Brochure Santé Sexu`Elles

Transcription

Brochure Santé Sexu`Elles
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SOMMAIRE
3.
4.
8.
12.
16.
21.
26.
30.
34.
38.
42.
46.
Edito
Homme ou femme : une question de genre
Je m’aime parce que je le vaux bien
Désir et plaisir, les 2 mamelles de notre sexualité
Du sexe (oh oui !) et moins de risques
Suivi gynéco : dorlotons notre sexe !
Désir (ou pas) d’enfant : la "mère" à boire ?
La vie avec le VIH
Substances psycho-actives au féminin
Violences : un bon coup d’arrêt !
Agir pour s'épanouir !
Pour aller plus loin
EDITO
B
asée sur le vécu et l’expérience des femmes que nous
sommes et que nous côtoyons dans nos actions, la brochure
que vous avez entre les mains aborde les spécificités de la santé
sexuelle au féminin.
Celle-ci est conditionnée aussi bien par notre constitution
physique que par les rôles qui nous sont attribués dans la société.
Mieux comprendre ces enjeux, faire la part entre le biologique
et le culturel, questionner les conventions admises, telle est
notre ambition. Pourquoi ? Pour permettre à chacune de mieux
savoir où et comment agir sur sa santé, son épanouissement, sa
sexualité… Sa vie !
Cer taines d’entre nous sont exposées à des vulnérabilités
accrues : c’est le cas quand on est séropositive au VIH et
aux hépatites, consommatrice de substances psycho-actives,
femme d’origine étrangère… Particularités mises en lumière
dans ce document.
Enfin, pour un peu plus de légèreté et de bonne humeur, nous
avons privilégié un ton décalé et humoristique.
Je n’ai plus qu’à vous souhaiter une lecture agréable et souvenezvous… Le combat continue !
Graciela Cattaneo
Vice-présidente de AIDES
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HOMME OU FEMME :
UNE QUESTION DE GENRE
¨O
n ne naît pas femme, on le devient" : Simone de Beauvoir,
malgré son turban vraiment moche, n’avait pas tort.
Car non, il n’y a pas que le sexe qui compte. Du moins, pas celui
qu’on a entre les cuisses : être homme ou femme, ça dépend
aussi de l’environnement social et culturel.
Par exemple, offrir à une petite fille des poupées, de la dînette ou
un aspirateur en plastique, c’est lui transmettre un message très
clair : "Chérie, ton destin c’est de faire la bonniche et de torcher
tes futurs enfants. Alors sois sage et ne vise pas trop haut, ok ?".
Les petits garçons ne sont pas épargnés : leur offrir des flingues,
des jeux de construction et les dissuader de pleurer, cela revient
à leur dire : "Mec, t’es le plus fort. Sois puissant, audacieux,
bâtisseur. Le futur roi du monde, c’est toi".
Le genre, c’est ça : un conditionnement culturel qui cantonne
chaque sexe dans un rôle précis. Ne nous leurrons pas, chacun
perd à ce jeu mais plus encore les femmes : salaires plus bas,
précarité, dépendance économique, sexualité moins épanouissante, etc.
Globalement, tout individu qui a le culot de sortir de la norme
est stigmatisé : difficile de vivre en paix quand on est homo,
trans, femme ne souhaitant pas d’enfant, homme au foyer, etc.
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Genre
et sexualité
En matière de sexualité, la discrimination entre hommes et
femmes est digne d’un cliché du 19ème siècle : aux mecs la
gloire du tableau de chasse quand ils s’envoient un tas de filles
("tombeurs", "Don Juan"), aux femmes la honte des partenaires multiples quand elles aiment varier les plaisirs ("salopes",
"prostituées"), aux gays, lesbiennes, trans, la discrimination.
A l’horizontale, ce n’est guère plus brillant. Les inégalités ont
des conséquences concrètes sur notre bien-être sexuel : notre
plaisir passe souvent à la trappe (vous préférez quoi : vexer ou
simuler ?), nous n’osons pas toujours dire non ou simplement
ce que nous aimons (un bon cunni, pitié, un bon cunni, et
applique-toi !), imposer le préservatif est souvent une galère...
Bref, là aussi, nous sommes en vulnérabilité. Sur tout face
au VIH * et aux Infections sexuellement transmissibles (IST).
Pourtant, prendre en compte le plaisir et les besoins de l’autre,
c’est tout bénef pour tout le monde : un plaisir partagé est un
plaisir décuplé ! Qu’on se le dise !
*Virus de l'Immunodéficience Humaine
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Précarité,
santé
et dépendance économique
On le sait, les femmes sont davantage touchées par la précarité
(emplois, salaires, retraites...). Et c’est d’autant plus vrai quand
elles galèrent à élever seules leur(s) enfant(s).
Et plus on est en galère, plus on est vulnérable. Et plus on est
vulnérable, plus on est exposée à des risques de santé : stress,
alcool, tabagisme intensif, maladies cardiovasculaires, soins
médicaux qui passent à la trappe faute de temps et d’argent...
Les 10 plaies de l’Egypte, à côté, c’est de la rigolade.
Dépendre financièrement de son conjoint, c’est être dans une
position encore plus délicate : pas facile de faire entendre
sa voix au sein du couple quand on ne ramène pas un rond.
Par exemple, refuser de faire l’amour peut provoquer de sacrés
incidents diplomatiques… Pire, le faire sans envie nuit à l’idée
même de bien-être sexuel.
