'intérêt des entreprises américaines qui ont investi dans
la transition écologique. C'est aussi la volonté des villes, des États fédérés qui se sont mobilisés pour nous
accompagner dans l'accord sur le climat.
La France - je vous l'assure ici - mènera ce dialogue avec les États-Unis et son nouveau président, dans l'ouverture,
dans le respect, mais avec exigence et détermination et au nom des 100 États qui ont déjà ratifié l'accord de Paris.
Je veux également lancer un appel à la persévérance. Nous sommes tous réunis autour de l'objectif de limiter la
hausse des températures en deçà de 2 degrés et, si possible, 1,5 degré. Mais je vous l'assure, il faut accélérer.
Accélérer pour que nous puissions mettre en oeuvre l'accord de Paris plus vite qu'il n'a été prévu, avant même 2018.
Accélérer pour la mise en oeuvre de nos contributions nationales. Là encore, la France veut montrer l'exemple et
réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030. De la même manière, seront divisées par 4, d'ici 2050,
ces mêmes émissions. Accélérer, accélérer toujours. Nous allons aussi fermer les centrales à charbon d'ici 2023, parce
que nous sommes conscients qu'il faut du temps, qu'il faut de la transition, mais qu'il faut aussi avoir cet objectif.
Nous voulons fixer un prix au carbone ; 22 euros en 2016, davantage en 2030. Mais nous devons avoir cette volonté
de la neutralité carbone à l'horizon 2050. Je sais que tous les pays n'y sont pas prêts. Mais la France a décidé de
prendre la tête de cette «coalition neutralité carbone» à l'horizon 2050.
La COP22, ici à Marrakech, doit être celle des solutions. Elle doit placer l'avenir de l'Afrique au premier rang des
priorités. Le monde a une dette écologique à l'égard du continent africain. Sur les 50 pays les plus meurtris par le
réchauffement climatique, 36 se situent en Afrique subsaharienne.
C'est la raison pour laquelle j'ai voulu qu'un agenda 2020 pour l'Afrique puisse être mis en oeuvre ; l'objectif est de
permettre à tous les Africains d'accéder à l'électricité. Une initiative pour les énergies renouvelables en Afrique a été
lancée à Paris lors de la COP21. Dix milliards d'euros ont été promis ; la France en apportera deux sur les cinq
prochaines années. Mais je sais que cet engagement sera dépassé.
Nous avons maintenant une feuille de route. La banque africaine de développement a mis en oeuvre les procédures ;
240 projets ont été identifiés par la présidente de la COP21. Nous ferons en sorte de mobiliser l'Union européenne, car
les destins de l'Afrique et de l'Europe sont liés.
Enfin, ce qui a convaincu beaucoup de ceux qui hésitaient à signer l'accord de Paris, c'était de savoir si les pays les
plus développés allaient prendre des engagements et surtout les tenir. Les 100 milliards de dollars d'ici 2020 seront au
rendez-vous. Nous devons tout faire pour les mobiliser. La France, là encore, tiendra parole ; nos financements
annuels pour le climat seront de 5 milliards par an d'ici 2020, dont un milliard pour l'adaptation.
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Mesdames et Messieurs, je sais ce que cette réunion peut représenter pour beaucoup. L'idée que l'essentiel aurait été
fait à Paris et qu'il n'y aurait plus que la mise en oeuvre à accomplir : rien ne serait plus faux. C'est maintenant que
tout commence. Surtout dans le monde que nous connaissons. Un monde traversé par de terribles épreuves. Un monde
plein d'incertitudes, avec des conflits, avec des menaces, avec le terrorisme, avec des populations civiles qui
souffrent, avec également de la pauvreté et des inégalités considérables.
Voilà pourquoi il y a pour ceux qui font commerce de la peur, une terre qui est devenue un terreau pour prospérer. Il
peut y avoir, à un moment, un doute sur ce que la communauté internationale peut avoir comme capacité. Il peut y
avoir des interrogations sur cette mondialisation qui doit être maîtrisée. Je connais tout ce qui peut, à un moment,
hanter nos peuples.
Mais il y a aussi des facteurs d'espoir et l'accord de Paris en est un. Il est la preuve que la communauté internationale
peut surmonter ses divisions, peut agir, peut préserver ce que nous avons de plus essentiel.
Alors, Majesté, Mesdames et Messieurs les chefs d'État et de gouvernement, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames
et Messieurs les Délégués, on ne trahit pas une promesse d'espoir. On la réalise. On la porte. Ici à Marrakech, nous
sommes les gardiens de la lettre et de l'esprit de l'accord de Paris. Nous le ferons vivre, parce que ce qui nous unit,
au-delà de nos différences, au-delà de nos convictions, de nos religions, de nos situations, de nos modes de
développement, ce qui nous unit, c'est ce que nous avons en commun et qui est tout simplement notre planète.
Merci./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
(fin de l'article)
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3 - Climat - COP22 - Afrique - Conférence de presse du président de la République - Extraits
Mesdames, Messieurs,
J'avais trois objectifs dans le cadre de cette COP22. La France, vous le savez, avait présidé la COP21 et avait été très
fière qu'à Paris, il puisse y avoir un accord universel contraignant qui engage le monde. Donc, venant ici à Marrakech
dans un contexte que chacun connaît, où il pouvait y avoir à la fois de l'espoir et des doutes, il était très important
qu'au nom de la France, mais aussi au nom des 110 pays qui ont ratifié l'accord de Paris, je puisse affirmer que cet
accord est irréversible.
Il est irréversible en droit, parce qu'en moins d'un an il a pu entrer en vigueur, irréversible dans les faits, parce qu'il y
a un mouvement, une mobilisation des acteurs privés, publics, gouvernements, entreprises, organisations non
gouvernementales qui fait que ce mouvement est irrépressible, inarrêtable et inaltérable. Et puis, il est irrépressible
aussi parce que dans les consciences, il est maintenant acté que l'enjeu climatique est un enjeu commun et qu'il
concerne aussi bien des îles qui sont menacées pour leur propre survie que des grands continents, des pays immenses
qui sont touchés par des catastrophes.
Cette affirmation que j'ai pu prononcer a été soutenue et saluée par beaucoup de pays ici présents et c'est là, la
confirmation que nous sommes dans un processus irréversible. Je sais bien qu'il y a encore des questionnements :
est-ce qu'il est possible de se dégager de l'accord ? Cela prendrait énormément de temps mais surtout quel serait
l'intérêt même des Américains de le faire alors que Barack Obama s'est autant engagé, que de nombreux États fédérés,
de nombreuses régions, de nombreuses entreprises qui aujourd'hui s'expriment veulent être pleinement dans la
participation à l'application de l'accord de Paris ?
J'avais un deuxième objectif, il a été partagé avec le Maroc, qui a cette responsabilité de présider la COP. Je veux
saluer Sa Majesté Mohammed VI parce que nous avons pu travailler ensemble avec la présidente de la COP, Ségolène
Royal, avec son successeur, pour que nous puissions accélérer et mettre en oeuvre les engagements de la COP21.
La COP22, c'est la COP des solutions. Nous avons pu faire en sorte que les règles d'application de l'Accord soient
définies et précisées et notamment pour l'adaptation. Les coalitions ont été renforcées, je pense notamment à
l'alliance solaire, à la coalition pour les énergies renouvelables, à celle sur l'innovation, sur le prix du carbone et
même sur l'océan qui est devenu une priorité commune à l'occasion de cette conférence des parties.
Enfin, il y a les financements qui devaient être là-encore au rendez-vous. À Paris, il avait été annoncé 100 milliards
en 2020 et il y a de la part de l'ensemble des participants et des acteurs la volonté d'atteindre ce chiffre. La France
pour ce qui la concerne, mobilisera cinq milliards et donc nous avons fait plus que notre part. C'était très important
aussi que je puisse réaffirmer cet engagement de la France, qui se trouve d'ailleurs dans nos documents budgétaires,
qui se trouve également dans la réforme - que nous avons engagée et qui est maintenant accomplie - de l'agence
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française de développement.
J'avais un troisième objectif qui était de soutenir avec les pays africains l'initiative pour les énergies renouvelables, et
c'est ce que nous venons de faire. Nous avons une dette écologique à l'égard du continent africain et, là-encore, nous
devons prendre un certain nombre de responsabilités. Pour les énergies renouvelables, avec les financements qui sont
prévus, les projets qui ont été identifiés pour l'agriculture par exemple. Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll,
a pu aujourd'hui-même présenter le projet de la France. Nous devons faire un travail d'exemple, pour l'accès à l'eau et
pour les mécanismes d'alerte. Donc la France veut que l'Afrique puisse être non seulement pleinement partie prenante
de l'accord, mais puisse être la priorité de l'accord sur le climat et donc de la COP22.
Nous sommes à Marrakech, au Maroc, il y aura d'autres rendez-vous avec l'Afrique mais ici l'Afrique était représentée
au plus haut niveau parce qu'elle avait compris qu'elle était au coeur du projet climatique. C'est également notre
intérêt commun. Pas simplement un acte de solidarité, pas simplement une volonté - qui suffirait d'ailleurs - de
préserver la planète, mais parce que c'est aussi la sécurité de nos deux continents qui est en cause. Si nous voulons
limiter ou réduire ou empêcher l'immigration c'est en luttant contre le réchauffement climatique et en assurant la
sécurité du continent. Si nous voulons qu'il y ait un développement en Afrique qui puisse être une source de
croissance en Europe c'est à travers le plan que nous pouvons lancer aujourd'hui. Si nous voulons qu'il y ait ce partage
des technologies, c'est avec l'Afrique que nous devons l'engager et la France est particulièrement bien placée pour
jouer ce rôle.
Donc la France devait être là aujourd'hui et elle sera là demain. Elle sera là demain pour être la gardienne de l'accord
de Paris dans sa lettre et dans son esprit, elle est là et elle sera là pour mettre en oeuvre, plus vite même qu'il n'était
prévu l'accord de Paris et pour prendre des engagements supérieurs à ceux mêmes que nous avions annoncés l'année
dernière. La France est là et sera là pour l'Afrique et j'aurai encore l'occasion ces prochaines semaines de le dire et de
le démontrer. Merci.
Q - Monsieur le Président, bonjour.
R - Bonjour.
Q - Ma première question, que pensez-vous, Monsieur le Président, de l'initiative du roi Mohammed VI de réunir un
sommet africain de l'action liée au climat ? Ma deuxième question, que pensez-vous d'un partenariat renforcé entre le
Maroc et la France pour le développement de l'Afrique ?
R - Je viens de participer à ce sommet à l'invitation du roi Mohammed VI et c'est dans ce sommet que les Africains ont
établi cette déclaration, lancé ce plan et la France s'y associe pleinement. J'ai dit la participation financière de la
France, j'ai dit aussi combien nous devions partager nos technologies. Je suis venu avec une délégation de beaucoup
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d'entreprises françaises souvent liées d'ailleurs à des investissements au Maroc ou en Afrique, beaucoup de start-up,
beaucoup d'entreprises qui peuvent être de toutes tailles, mais qui sont en pointe par rapport aux énergies
renouvelables ou à l'innovation. Et ce que je veux avec le Maroc dans le cadre du partenariat c'est que nous puissions
avoir ce partage de technologies sur des centrales solaires, sur des lignes de transport à grande vitesse, sur le
recyclage de déchets, qui puissent être non seulement pour le Maroc et pour la France des partenariats fructueux, mais
que nous puissions proposer aux pays africains dans le cadre de ce sommet.
