MAURITANIE - Terre d`Azur

Transcription

MAURITANIE - Terre d`Azur
1904 Route de Pégomas
F- 06370 MOUANS-SARTOUX
Tél : (33)4 92 28 01 48.
www.terre-dazur.org
E-mail: [email protected]
Association médicale à but humanitaire
Régie par la loi de 1901
Rapport de mission
MAURITANIE
OCTOBRE 2005
L’EQUPE
Joseph Khayat / Kinésithérapeute / Responsable de
l’organisation
[email protected] / 0493641565 / 0609025472
Mickaël Afanetti / Pédiatre /
[email protected] / 0632711046
Barbara Volla / Interne /
[email protected] / 0610681048
Nicolas Blaise / Interne /
[email protected] / 0618653848
Nicole Corradini / Infirmière /
[email protected] / 0493988391 ; 0620392707
Ariel Viviant / Infirmière - puéricultrice /
0622323154
2
CARNET D’ADRESSES
1 - Logistique :
ROYAL AIR MAROC
Nice : 0493214830 / Mme Tronchon (responsable agence de Nice)
Résa : 0821821821 / 3620
VISAS EXPRESS
54, rue de l’Ouest 75661 Paris Cedex 14
Tel : 0144107272 / Fax : 0144107273
[email protected]
2 - Associations :
AMACH
[email protected]
Michèle Muracciole : 0608362392 [email protected]
Edith Richard / kinésithérapeute : 0494513937
MILLE PAGES AUX ENFANTS DES DUNES
Région PACA : Louisette Le Fers : 0681605833
[email protected]
SANTE 5 CONTINENTS
[email protected]
MEDECINS DE CHINGUETTI :
Dr Derringer : [email protected]
3 - Contacts sur ATAR
GENEVIEVE COURBOIS
[email protected] (France) 0546301620
[email protected] (Mauritanie) 00222 546 50 36
ASSOCIATION DES MAIRES DU NORD DE LA MAURITANIE
Bazeid Ded Ould Ahmed
BP 4715 Nouakchott
[email protected]
MINISTERE DE LA SANTE
3
00222 525 20 52 (Standard)
90 06 (10 63)
CHEIGUER
[email protected]
00222 633 88 71
682 50 98
DIRECTION REGIONALE PROMOTION SOCIALE ET SANITAIRE
[email protected]
HOPITAL D’ATAR
[email protected]
[email protected]
Directeur : Dr Hamed Salem
00222 540 40 30
Dr Malick Traoré: 00 222 645 22 23
4 - Contacts sur CHINGUETTI
HOPITAL DE LA FRATERNIDAD
Dr Orville Baez
[email protected]
[email protected]
00222 540 00 06
653 24 86
ASSOCIATION DES MEDECINS DE CHINGUETTI
[email protected]
tel : 00222 540 02 30
540 00 22 (Hamed)
B. Derringer : 0339311141
DISPENSAIRE DE CHINGUETTI
00222 540 00 08
Ali Camara 00222 645 24 32
ASSISTANCE ET SOUTIEN AUX FEMMES DE CHINGUETTI
Mme Aziza M’Loudaa
00222 540 00 45 / 540 00 40 / 540 06 27 / 638 24 13
AGENCES DE VOYAGES / GUIDES
[email protected]
00222 647 39 60
546 43 47 (fax)
BRAHIM : 00222 646 24 97
SOMARSET : 00 222 546 47 84 (FAX : 546 42 17)
AUBERGE-GUIDES : [email protected]
4
AGENCE BEN BATOUTA : Ahmed Kenkou 00222 631 39 98
[email protected]
5 - Commande de médicaments :
En France :
CHMP
En Mauritanie :
Possibilité de commander en 24 H des médicaments à Nouakchott
(distributeur El Barakatt – Pharma Sarl, Directeur : M. Ould Mohamed Lemine,
tel : 525 76 72, fax : 525 66 23, [email protected]
6 - Ambassade et consulat de MAURITANIE en France :
Paris
Paris
Marseille
Nice
Ambassade
Adr. : 5, rue de Montévidéo - 75116 Paris
Tél : 01.45.04.88.54
Fax : 01.40.72.82.96
Consulat général
Adr. : 89, rue du Cherche-Midi - 75006 Paris
Tél : 01.45.48.23.88
Consulat Honoraire
Adr. : 241, avenue du Prado - 13008 Marseille
Tél : 04.91.25.99.38
Fax : 04.91.78.38.28
Consulat Honoraire
Adr. : Gairaut Supérieur - 14, route d'Aspremont
06100 Nice
Tél : 04.92.07.68.01
Fax : 04.92.07.68.00
7 - Ambassade et consulat de FRANCE en Mauritanie :
Ambassadeur : son exc. M. Patrick NICOLOSO
Adr. : Rue Ahmed Ould M'Hamed - BP 231
Ambassade
Tél : [22] (2) 529 96 99
Fax : [22] (2) 525 69 38 - 525 41 57
Web : http://www.france-mauritanie.mr
Nouadhibou M. Denis MEUNIER (rattaché à l'Ambassade de Nouakchott)
Agence consulaire Adr. :
Tél : [222] 574 58 71
Nouakchott
Mail reçu de Leyla TOLBA ([email protected] ), Assistante de
l'Attachée de Coopération (Bénédicte DESCHAMPS
béné[email protected] )
5
Suite à votre lettre du 29 juillet 2005, je vous communique les renseignements demandés :
Wali d'Atar :
M. Mohamed ould BOILIL
Tél. 00 222 644 24 34 (portable)
Tél. 00 222 546 43 19 (fixe)
Hakem d'Atar :
M. BA Ahmed Ali
Tél. : 00 222 654 56 42 (portable)
Tél. 00 222 650 13 73 (portable)
Directeur Régional à la Promotion Socio-Sanitaire d'Atar (DRPSS)
Docteur Nagi Ould MOUNIR
Tél. : 00 222 661 72 70 (portable)
Vous pourrez par ailleurs contacter, selon vos besoins nos spécialistes (assistants techniques) qui travaillent
pour le secteur de la santé en Mauritanie.
Docteur Roland MOREAU Conseiller du Secrétaire Général du ministère de la santé / Coordinateur de
l'aide française
Tél. : 00 222 524 21 89
adrees mail : [email protected]
M. Jean-Marie CHOPIN Conseiller technique du Directeur de la Médecine Hospitalière
Tél. : 00 222 678 83 89
Adresse mail : [email protected]
M. Jérôme CLOUZEAU
Conseiller technique auprès de l'Unité de Coordination Sectorielle Santé Lutte
contre le Sida
Tél. : 00 222 626 59 04
Adresse mail : [email protected]
M. Gérard MILLOT
Conseiller du Directeur de la CAMEC
Tél. : 00 222 524 11 24
Adresse mail : [email protected]
Docteur Philippe RENAUDIN Conseiller du Directeur Régional à la Promotion Socio-Sanitaire de
Nouakchott
Tél. : 00 222 663 05 36
Adresse mail : [email protected]
Bénédicte Deschamps, Attachée de Coopération, qui outre les OSI et ONG est en charge du secteur
santé.
