Notre Point de vue, Edition mars 2007
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Notre Point de vue, Edition mars 2007
N o 1/07 Bons résultats pour l’exercice 2006 Le Managed Care exige une marge de manœuvre pour la conception Economiser sur les médicaments: cela ne fait que commencer... Les thérapeutes-masseurs: qualité et rétablissement vont de pair Diminution des cas AI grâce au Case Management Notre Point de vue les idées santé Sommaire Editorial Plus d’assurés – une marge de bénéfice plus élevée 3 Chères lectrices, chers lecteurs Le Parlement doit leur laisser une marge de manœuvre 5 En Suisse, en comparaison avec l’étranger, les médicaments sont encore bien trop chers. Certes, l’augmentation à 20 % en 2006 de la quote-part pour les médicaments originaux pouvant être substitués par des génériques a exercé une pression sur les prix. Toutefois, le potentiel d’économie est loin d’être pleinement exploité. Cela ne fait que commencer… 8 L’idée que des importations parallèles de médicaments brevetés devraient enfin être autorisées s’impose de plus en plus parmi les politiques. Le projet de loi est actuellement étudié par le Conseil fédéral. Il est primordial de mettre en œuvre cette importation parallèle pour les médicaments brevetés, puisque les brevets interdisent la concurrence par des génériques. Dans ce contexte, Helsana pose un jalon en remboursant depuis quelques années à ses assurés les coûts des médicaments prescrits qu’ils ont achetés dans les pays frontaliers moins chers qu’en Suisse. Helsana veut promouvoir la qualité. 10 Helsana propose des recettes pour la réalisation des objectifs 12 De même, le seuil de pénétration du marché est également trop élevé pour une importation parallèle de médicaments dont le brevet est échu et qui sont autorisés en Suisse. L’Office fédéral de la santé publique ne s’est pas encore résolu à imposer des conditions réalisables pour l’admission dans la liste des spécialités. Or, les médicaments ne peuvent être décomptés au titre de l’assurance obligatoire des soins que s’ils figurent sur cette liste. Là aussi, Helsana prend les devants. Nous avons ainsi convenu avec un importateur de médicaments de le soutenir pour l’importation de certains remèdes. En d’autres termes, nous nous sommes engagés à décompter ses médicaments même dépourvus d’autorisation officielle. Notre collaboration garantit que les rabais de l’importateur aux pharmacies nous seront transmis et que les assurés en profiteront. Les prix de délivrance des médicaments par l’usine peuvent également être réduits. En effet, les dessous de table que les fabricants versent aux fournisseurs de prestations prouvent qu’il est encore possible de réaliser des économies non négligeables. Dans un contexte de concurrence impitoyable, ces rabais n’étonnent personne sur le marché pharmaceutique. Il est pourtant stupéfiant de constater que cette concurrence ne profite en aucun cas au client final. Manfred Manser Président de la Direction d’entreprise Impressum Editeur: Helsana Communication d’entreprise Case postale, 8081 Zurich Téléphone 043 340 64 64 Fax 043 340 02 10 [email protected] www.helsana.ch Rédaction: Thomas Lüthi Délai rédactionnel: mi-février 2007 «Notre Point de vue» paraît six fois par année en français et en allemand. Il s’adresse à toutes les personnes confrontées aux questions de la politique de la santé. 2 Notre Point de vue 1/07 Bilan positif de l’exercice 2006 du Groupe Helsana Plus d’assurés – une marge de bénéfice plus élevée Le Groupe Helsana a consolidé son bilan financier en 2006 également. Le Combined Ratio s’est monté à 97,7 pour cent tandis que les placements de capitaux ont atteint 176,9 millions. Le résultat d’entreprise a ainsi progressé pour atteindre 114 millions de francs. Actuellement, le groupe compte un total de 1,9 million d’assurés. En 2006, le Combined Ratio du Groupe Helsana a à nouveau pu être consolidé. Cette réjouissante évolution est essentiellement attribuable aux bons résultats du Domaine Clientèle privée. En effet, au cours de la dernière année, les mesures engagées pour la gestion et le contrôle des prestations se sont révélées efficaces. Le ralentissement de la croissance du coût des médicaments enregistré en 2006, une première depuis l’introduction de la LAMal, a également contribué à cette amélioration. Dans le Domaine Clientèle privée, le Combined Ratio s’élève à 97,8 pour cent (année précédente: 99,2 %); dans le Domaine Clientèle