ROTHERENS h.
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ROTHERENS h.
ROTHERENS Appellation médiévale: Rotonens, 1281. Curatus de Rotorens au 14e siècie; Ecclesia Rotoniaci, 1571; Parrochia de Roterens Roterenum au 17e siècie; Roterens, 1728. Rotherens apparaft sous le nom de Rotonens dans la carte de Samson au 17e siècle. La première forme, Rotonens, s'explique par Rutenus, Rotenus, suivi du suffixe encus, fréquent dans la toponymie alpine. Le chanoine Gros relève dans Rotonens devenu Rotherens l'évolution de n à r, phénomène phonétique égaIement obs&rvé dans l'Ain et en Suisse. Habitants: Les "Cavagnots", en patois, parce que, avec les roseaux des marais, on fabriquait des paniers, "les cavagnes". Population: en 1689: 200 h; en 1746: 24 feux; 1776: 154 h; 1806: 203 h; 1848: 283 h; 1911 : 214 h; 1936: 171 ; 1975 : 163 h ; en 1982 : 141 h. Altitude: 390 m au chef-lieu: s'échelonne de 340 à 470 m. Superficie: 174 ha dont 54 en forêts. A 32 km de Chambéry. Hameaux et lieux dits: Côte Roland Prés communaux. Rotherens a fait partie de l'ancienne province de Savoie, puis du département du Mont-Blanc, canton de La Rochette de 1793 à 1815. Depuis 1860, il est dans le canton de La Rochette, arrondissement de Chambéry. Dans le domaine religieux, Rotherens a fait partie de l'évêché de Grenoble, puis de Maurienne et enfin de Chambéry. Depuis la Révolution , il appartient à la paroisse de La Rochette. Un village, une église: C'est le plus petit village du canton de La Rochette, le dernier sur la rive droite du Gelon, mais situé en hauteur et dominant le marais malsain d'autrefois, L'église (cliché M. Messiez). en contrebas du plateau d'Etable, face aux coteaux ensoleillés de la Croix de La Rochette et de Villard-Sallet. Ce village, avec ses vieilles maisons encore parfois couvertes de lauzes , aux m urs de pierres plates mélangées aux galets roulés de la plaine, à la vaste charpente robuste et aérée, groupées autour de leur petite église couvant les tombes de son bien modeste cimetière, a quelque chose d'attirant. Dans le crépuscule d'un jour d'automne, il semble en émaner la sérénité des campagnes ancestrales .. . Au Ile siècle, il fait partie de la seigneurie du Marquis de Coudrée; la paroisse , comme beaucoup d 'autres du canton, dépend du prieuré conventuel de Saint-Pierre d'Allevard, donc de l'abbaye de Saint-Chaffre du Monastier dans le diocèse du Puy, elle-même dépendant de Cluny. 529 La première visite paroissiale, comme celle de 1536, indique que dans l'église existe la chapelle du Saint-Esprit fondée la même année par Jacques d'Arvesir qui en a gardé le patronage avec la confrérie du Saint-Esprit. En 1571, on dénombre quatre chapelles: celle de Sainte-Marguerite qui a pour patron les Pinard, celle du SaintEsprit toujours, celle de Saint-Maurice avec le patronage du seigneur de Poypon et une quatrième annexée au Maître autel, celle de Saint-Blaise. Le registres des baptêmes de la paroisse note en 1603 que "le 15 mai, après le synode de l'année 1606, fut baptisé Jean-Claude, fils de Menget P oypon et de son épouse Claudia, qui fut le premier baptisé dans ladite église paroissiale justa forman et reformationem Concilir Tridentini ex praecepto Rmi ac Illmi Dni Philiberti Millieti episcopi Maurianensis et Principis .. . " C'est la preuve que les décrets du Concile de Trente parviennent jusque dans ces paroisses reculées de la chrétienté. Lors de la visite de 1609, l'église Saint-Marie est toujours dépendante d'Allevard mais l'évêque demande de faire raser les autels de Saint-Maurice et de Saint-Blaise. Quelques années plus tard, le plafond d'une partie de la nef menace ruine et l'évêque ajoute que la chapelle SaintClair et Sainte-Marguerite "n'est pas dans un lieu convenable". Nouvel ordre de destruction de l'autel, mais aussi de transfert de l'image à l'autel