le dispositif d`addictologie avec hébergement fin 2014

Transcription

le dispositif d`addictologie avec hébergement fin 2014
RAPPORT D'ÉTUDE
su ivi d u s ché ma r é g io n al m é d ic o - s o c i a l
d’ add i ct o l ogi e aq ui tai n e 2 0 0 9 - 2 0 1 4
le dispo sitif
d’addictologie avec
hébergement fin 2014
Dans le cadre du suivi de son schéma régional médico-social d'addictologie
2009-2014, l'Agence régionale de la santé Aquitaine a demandé à
l'Observatoire régional de la santé d'Aquitaine d'analyser les rapports
d'activité des structures médico-sociales de lutte contre les conduites
addictives. Il s'agit des CSAPA, centres de soins, d'accompagnement et de
prévention des addictions ambulatoires ou résidentiels, et des CAARUD,
centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques. Ces
rapports d'activités sont renseignés par les structures à la demande de la
Direction générale de la santé (DGS).
Les traitements de ces informations constituent une mise à jour de l’état des
lieux du dispositif d’addictologie réalisé lors de l’élaboration du schéma puis
actualisé depuis 2011.
Ce document décrit le dispositif d’addictologie avec hébergement de la région
et leurs activités. Les CSAPA ambulatoires, les CAARUD, les consultations en
centre pénitentiaire, les consultations jeunes consommateurs sont présentés
dans des documents distincts.
L’Agence régionale de santé d’Aquitaine pilote et finance l’ensemble de ces
travaux.
RAPPORT D'ÉTUDE
DISPOSIT IF M ÉDIC OSOC IA L D’A DDI C TO L O GI E
LE DISPOSIT IF D’A DDIC T OLOGIE AVEC HÉBE RGE ME N T
Le dispositif d'addictologie
avec hébergement
LE DISPOSITIF D’ADDICTOLOGIE AVEC HÉBERGEMENT FIN 2014
Le dispositif médico-social d’addictologie comprend
plusieurs modalités d’accompagnement avec un hébergement, dont quatre formes existent dans la région,
les centres thérapeutiques résidentiels (CTR), les com-
munautés thérapeutiques, les appartements téhrapeutiques relais, les appartements de coordination
thérapeutique (ACT). Il n’y a pas de réseau de familles
d’accueil spécialisées dans la région.
LES CENTRES THÉRAPEUTIQUES RÉSIDENTIELS
portion plus importante de femmes qui y est hébergée (43 %). En 2014, 17 mères ont été reçues au CTR
Broquedis, dont 6 avec leur enfant. Les enfants reçus
sont des bébés âgés de moins de 9 mois, parfois des
nouveaux-nés. Pour les autres mères, un accompagnement à la parentalité, restaurant ou confortant le lien
avec leur enfant, a été mené.
Les centres thérapeutiques résidentiels (CTR), appelés parfois centres de post-cure, sont des lieux de soin
avec hébergement collectif qui prennent en charge les
personnes sevrées ou sous traitement de substitution,
inscrites dans une démarche volontaire. Le séjour dure
environ trois mois et peut être renouvelé. Les missions
des CTR sont de consolider le sevrage et de permettre
aux personnes de construire un projet individuel de réinsertion. Il s’agit de CSAPA avec hébergement.
Globalement, 40 % des résidents des CTR aquitains
sont originaires du département d’implantation du
centre, 28 % viennent d’un autre département de la région et 32 % d’une autre région. Le centre de Bègles accompagne essentiellement des personnes du département (82 %). Les deux autres CTR accueillent au moins
un tiers de personnes domiciliées hors d’Aquitaine.
Dans la région, deux CTR sont implantés en Gironde
et un dans les Landes. Ceux de Gironde sont gérés en
2014 par le CEID Addictions 33 (CTR de Bègles et CTR
de la Ferme Merlet à Saint-Martin-de-Laye). Le CEID
Addictions 33 a pris la gestion du CTR de Saint-Martinde-Laye en 2014. L’association SUERTE gère le CTR
Broquedis implanté à Saint-Martin-de-Seignanx dans
les Landes. Ils offrent au total 45 places.
Les deux tiers des personnes accueillies en CTR sont
âgés de 30 à 49 ans. Les personnes plus jeunes, de
moins de 30 ans, sont deux fois plus nombreuses que
les plus âgées, d’au moins 50 ans. Le centre Broquedis
a reçu un public plus âgé que ceux des autres centres.
