Le recrutement dans le big data démarre

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Le recrutement dans le big data démarre
Le recrutement dans le big data
démarre
La révolution big data est en marche. Pour l’instant, les
recrutements débutent. Mais toutes les branches de l’économie
vont être touchées, y compris l’industrie. Les salariés qui tireront
leur épingle du jeu seront polyvalents. Par Gwenole Guiomard.
« CES DONNÉES CONSTITUENT DES MINES D’OR »
Guy Mamou-Mani, président de Syntec numérique et coprésident
de l’entreprise de services du numérique (ESN) groupe Open en
est persuadé. « Cela va transformer toute notre économie et la
moderniser, précise-t-il. Ces données constituent des mines d’or à
analyser pour sortir des statistiques et faire du business. » Du côté
des jeunes, l’engouement est déjà fort. L’école Telecom Paristech vient
de lancer le premier Mastère spécialisé en données massives selon
le terme français. « Un MS accueille en général des promotions de
10-12 personnes, commente Jean-Pascal Jullien, responsable de
la formation initiale de l’école Telecom Paristech. Celui en données
massives (coût de 12 000 € pour 18 mois de formation), alors que
c’est la première promotion, sans véritable publicité, en a accueilli
déjà 30. C’est exceptionnel. » Du côté des embauches, le big data
recherche donc actuellement des milliers de nouvelles compétences.
« Le secteur devrait créer 10 000 emplois en France d’ici à 2018,
principalement dans les SSII et un peu chez les clients finaux »,
précise Sophie Daviaud, responsable des conférences pour le congrès
big data Paris. Il aura lieu les 1er et 2 avril 2014 au CNIT La Défense.
En 2014, 70 exposants sont prévus contre 25 en 2012. Cela fait
peu pour une révolution. Mais nous n’en sommes qu’au début. Les
entreprises recherchent, certes, d’ores et déjà des data analysts, data
scientists, chief data officers ou administrateurs de réseau. C’est un
balbutiement. Mais quand on sait que ces données bien analysées
DR
L
e big data ? Le terme n’a pas 5 ans. Et la plupart des spécialistes
s’entendent pour désigner un nouveau métier compilant et
analysant rapidement les données faramineuses générées par les
nouvelles technologies de l’information. Un exemple : l’aéronautique
et l’entreprise Safety Line, créée en 2010 par l’ingénieur et pilote Pierre
Jouniaux. Cet homme de 44 ans propose aux compagnies d’aviation
d’analyser les milliards d’informations contenues dans les boîtes
noires des avions. « Notre société analyse et compare les vols entre eux
pour mesurer les différences entre un parcours avec ou sans incidents
mêmes mineurs. En détectant ces micro-problèmes, on arrive à
définir les risques, les pièces qui pourraient se révéler défectueuses.
En détectant ces signaux faibles, on arrivera à éviter les accidents. »
Les applications de ces technologies sont donc innombrables. Cela vat-il pour autant créer de l’emploi ?
Pour Guy Mamou-Mani, président de Syntec numérique et coprésident de l’entreprise
de services du numérique (ESN) groupe Open, « le big data va embaucher en masse.
Car ce secteur permet de faire des économies aux entreprises. Il permet aussi de
développer des affaires. Il a d’ores et déjà fait preuve de sa rentabilité ».
peuvent développer du chiffre d’affaires, éviter des accidents majeurs
ou capter une nouvelle clientèle, on peut parier sur le fait que les
métiers du big data ont de très beaux jours devant eux.
« ON RECHERCHE DES GENS POLYVALENTS »
Au plus haut niveau, le secteur a besoin d’analystes à la formation très
élevée en mathématiques et en statistiques type Normale supérieure,
Ensae (Ecole nationale de la statistique et de l’administration), Ensai
(Ecole nationale de la statistique et de l’analyse de l’information) ou
Polytechnique. Mais le secteur va aussi avoir besoin de spécialistes
du secteur analysé. Le secteur bancaire exigera alors un informaticien
expérimenté en administration et stockage de données connaissant
le monde financier et sachant traduire tout cela à un non-spécialiste…
« Le big data va impacter tous les secteurs, conclut Andrea Zerial,
fondateur de Mind 7 Consulting, un cabinet se servant des
données massives pour améliorer la performance de ses clients. On
recherche aujourd’hui des gens polyvalents de très haut niveau. Avec
l’amélioration des outils, ces besoins en moutons à 5 pattes vont baisser
pour laisser la place à de multiples profils comprenant qui la stratégie
d’une entreprise, qui les besoins du client et qui communiquer ces
informations. » ■
Les compétences comportementales à mettre en avant
DR
Karine Guével est dirigeante du cabinet de recrutement Palladium Ressources à Nice-Sophia-Antipolis. Cette structure est
spécialisée dans la recherche de cadres informaticiens et commerciaux de l’Information technology principalement en Île-de-France,
Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’azur et Aquitaine.
Karine Guével.
« En matière de recrutement en général et dans le big data en particulier, la personnalité du candidat est importante. Nos clients
recherchent des spécialistes experts à la fois en données massives et de leur secteur. Le bon candidat doit aussi posséder un esprit
de synthèse, des qualités d’adaptation et relationnelles. Ce doit être aussi un bon communicant. Il doit être posé et disposer d’un
tempérament de commercial. Il a, en effet, pour mission de vulgariser des nombreuses données complexes, de les mettre à disposition
de néophytes, de savoir organiser une réunion auprès des directions opérationnelles et générales et de savoir “vendre” son projet. »

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