Vous en souhaitant bonne réception, je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Leyla Tolba
Assistante de l'Attachée de Coopération
6
COURRIERS
Mail du Dr Malick Traoré ( Médecin chef de l’Hôpital d’Atar :
traore malick <[email protected]>
Envoyé :
mercredi 10 août 2005 10:29:46
À:
[email protected]
Objet :
RE: terre d'azur
Bon voilà j'étais dans le bureau du DRPSS il y a de cela 15 mn pour lui faire lire votre correspondance, il est
parfaitement d'accord comme le directeur de l'hôpital d'Atar de votre venu à Atar entre le 10 Octobre au
15 OCT 2005 ; Ils m'ont chargé de faire le suivi de votre arrivé à Atar. Le DRPSS m'a fait part que vous avez
son adresse et que vous lui avait déjà envoyé une correspondance. M envoyer toujours vos
correspondance et moi j'assure le relais auprès des autorités administratifs et médicales.
Pour cela, je pense avoir dans mon bureau à Atar une ligne téléphonique avec laquelle je peux me
connecter et idéal J'ai déjà tout ce qu'il faut dans mon bureau sauf la ligne téléphonique ( un
abonnement pour l'Internet) je pense que 400 euro fait l'affaire .
Cela m'évitera d'aller au cyber ou la conection est très lente et des fois le nombre des clients, me retarde
vu mes occupations.
LES BESOINS DE L'HOPITAL:
a) quelques films de différentes dimensions et quelques réactifs (révélateur et fixateurs) pour la radio
b)au labo: réactifs: urée, créa,glucose,groupage sanguin...
c) matériel : quelques appareil à tensions et stéthoscope, otoscope, compresse, fils de suture...
d) pour le personnel de santé , une formation ou un recyclage dans l'hygiène hospitalier et la meilleur prise
en charge des malades dans les urgences et vraiment nécessaire
Je voudrais savoir les précisions concernant votre séjour que vous m'aviez dit, j'ai pas bien compris cela
relatif à quoi, je ferais le maximum pour vous ?
Pour la Mairie, le DRPSS, le Wali et le Hakem je me chargerai de les transmettre vos correspondance.
Voilà je pense avoir répondu a vos questions, pour moi le faite d'être connecter à partir de mon bureau
me facilitera la tache d'autant plus j'ai déjà mon ordinateur.
Merci Joseph Khayat
Malick
OK Joseph, écrivez par mail informant, le chef d'arrondissement via le Maire de Choum et l'infirmier de cette
localité, les informant de votre prochaine arrivé en les informant le but de votre venu et ce que vous allez
faire à Choum .
Moi je me chargerais de les transmettre cela d'autant plus, le chef d'arrondissement de Choum est un ami,
l'infirmier aussi.
Merci de ce que vous allez apporter pour l'hôpital d’Atar.
Les interprètes seront disponibles dés votre arrivé.
Merci et au revoir .
Malick TRAORE
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De :
Ba Amadou <[email protected]>
Envoyé :
jeudi 1 septembre 2005 18:23:44
À:
joseph khayat <[email protected]>
Objet :
réponse à votre demande.
Bonjour.
Mr joseph c'est avec une grande déception que j'ai trouvé votre commission dans ma boite ,mais en ce
moment j'étais en congé,c'est pour cela que je n'ai vous transmis la commission .sachez que je suis très
désolé mais je vous demande pardon et je vous dis Soyez les bien venus dans notre hôpital ainsi que je
vous invite chez moi.
je vous donne mon numéro de Tel: 6 4 0 8 0 1 4
Cordialement.
Ba amadou
Correspondance avec l’Hôpital de la Fraternidad, Chinguetti :
- Mail du Dr Estimada Beatrice
Terre d'Azur tuvo el placer de visitar el hospital de Chinguetti en abril 2004 después de su
inauguración et nos habíamos prometido volver para participar al trabajo que usted y su
equipo cumplen.
Le proponemos volver al fin del mes de septiembre para una semana con 4 medicos (1
generalista, 1 pediatra y 2 internos), una enfermera puericultora y un kinesiterapeuta.
Primero habremos pasado una semana entre Atar et Choum. Le agradeceríamos si usted
pudiese ponerse en contacto con nosotros para organizar nuestra colaboración y nuestra
semana en función de sus necesidades.
Todas sus sugerencias son bienvenidas
- Mail du Dr Orville Baez ( Directeur de l’Hôpital de la Fraternidad, )
Ok, I will be there, If you need anything else let me know, my phone number in
spain is: 627133081, in mauritania is: 6532486, I will be in spain just one
week, I will be back the third of september to Nouakchott,
So: the Second of Octuber, 2:35, in Nouakchott, see you there.
Orville
8
INTRODUCTION
1 - Objectifs de la mission :
Après la mission d’avril 2004 : retourner dans l’Adrar pour retrouver les partenaires avec qui
Terre d’Azur avait noué des contacts et continuer le travail commencé. Les partenaires
prévus étaient :
- l ’hôpital de la Fraternidad de la « fondation Chinguetti » : la directrice rencontrée en avril
2004, au lendemain de l’inauguration de l’hôpital, nous avait dit les difficultés qu’elle aurait
pour recruter du personnel compétent et qu’elle comptait sur le passage des missions
humanitaires pour aider au fonctionnement
- le dispensaire de Chinguetti dont nous avions rencontré le responsable Ali Camara
- l’association « les enfants du désert » dirigée par Geneviève Courbois qui encadre les
centres de nutrition dans les quartiers les plus pauvres de la ville et lui consacrer une grande
partie du temps passé à Atar
- l’hôpital de Atar pour former le personnel aux règles d’hygiène de base et d’entretien des
locaux.
- le dispensaire de Choum à 2 heures de piste de Atar, en dehors des circuits touristiques et
surtout du passage des associations
- nous souhaitions porter essentiellement notre effort sur la formation et la prévention
(hygiène, nutrition) et les problèmes de l’enfant : déshydratation, malnutrition
2 – Contacts préalables :
De nombreuses associations travaillant dans l’Adrar ont été contactées afin d’harmoniser si
possible nos actions et assurer une continuité :
- AMACH : Michelle Muracciole et Edith Richard
- SANTE 5 CONTINENTS : Jean-Marie Gillon
- MEDECINS DE CHINGUETTI : Dr Derringer
- MILLES PAGES AUX ENFANTS DES DUNES : Louisette Le Fers
L’HOPITAL DE CHINGUETTI, GENEVIEVE COURBOIS, L’HOPITAL DE ATAR ont été contactés
durant la préparation de la mission pour connaître le mieux possible leurs besoins en matériel,
médicaments et formation.
Un recensement de tous ces contacts se trouve en annexe.
3 – Situation locale :
3 août 2005 : coup d’état militaire ; le président Ould Taya est renversé et remplacé par un
premier ministre Sidi Mohammed Ould Boubakar qui « affiche une volonté de transition
pacifique »
27 août 2005 : épidémie de choléra à Rosso et Nouakchott
4 – Arrivée à Nouakchott
Les dates ont été choisies en fonction des stages des internes
Avantages :
-départ de Nice, vol régulier de la Royal Air Maroc via Casablanca, fret 40 kg par
personne.