D’une année à l’autre, ces répartitions selon le département de domicile ou l’âge peuvent varier.
Au cours de l’année 2014, les trois centres ont hébergé
132 personnes, dont trois-quarts d’hommes. Le CTR
Broquedis à Saint-André-de-Seignanx dispose d’une
unité mère-enfants. Cette spécificité explique la pro-
3
RAPPORT D'ÉTUDE
NO MB RE DE P LACES ET DE PATIENT S HÉBER GÉS DA NS LES C T R A QUITA INS, EN 2014
Nb. places
Nb. patients
% hommes
% résidents
du département
% résidents
de la région*
% résidents
d'autres régions
33 - Bègles - CEID Addictions 33
11
28
89,3
82,1
7,1
10,7
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
16
48
79,2
42,2
13,3
44,4
40 - Broquedis - SUERTE
18
56
57,1
17,9
50,0
32,1
Ensemble
45
132
72,0
40,3
27,9
31,8
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
* Hors département d’implantation du CTR
RÉPARTITIO N DES PATIENTS H ÉB ER GÉS DA NS LES C T R A QUITA INS SELON L’Â GE, EN 2014
25-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
33 - Bègles - CEID Addictions 33
20-24 ans
3,6
25,0
42,9
21,4
50-59 ans
7,1
100,0
Total
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
8,3
12,5
35,4
39,6
4,2
100,0
40 - Broquedis - SUERTE
0,0
21,4
21,4
42,9
14,3
100,0
Ensemble
3,8
18,9
31,1
37,1
9,1
100,0
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
* Hors département d’implantation du CTR
L’évaluation de la situation des résidents lors de leur
admission au CTR met en évidence d’importantes difficultés sociales. Environ un tiers des résidents avaient
un logement durable lors de leur arrivée, un tiers un logement précaire ou provisoire et l’autre tiers était sans
domicile fixe. Le centre de Bègles accueille des patients
plus souvent en difficulté que les autres centres.
Moins de 20 % des patients ont des ressources issues
du travail à leur entrée dans le centre, dont la moitié de
l’assurance chômage. Ils perçoivent le plus souvent le
revenu de solidarité active (RSA) mais un quart a une
reconnaissance de handicap et perçoit l’allocation aux
adultes handicapés. Les autres situations regroupent
des personnes sans aucune ressource, percevant une
autre prestation sociale ou provenant d’un tiers.
Répartition des patients hébergés dans les CTR aquitains selon la situation de logement avant l’entrée, en 2014
Précaire ou
provisoire
Durable
Sans domicile fixe
Total
33 - Bègles - CEID Addictions 33
11,5
42,3
46,2
100,0
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
39,6
22,9
37,5
100,0
40 - Broquedis - SUERTE
35,7
42,9
21,4
100,0
Ensemble
32,3
35,4
32,3
100,0
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine
Exploitation : ORS Aquitaine
Répartition des patients hébergés dans les CTR aquitains selon les ressources avant l’entrée, en 2014
Emploi ou
chômage
RSA
AAH
Autres*
Total
33 - Bègles - CEID Add. 33
17,9
53,5
14,3
14,3
100,0
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
20,8
45,9
22,9
10,4
100,0
40 - Broquedis - SUERTE
16,1
33,9
33,9
16,1
100,0
Ensemble
18,2
42,4
25,8
13,6
100,0
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
* Provenant d’un tiers, autre prestation sociale ou aucune ressource
4
DISPOSIT IF M ÉDIC OSOC IA L D’A DDI C TO L O GI E
LE DISPOSIT IF D’A DDIC T OLOGIE AVEC HÉBE RGE ME N T
La majorité des personnes hébergées sont adressées
aux CTR par des structures spécialisées en addictologie du secteur médico-social (54 %) ou hospitalier
(21 %). Les établissements hospitaliers non spécialisés
n’ont adressé de patients qu’au centre de Bègles cette
année. Environ 20 % des patients accueillis au centre
Broquedis sont orientés par des médecins de ville et
des services sociaux. La Ferme Merlet est caractérisée
par 20 % d’admissions suite à une demande à l’initiative de patients. Les orientations des services de justice
sont exceptionnelles.
