Problemes des membres inferieurs chez les jeunes enfants 2011
Transcription
Problemes des membres inferieurs chez les jeunes enfants 2011
P ROBLÈMES DES MEMBRES INFÉRIEURS CHEZ LES JEUNES ENFANTS Les parents viennent souvent consulter leur médecin au sujet de l’apparence des membres inférieurs ou des troubles de la marche chez leurs jeunes enfants. Dans la plupart des cas, le tableau clinique est une variation de la croissance et du développement normal et le problème disparaît avec le temps sans intervention. S’il y a traitement, il demeure conservateur et les orthèses ont un rôle limité. La compréhension des variations normales peut aider les médecins à identifier les problèmes qui exigeront une intervention. Un examen physique minutieux et les explications peuvent rassurer les parents qui sont souvent très anxieux face à ce type de problème. Les objectifs de ce module sont de: • fournir un aperçu des variations normales du développement de la marche chez l’enfant et de l’évolution naturelle des problèmes aux membres inférieurs des jeunes enfants • revoir certains des éléments importants de l’histoire médicale et de l’examen physique en rapport avec des problèmes de marche • souligner les tableaux cliniques qui exigent un bilan plus poussé ou une consultation avec un spécialiste • fournir de l’information pour rassurer et conseiller adéquatement les parents. REMARQUE: Ce module se concentre sur l’identification, l’évaluation et la prise en charge des problèmes aux membres inférieurs chez les très jeunes enfants qui marchent (de 1 à 5 ans) et n’inclut pas les anomalies congénitales, par exemple, le pied bot ou le pied avec un problème de positionnement du calcanéum en valgus. HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Samuel R., âgé de 18 mois Madame R. vient vous consulter avec Samuel parce qu’elle s’inquiète qu’il marche les pieds par en dedans. MODULE DE FORMATION Vol. 19(3), Février 2011 © La Fondation pour l’éducation médicale continue Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 Cas numéro 3: Maxime B., âgé de 4 ans Lorsque vous lui demandez d’expliquer ce qu’elle veut dire, elle répond que «son pied tourne vers l’intérieur lorsqu’il marche». Elle remarque qu’il semble souvent sur le point de trébucher ou de tomber. Autrement, son développement est tout à fait normal. Il a commencé à marcher à l’âge d’un an et elle a remarqué que la position de son pied ne s’est pas améliorée depuis. Elle mentionne que son côté gauche semble pire que le droit et vous demande si Samuel devrait porter des chaussures «spéciales» ou s’il aurait besoin d’interventions médicales supplémentaires. Monsieur et madame B. viennent vous consulter pour leur fils Maxime qui a les jambes arquées. Ils disent qu’il court «de façon bizarre» et semble plus malhabile que les autres enfants lorsqu’il joue au soccer. Sa taille correspond à la courbe du 50e percentile et son poids est tout juste en-dessous de la courbe. Madame B. indique qu’il semble avoir les jambes moins arquées que l’année passée, mais elle veut tout de même savoir si ce problème persistera toute sa vie. Quelle autre information devriez-vous connaître avec cette histoire et que rechercheriez-vous, de façon particulière, à l’examen physique? Que voudriez-vous savoir de plus? Que rechercheriez-vous à l’examen? Deuxième partie Quels diagnostics différentiels envisageriez-vous? À l’examen physique, lorsque vous demandez à Samuel de marcher, vous notez qu’il a une démarche avec les pieds qui tournent en dedans évidente (endogyrisme) qui est légèrement plus prononcée du côté gauche. Vous remarquez un angle négatif pied-cuisse (valeur normale entre +10° et +15°). Vous évaluez les rotations interne et externe des hanches de Samuel et elles semblent normales (45° plus ou moins 20°). Deuxième partie Maxime n’a pas d’asymétrie des membres inférieurs ni de la démarche. Vous apprenez qu’il a passé ses premières années de vie dans l’extrême nord du pays. Pendant qu’il était allaité au sein, il a reçu des suppléments appropriés de vitamine D. Globalement, son alimentation semble adéquate. Quels seraient les diagnostics différentiels les plus probables? Quels autres examens envisageriez-vous? Comment prendriez-vous en charge Samuel et que conseilleriez-vous à sa mère? Comment feriez-vous le suivi de ce cas? Cas numéro 2: Alice M., âgée de 2 ans RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX Madame M. vous amène Alice qui marche depuis l’âge d’un an parce qu’elle s’inquiète au sujet de ses pieds plats. Elle trouve que les pieds d’Alice sont bizarres lorsqu’elle se tient debout ou lorsqu’elle marche. Elle s’inquiète car sa fille n’aime pas rester debout longtemps et elle se demande si c’est parce que c’est douloureux. Elle exprime aussi son inquiétude sur l’aspect esthétique des pieds de sa fille lorsqu’elle sera plus vieille. CONTEXTE 1. La marche normale durant l’enfance ne ressemble pas à celle des adultes avant l’âge de trois ans environ 1. 2. Plusieurs déformations des membres inférieurs de l’enfance font partie d’un «ensemble de défauts» qui résultent de l’espace restreint ou de la compression du fœtus pendant son développement intrautérin 2. Des facteurs génétiques, musculaires, neurologiques et culturels (p.ex., marcher pieds nus) peuvent aussi jouer un rôle 2;3. En se fondant sur l’histoire ci-dessus, quels seraient vos diagnostics différentiels? Quelle information supplémentaire à l’histoire et à l’examen physique serait utile? 3. Un dépistage réalisé auprès de 2400 nouveaux-nés a rapporté une incidence d’anomalies du pied de 4,2%. Le metatarsus adductus compte pour 75% Si l’examen se révèle normal, que serait-il important de discuter avec la mère d’Alice? 