-possibilité de change plus avantageux qu’ à Atar ( ? ) et d’achat de médicaments si
nécessaire , arrivée sur les lieux de missions avant les autres associations et prises en charge
des pathologies liées à la « guetna » ( cueillette des dattes) à l’hivernage et au ramadan
(enfants livrés à eux mêmes, mères n’ayant rien à donner à leurs enfants en raison du jeûne
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Inconvénients : budget avion plus important, longue et coûteuse route Nouakchott –Atar Chinguetti, frais de visa plus importants ;
L’arrivée très tôt le matin ne permet pas de prendre la route tout de suite : nécessité d’un
relais ; un stop est également nécessaire à Atar : nous sommes reçus chez Geneviève
Courbois qui bien qu’absente a prévu pour nous une étape bien agréable avant que nous
reprenions la route pour Chinguetti.
5 - Budget
Billets d’avion
Visas
Frais divers (téléphone)
Médicaments/petites fournitures
Accompagnateur mauritanien
Véhicules 4X4
Hébergement / Nourriture
3 836.22
251.42
132.00
529.01
200.00
820.00
380.00
Total frais de mission
Participations missionnaires
Coût réel de la mission
6 149.00
900.00
5 249.00
6 – Organisation
Pour l’accueil, l’accompagnement, les démarches administratives, les contacts avec les
autorités locales et les traductions un correspondant local est indispensable ; ces tâches ont
été confiées à Cheiguer (planète africaine d’interprète médical et d’accueil – PAFIMED) . Un
suivi des transactions est indispensable.
Pour les transports locaux nous avons fait appel sur les conseils de Geneviève Courbois à
Salima Voyages qui assure transports et tours dans l’Adrar depuis de nombreuses années et
qui était le plus avantageux. Salima est le dernier guide encore vivant de Théodore Monod.
Cette organisation bipartite n’a pas été sans causer des conflits d’intérêts entre les intéressés,
sans jamais gêner le travail de l’équipe.
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CHINGUETTI
1 - L’HOPITAL DE LA FRATERNIDAD
Dés notre arrivée, nous sommes accueillis (et logés) par le directeur de l’hôpital le Dr Orville
Baez ; celui-ci est là depuis trois mois en remplacement du Dr Béatrice Relinque qui elle a
passé plus de dix-huit mois là et qui a suivi la construction et la mise en route de
l’établissement. Des contacts téléphoniques préalables nous avaient permis de connaître ses
besoins en matériel, médicaments et formations pour le personnel. (hygiène hospitalière,
malnutrition, déshydratation diagnostic et traitement, prématurité)
Cette formation est habituellement dispensée par le directeur et tend à rendre autonome le
personnel au bout des cinq ans de gestion prévus par la fondation espagnole ;
Le personnel mauritanien se compose de 3 infirmiers, d’un technicien de laboratoire et de
personnel non médical. Il est rétribué par la fonction publique et reçoit une petite rétribution
supplémentaire (motivation) de la fondation.
Il est capable d’assurer 24h/24 et les week-end tous les soins qui se présentent, les
accouchements normaux, la petite chirurgie ; les soins dentaires ; il dispose d’une unité
radiologique mais le renouvellement des consommables (révélateur) pose problème ; les
couveuses ne sont pas utilisables faute de courant permanent ; pour les consultations, se
pose le problème de la langue, les consultants pouvant parler peul ou hassanien ou tout
autre langue quand il s’agit de touristes.
L’hôpital reçoit 15 à 20 personnes par jour ; le prix de la consultation 40 UM ; les médicaments
sont vendus au prix mauritanien ; les soins aux indigents sont gratuits. Cependant le taux
d’hospitalisation et la fréquentation sont particulièrement faibles.
Les conditions de travail et de logement sont excellentes.
Mais ont-ils vraiment besoin de nous : beaucoup d’associations médicales passent par
Chinguetti comme « les médecins de Chinguetti » dont les équipes se relaient pendant 7
mois.
Il ne semble donc pas nécessaire de continuer ce partenariat mais des besoins existent dans
les villages situés aux alentours de Chinguetti.
2 - DANS LES ENVIRONS
Faute d’information et de sensibilisation préalable ‘’ la tournée’’ en brousse (Lemkemtet, El
Oued) s’est avérée décevante ; un instituteur nous a refusé l’entrée dans sa classe faute
d’autorisation, le centre de PMI était fermé. Au total une trentaine de consultations et une
sensibilisation à l’hygiène corporelle et alimentaire : une action indispensable et à renouveler
3 - LE DISPENSAIRE D’ETAT
La moitié de l’équipe s’est déplacée au dispensaire de Chinguetti. Il occupe une situation
plus centrale dans la ville. Comme c’est souvent le cas il est tenu par un infirmier Ali Camara
qui assure les consultations, le suivi pré et post natal, les vaccinations, les extractions dentaires
ainsi que la médecine traditionnelle. L’association « médecins de Chinguetti » y assure une
permanence d’octobre à avril et pratique des opérations de cataractes. Une centaine de
consultations et soins infirmiers ont été dispensés au cours des 2 jours que nous y avons
passés
4 - Conclusions CHINGUETTI
- 352 consultations.
- Petite chirurgie
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- Extraction dentaire
- Distribution de médicaments
- Soins infirmiers
- Suivi médical (déshydratation, réalimentation)
- Formation, sensibilisation (déshydratation : diagnostic et traitement, prématurité, petit poids
à la naissance, hygiène corporelle et alimentaire, affichage
- contact avec d’autres partenaires pouvant relayer notre action : Association et Soutien
aux Femme de Chiguitti (ASFC) en la personne de sa présidente Mme Aziza M’loudaa
00222 540 00 45 (40) 540 06 27
ATAR
1 - Les centres pour enfants
Nous sommes accueillis par Geneviève Courbois, arrivée la semaine précédente pour ouvrir
les Centres de Nutrition. Elle met à notre disposition « la maison des bénévoles » dont nous
sommes les premiers occupants ainsi qu’une voiture pour nos déplacements et le transport
du matériel. Les conditions d’hébergement sont optimum et l’accueil des plus chaleureux.
Nous commençons dés le lendemain les visites des Centres de nutrition où les enfants
reçoivent le matin une bouillie (1000 calories) représentant parfois le seul apport alimentaire
de la journée.
- Lundi : Anamarita
- Mardi : Ziré (ex « ambassade ») le matin et Maison de l’enfant l’AM.
Nous effectuons une consultation systématique des enfants et de leur mère ; les enfants sont
pesés et mesurés ; il serait nécessaire de mettre en place un carnet de suivi pour chacun
d’eux pour :
1) suivre leur développement (poids, taille) avec comme objectif le dépistage des
dénutritions
2) intervenir médicalement sur les enfants recrutés si nécessaire
3) faire de ces centres le lieu privilégié de formation de bénévoles et des parents à l’hygiène
et à l’alimentation des enfants
mais cela est vraiment problème de santé publique qu’une association comme celle de
Geneviève Courbois ne peut mener seule, sans plus d’aide et de personnel. Terre d’Azur doit
continuer cette action et trouver les voies de pérennisation de cette aide
Parallèlement, nous sommes amenés à nous occuper d’enfants « trouvés » par Geneviève et
dont l’état nécessite une hospitalisation (pose de sonde gastrique, perfusion) : ces enfants
sont en danger, et l’un décèdera de complications pulmonaires : il n’y a pas d’oxygène à
l’hôpital de Atar.
