Faire affaire au Canada Un guide pour les investisseurs américains
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Faire affaire au Canada Un guide pour les investisseurs américains
Faire affaire au Canada Un guide pour les investisseurs américains Le 1er mars 2012 Faire affaire au Canada Un guide pour les investisseurs américains Le présent manuel a pour objectif de mettre en lumière certains concepts clés. Le présent exposé est de nature générale et ne devrait pas être interprété comme des conseils juridiques ou fiscaux à l’intention d’un investisseur éventuel en particulier. IMPOSITION DES EMPLOYÉS AU CANADA ET EXIGENCES EN MATIÈRE DE RETENUES À LA SOURCE SYSTÈME FÉDÉRAL Le Canada est dirigé par un gouvernement fédéral, semblable à celui des États-Unis. Les pouvoirs gouvernementaux sont partagés entre le gouvernement fédéral et les gouvernements des dix provinces du Canada. De plus, les gouvernements provinciaux délèguent certaines compétences de réglementations aux autorités municipales. C’est donc dire que les entreprises peuvent être soumises à la fois à la réglementation fédérale, provinciale et municipale. Les employés d’une filiale ou d’une division canadienne qui sont des résidents des États-Unis sont exonérés de l’impôt sur le revenu au Canada lorsque, soit : le salaire qui leur est versé pour les services fournis au Canada ne dépasse pas la somme de 10 000 $ (CA) pour une année donnée; QUESTIONS CORPORATIVES ils séjournent au Canada pour une ou plusieurs périodes totalisant au plus 183 jours au cours de toute période de 12 mois, leur salaire est payé par un employeur, ou en son nom, qui n’est pas un résident du Canada, et ce salaire n’est pas réclamé par l’employeur à titre de déduction du revenu imposable obtenu par l’intermédiaire d’un établissement stable (ou d’une base fixe) que l’employeur possède au Canada. PROCÉDURES D’ENREGISTREMENT Une société peut être constituée en vertu des lois du Canada ou en vertu des lois de toute province donnée. Pour exercer ses activités dans une province autre que celle où elle s’est constituée, la société doit s’enregistrer dans cette autre province (l’« enregistrement extraprovincial », abordé ci-après). Par contre, une société constituée en vertu des lois fédérales peut exercer ses activités dans toutes les provinces canadiennes. Lorsqu’un employé est assujetti à l’impôt sur le revenu au Canada, son employeur doit habituellement retenir sur son salaire des sommes au titre de l’impôt sur le revenu canadien, des contributions aux régimes de santé provinciaux et des cotisations au régime de pensions du Canada et au régime d’assurance-emploi (à moins que l’employeur n’effectue déjà ces paiements aux États-Unis). La constitution d’une entreprise peut habituellement s’effectuer en quelques jours. Ni les lois fédérales sur les sociétés, ni les lois provinciales équivalentes n’exigent le maintien d’un capital-actions minimal. CRITÈRES D’ADMISSIBILITÉ DES ADMINISTRATEURS Le présent manuel décrit les choix généraux qui s’offrent aux investisseurs américains, particulièrement les sociétés américaines, qui cherchent à établir ou à acquérir une entreprise au Canada. Le présent exposé comprend des explications sur les incidences fiscales découlant de Loi de l’impôt sur le revenu fédérale (la « LIR »), la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis (la « Convention »), et d’autres lois fiscales fédérales et provinciales, et porte également sur des questions d’immigration et de droit des sociétés. Le présent guide n’aborde pas les incidences fiscales provinciales, ni les incidences fiscales et juridiques américaines. Les administrateurs de sociétés canadiennes ne sont généralement pas tenus d’être actionnaires de la société. La plupart des provinces canadiennes exigent cependant qu’au moins 25 % des administrateurs de la société soient des résidents canadiens. Certaines provinces, comme la Colombie-Britannique, ne prévoient aucune exigence de résidence. Enfin, tout administrateur doit avoir atteint l’âge de 18 ans. Toutefois, certaines provinces prévoient aussi d’autres exigences. -2- IMMIGRER AU CANADA SÉJOUR, TRAVAIL ET IMMIGRATION AU CANADA Les demandeurs de résidence permanente au Canada font habituellement partie de l’une des trois catégories suivantes : Immigrants parrainés par un membre de sa famille. Les personnes ayant des proches parents au Canada, comme un époux, un parent ou un enfant à charge, peuvent obtenir le statut de résident permanent au Canada si leur proche parent les parraine en s’engageant, envers le gouvernement canadien, à demeurer financièrement responsable de l’immigrant pour une durée déterminée. INTRODUCTION En règle générale, toutes les personnes qui ne sont pas des citoyens ou des résidents permanents du Canada doivent obtenir un