2 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 des cas et les pieds plats flexibles pour 18% des cas. Pratiquement tous les enfants étudiés avaient des pieds normaux au moment du suivi entre l’âge de 5 et 6 ans 4. 8. Des études de cohortes ont rapporté que le pied plat flexible n’affecte pas le fonctionnement et n’augmente pas le risque de blessure ou de douleur lors de l’activité physique [recommandation B] 7. TABLEAUX CLINIQUES FRÉQUENTS 9. Les pieds plats associés à une rétraction du tendon d’Achille peuvent affecter le fonctionnement 8. La rétraction du tendon d’Achille survient si la marche sur la pointe des pieds perdure durant l’enfance 2. Genu varum et genu valgum 4. Il y a une évolution naturelle du genu varum en genu valgum qui peut perdurer jusqu’à l’âge de 8 ans chez l’enfant normal (voir la section Renseignements généraux, point 19). 10.Le pied plat rigide est une arche un peu affaissée qui persiste avec ou sans mise en charge. La cause la plus fréquente est une coalition tarsienne, mais il peut aussi survenir suite à un traumatisme, une néoplasie, des problèmes rhumatologiques ou neuromusculaires ou des malformations osseuses congénitales 7. Pour un petit nombre d’enfants, leurs pieds plats flexibles ne se corrigeront pas spontanément lors de la croissance et deviendront rigides 8. Ce problème peut s’avérer douloureux à l’adolescence 2. 5. Le genu varum est fréquent chez les nourrissons et, habituellement, se corrige spontanément vers l’âge de 18 mois à 2 ans 5. Ce problème peut être accentué par la marche précoce (c’est-à-dire avant 11 mois) 5. Le genu varum pathologique peut être causé par la maladie de Blount (aussi appelée tibia vara infantile), un problème dont la cause est inconnue, qui se manifeste par un mauvais développement de la partie interne du tibia, et qui donne un tibia courbé. Endogyrisme et exogyrisme 11.Le pied par en dedans/endogyrisme (marcher avec les orteils qui pointent vers l’intérieur) est communément associée au metatarsus adductus, la torsion tibiale interne ou d’antéversion fémorale (voir le tableau 1) 9. 6. Habituellement, le genu valgum atteint son maximum vers l’âge de 4 ans pour se corriger spontanément vers l’âge de 7 ans 5;6. Pieds plats (pes planovalgus) 12.Moins fréquent que l’endogyrisme, l’exogyrisme/ orteils qui pointent vers l’extérieur peut être causé par une rétroversion fémorale (une rotation externe excessive du fémur) ou une torsion tibiale externe (une rotation externe excessive du tibia) 9. a) La rétroversion fémorale est plus fréquente chez les enfants obèses 9. 7. Un pied plat flexible est une arche qui s’affaisse uniquement à la mise en charge 7. Il est habituellement causé par une laxité ligamentaire qui est si fréquente qu’on considère qu’elle fait partie des variations de la normale chez les enfants en croissance 2. Tableau 1. Problèmes qui amènent l’endogyrisme et leurs caractéristiques Problème Metatarsus adductus Torsion tibiale interne 9-11 Antéversion fémorale Description Avant-pied avec côté externe convexe en forme de C Rotation interne excessive du tibia Rotation interne excessive du fémur dans l’acétabulum Épidémiologie • 1 cas par 1000 naissances • Plus fréquent chez les filles Affecte autant les garçons et les filles • Affecte plus les filles que les garçons • Souvent familial Signes cliniques Plus fréquent du côté gauche • Plus fréquente du côté gauche • Bilatérale dans 2/3 des cas • Habituellement, bilatérale • Aggravée par la fatigue Âge d’apparition Première cause de marche avec les pieds qui tournent en dedans avant 1 an. Première cause de marche avec les pieds qui tournent en dedans des tout-petits Première cause de marche avec les pieds qui tournent en dedans durant la petite enfance Âge typique de résolution du problème Dans 90% des cas, dans la première année Vers l’âge de 8 ans Dans 80% des cas, à la fin de l’enfance 3 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 b) Lorsqu’unilatérale, la rétroversion fémorale est plus fréquente du côté droit et s’améliore au fur et à mesure de la mise en charge sur 8 à 12 mois 9. c) La torsion tibiale externe survient généralement entre l’âge de 4 à 7 ans 9. Les patients peuvent se présenter avec une instabilité de la rotule ou de la douleur à la partie antéro-médiane de la jambe. d) La torsion tibiale externe peut persister ou s’aggraver durant la croissance 2. 17.Les signaux d’alarme qui devraient augmenter l’indice de suspicion de conditions pathologiques incluent une difformité unilatérale, une difformité progressive, une douleur associée, une incapacité fonctionnelle, des symptômes systémiques, des signes de dysmorphie et une petite taille ou absence de résolution spontanée (voir le tableau 4) 6;9. Genu varum et genu valgum 18.Le genu valgum et le genu varum font partie du développement physiologique normal lors de la croissance. Habituellement, dans le cas de genu valgum, on s’attend à un doigt de distance entre les chevilles (avec les genoux ensemble) pour chaque année d’âge jusqu’à l’âge de 4 à 5 ans 5. Le genu varum devrait être mesuré lorsque l’enfant est assis, les genoux en extension et les rotules qui pointent vers le plafond 17. On considère qu’une distance de plus de 6 cm entre les condyles fémoraux est anormale, peu importe l’âge 17. Marche sur la pointe des pieds 13.Bien des tout-petits essaient différentes façons de marcher, mais de manière générale, les enfants font l’acquisition de la marche avec déroulement talonpointe vers quatre ans. La marche sur la pointe des pieds persiste s’il y a une paralysie cérébrale, des troubles neuromusculaires qui occasionnent de la faiblesse, une atteinte de la moelle épinière ou d’autres troubles neurologiques 2. Elle peut aussi être associée à des désordres neurodéveloppementaux, par exemple, l’autisme. La marche sur la pointe des pieds idiopathique apparaît et persiste chez certains enfants après l’âge de 4 ans sans cause sous-jacente évidente. 