du SaintEsprit. D'ailleurs, il faut tout mettre à l'autel du Saint-Esprit: constatant que les autels de Saint-Maurice et SaintBlaise sont encore debout, l'évêque réit ère l'ordre de les raser et de placer les images avec celle du Saint-Esprit. Un crépissage et un blanchissage des parois s'imposent. De 1686 à 1688, Vincent Arnaud fait refaire le baptistère, le confessionnal, la chaire, la poutre de gloire portant le crucifix. Donc, en 1689, tout est en bon état; cent commu- 530 niants viennent à l'égli se, il n'y a ni abus ni scandale, mais on devra murer la porte du clocher qui se trouve dans la nef et ouvrir du côté cimetière pour accéder au dit clocher. A la visite de 1717, l'église a un maître-autel garni de son tableau, un rétable en bois de noyer, un tabernacle peint et doré en bon état, une sacrisite propre, mais l'ancienne chapelle du Saint-Esprit, dite maintenant du Rosaire, est en mauvais état. Les deux confréries, celle du RoSai re et celle du Saint-Sacrement, n'oublient pas de donner chaque année le pain et la soupe aux pauvres. La paroisse dépend alors au civil du Marquis de Coudrée par la seigneurie de La Rochette. A la Révolution, le curé, fort progressiste, prête le serment civique et celui demandé par Albitte. Mais, durant cette période, la paroisse disparaît, comme celle de Détrier , de La Croix, elle est rattachée à La Rochette et l'église· reste jusqu'en 1956 telle qu'elle était au l8e siècle. C'est pourquoi l'abbé Félix Bernard avait tant d'émotion à parler de "cet édifice robuste, proportionné, bien assis, dont la grande porte romane a été privée de son ancien porche". Le choeur lui apparaît voûté, demi-circulaire, éclairé de deux fenêtres de style roman. L 'autel est une large dalle de pierre. JI n 'y a pas de tabernacle, mais dans le m ur une petite baie vitrée où était la Sainte Réserve. Cette baie a une ouverture encadrée de tuf dans le cimetière de sorte que les paroissiens peuvent vénérer cette "armoire eucharistique" depuis l'extérieur. Le clocher, avec ses couches successives de "bâtisse en épi" date du Ile siècle, mais "le beffroi l'ébranle trop". En somme, une des plus vieilles églises de la région. En 1956, certaines restaurations ont été faites et l'on peut y voi r une grande fre sque du peintre René Maria Burlet rappelant les grâces "qui découlent du sacrifice de la messe avec l'intercession Une vieille maison (cliché M. Messiez) . de la Vierge présente à Cana comme au Calvaire: d'où le profil des urnes et du Mont Calvaire". Rotherens aujourd'hui,' La commune n'a pas de commerce et deux artisans seulement: on va acheter et travailler à la ville voisine; elle est trop petite pour offrir aux Rochettois des terrains à bâtir et le nouveau village, qui s'étire en villas, est situé sur La Rochette. Trois demeures seulement ont été construites entre 1975 et 1979, le total des maisons se montant à soixante cinq. Les soldes naturel et migratoire, tous deux négatifs d'abord de 1954 à 1962 (- 4 et - 6), puis positifs de 1962 à 1968 (+ 4 et + 1) ne remontent plus ensuite au-dessus de 0 (- 1 et - 9). Entre 1975 et 1979, il Y a eu 8 naissances et 15 décès. Ce déficit, somme toute semblable à celui d'autres communes, n'est pas le facteur le plus inquiétant; plus grave est la faiblesse du potentiel fiscal, de loin le moins élevé des quatorze communes: pas de taxe professionnelle ou presque, un petit foncier bâti, de plus petits fonciers non bâtis et des taxes d ' habitation. Certes il y a toujours en 1980 17 exploitations agricoles (36 en 1955, 18 en 1970), mais elles n'ont que 5, 18 ha de moyenne contre 7,08 ha pour le canton. En tout, sont utilisés 88 ha (139 en 1955, 109 en 1970). Les 60 bovins (97 et 78 auparavant) disposent de 62 ha d'herbe (82 et 54), 13 autres hectares sont labourés (66 et 31) et 2 demeurent en vignes (5 et 2). 531