éclaration à la préfecture de l`Ardèche - MJC couleur

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éclaration à la préfecture de l`Ardèche - MJC couleur
L’association Place Publique dont l’objet est des créer des espaces d’échanges
et de réflexions qui permettent la mise en débat de sujets sociétaux,
philosophique, religieux et politique,
Vous invite
Dans le cadre de la semaine de « Lutte contre les discriminations »
A une Rencontre / Conférence
"Culture et diversité"
Le Jeudi 28 mars 2013
à 18h30 à la Maison des Jeunes et de la Culture de Privas avec
Frédéric Martel* autour de son dernier livre,
Global Gay (ed. Flammarion)**
Contact : 06 01 73 28 01
* Frédéric Martel est Journaliste, directeur de recherche à l’IRIS, l’Institut de Relations
Internationales et Stratégiques, auteur, animateur à France Culture de l’émission Soft Power.
** Son précédent ouvrage « Mainstream » a été vendu à plus de 100 000 exemplaires, ce qui est
exceptionnel pour ce genre d’essai…….
Alors que l'Assemblée nationale vient d'adopter le mariage pour tous, le dernier
livre du chercheur et journaliste Frédéric Martel vient rappeler que la question
gay dépasse largement le cadre de l'Hexagone - mais aussi la seule question du
droit au mariage. Aujourd'hui, l'homosexualité est encore passible de la peine de
mort dans 8 pays, et de la prison dans plus de 70. Cependant, la dépénalisation
progresse - elle a même fait l'objet d'une déclaration de l'ONU en 2008, soutenue
par 66 pays - et on assiste à ce que l'auteur appelle une « mondialisation de la
question homosexuelle ».
Son ouvrage tente de décrire ce mouvement à travers une enquête auprès
d'associations et d'activistes menée dans 45 pays, des plus hostiles (Jordanie,
Iran, Cameroun…) aux plus tolérants (Pays-Bas, Mexique, Australie…) en passant
par ceux, comme l'Inde ou la Chine, où les mentalités évoluent.
Avec son dernier livre, Global Gay (Flammarion), Frédéric Martel journaliste à
France Culture, historien, fondateur de Nonfiction.fr, fait en quelque sorte la
synthèse de deux convictions, d’une part le progrès
inexorable
des
revendications
gay
et
la
mondialisation de la question gay qui devient
mainstream du nom de son essai sur la culture.
Global Gay est sortie en librairie le 6 février, le bon
moment pour clore la séquence des mobilisations de
rue en faveur du mariage pour tous (et contre) et
l'occasion d'ouvrir celle des débats parlementaires
sur les sujets qui suivent : mariage, adoption, etc.
Discussion avec un des spécialistes français de la
question homo auprès duquel je valide et dépose le
néologisme Gaybalization.
Un document essentiel de Frédéric Martel sur une
subculture dominante. Un changement de mentalités
planétaire induit par les réseaux sociaux.
Il avait fallu attendre le 27 juillet 1982, en France, pour qu’une proposition de loi
de M. Robert Badinter, garde des sceaux, soit votée à l’Assemblée nationale,
dépénalisant ainsi l’homosexualité qui constituait toujours un délit jusque-là. Il
demeure que dans bon nombre de pays musulmans - en Iran, en Arabie saoudite
et au Qatar notamment - mais aussi en Chine, à Cuba et en Afrique
subsaharienne, la population "gay" est encore en butte à toutes sortes de
persécutions, jusqu’à la menace de pendaison ou de lapidation, pour ce qui là-bas
continue de représenter jusqu’au crime.
C’est au fond un climat de clandestinité militante qui a fini par favoriser
l’avènement d’une communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres)
mieux structurée, ce qui fut le fait également de l’explosion internationale du sida
dès le mitan des années 1980, puis l’organisation de "gay prides" extrêmement
festives et carnavalesques - malgré un exhibitionnisme qui ne plaît point à tous, y
compris parmi les principaux intéressés.