19.Une grande variété d’alignement des genoux est tout à fait normal chez les jeunes enfants 13. Le développement normal des membres inférieurs passe du varus au valgus pendant les sept premières années de vie. Voici quelques points de repère: 17 • naissance – alignement en varus normal • entre 18 et 24 mois – alignement devient neutre • après 24 mois – alignement progresse vers valgus pour atteindre un maximum à l’âge de 4 ans • entre 4 et 7 ans – valgus devrait diminuer pour arriver à l’alignement de l’âge adulte qui peut aller d’un léger valgus à neutre. Vers l’âge de 7 ans, l’enfant a habituellement atteint l’alignement adulte de ses membres inférieurs. Boiterie 14.La douleur, la faiblesse, les anomalies structurelles/ mécaniques de la colonne vertébrale. du bassin ou des membres inférieurs peuvent amener un enfant à boiter 12. Les boiteries (qui ne sont pas discutées dans ce module) ne sont pas des variations du développement normal et exigent des examens plus poussés et la consultation d’un spécialiste. Pieds plats HISTOIRE MÉDICALE ET EXAMEN PHYSIQUE 20.L’évaluation des pieds plats implique trois étapes: 2 a) flexibilité de l’arche: l’aspect de l’arche en position assise sans que le pied ne touche le sol et sur la pointe des pieds; l’élévation passive du gros orteil fait apparaître une arche flexible b) position latérale du talon: l’arrière-pied qui ne s’inverse pas lorsque l’enfant se met sur la pointe des pieds peut indiquer un problème tel un spasme du péronier, une coalition tarsienne ou même de l’arthrite inflammatoire de l’articulation sous-astragalienne c) Mouvement du tendon d’Achille : la raideur du tendon d’Achille peut causer un valgus de l’arrièrepied et un pied plat douloureux à l’adolescence. En position couchée avec les genoux en extension Évaluation générale globale 15.Le recueil d’une l’histoire orthopédique complète exige de répondre à plusieurs questions (voir le tableau 2) 5. 16.En général, l’évaluation inclut d’observer l’enfant assis, debout et à la marche 6. En fonction de la nature de la plainte, l’examen physique peut comprendre certains ou tous les éléments de la liste du tableau 3 (voir aussi les ressources en ligne de la page 8). 4 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 Tableau 2. Recueil de l’histoire chez un enfant qui a des problèmes aux membres inférieurs 9;13 Problème Questions Préoccupation des parents L’inquiétude est-elle surtout liée à la marche, à l’apparence ou au fontionnement? La démarche et les jambes d’un tout-petit sont différentes de celles d’un adulte; l’inquiétude des parents est souvent causée par un manque de connaissances du développement normal et de la maturité de la démarche Poser des questions au sujet de: • la douleur, la boiterie, le trébuchement, et les chûtes • la capacité à courir et sauter (qui suggère qu’il n’y a pas de douleur) • la position assise préférée: les enfants qui ont une torsion tibiale interne s’assoient souvent sur leurs pieds alors que ceux qui ont une antéversion fémorale ont une forte tendance à s’asseoir en position «W» • les fluctuations de la marche: les difformités en torsion deviennent plus évidentes avec la fatigue Signes et symptômes cliniques Durée et évolution du problème Préciser si le problème était présent dès la naissance, ou s’il a commencé avant ou après le début de la marche Est-ce que le problème a changé dans les derniers mois, et si c’est le cas, de quelle façon? Histoire médicale de l’enfant Inclure l’histoire de la grossesse, de la naissance et du développement Des événements périnataux et le développement de la motricité peuvent révéler un diagnostic de paralysie cérébrale Histoire familiale Les anomalies aux membres inférieurs surviennent souvent dans un contexte de susceptibilité familiale Connaître l’expérience parentale et leur attitude face à de précédents problèmes peut aider lors de futures discussions Tableau 3. Examen musculosquelettique général des jeunes enfants qui ont des problèmes aux membres inférieurs 2;9 Élément Principe/technique Taille et poids Une taille et un poids normal pour l’âge diminuent les possibilités de conditions pathologiques (p.ex., maladie osseuse métabolique) Examen de la colonne vertébrale Vérifier s’il y a une scoliose, des plaques de poils, un sinus ouvert et une décoloration rougeâtre de la peau (qu’on retrouve dans la spina bifida occulta). Examen neurologique Pour éliminer les troubles neuromusculaires Longueur des jambes Des écarts dans la longueur des jambes peuvent indiquer une dysplasie de la hanche Examiner le patient en position debout et vérifier l’alignement au niveau du bassin. Tout écart qui n’est pas causé par une scoliose peut être relié à la longueur des jambes. Placer un bloc prémesuré sous la jambe la plus courte pour remettre le bassin à niveau permet une mesure plus précise que celle réalisée avec un galon à mesurer 14;15 Observation de la marche Si anormale, peut aider à identifier un trouble sous-jacent Tableau 4. Diagnostics différentiels des tableaux cliniques les plus fréquents 2;5;7;9;11;16;17 Présentation (fait partie du développement normal et bénin) Pieds plats Diagnostic différentiel • • • • • Spasme du péronier Coalition tarsienne Arthrite inflammatoire de l’articulation sous-astragalienne Traumatisme, néoplasie, infection Problème rhumatologique et neuromusculaire Metatarsus adductus • Metatarsus varus rigide Torsion tibiale externe • Troubles neuromusculaires (p.ex., myélodysplasie, poliomyélite) Marche sur la pointe des pieds Genu varum Genu valgum • Marche sur la pointe des pieds idiopathique • Raideur du tendon d’Achille, habituellement, secondaire à: Paralysie cérébrale Troubles causés par une faiblesse musculaire Atteinte de la moelle épinière ou autres problèmes neurologiques • • • • • Rachitisme Autres maladies osseuses métaboliques Dysplasies du squelette Maladie rénale Maladie de Blount (tibia vara infantile) • • • • Rachitisme Antécédents de fracture métaphysaire du tibia proximal Dysplasies polyépiphysaires Pseudo-achondroplasie 5 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 PRISE EN CHARGE complète, le patient devrait être capable de faire une dorsiflexion de la cheville d’au moins 15° à partir de la position neutre (90°) 18. La capacité à se tenir sur les talons démontre aussi que le tendon d’Achille n’est pas excessivement tendu 19. 