RÉPARTITIO N DES PATI ENT S HÉBER GÉS DA NS LES C T R A QUITA INS
SELO N L’ O RIG INE DE LA DEMA NDE D’HÉBER GEM ENT , EN 2014
Structures spécialisées
médico-sociales
Autres structures
hospitalières
d'hospitalisation
Autres*
Total
33 - Bègles - CEID Add. 33
67,9
7,1
17,9
7,2
100,0
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
58,2
16,7
0,0
25,1
100,0
40 - Broquedis - SUERTE
44,7
32,1
0,0
23,2
100,0
Ensemble
54,5
21,2
3,8
20,5
100,0
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
*Initiative du patient, médecin de ville, services sociaux, justice
Le produit consommé ou l’addiction la plus dommageable à l’origine de la prise en charge est l’alcool pour
48 % des patients, les opiacés pour 20 % et la cocaïne
pour 19 %. Le cannabis et les autres substances, essentiellement des traitements détournés de leur usage
thérapeutique, sont globalement peu représentés, sauf
au CTR de Bègles. Le centre des Landes reçoit une proportion plus élevée de personnes en difficulté avec la
cocaïne que les autres CTR alors que l’addiction aux
opiacés est plus fréquente dans ceux de Gironde. Les
addictions aux opiacés et à la cocaïne sont plus représentées qu’en 2013, à l’opposé de l’addiction à l’alcool.
Environ la moitié des patients ont consommé les substances par voie intraveineuse, plus souvent parmi la patientèle du centre de Bègles (56 %) que celle du centre
de Broquedis (42 %). Ceux du CTR de Bègles y ont plus
souvent recouru durant le mois précédent l’admission
que les injecteurs des autres centres.
R É PA RT I T I O N D E S PATIENTS H ÉB ERG ÉS DANS LES C T R A QUITA INS SELON LE PR ODUIT LE PLUS DOMM A GEA BLE, EN 2 0 1 4
Alcool
Opiacés
Cocaïne
Cannabis
Autres*
Total
33 - Bègles - CEID Add. 33
42,8
10,7
14,3
17,9
14,3
100,0
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
41,7
22,9
25,0
8,3
2,1
100,0
40 - Broquedis - SUERTE
55,3
21,4
16,1
3,6
3,6
100,0
Ensemble
47,8
19,7
18,9
8,3
5,3
100,0
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
* Médicaments ou traitements de substitution détournés (4 personnes), amphétamines (2), sans substance (1)
Le suivi des infections par les virus des hépatites B et C
et le virus du sida est réalisé au sein des CTR. La quasi
totalité des patients hébergés aux centres de Bègles et
Broquedis a bénéficié d’un dépistage dans l’année, un
tiers des patients accueillis à la Ferme Merlet. Il n’est
pas possible de savoir par le questionnaire si les patients ont été dépistés récemment, l’année précédente
par exemple.
sur la méthadone dans 60 % des cas, la buprénorphine
étant moins utilisée.
PR OPOR T ION DE PAT IENT S HÉBER GÉS
DA NS LES C T R A QUITA INS BÉNÉFIC IA NT
D’UN T R A IT EM ENT DE SUBST IT UT ION, EN 20 1 4
Patients substitués
La moitié des patients a bénéficié d’un traitement de
substitution. La substitution est plus souvent prescrite
dans les centres de Gironde que dans celui des Landes.
Quel que soit le centre, il s’agit d’un traitement basé
33 - Bègles - CEID Add. 33
60,7
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
77,1
40 - Broquedis - SUERTE
25,0
Ensemble
51,5
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014,
DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
5
RAPPORT D'ÉTUDE
professionnelles, familiales, la présence de complications somatiques et de comorbidités psychiatriques
concourent à l’allongement de la durée de prise en
charge.
Même s’il n’apparaît pas comme premier ou second
produit dommageable, le tabac n’est pas absent des
préoccupations des équipes. D’après le tableau transmis par le centre de Bègles, 90 % des patients sont
fumeurs et la moitié a débuté un traitement. La prise en
charge du tabac chez les usagers des CTR interroge
sur la motivation de la personne à cesser ou réduire sa
consommation et le coût des traitements, les patients
disposant de peu de ressources.
Durant l’année 2014, 92 personnes ont quitté le CTR où
elles étaient hébergées. Environ un tiers d’entre elles y
est resté entre 6 mois et un an, un quart de 3 à 6 mois,
un quart entre 1 et 3 mois et 14 % moins d’un mois.