entreprises, il reste pour la troisième fois au-dessous de la barre des 100 pour cent avec un taux de 96,9 pour cent, ce qui représente un excellent résultat sur le marché de la concurrence. Davantage d’assurances complémentaires Les assurances complémentaires selon la Loi sur le contrat d’assurance (LCA) ont également connu une réjouissante progression. Avec un total de 1,18 million d’assurés (+2,6 %), le Groupe Helsana a pu consolider sa position dans ce secteur également. L’évolution négative qu’a connue l’assurance complémentaire d’hospitalisation pendant de longues années a enfin pu être renversée. Dans le domaine des assurances de la médecine complémentaire notamment, une forte croissance a pu être constatée. Fin 2006, le Groupe Helsana comptait un total de 1,9 million d’assurés. Primes dépassant les 5 milliards Assurance de base: un gain de 45 000 assurés Dans le secteur de la Clientèle privée, la stratégie multimarques du Groupe Helsana a porté ses fruits. Au 1er janvier 2007, grâce à une augmentation de 45 000 assurés, le groupe comptait un effectif d’assurés de 1,33 million dans l’assurance de base (selon la LAMal). Les départs pour la marque Helsana (–5,5 %) ont été largement compensés par une croissance significative des autres marques du groupe (p. ex. avanex, avec +308 %) et aerosana (+400 %). Les recettes de primes du groupe ont atteint 5,2 milliards de francs (+ 4,3 %) et ont ainsi dépassé pour la première fois la barre des 5 milliards. L’augmentation des recettes s’explique par la croissance, de même que les augmentations de primes de l’automne dernier. Les différentes branches ont évolué de la manière suivante: • Dans la catégorie des assurances selon la LAMal, les primes acquises ont augmenté de 6,9 pour cent pour atteindre les 3,57 milliards de francs. Le résultat actuariel s’élève à 75,9 millions de francs, ce Chiffres clé 2006 du Groupe Helsana (Mio. Fr.) Primes acquises Combined Ratio (somme des taux de sinistres et d’exploitation) en % Résultat de l’exercice 2006 5 210 97,7 114 2005 4 993 98,4 87 +/– en % 4,3 –0,7 31,0 Somme au bilan Fonds propres en % des primes acquises Provisions 1 5 403 939 18,0 3 190 5 015 821 16,4 2 920 7,7 14,4 9,8 9,6 1 861 000 2 841 1 801 150 2 694 3,3 5,5 Assurés 2, 3 Collaborateurs 4 1 2 3 4 Provisions = provisions pour sinistres, pour report de primes, autres provisions actuarielles et provisions non actuarielles. Uniquement l’assurance-maladie (LAMal et LCA), sans Helsana Accidents SA avec 292 000 assurés (2005: 294 000). Nombre total des assurés (sans Helsana Accidents SA) au 1er janvier 2007: 1 921 000. Employés à plein temps et à temps partiel; 2571 postes à temps plein (2005: 2445; +5,2 %). Notre Point de vue 1/07 3 qui correspond à un Combined Ratio de 97,9 pour cent. L’évolution du coût des prestations est restée nettement en deçà des prévisions dans ce domaine. • Dans le domaine des assurances complémentaires (selon la LCA), les primes se sont stabilisées à environ 1,47 milliard de francs. Un excellent résultat a pu être atteint malgré une politique des primes très respectueuse des assurés. Preuve en est le Combined Ratio de 97,1 pour cent. • Dans le domaine de l’assurance-accidents (pour le seul Domaine Clientèle entreprises, cf. encadré), les primes se sont également stabilisées; des contrats sciemment non renouvelés ont notamment modéré la croissance naturelle. Cette évolution s’est répercutée sur le Combined Ratio, qui se monte désormais à 99,7 pour cent (année précédente: 99,5 %). Résultat positif des placements de capitaux: 177 millions Une fois de plus, le Groupe Helsana a enregistré de belles performances en termes de placements de capitaux au cours du dernier exercice. L’excellent résultat de 5,5 pour cent lui a permis de dépasser sans aucune difficulté le benchmark (+2,8 %). Cette évolution est à attribuer à une part d’actions élevée, de même qu’à une outperfor- Portefeuille global des assurés Groupe Helsana (sans Helsana Accidents SA) Helsana AOS 31.12.05 1 802 000 1 861 000 839 000 – 7 000 avanex AOS 9 000 18 000 sansan AOS 89 000 109 000 Progrès AOS 276 000 318 000 Total AOS Groupe Helsana 1 259 000 1 291 000 Indemnités journalières LAMal/LCA Groupe Helsana (uniquement les assurés sans AOS) 415 000 420 000 Assurances complémentaires (uniquement les assurés sans AOS) 128 000 150 000 Helsana Accidents SA 294 000 292 000 Assurés Assurances complémentaires hospitalisation et soin Groupe Helsana 4 Notre Point de