25.En supposant l’absence de signaux d’alarme, la plupart de ces «anomalies» sont liées au développement normal et et se résolvent spontanément. Le traitement, s’il y en a, demeure conservateur (p.ex., exercices d’étirement, physiothérapie, modification des activités) 9;16;21. Endogyrisme et exogyrisme 21.Les manoeuvres spécifiques de l’examen physique pour ces problèmes et leurs valeurs normales sont indiquées au tableau 5. L’angle de progression du pied (ou l’angle de marche) est l’angle formé par le pied par rapport à une ligne droite indiquant la direction de la marche (voir l’annexe 1). Pour faciliter la mesure de cet angle, on peut demander à l’enfant de marcher sur une bande de papier après lui avoir enduit les pieds avec de la craie 1. Les angles cuisse-pied et de rotation de la hanche doivent être mesurés avec l’enfant en décubitus ventral avec les genoux fléchis à 90˚ 9. Genu varum et genu valgum 26.Les indications pour demander des radiographies du genu varum incluent: genu varum persistant (après l’âge de trois ans) ou qui s’aggrave à n’importe quel âge; genu varum unilatéral ou asymmétrique; déplacement latéral du tibia/du péroné durant la phase de mise en charge de la marche; petite taille; et histoire de maladie métabolique, de fracture aux membres inférieurs, d’infection ou de tumeur 17. 27.Des mesures sériées des distances et des angles moyens associés à la croissance des membres inférieurs peuvent aider à documenter la résolution spontanée du problème 9. 22.Un enfant qui présente une antéversion fémorale marche avec la rotule et le pieds tournés vers l’intérieur. Un enfant qui a une rétroversion fémorale se tient debout avec le pied qui pointe vers l’extérieur avec un angle de tout près de -90° 9. 28.Dans les cas de genu varum pathologique, la prise en charge du problème sous-jacent peut apporter des améliorations 17. 23.La laxité articulaire (hyperlaxité) peut revêtir l’apparence d’une torsion/ou d’une déformation angulaire 9. Les médecins peuvent vérifier la laxité en examinant l’hyperextension des coudes, des genoux, des doigts, et des chevilles qui font une dorsiflexion avec un angle de plus de 45˚ 9. L’hyperlaxité articulaire est très fréquente pendant l’enfance et, en général, elle ne cause pas de symptômes et n’exige pas de traitement; elle s’améliore à l’âge adulte 20. Pieds plats 29.Le fait de traiter les pieds plats flexibles avec des orthèses ne modifiera pas l’évolution du développement de l’arche [recommandation B] 12. Les pieds plats flexibles symptomatiques peuvent nécessiter des examens plus poussés. Marche sur la pointe des pieds 30.Chez les enfants plus âgés, lorsque les pieds plats douloureux s’accompagnent de raideur du tendon d’Achille, un programme d’étirement du tendon (supervisé par un physiothérapeute) et des orthèses peuvent être bénéfiques 2. 24.Si la marche sur la pointe des pieds est causée par une paralysie cérébrale (même légère), il y a peu de chances que le patient puisse marcher sur les talons 2. Tableau 5. Examen physique spécifique* pour le genu varum et le genu valgum 2;5;9 Problème Examen Écart/valeurs normales* Difformités générales en torsion Angle de progression du pied Entre -10° et +15° 5 Metatarsus adductus Alignement de l’avant-pied L’avant-pied devrait passer de la position d’abduction à au moins une position neutre lorsqu’on tient le talon. L’incapacité à le faire indique un metatarsus varus rigide 11 (voir l’annexe 1) Torsion tibiale Angle cuisse-pied L’axe du pied dévie de 10 à 15° par rapport à l’axe de la cuisse 2 Antéversion ou rétroversion fémorale Rotation de la hanche Environ 45° (± 20°) des deux côtés 9 * En général, ces valeurs sont évaluées visuellement. 6 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 Endogyrisme et exogyrisme Marcher sur la pointe des pieds 31.Les étirements des structures internes et raides du pied sont très efficaces pour corriger le metatarsus adductus chez les nouveaux-nés 2. Un metatarsus adductus modéré à sévère peut exiger un plâtre s’étendant jusque sous les genoux et un traitement précoce (avant l’âge de 8 mois) donnera les meilleurs résultats. La correction chirurgicale est controversée à cause de l’incidence élevée d’échec et de complications 11. 36.Le traitement initial pour la marche sur la pointe des pieds consiste en des exercices d’étirement pour s’assurer que le tendon d’Achille demeure souple. Une fois que le tendon d’Achille est rigide, les plâtres peuvent être nécessaires 2. Le port d’une appareil pendant la nuit de type orthèse cheville-pied peut aider à maintenir la longueur du tendon d’Achille et prévenir la récurrence des contractures 2. Éducation des parents 32.Une étude rétrospective a révélé que la prise en charge n’a aucunement modifié les résultats chez les 200 enfants (âge moyen de 4 ans, variation entre 2 et 7 ans) qui ont consulté une clinique orthopédique pédiatrique pour de l’endogyrisme sur une période de suivi de plus de trois ans [preuves de niveau II-2] 22. 