Le centre de PMI (sœur Colette) nécessiterait aussi d’être aidé.
Un gros travail de formation et de sensibilisation de la population, des enseignants serait
nécessaire pour une prise en charge plus large des problèmes de santé liés à l’hygiène
(lavage des yeux, du visage et des mains) et à l’alimentation des plus petits.
2 - L’ HOPITAL
Les journées de mercredi et jeudi sont consacrés aux consultations à l’hôpital d’Atar après
avoir rencontré le nouveau directeur le Dr Hamed Salah Ould Hamey et le surveillant général
Malick Traoré. Les consultations se passent dans de bonnes conditions : installations des
cabinets et mise à disposition d’interprètes.
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3 - Conclusions ATAR
- 224 consultations dans les centres pour enfants
- 151 consultation à l’hôpital
- Petite chirurgie
- Distribution de médicaments
- Soins infirmiers
- Suivi médical (déshydratation, réalimentation)
- Formation, sensibilisation : hygiène corporelle et alimentaire, affichage
- contact avec d’autres partenaires pouvant relayer notre action
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CHOUM
Du passage en avril 2004, nous avions retenu qu’une équipe médicale était nécessaire dans
cette bourgade à plus de 2 heures au nord de Atar, en bordure de la voie du chemin de fer
minéralier.
Nous sommes reçus avec beaucoup d’amabilité par le maire (hakem).
L’état sanitaire n’a guère évolué depuis le dernier passage de Terre d’Azur,
l’approvisionnement en eau est toujours aussi précaire.
Le dispensaire est mis à notre disposition après un nettoyage succinct pour une consultation
exhaustive (165 personnes).
Un séjour plus long aurait été nécessaire pour voir tout le monde.
Nous ramenons une petite fille (suspicion de tuberculose) pour hospitalisation à Atar
14
10 – CONCLUSIONS de la misson
Terre d’Azur doit continuer à aider ses partenaires dans cette région de Mauritanie qui reste
pauvre malgré son ouverture au tourisme.
La collaboration avec les autres ONG devrait être la règle malgré les difficultés à coordonner
nos actions.
L’aide à l’enfance et aux associations qui lui viennent en aide doit être un axe prioritaire.
Les objectifs prévus ont été atteints et pour cela nous devons remercier
LA FONDATION CHINGUETTI ET L’HOPITAL DE LA FRATERNIDAD : Orville Baez, son
directeur, et toute son équipe nous ont permis de travailler dans d‘excellentes conditions
AÏCHA - GENEVIEVE COURBOIS : sa générosité, son dévouement et son
enthousiasme avec « LES ENFANTS DU DESERT » nous avait donné envie de monter cette
mission et maintenant de continuer à œuvrer avec elle.
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CONSTATTIONS MEDICALES (Mikaël Afanetti)
LES OBJECTIFS DE LA MISSION
„ Ouvrir une consultation de médecine générale
- Chingetti (Hop Espagnol et dispensaire)
- Hôpital régional d’Atar
- Choum (village de brousse)
„ Soutien logistique et consultation « Mère - Enfants » lors de l’ouverture annuelle de centres
de renutrition « Les Enfants du Désert » à Atar
CONSTATATIONS SANITAIRES
„Taux de consultation assez faible
- entre 20 et 70 Cs/j (moy #40)
„Etat de santé infantile a priori « correct »
- Très bonne couverture vaccinale
- Infections aigues banales liées au défaut d’hygiène (rhinite, bronchite,
diarrhée, caries, dermatoses) et accessible à des actions d’éducation préventive
- Quelques cas de malformation/maladies congénitales
- 2 souffles cardiaques (écho a Nouakchott)
- Gros besoins à Choum (épidémie de diarrhée)
Véritable fléau : la Malnutrition/Dénutrition
QUELQUES EXPLICATIONS :
„
Période de Ramadan : coupe à 18h40
„
Bonne couverture sanitaire sur Atar et Chinguetti
- Hop espagnol, Dispensaire, hôpital régional d’Atar
- Associations de Médecins de Chingetti (présence continue 8 mois/ an)
- Passage ponctuel de plusieurs associations
„
Isolement des enfants de brousse et des quartiers les plus pauvres
- pas de moyen de déplacement
- Acceptation (ou négligence?) de la pathologie encore curable
- Consultent souvent trop tard (pathologies évoluées)
Structures sanitaires « traditionnelles » assez peu adaptées
Favoriser le développement de centres de proximité au cœur des quartiers: action de
PREVENTION
MALNUTRION ET DENUTRITION
„ Les cas classiques sont rares (kwashiokor, Marasme)
„ Enfants « semblant » bien portants avec un retard staturo - pondéral harmonieux (à 6 ans,
Taille et Poids d’un enfant de 4 ans )
„ Ressources alimentaires faibles, chères et déséquilibrées
„ Pas d’éducation au bon déroulement de l’allaitement maternel du sevrage et de la
diversification
„ Carences précoces et cumulées ne se rattrapant jamais avec fragilité
„ Rôle intercurrent mortel des infections, mêmes banales
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Dépister et traiter les enfants à risques avant les drames !
INTERET DES CENTRES DE RENUTRITION : Véritables centres de PMI
„ Action ciblée au cœur des quartiers les plus à risque
„ Dépistage selon le diagramme de maigreur
„ Bouillie 1 ou 2 fois par jour et supplantation vitaminique (notamment en période
infectieuse) et suivi de l’évolution
„ Éducation parentale a l’hygiène, la contraception…
„ Réalisation de « dossier unique » pour chaque enfant consultable par chaque mission
Distribution des médicaments
CHAMPS D’INTERVENTION POSSIBLE POUR TERRE D’AZUR auprès des centres de
nutrition d’Atar(6 centres dirigés par G. Courbois) et de Chinguetti ( 1 centre de l’ONG
d’Aziza)
„ Soutien financier
„ Soutien logistique du fonctionnement et de l’ouverture annuelle des centres
„ Soutien médical avec campagnes de consultation et de formation a l’hygiène
CONCLUSIONS et PROJETS:
„ Bonne représentation humanitaire et sanitaire sur Chingetti et Atar
„ Organiser des consultations au sein des quartiers pauvres et dans les villages de brousse
(nécessité de retourner à Choum au moins 2 jours)
„ Continuer le soutiens aux « Enfants du désert » et parrainer la création d’un centre sur
Chingetti
„ Promouvoir les actions d’éducation à l’hygiène et l’évitement de la dénutrition
Action de prévention sur le long terme avec impact sanitaire
beaucoup plus important que lors de consultations ponctuelles
Le point de vue des paramédicaux :
infirmières - kinésithérapeute
Trois paramédicaux dans la mission :
- Joseph, kinésithérapeute, chef de mission et logisticien ;
- Ariel : infirmière puéricultrice ;
- Nicole : infirmière.