Alors veiller sur sa santé globale et sur son bien-être,
c’est se sentir autorisée à envoyer promener les conventions
pour demander ce dont on a vraiment envie. C’est lutter
concrètement pour l’égalité entre hommes et femmes (au boulot, à la maison, au lit). Nous avons tous à y gagner : les femmes
comme les hommes !
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JE M’AIME PARCE QUE
JE LE VAUX BIEN
S’
estimer : c’est s’aimer, s’apprécier, se respecter, être
consciente de ses qualités et de ses défauts, sans que
ça pose problème. Certaines personnes ne nous aiment pas ?
Et alors ? Ça ne change rien à notre valeur.
Pour avoir une bonne estime de soi, pas de recette miracle :
notre façon de nous percevoir est la résultante de notre parcours
personnel (la façon dont nos parents nous ont aimées ou pas,
nos traumas, nos expériences bonnes ou mauvaises).
Mais l’estime qu’on se porte est également fonction de la place
des femmes dans la société. Pour résumer, grosses exigences
pour petites récompenses : nous devons être belles, mais en
même temps, ne pas trop l’ouvrir. On ne sait jamais, des fois
que nos capacités intellectuelles fassent de l’ombre à ces
messieurs (pas tous, on est d’accord…).
Conséquence : prises pour des cruches décoratives et inutiles
pendant des siècles, nous en venons parfois à douter de
nous-mêmes. Et si on changeait tout ça ?
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L’estime
de soi
:
un outil précieux
S’estimer, ce n’est pas un luxe, et ça permet de ne pas être la
victime de sa propre existence.
Nous avons le droit d’avoir des attentes, des envies, des ambitions… Alors pourquoi s’empêcher de foncer, d’aborder les
gens qui nous plaisent, de demander ce qui nous fait envie, de
passer tel diplôme, de postuler à ce job ? Et si on osait TOUT
sans peur du râteau ou de l’échec ?
Au contraire, l’échec est constructif : il est une source d’enseignements et amène à se poser des questions intéressantes :
pourquoi ai-je échoué ? Qu’est-ce que ça m’apprend, en vue
de mon prochain essai ? Etait-ce ce que je désirais vraiment,
au fond ?
A noter aussi que s’estimer, c’est bien s’entourer : on n’a pas
envie de relations toxiques. On aime des gens qui nous font du
bien. On sait dire oui en le pensant, et non par peur.
Et la cerise sur le gâteau : plus on s’apprécie, plus on prend soin
de soi. On a envie d’être bien et d’aller bien, parce qu’on sait
qu’on le mérite ! C’est tout bénef : et ce jour-là, le mec qui ne
veut pas mettre de capote ou qui insiste alors qu’on n’a pas
envie de faire l’amour, on lui dit non. Sans hésiter !
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Je m’aiime,
donc je suis
Avant toute chose, n’essayons pas d’être quelqu’un d’autre.
Nous sommes ce que nous sommes, nous aimons ce que
nous aimons. Aller contre soi-même n'est pas la solution.
Il n’y a pas de miracle : pour apprendre à s’estimer, parfois,
il y a du boulot. Et ça peut prendre du temps. Mais ça vaut le
coup ! Seule, avec un psy, avec des gens qui suivent le même
cheminement… Parce que rien n’est plus merveilleux que de
se sourire le matin devant la glace en se disant : "Quelle chance
d’être moi !".
Alors même si on a toujours été persuadée à tort qu’on ne valait
pas grand-chose, chercher le déclic ou la voie qui permettra de
retrouver confiance, c’est vraiment quelque chose à tenter.
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DESIR ET PLAISIR,
LES DEUX MAMELLES
DE NOTRE SEXUALITE
Q
u’est-ce qu’une sexualité épanouie ? Celle dans laquelle
on ne s’oblige à rien, qui ne nous dicte pas de jouir
à tout prix, ni dans quelle position. Et dans tout ça, il y a le
plaisir. Et au sommet du plaisir, il y a l’orgasme.
Pour les hommes, c’est plutôt simple, du moins sur le plan
mécanique. Pour les femmes, c’est un peu plus complexe.
Pas de mode d’emploi absolu pour atteindre l’orgasme, mais
il existe des pistes à explorer, l’essentiel étant de bien se
connaître avant tout.
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Le
clitoris, du plaisir
IOO% gratis
Le pénis évacue l’urine ET procure des orgasmes. Chez les femmes,
le clitoris n’a qu’une seule fonction : nous faire plaisir.
Plus qu’un petit bouton, ses ramifications internes s’étendent sur
une dizaine de centimètres. Son fonctionnement est comparable
à celui du pénis : quand, sous l’excitation, son tissu se gorge de
sang, le clitoris "bande" ! Sauf que notre gland à nous (le petit
bouton) a deux fois plus de terminaisons nerveuses. Résultat :
notre orgasme est TRES puissant. Veinardes que nous sommes !
Pour le stimuler, on peut tripoter le petit bouton avec les doigts,
un sextoy ou par la pénétration, qui va stimuler la partie interne
du clitoris.
Se masturber est donc extrêmement plaisant et bénéfique :
1. On se fait du bien.
2. On ne dépend de personne pour ça.
3. On apprivoise notre corps, pour ensuite mieux guider nos
partenaires vers notre plaisir.
L’excision
Interdite en France, l’excision (ablation du clitoris) reste pratiquée
dans certaines régions du monde. Les conséquences peuvent être
dramatiques (décès, accouchement à risque pour la maman et le
bébé, douleurs, perte de plaisir…). Il est possible de bénéficier
d’une chirurgie réparatrice, prise en charge par la sécurité sociale.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Avoir
des orgasmes,
un cercle vertueux
L’orgasme, c’est comme Internet ou le téléphone portable : tant
qu’on n’en a pas, on vit très bien sans. Ensuite, on se demande
comment on a fait pour s’en passer.