vue 1/07 Grâce à un résultat d’exercice de 114 millions de francs, le bilan a pu être consolidé cette année encore. Avec une somme au bilan de 5,4 milliards de francs et des réserves se chiffrant à 3,2 milliards de francs, la part de fonds propres du groupe a progressé de 1,6 point pour atteindre 18 pour cent. La qualité des fonds propres a également pu être améliorée, les immobilisations corporelles ne représentant plus que trois pour cent des fonds propres (année précédente: 13,8 %). Le Groupe Helsana jouit donc d’une excellente santé financière et peut ainsi poursuivre sa croissance, le vent en poupe, malgré l’existence d’une forte pression sur les prix. Daniel H. Schmutz Membre de la Direction d’entreprise Finances /Services 31.12.06 885 000 aerosana AOS (depuis le 1.1.06) Un bilan solide Succès du Domaine Clientèle entreprises Évolution du nombre d’assurés 2006 (chiffres ronds) mance dans tous les portefeuilles gérés par le groupe lui-même. Le succès des placements de capitaux de l’exercice 2006, qui se chiffre à 177 millions, est d’un niveau comparable au résultat enregistré l’année dernière. Les réserves de fluctuation ont à nouveau pu être augmentées pour atteindre 243,5 millions de francs (+9,3 %). Le Groupe Helsana a ainsi encore renforcé sa capacité à assumer les risques dans le domaine des placements. 1 133 000 1 157 000 En 2006, le Domaine Clientèle entreprises a consolidé sa position de leader du marché dans le domaine des indemnités journalières maladie (selon la LAMal et la LCA). En matière d’assurance-accidents, Helsana Business se tient au quatrième rang des sociétés d’assurance privées. Environ 50 000 entreprises et associations bénéficient des prestations du Domaine Clientèle entreprises, ce qui représente un effectif total de 716 000 assurés. Le volume de primes a baissé de 6 pour cent et se chiffre actuellement à 632 millions de francs. Cette réduction est due à des contrats d’assurance non rentables qui n’ont pas été renouvelés suite à la reprise du portefeuille d’assurances indemnités journalières de La Suisse. Depuis début 2007 cependant, le volume des primes augmente de nouveau. Au bouclement 2006, le Combined Ratio s’élevait à 96,9 pour cent dans le domaine Clientèle entreprises (année précédente: 93,0 %). Grâce au développement du Case Management, Helsana Business a su se positionner en tant que partenaire compétent et innovant du point de vue des entreprises. Avec son projet-pilote pour la réintégration des travailleurs victimes d’un accident ou d’une maladie, Helsana Business a devancé la 5ème révision de l’AI et ainsi démontré les avantages d’un Case Management moderne pour toutes les parties concernées. Le Case Management génère non seulement des économies significatives pour les entreprises, mais il aide également les employés à reprendre le chemin de travail le plus tôt possible. Managed Care: médecins et assureurs doivent convenir librement des modèles médecin de famille Le Parlement doit leur laisser une marge de manœuvre Les modèles médecin de famille sont plus efficaces lorsque médecins et assureurs-maladie ont toute latitude pour en convenir. C’est pourquoi Helsana soutient la solution libérale adoptée par le Conseil des États concernant le Managed Care. Les conditions imposées par l’État sont de véritables handicaps. Les modèles HMO et AMF doivent être négociés librement entre assureurs et médecins. C’est ainsi que les assurés seront gagnants. Copyright: Udo Kroener La Loi sur l’assurance-maladie (LAMal) accorde déjà une certaine liberté aux parties contractuelles pour établir des modèles médecin de famille, l’objectif étant d’économiser sur les coûts de la santé. En accord avec leur assureur-maladie, les assurés peuvent ainsi limiter leur libre choix à des médecins ayant été sélectionnés par celui-ci en fonction du coût avantageux de leurs prestations. En conséquence, la loi laisse l’assureur libre de conclure ou non un contrat avec le prestataire. De plus, l’assureur peut réduire les primes ou la quote-part pour les assurances basées sur une limitation du choix. Outre cette variante, il existe d’autres formes d’assurance dont les bénéficiaires doivent davantage participer aux coûts, cela contre une réduction des primes (niveaux de franchises, bonus). Toutefois, ces assurés sont toujours libres de se décider pour une variante. C’est ainsi que les choses devraient rester. Partenariats volontaires Généralement, les assurances HMO ou médecin de