A la découverte des hydravions à Biscarrosse

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A la découverte des hydravions à Biscarrosse
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Société | A la découverte des hydravions à Biscarrosse
C'est un rendez-vous à ne pas manquer pour ceux qui aiment rêver et voler. Du 17 au 20
mai, aura lieu le 14ème rassemblement d'hydravions de Biscarrosse. L'occasion aussi de
revenir sur une extraordinaire histoire, peu connue du grand public. Savez-vous qu'à la
fin des années 20 un hydravion reliait sans escale Biscarrosse à New York ? La ligne
devait même être régulière, si la seconde guerre mondiale n'avait pas stoppé les rêves
de Pierre-Georges de Latécoère.
Cette année, le rassemblement sera marqué par le 65ème anniversaire du premier vol du Latécoère 631 sur la
ligne des Antilles. Le Laté 631 était le plus grand hydravion du monde. Il fut mis en service par Air France en 1947
sur la ligne des Antilles pour permettre à la France d'être présente sur le réseau aérien international et raccourcir
les distances entre la Métropole et les Antilles. Cet hydravion a été conçu par Pierre Georges Latécoère
(1883-1943), fils d'un petit industriel de Bagnères-de-Bigorre qui, après la Première Guerre mondiale, se lance
dans l'aventure des lignes aéropostales. Une base de montage et d'essais en vol est créée par l'entreprise
Latécoère en 1930 sur l'étang de Biscarrosse dans les Landes, le site apparaît idéal car protégé du vent par un
cordon de dunes. Après quelques prototypes, en 1942, il crée son paquebot des mers : le 631. Ce monstre de 75
tonnes, totalement en métal, nécessite six moteurs pour arracher sa masse des flots et l'emmener sur plus de
6000 kilomètres, c'est-à-dire au-delà de l'Atlantique (avec une escale à Port-Etienne), avec à son bord cinquante
passagers et six mille kilos de fret. Ce Laté-631 est un monoplan à aile haute de plus de 57 mètres d'envergure sur
laquelle sont montés 6 moteurs Wright de 1600 CV. Entièrement métallique, il pouvait voler à pleine charge avec 2
moteurs, ce qui était exceptionnel à l'époque. Pour comparer avec la taille des très grands appareils de transport
de passagers, le Laté- 631 est 3 fois moins haut, 2 fois moins large ou pesant que le « Spruce Goose » de Howard
Hughes qui vola brièvement en novembre 1947.
« Biscarrosse / Fort-de-France, 60 ans après »
Entre mai 1947 et février 1948, Air France reçoit trois Laté-631 : F-BANU "Guillaumet" (no.3), F-BDRA (no.4) et
FBDRC (No.6). Aménagés pour 46 passagers et une charge marchande de 4700 kg, ils sont mis en œuvre par un
équipage de 14 hommes. À partir du 5 juillet 1947, ils assurent les liaisons Biscarrosse-Port Etienne-Fort de
France (Antilles) avec régularité et sécurité. Hélas, en mars 1948 le F-BDRD parti du Havre se perd dans la
Manche au cours de son transfert à Biscarrosse et le 1er août le F-BDRC disparaît corps et bien dans l'Atlantique.
Air France décide alors de suspendre de vol ses Laté-631 malgré 2 ans de service régulier sans le moindre
incident. Stewart sur le dernier vol et seul témoin des équipages embarqués sur les Laté 631, Albert Leblanc a volé
pendant 4 mois à son bord et effectué 16 rotations. Il racontera cette épopée lors d'une conférence jeudi 17 mai
après-midi, dans le cadre du 14ème Rassemblement international d'hydravions de Biscarrosse. Les visiteurs
pourront également tester le confort de cet hydravion que l'on disait très luxueux, en allant visiter le musée de
l'hydraviation de Biscarrossse, trésor historique, mémoire de ces appareils quasiment disparus.
Programmation, informations et tarifs disponibles sur www.hydravions-biscarrosse.com
Nicolas César
Crédit Photo : Rassemblement international d'hydravions
Publié sur aqui.fr le 28/04/2012
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