visa pour pouvoir séjourner ou immigrer au Canada. Cependant, cette règle générale comporte certaines exceptions. Gens d’affaires. On entend par gens d’affaires les personnes qui peuvent demander la résidence permanente au Canada en invoquant leur intention d’investir dans une entreprise au Canada ou d’y établir leur propre entreprise. Il existe trois catégories de gens d’affaires pour les besoins de l’immigration : SÉJOURS TEMPORAIRES AU CANADA Les citoyens des États-Unis n’ont pas besoin de se munir d’un visa de visiteur pour entrer au Canada. Cependant, les citoyens américains qui souhaitent entrer au Canada pour y étudier ou y travailler doivent obtenir un permis d’études ou un permis de travail. Pour permettre à un citoyen américain d’obtenir un permis de travail, son employeur canadien doit démontrer que les citoyens et les résidents permanents qualifiés canadiens ne seront pas affectés par l’entrée de ce citoyen américain sur le marché du travail canadien et que l’employeur ne peut pourvoir le poste par l’embauche d’un citoyen ou d’un résident permanent canadien qualifié. Entête Investisseurs Le demandeur doit avoir exploité, contrôlé ou dirigé avec succès une entreprise pendant deux ans, avoir accumulé par ses propres efforts un avoir net minimal de 1 600 000 $ et verser un dépôt minimal de 800 000 $ à Citoyenneté et Immigration Canada (« CIC »). CIC remboursera au demandeur son dépôt, sans intérêt, cinq ans et deux mois après la date du paiement. Les permis de travail ne sont généralement pas nécessaires pour les représentants d’entreprises américaines qui se rendent au Canada pour acheter ou vendre des biens ou des services, ni pour les employés de sociétés ou d’autres organismes américains qui séjournent au Canada pour consulter d’autres employés ou membres de la société ou de l’organisme ou encore pour inspecter un bureau local ou le siège social au nom de la société ou de l’organisme. Entrepreneurs Le demandeur doit faire la preuve qu’il possède de l’expérience dans l’exploitation d’une entreprise admissible (une entreprise dans laquelle l’entrepreneur possède une participation suffisante et qui n’est pas exploitée principalement dans le but de retirer un revenu de placement) pour une durée d’au moins deux années au cours des cinq années précédentes, et posséder un avoir net minimal de 300 000 $. SÉJOURS TEMPORAIRES AU CANADA EN VERTU DE L’ALÉNA De plus, l’entrepreneur doit remplir certaines conditions dans les trois ans suivant son arrivée au Canada : il doit exploiter activement une entreprise canadienne admissible (une entreprise qui réalise des revenus autres que de placement), être propriétaire d’au moins un tiers du capital de l’entreprise, et créer un ou plusieurs emplois à temps plein pour des personnes autres que des membres de sa famille. L’entrepreneur doit en outre déposer certains rapports de suivi auprès de CIC après l’écoulement de périodes de six mois, de deux ans et de trois ans. Aux termes de l’Accord de libre-échange nord-américain (l’« ALÉNA »), le Canada est tenu d’accorder le droit de séjour temporaire aux gens d’affaires américains des quatre catégories suivantes sans appliquer les procédures d’approbation préalables. Visiteurs commerciaux. Les citoyens des États-Unis en visite pour une courte période de temps en vue de participer à des activités commerciales prévues par règlement, comme des réunions, des conférences, la prise de commandes ou des activités de service après-vente. Travailleurs autonomes Le demandeur doit avoir l’intention d’établir sa propre entreprise au Canada. Cette catégorie est habituellement réservée aux artistes, aux athlètes et à d’autres travailleurs autonomes qui, grâce à leurs compétences, contribueront de manière importante au développement culturel ou sportif du Canada. Négociants ou investisseurs en vertu de conventions. Les citoyens des États-Unis qui désirent mener un important commerce entre les ÉtatsUnis et le Canada ou qui désirent établir, développer ou administrer un investissement ou fournir des services techniques essentiels quant à l’exploitation d’un investissement, au titre duquel ils ou leur entreprise ont engagé une somme importante. Cette catégorie vise habituellement des gestionnaires, des directeurs ou des personnes possédant des compétences essentielles. Travailleurs qualifiés. Les candidats reçus dans cette catégorie sont habituellement des personnes possédant les compétences pour pourvoir des postes vacants au Canada pour lesquels l’employeur ne trouve pas de candidats canadiens qualifiés. Les critères de sélection tiennent compte des besoins sur le marché du travail canadien ainsi que de l’âge, des études, de la profession, de l’expérience et de la connaissance du français et de l’anglais de l’immigrant. Personnes mutées à l’intérieur