Ce qui est très important c'est qu'il puisse y avoir de la formation car il ne peut pas avoir de développement de
l'innovation, il ne peut pas y avoir l'accès aux énergies renouvelables s'il n'y a pas la formation de techniciens, des
opérateurs qui vont mettre en place ces technologies. Mais ce que nous devons aussi fournir ce sont des systèmes très
simples qui permettent notamment aux Africains, mais pas seulement aux Africains, d'accéder à l'électricité sans
forcément être reliés aux réseaux. Et nous voyons bien que l'innovation est la source de tout, c'est le sens du
partenariat que nous avons décidé de porter avec le Maroc.
[...]
Q - Ici, à Marrakech, beaucoup de hauts responsables africains nous ont fait part de leurs inquiétudes concernant le
blocage persistant sur la détermination des pays qui doivent être inscrits sur le registre de l'atténuation ou de
l'adaptation. Certains pays vont devoir débourser beaucoup d'argent, s'ils sont acculés à adapter, par exemple, le
secteur agricole. L'accord de Paris est à l'épreuve des faits dans les medias. Qu'est-ce que la France pourrait faire sur
ce sujet-là ?
Autre question relative à la gouvernance, j'entends la bonne gouvernance. Est-ce que vous ne craignez pas que
l'engagement français, la démarche française n'ait été un peu entamée, à l'heure où votre pays est secoué par un gros
scandale lié à la taxe carbone ?
R - Je ne sais pas de quoi vous parlez pour la taxe carbone. Il y a un scandale qui existe au niveau européen, mais
cela n'a rien à voir et là-dessus, je crois que les procédures sont en cours, n'ayez aucune crainte dans ce domaine.
En revanche, vous avez raison de dire qu'il y a nécessité de soutenir les pays qui doivent faire un effort d'adaptation.
Justement, dans cette COP22, la France s'est engagée à faire davantage pour l'adaptation. Alors, cela peut paraitre
compliqué, j'en conviens. Qu'est-ce que l'atténuation par rapport à l'adaptation ? L'adaptation suppose de passer à un
autre niveau d'engagement et donc d'aider pleinement des États à faire face au changement climatique, et pas
simplement par la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Donc, ce que j'ai décidé, au nom de la France,
c'est qu'on mettrait davantage de moyens financiers pour accompagner les pays dans l'adaptation. Voilà ma réponse.
Je sais que le temps est compté ici, à Marrakech. C'est vrai qu'on ne peut pas comparer avec Paris, au sens où à Paris,
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il s'agissait de conclure un accord international. Il y avait d'ailleurs de gros doutes : étions-nous capables - Laurent
Fabius présidait cette conférence - d'aller vers cet accord et cet accord serait-il à la hauteur ?
C'est vrai que les chefs d'État et de gouvernement étaient tous présents à Paris. Il y avait aussi un contexte dont
chacun se souvient, les actes terroristes. Mais il y avait pour la planète un rendez-vous qui était celui de Paris.
Marrakech, c'est l'application et l'accélération. L'application parce que nous devons mettre en oeuvre. L'accélération
parce que l'urgence climatique s'est encore imposée. Jamais il n'y a eu des températures aussi élevées que ces derniers
mois, historiquement. La prise de conscience est là. C'est pour cela que je n'ai pas de doute par rapport à ce que vont
être les engagements des uns et des autres, pour parler clair, les engagements américains sous présidence Donald
Trump.
Quand je dis que c'est irréversible, ce n'est pas simplement parce qu'on pourrait empêcher. C'est parce que ce
mouvement-là est engagé et qu'il est maintenant partagé par les peuples, y compris le peuple américain.
Je veux dire aussi que c'est un grand enjeu pour les prochaines années. Ce n'est pas simplement un projet pour le
monde, chaque pays, chaque continent doit en faire sa priorité, pas simplement son exigence, parce qu'il y aurait des
obligations à remplir, mais en faire un projet qui emmène tout le pays, toute la société. Parce que beaucoup de
changements vont se faire. Ils vont se faire dans tous les actes de la vie quotidienne et cela va entraîner un
changement des politiques publiques, que nous avons déjà ouvert avec la loi de transition énergétique, avec aussi un
certain nombre de choix qui vont durer, encore deux ou trois quinquennats.
Donc, c'est un choix de long terme, mais qui doit se faire à travers une stratégie, qui, elle, va pouvoir donner un sens
à une société, notamment la société française.
Il se trouve que - j'insiste souvent là-dessus - la France peut être exemplaire. Sans doute, cela fait partie de ses
responsabilités. Mais elle doit être surtout en avance. Le grand enjeu pour les prochaines années, ce n'est pas de nous
adapter. C'est d'être en avance. C'est de prendre justement un temps d'avance par rapport aux choix essentiels. Voilà
ce que je voulais dire et voilà pourquoi c'était important que je sois ici à Marrakech. Merci./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
(fin de l'article)
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4 - Climat - Fonds pour les pays les moins avancés - Communiqué du ministère de l'économie et des
finances
Michel Sapin, ministre de l'économie et des finances, a signé aujourd'hui avec Naoko Ishii, directrice du fonds pour
l'environnement mondial (FEM), dans le cadre de la 22ème conférence des parties (COP22), un engagement de la
France en faveur du fonds pour les pays les moins avancés, géré par le FEM, d'un montant de vingt-cinq millions
d'euros. La France concrétise ainsi sa promesse de contribution annoncée à Paris lors de la COP21 en 2015.
À travers cet engagement, Michel Sapin rappelle la nécessité de financer des projets de développement intégrant les
enjeux de résilience face aux dérèglements climatiques dans les pays les moins avancés, particulièrement vulnérables
aux conditions climatiques. Il précise que le soutien de la France vise à «permettre que cet instrument qui a fait ses
preuves, le fonds pour les pays les moins avancés, continue de jouer un rôle de préparation et de mise en oeuvre des
plans nationaux d'adaptation. C'est une façon de garantir l'appropriation par les pays bénéficiaires des projets
d'adaptation sur leur territoire, une dimension essentielle pour la France».
Naoko Ishii salue «à travers cette contribution, la volonté de la France de maintenir un engagement fort pour
l'adaptation des pays en développement aux changements climatiques».
Cette signature intervient dans un contexte où les discussions de la COP22 ont montré une nouvelle fois à quel point
la question du financement de l'adaptation aux changements climatiques était centrale pour un très grand nombre de
pays en développement. La feuille de route concrète pour atteindre l'objectif de 100 milliards de dollars par an de
financements en faveur du climat des pays développés vers les pays en développement d'ici 2020, publiée à l'initiative
des pays donateurs le 17 octobre 2016, a montré que la part des financements dédiés à l'adaptation dans ces
financements est appelée à fortement augmenter. La France a ainsi annoncé un doublement de ses financements
dédiés à l'adaptation à horizon 2020.
Cette signature permet également de renforcer les liens établis de longue date entre la France et le fonds pour
l'environnement mondial, dont les 25 ans ont été fêtés cette année./.
(Source : site Internet du ministère de l'économie et des finances)
(fin de l'article)
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5 - Attractivité - Tourisme - Deuxième édition de la conférence annuelle du tourisme - Conférence de
presse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international
Mesdames et Messieurs,
C'était un moment important attendu par tous les professionnels du tourisme, mais aussi par les représentants du
territoire, que cette rencontre avec l'État et tous ces opérateurs à l'occasion de la deuxième conférence annuelle du
tourisme. Elle fait suite à un chantier lancé depuis le début du quinquennat, mais que j'avais amplifié par les assises
du tourisme organisées en 2013 lorsque j'étais Premier ministre. Ensuite, beaucoup de choses se sont passées, les
professionnels se sont mobilisés et après une année exceptionnelle en 2015, nous avons eu à faire face à des
difficultés qu'il ne faut pas négliger. C'est en partie lié à la situation sécuritaire, les attentats, les intempéries, des
mouvements sociaux, toute une série d'éléments qui ont fait que l'année 2016, même s'il faut la regarder avec
beaucoup d'attention, doit exiger de nous une mobilisation encore plus forte pour répondre à toutes les attentes de
ceux qui veulent visiter notre pays ou qui visitent notre pays.
Il y a deux catégories de visiteurs. D'abord les Français qui sont 190 millions de touristes qui visitent chaque année
notre pays. L'été dernier en particulier, mais c'est aussi vrai tout au long de l'année, les Français ont été d'une fidélité
remarquable. On a même vu, pour le Val-de-Loire par exemple, une augmentation de 13% de la fréquentation. C'est
vrai pour beaucoup d'autres territoires.
Quant aux touristes étrangers, il y a une baisse venant d'un certain nombre de pays, comme la Chine, les touristes
chinois représentant 3% de la fréquentation touristique de la France. Mais le total pour l'an dernier est de 85 millions.
D'ici 2020, nous avons l'objectif d'atteindre cent millions de touristes étrangers. Est-ce possible ? Oui, mais à la
condition que l'ensemble des acteurs continue de se mobiliser, en prenant en compte la nouvelle donne du tourisme
mondial. Il y a dix ans, il y avait un milliard de touristes à l'échelle mondial et d'ici 2030, ce chiffre va doubler. La
France, et nous avons pu le constater au travers de différentes enquêtes, en particulier celles faites par Atout France
par voie numérique, ces enquêtes montrent que l'image de la France est toujours aussi attractive et que la sympathie
pour notre pays est toujours aussi forte.
En revanche, nous avons pointé un certain nombre de difficultés passagères. C'est la raison pour laquelle j'ai mis en
place le comité d'urgence du tourisme qui s'est réuni deux fois. En septembre dernier notamment, j'ai pu mettre sur la
table un crédit de 10 millions d'euros utilisé par notre opérateur Atout France, pour améliorer les campagnes de
communication en direction des touristes étrangers dans les régions qui en ont le plus besoin. C'est le cas pour Paris
et l'Île-de-France qui ont décidé de s'engager. Avec ce crédit, nous pourrons doubler le financement de cette
opération. C'est la même chose pour la région Provence Alpes-Côte d'Azur.
Il y a également ce que l'on appelle les contrats de destination, dont plusieurs ont été signés aujourd'hui. Ces contrats
sont une méthode pour mobiliser tous les acteurs, à la fois sur un territoire, une marque de territoires, mais aussi sur
des projets, sur des innovations et sur de nouvelles offres qui mobilisent à la fois les représentants de l'État, les
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régions, les métropoles, les villes, les départements, les comités de tourisme et les professionnels. Ils auront bien sûr
le soutien de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d'investissement. Cette mobilisation permet d'avoir des
résultats.
Nous avions fixé quatre priorités qui ont fait l'objet de tables rondes et d'échanges aujourd'hui, avec la participation
du directeur général de la Caisse des dépôts. Matthias Fekl qui nous rejoint, a ouvert ces travaux et il est aussi à mes
côtés comme secrétaire d'État chargé du commerce extérieur et de l'accueil des touristes étrangers.
Tout ce travail qui a été fait sur les quatre priorités que nous avons fixées, à partir d'un diagnostic partagé est très
important.
La première priorité, c'est l'accueil, la seconde, c'est l'investissement, la troisième, c'est la formation professionnelle
et la quatrième, c'est la numérisation. Sur tous ces chantiers nous avons avancé et nous sommes aujourd'hui capable
de dire qu'à l'occasion de cette conférence annuelle du tourisme, ce qui a prévalu, c'est l'idée essentielle pour réussir,
de jouer collectif et d'adresser des messages positifs à tous les touristes, qu'ils soient Français ou qu'ils soient à
l'extérieur de notre pays. En effet, nous avons partagé ce matin une ambition, une lucidité sur les points faibles, mais
nous avons vu aussi où étaient nos atouts.