Deux personnes ont fait un séjour de plus d’un an au
centre Broquedis.
La durée moyenne de séjour en CTR (rapport entre le
nombre de journées enregistrées par les résidents et le
nombre de résidents) s’élève à 102 jours. Cette durée
moyenne est stable par rapport à 2013 (106 jours). Il
serait préférable de calculer la durée moyenne de séjour des personnes ayant quitté la structure au cours
de l’année.
Près de la moitié (45 %) des personnes a quitté le CTR
au terme du contrat de séjour mais près d’un tiers des
séjours a été interrompu à l’initiative des patients. Les
autres séjours ont été interrompus pour une réorientation dans une structure médico-sociale plus adaptée (14 %). Quelques personnes, ne respectant pas le
règlement intérieur et / ou le contrat de séjour, ont été
exclues par le centre (7 soit 7 %).
La durée moyenne de séjour du CTR de Bègles
(118 jours) est plus élevée que celle des autres centres
(98 jours). La complexification des situations socio-
RÉ PA RT I T I O N DES PATIENTS AYANT Q UITTÉ LES C T R A QUITA INS EN 2014 SELON LA DUR ÉE DE LEUR SÉJOUR
nb de sortants
33 - Bègles - CEID Add. 33
17
moins d'un
mois
5,9
1 à 3 mois
3 à 6 mois
6 mois à 1 an
35,3
35,3
23,5
1 an ou plus
0,0
Total
100,0
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
36
13,9
25,0
38,9
22,2
0,0
100,0
40 - Broquedis - SUERTE
41
17,1
22,0
34,0
22,0
4,9
100,0
Ensemble
94
13,8
25,5
36,3
22,3
2,1
100,0
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
L’enquête interroge sur trois volets de réinsertion sociale : l’hébergement, l’accès aux droits et l’emploi ou la
formation. Les CTR ont engagé des démarches de recherche de logement pour les deux tiers des personnes
et des démarches d’accès aux droits pour 60 % d’entre
elles. Ces démarches ont eu une issue favorable dans
80 % des cas pour le logement et la totalité des cas
pour l’accès aux droits.
PR OPOR T ION DE PAT IENT S AYA NT BÉNÉFICI É
DE L’A C C OM PA GNEM ENT DES C T R POUR
L’A C C ÈS A U LOGEMENT ET A UX DR OIT S, EN 2 0 1 4
logement
33 - Bègles - CEID Add. 33
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
accès aux droits
92,9
96,4
100,0
nd
40 - Broquedis - SUERTE
21,4
42,9
Ensemble
65,2
60,7*
Source : Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014,
DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
Les démarches pour l’emploi et la formation sont moins
fréquentes (10 personnes dont 2 ont abouti) et témoignent de la gravité de la situation psycho-sociale du
public accueilli. Le CTR Broquedis précise les difficultés
pour le public à s’adapter aux propositions thérapeutiques en termes de ponctualité, de présence active,
d’organisation.
*Non compris le CTR la Ferme Merlet
6
DISPOSIT IF M ÉDIC OSOC IA L D’A DDI C TO L O GI E
LE DISPOSIT IF D’A DDIC T OLOGIE AVEC HÉBE RGE ME N T
Les trois CTR ont mis en place des conventions avec
le secteur médico-social (5), les services de la justice
(les trois) et le secteur sanitaire (1). D’autres partenariats
sont valorisés par les structures, qui accroissent notamment les possibilités d’activités à l’extérieur du centre.
Ainsi, le CTR de Bègles indique cette année différents
partenariats avec des associations proposant des
activités spécifiques (Fenêtre sur cour pour un atelier
d’art plastique, Asaïs pour des sorties de loisir, Gironde
Sports). D’autres partenariats sont développés avec
l’hôpital Bagatelle, la Croix-Rouge, ou encore la mairie
de Bègles pour un accès facilité à la piscine.
Près de 30 000 consultations ont été enregistrées par
les CTR aquitains. En moyenne, les médecins ont vu
chaque résident 16 fois, les infirmiers 100 fois, les psychologues une dizaine de fois et les travailleurs sociaux
environ 170 fois.
Les écarts entre CTR sont importants et au moins en
partie associés aux modalités d’enregistrement et de
comptage des consultations.