Une équipe complète pour répondre aux objectifs de la mission ?
PREMIERE ETAPE : CHINGUETTI
Sur l’hôpital : nous avons pu pendant 5 jours réaliser des soins dans des locaux propres et
adaptés :
1) Les soins spécifiques aux enfants et le suivi de leur traitement ont été faits par Ariel
- Pose de 3 voies veineuses et de 4 sondes naso - gastriques
17
- Élaboration des protocoles de suivi des soins pour les infirmiers de garde de
nuit
Ses compétences et sa persévérance ont permis de voir de jour en jour une
évolution favorable des enfants déshydratés
2) Les soins infirmiers sont nombreux : pour des plaies infectées, surtout au niveau des
pieds et des mains. L’intérêt de rester plusieurs jours sur le même site a permis de
vérifier une évolution favorable.
- Pour les conjonctivites instillations de collyre matin et soir sur place
- Pour les soins d’hygiène : bains aux enfants, lavage des yeux, du nez et des
oreilles mais,avec le sable, les bouchons sont résistants même à l’eau
oxygénée diluée. Nous n’avions pas de Cérulyse (à tester lors d’une autre
mission)
3) La distribution des médicaments assurée en grande partie par Joseph et
entrecoupée par des séances de kinésithérapie respiratoire pour soulager certains
enfants encombrés.
SUR LE DISPENSAIRE :
L’équipe organisée en 2 équipes a assuré des consultations et des soins durant 2
matinées dans des conditions plus difficiles : beaucoup de monde et peu ou pas d’eau.
EN BROUSSE : Il est difficile d’intervenir sous les tentes. Ariel a donné deux bains à deux bébés
avec des conseils sous les yeux attentifs de leur mère mais il difficile de savoir si les leçons ont
été retenues
REMARQUE :
Les posters faits par Mickaël (hygiène, alimentation) affichés à l’hôpital, au dispensaire et
présenté « en brousse » ont été très utiles et devront être réutilisés.
DEUXIEME ETAPE : ATAR
1) But principal de la mission : répondre à la demande de Geneviève pour aider « les
enfants du désert »
Après son accueil très chaleureux c’est avec enthousiasme que nous avons voulu l’aider
dans sa démarche et faire une fiche de suivi pour chaque enfant venant dans ses 6 centres
de nutrition ; nous n’avons pu visiter que 3 de ces centres et l’établissement de ces fiches a
posé quelques problèmes :
- manque d’interprète et de personne (occupés à consulter enfants et adultes) pour noter le
nom exact de l’enfant, la profession des parents et la composition familiale
- manque de balance (1 seule) et de pèse-bébé
- manque de toise murale bien installée
- manque de temps : il fallait assurer les consultations, les soins et la distribution de
médicaments
Les données n’ont pas toutes été exploitables : ce travail est à reprendre par une autre
mission avec organisation axée sur cette objectif ; une courbe de poids pour ces enfant
dénutris permettrait une meilleure prise en charge.
REMARQUE :
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Les mamans déjà sensibilisées par Geneviève ont été très attentives aux conseils donnés pour
la toilette des enfants et les plus aptes à répéter aux autres ce qu’il ne fallait pas faire :
« Bravo Geneviève ! »
2) Deux matinées à l’hôpital d’Atar où le personnel n’est pas très présent.
Joseph est à l’accueil pour remplir les fiches de renseignements et diriger les personnes vers
une des 3 salles de consultations
- Pédiatrie avec Mickaël
- Gynécologie avec Barbara
- Médecine avec Nicolas
Les infirmières s’installent dans un « salle de pansements » mais il faut d’abord et surtout
assurer un bon nettoyage des locaux avant de commencer.
Les médicaments sont donnés par chaque médecin avec l’aide des infirmiers
CONCLUSIONS :
1) Nous n’avons pas manqué de matériel infirmier et nous avons même pu en laisser à
« Colette » responsable du Centre de nutrition d’Atar ainsi qu’à Geneviève pour faire des
pansements simples.
2) Les besoins sont surtout sur Atar et ses environs ainsi qu’à Choum
Geneviève nous donne une leçon de courage et mérite que nous revenions l’aider
Un grand merci à Joseph pour l’organisation de cette mission et à chacun des participants
qui ont permis d’atteindre les objectifs grâce à leur dynamisme et à leur efficacité.
Et maintenant,
ma vocation n’étant pas d’écrire et de philosopher
s’il faut une conclusion, j’irai la tirer prochainement
là-bas …
19
Poursuivant notre collaboration avec l’association « mille pages aux enfants des
dunes » nous joignons à notre rapport le Travail Personnel encadré (TPE) de Boëdec Vincent,
Moumen Maroua, Cessot Coraline et Vandebrouck Mathieu de la classe 1ere ES 5 de
Louisette Le Fers : la Mauritanie entre tradition et modernité ainsi les résultats du questionnaire
remis aux élèves du collège de Atar
Introduction
Les plus beaux exemples pouvant illustrer le thème « entre rupture et continuité » sont
sans doute les rapports entre tradition et modernité. Sont-ils incompatibles ? Peuvent-ils
cohabiter au sein d’un même pays ? L’un ne peut-il exister qu’au détriment de l’autre ? Pour
répondre à ces questions, nous avons pris l’exemple de la Mauritanie. Ce pays d’Afrique de
l’Ouest est un pays dans lequel traditions et coutumes influencent fortement encore la vie
quotidienne des populations. Cependant, depuis un demi-siècle environ, des éléments de
modernité, ayant différentes origines tendent à « occidentaliser » les modes de vie.
Nous allons donc tout d’abord vous présenter ce grand pays qu’est la Mauritanie. Puis
nous verrons si coutumes et traditions sont, pour les populations, incompatibles avec des
éléments de modernité souvent dus à des influences occidentales.
Mauritanie traditionnelle
1. Religion et Culture écrite.
a) La Religion
« L’islam en Mauritanie est une véritable religion nationale ». De tous les pays d’Afrique
de l’Ouest, la Mauritanie est la plus anciennement et la plus totalement islamisée ( 100% de
musulmans). Son appartenance à l’islam est marquée par sa constitution, par sa
dénomination (République Islamique de Mauritanie) et dans la vie courante : le repos
hebdomadaire est le vendredi, jour de la prière.
La grande majorité des croyants applique strictement les obligations visibles de la foi
dont la prière est un élément essentiel. Le rite impose cinq prières quotidiennes, le jeûne du
mois de Ramadan, la célébration des fêtes religieuses : L’Aïd el Kébir ou Tabaski (sacrifice
d’Abraham), l’Aïd el Seghir ou Korité (fin du jeûne), le Maouloud ( anniversaire de la
naissance du prophète), et si on peut, au moins un pèlerinage à la Mecque.
La vie religieuse est demeurée intense à l’intérieur des confréries, ces ordres religieux
qui ont leurs règles particulières et dont la vitalité confirme le profond enracinement religieux
de la société mauritanienne. La Quadriya, la plus ancienne, se divise en deux rameaux ; la
Tidjaniya, plus spécifiquement africaine, se partage en plusieurs branches.