d’une société. Les gestionnaires, les directeurs ou les personnes occupant un poste exigeant des connaissances spécialisées mutés à l’intérieur de sociétés affiliées au Canada et aux États-Unis Professionnels. Les citoyens des États-Unis exerçant des activités dans l’une des professions prévues par règlement. Habituellement, les professionnels doivent posséder au moins un baccalauréat ou une licence dans leur champ de pratique. Pour se voir accorder le droit de séjour temporaire à la frontière, l’immigrant des États-Unis doit habituellement fournir la preuve de sa citoyenneté américaine, les documents indiquant l’objet de la visite et les documents attestant qu’il répond aux critères de la catégorie invoquée en vertu de l’ALÉNA. Cependant, l’ALÉNA ne permet en aucun cas de se soustraire, en totalité ou en partie, aux procédures et exigences visant l’obtention du statut de résident permanent au Canada. -3- AUTRES STRUCTURES JURIDIQUES SUCCURSALE OU FILIALE? AUTRES STRUCTURES JURIDIQUES Introduction. Lorsqu’une société américaine compte exercer des activités commerciales au Canada par l’intermédiaire d’un établissement stable situé au Canada, la société peut établir une succursale au Canada ou enregistrer une filiale canadienne distincte. Bien que la société par actions canadienne soit la forme d’entreprise la plus répandue, toute une gamme d’entités juridiques peuvent exercer des activités commerciales au Canada, dont les suivantes : Filiale canadienne. Lorsqu’une société américaine constitue une filiale au Canada, le revenu imposable de la filiale est généralement assujetti à un taux d’imposition fédéral et provincial combiné sur le revenu des sociétés qui se situe entre 25 % et 31 %. une société étrangère enregistrée sans établir une succursale ou un autre « établissement stable » au Canada; une succursale canadienne; une filiale canadienne; une société à responsabilité illimitée; une société de personnes non-résidente; une fiducie non-résidente. La filiale sera également assujettie à un deuxième niveau d’impôt, c’est-àdire une retenue d’impôt, dans le cas où elle verse ses bénéfices après impôts sous la forme de dividendes à sa société mère américaine. Habituellement, dans la mesure où la société mère américaine est propriétaire d’au moins 10 % des titres comportant droit de vote de la filiale, la retenue d’impôt correspond à 5 % des dividendes. Dans tous les autres cas, la retenue d’impôt correspond à 15 % des dividendes. Entête Voici un aperçu de ces structures. SOCIÉTÉ ÉTRANGÈRE ENREGISTRÉE Succursale canadienne. Lorsqu’une société américaine exerce des activités au Canada par l’intermédiaire d’une succursale, le revenu imposable de la succursale est généralement assujetti au même taux d’imposition fédéral et provincial combiné sur le revenu des sociétés que ceux présentés ci-dessus à l’égard des filiales. Introduction. Dans certaines circonstances particulières, un investisseur américain peut exercer des activités commerciales au Canada sans « établissement stable » canadien. La Convention prévoit que les bénéfices commerciaux d’une société américaine exerçant des activités commerciales au Canada ne seront assujettis à l’impôt sur le revenu canadien au titre de ces activités que si la société américaine exerce ses activités au Canada par l’intermédiaire d’un « établissement stable ». La succursale canadienne est également assujettie à un deuxième niveau d’impôt, que l’on appelle souvent l’« impôt de succursale ». L’impôt de succursale a pour objectif d’équilibrer pour une société américaine les incidences fiscales canadiennes découlant de ses activités au Canada, qu’elle les exerce par l’intermédiaire d’une succursale ou d’une filiale. L’impôt de succursale correspond à 5 % du revenu après impôts. Si l’entité peut exercer ses activités au Canada sans établissement stable, elle ne paiera aucun impôt sur le revenu canadien. À l’inverse, lorsque la société américaine exploite un établissement stable canadien, elle est assujettie à l’impôt sur le revenu canadien à l’égard de son revenu imposable obtenu par l’intermédiaire de son établissement stable, à un taux d’imposition fédéral et provincial combiné qui se situe entre 25 % et 31 %. Bien que l’impôt de succursale permette effectivement de compenser la plupart des écarts fiscaux découlant de l’exploitation d’une société sous forme de succursale ou de filiale, il reste que certaines différences justifient dans certains cas de privilégier une structure juridique plutôt qu’une autre. Par exemple, certaines entités, comme les banques et les sociétés des secteurs canadiens des communications, de l’exploitation minière et du transport, sont dispensées de l’impôt de succursale. De plus, une déduction pour placements permet de reporter l’impôt de succursale dans la