En couple, l’orgasme est une sorte de dopant naturel : jouir
donne encore envie de jouir, et la perspective d’un rapport
sexuel est tout de même plus réjouissante quand on sait qu’on
va prendre son pied.
Dans tous les cas, l’orgasme est 100 fois mieux qu’une boîte
d’antidépresseurs : il est l’équivalent d’un fabuleux cocktail
chimique et tout notre corps nous remercie : il libère de l’adrénaline
(ça fouette la matière grise), de la dopamine (qui procure une
douce sensation de bien-être) et du cortisol (qui rend euphorique).
Tout ça sans ordonnance, et gratuitement. C’est ce qui s’appelle
avoir du bol.
Absence de désir
Le manque de désir peut être lié à de nombreux facteurs (dépression,
traumatismes, ménopause, VIH, traitements, y compris esthétiques,
sur ordonnance ou non...). On peut en parler à un(e) gynéco, médecin,
sexologue et, bien sûr, à AIDES.
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DU SEXE (OH OUI !)
ET MOINS DE RISQUES
L
e risque de contamination par le VIH et les IST est plus
important chez les femmes que chez les hommes.
Une des raisons à cela : notre anatomie génitale. En effet, la surface de muqueuse exposée est plus impor tante que chez
les hommes. Le sexe féminin est donc une porte d’entrée de
choix pour les virus et infections sexuelles.
Culturellement, la position dominante des hommes et la traditionnelle "passivité" des femmes dans la gestion de leur vie
sexuelle amènent celles-ci à moins bien contrôler tout ce qui
touche à la sexualité et à la prévention : les femmes ne sont pas
toujours en mesure de faire valoir leurs attentes.
Mais les femmes hétéros ne sont pas seules concernées : quand
on couche avec des femmes, on n’est pas pour autant à l’abri
d’une contamination.
Il faut donc se protéger. Et pour ça, il faut savoir comment et
avec quoi, afin de se sentir sereine et pleinement maîtresse de
sa sexualité.
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18
Le
traitement,
nouvel outil de prévention
Le préservatif (féminin et masculin) reste le moyen de prévention privilégié contre le VIH et la plupart des IST, en particulier
quand on ne connaît pas son statut vis-à-vis de ces infections ni
celui de son partenaire.
Mais aujourd’hui, quand on est séropositive(f) au VIH, il existe
un autre moyen d’éviter la transmission de ce virus à un(e)
partenaire : le traitement contre le VIH. Explications :
On est séropositive(f), on prend un traitement contre le VIH et :
1. le traitement est très efficace sur la durée (la charge virale
est indétectable dans le sang depuis au moins 6 mois),
2. la prise du traitement est très régulière (pas d’oubli de prises),
3. on n’est atteinte d’aucune autre IST (un dépistage régulier
est donc nécessaire).
Si ces 3 conditions sont réunies, on considère que les risques
de contamination sont proches de ceux liés à l’utilisation du
préservatif : c’est-à-dire quasi nuls.
Bref, quand on est séropositive(f) avec un traitement efficace,
on peut aujourd’hui avoir une vie sexuelle encore plus sereine
et épanouie.
Cette stratégie de prévention se concerte toutefois avec le ou la
partenaire et il est conseillé de bénéficier d’un éclairage médical.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Les
pratiques à moindre risque
En complément, on peut privilégier certaines pratiques sexuelles
qui présentent moins de risques de transmission du VIH que
d’autres (par exemple, fellation sans éjaculation plutôt qu'avec).
D'autre part, pour réduire le risque de rupture du préservatif,
l'utilisation d'un lubrifiant (ou gel) adapté est recommandée.
Pour s’informer, parlez-en à votre médecin, à AIDES ou consultez la brochure Les bases pour comprendre le VIH/sida de AIDES
disponible dans nos accueils ou sur www.aides.org (informations également disponibles sur les hépatites virales).
Enfin, en cas de risque d'exposition au VIH (rupture du préservatif par exemple), il existe un traitement d’urgence à prendre
au plus vite en se rendant aux urgences de l’hôpital.
Le plaisir dans tous ses états
L’utilisation du préservatif peut aussi devenir un véritable jeu sensuel…
Soyons créatives ! Bouche, doigts, caresses coquines, sex toys, etc.
Pour atteindre le 7ème ciel, tout en se protégeant du VIH, les moyens
sont multiples et il n’y a pas que la pénétration !
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Dire “Ouste !“…
ou négocier
Qui n’a jamais connu ce moment de gêne au moment de proposer le préservatif ? Se heurter à un refus ou à une remarque désagréable, c’est si embarrassant que, parfois, on peut être tentée de
céder… Mauvaise solution : mieux vaut passer pour une chieuse
et différer le rapport quand tout le monde sera d’accord.
Mais si, par exemple, l’envie est plus forte que la raison, on peut
se donner la peine de négocier :
• On propose autre chose que la pénétration (les moyens de
prendre du plaisir sont variés ! Innovons, explorons !).
• On tente le préservatif féminin (le fait de voir la donne
inversée peut plaire au mec : pour une fois, son pénis ne sera
pas prisonnier du latex).
Dans cette négociation, il s’agit aussi pour les femmes d’affirmer
leur droit au choix, et de faire entendre leurs désirs en matière
de sexualité.
A quand un outil de prévention accessible que nous
pourrons maîtriser ?
Le préservatif féminin existe mais n’est pas accessible dans les faits
(trop cher, rarement disponible en pharmacie, peu connu...). De
plus, il faut diversifier l’offre en créant des modèles mieux adaptés.
