HERGÉ AU GRAND PALAIS : GRANDE EXPO, PETIT COLLABO
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HERGÉ AU GRAND PALAIS : GRANDE EXPO, PETIT COLLABO
Le 27 septembre 2016 HERGÉ AU GRAND PALAIS : GRANDE EXPO, PETIT COLLABO Roger-Gérard Schwartzenberg, président du Groupe Radical RRDP : « Du 28 septembre au 15 janvier 2017 – pendant 110 jours –, les Galeries nationales du Grand Palais consacreront une gigantesque exposition à Hergé. Ce qui ressemble à une forme de reconnaissance officielle par le ministère de la Culture. Certes, Hergé fut un très grand dessinateur. Mais il ne fut pas que cela. Longtemps proche des milieux d’extrême droite, influencé aussi par le rexiste Léon Degrelle, Hergé était entré en 1925 au Vingtième Siècle, le journal de l’abbé intégriste Wallez, admirateur de Mussolini et du fascisme, qui lui confie en 1928 la responsabilité du nouveau supplément hebdomadaire jeunesse, Le Petit Vingtième. Cette publication ayant cessé de paraître, Hergé, à partir d’octobre 1940, publie les aventures de Tintin dans le supplément jeunesse du grand quotidien Le Soir, désormais dirigé par des collaborateurs belges et placé sous le contrôle de l’occupant allemand. À la Libération, l’abbé Wallez est condamné à mort. Hergé, qui avait travaillé pour Le Soir de 1940 à 1944 dans un rôle plus mineur, est arrêté quatre fois et est ‟interdit de publication” entre fin 1944 et fin 1946. Ses premiers albums véhiculent tous les clichés de l’extrême droite : anticommunisme (Tintin au pays des Soviets, 1929) ; racisme pro-colonialiste (Tintin au Congo, 1931) ; antiaméricanisme (Tintin en Amérique, 1932 : l’Amérique réduite aux gangsters de Chicago) ; antisémitisme (L’Étoile mystérieuse, 1942 : le banquier Blumenstein sabote l’expédition polaire de Tintin). Mais peu importe, semble-t-il, pour les autorités de la Culture : l’œuvre de Hergé et sa personne – qui figure sur un portrait photographique géant devant le Grand Palais – sont proposées à l’admiration de tous. Comme si l’on pouvait honorer une œuvre artistique sans se soucier du parcours de son créateur. Un artiste, sans éthique ni civisme élémentaires, doit-il être ainsi béatifié en ignorant sa face sombre ? Mieux vaudrait se rappeler la phrase de Gide : ‟En art, comme partout, la pureté seule m’importe.” »