le regard du nageur

Transcription

le regard du nageur
LE REGARD
DU NAGEUR
texte
Christèle Tual
mise en scène
Ludovic Lagarde
et Lionel Spycher
spectacle créé
du 14 au 24 janvier 2014
à la Comédie de Reims–CDN
Photo Pascal Gely
CONTACT
Solenn Réto | responsable des productions et de la diffusion
+ 33 (0)7 81 14 08 41 - [email protected]
Le Regard du nageur
texte Christèle Tual
mise en scène Ludovic Lagarde et Lionel Spycher
avec Christèle Tual
scénographie Antoine Vasseur
lumières Lionel Spycher
costumes Fanny Brouste
production
la Comédie de Reims–CDN
Théâtre Ouvert–Centre national des Dramaturgies Contemporaines
avec le soutien de la Région Île-de-France
Ce texte a reçu les encouragements du Centre national du Théâtre
Une proposition RDV Studio-Théâtre
Le spectacle a été créé en septembre 2012 à Théâtre Ouvert dans le cadre de la
17ème session de l’école Pratique des Auteurs de Théâtre animée par Ludovic
Lagarde et Lionel Spycher.
durée 1h15
Le Regard du nageur, c’est une traversée du chagrin, littéralement. Traversée
aux absurdités cruelles, aux déformations visuelles et émotionnelles dues au
chagrin, aux anachronismes désespérés et parfois drôles involontairement, aux
images compactées. C’est une traversée du chagrin radicalisée par le langage.
Le Regard du nageur, au départ, c’est d’abord une impression négative,
désagréable.
Je venais de vivre une rupture terriblement douloureuse, et je me retrouvais
dans la situation de rencontrer des hommes et là m’est venue une impression.
Lorsqu’on voit un visage sous l’eau, il parait déformé par la pression de l’eau.
Le regard devient vitreux, un peu hagard, comme s’il perdait son intensité, sa
couleur, son éclat. Et le visage lui-même ressemble plus au monde marin qu’à
autre chose. Eh bien, c’est toujours la sensation que j’avais en m’approchant de
ces visages. Et je me suis dit que le jour où je rencontrerai quelqu’un dont le
visage ne se transformerait pas en « regard de nageur », le jour où je serai très
proche, ce jour-là, j’aurai rencontré l’âme soeur.
Et ça n’est pas qu’une chose enfantine, comme un défi ridicule ou une
provocation. C’était une vraie quête, persuadée que quelque chose du domaine
du grand Amour surviendrait. Pas l’amour, comme on aime son chien ou son
chat, mais l’Amour, celui pour lequel on est prêt à mourir. On peut mourir d’un
chagrin d’amour.
Je nage beaucoup et enchaîne des longueurs à longueur de journée. Activité
absurde, très solitaire, dans le but d’y trouver de la force physique, pour accéder
à sa vraie nature. Pour que le lourd, le profond, l’essentiel, puisse surnager,
pour que la puissance puisse exister. Pour avoir le courage d’être et de rester ce
que je suis : une résistante amoureuse. L’épuisement physique pour dépasser la
douleur émotionnelle, affective.
Ça vient de là, ce titre, ce texte, trouver les moyens pour endurer, résister,
à force de persévérance, d’entêtement, de détermination acquise à chaque
longueur, trouver le sens de la vie, après.
Défendre à tout prix ce pour quoi on est né. Je suis née pour Aimer.
Christèle Tual
décembre 2013
« Je veux que tu me serres fort, me dissoudre dans ton corps
qui sent l’Amérique. Je veux faire partie de ton univers, rentrer
avec toi à la maison, acheter des “special K” au supermarché,
m’arrêter à l’Arche pour manger des frites quand on partira en
vacances. Je veux que tout soit chaud et lumineux, que le vent
nous fouette le visage, que tes doigts enlacent les miens. Je veux
encore mettre ma tête dans le creux de ton épaule et savoir que
rien ne pourra m’arriver pendant la nuit. Parce que tu es là, parce
que nos écorchures se soignent, parce que ton anneau me porte
bonheur. Parce que c’est toi, mon Amour qui me l’a promis.
Parce que je t’ai cru et que j’y crois encore. Inonde - moi de ton
regard gris - bleu. Viens me chercher, il n’y a que quelques pas à
faire. Je suis sous ce cailloux et je hurle pour que tu m’entendes.
Je hurle de toutes mes forces. Fais un effort. Je ne veux pas mourir.
Oui, je suis là, corps échoué dans un monde trop grand, trop vaste,
où chacun trace sa route dans la plus grande indifférence. Je suis là
et je meurs. Tu étais le seul à ne pas avoir le visage tordu par
le courant lorsque tu m’embrassais. La seule âme au bord de
laquelle tout gardait son épaisseur, sa densité, son sens. Enfin,
j’étais dans le monde, je faisais partie de l’univers, enfin libre.