37.Habituellement, un examen physique minutieux, des explications sur les phases du développement normal et des mesures sériées arrivent à rassurer les parents 9 (voir les ressources en ligne à la page 8). 33.Le fait d’éviter de dormir en décubitus ventral ou de s’asseoir sur les pieds peut favoriser une résolution de la torsion tibiale interne 9. Même s’ils sont utilisés depuis longtemps, il n’y a aucune preuve de l’efficacité des barres de dérotation ou des orthèses 2;3;11. 38.La Société canadienne de pédiatrie mentionne dans ses recommandations qu’il n’est pas nécessaire de traiter les pieds des enfants en santé pour corriger les «difformités» des membres inférieurs liées à leur développement et, en réalité, le traitement peut être dommageable (parce qu’il diminue l’activité musculaire normale des pieds) 3. 34.Une torsion tibiale interne ou externe persistante ou une antéversion fémorale qui cause une incapacité fonctionnelle devrait faire l’objet d’une évaluation orthopédique (voir le tableau 6). 35.On devrait demander un avis orthopédique dans les cas de rétroversion fémorale passé l’âge de deux ans (voir le tableau 6) 2;9. Tableau 6. Indications pour une consultation en spécialité 2;9;23 Problème Quand consulter? Pieds plats • Douleur persiste même après la physiothérapie pour traiter la raideur du tendon d’Achille 2 • Pieds plats rigides et douloureux 9 Genu varum • Causé par une pathologie, par exemple, maladie de Blount 11 • Difformité unilatérale • Persistant après l’âge de 8 ans 9 Genu valgum Douloureux et(ou) cause de la détresse passé l’âge de 7 ou 8 ans 23 Abduction métatarsienne Persiste après des manipulations et des étirements appropriés durant la petite enfance 2 Rotation tibiale interne ou externe Difformité clinique significative après l’âge de 6 ans qui affecte la marche 2 Antéversion fémorale (rotation interne excessive) • Angle d’antéversion de > 50° après l’âge de 8 ans 9 • Persistante et sévère avec incapacité fonctionnelle 2 Rétroversion fémorale (rotation externe excessive) Après l’âge de 2 ans (pour prévenir l’arthrose de la hanche, les fractures de stress, le glissement l’épiphysaire de la tête fémorale) 9 Marcher sur la pointe des pieds Idéalement à l’âge de 3 ou 4 ans, pour pouvoir corriger ou minimiser le problème avant de commencer l’école 2 7 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 39.En réalité, la marche avec les pieds par en dedans peut aider à la pratique de certaines activités et sports. On peut rassurer les parents que l’antéversion fémorale persistante ne compromet pas les activités ni la performance athlétique 2. La Société canadienne de pédiatrie — Énoncé de 2009 sur le port des chaussures chez les enfants 3 •Les nourrissons n’ont pas besoin de chaussures jusqu’à ce qu’ils marchent [preuves de niveau III, recommandation A]. •Les chaussures sont portées pour protéger les pieds; elles devraient être bien ajustées, souples, légères et avoir des semelles coussinées [preuves de niveau III, recommandation A]. •Les orthèses ne sont pas utiles pour la prise en charge du pied plat flexible physiologique, de la marche avec les pieds par en dedans liée au développement normal et des difformités légères de torsion [preuves de niveau III, recommandation B]. •La consultation en orthopédie est nécessaire lorsque l’enfant a des incapacités fonctionnelles ou de la douleur associée à des anomalies des pieds ou des jambes [preuves de niveau III, recommandation B]. Chirurgie 40.La chirurgie peut être envisagée chez des enfants plus âgés qui ont des difformités sévères (déviation standard de 3 à 4 de la moyenne) 9. 41.Chez les enfants âgés de 10 ans et plus, les pieds plats et douloureux peuvent être traités chirurgicalement par une opération de fusion de l’articulation appelée arthrodèse triple 8. 42.L’antéversion fémorale sévère et persistante qui cause une incapacité fonctionnelle peut être traitée par une ostéotomie fémorale de dérotation 2. Toutefois, cette chirurgie a des taux élevés de complications et n’est pas appropriée chez les enfants de moins de 8 ans 10. Les ressources en ligne suivantes peuvent être utiles pour consultation et discussion et avec les parents PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ ePOCRATES® online BMJ Group GRATUIT — exige l’inscription Examen musculosquelettique en pédiatrie Department of Orthopaedic Surgery Medical College of Wisconsin https://online.epocrates.com/ (en anglais seulement) Chercher «Torsion of the Lower Limb in Children» et «Evaluation of Gait Disorders in Children». Fournit des photos d’évaluation clinique pour le diagnostic et fait la revue de la prise en charge de plusieurs anomalies des membres inférieurs. Aborde à la fois l’examen des membres inférieurs et supérieurs. Excellente revue avec des trucs sur les signaux d’alarme qui exigent une évaluation plus poussée. http://www.tubehome.com/watch/examination-of-the-paediatric-patient (en anglais seulement) GRATUIT - Vidéo sur YouTube Courbes de croissance • Organisation mondiale de la santé http://www.who.int/childgrowth/standards/en/ (disponible en plusieurs langues) •Centers for Disease Control and Prevention http://www.cdc.gov/growthcharts/ (en anglais seulement) PARENTS Problèmes orthopédiques fréquents durant l’enfance Site Web Kids Health http://kidshealth.org/parent/medical/bones/common_ortho.html (en anglais seulement) Anomalies de la marche chez les enfants Children’s Hospital Boston http://www.childrenshospital.org/az/Site932/mainpageS932P0.html (en anglais seulement) Accès aux sites Web vérifié en janvier 2011 8 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 metatarsus