famille reposent sur un contrat conclu entre réseau de médecins et assureur. Les parties conviennent ainsi que les médecins concernés assurent le traitement global et coordonné de leurs patients. Pour ce faire, les prati- Notre Point de vue 1/07 5 ciens reçoivent les données nécessaires des assureurs. Les efforts faits pour une meilleure qualité de traitement et pour les autres dépenses sont rétribués séparément. La plupart des réseaux de médecins ont une coresponsabilité financière, qui se traduit par un forfait par tête (capitation). L’expérience montre que les modèles établis par partenariat influent positivement sur la qualité et les coûts des prestations. phique). Dans les régions où ces modèles sont proposés, jusqu’à 30 pour cent de la population opte pour une assurance HMO ou médecin de famille, limitant ainsi volontairement le choix d’un praticien. Ces modèles se trouvent donc en concurrence avec les assurances garantissant davantage de rabais sur les primes et n’exigent aucune restriction dans le choix des médecins (p. ex. modèles de franchises). Ce qu’il manque encore Malgré l’absence de contrainte légale, le nombre de personnes affiliées à un modèle HMO ou AMF a constamment augmenté depuis 1996, c’est-à-dire depuis l’entrée en vigueur de la LAMal. À présent, il se monte à un million d’assurés, dont 75 000 chez Helsana (voir gra- Assurances médecin de famille: le point de vue d’Helsana La concurrence dans le domaine de la santé implique que l’État doit laisser les parties concernées libres de négocier les modèles AMF et HMO. C’est ainsi qu’un traitement médical avantageux gagnera en attrait. Ce que soutient Helsana: • Possibilité de contrats sur plusieurs années avec les assurés • Pas de durée minimale légale pour les contrats • Règles flexibles pour l’entrée et la sortie des assurés médecin de famille et HMO • Liberté de contrats avec ou sans responsabilité financière des médecins • Liberté de structure des primes dans les modèles d’assurance • Pas de limites maximales pour les rabais sur les primes • Possibilité de financer les prestations non obligatoires • Liberté de sanctionner si l’assuré ne respecte pas son contrat Ce que refuse Helsana: Obligation de proposer des assurances médecin de famille Obligation d’une offre couvrant tout le territoire Obligation de contracter Prescriptions tarifaires Définitions par l’État des prestations et réseaux pour les modèles Managed Care • Prescriptions sur la forme juridique des réseaux de traitement • Droit des partenaires non contractuels à adhérer aux contrats • • • • • 6 Notre Point de vue 1/07 Helsana est persuadée que de nombreuses autres personnes seraient prêtes à choisir une assurance HMO ou médecin de famille. Toutefois, il faudrait pour ce faire inciter davantage de médecins à intégrer les réseaux de prestataires – sans pour autant les y forcer. Il s’agit donc de collaborer avec les assureurs, qui soutiennent les praticiens. Si ces derniers participent, les assurés se laisseront également convaincre par ces modèles. Dans la mesure où les assureurs sont tenus de conclure un contrat avec tous les médecins et tous les hôpitaux, de nombreux praticiens restent toutefois peu disposés aux changements. C’est pourquoi des mesures contraignantes ne contribueraient en rien à une plus vaste propagation des modèles Managed Care. Helsana approuve la concurrence entre différentes formes d’assurance. En font partie les modèles basés sur appel téléphonique (p. ex. Medi24) ou listes de médecins. C’est ainsi que les différents besoins de la clientèle peuvent être couverts. Il est contradictoire de lancer des produits concurrents dans le cadre d’une obligation à contracter tout en souhaitant encourager spécifiquement une forme d’assurance. La question peut être retournée dans tous les sens: les nouvelles formes de collaboration sont favorisées de manière déterminante lorsque prestataires et assureurs ont toute latitude pour contracter. D’autres restrictions doivent également être levées et de nouvelles Évolution du nombre d’assurés HMO et AMF Nouvel attrait pour les assurés: pas de participation aux coûts % 90 000 80 000 75 000 69 000 70 000 60 000 50 000 51 000 50 000 54 000 40 000 30 000 20 000 Depuis 2006, Helsana propose une assurance médecin de famille (AMF) sans participation aux coûts. Cette nouvelle offre est destinée en premier lieu aux clients du canton d’Argovie (Freiamt excepté) et de la ville de Zurich. En choisissant cette variante, les clients renoncent au rabais habituel sur les primes pour l’AMF, sans pour autant devoir payer ni franchise ni quotepart. 