paul-emmanuel loiret - Le club oui au bois

Transcription

paul-emmanuel loiret - Le club oui au bois
FEDERATION FRANCAISE DE SURF ET
RESTAURANT A HOSSEGOR
SOORTS-HOSSEGOR
PAUL-EMMANUEL LOIRET
ARCHITECTE
Pourquoi j'ai choisi le bois ?
Il s’est imposé à nous comme une évidence :
Nous avons une démarche architecturale et environnementale
élargie et une sensibilité accrue aux architectures simples,
vernaculaires, issues des cultures et des contextes locaux.
Notre objectif est aujourd’hui de mettre en œuvre une
architecture qui soit environnementalement juste et
culturellement représentative.
A la manière de paysagistes ou d’artistes Land-Art, les projets
de l’agence, dépassant le lien essentiel à la fonction, à la
culture, sont déterminés par l’esprit du lieu, son histoire, ses
formes, ses matières et ses textures afin de s’inscrire dans
l’espace à l’échelle du paysage. Chaque projet, conçu dans un
souci d’économie de matière et d’énergie, révèle et reflète ainsi
son territoire, comme s’il en était une résurgence naturelle.
Avant toute chose, les projets de l’agence ont pour ambition
d’être sensibles et vivants, efficients, dynamiques, durables,
aptes à générer, pour ceux qui les vivent, des effets poétiques
et émotionnels ; loin de toute idéologie formelle, l’agence entend
construire une architecture dispositif, c’est-à-dire une
architecture qui ne tienne pas de sa propre présence physique
mais des actions et événements sensibles qu’elle peut
engendrer.
JOLY&LOIRET Agence d'Architecture
10, rue Auguste Lançon
F- 75013 PARIS
Tél : 01 45 80 33 41
Email : [email protected]
Site : www.jolyloiret.com
NATURE :
Construction
TYPE DE CONSTRUCTION :
Bâtiment d'entreprise
DATE DE LIVRAISON :
2010
VILLE/DéPARTEMENT :
Soorts-Hossegor, Les Landes
« Les ganivelles, ce sont des palissades en fil de fer et en piquets
de bois de châtaignier que l'on utilise au bord de la mer pour
protéger les dunes du vent et des hommes et enserrer les plantes
fragiles (chèvrefeuille, clématite, oyat...). A leur abri, se recrée le
sol et se fonde une communauté végétale où chacun apporte sa
contribution ; il n'y a pas de « mauvaise herbe » mais des coriaces,
des fugaces, des prolifiques, des dures puis des tendres, des
grandes et des petites, des belles et des moins belles. Ensemble,
elles font gagner la vie ». Michel Pomarède et Odile Reboul.
Lorsque l'on se promène sur les côtes Atlantiques, nous voyons
ces alignements denses d'éléments longilignes en bois plantés
verticalement. Ces dispositifs s'inscrivent souvent en parallèle des
plages, de la mer. Ils constituent un vocabulaire, une identité
propre aux lieux qu'ils défendent. Ces lignes de Ganivelles, c'est
l'atèle d'un paysage dunaire fragile qui brise le vent et stoppe le
sable puis permet la fixation de la flore. L'atèle qui prévient
l'altération du paysage. Puis se mue en paysage, devient le
paysage.
Ici, des ganivelles cyclopéennes structurent les constructions et
protègent les espaces clos, châteaux de sable pétrifiés recouverts
d'une toiture plantée d'oyats.
Les madriers du projet sont en châtaigner comme le sont les
ganivelles en châtaignier refendu des dunes. Ce bois, de classe
durable naturellement, est laissé brut et sans traitement. Les
sections et les espacements sont calculés de manière à reproduire
l'effet visuel des ganivelles et à laisser la vue sur la mer bien
perceptible depuis l'intérieur. Vu de la plage, avec l'effet de la
perspective, le bâtiment se confond ainsi
avec le paysage. Au-delà du dispositif d'insertion paysagère, les
madriers sont les supports des terrasses, des toiles brise-soleil
escamotables et des brise-vent plantés dans le sable. Ils créent
des espaces extérieurs protégés et protecteurs.
Les corps de bâtiment, tous en RDC, sont enchâssés dans le sable
pour limiter l'impact visuel d'une construction sur un territoire
composé d'horizons (la plage, la promenade, l'océan,..). Ils sont
traités en béton brut, teintés dans la masse et sablés après
décoffrage afin d'obtenir la texture et la couleur du sable de la
plage.
Depuis la rue, un passage transversal sépare et identifie les deux
programmes souhaités par le Conseil Général et la commune (La
Fédération Française de Surf et le nouveau Restaurant
Gastronomique de Jean Coussau, chef Landais) tout en
permettant de conserver la cohérence et la continuité du projet. Ce
passage est un espace public permettant l'accès à la plage et
privilégiant les rencontres. Il distribue les deux entrées donnant sur
les circulations internes aux bâtiments.
Celles-ci se développent en parallèle de la plage le long d'un axe
vitré de part en part et ponctué d'un patio (FFS) et d'une verrière
(restaurant). Cette configuration permet d'avoir toujours des vues
sur l'extérieur depuis l'intérieur. Elle favorise en même temps
l'apport de lumière, la ventilation et la présence du paysage à
l'intérieur du bâtiment. L'interpénétration intérieur/extérieur est
accentué par la présence des ganivelles et du béton teinté /sablé
dans les circulations. Ce dernier favorise par ailleurs l'inertie
thermique du bâtiment.
Le projet met en lumière un type d'architecture dont l'aspect, les
matières et le fonctionnement sont directement extraits des formes
préexistantes localement. Les ambiances sont feutrées,
lumineuses. Les couleurs sont naturelles et données par le sable,
le bois, les tissus et les toiles beige et ocre.
L'intervention générale s'apparente d'avantage à un horizon
naturel qu'à un bâtiment au sens classique du terme. Elle dissipe
et efface les limites d'une enveloppe définie au profit d'une
continuité fonctionnelle, conceptuelle et formelle avec
l'environnement. C'est un projet faisant corps avec le contexte afin
de constituer un véritable « Bâtiment-paysage ».
Ce projet a été porté en co-création avec M. JOLY.