adductus par l’examen physique (voir le tableau 5). La mesure de l’angle de rotation de la hanche et celui cuisse-pied peut confirmer ou éliminer la torsion tibiale interne ou l’antéversion fémorale (voir le tableau 5 et l’annexe 1). LES ÉLÉMENTS CLÉS • La plupart des inquiétudes au sujet de la marche des jeunes enfants se résolvent sans traitement. • Il faut connaître l’évolution naturelle et l’âge habituelle de résolution des différentes anomalies des membres inférieurs de même que les signaux d’alarme qui exigent des examens plus poussés ou une consultation rapide avec un spécialiste. • Les anomalies des membres inférieurs peuvent inquiéter les parents; il est important de leur fournir de bonnes explications pour pouvoir les rassurer. Comment prendriez-vous en charge Samuel et que conseilleriez-vous à sa mère? Il serait utile de conseiller à la mère d’aider Samuel à éviter de s’asseoir sur ses pieds et de dormir sur le ventre (voir la section Renseignements généraux, point 33) même si ces recommandations demeurent controversées. On peut aussi informer la mère que les chaussures spéciales ou les orthèses ne sont pas recommandées et n’améliorent pas les résultats à long terme (voir la section Renseignements généraux, points 29 et 38 — et l’énoncé de la SCP). On peut la rassurer en lui indiquant que ce problème disparaît avec le temps dans la plupart des cas (voir la section Renseignements généraux, point 25). On pourrait envisager une chirurgie uniquement si la difformité persiste et affecte la marche ou le fonctionnement lorsque Samuel sera plus vieux, c’est-à-dire, lorsqu’il aura plus de 8 ans (voir la section Renseignements généraux, points 40 à 42). COMMENTAIRES DES HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Samuel R., âgé de 18 mois Quelle autre information devriez-vous connaître avec cette histoire et que rechercheriez-vous, de façon particulière, à l’examen physique? Demander à la mère qu’elles sont ses principales inquiétudes (p.ex., apparence, sécurité) et si elle a des proches qui ont eu des problèmes semblables (et qui n’ont peut-être pas reçu les standards de soins actuels); ainsi, vous pourrez mieux la conseiller. Il serait important d’éliminer les possibles signaux d’alarmes musculosquelettiques, par exemple, progression, douleur, incapacité, boiterie, signes cliniques de dysmorphie ou perte de poids (voir la section Renseignements généraux, points 17 et 26). Demander si Samuel s’assoit sur les pieds ou en W (voir le tableau 2) pour différencier la torsion tibial interne de l’antéversion fémorale. Cas numéro 2: Alice M., âgée de 2 ans En se fondant sur l’histoire ci-dessus, quels seraient les diagnostics différentiels? Le diagnostic le plus probable est le pied plat flexible, une variation du développement normal (voir la section Renseignements généraux, point 7). Parfois, ce problème est accompagné d’un tendon d’Achille plus court (voir la section Renseignements généraux, point 9), même si une raideur secondaire à la marche persistante sur le bout des pieds est peu probable chez des patients aussi jeunes qu’Alice. La douleur et le pied plat rigide peuvent être causés par un spasme du péronier, une coalition tarsienne ou par une arthrite inflammatoire de l’articulation sous-astragalienne, des problèmes qui justifient tous des examens plus poussés (voir la tableau 4). L’examen physique approprié pour ce tableau cllnique inclut d’observer l’enfant pendant qu’il se tient debout et lorsqu’il marche (voir la section Renseignements généraux, point 16 et tableau 3), de mesurer l’angle de rotation de la hanche et l’angle cuisse-pied (voir le tableau 5 et l’annexe 1) et vérifier s’il a des signes de boiterie. Recouvrir sa plante des pieds de craie avant de le faire marcher pour observer son patron de marche (voir la section Renseignements généraux, point 21). Quelle information supplémentaire à l’histoire et à l’examen physique serait utile? Deuxième partie Quels seraient les diagnostics différentiels les plus probables? En posant des questions à la mère sur les activités physiques d’Alice, vous pourriez déterminer si l’enfant a effectivement de la douleur. Le fait de sauter et de courrir sans signe apparent d’inconfort démontre qu’il n’y a pas de douleur (voir le tableau 2); alors que la boiterie démontre le contraire (voir la section Renseignements En général, l’endogyrisme est causé par un metatarsus adductus, une torsion tibiale interne ou une antéversion fémorale (voir la section Renseignements généraux, point 11 et le tableau 1). On peut diagnostiquer le 9 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 La mesure de la distance entre les genoux de Maxime peut aider à déterminer jusqu’à quel point il diffère des valeurs normales (voir la section Renseignements généraux, point 19). Il serait important de vérifier s’il y a asymmétrie car elle augmenterait la possibilité d’une pathologie sous-jacente (voir la section Renseignements généraux, point 26). généraux, point 14). Vérifier si l’enfant marche constamment sur le bout des pieds pour identifier ou éliminer des conditions pathologiques (voir la section Renseignements généraux, point 13). Tout en ayant l’objectif de garder l’examen le plus simple possible, les éléments utiles devraient inclure: placer Alice debout pour observer l’apparence naturelle de ses pieds; observer si ses pieds sont enflés, sensibles, rouges et(ou) asymétriques; laisser pendre ses pieds au bout de la table d’examen pour voir si une arche apparaît; la faire tenir sur le bout des pieds; faire une dorsiflexion de la cheville pour vérifier la flexibilité du pied et la mobilité du tendon d’Achille (voir la section Renseignements généraux, point 20). Quels diagnostics différentiels