mesure où les bénéfices sont réinvestis dans des actifs de société canadiens et d’autres actifs autorisés. Par conséquent, les liquidités peuvent être transférées plus facilement entre la succursale canadienne et son siège social américain qu’entre une filiale canadienne et sa société mère américaine, pourvu qu’une déduction pour placements suffisante soit maintenue. Établissement stable. On entend par « établissement stable » un lieu fixe d’affaires par l’intermédiaire duquel une entreprise exerce une partie ou la totalité de ses activités : un siège de direction; une succursale; un bureau; une usine; un atelier; une mine, un puits de pétrole ou de gaz, une carrière ou tout autre lieu d’extraction de ressources naturelles. Enfin, l’impôt de succursale n’est prélevé que sur les « bénéfices » de la succursale. À cette fin, on entend par « bénéfices » l’excédent des bénéfices commerciaux de la succursale par rapport à ses pertes commerciales, ses impôts, ses bénéfices réinvestis et un seuil de 500 000 $ CA. Essentiellement, ce seuil dispense de l’impôt de succursale la première tranche de 500 000 $ CA des revenus tirés de la succursale. Le seuil est cumulatif et doit être réparti entre les « sociétés affiliées » qui exercent des activités pareilles ou semblables au Canada. Un établissement stable existe également lorsqu’une société américaine exerce des activités au Canada par l’intermédiaire d’un agent qui a le pouvoir de conclure des contrats au nom de la société américaine, sauf lorsque l’agent jouit d’un statut indépendant et agit dans le cours normal des activités. Enregistrement. Pour pouvoir exercer des activités au Canada sans établissement stable, une société américaine doit s’enregistrer comme « société extraprovinciale » dans toutes les provinces où elle compte exercer ses activités. Dans le cadre du processus d’enregistrement, la société américaine doit nommer un avocat résident de la province qui peut accepter la signification de documents juridiques au nom de la société américaine, et désigner un « siège social » de la société dans la province où elle compte exercer ses activités. Cependant, l’enregistrement extraprovincial n’équivaut pas, en soi, à un établissement stable pour les besoins de l’impôt sur le revenu. -4- Choisir entre une filiale et une succursale. Les principaux avantages et désavantages fiscaux et commerciaux liés à l’exercice d’activités par l’intermédiaire d’une succursale ou d’une filiale sont résumés ci-après : Avantages d’une succursale La société américaine peut déduire les pertes subies par sa succursale (selon les règles fiscales américaines) aux fins de l’impôt américain. Le financement d’une succursale ne fait l’objet d’aucune règle spéciale, telle que les « dispositions relatives à la capitalisation restreintes » expliquées ci-après, qui s’appliquent aux filiales. Les mouvements de capitaux et de certains autres actifs entre la succursale et son siège social américain peuvent être exonérés de Entête l’impôt canadien en raison de l’exemption de 500 000 $CA mentionnée précédemment, ou lorsque la succursale a fait suffisamment de placements dans des biens canadiens pour compenser l’impôt de succursale sur ses bénéfices avec la déduction pour placements décrite ci-dessus. Une succursale peut rapatrier ses bénéfices après avoir payé l’impôt sur le revenu et l’impôt de succursale sans autres coûts fiscaux. Des sommes additionnelles peuvent être rapatriées indirectement au moyen de frais administratifs et de gestion raisonnables et de l’attribution des dépenses raisonnables du siège social à la succursale canadienne. Étant donné que seule la partie imposable d’un gain en capital moins l’impôt connexe peut faire l’objet de l’impôt de succursale, 50 % de tous les gains en capital constatés par une succursale sont, pour l’essentiel, exonérés de l’impôt de succursale. La constitution d’une filiale offre une plus grande flexibilité quant vient le temps de la vendre car, comme entreprise canadienne, tant ses actions que ses actifs peuvent être vendus. Désavantages d’une succursale Une filiale offre l’avantage d’une séparation claire et d’une « présence canadienne » plus marquée, ce qui peut être un atout pour la commercialisation, l’accumulation d’un fonds commercial et, en général, l’exercice d’activités commerciales au Canada; La société américaine pourrait subir certains retards procéduraux ou administratifs dans le cadre de l’ouverture d’un compte bancaire canadien et de l’obtention des licences d’exploitation et lorsqu’elle doit se conformer aux autres restrictions et exigences gouvernementales. Une filiale peut avoir recours aux règles canadiennes de réorganisation d’entreprise, qui permettent d’effectuer des réorganisations d’entreprise sans subir d’incidences fiscales immédiates. Une