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SUIVI GYNECO :
DORLOTONS NOTRE SEXE !
I
l est essentiel d’être suivie sur le plan gynéco, quels que soient
l’âge, l’orientation sexuelle, et l’activité sexuelle elle-même. En
gros, qu’on s’envoie en l’air avec des hommes, des femmes ou
pas du tout, il ne faut pas zapper ce suivi.
Un bon suivi gynéco permet de dépister et traiter d’éventuelles
IST, dont certaines peuvent provoquer cancers ou stérilité.
Ce suivi permet aussi le dépistage des cancers féminins (sein,
col de l’utérus, ovaire…).
De façon plus générale, le suivi gynéco sert à faire le point sur
la contraception, la grossesse et le désir d’enfant, la ménopause,
les troubles du cycle, etc.
Cible privilégiée du VIH et des IST et ayant un grand besoin
d’infos et de conseils, les femmes sont pourtant nombreuses à
ne pas avoir accès à ce suivi.
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Les IST,
une menace fourbe
Elles sont multiples et certaines se transmettent très facilement
(avec les doigts, la bouche, par frottement sexe contre sexe…).
C’est le cas notamment du papillomavirus humain (HPV) ou de
l’infection à chlamydia, qui sont parmi les plus fréquentes.
Une fois transmises, elles peuvent ne provoquer aucun symptôme, et sont donc difficiles à repérer et à diagnostiquer sans
suivi régulier. D’où les complications (cancers, stérilité...) qui
peuvent survenir longtemps après la contamination, voire se
transmettre au bébé dans le cas d’une grossesse.
Les IST fragilisent les muqueuses du vagin, ouvrant ainsi
grand la porte à un risque accru de contamination par le
VIH, et inversement.
Alors prudence et vigilance : plus le dépistage du VIH et des IST est
précoce, mieux on les soigne. Pour en savoir plus : www.info-ist.fr.
Le cancer du col de l'utérus
Presque exclusivement provoqué par le HPV, le cancer du col de
l’utérus est responsable de près de 1 000 décès par an en France.
On estime que 9 cancers sur 10 pourraient être évités grâce à un dépistage régulier. Cela vaut bien un petit suivi de temps en temps, non ?
Il existe également un vaccin préventif pour les jeunes filles n’ayant
pas encore débuté leur vie sexuelle.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
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Se
dépister, c’est se protéger
Les IST sont dépistées par prélèvement sanguin (VIH, hépatite
B, chlamydia, syphilis), urinaire (chlamydia) ou par frottis (HPV).
Le frottis doit être réalisé tous les 1 à 2 ans. Il consiste à prélever
quelques cellules dans le vagin pour les analyser. A partir du
moment où le praticien n’est pas une brute ou un imbécile, il n’y
a AUCUNE raison que ça soit douloureux (sauf en cas d’irritation des muqueuses). Au plus, on peut ressentir une petite gêne.
Par ailleurs, on peut à présent bénéficier d’un test de dépistage
à résultat rapide du VIH (résultat en 30 minutes), effectué par
des militants de AIDES formés. Il est réalisé à partir d’une goutte
de sang prélevée sur le bout du doigt.
Pour en savoir plus : http://depistage.aides.org.
Rappelons aussi qu'il existe un vaccin qui protège contre l'hépatite B ! L'hépatite C, quant à elle, n'est pas considérée
comme une IST, mais peut se transmettre dans de rares cas
lors de rapports sexuels impliquant un contact avec du sang.
Il n’existe pas de vaccin préventif mais un traitement efficace.
La peur (des résultats, de l’examen lui-même…), le manque
d’informations, ou encore l’accès aux soins parfois difficile,
peuvent être un frein au dépistage. Pourtant le dépistage
permet de lever le doute, de bénéficier de traitements efficaces
en cas de résultat(s) positif(s), de se protéger et protéger les
autres.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Accès aux soins quand on est étrangère et
sans-papiers
En France et sous certaines conditions (durée de résidence,
ressources…), toute personne peut en théorie être dépistée et soignée et, pour les femmes, être suivie pendant la
grossesse.
Pour connaître vos droits, les conditions à remplir et les dispositifs d’accès aux soins existants (AME, sécurité sociale...),
adressez-vous à AIDES ou au Comède (www.comede.org).
Mais où sont les gynécos ?
Il devient de plus en plus difficile de trouver un(e) gynécologue
et peu de médecins généralistes sont formés au suivi gynéco
de routine. Plus nous exigerons d’eux d’assurer ce suivi, plus
ils se formeront ! On peut aussi être suivie par sa sage femme
ou consulter un(e) gynécologue dans les centres de protection
maternelle et infantile.
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DESIR (OU PAS) D’ENFANT :
LA ʺMEREʺ A BOIRE ?
C’
est la polémique ultime, la dictature sociale la plus
flamboyante, et une source de pression énorme pour
les femmes.
Le désir (ou non désir) d’enfant est au centre de bien des
débats. Est-on une vraie femme quand on ne veut pas d’enfant ?
Regrettera-t-on, plus tard ? A l’inverse, ai-je le droit de vouloir
un enfant alors que je ne rentre pas dans la "norme" ?
Pour certaines femmes, vouloir un enfant, c’est vraiment la
"mère" à boire. Et la société, toujours sympa, leur fait bien
sentir qu’elles ne sont pas normales : VIH, consommation de
tabac, d’alcool et autres substances psycho-actives, etc. Envisager
une grossesse dans ces conditions n’est pas simple car c’est
se confronter au jugement des autres (proches, médecins…).