envisageriez-vous? Il s’agit probablement d’une variation du développement normal. Les causes pathologiques du genu varum persistant incluent le rachitisme, les dysplasies, une maladie rénale, le nanisme et la maladie de Blount (voir le tableau 4). Si Alice continue à marcher sur le bout des pieds, sa mère devrait la ramener pour un suivi à l’âge de 3 ans et pour une possible consultation en spécialité (voir le tableau 6). Deuxième partie Quels autres examens envisageriez-vous? Si l’examen se révèle normal, que serait-il important de discuter avec la mère d’Alice? Les radiographies sont indiquées dans les cas de genu valgum qui persiste passé l’âge de trois ans (voir la section Renseignements généraux, point 26). Même si l’histoire et l’alimentation du patient sont rassurantes, elles ne sont pas suffisantes pour éliminer la possibilité de rachitisme. Les radiographies peuvent identifier le nanisme, le rachitisme, les dysplasies, la maladie de Blount et d’autres pathologies. Toute mauvaise perception parentale au sujet de la difformité ou de problèmes graves doit être discutée. Il est important d’expliquer qu’un pied plat flexible est une variation du développement normal (voir la section Renseignements généraux, point 7) qui, en général, disparaît vers l’âge de six ans et que les chaussures spéciales ne changeront rien au résultat (voir la section Renseignements généraux, points 29). On peut aussi informer la mère que les orthèses ou la chirurgie ne seront pas nécessaires à moins que les symptômes persistent après l’âge de 6 ans ou si des signaux d’alarmes apparaissent (voir la section Renseignements généraux, points 25, 38, 40 et 41). Comment feriez-vous le suivi de ce cas? Si on assume que les résultats de radiographie sont normaux, on pourrait rassurer la mère de Maxime que le genu varum devrait progressivement disparaître au cours des prochaines années (voir la section Renseignements généraux, points 4 et 19). Les mesures sériées de la distance genou-genou et cheville-cheville (au cours des examens périodiques) peuvent aider à lui démontrer ce changement et à documenter la résolution du problème (voir la section Renseignements généraux, point 27). Dans les cas de genu varum asymptomatique physiologique, une consultation en orthopédie est indiquée uniquement passé l’âge de sept ou huit ans (voir le tableau 6). Cas numéro 3: Maxime B., âgé de 4 ans Que voudriez-vous savoir de plus? Des questions qui portent sur la durée du problème, l’histoire pré- et périnatale et les antécédents familiaux pourraient fournir un tableau clinique plus complet et pourrait aider au counselling. Les questions sur une douleur possible, les trébuchements, les chûtes et la boiterie peuvent aider à identifier ou à éliminer des conditions pathologiques spécifiques (voir la section Renseignements généraux, point 15 et le tableau 2). Une condition pathologique est moins probable si Maxime participe et aime les activités physiques à la préscolaire ou à la garderie (s’il les fréquente). © La Fondation pour l’éducation médicale continue Vol. 19(3), Février 2011 Auteurs: Que rechercheriez-vous à l’examen? 10 Dre Christina Korownyk, CCFP Médecin de famille Edmonton, Alberta Dr Ravdeep Birdi, CCFP Médecin de famille Edmonton, Alberta Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Réviseurs: Volume 19(3), Février 2011 L’équipe de rédaction de La Fondation tient à remercier Stephanie Ellerker, Jennifer Mueller et Christine Thornton qui ont participé à la table ronde initiale de ce module. De plus, La Fondation remercie les groupes-pilotes PGBP facilités par Kim Moshurchak (Edmonton, Alberta) et Kim Plaxton (Halifax, Nouvelle-Écosse) qui ont testé ce module de formation et proposé des améliorations. Dre Teresa Carter, MBBS, MSc, MRCP(UK), FRCPC Developmental Pediatrician Hamilton, Ontario Dre Barbara Grueger, FRCPC Pediatrician Whitehorse, Yukon Divulgation de conflits d’intérêts: Christina Korownyk, Ravdeep Birdi, Teresa Carter, Barbara Grueger, Elizabeth Shaw et Gabrielle Bauer n’en ont déclaré aucun. Rédactrice Dre Elizabeth Shaw, CCFP, FCFP médicale en chef: Médecin de famille Hamilton, Ontario Rédactrice Gabrielle Bauer, BSc médicale: Toronto, Ontario Traduction: Biograph Recherchiste: Wendy Leadbetter, RN, BScN Hamilton, Ontario NIVEAUX DE PREUVES Catégories de preuves I-1 Preuves obtenues dans le cadre de méta-analyses, revues systématiques ou études comparatives randomisées d’envergure. I-2 Preuves obtenues dans le cadre d’au moins une étude comparative convenablement randomisée. II-1 Preuves obtenues dans le cadre d’études comparatives non randomisées bien conçues. II-2 Preuves obtenues dans le cadre de cohortes ou d’études analytiques cas-témoins bien conçues, réalisées de préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche. II-3 Preuves découlant de comparaisons à différents moments ou selon qu’on a recours ou non à une intervention. Résultats de première importance obtenus dans le cadre d’études non comparatives. III Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fondées sur l’expérience clinique, études descriptives ou rapport de comités d’experts. Recommandations A Preuves suffisantes pour recommander d’inclure l’intervention clinique. B Preuves acceptables pour recommander d’inclure l’intervention clinique. C Preuves existantes contradictoires qui ne permettent pas de faire une recommandation pour inclure ou exclure l’intervention clinique; toutefois, d’autres facteurs peuvent influencer la prise de décision. D Preuves acceptables pour recommander d’exclure l’intervention clinique. E Preuves suffisantes pour recommander d’exclure l’intervention clinique. I Preuves insuffisantes (en quantité ou en qualité) pour faire une recommandation d’inclure ou d’exclure l’intervention clinique; toutefois, d’autres facteurs peuvent influencer la prise de décision. Adapté de: The Canadian Task Force on Preventive Health Care. http://www.canadiantaskforce.ca/_archive/index.html See “History and Methods”. Accès vérifié en novembre 2010 et Harris RP, Helfand M, Woolf SH, Lohr KN, Mulrow CD, Teutsch SM, et al. Current methods of the US Preventive Services Task Force: a review of the process. Am J Prev Med 2001;20(3S):21-35. PMID: 11306229 2007 Mise à jour disponible à : http://www.uspreventiveservicestaskforce.org/uspstf/grades.htm Accès vérifié en novembre 2010. 