À tout jamais, LIBRE avec toi. »
Christèle Tual - auteure et comédienne
Christèle Tual a suivi une formation de comédienne à l’école du Théâtre
national de Strasbourg. Elle a travaillé entre autres avec Jean-Marie Villégier,
Joël Jouanneau, Elisabeth Chailloux, Xavier Marchand, Mikaël Serre, JeanFrançois Sivadier... Au cinéma, elle a notamment tourné sous la direction
de Pascale Ferran, Robert Guédiguian, Judith Godrèche, Yasmina Reza et
dernièrement de Jean-Pierre Améris dans L’Homme qui rit. À Théâtre Ouvert,
depuis 1996, elle a joué sous la direction de Joël Jouanneau (créations de textes
de Jacques Serena, Louis-Charles Sirjacq, d’Elfriede Jelinek, Joël Jouanneau),
Frédéric Bélier-Garcia (Dans la luge d’Arthur Schopenhauer, de Yasmina Reza),
Frédéric Maragnani (Tout doit disparaître d’Eric Pessan, mis en espace au
Festival d’Avignon 2011 pour les 40 ans de Théâtre Ouvert). Sous la direction de
Ludovic Lagarde elle a joué dans Un nid pour quoi faire d’Olivier Cadiot, Oui !
dit le très jeune homme de Gertrude Stein, créé au Festival d’Avignon en 2004,
Fairy Queen d’Olivier Cadiot, Richard III de Peter Verhelst, créé au Festival
d’Avignon en 2007.
Le Regard du nageur est son premier texte.
Ludovic Lagarde - metteur en scène
C’est à la Comédie de Reims et au Théâtre Granit de Belfort qu’il réalise ses
premières mises en scène. En 1993, il crée Sœurs et frères de Olivier Cadiot.
Depuis 1997, il a adapté et mis en scène plusieurs romans et textes de théâtre
de ce dernier : Le Colonel des Zouaves (1997), Retour définitif et durable de l’être
aimé (2002) et Fairy Queen (2004). En 2008, il a mis en scène les opéras Roméo et
Juliette de Pascal Dusapin à l’Opéra Comique et Massacre de Wolfgang Mitterer
au théâtre São João de Porto ainsi qu’au festival Musica à Strasbourg.
Depuis janvier 2009, Ludovic Lagarde dirige la Comédie de Reims, Centre
dramatique national. Il y crée en mars 2010 Doctor Faustus lights the lights de
Gertrude Stein en compagnie du musicien Rodolphe Burger. Cet opéra rock est
repris en mai 2011 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris et en septembre 2011
au festival Musica à Strasbourg. Au Festival d’Avignon 2010, il crée Un nid pour
quoi faire et Un mage en été d’Olivier Cadiot. Ce dernier monologue interprété
par Laurent Poitrenaux a notamment été repris en mai 2012 au Théâtre du
Rond-Point à Paris. En janvier 2012, Ludovic Lagarde présente à la Comédie de
Reims l’intégrale du théâtre de Georg Büchner – Woyzeck, La Mort de Danton,
Léonce et Léna – repris au Théâtre de la Ville en janvier 2013.
En mars 2013, il met en scène au Grand Théâtre du Luxembourg et à l’Opéra
Comique La Voix humaine de Francis Poulenc d’après le livret de Jean Cocteau.
En juillet 2013, il présente au Festival d’Avignon Lear is in Town, d’après Le Roi
Lear de Shakespeare dans une traduction d’Olivier Cadiot et Frédéric Boyer,
repris notamment à la Comédie de Reims en novembre 2013.
Lionel Spycher - metteur en scène et lumières
Après avoir travaillé comme technicien au théâtre et en concert, il suit une
formation à l’école du Théâtre National de Strasbourg en section régie. Depuis sa
sortie de l’école en 1995, il travaille comme éclairagiste en France et en Espagne
où il a obtenu le prix de la critique de la ville de Barcelone pour son travail
en 2008. Il a écrit quatre pièces de théâtre (Pit-Bull, 9mm et La suspension
du plongeur, Le système A.K) qui ont été présentées en France et à l’étranger.
Lionel Spycher a mis en scène 9mm en catalan au festival international de
Sitges et La suspension du plongeur à Paris au Théâtre du Rond-Point (2003) et
en Allemagne au Thalia Theatre de Halle (2005) . Ses pièces sont publiées aux
éditions Actes Sud Papiers et traduites en allemand, anglais, espagnol, catalan,
suèdois, danois, polonais, italien, néerlandais, russe…
Pour France Culture et le Festival de la Mousson d’été, il a écrit deux épisodes
d’un feuilleton (Le Nouveau Président et Les Carnets du Président).