Pourtant (et heureusement !), des solutions existent.
Quant à celles qui ne veulent pas d’enfant, elles se sentent
presque obligées de devenir mère. Malgré des années de luttes
féministes, malgré la liberté acquise, les femmes sont, apparemment, toujours soumises à cette norme…
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Future
maman face au
VIH...
Concevoir un enfant quand on est séropositive ou quand son
partenaire est séropositif, ce n’est pas toujours simple. Et ça
s’anticipe dès le début de la prise en charge médicale.
Des solutions existent pour éviter la contamination entre partenaires et, si c’est la maman qui est séropositive, pour éviter
la transmission du virus au fœtus. N’hésitez pas à en parler au
médecin et, pour plus d’infos, à vous adresser à AIDES.
...
ou aux dépendances
Être enceinte et dépendante (tabac, alcool, autres drogues) est
une situation complexe, et culpabilisante pour la future maman.
Tout produit nocif pour la santé présente potentiellement un
risque en cas de grossesse. Bien entendu, le niveau de risque
varie selon le produit et la quantité consommés.
Lors d’un projet de grossesse, en discuter en amont avec un médecin permet d'évaluer le risque pour vous et l’enfant, et d’identifier les stratégies à mettre en œuvre pour les réduire. Le défi, là,
c’est de trouver un médecin compréhensif et compétent…
Echanger avec d’autres femmes qui sont ou ont été dans la
même situation peut aussi aider.
Une chose est sûre, décrocher nécessite une aide médicale :
attention aux sevrages brutaux, qui peuvent être dangereux !
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Mère
ou pas
:
une décision, deux combats
Décider d’avoir un enfant génère excitation et angoisse : c’est
normal. Il est bon de s’interroger sur son envie de maternité,
afin de savoir si on est vraiment prête. Se questionner, c’est
plutôt une bonne chose. L’essentiel reste de comprendre qu’on
ne fait pas un enfant que pour soi-même, et qu’on ne devient
pas mère pour combler un vide.
C’est en considérant l’enfant comme un individu à part entière,
et en le menant à l’autonomie, que la maternité prendra tout
son sens. Pour la mère, et pour l’enfant.
A l’inverse, décider de ne pas avoir d’enfant est souvent très
mal vu. La maternité reste une sorte de destin sacré pour la
femme, comme si en donnant la vie elle réussissait une sorte
d’examen de féminité…
Pourtant, personne n’a à porter de jugement : les femmes ont
le choix et, si elles ne veulent pas d’enfant, disposent d’un large
panel de contraceptifs.
Renseignez-vous auprès de votre gynécologue, de AIDES, du
Planning Familial ou sur le site www.choisirsacontraception.fr.
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LA VIE
AVEC LE VIH
V
ivre avec le VIH, lorsqu’on est une femme, présente
certaines spécificités.
Par exemple, certains effets indésirables du traitement médical
sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes
(troubles gastro-intestinaux, allergies, acidoses lactiques...).
Quand on a le VIH, les problèmes gynécos sont également plus
courants et les risques de maladies des os (ostéoporose...) accrus.
La perception de son propre corps et de sa sexualité est
également bouleversée, plus encore, semble-t-il, quand on est
une femme. La vie sociale et professionnelle peut aussi en
prendre un coup.
L’essentiel, c’est de tenir le cap et de ne pas s’enfermer ou
s’isoler socialement : participer à des activités pour restaurer sa
confiance en soi, parler avec d’autres personnes séropositives
ou atteintes d’une maladie chronique, s’engager dans l’action
pour faire bouger les choses, ça peut aider.
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32
Docteur, écoutez-moi !
Regardez-moi ! Parlez-moi !
La plupart des traitements (anti-VIH, mais pas seulement) sont
essentiellement testés sur les hommes. Conséquence : quand on
les administre aux femmes, les effets indésirables peuvent être
plus fréquents, plus sévères voire inconnus au bataillon.
Considérer les contraintes et difficultés de chacune est également important pour une meilleure observance des traitements,
quels qu’ils soient (anti-VIH, anti-hépatite C...).
Hélas, tous les médecins n’en tiennent pas compte : pas parce
qu’ils se fichent du bien-être des patientes, mais parce que leur
priorité est l’efficacité du traitement. Dur pourtant de subir un
inconfort permanent. Et dur également de s’entendre traiter
de veinarde "parce qu’on a de la chance d’être encore en vie"...
Se faire entendre par son médecin, participer aux décisions
nécessite parfois de se battre... Mais ça s’apprend ! Echanger
avec d’autres femmes séropositives peut aider à définir des
stratégies pour mieux être entendues.
Les femmes se mobilisent !
Lors de la rencontre Femmes Séropositives en Action, qui a eu lieu
en 2011, les femmes ont réalisé des vidéos pour se rendre visibles
et sensibiliser les médecins. Pour les visionner ou les diffuser :
www.aides.org ou contactez AIDES.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Plus
belle la vie…
Bien vivre avec le VIH, c’est tout à fait possible. Et la qualité de
vie peut être préservée : fonder une famille, avoir une vie sociale,
affective et sexuelle épanouie, sont tout à fait envisageables,
malgré les bouleversements provoqués par le VIH et le traitement.
