VILLE ET MODERNITE METROPOLIS, film de Fritz Lang

Transcription

VILLE ET MODERNITE METROPOLIS, film de Fritz Lang
Art, créations, cultures
Art, espace,
temps
Arts, états
et pouvoir
Arts, mythes et
religions
Arts, techniques,
expressions
Arts, rupture,
continuité
VILLE ET MODERNITE
De
l’Antiqui
té
Au IXe s.
Du IXes.
à la fin
du XVIIe
s.
XVIIIe et
XIXe s.
METROPOLIS, film de Fritz Lang
extrait étudié disponible sur le site du collège
Le XXe
siècle et
notre
époque
Photographie des décors du plateau, 1926
Dernier plan de l'extrait étudié.
…
Affiche du film
Arts de l’espace
Arts du langage
Arts du quotidien
Arts du son
Arts du spectacle vivant
Arts du visuel
Brève biographie de l’auteur :
Fritz Lang (1890 / 1976) est un réalisateur d'origine autrichienne, naturalisé américain en 1935. Il réalise son
premier film en 1919, juste après la Première Guerre Mondiale. Il obtient très rapidement le succès en Allemagne
avec des films classés dans la mouvance du cinéma expressionniste. Devant la montée du nazisme, il s’exile
aux Etats-Unis en 1934 . Ses films abordent souvent la science-fiction, la folie, la peur, le suspense. En 1931, il
réalise son premier film parlant : M le Maudit.
Fritz Lang compte parmi les plus grands réalisateurs du XXe siècle.
Contexte historique, social, artistique : les années 1920 en Allemagne,
l'expressionnisme allemand
Après la Première Guerre Mondiale, l’Allemagne est détruite et ruinée, elle connaît une période agitée et instable
politiquement (République de Weimar), ainsi qu’une grave crise économique.
Le cinéma allemand développe alors avec peu de moyens financiers une méthode, qualifiée aujourd’hui d’
expressionnisme allemand : les films utilisent des décors peints aux formes géométriques et excentriques, le
noir et blanc est renforcé par une lumière très contrastée, le jeu des acteurs est parfois exagéré, le symbolisme
des scènes ainsi que des thèmes très sombres tels que la folie et la trahison caractérisent aussi ce cinéma.
Les artistes de cette époque sont également fascinés par la modernité : à cette époque l’industrialisation, la
technologie, les machines, les grandes villes se développent à toute vitesse dans le monde occidental.
Cartel de l’ œuvre
Métropolis, film muet en noir et blanc de 1927, de Fritz Lang, 120 minutes.
Analyse de l’œuvre
L’histoire du film brièvement résumée : Metropolis nous décrit une mégalopole de 2026, divisée en deux
mondes distincts : une ville haute, où vivent les familles riches et dirigeantes (tout de blanc vêtues), et une ville
basse, où les travailleurs (vêtus de noir) sont exploités par la classe dirigeante. Au milieu de la ville, un dictateur
règne dans une immense tour qui rappelle le mythe de Babel, selon lequel, d’après la religion catholique, la
mégalomanie des hommes les poussa un jour à vouloir rejoindre Dieu et l'égaler en essayant de construire une
gigantesque tour montant jusqu'au ciel.
Le film, qui ne connut pas le succès à sa sortie, est pourtant devenu une œuvre majeure dans l’histoire du cinéma.
Il appartient au genre de la science-fiction, terme qui regroupe depuis le milieu du 20eme siècle la littérature et le
cinéma dits « d’anticipation » (qui font des hypothèses sur ce que pourrait être le futur).
La force du film est surtout visuelle : Fritz Lang a créé un modèle de ville futuriste, toute verticale , inspiré
des gratte-ciels de New York qu’il a visitée en 1924.
Ce modèle va influencer et marquer les autres cinéastes du XXe siècle : on retrouve le modèle de ville verticale
opposant le monde d'en haut au monde d'en bas dans de nombreux films de science fiction : par exemple,
Blade Runner de Ridley Scott en 1982 et le 5eme élément de Luc Besson en 1997.
Analyse d'un extrait du film :
Il s'agit, au début du film, du moment où le fils du dictateur vient de découvrir les conditions de vie épouvantables
des ouvriers (une machine infernale les exténue, et les tue en les engloutissant, dans les bas fonds de la ville). Il
décide de se rendre alors en voiture chez son père, à la « nouvelle tour de Babel ». Les quelques plans qui
suivent nous montrent la ville haute. Ils ont été réalisés grâce à un mélange de décors peints et de maquettes
photographiées image par image pour donner l'illusion du mouvement des voitures et des avions. Le modèle de la
ville rappelle les quartiers de gratte-ciel qui existent déjà alors aux Etats-Unis.
Mais Fritz Lang y ajoute un côté délirant et oppressant tel qu'il imagine les villes du futur :
-premier plan : il place le spectateur au milieu d'immeubles verticaux qui lui barrent la vue et dont on ne peut voir
le sommet, des lignes obliques traversent l'écran figurant dans le bas de l'image un pont où avancent comme des
automates les ouvriers et dans le haut de l'image un pont où passent par-dessus des voitures.
- 2eme plan : une forêt de gratte-ciels bouche l'horizon, les ponts traversent horizontalement l'image, se
superposant, conduisant trains, ou voitures, des avions viennent ajouter à ce mouvement oblique qui traverse
l'image.
- 3eme plan : il est pris en plongée de manière à nous donner le vertige : très bas sous les ponts se masse une
multitude de véhicules qui circulent en tous sens.
- 4eme et dernier plan : cette fois plutôt en contre-plongée, il nous fait découvrir, au centre de l'image et dominant
la ville, la « nouvelle tour de Babel », imposante, lointaine et baignée de lumière, comme inaccessible.
Liens artistiques
La tour de Babel, Bruegel, vers 1563,
huile sur panneau, 60 x 74.5 cm;
Park Row Building, 1899
plus ancien gratte-ciel de New York