L’enseignement traditionnel, de type informel, reste intimement lié à l’histoire de la
Mauritanie depuis plus d’un millénaire et constitue une originalité frappante de ce pays.
Particulièrement souple et adapté à la vie mauritanienne, cet enseignement, est dispensé
20
dans les «mahadras » ou écoles coraniques dans lesquelles on peut s’inscrire à tout âge. Les
programmes scolaires en usage, variables selon l’âge des personnes, vont de la simple
alphabétisation à une instruction beaucoup plus poussée. Ils conservent toujours le même
contenu, essentiellement religieux et linguistique, avec pour objectifs la connaissance et la
diffusion des valeurs islamiques et de la langue arabe.
b) Une culture écrite
La société maure possède une culture de l’écrit issue, bien entendu de l’islam, mais
surtout du nomadisme. La Mauritanie est une terre de contact entre le Maghreb et l’Afrique
noire ; c’est le lieu obligé de transit des caravanes, des commerçants entre le Nord et le Sud
qui véhiculent, outre les marchandises, le savoir de l’islam, « La quête du savoir est un devoir
pour tout musulman ». Par conséquent, des édits se distinguent sur l’instruction, les droits. Ainsi
en Mauritanie, toute famille noble, propriétaire caravanier, se doit d’avoir sa propre école
coranique. Grâce aux droit écrits (actes notariés, bibliothèques), et à l’importance donnée à
l’instruction, une élite maure majoritaire a émergé. C’est donc un peuple de tradition écrite :
de nombreuses bibliothèques dans les anciennes villes caravanières témoignent de leur
rayonnement culturel passé.
2. Fêtes et dates importantes
La Mauritanie garde des fêtes et dates variables : la date des fêtes varie en fonction du
calendrier de l’hégire, qui est un calendrier lunaire.
Voici les principales fêtes :
- Durant tout le mois de juillet et d’août, la fête des dattes, appelée la guetna, a
lieu. Tous les nomades se retrouvent dans les palmeraies ou oasis pour la cueillette,
événement très important dans la vie du pays.
Fêtes à dates variables :
- Le nouvel an musulman.
- Aïd al Fitr ou Aïd el Seghir qui clôture la fin du ramadan. Elle est autrement
appelée « la petite fête ».
- Aïd el Kébir ou Aïd al Adha, c’est la fête du mouton ou « la grande fête » célébrée
soixante dix jours après la précédente ; elle est aussi appelée « fête du sacrifice »
car elle symbolise le sacrifice d’Abraham .
- Aïd al Maouloud qui est la fête de la naissance du prophète Mahomet.
3. Savoir-vivre et coutumes
a) Le Henné
En Mauritanie, tout comme dans l’ensemble du monde arabo-musulman, l’usage du
henné répond à plusieurs objectifs. Le henné est tout d’abord indissociable de la religion
musulmane et permet aux femmes qui le pratiquent un pouvoir d’émancipation grâce au
pouvoir économique et social induit.
Le henné est aussi bien une protection contre les forces malfaisantes et le mauvais œil qu’un
médicament, un soin de beauté et un élément de parure. Il est, de plus, associé au féminin.
Seuls les soins thérapeutiques sont communs aux deux sexes.
En effet, les mains et les pieds des femmes sont, en de nombreuses occasions, ornés
de dessins très élaborés, véritables architectures ré-improvisées selon l’inspiration du moment
qui captent le regard et séduisent.
Les femmes s’en parent lors des festivités du mariage, des fêtes religieuses, des naissances, de
même qu’à l’occasion d’un retour dans leur famille après une longue absence.
Traditionnellement, c’était des praticiennes, appelées également « forgeronnes », qui
étaient chargées de l’embellissement des femmes dans les campements. Ces femmes
regroupées en corporation ont conservé cette spécialisation en ville, tout en l’adaptant à la
21
fois aux conditions de vie urbaines et aux nouveaux impératifs techniques. Ainsi ce sont créés
les salons de beauté dans lesquels elles travaillent souvent à plusieurs : le temps très long de
l’exécution nécessite parfois l’intervention de quatre d’entre elles pour une même cliente.
Lors de ce regroupement de coopératives féminines les barrières sociales tombent.
Mais le henné est aussi un mode d’expression. Les mains et les pieds deviennent ici la
toile où l’artiste déverse son imagination, sa fantaisie, ou suit un modèle en vogue. Le henné
reste avant tout lié à l’élégance, à la beauté féminine. Le henné est aussi l’objet de poèmes
et d’amour, il est le signe de la beauté féminine telle qu’elle est codifiée dans l’esprit des
anciens maures
En Mauritanie, la réalisation des motifs est très différente des autres pays et son
application est exclusivement pratiquée par les femmes.
b)
Musique, poésie et griots
La musique et la poésie sont constantes dans la vie des mauritaniens. Elles ont une
relation très intime et sont très rarement dissociées. En hassaniya (dialecte maure) le mot
poésie se traduit ghné.
La poésie s’exprime à maintes occasions de la vie des maures, notamment lors de
mariages et de fêtes. Elle est essentiellement exprimée par les hommes à l’intention des
femmes et décrit avec minutie des lieux qui se rapportent à ces femmes. La poésie ne parle
pas de temps mais d’espace et de lieux. Il y a donc des oppositions entre lieux/souvenir,
lieux/exil, lieux/patrie ; c’est une poésie géographique.
Le gvâ est un défi entre deux poètes de régions différentes. Très répandu, il consiste
en un échange de vers de même rime, le gtâ.
A côté de cet art savant, une poésie populaire s’est développée utilisant des mots
quotidiens.
La musique maure est issue des musiques noires africaines avoisinantes. Elle est basée
sur quatre modes musicaux principaux comportant des sous - modes comprenant euxmêmes des voix « blanches » et « noires » à l’image des ethnies qui forment les composantes
du pays. Du temps du seul nomadisme, la musique maure ne s’écoutait que dans le désert
où musiciens, chanteurs et assistance se rassemblaient en communauté. La musique maure
n’emploie que très peu d’instruments. On peut noter que les instruments traditionnels sont en
bois et en peau. Le premier est l’ardin, c’est une sorte de petite harpe jouée par la griotte,
tandis que le griot utilise le tidinit qui est un luth à quatre cordes. A chaque changement de
mode, l’instrument doit être accordé.
Quelques exemples de modes :
- Le Karr chante la joie et l’amour.
- Le Vagho chante la combativité, la fierté, la colère.
- Le Lebial accompagne la tristesse et la nostalgie dans l’amour.
- Le Kahal évoque des expressions plus diverses.
Si le griot veut progresser, il devra toujours suivre le même sens c’est-à-dire de la joie vers la
tristesse.
La musique est exprimée par des griots qui en sont les gardiens vigilants et les seuls
interprètes. Ils sont chargés d’accompagner les hommes voulant séduire une femme, de
jouer pendant la guetna, à l’occasion d’un mariage ou d’une fête chez un particulier.