Au départ, le plus grand risque est l’isolement : et le parcours
qui mène à l’acceptation peut s’avérer long et difficile. Mais
ça vaut le coup de tenir bon, comme en témoignent de nombreuses femmes aujourd’hui : on apprend à apprécier la vie et
l’importance de chaque minute qui passe, on apprend à se battre,
à s’accepter, on acquière une force que beaucoup d’autres
n’ont pas…
Ce combat, pour soi-même et contre la maladie, contre les
jugements, contre l’ignorance, est un combat qui, mené collectivement, décuple les forces et l’énergie. Rencontrer des femmes
qui vivent la même chose, échanger et faire entendre une
parole commune peut aider à faire avancer les choses !
34
SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES
AU FEMININ
L’
alcool, le cannabis, l’héroïne, la cocaïne, l’ecstasy, les antidépresseurs et anxiolytiques (ce qu’on appelle les "psychotropes"), le tabac, etc. sont des substances psycho-actives.
C'est-à-dire qu’elles ont une action sur le cerveau.
Par rapport aux hommes, les femmes sont moins nombreuses
à consommer des drogues dites "dures" (héroïne, cocaïne…)
et préfèrent se tourner vers l’alcool et les médicaments.
Est-ce mieux ? Difficile à dire.
Toujours est-il que la plupart de ces substances ont des conséquences plus importantes sur notre santé. Ce n’est pas juste,
mais c’est comme ça, c’est une question de physiologie.
Etre femme consommatrice de substances psycho-actives,
c’est aussi avoir des questions et des besoins qu’on tend souvent
à garder pour soi de peur d’être jugée. Encore plus quand on est
accro. Pour limiter les risques sur sa santé, il est pourtant essentiel
d’en parler !
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36
Les
effets sur notre corps et
notre santé : quelques exemples
A quantités égales, la concentration des produits que nous
consommons est généralement plus élevée chez nous que
chez les mecs. Notre corps est différent, c’est ainsi.
Si encore les effets immédiats étaient les seuls à être décuplés :
que nenni, les risques aussi ! Exemple typique : le risque de cirrhose du foie lié à une consommation excessive d’alcool est plus
important pour nous (risque aggravé en cas d'hépatite virale).
Les prises de risques annexes sont aussi à considérer : comme
la vigilance baisse sous l’effet des produits, on est plus exposée
à des rapports sexuels non protégés et non désirés. Et en cas
de forte dépendance, on peut être amenée à échanger du sexe
contre une dose. Conséquence : on s’expose encore plus au
VIH et aux IST.
Enfin, côté plaisir sexuel, les substances psycho-actives ne nous
promettent pas le 7ème ciel : elles peuvent perturber le désir et
assécher les muqueuses (risque de pénétration douloureuse,
de transmission accrue du VIH et des IST, et de rupture du
préservatif).
A noter : les substances provoquent parfois l’interruption des
règles : mais attention, cela ne veut pas dire qu’on n’est plus
fertiles, on peut tomber enceinte !
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
S’informer
et… oser en parler
!
Pas toujours facile de parler de ses consommations ou de ses dépendances à ses proches ou à son médecin. Surtout quand on est
une femme. Souvent par crainte du jugement (une femme qui boit,
prend de la coke, de l’héro, est accro aux médicaments, etc. c’est
mal vu, plus encore qu’un homme) ou de se voir retirer ses enfants.
Sauf que chacune a ses propres raisons de consommer, sa propre
histoire, et on n’a pas à être jugée pour ça !
On peut vouloir décrocher totalement ou seulement limiter les
risques sur sa santé. On peut aussi avoir besoin de parler de son
quotidien, de ses galères, de sa santé, de sa vie affective, etc.
L’essentiel c’est de pouvoir le faire sans être jugée. A AIDES par
exemple où certains accueils ont des groupes réservés aux nanas.
Vous pouvez les rejoindre ou initier leur mise en place !
Pour des informations, évaluer son degré de dépendance ou
être orientée, il y a aussi Addictions Drogues Alcool Info
Service (infos pratiques sur www.drogues-info-service.fr).
Attention aussi au partage du matériel lié à l’injection de substances, facteur important de transmission du VIH et des hépatites !
Avoir son propre matériel, c’est aussi se protéger.
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VIOLENCES :
UN BON COUP D’ARRET !
L
a violence peut prendre différentes formes : elle peut être
physique, verbale, psychologique, etc. Elle touche beaucoup de femmes et, souvent, celles-ci gardent le secret sur ce
qu’elles vivent.
En effet, la violence se déroule souvent au sein du couple : elle est
alors confinée dans la sphère privée. Les femmes qui la subissent
ont parfois peur d’être jugées, éprouvent un sentiment de honte
ou bien craignent les représailles si elles parlent.
Peu nombreuses sont alors celles qui parviennent à en parler ou
à porter plainte.
On estime qu’en France, 1 femme sur 10 est victime de violences
physiques.
La violence envers les femmes est punie par la loi : les femmes
devraient être en mesure de faire valoir leurs droits !
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40
Les
différents visages
de la violence
La violence physique (coups, blessures) est la plus évidente à prouver
et donc à condamner.
Mais il existe d’autres formes de violence, plus sournoises, qui ne laissent pas de traces visibles... Difficile alors d’apporter des preuves !
Exemple : les rapports sexuels forcés dans le couple. Autrefois,
on prétextait le "devoir conjugal" mais celui-ci a été aboli.
Aujourd’hui, le viol conjugal est reconnu et condamnable par la loi.
Il y a aussi la violence psychologique, insidieuse, destructrice et souvent invisible de l’extérieur. Elle prend la forme d’humiliations, dépréciations diverses, insultes, critiques incessantes et cruelles, etc.
C’est un processus qui, souvent, se met en place au fil du temps et dont
les conséquences sont parfois dramatiques : perte totale de confiance
en soi, rupture du lien social, isolement, dépendance au partenaire, etc.
