Il flotte dans l`air comme un air de chalutier désabusé

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p a t i n e s
e t
e n d u i t s
au petit bonheur
Il flotte dans l’air comme un air de chalutier
désabusé, dépouillé de tous ses atours. Ça et
là, ce petit mât rétais fait foi d’effets inédits.
Craquelés, tatoués ou rapiécés, les murs ont la
t ê t e d u r e . To u j o u r s a u x a g u e t s d e
reconversions insolites, les occupants de ce
navire hissent haut le ton de l’originalité.
Côté cales, ils sont rarement dépourvus la bise
venue. Voyage dans le sillon des saveurs !
> t e x t e karen delarge p h o t o g r a p h i e s yann pellet
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un jardin déco
plein de détails
L
e portillon poussé,
le visiteur glisse
dans une fugace
ode à la fraîcheur.
Dans le patio,
bignones,
tournesols et clématites
s’entremêlent. Feu d’artifice de
couleurs bigarrées, pourtant le
quatorze juillet est passé.
Débarquement au salon…
Une rampe de lampes en fonte
d’alu fait son show de lumières.
Récupérées sur un vieux chalutier, elles défilent comme à
l’usine. Une jolie trouvaille dont
Jérôme se ragaillardit. Avec un
peu de recul, ma focale oculaire fait la mise au point. Sur fond
de chaux, pigmentée en duo
de rouge basque et coquelicot,
un matricule se détache :
GLOU J38105… LX 17 111.
Une ligne de flottaison se
profile à l’horizon. Les chiffres
font leur dédicace à la
presqu’île de Loix…
Armateur amateur à l’élan
bien trempé, mon guide affiche
sans conteste son penchant
pour les coques d’acier. Des
appliques “Jieldé” numérotées
en alu brossé s’inclinent devant
cet engouement.
En contrebas, des chaises
longues aiguisées comme des
feuilles de bananiers se sont
posées là. Me voilà plantée
devant la cheminée. La belle
charentaise, Jérôme l’a dégotée dans la presse locale du
côté de Jarnac ; la bonne combinaison du couplet café et
petites annonces. Les
anecdotes fourmillent dans le
temple de la récup’ ! Pour sûr,
Sherlock Holmes aurait mené
l’enquête sur les tommettes en
provenance des châteaux de
la Loire. Ci-gît sous mes pieds,
l’empreinte fossilisée d’un
chien. Fantômas aurait-il un ami
sur pattes ? Que nenni. Ce ne
sont que les allées et venues
des canidés qui marchaient sur
les carreaux encore crus. En
cuisine, je renifle le matériel
affûté d’un cuisinier hors pair.
Les murs étalent leur faïence
comme à la boucherie. Clé de
voûte de la pièce, un fourneau
de pro commandé chez
“Capic” à Quimper. Du surmesure dont toute la famille se
pourlèche les babines. Lignes
épurées, inox poli, brûleurs
presque indécents, bain-marie
intégré, plaques à mijoter : l’arsenal est déployé. Effets désirés ou caprices du temps (moi
je sais !), sur la peinture craquelée les plus grands sont à
l’affiche : Paul Bocuse, Les
frères Pourcel, ou Thierry Marx.
Un hymne à la cuisine. Et là,
c’est le grand tremblement
quand Sésame s’ouvre. Mon
palais s’enhardit pour une
“éclade” partie de papilles. Au
couvent des grands crus,
l’amateur de vins aguerri,
délaye son savoir. Sauternes
élevés en biodynamie, pineau
charentais de Michel Fradon,
merlots, champagne ou “Baux
de Provence”.
Adepte comme ses
corollaires, le couloir poursuit
son étal des couleurs et effets
de matières avec rigueur dans
un jaune tournesol. Agrémenté
d’estampilles de bois de ci, de
là, il revêt des allures de
ponton. Dans la salle de bain
bleu lagon le “C…” suggère le
prénom de Charlotte tandis
Un jardin plein de trouvailles. Imaginez un figuier nain lové dans une
vieille barrique, une terrasse en ipé, quelques lampes de chalutier,
un potager à croquer, une ancre flottante en toile de lin. On compte
même un atelier garage figurant une cabane de saunier avec son
bardage en clin peint en noir. Quant à la vigne, elle est enlacée
autour des poutres en chêne de la charpente du préau.