N O M B RE DE CO NS ULTATIO NS ENREG ISTRÉES PA R LES C T R A QUITA INS SELON LES PR OFESSIONS, EN 2014
Médecins
33 - Bègles - CEID Add. 33
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
40 - Broquedis - SUERTE
Ensemble
Infirmiers
Psychologues
Travailleurs
sociaux
Autres
Total
272
4 347
199
1 980
75
6 873
1 039
3 393
516
6 444
1 743
13 135
922
1 269
320
6 478
260
9 249
2 233
9 009
1 035
14 902
2 078
29 257
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
Près de 43 équivalents temps de plein de professionnels sont salariés des CTR. Globalement, les travailleurs sociaux (essentiellement des éducateurs spécialisés et des moniteurs éducateurs) constituent la moitié
des ETP de professionnels et les professionnels des
services généraux, qui comprennent les veilleurs de
nuit et maîtresses de maison, 20 %. Cette proportion
de professionnels des services généraux est moins
représentée au CTR La Ferme Merlet car une partie
de l’hébergement est « éclaté » c’est-à-dire situé dans
des lieux extérieurs au centre. Les cadres de direction
et d’encadrement représentent ensemble environ 20 %
des ETP. Les médecins et infirmiers comptent pour
10 % des ETP. Le CTR Broquedis ne comprend pas de
psychologue.
N O M BRE D’ ÉQ UIVALENTS TEMP S P LEIN (ET P) DE PR OFESSIONNELS DES C T R A QUITA INS, EN 2014
33 - Bègles - CEID Add. 33
Médecins
Psychologues
Infirmiers
Travailleurs
sociaux
Services
généraux
Direction,
encadrt.
Services
administ.
0,26
0,40
1,11
4,36
3,35
1,75
1,54
Total
12,77
33 - La Ferme Merlet - CEID Add. 33
0,50
0,70
1,00
7,95
1,82
1,00
1,91
14,88
40 - Broquedis - SUERTE
0,42
0,00
1,00
7,78
3,75
1,50
1,00
15,45
Ensemble
1,18
1,10
3,11
20,09
8,92
4,25
4,45
43,10
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS - ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
7
RAPPORT D'ÉTUDE
LES COMMUNAUTÉS THÉRAPEUTIQUES
ment durable. Les deux tiers des résidents perçoivent
le RSA ou l’AAH et un quart est sans aucun revenu. Les
personnes sont orientées par des CSAPA ou structures
hospitalières d’addictologie et pour 12 % par la justice.
L’alcool est le produit le plus dommageable pour 45 %
des résidents, suivi des opiacés (37 %) et de la cocaïne
et crack (18 %). La moitié des résidents bénéficie d’un
traitement de substitution, méthadone et buprénorphine à part égale. L’établissement est prescripteur
et dispensateur des traitements. L’accompagnement
est basé sur des consultations et de nombreux ateliers
de groupe de parole, d’activité artistique et sportive.
La réinsertion sociale, professionnelle, le lien avec les
familles sont d’autres éléments clés des objectifs des
projets de soin. Les résidents ont accès à un chantier d’insertion situé sur le site de la communauté qui
favorise l’essai en milieu « ordinaire » (espaces verts et
second œuvre du bâtiment). L’équipe compte 18 ETP,
dont la moitié des travailleurs sociaux et 2,5 ETP de
professionnels médicaux [médecins (0,5) et infirmiers
(2,0)].
Les communautés thérapeutiques sont des structures
expérimentales qui prennent en charge des consommateurs dépendants à une ou plusieurs substances
psycho-actives qui souhaitent s’inscrire dans un projet thérapeutique et de réinsertion sociale. Les communautés thérapeutiques s’appuient sur des compétences de groupes de pairs. Les séjours sont d’environ
18 mois. L’Aquitaine en compte deux :
- une en Dordogne, gérée par l’association
AURORE, située à Brantôme, à recrutement
national, de 35 places
- une en Gironde, gérée par le CEID Addictions
33, située à Barsac, à recrutement majoritairement local, de 35 places.