Les rejets et discriminations liés au VIH ou à l’orientation sexuelle
sont aussi des formes de violence.
Violence : les avancées de la loi
Depuis 2010, la loi permet aux femmes en situation irrégulière victimes de violence de bénéficier d’une protection les autorisant à
rester sur le territoire et d’une aide juridictionnelle gratuite.
La violence psychologique est également reconnue depuis 2010 et
peut être condamnée.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Toutes
concernées
La violence peut toucher toutes les femmes.
Cependant, une femme exposée à la violence durant l’enfance présente plus de risques à l’âge adulte : ayant intégré la violence comme
composante "naturelle" des relations intimes et familiales, le choix
peut se porter inconsciemment vers un partenaire violent.
Souvent, le manque d’estime de soi explique aussi que l’on tolère
(au lieu de fuir un point c’est tout) des situations portant atteinte à
son intégrité physique et psychique.
Par ailleurs, les situations de marginalisation (dépendances,
précarité, vie dans la rue...) exposent à la violence. Et quand
on est femme d’origine étrangère, la barrière de la langue,
l’isolement, ou encore les traditions, limitent considérablement
les possibilités d’agir face à un conjoint violent.
Pour plus d’informations :
- Violences Conjugales Info : 3919 (gratuit depuis un poste fixe)
- Fédération Nationale Solidarité Femmes : www.solidaritéfemmes.org
- Collectif de lutte contre les violences faites aux femmes :
www.violencesfaitesauxfemmes.com
42
AGIR !
POUR S`EPANOUIR
E
tre actrice de sa propre vie, prendre les choses en main,
s’engager dans l’action est un facteur d’épanouissement
personnel. Des femmes témoignent de leurs combats :
Après l’annonce de ma séropositivité, je suis passée par une phase
de laisser-aller, de perte de sens : plaire à qui ? Pour quoi ? J’allais
au travail la tête défaite, j’en avais plus rien à faire. Et puis un atelier
de socio-esthétique, autour de l’estime de soi, a été le déclic :
j’ai retrouvé l’envie de plaire. De ME plaire. Séropositive ou pas,
être bien avec soi-même, se plaire est hyper important : ça donne
la pêche, le moral, un sentiment de contrôle... Et en prenant soin de
soi, on a plus de chances d’attirer ceux qui en valent la peine plutôt
que les loosers de bas étage. Mais il faut le faire d’abord pour soi.
Dans la vie, il y a 2 catégories de personnes : celles qui se battent
et celles qui se laissent abattre. Mes épreuves - et j’en ai vécu ! font ce que je suis aujourd’hui et j’en suis fière. Elles m’ont permis de
voir à quel point je tiens à la vie et l’importance d’en être pleinement
actrice : j’ai appris à regarder la bouteille à moitié pleine !
Vanessa
43
J'ai rencontré l'héroïne vers 13 ans... Premières injections, premiers
flashs : de vraies parties de plaisir. Mais cette euphorie fut bien
éphémère. Car il faut plus, toujours plus... Et mon quotidien s'est
construit de business, vols, insouciance, rencontres, tapin, mac, viols,
impuissance, manque, attente, angoisse, violence, horreurs, détresse.
Et beaucoup de colère, tellement de rage qu'un jour j'ai voulu tout
retourner. J'ai arrêté l'héro violemment du jour au lendemain. Je suis
partie et j'ai commencé à me reconstruire doucement... AIDES a
été une béquille sur laquelle j'ai pu m'appuyer, qui m'a offert un
poste et un certificat bientôt ; ce qui m'aide à évoluer, me stabiliser.
C'est pas encore gagné : accepter, s'épanouir est un combat quotidien, fatiguant parfois mais tellement précieux ! 21 ans, un corps
exténué, un esprit perturbé, des émotions indomptées... Mais une
volonté en acier, inépuisable, et de belles ambitions.
Aïsa
Pour avoir subi le comportement violent, violeur, possessif, jaloux,
infidèle, dépensier, abusif du père de mes enfants pendant 18 ans,
un jour j’ai eu le courage de partir en me promettant de ne plus
être dépendante affectivement, financièrement, familialement.
J’ai tout perdu mais j’ai gagné le droit de ne plus avoir peur. J’ai
opté pour mes propres envies : à 40 ans j’ai repris mes études et
j’ai trouvé une façon d’être utile à AIDES où le combat des femmes est présent car la parité est loin d’être reconnue, entendue,
comprise.
Nous sommes en capacité de décider ce qui est bien pour nous
mêmes, sans personne pour nous dicter la conduite à tenir. Nous
sommes maîtresses de notre propre destin sans l’influence de qui
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J'ai rencontré l'héroïne vers 13 ans... Premières injections, premiers
flashs : de vraies parties de plaisir. Euphorie bien éphémère.
Car il faut plus, toujours plus... Et mon quotidien s'est construit de
business, vols, insouciance, rencontres, tapin, mac, viols, impuissance, manque, attente, angoisse, violence, horreurs, détresse.
Et beaucoup de colère, tellement de rage qu'un jour j'ai voulu
tout retourner. J'ai arrêté l'héro violemment du jour au lendemain.
Et j'ai commencé à me reconstruire doucement... AIDES a été une
béquille sur laquelle j'ai pu m'appuyer, qui m'a offert un poste et
un certificat bientôt ; ce qui m'aide à évoluer, me stabiliser. C'est
pas encore gagné : accepter, s'épanouir est un combat quotidien,
fatiguant parfois mais tellement précieux ! 21 ans, un corps exténué, un esprit perturbé, des émotions indomptées... Mais une
volonté en acier, inépuisable, et de belles ambitions !
