Les structures de microfinance, une solution pour les

Transcription

Les structures de microfinance, une solution pour les
Programme des Nations Unies pour le développement
Les structures de microfinance, une solution
pour les populations vulnérables
Les coopératives d’épargne et de crédit (CCOPEC) ainsi que les institutions de microfinance (IMF)
sont présentes sur toute l’étendue du territoire de la RDC. Fin 2012, 126 COOPEC et 23 IMF ont été
recensées, avec plus d’un million de compte ouverts, dont 52,7% appartiennent à des femmes. Les
IMF/COOPEC sont agréées par la Banque Centrale Congolaise (BCC) pour réaliser des opérations
de crédits et collecter l’épargne.
Elles ont pour principal objectif de permettre à des hommes et des femmes qui, en raison de leur
faible revenu, sont exclus du système bancaire traditionnel, d’avoir accès à des services d’épargne et
de crédit. C’est en ce sens que le PNUD appuie le secteur de la microfinance, puisqu’il facilite l’accès
au service financier aux populations les plus vulnérables, notamment les jeunes et les femmes, qui
peuvent ainsi mettre en place des projets durables et porteurs de revenus.
Les IMF/COOPEC : acteurs d’un développement humain durable
Tout comme le souligne King Kingwanwa, membre de l’Association des Institutions de Microfinance
(ANIMF) : «C’est cela l’inclusion financière : permettre aux populations exclues des banques
traditionnelles d’accéder à l’argent, de financer leurs projets. Les populations ont des projets, elles ont
des idées, mais elles n’ont pas d’argent pour les concrétiser. Donc, les IMF aident à résoudre ce
problème ». En effet, confirme Idesbald Chinamula, Conseiller au programme du PNUD, « l’épargne
et le crédit sont des outils majeurs du développement humain durable. Car ils permettent aux
populations vulnérables d’épargner, d’améliorer leur revenus, de dégager un bénéfice de leurs
activités grâce auquel, elles pourront ensuite scolariser leurs enfants, accéder aux soins de santé et
sortir du cercle vicieux de la pauvreté chronique ».
Dans ce contexte, les 28 et 29 avril 2014, s’est tenu à Kinshasa un atelier sur la transparence, le
reporting et l’inclusion financière organisé par les associations professionnelles du secteur de la
microfinance (APROSEC et ANIMF) avec l’appui du PNUD et du Fonds d’équipement des Nations
Unies (UNDCDF) et en partenariat avec les coopérations allemande (GIZ), suédoise et belge.
1
Programme des Nations Unies pour le développement
Le Mix Market : évaluer et comparer ses propres performances
Cet atelier s’inscrit dans le Programme d’Appui au Secteur de la Microfinance (PASMIF) piloté par le
PNUD et l’UNCDF. L’objectif est de promouvoir la notion de transparence financière auprès des
COOPEC et des IMF en RDC dans le but de préserver et/ou renforcer la confiance des déposants et
augmenter leur crédibilité auprès de potentiels bailleurs de fonds. Cet atelier visait aussi à encourager
ces institutions à partager leurs données sur des plateformes publiques afin d’évaluer leurs propres
performances grâce aux outils de reporting mis à leur disposition, tel que le Mix Market.
(www.mixmarket.org)
En effet, pour être davantage compétitif dans le secteur de la microfinance, il est recommandé aux
IMF/COOPEC de publier leurs données sur le Mix Market. Notons que s’ils sont obligés de rapporter
leurs données à la BCC, le système de la banque ne leur permet pas d’avoir un retour de leurs
données pour approcher de potentiels bailleurs. Or, en rapportant leurs données sur le Mix Market,
les IMF/COOPEC peuvent avoir accès à leurs informations à tout moment. Cette plateforme leur
permet donc d’évaluer et de comparer leurs propres performances avec d’autres institutions des
secteurs en RDC et/ou dans d’autres pays. « Cette transparence les ouvre au monde, leur donne
une visibilité auprès des bailleurs, leur permet d’évaluer leurs performances et de s’inspirer des
bonnes pratiques des autres » affirme Deo Katulagna, président de l’APROSEC.
Toutefois, à ce jour, seulement 26 institutions de microfinance, de crédit et d’épargne ont posté leurs
données sur le Mix Market.
Au cours de cet atelier, les IMF/COOPEC qui utilisent déjà le Mix Market ont partagé leurs
expériences avec les participants. Ainsi, a-t-on constaté que le reporting a d’ailleurs permis à certains
d’entre eux d’impliquer des bailleurs dans leur capital. Face au succès qu’ont connu ces institutions
en adoptant une gestion transparente, d’autres IMF/COOPEC ont tenu à participer à l’atelier afin
d’intégrer les associations de microfinance et d’être initiés au Mix Market. Ainsi, Alain Kanza, gérant
de la COOPEC de Obuguma (Nord Kivu) a tenu à devenir membre de l’APROSEC.
La COOPEC de Obuguma est une structure qui s’est créée d’elle-même, au départ par des tontines,
et dont la majorité des membres sont des associations féminines. Selon Alain Kanza, « il est
primordial pour des petites structures comme la nôtre d’intégrer les associations du secteur afin d’être
plus visibles et plus performantes. En effet, l’appui apporté par le PASMIF permet d’être plus
compétitif face à la concurrence, d’avoir du meilleur matériel pour accéder au logiciel de reporting ».
Résultat : les COOPEC obtiennent plus rapidement les informations relatives à leurs résultats
financiers et peuvent donc améliorer l’accès à leurs services financiers.
2
Programme des Nations Unies pour le développement
Par ailleurs, selon le président de l’APROSEC, Deo Katulagna, cet atelier est une occasion rare pour
l’ensemble des IMF/COOPEC de la RDC, toutes provinces confondues, de se réunir et d’échanger
sur leurs expériences, mais aussi de les sensibiliser à l’importance d’être transparent dans la gestion
de leurs finances. Il a également déclaré que, « grâce au PASMIF, ils ont pu avoir des avancées
considérables dans leurs statuts puisque, c’est avec l’appui du PASMIF qu’ils ont pu se regrouper en
associations ». Néanmoins, selon les participants de l’atelier rencontrés, le principal défi auquel les
IMF/COOPEC sont confrontés aujourd’hui est le désenclavement des IMF/COOPEC qui se trouvent
dans les petites villes de provinces : il faut les sensibiliser à la transparence financière et les initier au
reporting de leurs données.
Hawa BA
En chiffres :
Fin 2012, en RDC
-126 COOPEC (Coopératives d’épargne et de crédit)
-23 IMF (institutions de microfinance)
-plus d’un million de compte ouverts, dont 52,7% appartiennent à des femmes
-26 institutions de micro finance, de crédit et d’épargne « seulement » ont posté leurs données sur
le Mix Market
-
3