fois gagnés, les bénéfices après impôt attribuables à une succursale (qui n’ont pas été réinvestis) feront l’objet d’un impôt de succursale. Ainsi, contrairement aux dividendes, le paiement de l’impôt de succursale ne peut être reporté et doit être effectué chaque année. Désavantages d’une filiale Une succursale doit tenir deux jeux de livres, un jeu aux fins de la comptabilité et de l’impôt américains et un jeu aux fins aux fins de la comptabilité et de l’impôt canadiens. Habituellement, un certain nombre d’administrateurs doivent être résidents canadiens, bien que, comme il est indiqué précédemment, certaines lois provinciales sur les sociétés, notamment en ColombieBritannique, ne prévoient pas d’exigences quant au pays de résidence des administrateurs. Une réorganisation de société à l’étranger peut constituer une disposition réputée d’actifs canadiens; ce qui pourrait entraîner des incidences fiscales canadiennes. Les dispositions relatives à la capitalisation restreinte prévoient que les frais d’intérêts d’une filiale ne pourront pas être déductibles d’impôt au Canada si le ratio capitaux empruntés/capitaux propres est supérieur à 2:1, comme il est énoncé ci-après. Les documents comptables de la société américaine concernant ses activités non canadiennes peuvent être consultés et audités par les autorités fiscales canadiennes. Tous les actifs de la société américaine peuvent être potentiellement exposés aux réclamations découlant de l’exploitation de sa succursale au Canada. Il faut prévoir des frais supplémentaires, tels que les frais associés à la constitution en société et à la préparation des rapports annuels, des procès-verbaux, des résolutions, des règlements et des états financiers annuels et des déclarations de revenu distincts. Avantages d’une filiale Les dividendes payables par une filiale canadienne à sa société mère américaine sont assujettis à une retenue d’impôt canadienne, comme il est décrit précédemment. Toutefois, le paiement de cette retenue d’impôt, contrairement à l’impôt de succursale, peut être reporté indéfiniment en reportant le paiement des dividendes. En résumé Du seul point de vue de la fiscalité canadienne, il peut être préférable pour une société américaine d’exercer initialement ses activités commerciales par l’intermédiaire d’une succursale canadienne plutôt que par l’intermédiaire d’une filiale canadienne, du moins dans la phase de démarrage lorsqu’il y a des pertes et jusqu’à ce que le seuil d’exemption de 500 000 $ CA soit atteint. En général, les activités peuvent par la suite être transférées à une société canadienne avec report de l’impôt, s’il y a lieu. La constitution d’une filiale est habituellement plus pratique aux fins de conformité aux règles administratives et gouvernementales et aux fins d’enregistrement. La responsabilité de la société mère américaine sera limitée à son investissement dans la filiale. Toutefois, ce sont souvent des raisons non fiscales liées à la responsabilité limitée, au financement et à d’autres facteurs indiqués ci-dessus qui font pencher la balance en faveur de la création d’une filiale canadienne. -5- SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ LIMITÉE ET SOCIÉTÉS RAPATRIEMENT DES BÉNÉFICES Les membres américains d’une société à responsabilité limitée (« s.r.l. ») constituée en vertu des lois américaines sont généralement des personnes admissibles en vertu de la Convention, de sorte qu’ils sont considérés tirer un revenu par l’intermédiaire de la s.r.l. et, par conséquent, peuvent bénéficier de la Convention. Le Canada accepte habituellement qu’une société S constituée en vertu des lois américaines soit un résident des États-Unis aux fins d’application de la Convention et puisse être admissible aux avantages en tant que tel. PROVENANT D’UNE SUCCURSALE CANADIENNE Les « bénéfices » d’une succursale canadienne seront assujettis à l’impôt de succursale, comme il est indiqué précédemment. Il n’y a aucun autre impôt à payer sur les bénéfices rapatriés aux États-Unis. Toutefois, les bénéfices assujettis à l’impôt et à l’impôt de succursale au Canada pourraient être réduits grâce à la répartition raisonnable des dépenses entre la succursale et le siège social américain. SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ ILLIMITÉE PROVENANT D’UNE FILIALE CANADIENNE Entête Les provinces de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Nouvelle-Écosse autorisent actuellement la constitution d’une société à responsabilité illimitée (« SRI ») en tant que filiale canadienne d’une société américaine. Une société pourrait exercer des activités par l’intermédiaire d’une SRI au lieu d’une succursale, puisqu’une SRI comporte plusieurs des avantages que présente une succursale, tout en procurant certains avantages quant au maintien