Nous avons eu la communication du PDG de Kuoni, nous avons eu la communication de la directrice générale d'Hermès
qui a une connaissance fine des demandes des touristes et de leurs attentes. Nous nous sommes engagés à leur
répondre et c'est le sens de cette conférence annuelle du tourisme pleine de promesses, pour un secteur économique à
part entière. Tout à l'heure, quelqu'un a parlé de filière industrielle à part entière, c'est assez juste mais une filière,
cela s'organise. C'est presque 8% de la richesse nationale et plus de deux millions d'emplois. C'est donc un secteur
d'avenir qu'il nous appartient de soutenir de toutes nos forces.
Mesdames et Messieurs, voilà le sens de cette conférence annuelle du tourisme et si vous avez quelques questions
nous sommes à votre disposition.
Q - Pourriez-vous préciser les chiffres de cette année et l'impact que cela a eu sur le tourisme à cause des attentats
notamment ?
R - Le comité interministériel présidé par le Premier ministre s'est réuni la semaine dernière. Au-delà des crédits
d'urgence que j'ai débloqués en septembre et que je viens d'évoquer pour leur utilisation en terme de promotion, le
comité interministériel a dégagé 43 millions d'euros, dont plus de 15 millions consacrés au renforcement de la
sécurité, en particulier la sécurité sur les sites touristiques, avec de l'investissement sur certains parcours, une
présence humaine, une réactivité, une simplicité et un lien étroit avec les tours opérators. C'est un lien extrêmement
important. Nous avons également consacré une somme supplémentaire à la communication pour faire connaître la
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destination France. Enfin, nous avons aussi décidé d'améliorer les chèques vacances pour un public qui, parfois, est
loin de partir en vacances, en particulier les retraités modestes. Tout cela a été précédé de nombreux échanges et de
nombreuses réunions de préparation.
J'ai récemment reçu les professionnels du tourisme asiatiques qui sont implantés en France et nous avons regardé
ensemble les points forts et les points faibles. Nous avons regardé les demandes en matière de sécurité,
d'accompagnement et d'accueil, y compris linguistique dans le détail.
Quand je me suis récemment rendu en Chine, j'ai tenu une conférence de presse en direction de la presse
professionnelle touristique chinoise et des bloggeurs sur le tourisme chinois qui sont particulièrement actifs. Comme
vous le savez, par internet, énormément d'informations circulent. Il y a une grande sympathie pour la France, il y a
une grande envie de France. Quand des questions précises sont posées, il faut y répondre, quand des problèmes sont
pointés, il faut les résoudre. En même temps, il faut aussi avoir un message positif, et je crois que ce que nous
attendons et ce que les professionnels attendent, c'est la conclusion de ces travaux, c'est d'avoir un message positif et
mobilisateur.
Q - Je poserai une question à laquelle j'ai bien du mal à trouver une réponse. Les endroits privilégiés comme le
Fouquet's sur Paris ont-ils un statut différent des autres. Paris est la ville la plus visitée au monde. Comment sont
gérés tous ces endroits emblématiques parisiens où l'on trouve tout ce qui attire les touristes ?
R - Il y a la ville de Paris et le comité du tourisme de Paris qui sont capable de répondre à toutes ces questions, soit
dans les permanences, soit par Internet et il en va de même pour le comité touristique régional. C'est l'objet des
contrats de destination dont j'ai parlé tout à l'heure : améliorer l'information depuis le départ du touriste étranger
jusqu'à son arrivée et aussi durant son retour. Nous devons pouvoir répondre à toutes ces questions.
Vous posez là des questions très concrètes, nous ne sommes pas dans ce type de rencontres, mais si vous vous
interrogez sur le fait de savoir si on peut faire, oui, je le dis, nous pouvons faire.
Q - Première question : Il y a un an, vous annonciez un milliard d'euros d'investissements, 900 millions de la part de
la CDC, 100 millions de Bpifrance. Pourrait-on savoir ce qui a été effectivement alloué cette année ?
Deuxième question : je voudrais savoir si vous avez des projections pour le nombre de touristes attendus à la fois
cette année. Estimez-vous que cela peut repartir à la hausse l'an prochain ?
R - Sur le premier point, j'ai donné une interview ce matin au journal «Les Échos», pas à vous, donc je vais essayer de
mémoire de vous le dire.
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Ce milliard, effectivement, est un milliard qui a pour objet de moderniser nos infrastructures en particulier
d'hébergement ; la Caisse des dépôts a dégagé 400 millions de fonds propres qui permettent de financer - Pierre-André
Lemas, le directeur général est venu devant l'assemblée ce matin et a donné des détails sur les projets, il a identifié
vingt projets. Je ne vais pas tous vous les redonner, je vais juste vous donner quelques exemples. Par exemple à Reims
en transformant l'ancienne caserne des pompiers ; c'est la même chose au complexe thermal à Châtel-Guyon qui était
vieillissant ; il y a aussi l'extension d'un parc aérien du Petit Prince à Ungersheim qui marche très bien. Et, à chaque
fois, l'aide à l'investissement joue un effet de levier. Sans cet effet de levier, souvent il y aurait du mal à boucler, à
terminer le tour de table pour le financement de ces opérations.
Donc, là, nous avons – je ne les cite pas tous – trois exemples significatifs qui montrent que l'effet de levier va de 1 à
10. Ceci est un point très concret qui permet de moderniser ou de structurer l'offre d'hébergement.
Un autre outil a aussi été mis en place, c'est la Foncière tourisme avec 500 millions qui, elle, est destinée à la
construction mais aussi à la rénovation, cette fois-ci lourde, d'hôtels existants : car, là, on a transformé une caserne
en hôtel ; là, il s'agit d'hôtels existants, de résidences, que ce soit à la mer ou à la montagne. Et vous savez très bien
qu'il y a tout un patrimoine qui a été construit dans les années 1970-1980 et qui a beaucoup vieilli et qui risque d'être
beaucoup moins attractif. Donc, il faut vraiment travailler sur cette priorité ; c'est une priorité. Ce programme vient
d'être lancé. Il a déjà permis, dans les Alpes de réaliser plusieurs investissements, cela nous a permis de rester dans
une dynamique.
Puis, enfin, il reste un fonds de 100 millions d'euros pour l'innovation qui, lui, est géré par Bpifrance et qui a déjà
permis de faire émerger de beaux projets. Par exemple, le projet en direction de publics, de touristes jeunes qui
peuvent beaucoup voyager, découvrir des pays, en particulier de jeunes étudiants, de jeunes travailleurs, avec une
nouvelle génération d'auberges de jeunesse avec France Hostels.
Voilà quelques exemples concrets qui illustrent l'utilisation de ce fonds d'investissement de 1 milliard d'euros.
Q - Pour quel montant ?
R - Je viens de vous le dire : un milliard d'euros avec effet de levier de 1 à 10, vous faites le calcul, c'est facile. Donc,
cela fait 10 milliards si on va jusqu'au bout du plan. On peut aller jusqu'à 10 milliards.
Q - Et pour cette année ?
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R - Je ne vous dis pas cette année. On vient de démarrer, c'est en place, c'est en marche. Donc, voilà les premiers
résultats que je puis vous donner.
S'agissant de votre autre question : est-ce que cela va repartir à la hausse ? Oui, bien sûr, cela va repartir à la hausse.
C'est notre conviction. Et c'est déjà le cas, nous avons un certain nombre d'indicateurs intéressants.
Bien sûr, il y a de mauvais chiffres pour une partie des régions en 2016, mais, même en région PACA-Nice-Côte d'Azur,
les restaurateurs, les hôteliers, les professionnels du tourisme qui avaient senti - c'était avant le drame de Nice - que
l'on était dans une tendance baissière, avaient pris une décision très réactive qui était de baisser les prix, ce qui a eu
pour conséquence également que les compagnies aériennes avaient baissé elles-mêmes leurs tarifs. Donc : s'adapter,
être réactif.
Puis, on a vu dans un certain nombre de régions des chiffres plutôt à la hausse. Mais il faut encore poursuivre l'effort,
c'est vrai, pour tenir l'objectif. Et il est vrai que cela ne se fait pas tout seul, c'est donc l'enjeu de toutes ces réunions
que nous faisons et qui permettent de continuer à nous mobiliser.
Q - Vous avez parlé de la clientèle chinoise tout à l'heure. La clientèle japonaise est aussi en forte baisse. Avez-vous
prévu des mesures spécifiques pour cette population ?
R - C'est la même chose pour toutes les clientèles asiatiques. J'ai évoqué mon voyage en Chine ; lorsque je suis allé au
Japon, j'ai organisé une rencontre avec les professionnels du tourisme japonais et français présents sur place. Nous
multiplions les opérations de promotion. La maire de Paris, Mme Hidalgo et la présidence de région, Mme Pécresse se
sont rendues ensemble au Japon pour promouvoir la destination France. Il y a tout un travail d'informations,
d'explications à faire. C'est aussi le sens du plan des 10 millions d'euros que j'ai débloqués. Donc, on va poursuivre
dans cette direction.
Alors, parfois, la baisse de la clientèle peut avoir d'autres causes que des causes qui viennent de nous. Il y a une
baisse de la clientèle brésilienne par exemple pour des raisons qui sont liées à la situation économique du pays. Il y a
une baisse de la clientèle russe qui est en baisse pour les mêmes raisons. Par contre, nous assistons à une
augmentation qui est continue, y compris en 2016, de la clientèle indienne. Donc, le potentiel est là. En même temps,
il faut voir aussi la diversité des causes.
Q - On parlait de prévisions, de projections pour l'année en cours. Sera-t-on à 85 millions de touristes étrangers ?
R - Pas en 2016.
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Q - Sera-t-on au moins à 80 ?
R - Oui, je pense, même un peu au-dessus. Mais il faut dire les choses : en 2016, il y a une baisse, c'est un fait, de la
clientèle étrangère. Mais notre défi, c'est de remonter et, pour cela, nous nous en donnons les moyens.
Q - Justement, pensez-vous que la baisse des prix, que l'on observe déjà en région parisienne et ailleurs, est un des
moyens d'y parvenir ?
R - Je l'ai dit dès le début, aux professionnels. J'ai cité à plusieurs reprises l'exemple de PACA-Nice-Côte d'Azur qui a
été très réactif, qui a anticipé, qui s'est adapté aux difficultés qui étaient en train de poindre. C'était moins vrai pour
d'autres destinations. Et, donc, j'ai parlé franchement aux professionnels du tourisme notamment en Île-de-France et
c'est en train de bouger. C'est très important le rapport prix et offre de services, il y a vraiment là une question
essentielle.
Évidemment, la réponse n'est pas suffisante, mais cela joue beaucoup. C'est aux professionnels de s'adapter et d'y
répondre. Nous, nous les encourageons. Avec Atout France - je vois M. le président d'Atout France, M. l'ambassadeur
Faure qui est là -, je crois qu'Atout France fait son travail mais chacun doit faire le sien. Mais, nous, ce que nous
voulons c'est le faire en complémentarité. J'ai parlé d'action main dans la main, il n'y a pas de compétition entre les
différents acteurs. Nous, notre responsabilité est de mettre de la cohérence et de mettre en mouvement et en action
toutes les priorités que nous avons fixées. Elles sont essentielles. Je les rappelle : accueil, investissement, formation
et numérisation.
