Le Maroc prend des mesures pour éradiquer la mendicité

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Le Maroc prend des mesures pour éradiquer la mendicité
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Le Maroc prend des mesures pour éradiquer la mendicité
Maroc
Posté par: Redacteur
Publiée le : 4/10/2007 0:46:36
La lutte contre la mendicité constitue un enjeu majeur pour le Maroc. Pour comprendre l’ampleur du
problème et traiter ses causes profondes, le Ministère du Développement Social, de la Famille et de
la Solidarité a réalisé une enquête, dont les résultats ont été publiés le 27 septembre. Jamais une
enquête scientifique sur tout le territoire national n’avait été réalisée pour évaluer à sa juste valeur la
dimension du phénomène.
Le Ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, Abderrahim Harouchi, a
expliqué que les études menées dans le passé sur le sujet avaient plutôt été des réflexions
théoriques. Elles avaient certes le mérite de poser le problème de la mendicité, mais leur évaluation
était dénuée de toute méthode statistique objective.
Cette enquête a porté sur un échantillon de 3 400 mendiants et montre que dans la plupart des
régions, un Marocain sur cent cinquante pratique la mendicité. Selon Najib Rassifi, expert en
démographie, le Maroc compte 195 150 mendiants. "C’est un chiffre proche de la réalité, avec une
marge d’erreur de seulement 5 pour cent." Les femmes représentent près de 51,1 pour cent des
mendiants du pays.
La région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer compte le plus de mendiants, avec un pourcentage de 21,8
pour cent, suivie de la région du Grand Casablanca avec 17,8 pour cent, tandis que la région de
Chaouia-Ouardigha-Abda Doukala enregistre le taux le plus faible, avec 6,8 pour cent seulement.
Alors que 34,6 pour cent des mendiants ont entre 40 et 59 ans, les jeunes de 18 ans et moins
représentent seulement 11,5 pour cent. Au total, 35,2 pour cent des mendiants sont mariés.
Ahmed Lamrini, secrétaire général au Ministère du Développement Social, explique que ce rapport
montre que le recours à la mendicité est motivé par la nécessité de subvenir aux besoins de la
famille. En outre, 66,7 pour cent des mendiants sont analphabètes, et seuls 0,4 pour cent d'entre eux
ont un niveau d'enseignement supérieur.
Les résultats de cette enquête seront utilisés dans le cadre de la stratégie de lutte contre la
mendicité, lancée à Casablanca en mars dernier. Au cours des six derniers mois, quelque 440
mendiants ont été admis au centre social Tit Mellil, et 70 pour cent d'entre eux ont été réinsérés dans
des familles. Deux cinquièmes resteront dans le centre et 10 pour cent bénéficieront de programme
de réinsertion socio-économique. L’approche économique cible, en effet, les mendiants qui ont la
volonté de lancer des petits projets, mais se trouvent dans l'incapacité de le faire à cause du manque
de capital. Dans ce sens, le Ministère du Développement Social a signé des accords de partenariat
avec un certain nombre d'associations dans le but de financer 37 projets au niveau de Casablanca et
de Rabat.
Selon Abderrahim Harouchi, "Cette stratégie prend en considération les conditions du mendiant et sa
situation sociale, mais elle a également un caractère dissuasif, dans la mesure où elle lutte contre la
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mendicité professionnelle à travers notamment l'application de la loi qui incrimine l'exploitation des
enfants dans la mendicité."
La stratégie sera étendue prochainement à trois autres villes: Fez, Marrakech et Tanger. Selon le
gouvernement, le principal objectif est la lutte contre la mendicité professionnelle. Plusieurs
personnes ont en effet été appréhendées avec des sommes importantes. Le directeur des affaires
économiques et sociales de la wilaya du Grand Casablanca, Zine Elabidine El Azhar, affirme que les
autorités ont mis la main sur 942 496 dirhams appartenant à certains d'entre eux. Un seul mendiant
détenait à lui seul 300 000 dirhams.
El Azhar est favorable à une approche globale intégrée, basée sur l'intervention des agences,
l'insertion familiale et socio-économique, l'application de la loi, surtout contre les récidivistes et ceux
qui exploitent les enfants. Il indique que la sensibilisation de la population s’avère nécessaire, ainsi
qu’une communication ciblant les mendiants.
Par Sarah Touahri pour Magharebia à Rabat
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