10 000 0 2003 2004 2005 2006 2007 Le nombre de clients Helsana ayant souscrit une assurance HMO ou médecin de famille a augmenté de 47 pour cent depuis 2003 et se monte à 75 000. Source: Helsana libertés de contracter introduites (voir encadré). Cependant, la politique semble avoir des difficultés concernant les mesures nécessaires. Le Conseil des États sur la bonnes voie Le Conseil des États a tout de même décidé que les assureurs pouvaient étendre les contrats d’assurance des modèles Managed Care à trois ans. De même, ils doivent être autorisés à payer les prestations qui n’entrent pas dans le cadre des prestations obligatoires. Pius Gyger Responsable Économie et politique de la santé L’AMF a été développée en collaboration avec les réseaux de médecins concernés et s’adresse aux assurés qui ont recours aux prestations de manière intensive. Une fois qu’ils ont atteint un certain montant relatif aux coûts de prestations, ces assurés réalisent en effet une plus grande économie que s’ils avaient opté pour un rabais sur les primes tel que l’offre l’AMF traditionnelle; cela s’expliquant par la remise de la participation aux coûts. L’objectif est d’éviter la conclusion d’une assurance médecin de famille uniquement en raison de cette réduction. Grâce à la nouvelle variante, les assurés dont les coûts de prestations sont élevés peuvent être motivés à conclure une AMF leur permettant d’économiser en cas de traitement. Les bénéficiaires de cette assurance s’adressent au préalable toujours à leur médecin de famille, qui les suit tout au long du traitement, assure la qualité de ce dernier et évite les coûts superflus. L’AMF sans participation aux coûts connaît un succès réjouissant et devrait par la suite être étendue à d’autres régions. En date du 1er janvier 2007, quelque 3000 clients Helsana étaient en effet assurés à la nouvelle variante AMF. Corinne Achermann Modèles d’assurances alternatifs Notre Point de vue 1/07 7 Il est encore possible de réaliser de belles économies dans le domaine des médicaments Baisse des prix: cela ne fait que commencer... La quote-part supérieure imposée pour les médicaments originaux n’est qu’un premier pas vers l’endiguement des coûts engendrés par les médicaments. Helsana exige de plus vastes mesures: une bureaucratie allégée pour l’autorisation de mise sur le marché, l’autorisation des importations parallèles de médicaments et une plus grande marge de manœuvre pour les assureurs lors de l’achat des médicaments. Les prix des médicaments ont été mis sous pression après que la quote-part a été augmentée en 2006 à 20 % pour les médicaments originaux pouvant être substitués par des génériques. Cette mesure, visant à baisser les coûts des médicaments, n’est cependant qu’une goutte d’eau dans l’océan. Le potentiel d’économie est loin d’être pleinement exploité. Fait notamment partie de ces mesures, l’autorisation d’importations parallèles de médicaments brevetés. Bon nombre de médicaments de l’assurance obligatoire de base sont encore trop chers en Suisse, par rapport aux prix pratiqués à l’étranger. Une telle mesure obligerait l’autorité d’approbation de prendre en considération la comparaison du prix des médicaments avec l’étranger avant de fixer le prix des médicaments figurant sur la liste des spécialités. Une incitation non négligeable La quote-part supérieure a satisfait aux exigences d’Helsana et a créé une incitation non négligeable à substituer des préparations originales par des génériques de bonne qualité mais moins onéreux. Sur l’ensemble des médicaments substituables, la part des génériques a fortement augmenté. Les médicaments originaux, plus chers, représentent malgré tout encore un tiers du chiffre d’affaires (voir graphique). Des importations parallèles sont nécessaires Helsana propose de nouvelles mesures dans le but d’approvisionner le système de santé actuel en médicaments de qualité avantageux. Pourcentage du chiffre d’affaires du Groupe Helsana pour les génériques % 80 Et en admettant que cette comparaison des prix étrangers produise les effets escomptés, les raisons ayant conduit à une telle mesure, à savoir les différences de prix par rapport à l’étranger, disparaîtraient automatiquement. Le fait est que des médicaments dont le brevet est expiré présentent également de grandes différences de prix par rapport