Tous ces chantiers sont engagés. Il y a une formule que j'ai employée ce matin : il ne faut pas que l'on considère que
la destination France est quelque chose d'acquis, que nous pourrions conserver sans rien faire.
Nous sommes dans un monde de compétition, y compris dans le domaine de l'attractivité touristique. Il faut réfléchir
à ce que l'on peut faire pour améliorer les offres et tenir compte, aussi, de l'évolution de la demande.
On a évoqué ce matin, par exemple, l'amélioration de la connectivité aérienne. Il y a des pays qui ont des
destinations, par exemple soleil, par exemple Espagne, Portugal, qui ont bien bénéficié de la baisse de fréquentation
de la Turquie et de la Tunisie, par exemple. Nous, nous avons eu de bons résultats dans les Outre-mer, finalement, je
crois qu'il faut quand même le rappeler. Notamment en Guadeloupe, où il y a eu une augmentation de la fréquentation
américaine de 15%. Il faut donc voir aussi la proximité et l'accessibilité, et donc la question de la connexion aérienne
est très importante.
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Il y a un public, que je cite souvent, qui est le public allemand, qui voyage beaucoup, mais il y a aussi une demande
qui évolue, notamment chez les seniors, qui ont changé de mode de vacances et qui sont plus attirés par des
destinations plus faciles d'accès, notamment par la simplicité de l'accès aérien ; il faut donc qu'on l'améliore. On voit
en France, d'ailleurs, des destinations aériennes dans les villes de province qui s'améliorent, en particulier en direction
de l'Europe, mais il faut poursuivre.
Tout cela fait partie du débat, du chantier. C'est pour cela que je ne vais pas vous faire des promesses de chiffres, cela
dépend de nous. Cela dépend de nous pour tout ce que l'on organise, tout ce que l'on améliore, je le dis depuis
l'accueil jusqu'au retour. Et c'est la chaîne des propositions que nous devrons faire, y compris la question du rapport
qualité-prix. Et puis, en même temps, il faut être lucide il peut y avoir des difficultés qui arrivent dans un certain
nombre de pays, qui se produisent, indépendamment de notre volonté.
J'ai cité la situation économique de certains pays. Mais, en tout cas, il y a un message fort, c'est celui de la
mobilisation de tous les acteurs et d'une filière qui est consciente de son rôle économique, qui est consciente de son
rôle social - et, notamment, je pense aux emplois -, qui est consciente de l'image que cette filière donne de la France,
une image positive et attractive.
Il y a, et je l'ai ressenti à chaque fois que les professionnels s'exprimaient, et notamment aujourd'hui, une fierté de
faire ce métier, je dis, ces métiers du tourisme. J'encourage les jeunes, qui parfois s'interrogent sur leur avenir et leur
orientation professionnelle, à regarder la gamme des métiers du tourisme qui est considérable. C'est pour cela que j'ai
beaucoup insisté sur la formation.
Je vous donne une anecdote, mais, pour que vous en compreniez bien le sens, il existe en France des écoles : Vatel,
par exemple, a reçu un prix comme la meilleure école hôtelière. Mais il y a aussi Ferrandi, il y a aussi Le Cordon Bleu,
qui forment en particulier à la gastronomie. Pendant la semaine des ambassadeurs, j'ai souhaité que les ambassadeurs
soient en contact avec les jeunes qui se forment aux métiers de la gastronomie. Nous avons fait une soirée - on n'a
pas fait de cocktail ici, ni de petits fours -, j'ai dit on va passer une partie de la soirée avec les jeunes qui sont en
formation au Cordon Bleu qui s'était proposé. C'est un endroit remarquable, extrêmement bien équipé, on voit des
jeunes qui se forment, qui viennent du monde entier, qui apprennent notre langue, et qui ont pu faire partager la
qualité de ce qu'ils avaient appris. C'est un atout pour la France ; c'est une fierté pour nous. Partout, on va retrouver
soit des Français, soit des étrangers, qui se sont formés en France dans le reste du monde. C'est donc l'art de vivre
français qui est vendu. Et l'art de vivre français, c'est l'image de la France, mais c'est aussi pour montrer d'autres
facettes de la France.
Je me souviens - et je terminerai par cela - d'un voyage que j'ai fait à l'étranger dans mes fonctions de Premier
ministre. Parmi les chefs d'entreprises qui m'accompagnaient, à qui je demandais ce qu'il faisait, il me dit : «moi je
vends l'art de vivre français». Alors, l'art de vivre français je ne vais pas vous décrire toutes ces facettes, mais il me
dit : «avec ça vous, vous pouvez continuer à vendre des Airbus.» C'est comme cela qu'il faut faire, il faut continuer à
faire comme ça. Tout se tient ; tout va ensemble. Et ce matin il y avait de l'enthousiasme. Eh bien voilà : c'est avec
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l'enthousiasme et avec la fierté de ce que nous sommes, mais sans s'endormir sur nos lauriers, que nous allons réussir,
j'en suis convaincu. Merci./.
(fin de l'article)
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6 - Attractivité - Tourisme - Entretien de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du
développement international, avec le quotidien «Les Échos»
Q - Le nombre de touristes étrangers devrait vraisemblablement passer sous la barre des 80 millions cette année.
L'objectif des 100 millions à l'horizon 2020 est-il encore accessible voire crédible ?
R - La possibilité d'atteindre cet objectif dépend d'un certain nombre de facteurs. À l'évidence, nous étions bien sur le
chemin en 2015. À ce stade, le nombre d'arrivées internationales est en recul de 8% cette année, au regard du cumul
sur janvier-octobre. Mais je ne pense pas que le ralentissement soit structurel. Il n'y a pas que les attentats qui ont
joué. Il y a eu des mouvements sociaux et des inondations. Ceci étant, le secteur a bien résisté. Et le fléchissement de
certains marchés, asiatiques en particulier, est lié à tous ces facteurs. Mais l'Asie ne représente que 3% de la
fréquentation. Pour autant, il ne faut pas sous-estimer le phénomène compte tenu du potentiel de sa clientèle. Nous
avons accueilli 2,2 millions de visiteurs chinois en 2015. Ils pourraient être 5 millions à l'horizon 2020. Il y a aussi un
enjeu en termes de recettes. La dépense moyenne des touristes asiatiques - de l'ordre de 1.600 euros par séjour - est
le double de celle de la clientèle américaine.
Q - Face à la question sécuritaire, quand les mesures récemment décidées seront-elles mises en oeuvre ?
R - Elles le sont déjà. Parmi les mesures du dernier comité interministériel sur le tourisme, le gouvernement a
débloqué 15,5 millions d'euros pour sécuriser les lieux touristiques. Il est insupportable que certains visiteurs
étrangers soient une cible de la petite délinquance. Il faut également se soucier de l'accompagnement des groupes.
Q - D'aucuns ont suggéré la création d'une police touristique. Qu'en pensez-vous ?
R - Ce n'est pas la formule retenue par le gouvernement. Nos forces de police ont la pleine capacité pour assurer la
sécurité de nos visiteurs étrangers. Nous privilégions les partenariats avec les pays tiers comme nous l'avons fait par
exemple pendant l'Euro. Nous étudions d'ailleurs un projet en ce sens avec les autorités chinoises. Nous allons
également mettre en place un label «sécurité tourisme» pour améliorer la coordination avec les professionnels. La
sécurité est appréhendée par nos visiteurs comme étant un élément d'un ensemble. L'image de la France reste bonne,
notre capital sympathie n'est pas entamé. Mais il faut organiser la filière, avec les territoires. Le tourisme est une
filière majeure, qui représente de 7 à 8% du PIB et au moins 2 millions d'emplois. Pour renforcer le secteur, il faut
examiner les mesures qui relèvent de l'urgence, mais aussi mener une action structurelle.
Q - Où en est justement le plan d'action annoncé à l'automne 2015, et notamment le programme d'investissement de 1
milliard d'euros sur cinq ans ?
R - Sa mise en oeuvre a bien avancé. S'agissant du volet consacré aux hébergements et aux infrastructures, pour
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lequel la caisse des dépôts doit mobiliser 400 millions d'euros de fonds propres, une vingtaine de projets ont été
lancés pour un montant total de 460 millions. À titre d'exemple, 3,5 millions sur 22 millions ont été apportés dans le
cadre du projet de transformation de l'ancienne caserne de pompiers de Reims en hôtel. De même, 2,3 millions d'euros
sont consacrés au projet de rénovation de l'établissement thermal de Châtel-Guyon sur 24 millions. Autre exemple,
l'extension du parc Le Petit Prince, en Alsace, fait l'objet d'un apport de 3 millions sur un total de huit. En parallèle, il
est prévu une enveloppe de 500 millions d'euros pour la construction ou la rénovation d'hébergements. Un gros
investissement vient d'être engagé avec le projet de Club Med de Samoëns qui bénéficie d'un apport de 26 millions sur
un total de 96 millions. Il y a enfin une troisième composante, l'innovation, pilotée par Bpifrance. Un fonds de l'ordre
de 100 millions est prévu. Bpifrance a notamment donné un coup de pouce à France Hostels, un nouvel acteur dans le
secteur des auberges de jeunesse.
Q - CDG Express n'a toujours pas de financement. N'est-ce pas un manque flagrant ?
R - CDG Express, qui est porté par ADP et la SNCF, est bien un projet majeur. Le renforcement de l'Ile-de-France en
tant que grande métropole mondiale nécessite des infrastructures. Je me suis attelé à ce dossier quand j'étais Premier
ministre. J'ai noté au cours de mes contacts, en tant que ministre des Affaires étrangères, que les investisseurs
chinois sont intéressés par les infrastructures en France.
Q - Quel est votre point de vue sur la présence du groupe chinois Jin Jiang au sein du capital d'AccorHotels ?
R - Nous devons avoir un langage clair avec les Chinois. Si tel ou tel investissement pose problème parce qu'il met en
cause nos intérêts stratégiques, il faut le leur dire. AccorHotels est un atout formidable pour la France, nos amis
chinois le comprennent. Il n'est pas illégitime qu'ils souhaitent accompagner l'essor du tourisme chinois à l'étranger.
En tout état de cause, l'important, lorsque des intérêts communs sont en jeu, c'est de nouer un dialogue en toute
franchise./.
(fin de l'article)
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7 - France - États baltes - États-Unis - Union européenne - Russie - 25e anniversaire du rétablissement
des relations diplomatiques entre la France et les États baltes - Conférence de presse conjointe de M.
Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, et de ses
homologues estonien, letton et lituanien - Propos de M. Ayrault
Mesdames et Messieurs,
Nous souhaitions nous adresser ensemble à la presse, après cette cérémonie d'anniversaire. Je veux vous dire d'abord
le bonheur qui est le mien de recevoir ici, au Quai d'Orsay, mes collègues ministres des affaires étrangères, MM. Ligi,
Rinkevics et Linkevicius, pour les trois pays, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie pour cet anniversaire, le 25e
anniversaire du rétablissement de nos relations diplomatiques intervenu en 1991.