du statut de société au Canada. Possibilités. En général, une filiale canadienne rapatriera ses bénéfices en versant des dividendes, en effectuant des versements d’intérêt ou en payant des frais de gestion. Une filiale peut également rapatrier ses bénéfices en consentant des prêts à la société mère américaine ou en payant des redevances. Dividendes. Une retenue d’impôt sera appliquée aux dividendes, comme il est indiqué ci-dessus. Habituellement, dans la mesure où la société mère américaine est propriétaire d’au moins 10 % des titres comportant droit de vote de la filiale, la retenue d’impôt correspond à 5 % des dividendes. Dans tous les autres cas, la retenue d’impôt correspond à 15 % des dividendes. Essentiellement, une SRI est traitée au Canada, comme une société ordinaire (assujettie à certaines exigences en matière de dénomination), sauf que les actionnaires de la société sont solidairement responsables avec la SRI d’obligations particulières. En Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse, cette responsabilité supplémentaire se limite à toute dette ou passif au moment de la dissolution ou de la liquidation de la société, tandis qu’en Alberta, les actionnaires doivent répondre des obligations de toute sorte contractées par la SRI. De plus, l’Alberta exige que 25 % des administrateurs soient des résidents canadiens, et la Nouvelle-Écosse prévoit une taxe de renouvellement annuelle qui est supérieure à celle de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Frais de gestion. Dans le cas des frais de gestion, aucune retenue d’impôt ne sera appliquée si la société mère américaine fournissant les services de gestion n’a pas d’établissement stable au Canada. Les frais de gestion qui ne répondent pas à ces critères sont généralement assujettis à une retenue d’impôt de 25 %. Les frais de gestion seront déductibles du revenu de la filiale canadienne seulement dans la mesure où ils sont raisonnables dans les circonstances. Le caractère raisonnable peut être évalué par les autorités fiscales canadiennes compte tenu de la nature et du montant des bénéfices tirés des services de gestion fournis par la société mère américaine. Toutefois, exercer des activités au Canada par l’intermédiaire d’une SRI peut, dans les bonnes circonstances, procurer des avantages fiscaux importants aux actionnaires américains. Cela s’explique par le fait qu’une SRI peut être admissible comme une entité transparente (disregarded entity) en vertu du règlement "cochez la case" (check-the-box) des ÉtatsUnis. Certains des principaux avantages comprennent la possibilité, pour la filiale, de transférer ses pertes à sa société mère américaine aux fins de l’impôt américain et, pour l’actionnaire américain, de demander les crédits pour impôt étranger à l’égard de certaines sommes payées comme impôt canadien par la SRI. Intérêt. Dans le cas des versements d’intérêt effectués par une filiale canadienne à sa société mère américaine à l’égard d’un prêt consenti par la société mère à la filiale, aucune retenue d’impôt ne sera appliquée, pourvu que le montant de l’intérêt prévu aux termes du prêt ne soit pas déterminé en fonction des ventes, des bénéfices, des flux de trésorerie et autres éléments du même genre. Redevances. En général, dans le cas des paiements de redevances effectués par une filiale canadienne à sa société mère américaine, une retenue d’impôt de 10 % sera appliquée. Certains types de paiement de redevance sont exonérés de la retenue d’impôt, telles les redevances de logiciels, les redevances d'exploitation d'un brevet et les droits d’auteur (autres que les redevances de films et d’émission de télévision). De récentes modifications apportées à la Convention ont entraîné de nouvelles complications et restrictions en matière de planification pour les sociétés américaines qui exerce des activités au Canada par l’intermédiaire de SRI. Toutefois, grâce à une bonne planification, il est possible de surmonter la plupart de ces restrictions. SOCIÉTÉ DE PERSONNES NON-RÉSIDENTE Prêt à une société mère américaine. Dans le cas d’un prêt qu’une filiale canadienne consent à sa société mère américaine et qui n’est pas remboursé à la fin de l’exercice suivant l’exercice au cours duquel le prêt a été consenti, les incidences fiscales pour la société mère seront les mêmes que si la filiale avait déclaré et versé un dividende à la société mère d’un montant correspondant au prêt. Par conséquent, la retenue d’impôt, telle qu’elle est décrite ci-dessus dans le cas des dividendes, sera appliquée. Au Canada, une société de personnes n’est pas reconnue comme une entité juridique distincte des personnes qui la composent, soit les « associés ». Par conséquent, une société de personnes américaine exerçant des activités au Canada est effectivement considérée