MAGAZINE DECIZE 1

portrait
Céline BONIN
Céline au championnat
de France
avec Adeline Morel
Championne de kayak
La passion et le talent à 17 ans
U
ne belle jeune fille, le regard bleu et direct,
campée sur ses jambes encore bronzées,
gainées dans son caleçon d’entraînement,
souriante et sans chichis. Une surfeuse ? Non, ici,
c’est Loire, canaux et Aron. Et les champions de
canoë/kayak qui vont avec ; Céline en fait partie.
Et se distingue.
Elle s’adonnera à sa passion tant qu’elle pourra, à la
compétition tant qu’elle aura des résultats. Portrait
d’une jeune fille « bien dans ses Converse », licenciée à
l’Espérance Decize/St-Léger-des-Vignes, 2ème club français et 60 ans cette année, qui ne cesse de s’illustrer sur
les bassins français et internationaux.
Une heure minimum de bateau tous les soirs, assortie
de travail musculaire. En hiver, plutôt footing, natation,
vélo et musculation (sans abandonner totalement le
bateau). Quelque chose à ajouter ? : « Merci. A mon
entraîneur, Michel Henry, encore plus présent dans les coups durs
– quand il faut se remettre d’une blessure – et aux gens qui me
soutiennent, le club, ma famille, mes amis ».
Le club, une deuxième famille
Née à Decize voilà dix-sept ans, elle partage l’amour de
ses parents avec son frère, Sylvain, 14 ans, kayakiste lui
aussi. Le troisième passionné de la famille n’est autre
que leur père, Daniel Bonin, président du club. En terminale S au lycée Maurice-Genevoix, elle se destine au
métier de kinésithérapeute. « Lycée, entraînement, devoirs,
voilà mon quotidien », sourit-elle. « Je n’aime pas rester sans
rien faire ». Ça tombe bien, son emploi du temps laisse
peu de place à l’imprévu. « J’aimerais avoir plus de temps à
consacrer à mes amies du lycée, pouvoir sortir le soir. Je ne dois pas
me coucher tard, respecter une hygiène de vie pour être au top tout
le temps ». Des sacrifices qui ne lui pèsent pas trop
cependant car « le club, c’est comme une famille. Je fais aussi
des connaissances lors des stages, on se revoit dans les compétitions ». Trois semaines de vacances, c’est tout, quand le
club ferme ses portes. « L’été prochain, je vais devoir me trouver un job pour aider à financer mes études ».
Défaut : têtue, sa patience a des limites. Qualité : « Je
prends beaucoup sur moi, pour ne pas que ça explose autour de
moi. J’essaie de prendre les imprévus avec philosophie ».
Modèle : Cyrille Carré (équipe de France de kayak aux
JO de Pékin), rencontré dernièrement à Auxerre.
Loisirs : ordinateur, musique (toutes, y compris les
années 70 et 80), romans (Balzac, Maupassant), cinéma
(films d’action et fantastiques comme Kill Bill,
Résident Evil, Spiderman).
Palmarès 2008
2e avec Adeline Morel, au championnat de France, à
Mantes-la-Jolie, et 6e en K1. 2e au championnat de
France de vitesse, en K2 et en K4, 5e en K1. 2e au championnat de France marathon en K1 et 3e en K2. Fin septembre, en République tchèque, pour sa 1ère sélection
en équipe de France et sa 1ère participation au championnat de monde de marathon, elle termine 14e.
Objectifs pour la saison 2008/2009 : « Un podium aux
championnats de France K1, K2 et K4 ; décrocher la sélection en
équipe de France de vitesse et le maintien en équipe de France
marathon ».
Pourquoi le kayak ? : « Ça a commencé au collège. J’ai fait
aussi de la natation en club. Mais c’est le kayak, découvert par
l’intermédiaire d’amis plus âgés, de copains d’enfance, qui m’a
permis d’exploiter à fond mon potentiel, contrairement aux autres
sports que j’ai pratiqués sans ressentir les sensations que j’ai sur
un bateau ».
Les clés pour réussir :
« Il faut être dur à la douleur, la dépasser.
Ne jamais se plaindre. Persévérer.
Ce qui compte, c’est le mental ».
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