Appelés également Iguiawen, ils occupent une très grande place dans la vie du pays. Ils sont
incontournables lors de toutes festivités.
c)
Vêtements traditionnels
Les cultures arabo - berbère et négro-africaine en Mauritanie se retrouvent dans les
tenues légères, adaptées au mode de vie nomade, protégeant du soleil, de la chaleur et
des vents de sable, nombreux dans le désert.
Parmi ces tenues, se retrouve le mélahfa qui est un voile fabriqué dans un tissu très léger et
teint. C’est un voile féminin légèrement transparent enroulé généralement plusieurs fois
autour du corps pour l’envelopper intégralement, couvrant ainsi les habits.
22
Le boubou maure aussi nommé le Darraâ est la tenue traditionnelle des hommes. Il
s’agit d’un grand drap bleu simple souvent sans broderie ayant une ouverture pour la tête et
dont les angles sont cousus et retombent aux mollets.
L’haouli (ou chèche) est une pièce de tissu rectangulaire qui sert de turban couvrant ainsi la
tête. Il est indispensable dans le désert.
Le sarouel est un pantalon bouffant assorti au boubou maure (exclusivement porté par les
hommes).
Les nails sont des sandales authentiques, principalement utilisées par les
Nomades. Les traditionnelles sont en peau de gazelle et sont introuvables de nos jours, elles
sont donc remplacées par des nails en peau de moutons.
d)
L’habitat
Pour le nomade mauritanien, la Khaima (tente) demeure par excellence l’abri
traditionnel pour le désert. Le Khaima est un rempart fragile mais souple et léger pour les
nomades. La toile est faite de longues bandes cousues bord à bord et composée de poils de
chameaux et de moutons ou de chèvres tressés. Il faut plusieurs mois à toute famille pour la
fabriquer, c’est pourquoi elle est de plus en plus remplacée par une tente en coton en
provenance de l’Inde ou du Pakistan, dont l’épaisseur a été triplée. Les qualités thermiques
et de résistance sont bien inférieures aux vraies Khaima, mais le coût aussi.
On règle leur hauteur au-dessus du sol selon le climat, en faisant varier l’écart des
deux mats centraux qui fonctionnent comme un compas. Leurs extrémités au sol sont larges
et en boules, afin de s’enfoncer dans le sable et d’éviter de déchirer les nattes, tapis ou
couvertures. Enfin on y trouve un mobilier très réduit pour faciliter les déplacements.
L’emplacement des villages est variable dans le désert ils s’intègrent harmonieusement
dans le paysage mauritanien ; cependant si un élément vital de l’environnement vient à se
raréfier (notamment l’eau) le village tout entier se déplace, cela favorise donc les voyages
de points en points.
4. La cérémonie du thé
En Mauritanie, la cérémonie du thé est très importante et tout refus peut être pris comme
une injure à la personne invitant.
Chez les Maures, tout l’art du thé consiste à le faire mousser, car seul le thé servi très
mousseux honore dignement l’invité. D’où le geste ancestral, répété autant qu’il le faut, du
liquide versé de verre en verre, bien droit et d’assez haut, pour y faire monter la mousse.
Ensuite s’enchaînent les trois tournées rituelles :
- le premier thé est « amer comme la vie »,
- le deuxième est un peu plus sucré, « doux comme l’amour »,
- le troisième franchement sucré « suave comme la mort ».
Le thé est consommé de nombreuses fois (une dizaine) chaque jour : chez soi ou entre
amis, en visite, au bureau, au travail, en voyage (d’ailleurs aucun conducteur mauritanien ne
partirait sans son nécessaire à thé). D’autant plus que le thé est devenu un symbole
d’hospitalité et de bonne réception du visiteur et des hôtes.
Cependant, il existe aussi une autre boisson de prédilection du nomade : le zrig (qui
signifie « cocktail »). C’est un mélange très rafraîchissant de lait caillé de chèvres ou de
chamelles, de sucre et d’eau, préparé et servi traditionnellement dans une calebasse.
23
Mauritanie moderne
Malgré l’importance des traditions et des coutumes en Mauritanie, la modernité a
une place importante dans la vie quotidienne des mauritaniens et dans l’organisation de
leur pays. On peut trouver plusieurs origines à cette modernité.
1.
Les différentes origines de cette modernité
Tout d’abord, l’occupation coloniale française de 1800 à 1960 a introduit de
nombreuses modifications, principalement au niveau de la langue, de la vie politique et des
fêtes nationales.
Ensuite, on peut parler, en Mauritanie, d’une modernité « forcée » provoquée par de
nombreuses périodes de sécheresse. En effet, les populations nomades , par manque d’eau
dans le désert (assèchement des oasis et des puits) ont dû pour survivre, s’établir à proximité
des grandes villes ou dans les zones urbaines.
Enfin, l’ouverture progressive de la Mauritanie sur le monde lui a incontestablement
permis d’intégrer des éléments de modernité : moyens de transports, de communications, de
production (l’industrie minière,…) etc.
On peut donc retrouver des éléments de modernité dans plusieurs domaines.
2. Les éléments de modernité en Mauritanie…
a)
…liés à l’occupation française de 1800 à 1960
- Les fêtes nationales : En Mauritanie comme en France, le 1er janvier (Jour de l’An), le 1er mai
(fête du travail) et le 28 novembre (fête de l’indépendance) sont fériés. Les fêtes ont été
introduites ou provoquées par la colonisation française.
- L’habillement : Dans l’administration mauritanienne, les hommes doivent porter les costumes
occidentaux. Par exemple, dans les villes, les professeurs des écoles doivent, pendant les
heures de classe, changer leurs habits (souvent traditionnels) pour endosser ces costumes.
Cette règle ne concerne cependant pas les femmes qui peuvent garder leurs vêtements
quotidiens. Dans les années, 1970-1980, l’influence occidentale s’est traduite aussi par
l’importance croissante de la place des costumes de mariage à la mode européenne. La
robe de mariée et le « smoking » ont vu leur place s’agrandir au dépend des tenues
traditionnelles. Mais depuis une dizaine d’années, on peut observer, à ce sujet, un
phénomène de « contre-acculturation ». En effet, les tenues plus traditionnelles tendent à
redevenir la norme pour les mariages.
- La langue : Léguée par l’occupation française, le français est considéré comme la « langue
d’ouverture » de la Mauritanie. Apprise à l’école comme seconde langue officielle, c’est
aussi la langue administrative et celle utilisée pour les relations avec le grand Maghreb. Parmi
la population, beaucoup de gens parlent le français.