En 2014, la communauté thérapeutique du Fleuve à
Barsac a hébergé 62 personnes, essentiellement des
hommes (92 %), âgés le plus souvent de 30 à 39 ans
(44 %) ou de 40 à 59 ans (48 %). Les deux tiers sont
originaires de Gironde, 80 % sont SDF ou sans loge-
LES APPARTEMENTS DE COORDINATION THÉRAPEUTIQUE (ACT)
Ces services ont été expérimentés afin de répondre aux
besoins de soins de personnes atteintes par le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) et en situation de
précarité sociale. Leurs missions ne portent pas strictement sur la prise en charge des addictions mais ils sont
un recours pour des personnes atteintes de maladies
chroniques (VIH, hépatite, cancer, pathologies psychiatriques le plus souvent) et suivies par les CSAPA.
NOMBRE DE PLACES EN APPARTEMENT
DE COORDINATION THÉRAPEUTIQUE, EN 2014
Gestionnaire
24 - Aurore
33 - SOS Habitat et soins
33 - La case
40 - La Source Landes Addictions
Fin 2014, sept services d’appartements de coordination thérapeutique sont ouverts dans la région. Ils sont
situés à Brantome en Dordogne, Bordeaux et Bègles
en Gironde, Agen dans le Lot-et-Garonne, Mont-deMarsan dans les Landes, Pau en Béarn-Soule et Biarritz
en Navarre-Côte Basque. Chaque territoire de santé en
compte au moins un. La capacité d’accueil s’élève à
83 places, dont six ouvertes en un an. Le bilan d’activité
des ACT gérés par Relience indique une problématique
addictive pour les trois quarts de la file active de l’année
2014 (11 personnes sur 15 accueillies dans l’année).
Commune
Nb places
Brantome
10
Bègles
24
Bordeaux
11
Mont-de-Marsan et Dax
10
47 - Relience
Agen
10
641 - Sid'Avenir
Pau
7
Biarritz
11
642 - Arsa
Ensemble
83
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
8
DISPOSIT IF M ÉDIC OSOC IA L D’A DDI C TO L O GI E
LE DISPOSIT IF D’A DDIC T OLOGIE AVEC HÉBE RGE ME N T
LES APPARTEMENTS THÉRAPEUTIQUES RELAIS
Les appartements thérapeutiques relais ont été créés
pour des usagers de drogues engagés dans une démarche de soin.
Trois CSAPA disposent d’appartements thérapeutiques
relais :
- CEID Addictions 33 : 9 places,
- CEID Béarn Addictions : 1 place,
- ANPAA 64 : 11 places.
Leurs missions portent sur l’autonomie sociale et personnelle et sur l’insertion.
LES SERVICES DE SOINS DE SUITE ET DE RÉADAPTATION
SPÉCIALISÉS EN ADDICTOLOGIE
L’admission en soins de suite et de réadaptation spécialisés en addictologie intervient le plus souvent
après les soins aigus pour consolider l’abstinence. Les
services proposent un projet thérapeutique médicopsycho-social où la réadaptation est un objectif
essentiel.
NOMBRE DE PLACES DE SSR SPÉCIALISÉS EN AFFECTIONS
LIÉES AUX CONDUITES ADDICTIVES, EN 2014
Etablissement
Commune
Nb places
Montpon-Ménestérol
20
Ste-Foy-La-Grande
15
Lormont
19
Clinique Maylis
Dax
14
CHD La Candélie
Agen
15
CH Vauclaire
CH Ste-Foy-La-Grande
CSSR Les Lauriers
Le dispositif d’addictologie avec hébergement est
complété par le dispositif sanitaire de soins de suite et
de réadaptation spécialisé en addictologie. Il y a six SSR
spécialisés en addictologie qui disposent de 88 lits.
SSR Maison St-Vincent
Hendaye
Total
5
88
Source : Rapports d’activité des CSAPA avec hébergement 2014, DGS ARS Aquitaine - Exploitation : ORS Aquitaine
QUELQUES ÉLÉMENTS SUR LA COMMUNAUTÉ THÉRAPEUTIQUE
EXPÉRIMENTALE DU FLEUVE
Cette communauté thérapeutique expérimentale (CTE),
implantée à Barsac en Gironde, est gérée par le CEID
Addictions 33. Elle est agréée pour 35 places. En 2014,
80 personnes ont été vues par l’équipe dont 62 y ont
été hébergées. Les personnes hébergées sont essentiellement des hommes (92 %), âgés de 30 à 49 ans (74 %).
