Joyeux «pin-pon» à la caserne et visites dans les coulisses

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Joyeux «pin-pon» à la caserne et visites dans les coulisses
LUNDI 20 OCTOBRE 2014 L'IMPARTIAL
RÉGION 7
LE CERNEUX-PÉQUIGNOT
Le clocher a retrouvé sa voix
Grignoté lentement mais sûrement par la mérule, un champignon friand de bois humide, le
beffroi de l’église du Cerneux-Péquignot menaçait de s’effondrer,
et, avec lui, les trois cloches baptisées «Emmanuel», «ClaudeAntoine» et «François» (du prénom de trois habitants de
l’époque qui en avaient financé
l’achat) et leurs 1350 kg au total.
Très inquiet de cette situation, le
conseil de paroisse, chargé de
l’entretien du bâtiment, s’en était
allé à son chevet pour entreprendre les mesures qui s’imposaient: une complète restauration. L’argent étant le nerf de la
guerre, ses membres avaient lancé un appel de dons pour couvrir
les quelque 50 000 francs devisés pour ces travaux d’envergure.
Trois mois de travaux
Les gestes qui sauvent: démonstration devant un public à son affaire avec le lieutenant Laurent Stofer, du SIS des Montagnes. RICHARD LEUENBERGER
LA CHAUX-DE-FONDS Succès monstre pour les portes ouvertes à Sispol.
Joyeux «pin-pon» à la caserne
et visites dans les coulisses
CLAIRE-LISE DROZ
«J’espère ne jamais y venir!»
Bribe de discussion extraite de la
visite du quartier carcéral, au
sous-sol du bâtiment Sispol à La
Chaux-de-Fonds samedi aprèsmidi. Une mégafoule s’y pressait
pour cette journée portes ouvertes qui fêtait les dix ans du bâtiment. L’association du personnel
du Service d’incendie et de secours (SIS), en lançant cette idée,
avait tapé en plein dans le mille.
Ce quartier carcéral, c’était
bien la première fois qu’on le
voyait. D’abord, le garage de la
police, avec un impressionnant
«panier à salade» et tout le harnachement allant avec, y compris les gilets pare-balles et balles en caoutchouc. «Ça peut faire
mal?» Le guide: «Ça fait des
bleus, mais ça ne peut pas avoir un
impact mortel. Bien sûr, il ne faut
pas viser dans un œil...»
Puis, entrée dans le local de
fouilles, où le prévenu entre
pieds nus, sans lacets, sans cein-
ture, mais habillé quand même.
Parmi les cellules, l’une est capitonnée «pour éviter que le prévenu
ne puisse se blesser», mais on n’y
reste que quelques heures maximum, assure notre guide. Et
puis le local de l’identité judiciaire où on prend les photos, le
poids, les empreintes, et qui
comporte un miroir sans tain,
pour que la victime identifie son
agresseur, qui est toujours en
compagnie de personnes «neutres». «Ces personnes neutres,
vous les trouvez où?» «Parfois, on
va chercher dans le bâtiment!»
Fascinants klaxons
Parmi cette foule, beaucoup
d’enfants, aux anges! C’était la
première fois qu’ils pouvaient actionner ces «pin-pon» fascinants
(on a énormément entendu
klaxonner ce samedi vers le passage Bonne-Fontaine). D’autres
juniors, dont des bouèbes de bien
8 ans, s’exerçaient à faire la respiration artificielle sur mannequin,
et c’était du sérieux. «Un succès
importante «à la veille d’un débat
au Grand Conseil qui révise la loi
sur la police». Et puis, avoir un
policier sous la main, cela permet de poser toutes sortes de
questions, par exemple sur la
gestion de la violence ou les conflits de voisinage. «Et cela peut
aussi susciter des vocations», puisque la police recrute chaque année plus de 20 aspirants.
Le procureur Nicolas Aubert
faisait chorus: le public était très
intéressé de découvrir des locaux
autres que le tribunal, de rencontrer un greffier, ou un procureur afin de pouvoir enfin mettre
un visage sur un nom connu.
Sur les 130 personnes qui travaillent dans ce bâtiment, bon
nombre avaient retroussé leurs
manches pour cette journée:
une cinquantaine d’hommes du
SIS, trois procureurs, cinq greffiers, huit agents... A voir le succès, à quand la prochaine? Il y
aura en tout cas une journée
portes ouvertes en 2019, pour
les 15 ans du bâtiment. fou! Depuis ce matin, je n’ai pas arrêté!», s’extasiait leur instructeur.
Elles étaient enchantées du
succès de ces portes ouvertes, les
chevilles ouvrières de l’organisation. En premier lieu l’appointé
Stéphane Niederhauser, de l’association du personnel: «Notre
métier ne nous permet pas de rencontrer les citoyens dans des conditions sereines. Cette journée a
comblé ce manque.» Une journée
qui va s’inscrire dans la durée,
indiquait le conseiller communal Jean-Charles Legrix. Elle
inaugure une semaine spéciale
de prévention du domaine public. Avec des démonstrations
(testeur de choc, défibrillateur)
qui ont lieu cette semaine à la
Coop des Eplatures.
Un policier sous la main
Cette journée portes ouvertes
«permet des contacts avec la population, ce qui est essentiel pour
la police», continuait Pascal Luthi, commandant de la Police
neuchâteloise, et d’autant plus
«Notre demande a été entendue
au-delà de nos espérances, ce qui
nous a permis de démarrer le gros
œuvre en mai dernier»,souffle Jean
Bonnet, vice-président et homme
à tout faire du conseil de paroisse.
Il a fallu trois bons mois pour réaliser un beffroi flambant neuf, une
magnifique et spectaculaire installation qui a été fêtée hier en
présence de nombreux visiteurs.
Il a été possible de grimper dans la
tour haute de 27 mètres pour admirer l’ensemble et se rendre
Oh, que c’est haut... Et ça vaut le coup d’œil, à condition d’avoir de bons
mollets. RICHARD LEUENBERGER
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compte de la difficulté d’intervention: «La tour Eiffel, à côté, c’est
rien, surtout qu’il n’y a pas d’ascenseur!», ont ironisé certains.
Toute l’intervention s’est déroulée par l’une des fenêtres du
clocher au moyen d’une grue et
sans échafaudage. L’arrière de
l’orgue a été démonté pour permettre un accès plus aisé aux ouvriers équipés de leurs boîtes à
outils. Il a fallu accrocher les
trois cloches dans la flèche, démonter la charpente pourrie et
reconstruire le tout selon un
plan très précis. Les poutres maîtresses sont en chêne massif,
alors que le reste est en bois de
sapin de la région. La dernière
opération a consisté en l’accrochage des cloches – munies d’un
nouveau battant pour en affiner
le son – sur d’imposants jougs.
Aujourd’hui, l’église a retrouvé
son clocher, lequel ponctue à
nouveau la vie du village. L’horloge est désormais réglée depuis
un coffret branché sur satellite.
L’ancien système sera sans doute
restauré et exposé dans un endroit encore à définir. «La sonnerie se déclenche progressivement
pour une sonorité plus douce et délicate. Les travaux ont été suivis
par le Service cantonal des monuments et sites», souligne encore
Pierre-Alain Buchs, président
du conseil de paroisse. PAF

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