J'ai rappelé il y a quelques instants que la France a toujours été aux côtés des États baltes et qu'elle n'avait jamais
reconnu l'annexion de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie par l'Union soviétique. C'est pour cela que la France a
voulu préserver, pendant près d'un demi-siècle, le patrimoine que les trois pays avaient confié à la France. Si le
président François Mitterrand a été le premier chef d'État européen à se rendre en visite officielle en Lituanie, en
Lettonie et en Estonie dès le mois de mai 1992, c'est parce que cela faisait sens par rapport à l'Histoire et en
particulier à l'histoire tragique de l'Europe. Un nouveau chemin était en train de s'ouvrir pour les peuples européens
avec un nouvel espoir.
Les tables rondes qui viennent de se tenir ont été d'ailleurs l'occasion de revenir sur ces 25 années de relations et
d'échanges, que ce soit en matière politique, en matière d'économie, dans le domaine culturel et éducatif. Cela nous a
permis de mesurer tout le chemin parcouru et de rendre hommage à la volonté des États baltes qui est constante,
d'être à l'avant-garde de la construction européenne. C'est aussi la volonté de faire partie du premier cercle de
solidarité de l'Union européenne, cela m'a toujours frappé de constater cette volonté d'être européen et de l'être à
part entière.
C'est une cérémonie que nous avons tenu il y a quelques instants, mais ce n'est pas uniquement tourné vers le passé.
Le passé est important, il permet de comprendre notre Histoire, mais c'est aussi une rencontre qui a un impératif qui
est celui de parler ensemble de l'avenir et surtout de parler de l'avenir de notre continent et du projet européen. Nos
pays ont à coeur de développer leurs échanges, de renforcer leur coopération dans l'intérêt de nos relations bilatérales
bien sûr. La journée d'aujourd'hui m'a permis d'avoir des échanges tout à fait fructueux avec mes homologues, car la
France a et veut avoir dans la durée des relations particulières avec chacun des États baltes. Mais nous souhaitons
aussi, et ces rencontres en attestent, intensifier nos relations dans l'intérêt de l'avenir de l'Union européenne. J'ai
évoqué le résultat du référendum britannique et le souhait de garder l'unité et la cohésion des Européens dans cette
étape, nouvelle pour nous, et aussi d'aborder ensemble toutes les questions d'intérêts communs.
D'abord la question de notre propre sécurité. Lundi à Bruxelles, nous avons adopté au conseil des affaires étrangères,
des propositions communes en matière de défense et de sécurité. C'est une nouvelle étape de solidarité pour faire face
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à de nouveaux défis et à de nouvelles menaces, tout en préservant, il n'y a aucune ambiguïté à ce sujet, notre place
dans l'Alliance atlantique et le rôle essentiel de l'OTAN.
Nous sommes donc dans une étape nouvelle, parce que nous voulons protéger nos peuples face à de nouveaux défis, à
de nouvelles menaces. La lutte contre le terrorisme bien sûr, mais aussi les enjeux de sécurité en général ont été au
coeur de nos échanges.
À Bratislava, les chefs d'État et de gouvernement se sont retrouvés pour un conseil informel en septembre dernier qui
avait été précédé d'une réunion des ministres des affaires étrangères également à Bratislava. Ce fut un moment très
important qui a montré aux concitoyens de chacun de nos peuples que l'Europe ne s'arrêtait pas et qu'elle continuait
et qu'elle voulait au contraire être plus offensive, plus efficace et aussi mieux comprise dans ses intentions et dans
ses projets de nos peuples qui parfois deviennent sceptiques à l'égard de l'Europe.
C'est donc notre responsabilité, en particulier la nôtre en tant que ministres, de mettre en oeuvre la feuille de route
qui a été élaborée. Notre travail va se poursuivre et nous nous sommes donné rendez-vous en mars prochain à Rome, à
l'occasion du 60e anniversaire du Traité de Rome, mais ce n'est pas pour une commémoration. Certes, il faut rappeler
l'Histoire, je l'ai dit il y a quelques instants, car c'est là que l'on puise nos ressources, nos valeurs, les enjeux
essentiels pour éclairer le présent et l'avenir. C'est une Europe qui va être tournée vers le futur afin que, dans un
monde nouveau, profondément transformé, qui n'est plus celui de la fin de l'Union soviétique, l'Europe puisse apporter
à la fois un respect des nations, de leur culture, de leur identité propre et de leurs spécificités, mais un avenir à nos
concitoyens qui, lorsqu'ils sont ensemble dans l'Europe, sont plus forts. Je pense en particulier aux réponses que nous
devons à la jeunesse qui attend de nous des réponses concrètes, des réponses d'espoir.
Ce sont tous ces sujets que nous avons abordés, mais pas seulement aujourd'hui, car j'ai souvent l'occasion de voir
mes collègues ici présents, et c'était un plaisir de les retrouver, nous avons simplement poursuivi nos échanges et
nous l'avons fait ce soir dans un cadre plus solennel.
Je vous remercie encore d'avoir accepté mon invitation pour célébrer cet anniversaire porteur d'avenir.
Q - Vous parlez des défis de l'Europe mais je n'ai pas une fois entendu parler de Donald Trump. Concernant les pays
baltes, pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de l'élection de M. Trump ? Êtes-vous inquiet que l'alliance forte
avec les États-Unis soit susceptible de se dégrader dans les prochains mois ?
Je crois que vous avez un rendez-vous demain à Berlin avec les États-Unis. Le sujet de nouvelles sanctions envers la
Russie, sur l'Ukraine et éventuellement sur la Syrie seront-ils évoqués ?
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R - J'ai évoqué les changements qui sont devant nous, les incertitudes aussi, puisque j'ai évoqué les interrogations sur
la posture de la prochaine administration américaine. J'ai donc bien évoqué, sans citer le nom, les élections aux
États-Unis. Bien entendu, nous avons parlé de ces questions bilatérales et nous pensons tout d'abord que c'est le
peuple américain qui s'est prononcé. Il a donc fait le choix qu'il entendait faire et nous n'avons pas de commentaire à
apporter sur les choix du peuple américain qui concerne la politique américaine.
En revanche, c'est vrai que les décisions des États-Unis, qui sont une grande puissance - et en ce qui concerne la
France nous sommes le plus vieil allié de ce pays-, concernant la politique internationale ont une conséquence sur le
reste du monde. On l'a vu lorsque les États-Unis avaient décidé d'intervenir en Irak par exemple. Ce serait la même
chose si les États-Unis retournaient à une politique isolationniste qui est inscrite dans leur tradition politique, et ce
n'est pas toujours le cas.
Nous sommes dans cette attente de clarification sur beaucoup de questions, l'accord de Paris, l'accord sur le nucléaire
iranien, etc., je ne parlerai pas de toutes ces questions.
Nous sommes attachés, je le dis pour la France, et si je dis «nous», c'est parce que nous avons échangé sur ce point,
nous sommes attachés à la relation transatlantique. Nous ne voulons pas faire l'impasse sur cette nécessité.
Concernant l'OTAN, nous sommes membres de l'alliance atlantique et nous entendons que les décisions prises à
Varsovie soient mises en oeuvre. Pour nous, il n'y a aucun malentendu. À Berlin, le président François Hollande
représentera la France, on peut dire qu'il s'agit d'une visite d'adieu du président Obama, et c'est une attention à
l'Europe. Il faut la prendre positivement. Auparavant à Hanovre, le président Obama était venu y faire un discours sur
l'Europe qui était un discours pro-européen. Il est important que soit affirmé par le président sortant, que l'Europe est
indispensable pour elle-même, mais aussi pour la construction d'un monde équilibré, un monde de paix et de sécurité.
Ce que nous souhaitons, c'est que cette conception multilatérale puisse continuer à être au coeur de la relation
transatlantique.
Concernant les sanctions, nous en avons déjà décidé au conseil des affaires étrangères et il a été reconfirmé par les
chefs d'État et de gouvernement au Conseil européen qu'il y avait des sanctions concernant les Syriens et les
responsables militaires syriens en particulier qui avaient été prises.
Concernant la Russie, des sanctions existent déjà et qui sont renouvelées. Elles sont justifiées par les atteintes qui ont
été portées aux frontières de l'Ukraine au moment où la Russie a soutenu les séparatistes ukrainiens. C'est là quelque
chose d'essentiel. La paix en Europe s'est construite après la Seconde guerre mondiale, et notamment après la
réunification allemande et la chute de l'Union soviétique sur le respect des frontières issues de la Seconde guerre
mondiale et l'intégrité des États. C'est vrai pour les États baltes, nous l'avons rappelé à l'occasion de cet anniversaire.
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Si la paix a été aussi solide, c'est aussi pour cela. Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, un pays a
porté atteinte à cette stabilité. Il y a donc eu des sanctions prises mais ces sanctions ne sont pas le but ultime. Les
sanctions sont un moyen : quel est le but ultime ? Quel est l'objectif ? C'est que les accords de Minsk soient mis en
oeuvre.
C'est pourquoi la France et l'Allemagne jouent leur rôle dans le cadre du format Normandie, en relation étroite avec
leurs partenaires et régulièrement nous faisons le point au conseil des affaires étrangères ou au Conseil européen.
C'est légitime par rapport à nos pays amis, membres de l'Union européenne, mais nous voulons faire vivre ce format
parce que l'objectif est bien la mise en oeuvre des accords de Minsk.
C'est la position sur laquelle nous avons échangé en réunions bilatérales aujourd'hui, mes collègues pourront le dire
eux-mêmes, nous avons partagé cette approche./.
(fin de l'article)
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8 - Gabon - Réponse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement
international, à une question au Sénat
La France est liée au Gabon par une longue amitié. Une communauté française importante y réside. Notre pays, vous
l'avez rappelé, ne peut pas rester indifférent à ce qui s'y passe. Mais il faut être clair, concernant les élections
présidentielles, la France n'avait pas à choisir entre l'un et l'autre des candidats. Tout au long du processus, nous
avons été attentifs au respect de la sincérité du scrutin et au règlement de la contestation des résultats par les voies
juridictionnelles. Le rapport de la mission d'observation électorale de l'Union européenne est attendu prochainement
et devrait permettre une clarification des conditions dans lesquelles les élections se sont déroulées puisque de
nombreux observateurs de l'Union européenne étaient présents à toutes les étapes du scrutin.
Nous avons soutenu les efforts des Nations unies, mais aussi de l'Union africaine, en faveur de l'apaisement. Car il
s'agissait avant tout d'éviter de nouvelles violences dont la population aurait été la première victime. Nous devons
donc rester particulièrement vigilants, d'abord sur la liberté d'expression, en particulier sur la liberté de la presse.
Aujourd'hui, il reste à organiser au Gabon des élections législatives, la date n'est toujours pas fixée. Je souhaite que
cette nouvelle phase de consultation du peuple gabonais soit l'occasion de sortir de la crise politique actuelle. La
France l'appelle de ses voeux, c'est le sens des échanges que nous avons aussi avec l'Union africaine. C'est très
important que l'Union africaine aussi s'engage, elle l'a fait et il est souhaitable qu'elle continue de le faire.
Mais en tout cas, il y a une chose qui est claire : pendant des années, la «Françafrique» a symbolisé une absence de
transparence. Et d'ailleurs, dans la dernière période, nous avons vu des personnages ressurgir de ces troubles, et nous
ne sommes pas étonnés qu'il y en ait encore quelques-uns qui aient de la nostalgie.
En tout cas en ce qui nous concerne, cette période est terminée. Les relations entre la France et ses partenaires
africains, c'est dans la clarté, dans l'amitié, dans la solidarité, mais dans le respect de l'intégrité et de l'indépendance
de chacun de ces pays./.