à l’étranger. Ce problème ne peut être résolu que par l’importation parallèle. De belles économies peuvent encore être réalisées grâce aux importations parallèles sur le marché des préparations originales restantes. La fluctuation de pénétration du marché est également trop élevée pour une importation parallèle des médicaments dont le brevet est expiré. Seules deux entreprises s’efforcent à l’heure actuelle de faire admettre les médicaments de ce type dans la liste des spécialités. L’Office fédéral de la santé publique n’a pas encore pu se résoudre à décréter des conditions respectables relatives à l’admission de médicaments dans la liste de spécialités. Dans l’intérêt des assurés, Helsana recommande à l’Office fédéral de ne pas refréner l’importation parallèle des médicaments de ce type avec une bureaucratie inutile. 70 Une lueur d’espoir 60 50 40 30 20 10 0 mars juin septembre décembre 2005 2006 La part du chiffre d’affaires des génériques sur le marché des médicaments interchangeables a nettement progressé en 2006 pour Helsana. La raison en est notamment l’introduction de la quote-part de 20 % sur les médicaments originaux. Leur chiffre d’affaire s’est stabilisé autour du tiers. Source: Groupe Helsana 8 Notre Point de vue 1/07 Les produits agricols étant également concernés par cette situation, de plus en plus de politiciens s’engagent pour l’autorisation des importations parallèles de médicaments brevetés. Le Conseil fédéral traite la question des importations parallèles à part de la révision de la loi sur les brevets. Il se donne jusqu’à la fin de l’année 2007 pour émettre des propositions à même de résoudre le problème. Il est primordial de mettre en œuvre cette importation parallèle dans le domaine des médicaments brevetés puisque ce sont précisément les brevets qui génèrent un manque cruel de concurrence qui pourrait être introduite par le biais des génériques. Des marges bien trop élevées pour les médecins et les hôpitaux Parallèlement aux fabricants, la vente des médicaments profite également massivement aux médecins et aux hôpitaux. Les pharmaciens, Les médicaments sont encore trop chers en Suisse. Helsana soumet des propositions afin d’engendrer une diminution des prix. Il lui tient à cœur que l’assuré puisse également en profiter. Copyright: Bernd vom Hofe quant à eux, ont déjà convenu en 2001 d’un modèle de tarif (RBP) dans le but de stabiliser les marges des médicaments vendus en pharmacie. Toutefois, les médecins propharmacians et les hôpitaux profitent toujours de marges bien trop élevées. Et par conséquent, les assurés paient des médicaments trop chers. La présente situation est parfaitement connue des médecins et des hôpitaux. Ils n’hésitent cependant pas à geler tout débat relatif à un tarif de dispensation des médicaments. Le Conseil fédéral pourrait agir lors de l’approbation d’un tarif ou le législateur pourrait imposer une réglementation en matière de contrats tarifaires. Les prix des médicaments doivent à l’avenir être alignés sur le prix de fabrique et être régis selon des contrats tarifaires basés sur les prestations et les coûts en fonction du canal de dispensation. négligeables. Dans un contexte de concurrence impitoyable, ces suppléments de rabais n’étonnent plus personne sur le marché pharmaceutique. Il est pourtant stupéfiant de constater que ce n’est en aucun cas le client final qui profite de cette concurrence. Pour que l’assuré ait une chance de bénéficier un tant soit peu de la concurrence, les assureurs-maladie devraient pouvoir acheter les prestations directement auprès des fabricants ou des grossistes. Les réductions de prix pourraient se répercuter sur les assurés par le biais de primes plus avantageuses. Le législateur devrait par conséquent accorder une marge de manœuvre plus large aux assureurs en accordant une plus grande liberté pour l’achat des médicaments. Manfred Manser Président de la Direction d’entreprise Les prix doivent profiter aux assurés Les prix de fabrique peuvent également être diminués. Les dessous de table que les fabricants versent aux fournisseurs de prestations prouvent qu’il est encore possible de réaliser des économies non Notre Point de vue 1/07 9 Depuis le début de l’année, les thérapeutes-masseurs doivent remplir des conditions minimales en matière de qualifications. Helsana, un pas de plus vers la qualité Actuellement, seules les prestations de massage fournies par des masseurs médicaux certifiés ou des