- La vie politique : Concernant son organisation politique, la Mauritanie s’est dotée d’un
système démocratique comparable à celui de la France. En effet, sa constitution (rédigée en
français en 1991) fut fortement inspirée de celle des français. On retrouve donc un Président
de la République, un Premier Ministre, une Assemblée Nationale et un Sénat. De plus, les trois
pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) sont séparés. La vie politique mauritanienne a donc
fortement subie l’influence des démocraties occidentales et principalement celle de la
France, ancien pays colonisateur.
b) …liés aux facteurs naturels : les sécheresses
24
Dans les années 1970-1980, la Mauritanie connut un fort « exode rural ». En effet,
l’assèchement des oasis et des puits dans le désert (dû aux longues périodes de sécheresse)
a provoqué le déplacement de beaucoup de populations nomades vers les villes et zones
urbaines. Ces déplacements massifs obligèrent une partie des mauritaniens à changer leurs
types d’habitats, leurs habitudes, leurs activités, à se sédentariser, … On peut donc évoquer
ici un phénomène de modernité « forcée » ou « par défaut » puisque dû à un facteur
climatique.
c) …liés à une ouverture sur le monde
- Le week-end : L’influence occidentale sur la Mauritanie s’est traduite, en 2001, par le
passage à deux jours du week-end. En effet, inspiré des modèles européens, il est maintenant
constitué du vendredi (jour de prière) et du samedi. Mais l’ouverture de la Mauritanie sur le
monde s’est accompagnée de la création d’une autre fête : la journée de l’OUA
(Organisation de l’Union Africaine), le 25 mai.
- Les outils de communication : L’ouverture progressive de la Mauritanie s’est effectuée
grâce à l’acquisition de nombreux outils de communication ainsi qu’à leur diffusion. Le
téléphone, par exemple, s’est beaucoup développé ces dernières décennies, cependant,
aujourd’hui, tous les foyers n’en sont pas équipés. Dans les principales villes se trouvent des
« télé boutiques » privées à tous les coins de rue où pour 12 à 15 UM on peut passer des
appels interurbains comme internationaux. On peut aussi téléphoner dans une poste.
Sur le plan de l’Internet, la Mauritanie s’est aussi développée. L’explosion du nombre de
cybercafés le prouve. Ceux-ci, plus regroupés dans les villes, présentant cependant une
qualité de services très variable.
Enfin, la modernité favorise paradoxalement la sauvegarde et la transmission de la musique
mauritanienne traditionnelle, mais aussi sa disparition. En effet, on ne trouvera pas en
Mauritanie, une maison qui n’ait pas un lecteur de cassettes audio ou au moins un poste de
radio. De même, toutes les villes et les villages ont leur « standards » (boutiques qui diffusent
du son et copient leurs cassettes). Tout cela tendrait à favoriser la sauvegarde de la musique
traditionnelle si, dans le même temps, toute cette modernité n’apportait pas de nombreux
éléments de la culture occidentale : ainsi, dans les grandes villes mauritaniennes par
exemple, on peut souvent entendre aujourd’hui de la musique venue directement des EtatsUnis.
- Les moyens de transport : La Mauritanie a considérablement développé les moyens de
transport dont elle dispose. Pour que ce pays, grand comme deux fois la France, puisse
s’ouvrir sur le monde, le nombre de ses aéroports s’est élevé à 28, il dispose aussi de deux
ports. Le port minéralier de Nouadhibou est relié au Sahara Occidental par l’un des plus
grands trains du monde : un train minier long de 2,5 Km (220 wagons). Plus concrètement
pour les populations, les 4x4 ont, dans le désert, remplacés les chameaux et les ânes qui
composaient traditionnellement les caravanes des nomades. L’exode rural des années 80 a
transformé les habitudes. Dans les villes, le nombre de voitures individuelles a fortement
augmenté même si, pour de nombreux mauritaniens, la marche à pied reste encore le seul
moyen de transport.
- Le tourisme : La modernité en Mauritanie a fortement modifié l’utilisation des objets issus de
l’artisanat. Aujourd’hui en effet, bijoux en argent, en cuivre décoré, tapis en laine et autres
objets travaillés ne sont plus destinés qu’à la vente pour les touristes. Alors que les ustensiles
en plastique et en acier ont remplacé les plats en terre cuite traditionnels des populations
locales. Cependant, le tourisme, introduit par l’ouverture de la Mauritanie sur le monde,
permet la survie de quelques nomades qui encadrent de temps en temps des groupes de
touristes occidentaux venus faire du trekking dans le désert.
- Les associations humanitaires : L’ouverture de la Mauritanie a permis à de nombreuses ONG
(Organisations Non Gouvernementales) et associations humanitaires de venir développer
leurs actions dans ce pays très pauvre. On peut citer comme exemple « Mille pages aux
25
enfants des dunes », chargée de distribuer du matériel scolaire pour les enfants. Mais les ONG
peuvent aussi aider des projets locaux à se développer. C’est le cas de l’ONG Caritas qui
depuis une vingtaine d’années aide à la mise en place du « Projet enfants de la rue » du Père
François Lefort. Celui-ci propose une prise en charge des enfants dont les familles ne peuvent
ou ne veulent pas s’occuper. Ainsi éloignés des risques de la prostitution, du vol et de la
drogue, ils sont dirigés vers des foyers dans lesquels ils sont soignés, suivis et où ils bénéficient
d’une formation professionnelle leur permettant d’envisager une insertion réussie quasiassurée. De nombreuses associations et ONG à caractère médical apportent aussi une aide
non négligeable dans le domaine de la santé.
L’apport des organisations internationales aux projets locaux est très important pour leur
aboutissement.
Ainsi, la modernité se traduit par de nombreuses modifications aussi bien dans les
façons de vivre des populations mauritaniennes que dans l’organisation de leur pays. Les
conséquences positives des éléments de modernité intégrés par la Mauritanie sont
nombreuses. On pense aussi aux rôles des associations humanitaires, au développement des
moyens de transport, de communication.
Conclusions
La population mauritanienne est donc une population encore très attachée à ses
traditions. Cependant, de nombreux facteurs l’ont obligée à intégrer des éléments de
modernité à ses modes de vie. Les mauritaniens vivent donc avec leurs nombreuses
coutumes mais aussi avec les progrès techniques et les modifications apportées par les
éléments de modernité. Comme au niveau national où les fêtes religieuses (du calendrier
musulman) ont autant d’importance que celles introduites par la colonisation française ou
par l’ouverture sur le monde de la Mauritanie.
L’enseignement dispensé dans les écoles comprend lui aussi un aspect traditionnel
(apprentissage de l’arabe et des valeurs islamiques) et un aspect plus moderne
(apprentissage du français). Même les coutumes ancestrales sont adaptées. Le henné, par
exemple, a dû se conformer aux conditions de vie urbaines et aux nouveaux impératifs
techniques. De même pour la poésie et pour la musique traditionnelle mauritanienne, qui est
transmise maintenant, en grande partie, par les radios et les « standards » de plus en plus
nombreux. Ces arts conservent ainsi une place importante dans la culture mauritanienne. On
pourrait également évoquer les tenues vestimentaires (traditionnelles pour la vie quotidienne
mais à « l’occidentale » dans les administrations), les habitats (maisons pour la majorité de la
population mais « tentes Khaima » pour les derniers nomades et souvent dans les cours des
maisons en ville) ou enfin la « cérémonie du thé », coutume ancestrale contrastant avec la
modernité des cybercafés, des 4x4, etc.
Donc en Mauritanie, traditions et éléments de modernité cohabitent dans le quotidien des
populations. Parfois même, la modernité permet la transmission des cultures ancestrales.
Cependant, on peut s’interroger sur ses impacts négatifs vis à vis des mauritaniens et sur la
lente mais certaine disparition des traditions qu’elle entraîne
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