(fin de l'article)
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9 - Turquie - Réponse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement
international, à une question au Sénat
La situation en Turquie continue de susciter une vive inquiétude. Inquiétude de la France, inquiétude de l'Union
européenne - j'ai pu le constater lundi lors de la réunion du conseil des affaires étrangères -, les arrestations se
multiplient, la liberté d'expression est entravée et c'est le fonctionnement de la démocratie qui est mis à mal.
Mais l'arrêt du dialogue n'est pas la solution. Il faut maintenir le contact, poursuivre les échanges, pour faire
comprendre à la Turquie qu'elle n'a rien à gagner à l'isolement, à couper les ponts avec l'Europe et ses valeurs. Ce
dialogue, il faut qu'il soit franc, transparent, sincère, c'est en tout cas la position unanime que porte l'ensemble des
ministres des affaires étrangères de l'Union européenne. Il faut aussi rappeler que la Turquie est la cible de terroristes,
qui viennent de Daech, qui viennent du PKK, et qu'elle a été victime d'une tentative de coup d'État le 15 juillet
dernier. Elle a donc le droit de se défendre, mais en adoptant des mesures proportionnées et respectueuses de l'État
de droit. Le respect de l'État de droit, le respect des valeurs et des principes auxquels elle a librement adhéré, ne sont
pas négociables. Ils sont la réponse des démocraties au terrorisme, et nous n'allons donc pas rompre avec la Turquie.
Je rappelle qu'elle est aussi membre de l'OTAN. Mais nous sommes lucides sur la situation, nous allons continuer à être
clairs sur nos principes, rappeler aux autorités turques que notre appartenance au conseil de l'Europe a un sens, qu'elle
implique le respect de la démocratie, des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, qu'elle implique le non
rétablissement de la peine de mort. Je me suis entretenu cette semaine avec le secrétaire général du conseil de
l'Europe qui partage ces préoccupations.
Voilà en toute clarté, Monsieur le Sénateur, la position de la France./.
(fin de l'article)
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10 - États-Unis d'Amérique - Élections américaines - Réponse de M. Harlem Désir, secrétaire d'État
chargé des affaires européennes, à une question à l'Assemblée nationale
Les Américains ont élu un nouveau président. Le président de la République, qui s'est entretenu avec Donald Trump
vendredi, lui a exprimé nos attentes, notre volonté de dialoguer avec la future administration américaine dans le
respect de nos valeurs et de nos intérêts, ainsi que notre détermination à contribuer ensemble à la paix et à la
sécurité dans le monde.
C'est le cas notamment s'agissant de la lutte contre le terrorisme, priorité absolue pour la France.
La France et les États-Unis sont des partenaires et des alliés. Cette alliance doit se poursuivre, et elle va se poursuivre,
dans le respect de l'indépendance de chacun.
C'est ce que Jean-Marc Ayrault a dit lors de la réunion du Conseil des affaires étrangères, qui se tenait lundi - et non
pas dimanche -, à Bruxelles, et au cours de laquelle la position de la France a évidemment été celle retenue par
l'Union européenne.
C'est dans cet esprit que nous établissons des contacts avec l'équipe de transition du président élu, afin de pouvoir
travailler avec la nouvelle équipe dès qu'elle sera en place.
Naturellement, la campagne électorale aux États-Unis a alimenté des incertitudes - vous y avez fait allusion -, des
doutes quant aux positions à venir de la nouvelle administration américaine sur le changement climatique, le
nucléaire iranien, la relation avec l'Union européenne, avec les Nations unies, avec l'OTAN - l'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord. Il convient donc d'obtenir les clarifications nécessaires et de lever ces incertitudes ; nous disons
que le plus tôt sera le mieux et nous jugerons sur pièces.
La position de la France est claire : les engagements internationaux doivent être respectés, en matière de sécurité
collective comme pour ce qui est de l'Accord de Paris sur le climat. Dans ce contexte, l'Europe doit être plus encore
qu'auparavant en mesure de prendre son destin en main pour affronter les défis auxquels elle fait face, pour assurer sa
sécurité, pour jouer pleinement son rôle dans le monde. C'est le sens des priorités qui ont été fixées à l'échelle
européenne, en particulier s'agissant des enjeux de sécurité et de défense communes, sur lesquels Jean-Yves Le Drian
et Jean-Marc Ayrault se sont exprimés lundi./.
(Source : site Internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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11 - Union européenne - Conférence pour la République centrafricaine - Propos à la presse de M.
André Vallini, secrétaire d'Etat chargé du développement et de la Francophonie, à son arrivée à la
Conférence
Q - Quel est l'objectif de cette Conférence aujourd'hui pour la France et pour l'Europe ?
R - L'objectif est de mobiliser tous les partenaires, Européens notamment, qui souhaitent que la Centrafrique se relève.
L'objectif est de les mobiliser politiquement et financièrement.
Nous voulons dire aux Centrafricains que nous sommes là, que nous allons les aider, mais nous voulons leur dire que
cela dépend d'abord d'eux-mêmes. Nous voulons les inciter, les exhorter même, à prendre leur destin en main, à se
mobiliser pour sortir de la situation dans laquelle ils ont été plongés depuis 2014, et pour que le pays puisse enfin se
relever.
Les montants financiers annoncés seront donc importants, pour montrer la volonté politique européenne d'aider la
RCA, volonté européenne et française en particulier, puisque la Centrafrique et la France ont une histoire liée. Et nous
voulons dire que la France et l'Union européenne sont là pour aider les Centrafricains, à condition qu'ils s'aident
eux-mêmes d'abord.
Q - Quelle sera la contribution de la France à cet effort important ?
R - La France depuis 2014 a déjà consacré 75 millions d'euros à la Centrafrique, en aide d'urgence ou en aide au
développement, et je vais annoncer aujourd'hui que sur la période 2017-2019, nous allons apporter 85 millions d'euros
supplémentaires pour aider la Centrafrique à se relever.
Q - Le problème n'est pas tant la hauteur des montants, mais plutôt qu'ils soient déboursés. On l'a vu, seulement un
tiers de ces montants ont été déboursés pour cette année. Que faire pour les accélérer ?
R - Il faut accélérer les décaissements bien sûr, au fur et à mesure que les projets sont montés, qu'ils sont finalisés.
S'ils ne sont pas toujours décaissés, c'est que les projets ne sont pas toujours finalisés. Il faut donc accélérer les
processus de l'élaboration des projets de développement, mais aussi de leur mise en oeuvre.
Q - Et à quoi cet argent doit-il être affecté en priorité ? Le gouvernement et les ONG ne semblent pas tout à fait
d'accord.
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R - Il faut bien sûr affecter cet argent à l'aide d'urgence, aux populations les plus vulnérables, pour aider les
populations qui ont été déplacées. Il y a eu beaucoup de personnes déplacées, mais aussi des Centrafricains qui sont
partis se réfugier dans des pays voisins. Il faut faire revenir les gens chez eux afin qu'ils réintègrent leurs quartiers,
leurs villages. Et ensuite, une fois que l'aide humanitaire et l'aide d'urgence sont bien employées, il faut évidemment
consacrer le plus de crédits possibles au relèvement économique, notamment dans le montage de projets de
développement dans le domaine agricole./.
(fin de l'article)
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12 - Union européenne - Partenariat oriental - Conclusions du Conseil - Communiqué de presse
Le Conseil a débattu des relations multilatérales et bilatérales actuelles avec les six pays du Partenariat oriental:
l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la République de Moldavie et l'Ukraine. Les ministres ont eu un
échange de vues sur la mise en oeuvre du Partenariat et sur les objectifs à atteindre en 2017, en particulier dans la
perspective du prochain sommet du Partenariat oriental, qui se tiendra en novembre 2017 à Bruxelles.
Le Conseil a adopté des conclusions sur le Partenariat oriental./.
(fin de l'article)
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13 - Union européenne - Fonds monétaires - Accord entre la présidence européenne et le Parlement
européen - Communiqué de presse
Le 14 novembre 2016, la présidence et les représentants du Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire
sur un projet de règlement sur les fonds monétaires, qui a pour objet de rendre ces produits plus solides.
Le projet de règlement vise à garantir le bon fonctionnement du marché du financement à court terme, tout en
maintenant le rôle essentiel que les fonds monétaires jouent dans le financement de l'économie réelle. Il s'inscrit dans
le prolongement des efforts du G20 et du conseil de stabilité financière destinés à renforcer la surveillance et la
régulation du système bancaire parallèle.
Avec environ 1000 milliards euro d'actifs gérés, les fonds monétaires sont principalement utilisés pour investir des
liquidités excédentaires pour de courts laps de temps. Ils représentent un outil important pour les investisseurs parce
qu'ils leur offrent la possibilité de diversifier leurs excédents de trésorerie, tout en conservant un niveau de liquidité
élevé.
Si un accord global a été dégagé au niveau politique, un certain nombre de questions techniques liées au projet de
règlement doivent être réglées dans les jours à venir. L'accord sera ensuite soumis au comité des représentants
permanents pour approbation au nom du Conseil. Le Parlement et le Conseil seront alors invités à adopter le
règlement en première lecture.
Rôle et caractéristiques des fonds monétaires
Il existe actuellement deux types de fonds monétaires qui sont utilisés pour assurer le financement à court terme des
entreprises et des organismes publics:
•
ceux qui offrent une valeur liquidative variable (fonds VLV) qui dépend essentiellement des fluctuations du
marché;
•
ceux qui offrent une valeur liquidative constante (fonds VLC) et visent à offrir des achats et des
remboursements d'actions à un prix fixe.
En période de tension sur les marchés
La crise financière de 2007-2008 a montré que les fonds monétaires peuvent être vulnérables aux chocs et risquent
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même de propager les risques à l'ensemble du système financier ou de les y amplifier. Il faut s'attendre à ce que les
investisseurs se désengagent de leurs investissements dès qu'ils perçoivent un risque, ce qui peut contraindre les
fonds à vendre des actifs rapidement pour faire face aux demandes de rachat. Ce phénomène peut être à l'origine d'un
désengagement massif et d'une crise de liquidité pour un fonds monétaire, qui risque d'entraîner des effets négatifs
supplémentaires sur d'autres parties du système financier.
Normes communes
Le projet de règlement établit des règles pour les fonds monétaires, en particulier en ce qui concerne la composition
de leur portefeuille et la valorisation de leurs actifs, afin d'assurer la stabilité de leur structure et de garantir qu'ils
investiront dans des actifs bien diversifiés jouissant de la qualité de crédit la plus élevée.
Il instaure en outre des normes communes visant à accroître la liquidité des fonds monétaires, afin de garantir qu'ils
pourront faire face à des demandes de rachat soudaines en période de tension sur les marchés. De plus, le texte
prévoit des règles communes qui ont pour objectif de veiller à ce que le gestionnaire du fonds connaisse bien le
comportement des investisseurs, ce qui lui permet de se préparer à toute demande de rachat future. Il fournit des
informations appropriées et transparentes aux investisseurs et aux autorités compétentes en matière de surveillance.
Questions réglées
L'accord issu de la réunion finale des négociateurs «politiques» porte, en particulier, sur les points essentiels de la
régulation des fonds monétaires, tels que les exigences de liquidité et de diversification, les actifs dans lesquels ils
peuvent investir, y compris le rôle de la dette publique, et la transparence. Il prévoit que la Commission fera rapport
sur le fonctionnement du règlement et comprend une clause de réexamen./.