Mais de toute évidence, comme le souligne Frédéric Martel dans une
remarquable enquête inédite aux quatre coins du monde, Internet et les réseaux
sociaux ont prodigieusement accéléré la globalisation de la question gay. "Isolés
hier, les homosexuels sont désormais connectés les uns aux autres, et cette
révolution est [ ] la plus considérable de toutes." À telle enseigne que nous
sommes en train de passer, en Europe et en Amérique, de la pénalisation de
l’homosexualité à la pénalisation de l’homophobie. Et que c’est dans ce contexte
que s’inscrit aujourd’hui dans nos pays le "mariage pour tous", si décrié soit-il par
les franges les plus conservatrices de la société.
Quelle éclatante revanche posthume, plus d’un siècle après lui, pour l’esthète
Oscar Wilde, condamné à deux ans de travaux forcés qu’il purgea en partie dans
la "geôle de Reading" et dont on garde en mémoire l’exceptionnelle lettre
adressée à lord Alfred Douglas, alias Bosie, son amant félon, et publiée sous le
titre "De profundis". Mais d’autres grands esprits, à travers l’histoire, sont bien
connus également qui furent martyrisés pour avoir entre autres "corrompu la
jeunesse".
Les gays donc, après des siècles ou des millénaires de répression, ont su faire
entendre leur voix. Et Frédéric Martel de poursuivre : "Leur subculture devient
dominante. Leurs modes communautaires séduisent les masses. Leurs commerces
passent du ghetto au "hip". Comment la culture gay, hier underground, est
devenue mainstream : c’est ce renversement décisif qu’il faut également
raconter". Le courant certes peut déranger, sans doute fondamentalement parce
qu’il fait peur - d’où l’étymologie même de l’homophobie.
Quand F. Martel décrit "comment la révolution gay change le monde", il prend
soin d’éviter tout prosélytisme. Se gardant bien d’abonder dans le sens de
certains activistes, dont le discours, un peu écœurant, tendrait à dire en deux
mots : "Cessez donc de refouler l’homosexuel qui sommeille en vous, comme en
chacun de nous". Il ne faudrait tout de même pas retourner l’intolérance contre le
public hétérosexuel, si même la définition d’une orientation sexuelle peut toujours
s’avérer porteuse de quelque ambivalence. La psychanalyse a des choses
d’ailleurs à nous dire là-dessus.
C’est un ouvrage en tous points passionnant que l’auteur nous ramène d’un
voyage de cinq ans sur le terrain, dans 45 pays différents, dont l’Afrique du Sud,
en vertu de sa nouvelle Constitution, fut une pionnière dans le champ des droits
de l’homme et, partant, des homosexuels. Bien plus qu’un guide touristique,
Frédéric Martel nous fait partager un lexique, des histoires, des anecdotes, des
descriptions de quartiers gays (bars, cafés, discothèques), des portraits de chefs
de file. Comme celui de Madian al-Jazerah, en Jordanie, qui en fondant le
Books@Café à Amman trace la route peut-être à la modernisation arabe.
Il fallut une audace et un cran inouïs pour mener une telle investigation dans le
monde islamique et sous d’autres régimes dictatoriaux. Si tous les pays ne
pratiquent pas une globalisation gay homogène, assurément l’"American gay way
of life" exerce une influence décisive sur cette évolution d’un continent à l’autre.
À Amman comme à La Havane, à Damas, à Téhéran, à Riyad, au Caire, à Mumbai
ou à Beijing, "la vie homo est une contre-société underground, décalée, risquée et
merveilleuse". Est-il besoin de dire combien le mouvement LGBT a le don de la
fête, nuit après nuit, contribuant ainsi à fomenter des atmosphères de libération
et de dédramatisation sous des cieux décidément parfois très inquiétants ? Et,
signe des temps, de plus en plus de lieux de festivités sont désormais frappés de
l’étiquette "gay friendly". C’est-à-dire favorables aux homosexuels, sans l’être
exclusivement. Bref, si l’on veut, des lieux où homos et hétéros se tendent la
main.
Comment la révolution gay change le monde Frédéric Martel Flammarion 347
pp., env. 21,50 €

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