Aïsa
Pour avoir subi le comportement violent, violeur, possessif, jaloux,
infidèle, dépensier, abusif du père de mes enfants pendant 18 ans,
un jour j’ai eu le courage de partir en me promettant de ne plus
être dépendante affectivement, financièrement, familialement.
J’ai tout perdu mais j’ai gagné le droit de ne plus avoir peur. J’ai opté
pour mes propres envies : à 40 ans j’ai repris mes études et j’ai
trouvé une façon d’être utile à AIDES où le combat des femmes est
présent car la parité est loin d’être reconnue, entendue, comprise.
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Pour aller plus loin, voir ressources p.46-47
Nous sommes en capacité de décider ce qui est bien pour
nous-mêmes, sans personne pour nous dicter la conduite à tenir.
Nous sommes maîtresses de notre propre destin sans l’influence
de quiconque. Pas la peine de chercher des excuses comme les
enfants, la famille… Juste le courage de ne plus être dépendante,
avoir la motivation de changer SA vie.
Gys
J’avais une estime de moi proche de zéro et tombais inlassablement sur des gars qui ne me respectaient pas... Aveuglée par mes
illusions, j’ai pris des risques sexuels. Si j’ai rien attrapé, c’est par
chance… Une dépression et une psychothérapie plus tard et ma
vie a changé : j’ai décidé que PERSONNE n’avait le droit de ternir ce
que j’ai de plus précieux : ma vie ! J’ai donc appris à me respecter
et surtout à combler mon vide intérieur, qui me faisait m’accrocher
à n’importe quelles branches, même les plus instables.
Si vous vous reconnaissez dans ce témoignage, j’ai envie de vous
dire : prenez conscience de votre valeur et ne laissez personne
gâcher votre précieuse vie. N’ayez pas peur de vous retrouver seule
face à vous-même : vous êtes votre meilleure amie : ) !
Diane
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Pour
aller plus loin :
(liste non exhaustive)
Egalité de genre, égalité hommes-femmes
- Centres d’information sur les droits des femmes et des familles
(CIDFF) : pour connaître l’association la plus proche :
www.infofemmes.com
- Collectif national pour le droit des femmes :
www.collectifdroitsdesfemmes.org
- Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes :
www.observatoire-parite.gouv.fr
- Observatoire des inégalités (site d’info) : www.inegalites.fr
- Laboratoire de l'Egalité : www.laboratoiredelegalite.org
- Association belge le Monde selon les femmes :
www.mondefemmes.org (brochures, outils...)
Santé sexuelle, santé des femmes
- AIDES : www.aides.org (infos thématiques, documentation
téléchargeable ou disponible dans nos lieux de mobilisation)
- Site d’information et de soutien entre personnes séropositives
(avec un espace femmes) : www.seronet.info
- Le Planning familial : www.planning-familial.org
(informations et documentation)
- Collectif Interassociatif Femmes et VIH :
www.femmesetvih.org
- www.papamamanbebe.net : grossesse et VIH, parentalité, etc.
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- Association GAMS (Groupe pour l'Abolition des Mutilations
Sexuelles, des Mariages Forcés et autres pratiques traditionnelles
néfastes à la santé des femmes et des enfants) :
www.federationgams.org
- Women for Positive Action :
www.womenforpositiveaction.org/fr (outils pratiques pour
l’amélioration des soins des femmes séropositives au VIH...)
- Femmes en Santé (site d’info canadien) :
www.femmesensante.ca
- Brochure "Tomber la culotte !" (pour les femmes qui ont des
relations sexuelles entre elles) : disponible gratuitement auprès
de Sida Info Service www.sida-info-service.org et le Kiosque
www.lekiosque.org
- www.lepreservatif-feminin.fr
Droits des étrangers malades
- Observatoire du droit à la santé des étrangers :
www.odse.eu.org
- RAAC (réseau des associations africaines et caribéennes
agissant dans la lutte contre le sida) : www.raac-sida.org
Dépendances
- Association Française de Réduction des risques (AFR) :
http://a-f-r.org
- ASUD, association d’autosupport et de réduction des risques :
www.asud.org
- Tabac Info Service : www.tabac-info-service.fr
48
Pourquoi venir à AIDES ?
AIDES est une association de lutte contre le sida et les hépatites virales. Qu’on soit atteint par ces maladies, à la recherche
d’informations ou proche d’une personne séropositive, on peut
téléphoner ou venir dans nos lieux de mobilisation.
A AIDES, de nombreuses actions sont mises en place pour
et avec les femmes. Construites à partir de leurs besoins et
préoccupations, ces actions visent à renforcer l’estime de soi,
la capacité à se protéger, à devenir actrice de sa santé et à
rompre l’isolement.
Pour contacter ou rejoindre le lieu de mobilisation de AIDES le
plus proche : 0 805 160 011 (appel gratuit depuis un poste fixe).
AIDES, reconnue d’utilité publique, est habilitée à recevoir des dons et legs.
©AIDES - mars 2012
Brochure réalisée grâce au soutien financier de l'INPES
Rédaction : Cynthia Benkhoucha et Gaëlle-Marie Zimmermann
Comité de relecture : Marie-France Agnimel, Graciela Cattaneo, Jean-François Laforgerie,
Solène Raoul
Merci à tous ceux qui ont apporté une relecture ciblée
Chapitre "Désir et plaisir" inspiré de l’ouvrage Petit guide du plaisir sexuel féminin de
Manon Bestaux.
Illustrations : Cha (www.chabd.com)
Maquette : Clémentine Petit