(fin de l'article)
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14 - Union européenne - Conseil de l'espace économique européen - 46e session – Conclusions Communiqué de presse
1. Le Conseil de l'EEE a tenu à Bruxelles, le 15 novembre 2016, sa quarante-sixième session, sous la présidence de
Mme Elisabeth Vik Aspaker, ministre des affaires relatives à l'EEE et à l'UE de la Norvège. Ont participé à cette session
Mme Aurelia Frick, ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, M. Stefan Haukur Johannesson, représentant le
ministre des affaires étrangères de l'Islande, et M. Lukas Parizek, représentant la présidence du Conseil de l'Union
européenne, ainsi que des membres du Conseil de l'Union européenne et des représentants de la Commission
européenne et du Service européen pour l'action extérieure.
2. Le Conseil de l'EEE a noté que, dans le cadre du dialogue politique, les ministres discuteraient des Balkans
occidentaux, de l'Ukraine/de la Russie, des migrations et de la stratégie globale de l'UE pour la politique étrangère et
de sécurité. Un débat d'orientation s'est tenu sur le marché unique numérique, notamment sur l'économie
collaborative.
3. Le Conseil de l'EEE s'est déclaré conscient du rôle essentiel que l'accord EEE joue depuis plus de vingt ans dans la
promotion des relations économiques et de l'intégration du marché intérieur entre l'UE et les États de l'AELE membres
de l'EEE. Le Conseil de l'EEE a souligné que l'accord avait démontré sa solidité et sa capacité à s'adapter aux
modifications des traités de l'UE et aux élargissements de celle-ci. Le Conseil de l'EEE est convenu qu'il serait
primordial pour l'emploi et la croissance en Europe de redoubler d'efforts en vue de renforcer la compétitivité.
4. Le Conseil de l'EEE a souligné qu'un marché unique efficace constitue un moteur essentiel pour stimuler la
croissance économique et créer de nouveaux emplois en Europe, et s'est félicité des mesures déjà prises pour mettre
en oeuvre les propositions qui figurent dans la stratégie pour un marché unique numérique et la stratégie visant à
améliorer le marché unique, toutes deux lancées en 2015, en vue de tirer pleinement parti du potentiel de croissance
et de productivité inexploité du marché unique. Le Conseil de l'EEE est convenu qu'il est nécessaire d'adopter une
approche intégrée pour remédier à certaines des difficultés majeures auxquelles est confronté le marché unique, et a
souligné qu'il importe d'associer étroitement les États de l'AELE membres de l'EEE à la poursuite de l'élaboration et du
développement des politiques et initiatives relatives au marché unique.
5. Le Conseil de l'EEE s'est félicité de l'adoption des décisions du Comité mixte de l'EEE sur le premier paquet d'actes
législatifs concernant les règlements de l'UE instituant les autorités européennes de surveillance dans le domaine des
services financiers. Le Conseil de l'EEE a aussi souligné qu'il importe au plus haut point d'intégrer rapidement et
d'appliquer dès que possible les autres actes législatifs en suspens dans le domaine des services financiers afin de
garantir pour ce secteur important des conditions de concurrence équitables dans l'ensemble de l'EEE.
6. Prenant note du rapport d'activité du Comité mixte de l'EEE, le Conseil de l'EEE a exprimé sa satisfaction à l'égard
du travail accompli par ce comité pour assurer dans la durée le bon fonctionnement de l'accord EEE.
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7. Le Conseil de l'EEE a souligné qu'il importe que les pays d'Europe fassent preuve de solidarité entre eux afin de
surmonter les difficultés sociales et économiques. Il s'est en particulier déclaré préoccupé par la persistance d'un taux
élevé de chômage chez les jeunes dans certains États membres de l'EEE.
8. Le Conseil de l'EEE s'est félicité de la contribution positive que les mécanismes financiers de l'EEE et de la Norvège
pour la période 2009-2014, ainsi que ceux qui les ont précédés, ont apportée pour réduire les disparités économiques
et sociales dans l'ensemble de l'EEE et a constaté qu'il demeure nécessaire d'atténuer ces disparités au sein de l'EEE.
9. Le Conseil de l'EEE a salué la ratification, par l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège, de l'accord concernant un
mécanisme financier de l'EEE pour la période 2014-2021 et, par la Norvège, de l'accord entre la Norvège et l'UE
concernant un mécanisme financier norvégien pour la période 2014-2021. Le Conseil de l'EEE a en outre salué
l'application à titre provisoire de l'accord concernant un mécanisme financier norvégien pour la période 2014-2021 à
partir du 1er juillet 2016 et de l'accord concernant un mécanisme financier de l'EEE pour la période 2014-2021 à partir
du 1er août 2016.
10. Le Conseil de l'EEE a également salué l'application à titre provisoire du protocole sur le commerce de poissons et
de produits de la pêche entre l'Islande et l'UE à partir du 1er août 2016 et du protocole sur le commerce de poissons
et de produits de la pêche entre la Norvège et l'UE à partir du 1er septembre 2016.
11. Insistant sur le fait qu'il est dans l'intérêt de toutes les parties contractantes que l'accord EEE soit mieux connu
dans l'ensemble de l'EEE, le Conseil de l'EEE les a appelées à faire en sorte que des informations sur l'accord puissent
être facilement obtenues.
12. Le Conseil de l'EEE a noté que la libre circulation des capitaux constitue l'une des libertés fondamentales du
marché intérieur et fait partie intégrante de l'acquis de l'EEE, et il a noté que des restrictions ne peuvent être mises
en oeuvre qu'à titre temporaire sur la base des dispositions de l'article 43 de l'accord EEE. Le Conseil de l'EEE s'est
félicité de l'état d'avancement du plan global du gouvernement islandais visant à lever les contrôles exercés sur les
capitaux sans menacer la stabilité économique et financière du pays.
13. Le Conseil de l'EEE a souligné qu'il est très important de maintenir une coopération étroite entre l'UE et les États
de l'AELE membres de l'EEE en ce qui concerne les politiques relatives à l'environnement, à l'énergie et au changement
climatique, en particulier compte tenu du cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 et du cadre
stratégique pour une Union de l'énergie résiliente, assortie d'une politique en matière de changement climatique
orientée vers l'avenir. En outre, la coopération étroite devrait se poursuivre notamment en ce qui concerne le marché
intérieur de l'énergie, la sécurité énergétique, l'échange de quotas d'émission, la promotion d'énergies à faibles
émissions de dioxyde de carbone compétitives, résilientes au changement climatique, sûres et durables, l'efficacité
énergétique, les sources d'énergie renouvelables, le captage et le stockage du dioxyde de carbone (CSC), le captage et
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l'utilisation du dioxyde de carbone (CUC), ainsi que d'autres questions environnementales, telles que les déchets, les
substances chimiques, la gestion des ressources en eau et la pollution industrielle.
14. Le Conseil de l'EEE a rappelé l'accord historique sur le climat conclu à Paris en décembre 2015, qui a une portée
mondiale et est juridiquement contraignant, et a salué son entrée en vigueur le 4 novembre 2016, déclenchée par la
ratification de l'UE. Le Conseil de l'EEE s'est félicité des efforts consentis tant par les États membres de l'UE que par les
États de l'AELE membres de l'EEE pour mener à bien leurs procédures nationales de ratification dans les plus brefs
délais, et il a encouragé d'autres pays à ratifier l'accord dès que possible.
15. Le Conseil de l'EEE s'est félicité du large soutien obtenu par l'initiative commune sur la normalisation européenne
et des efforts entrepris par l'UE dans le cadre de cette coréglementation fructueuse menée en coopération en vue de
moderniser le système européen de normalisation. Le Conseil de l'EEE a également constaté que la participation et la
contribution de l'AELE dans ce domaine attestent l'efficacité de la coopération que mènent l'UE et l'AELE en faveur
d'un Espace économique européen homogène.
16. Le Conseil de l'EEE a salué les efforts qui sont déployés tant pour réduire le nombre d'actes de l'UE présentant un
intérêt pour l'EEE en attente d'intégration dans l'accord EEE que pour accélérer le processus d'intégration. Tout en
saluant l'ensemble des mesures prises ces dernières années, le Conseil de l'EEE a constaté que le nombre d'actes en
attente d'intégration restait encore trop élevé. Il a demandé que le travail se poursuive afin de réduire sensiblement
et durablement l'arriéré actuel et ainsi garantir la sécurité juridique et l'homogénéité au sein de l'EEE. Il a exhorté
toutes les parties à agir de manière constructive afin de trouver des solutions aux difficultés qui subsistent.
17. En ce qui concerne le troisième paquet relatif au marché intérieur de l'énergie, le Conseil de l'EEE a salué les
progrès accomplis ces derniers mois en ce qui concerne la levée des derniers obstacles à son intégration dans l'accord
EEE, notamment pour ce qui est de la participation des États de l'AELE membres de l'EEE à l'Agence de coopération des
régulateurs de l'énergie (ACER), et a souligné qu'il importe d'achever rapidement les travaux en la matière afin
d'établir un marché intérieur de l'énergie pleinement fonctionnel.
18. Le Conseil de l'EEE a salué les progrès accomplis ces derniers mois en ce qui concerne le cadre réglementaire pour
les communications électroniques de 2009 (y compris le règlement instituant l'Organe des régulateurs européens des
communications électroniques - ORECE), et le règlement relatif aux médicaments à usage pédiatrique.
19. Le Conseil de l'EEE a constaté qu'il fallait encore avancer sur un certain nombre de questions importantes en
suspens, et compte sur un achèvement des travaux dans les meilleurs délais, en particulier en ce qui concerne la
troisième directive postale, les actes législatifs de l'UE dans le domaine de la production biologique, ainsi que dans le
domaine des règles et normes communes concernant les organismes habilités à effectuer l'inspection et la visite des
navires.
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20. Le Conseil de l'EEE a constaté qu'il existe un certain nombre de décisions du Comité mixte pour lesquelles le délai
de six mois fixé dans l'accord EEE en ce qui concerne l'accomplissement des procédures constitutionnelles a été
dépassé. Il a encouragé les États de l'AELE membres de l'EEE à redoubler d'efforts en vue de régler au plus vite les
questions en suspens et d'éviter pareil retard à l'avenir.
21. Le Conseil de l'EEE s'est dit conscient de l'importance que revêtent les négociations concernant un accord de
libre-échange ambitieux, équilibré et global entre l'Union européenne et les États-Unis. Il s'est félicité de l'échange
continu d'informations entre la Commission européenne et les États de l'AELE membres de l'EEE, que le Comité mixte
de l'EEE a instauré en décembre 2014. Tenant compte notamment du protocole 12 de l'accord EEE, le Conseil de l'EEE a
préconisé que cet échange d'informations se poursuive.
22. Le Conseil de l'EEE a noté que les parties contractantes, conformément à l'article 19 de l'accord EEE, se sont
engagées à poursuivre leurs efforts pour parvenir à la libéralisation progressive des échanges agricoles. Le Conseil de
l'EEE attend avec intérêt la signature, dans un proche avenir, des accords sur la libéralisation accrue des échanges
agricoles et sur la protection des indications géographiques entre l'UE et l'Islande, qui ont été paraphés le 17
septembre 2015. Le Conseil de l'EEE a pris acte de la suspension des négociations entre l'UE et la Norvège sur la
protection des indications géographiques.
23. Le Conseil de l'EEE a salué les progrès accomplis dans les négociations lancées en février 2015 entre l'UE et la
Norvège sur une libéralisation accrue des échanges agricoles dans le cadre de l'article 19 de l'accord EEE et a
encouragé les parties à poursuivre activement leurs efforts pour continuer à faire avancer ces négociations.