naturopathes disposant d’une formation correspondante sont remboursées au titre des assurances complémentaires. Grâce à ces exigences minimales, Helsana souhaite garantir la qualité des prestations et combattre la forte hausse des coûts dans ce domaine. Les formations des thérapeutes-masseurs sont très disparates et le nombre de fournisseurs a considérablement augmenté. En outre, il n’existe pas de standards de qualité uniformes dans le domaine de la médecine complémentaire. Cette situation a conduit, au cours des dernières années, à une prolifération des thérapeutes et des méthodes proposées. Cette évolution nuit à la qualité des thérapies et engendre des coûts de prestations toujours plus élevés: en dix ans, les coûts des prestations de médecine complémentaire par assuré et par mois ont plus que doublé. Le rapport qualité-prix prend cependant toujours plus d’importance dans ce domaine également. Quand les clients commencent à se plaindre du manque d’efficacité des thérapies, il est temps d’agir. Des exigences accrues Par conséquent, Helsana a décidé d’uniformiser ses exigences minimales envers les masseurs. Depuis le 1er janvier 2007, seules sont remboursées au titre des assurances complémentaires les prestations fournies par des thérapeutes ayant suivi une formation de masseur médical certifié. Cette formation complète et de haut niveau reconnue par la Croix-Rouge suisse (CRS) est proposée dans plusieurs écoles en Suisse. Les méthodes suivantes sont concernées par ces nouvelles exigences: réflexologie plantaire, massage classique, massage du tissu conjonctif, drainage lymphatique manuel, enveloppements et cataplasmes. L’objectif est d’assurer sur le long terme une excellente qualité des traitements à des prix abordables. Comme jusqu’ ici, les fournis- Depuis janvier 2007, Helsana impose des exigences minimales aux masseurs remboursés par les assurances complémentaires. Copyright: foto-begsteiger.com 10 Notre Point de vue 1/07 seurs sont reconnus uniquement s’ils sont enregistrés au Registre de médecine empirique (RME). Les exigences en matière de qualifications pour l’inscription sur la liste Helsana sont néanmoins plus sévères. Par exemple, pour être admis au RME, un masseur des zones réflexes du pied doit compter seulement 150 heures de formation médicale académique et 100 heures de formation médicale empirique. Standard Helsana Les thérapeutes qui souhaitent poursuivre leur collaboration avec Helsana doivent, quant à eux, obtenir un certificat de masseur médical. L’obtention de ce titre requiert au moins 350 heures de formation médicale académique et au moins 1000 heures de formation médicale empirique. Pour une reconnaissance des massages des zones réflexes du pied, le thérapeute devra en plus suivre 350 heures de formation médicale académique et 100 heures de formation médicale empirique. Les associations saluent les nouveaux standards de qualité Plusieurs associations et organisations de thérapeutes-masseurs accueillent favorablement les nouveaux standards d’Helsana pour les masseurs. Il s’agit notamment de l’Institut für Komplementärmedizin und Psychologie (IMKP) [Institut pour la médecine complémentaire et la psychologie], de la Schweizerische Gesellschaft für Lymphologie (SGL) [Société suisse de lymphologie], du Schweizerische Verband Medizinischer Masseure (SVMM) [Association suisse des masseurs médicaux], de la Fédération des directeurs d’écoles de massages, etc. S’il est vrai que certains thérapeutes touchés par ces mesures les critiquent, d’autres fournisseurs s’y rallient, notamment les masseurs en possession du certificat en question. Les chances de guérison augmentent L’expérience montre que plus un thérapeute est qualifié, plus les traitements qu’il dispense sont efficaces. Grâce à des standards nettement plus élevés, les clients d’Helsana sont désormais assurés de n’être traités que par les meilleurs masseurs. En outre, une thérapie de qualité permet de baisser les coûts des prestations, ce qui se ressent à son tour sur les primes des assurés. Plus de 12 000 thérapeutes reconnus En raison de ces nouvelles exigences, environ 3300 thérapeutes ne seront plus reconnus par Helsana. La plus grande partie d’entre eux (2500) étaient enregistrés pour une seule des cinq méthodes. Seuls 150 thérapeutes étaient inscrits sur la liste pour trois méthodes ou plus. Les 720 000 clients assurés pour des prestations de médecine complémentaire ont encore le choix entre 12 000 