Les deux tiers sont originaires de Gironde, 20 % d’un
autre département aquitain et 10 % d’une autre région.
Seulement 20 % avaient lors de l’entrée dans le centre
un logement durable et 8 % disposaient de revenus liés
à l’activité professionnelle. Des démarches d’accès aux
droits ont été engagées pour 55 personnes et des démarches d’accès à l’hébergement pour 18.
Plus de 70 % ont été orientés par un CSAPA ou un
CAARUD, 8 % par une structure hospitalière spécialisée
en addictologie et 13 % par un service de justice. Les
produits consommés sont à part égale l’alcool, les opiacés, la cocaïne ou le crack, les personnes étant des polyconsommateurs. Tous sont en situation de dépendance
et 85 % ont utilisé la voie intra-veineuse. Les dépistages
des virus des hépatites B et C et du VIH ont été réalisés
par 52 patients sur les 62, soit 84 %. La moitié est sous
traitement de substitution aux opiacés, prescrit et dispensé par la CTE.
Au cours de l’année, 37 résidents ont quitté la communauté, dont la moitié suite à une rupture du contrat à l’ini-
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RAPPORT D'ÉTUDE
Une des particularités de la CTE est de pouvoir compter sur le même site d’un établissement d’atelier chantier
d’insertion qui peut permettre à des résidents ayant évolué favorablement dans leurs soins de s’essayer à une
expérience de réinsertion professionnelle encadrée. Les
activités proposées tournent autour d’activités diverses
d’entretien d’espaces verts mais également de second
œuvre en bâtiment. »
tiative du résident, 10 % suite à une exclusion de la CTE.
Pour 27 %, le contrat thérapeutique a été mené à son
terme et pour 8 %, la CTE a proposé une réorientation
vers une structure médico-sociale plus adaptée. Environ
la moitié des sortants sont restés moins de trois mois et
un tiers plus d’un an.
« L’activité du centre s’articule autour d’ateliers thérapeutiques de groupe (affirmation de soi, gestion des émotions...), d’accompagnements à la réinsertion, d’activités
de développement personnel (sport, psychomotricité,
développement par le lien avec le cheval, théâtre...) et
des entretiens individuels éducatifs, motivationnels et
d’aide à la réinsertion (sociale et professionnelle, le lien
avec la famille, la préparation à la sortie...).
L’équipe compte 18 ETP, dont un mi-temps de médecin,
2 ETP d’infirmier, 0,5 de psychologue, 9,25 de travailleurs
sociaux (éducateurs spécialisés majoritairement mais
aussi assistant social, aide-médico-psychologique…).
Elle repose donc sur la réalisation d’un projet individualisé de soin et de réinsertion via les activités de groupe
mais aussi un temps important d’accompagnement
individuel, le tout reposant sur le levier communautaire
agissant notamment sur la responsabilisation, l’entraide
et l’autonomisation.
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RAPPORT D'ÉTUDE
Le s ché ma
ad d i ct o l ogi e
aq u i ta i n
Dans le cadre du suivi du schéma régional médico-social
d’addictologie aquitain, un bilan sur le dispositif médico-social d’addictologie est réalisé en Aquitaine depuis 4 ans. Ce
bilan est basé sur les rapports d’activité standardisés renseignés à la demande de la DGS par les CSAPA, portant sur
l’activité ambulatoire et l’hébergement, les CJC, les interventions en milieu pénitentiaire et par les CAARUD.
Fin 2014, la région compte 3 centres thérapeutiques résidentiels, d’une capacité de 45 places. 132 personnes y ont été
accompagnées au cours de l’année. Les trois quarts de sortants (94 personnes) y sont restés moins de six mois. L’alcool
est le produit le plus dommageable pour 48 % des personnes,
devant les opiacés (20 %) et la cocaïne (19%). La région
comprend également deux communautés thérapeutiques (70
places) pour un accompagnement de plus longue durée (en
moyenne 18 mois). Les places d’appartement de coordination thérapeutiques (83 dans la région) sont un recours pour
des personnes suivies par les CSAPA et atteintes de maladies chroniques. La région compte également six services de
soins de suite et réadaptation spécialisés en addictogie qui
disposent d’une capacité de 88 places.
Novembre 2015
O bse rvato i re ré gi o n al
d e la san té d ’Aqui tai n e
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l’Agence régionale de santé d’Aquitaine

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