24. Le Conseil de l'EEE attend avec intérêt l'adoption, dans un proche avenir, de la décision du Comité mixte relative à
l'accord sur la libéralisation accrue des échanges de produits agricoles transformés dans le cadre de l'article 2,
paragraphe 2, et de l'article 6 du protocole 3 à l'accord EEE entre l'Islande et l'UE, qui a été conclu le 17 septembre
2015.
25. Le Conseil de l'EEE a encouragé les parties contractantes à poursuivre le dialogue sur l'examen du régime
commercial applicable aux produits agricoles transformés, dans le cadre de l'article 2, paragraphe 2, et de l'article 6 du
protocole 3 à l'accord EEE, afin de stimuler plus encore les échanges dans ce domaine.
26. Prenant acte de la contribution des programmes de l'UE à l'édification d'une Europe plus compétitive, plus
innovante et plus sociale, le Conseil de l'EEE s'est félicité de la participation des États de l'AELE membres de l'EEE aux
programmes présentant de l'intérêt pour l'EEE, auxquels ils contribuent financièrement.
27. Le Conseil de l'EEE a pris acte de la participation active des États de l'AELE membres de l'EEE à l'espace européen
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de la recherche et de leur pleine intégration dans celui-ci, ainsi que de l'association fructueuse de la Norvège et de
l'Islande au programme-cadre "Horizon 2020", le programme phare de l'UE pour la recherche et l'innovation. Le Conseil
de l'EEE continuera d'accorder la plus haute importance à l'intégration des États de l'AELE membres de l'EEE et à
l'alignement de leurs politiques sur celles de l'UE dans le domaine de la recherche et de l'innovation.
28. Le Conseil de l'EEE a souligné qu'il importe de poursuivre l'usage consistant à inviter des fonctionnaires des États
de l'AELE membres de l'EEE aux réunions de dialogue politique qui se tiennent au niveau des groupes compétents du
Conseil de l'UE.
29. Le Conseil de l'EEE a souligné qu'il importe d'inviter les ministres des États de l'AELE membres de l'EEE aux
réunions et conférences ministérielles informelles de l'UE présentant un intérêt sous l'angle de la participation de ces
États au marché intérieur, et s'est dit satisfait que le pays exerçant actuellement la présidence, à savoir la Slovaquie
perpétue cet usage, et que le pays qui lui succédera, à savoir Malte, ait l'intention de faire de même.
30. Le Conseil de l'EEE a pris acte des contributions positives qu'apportent les États de l'AELE membres de l'EEE à
l'élaboration des décisions concernant la législation et les programmes de l'UE présentant de l'intérêt pour l'EEE, de
par leur participation aux comités, groupes d'experts, études et organes concernés, ainsi que par les commentaires
qu'ils formulent./.
(fin de l'article)
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15 - Union européenne - Liban - Adoption des priorités de partenariat et du pacte - Communiqué de
presse
L'UE et le Liban ont adopté les priorités de partenariat pour les quatre prochaines années, ainsi que le pacte. Les
priorités de partenariat établissent un cadre de coopération politique renouvelé et une coopération renforcée. Elles
ont été convenues dans le cadre de la politique européenne de voisinage révisée et de la stratégie globale de l'UE pour
la politique étrangère et de sécurité.
Le pacte comprend les engagements mutuels par lesquels l'UE et le Liban honoreront les promesses qu'ils ont faites
lors de la conférence de Londres de février 2016 sur le soutien à la Syrie et à la région. L'objectif est d'améliorer les
conditions de vie à la fois pour les réfugiés en séjour temporaire au Liban et les communautés d'accueil vulnérables.
L'annonce en a été faite conjointement par Federica Mogherini, haute représentante pour les affaires étrangères et la
politique de sécurité, et Gebran Bassil, ministre libanais des affaires étrangères, le mardi 15 novembre à Bruxelles.
Les priorités de partenariat pour les années à venir dans le cadre des relations UE-Liban sont les suivantes: sécurité et
lutte contre le terrorisme, gouvernance et état de droit, encourager la croissance et les perspectives d'emploi,
migration et mobilité.
Le pacte UE Liban comprend une aide financière de l'UE d'au moins 400 millions euro en 2016 et 2017, venant
s'ajouter à plus de 80 millions euro d'aide bilatérale prévus pour ces deux années. Il comprend des engagements
mutuels spécifiques en vue de faire face aux effets de la crise syrienne et vise à tirer parti de la situation pour
améliorer les perspectives socio-économiques, la sécurité, la stabilité et la résilience du Liban dans son ensemble. De
son côté, le Liban s'engage à faciliter le séjour temporaire des réfugiés syriens, en particulier pour ce qui est du statut
de résident. Le pays accueille actuellement au moins 1,1 million de Syriens. C'est le pays qui accueille le plus grand
nombre de personnes déplacées et de réfugiés, tant par habitant que par kilomètre carré./.
(fin de l'article)
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16 - Lutte contre le terrorisme - Réponse de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, à une
question à l'Assemblée nationale
Madame la Députée, oui, la bataille de Mossoul est engagée depuis un mois par les forces irakiennes, avec le soutien
de la coalition. Cette bataille sera dure parce que Daech ne va pas rompre facilement. J'ai déjà indiqué qu'elle
prendrait des semaines, voire quelques mois. La bataille de Raqqa est aussi engagée, comme la France le souhaitait,
car c'est de cette ville que sont partis les barbares qui nous ont agressés, c'est de Rakka qu'ont été commandités les
attentats. L'isolement de Raqqa est en cours. Là aussi, la bataille sera longue et durera des semaines, voire plusieurs
mois.
La France tient toute sa place dans la coalition : avec l'intervention de notre armée de l'air, depuis septembre 2014, à
partir de la Jordanie et des Émirats arabes unis ; avec la formation des unités d'élite irakiennes et kurdes, qui
interviennent actuellement pour la prise de Mossoul, à partir de Bagdad et d'Erbil ; avec le groupe aéronaval
dorénavant déployé en Méditerranée orientale jusqu'à la fin du mois de décembre ; enfin, avec la présence de batteries
à Kayyara pour assurer la protection des forces irakiennes.
Mesdames, Messieurs les Députés, ce sont actuellement 3.770 hommes et femmes qui se battent là-bas pour notre
sécurité et notre liberté. Je tiens à leur rendre hommage, d'autant que les combats ont lieu en ce moment même. Si la
bataille sera sans doute longue, elle sera victorieuse : Daech sera vaincu./.
(Source : site Internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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17 - Nations unies - Situation au Kosovo - Intervention du représentant permanent de la France auprès
des Nations unies - Conseil de sécurité
Monsieur le Président,
Je remercie le représentant spécial du secrétaire général, M. Zahir Tanin, pour la présentation très complète de la
situation qu'il a effectuée depuis Pristina et l'assure une nouvelle fois de notre plein soutien dans l'exercice de ses
importantes fonctions.
Je remercie aussi le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères de Serbie, M. Ivica Dacic, et
l'ambassadrice du Kosovo, Mme Vlora Citaku, pour les interventions qu'ils viennent de prononcer.
*
Monsieur le Président,
Je débuterai mon intervention en rappelant, une nouvelle fois, notre souhait d'une révision du rythme d'examen de la
situation au Kosovo par le conseil de sécurité, au regard de l'amélioration du climat sécuritaire et des progrès réalisés
en matière de consolidation des institutions kosovares.
Nous pensons également que ces développements positifs justifient la poursuite des efforts de reconfiguration de la
MINUK, qu'il s'agisse de sa structure, de sa taille, du nombre de ses personnels ou encore de ses activités. En liaison
avec plusieurs de nos partenaires, nous appelons le secrétaire général à formuler des recommandations en ce sens
dans le cadre de son prochain rapport.
*
Monsieur le Président,
La France est convaincue que l'avenir du Kosovo ne se joue désormais plus prioritairement au sein de ce conseil, mais
bien dans le cadre du dialogue politique entre Belgrade et Pristina mené sous les auspices de l'Union européenne.
Même si ce dialogue a connu des tensions ces derniers mois, des progrès ont été enregistrés. Je pense notamment à
l'accord du 13 novembre sur les télécommunications, à l'accord sur les plaques minéralogiques des véhicules destiné à
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faciliter la circulation entre la Serbie et le Kosovo ou encore à la poursuite des travaux engagés sur le pont de
Mitrovica. Nous nous félicitons de ces développements positifs, qui doivent avoir un impact concret sur les conditions
de vie des populations sur le terrain. Il importe à cet égard que la mise en oeuvre des aspects techniques de ces
accords se fasse dans les délais prévus.
Ces progrès ne sont pour autant pas suffisants. Nous attendons ainsi que l'ensemble des engagements souscrits dans
le cadre des accords conclus sous l'égide de l'Union européenne soient mis en oeuvre dans les meilleurs délais, y
compris s'agissant de la création de l'association/communauté des municipalités à majorité serbe. Il s'agit d'un
élément clé du dialogue. Nous appelons donc instamment les autorités kosovares et serbes à intensifier leurs efforts
afin de produire encore davantage de résultats concrets dans les mois à venir.
La normalisation des relations entre Belgrade et Pristina reste, de manière générale, une condition indispensable pour
leurs avancées respectives sur le chemin de l'intégration européenne, qui ont une nouvelle fois été encouragées lors
du sommet «Paris - Balkans 2016» qui s'est tenu le 4 juillet dernier. Nous invitons Serbes et Kosovars à s'inscrire, sur
l'ensemble des sujets, dans cette perspective de normalisation, y compris sur la question de Trepca.
La poursuite des efforts engagés pour la consolidation de l'État de droit au Kosovo doit par ailleurs demeurer une
priorité.
L'intégration de nouveaux personnels serbes dans le système judiciaire kosovar va dans le bon sens. La réduction du
nombre d'incidents visant des minorités, relevée dans le rapport du secrétaire général, est également une bonne
nouvelle. Nous attendons toutefois du Kosovo qu'il poursuive ses efforts en matière de lutte contre la corruption et
contre le crime organisé.
La consolidation de l'État de droit passe également par la lutte contre la radicalisation, sous toutes ses formes. La
France salue l'engagement inconditionnel du Kosovo en la matière, au plan local comme au sein de la coalition
internationale contre Daech.
Je saisis en outre cette occasion pour réitérer notre soutien à la mission EULEX, qui apporte sa contribution au
quotidien en faveur de l'État de droit et de la sécurité au Kosovo.
La France souhaite également souligner la nécessité d'un apaisement des tensions enregistrées ces derniers mois sur la
scène politique intérieure kosovare.
La construction d'un État indépendant, moderne et démocratique passe en effet par l'instauration d'un dialogue apaisé
et responsable entre les différentes composantes du champ politique, dans le respect des dispositions de la
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Constitution et dans le cadre du bon fonctionnement des institutions existantes. Nous sommes particulièrement
préoccupés par les tensions suscitées par le processus de ratification de l'accord de délimitation de la frontière avec le
Monténégro.
Dans ce contexte, il importe que les autorités kosovares continuent à se mobiliser en faveur du dialogue entre les
différences forces politiques ainsi que de l'établissement d'une société apaisée et inclusive.
Je conclurai mon intervention en soulignant que la France continuera d'apporter son soutien aux efforts entrepris par
les autorités kosovares en faveur de la reconnaissance internationale de leur État.
Je vous remercie./.
(fin de l'article)
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