thérapeutes, dont 1700 masseurs certifiés et 700 naturopathes disposant de la formation adéquate pour les différentes pratiques de massage. En plus de l’offre pour les assurances complémentaires, plus de 10 000 physiothérapeutes dans tous le pays dispensent également des massages. Leurs prestations sont prises en charge par l’assurance obligatoire des soins. Par exemple, un drainage lymphatique médicalement nécessaire et prescrit par un médecin pour une patiente atteinte d’un cancer du sein peut également être dispensé par un physiothérapeute disposant d’une formation reconnue en drainage lymphatique. Olaf Schäfer, Heinz Jurenia Gestion des prestations Clientèle privée Notre Point de vue 1/07 11 Retour au travail grâce à la collaboration entre entreprises et assureurs Helsana contribue à éviter les cas d’AI Comment les personnes en incapacité de travail peuvent-elles réintégrer rapidement le marché du travail? Ann-Karin Wicki et ses co-auteurs décrivent les chemins pour y parvenir dans un ouvrage traitant de la collaboration entre les différents acteurs de l’assurance sociale. Depuis une année déjà, Helsana s’est jointe à un groupe d’assureurs indemnités journalières maladie afin de collaborer activement avec les offices AI cantonaux, ainsi que d’autres autorités et assurances sociales. La collaboration interinstitutionnelle (CII) est aussi le thème principal du livre co-écrit par Ann-Karin Wicki, qui occupe un poste de direction au sein de la Gestion des sinistres d’Helsana. Deux co-auteurs ont également participé à la rédaction de cet ouvrage, intitulé «Chance Arbeitsplatzerhalt und Wiedereingliederung – Sozialversicherung mit System und Netzwerk» [Chance, maintien de la place de travail et réinsertion – Assurance sociale avec système et réseau]. Une porte ouverte à la collaboration C’est au cours de leur formation pour l’obtention du certificat d’études post-grade en Gestion des assurances sociales à la Haute école d’économie de Lucerne que les auteurs ont développé un modèle CII. Dans leur ouvrage, ils expliquent comment les différents partenaires, évoluant dans une structure organisationnelle et des processus adaptés, peuvent travailler ensemble de manière efficace dans l’objectif de permettre à une personne en incapacité de travail de regagner son poste dans les meilleurs délais. L’ouvrage recense les connaissances et réflexions stratégiques d’Ann-Karin Wicki et ses co-auteurs pour la réalisation d’une collaboration interinstitutionnelle efficace. Le spectre des mesures proposées pour la réalisation de la collaboration va de l’élaboration d’un système de gestion des informations à la définition de critères de qualité grâce auxquels on peut mesurer les résultats positifs de la CII, en passant par la formation et la formation continue des collaborateurs. Objectif: éviter l’AI Selon Ann-Karin Wicki, la CII a pour objectif d’éviter les cas de rentes AI. Parmi les assureurs mis au courant, les assureurs indemnités journalières sont les premiers partenaires, après l’employeur, à prendre connaissance de l’incapacité de travail d’un employé. Ils peuvent ainsi commencer à éclaircir les points en suspens des mois avant l’assurance invalidité. Anne-Karin Wicki estime qu’en tant que premier assureur indemnités journalières maladie de Suisse, Helsana encourage de manière significative la collaboration entre les partenaires au sein des réseaux interinstitutionnels. Curriculum Ann-Karin Wicki occupe depuis 2001 un poste à la direction de la Gestion des sinistres d’Helsana. Après l’obtention de son diplôme en 1996, elle a travaillé au sein de la Division des affaires internationales de l’Office fédéral des assurances sociales, de même que dans le domaine de la prévoyance professionnelle auprès d’un assureur privé. AnnKarin Wicki est membre de plusieurs groupes de travail et de projets portant sur la 5ème révision de l’AI et sur la collaboration interinstitutionnelle. Le livre «Chance Arbeitsplatzerhalt und Wiedereingliederung – Sozialversicherung mit System und Netzwerk» est paru dans les cahiers d’études de la Société suisse pour la politique de la santé (SSPS), numéro 88. Il peut être commandé à l’adresse suivante au prix de CHF 52.– pour les non membres du SSPS et de CHF 40.– pour les membres du SSPS, frais d’envoi en sus: SSPS, Case postale 2160, 8026 Zurich, e-mail: [email protected], Fax 043 243 92 21, Téléphone 043 243 92 20. Thomas Lüthi Communication d’entreprise 12 Notre Point de vue 1/07