comme une succursale canadienne d’une entreprise américaine et est assujettie au même taux d’imposition qu’une succursale canadienne d’une société américaine. FIDUCIE NON-RÉSIDENTE Un investisseur américain peut également exercer des activités au Canada par l’intermédiaire d’une fiducie non-résidente dont l’investisseur est un bénéficiaire. La fiducie pourrait être établie aux États-Unis ou dans un autre territoire. Lorsqu’une fiducie exerce des activités au Canada, elle est assujettie au taux marginal d’imposition le plus élevé en vigueur au Canada. Toutefois, il n’y aura pas de deuxième niveau d’impôt comme l’impôt de succursale. Il n’y a également aucune restriction en matière de capitalisation restreinte, comme il est indiqué ci-après. -6- PRIX DE TRANSFERT Le montant payé par une filiale à un non-résident pour des biens et services ne peut être supérieur à un montant raisonnable, déterminé comme si les parties n’avaient aucun lien de dépendance. De même, les montants exigés par des contribuables canadiens à des non-résidents avec qui ils ont des liens pour des biens et services ne peuvent être supérieurs à un montant raisonnable dans les circonstances. Ces transactions sont examinées rigoureusement par les autorités fiscales canadiennes. FINANCEMENT DES OPÉRATIONS Entête CANADIENNES offrent également des encouragements fiscaux afin d’encourager la croissance économique et les occasions d’emploi dans des secteurs et des domaines en particulier. Restrictions imposées par la loi. Une société exerçant des activités au Canada devrait également savoir qu’il existe des interdictions spéciales en droit des affaires concernant certaines formes de financement. Par exemple, selon la Loi canadienne sur les sociétés par actions, il est interdit à une société de fournir du soutien financier afin d’acquérir les propres actions de la société. Les exigences en matière de financement d’une société peuvent toutefois être organisées de sorte à éviter ces interdictions et à tirer avantage de certaines exceptions statutaires. SUCCURSALE CANADIENNE Étant donné que le financement d’une succursale canadienne ne présente en général aucune difficulté en particulier, l’information ci-après se limite au financement d’une filiale canadienne. FINANCEMENT PAR EMPRUNT D’UNE FILIALE CANADIENNE Autres possibilités. Le financement par emprunt d’une filiale canadienne peut être obtenu par un prêt auprès d’un prêteur canadien, un prêteur étranger ou la société mère américaine. Autres impôts Retenue d’impôt. Aucune retenue d’impôt n’est généralement perçue sur les versements d’intérêt effectués par une filiale canadienne à sa société mère américaine ou à un autre prêteur résident des États-Unis. De même, aucune retenue d’impôt ne sera généralement perçue sur des versements d’intérêt effectués par une filiale canadienne à un prêteur non apparenté dans un autre pays. La retenue d’impôt (pouvant atteindre jusqu’à 25 %) peut s’appliquer à l’intérêt versé aux prêteurs apparentés qui sont résidents de pays autres que les États-Unis. TAXE SUR LES PRODUITS ET SERVICES ET TAXE DE VENTE HARMONISÉE La taxe fédérale sur les produits et services (la « TPS ») est une forme de taxe sur la valeur ajoutée prélevée à un taux de 5 % sur la plupart des biens et services fournis au Canada ou importés au Canada. Dans les provinces du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse et de l’Ontario, la « taxe de vente harmonisée » (la « TVH ») combine la TPS et la taxe de vente provinciale (décrite ci-après). Il en résulte une taxe unique qui s’applique à la plupart des achats. Les taux de la TVH varient entre 12 % et 15 % (dont 5 % pour la partie fédérale) dans les provinces participantes. Règle relative à la capitalisation restreinte. Lorsqu’une filiale canadienne doit rembourser des dettes à certains résidents non canadiens apparentés qui sont supérieures à deux fois le montant de l’avoir de la filiale, les versements d’intérêt supérieur à la dette ne peuvent être déduits par la filiale aux fins fiscales. Conçue pour être payée par le dernier consommateur ou acheteur, la TPS/TVH est payée et perçue à tous les stades du processus de production et de distribution des biens et des services. Les entreprises et les fournisseurs reçoivent généralement un remboursement de la TPS/TVH payée sous forme de crédits de taxe sur les intrants, à la condition qu’ils s’inscrivent et produisent régulièrement des déclarations de revenus auprès du gouvernement fédéral. FINANCEMENT PAR CAPITAUX PROPRES DE FILIALE CANADIENNE Introduction. Les lois canadiennes sur les sociétés et l’impôt accordent virtuellement les pleins pouvoirs pour ce qui est de structurer un financement par capitaux propres. Essentiellement, tout type d’actions dans le capital d’une société canadienne, auxquelles