11 Problèmes des membres inférieurs chez les jeunes enfants Volume 19(3), Février 2011 Même si le plus grand soin a été apporté à la préparation des informations contenues dans ce module, le Programme ne peut en garantir la pertinence dans des cas cliniques particuliers ou chez certains patients. Les médecins et les autres professionnels de la santé doivent utiliser leur propre jugement clinique, fondé sur les circonstances particulières de chaque cas, pour décider de la prise en charge et du traitement de leur patient. Quiconque utilise ces renseignements, le fait à ses risques, et ne peut tenir pour responsable La Fondation pour l’éducation médicale continue ni le Programme d’apprentissage en petit groupe basé sur la pratique d’aucun incident ou dommage qui pourrait découler de cet usage. Références bibliographiques (1) Krul M, van der Wouden JC, Schellevis FG, van Suijlekom-Smit LW, Koes BW. Foot problems in children presented to the family physician: a comparison between 1987 and 2001. Fam Pract 2009; 26(3):174-179. PM:19270034 (2) Smith BG. Lower extremity disorders in children and adolescents. Pediatr Rev 2009; 30(8):287-293. PM:19648259 (3) (13) Patient UK. Gait abnormalities in children. Patient UK: comprehensive health information as provided by GPs and nurses to patients during consultations. 2008. http:// www.patient.co.uk/doctor/Gait-Abnormalities-in-Children.htm Accessed Jan 2011. (14) Stricker SJ. Evaluation of Leg Length Discrepancy in Children. International Peditarics 2004; 19(3):134-142. Canadian Paediatric Society. Community Paediatrics Committee. Footwear for children. Paediatr Child Health 2009; 14(2):119. http://www.cps.ca/English/statements/ CP/FootwearChildren.htm Accessed Jan 2011. (4) Widhe T, Aaro S, Elmstedt E. Foot deformities in the newborn-incidence and prognosis. Acta Orthop Scand 1988; 59(2):176179. PM:3364188 (5) Beauchamp RD. Doctor, My Son Walks Funny: A Guide for the Perplexed. Can Fam Physician 1990; 36:1575-1580. (6) Jandial S, Foster HE. Examination of the musculoskeletal system in children -- a simple approach. Pediatrics and Child Health 2007; 18(2):47-55. (7) Vanstory M. How should you treat a child with flat feet? Journal of Family Practice 2010; 59(6):360c-360e. (8) Wheeless, CF. Pes planus / flat foot. In: Wheeless Textbook of Orthopaedics. Duke University. 2009. http://www.wheelessonline.com/ortho/pes_planus_flat_foot Accessed Jan 2011. (9) Sass P, Hassan G. Lower extremity abnormalities in children. Am Fam Physician 2003; 68(3):461-468. PM:12924829 (15) Sabharwal S, Kumar A. Methods for assessing leg length discrepancy. Clin Orthop Relat Res 2008; 466(12):2910-2922. PM:18836788 (16) Scherl SA. Common lower extremity problems in children. Pediatr Rev 2004; 25(2):52-62. PM:14754927 (17) Rosenfeld, S. B. Approach to the child with bow-legs. In: UptoDate. 2010. Waltham, MA. www.uptodate.com Accessed Jan 2011. (18) Taunton JE, Wilkinson M. Rheumatology: 14. Diagnosis and management of anterior knee pain. CMAJ 2001; 164(11):15951601. PM:11402802 (19) Rose, R. E. C. Flat feet in Children: When should they be treated? Internet Journal of Orthopedic Surgery. 2007; 6. http:// www.ispub.com/ostia/index.php?xmlFilePath=journals/ijos/ vol6n1/flat.xml Accessed Jan 2011. (20) Leone V, Tornese G, Zerial M, Locatelli C, Ciambra R, Bensa M et al. Joint hypermobility and its relationship to musculoskeletal pain in schoolchildren: a cross-sectional study. Arch Dis Child 2009; 94(8):627-632. PM:19465584 (21) Panjavi B, Javad Mortazavi SM. Rotational deformities of the lower limb in children. Iran J Pediatr 2007; 17(4):393-397. (22) Blackmur JP, Murray AW. Do children who in-toe need to be referred to an orthopaedic clinic? J Pediatr Orthop B 2010; 19(5):415-417. PM:20520580 (23) McCoy, A and Dickens, B. Understanding normal variations in gait and posture. North East Valley Division of General Practice (Australia). 1997. http://www.nevdgp.org.au/info/std_misc/ Gait_hcs.htm Accessed Jan 2011. (10) Dietz FR. Intoeing--fact, fiction and opinion. Am Fam Physician 1994; 50(6):1249-4. PM:7942424 (11) McKee-Garrett TM. Lower extremity deformations. In: UpToDate. 2010. Waltham, MA. www.uptodate.com Accessed Jan 2011. (12) Leung AK, Lemay JF. The limping child. J Pediatr Health Care 2004; 18(5):219-223. PM:15337915 12 ANNEXE 1. Examen physique pour l’endogyrisme Alignement cuisse-pied Metatarsus adductus Variation normale: +10° à +15° On détermine la flexibilité en vérifiant si l’adduction peut être ramenée par manipulation à la position normale. Endogyrisme et exogyrisme Évaluation de la rotation de la hanche Variation normale: -10° à +15° Valeur normale: environ 45° (± 20°) Adapté de: 1. Beauchamp RD. 'Doctor, My Son Walks Funny': A Guide for the Perplexed. Can Fam Physician 1990; 36:1575-1580. 2. McKee-Garrett TM. Lower Extremity deformations. 2010. In Up to Date. www.uptodate.com Accessed January 2011. 3. Sass P, Hassan G. Lower Extremity Abnormalities in Children. Am Fam Physician 2003; 68: 461-8. © La Fondaiton pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Février 2011 13