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Clé de voûte de la pièce, un
fourneau de pro commandé
chez “Capic” à Quimper. Du
sur-mesure aux lignes
épurées, en inox poli, aux brûleurs presque indécents,
avec bain-marie intégré et
plaques à mijoter.
Des appliques “Jieldé”
numérotées en alu brossé
s’inclinent à volonté.
En contrebas, des chaises
longues Ranguana (Trinidad)
aiguisées comme des
feuilles de bananiers se sont
posées là.
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sur fond de
patines et de
lettres peintes,
les pièces se
personnalisent
Sur fond de chaux, pig-
l’horizon. Les chiffres
mentée en duo de
font leur dédicace à la
rouge basque et coque-
presqu’île de Loix. Dans
licot, un matricule se
une chambre, hommage
détache : GLOU
est cette fois fait à
J38105… LX 17 111.
l’Atlantique avec
Une ligne de flottai-
d’énormes lettres tou-
son se profile à
jours en rouge basque.
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inscriptions
maritimes,
pièces de
toile, tadelakt...
Le couloir poursuit son étal de couleurs et effets
de matières avec rigueur dans un jaune tournesol.
Agrémenté d’estampilles de bois de ci, de là, il
revêt des allures de ponton. Dans la salle de bains
bleu lagon, le “C…” suggère le prénom de Charlotte
tandis qu’un banc de crevettes croise au large des
faïences en pâte de verre. Encore des chiffres et
des lettres pour poursuivre l’image du vieux voilier.
Par endroits, on a rajouté quelques morceaux de
tissus comme pour rapiécer une voile écorchée.
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C
O L L E C T I O N
P
R I N T E M P S
É
T É
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patines ; un talent sans limite d’audace et de goût sûr. Onéreuse,
l’aveu est fait, mais fonctionnalité et
aspect esthétique garantis : la robinetterie Stella, ça déchire d’après
son utilisateur. Derrière les
persiennes, “Petit voyage au pays
de l’enfance” avec une huile sur
papier de Marc Davé. Au dehors, je
vous plante le décor. Imaginez un
figuier nain lové dans une vieille
barrique, une terrasse en ipé,
quelques lampes de chalutier, un
potager à croquer, une ancre flottante en toile de lin… Pieds nus
dans l’herbe grasse, je me prélasse de cette fraîcheur inespérée. La
vigne aussi se détend, enlacée
autour des poutres en chêne. Une
chose est sûre, on est mieux ici
qu’ailleurs. J’ai déniché la bulle de
bonheur qui fait pétiller l’humeur
■
des convives et des soirées
qu’un banc de crevettes croise au
large des faïences en pâte de
verre. Ici on a cultivé la différence
en matière de conception. Pour
cause, fenêtres en anse de paniers
rétais et portes de presbytère ont
été prioritaires sur les plans du
maçon. Côté salle de bains, on a
banni le conventionnel.
Du Tadelakt : enduit hydrofuge,
a envahi les murs. Miroirs et mobilier de chez Trinidad à Ars en Ré
accentuent l’esthétisme tant
convoité. JK 17… encore des
chiffres et des lettres pour
poursuivre l’image du vieux voilier.
Par endroits, on aura rajouté
quelques morceaux de tissus
comme pour rapiécer une voile
écorchée. Les initiateurs de ce
joyeux fourvoiement, Benoît et
Sandrine (Art'icule, La Flotte en Ré)
excellent dans les enduits et
Récupérée sur un vieux chalutier soviétique, une rampe de lampes en fonte d’alu fait son show de lumières.
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les matières, les couleurs,
le style, l’équilibre sont
l’alchimie de la décoration.
Mobilier - Canapés - Cadeaux - Décoration - Liste de Mariage
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