sont rattachés tout type de droits, peuvent être émises. Bien entendu, la vente ou l’émission d’actions sera assujettie aux lois régissant l’émission des titres. TAXES DE TRANSFERT DE BIENS IMMOBILIERS Des taxes provinciales applicables au transfert de biens immobiliers (droits de mutation immobilière au Québec) ou d’intérêts immobiliers sont prélevées dans les provinces de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l’Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Rapatriement du capital. En vertu des lois fiscales canadiennes, il n’est pas nécessaire de déclarer les bénéfices non répartis sous forme de dividendes imposables avant de pouvoir rembourser du capital. Il peut donc être utile de financer une filiale canadienne par voie de souscription d’actions privilégiées, qui a un capital versé et un prix de rachat ou de rachat au gré du porteur correspondant au prix de souscription global. Une petite partie du capital peut être investi dans des actions ordinaires de sorte que toutes les hausses futures de la valeur de la filiale canadienne sont imputées à ces actions. De cette façon, la majeure partie du capital initial peut être retourné à la société-mère américaine en franchise d’impôt simplement en rachetant ou en faisant racheter les actions privilégiées. Par exemple, la taxe de transfert de biens immobiliers de la ColombieBritannique correspond à 1 % de la première tranche de 200 000 $ du prix d’achat du bien immobilier ou de l’intérêt immobilier, et à 2 % du solde du prix d’achat. Dans certains cas, il est possible d’éviter cette taxe ou d’en reporter le paiement par l’intermédiaire d’un prête-nom ou d’une fiducie nue. TAXES DE VENTE Dans les provinces qui appliquent une taxe de vente et qui ne l’ont pas combinée avec la TPS pour former la TVH (soit la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec et l’Île-du-Prince-Édouard), les taux de la taxe de vente provinciale prélevée varient entre 5 % et 10 % du prix d’achat ou de la valeur d’importation de biens mobiliers corporels et de services particuliers acquis ou importés. Retenue d’impôt. La retenue d’impôt telle qu’elle est décrite ci-dessus s’appliquera aux dividendes versés par une filiale canadienne à sa sociétémère américaine. AUTRES CONSIDÉRATIONS FINANCIÈRES Programmes de soutien. Les nouvelles entreprises constituées au Canada peuvent tirer avantage de nombreux programmes de soutien gouvernementaux, qui peuvent offrir un soutien financier ou des conseils techniques ou en matière de direction d’entreprise. De nombreuses provinces -7- DROITS DE DOUANE Les importateurs qui importent au Canada des biens en provenance des États-Unis pourraient être tenus de payer des droits de douane selon les barèmes des taux tarifaires Canada-États-Unis, calculés sur la valeur des biens importés. La TPS/TVH sera généralement payable sur la valeur à l’acquitté. Le présent manuel est destiné à fournir des renseignements généraux et ne vise pas à donner un avis juridique aux lecteurs. Les lecteurs auront avantage à consulter un professionnel qualifié avant d’agir sur la foi des renseignements fournis dans le présent manuel. Même si les renseignements contenus dans le présent manuel sont considérés comme véridiques et exacts au moment de la publication, des changements survenus après cette date pourraient avoir une incidence sur leur exactitude. Entête -8- Nos bureaux VANCOUVER OTTAWA LONDRES 2900-550 Burrard Street Vancouver, British Columbia V6C 0A3 +1 604 631 3131 +1 866 635 3131 (sans frais) +1 604 631 3232 (télécopie) [email protected] 55, Metcalfe Street, Suite 1300 Ottawa, Ontario K1P 6L5 17 Hanover Square Londres, W1S 1HU +1 613 236 3882 +1 877 609 5685 (sans frais) +1 613 230 6423 (télécopie) [email protected] +44 20 7917 8500 +44 20 7917 8555 (télécopie) [email protected] CALGARY MONTRÉAL PARIS 3400 First Canadian Centre 350 - 7th Avenue SW Calgary, Alberta T2P 3N9 Stock Exchange Tower C.P. 242, Suite 3700 800 Victoria Square Montréal, Québec H4Z 1E9 32, avenue de l'Opéra 75002 Paris, France +1 403 261 5350 +1 877 336 5350 (sans frais) +1 403 261 5351 (télécopie) [email protected] +1 514 397 7400 +1 800 361 6266 (sans frais) +1 514 397 7600 (télécopie) [email protected] +33 1 44 94 96 98 +33 1 44 94 96 99 (télécopie) [email protected] TORONTO QUÉBEC JOHANNESBURG 333 Bay Street, Suite 2400 Bay Adelaide Centre, Box 20 Toronto, Ontario M5H 2T6 140, Grande Allée Est Suite 800 Québec City, Québec G1R 5M8 +1 416 366 8381 +1 800 268 8424 (sans frais) +1 416 364 7813 (télécopie) [email protected] +1 418 640 2000 +1 800 463 2827 (sans frais) +1 418 647 2455 (télécopie) [email protected] World Trade Center Johannesburg Cor West Road South & Lower Road Morningside, Sandton Johannesburg, 2196 +27 11 784 7322 +27 11 784 4572 (télécopie) [email protected]