Rencontre avec Pierre Walter

Transcription

Rencontre avec Pierre Walter
Rencontres Orchestrales 2012
Pierre Walter, chef invité
de l’Orchestre d’harmonie
GPSO : Que pensez‐vous du projet des Rencontres Orchestrales ? Pierre Walter : J’ai été ravi d’être invité à diriger l’Orchestre d’harmonie qui sera formé à l’occasion de ces Rencontres Orchestrales. Ce type de projet est essentiel dans la formation des jeunes musiciens. Réunir des élèves de 7 Conservatoires différents autour d’un programme commun est source d’échanges et de partage. L’objectif est également de faire découvrir aux élèves le répertoire de l’Orchestre d’harmonie et de permettre à ces jeunes instrumentistes à vent d’intégrer une grande formation musicale. Comment avez‐vous choisi les œuvres au programme ? La programmation s’est faite en concertation avec les directeurs des 7 Conservatoires. Il s’agissait de présenter aux élèves des œuvres de styles variés avec notamment la pièce de Haendel qui, à l’origine, n’est pas écrite pour une Harmonie. La musique de Pirates des Caraïbes, parlera certainement davantage aux élèves ayant pour la plupart vu le film. À partir d’une musique qu’ils connaissent, on les amène à élargir leur connaissance du répertoire vers des œuvres comme Hymne à la musique de Lancen. Quelles sont les étapes décisives qui vous ont mené à la direction d’orchestres d’harmonie ? J’ai été amené à la direction d’Harmonies par mon expérience en tant que basson solo à la Musique des Gardiens de la Paix. Ce poste a été ma première participation à un orchestre d’harmonie professionnel. J’y ai découvert toute la richesse et tout le potentiel de ces formations. Lorsque le poste de Chef de la Musique s’est libéré, je n’ai pas hésité à me présenter. On connaît mieux les orchestres symphoniques que les orchestres d’harmonies. Quelles sont leurs spécificités ? L’orchestre d’harmonie met les instruments à vent en valeur de façon tout à fait différente par rapport à l’Orchestre symphonique. Les équilibres entre les pupitres sont autres. Ainsi, il arrive souvent que les clarinettes des Harmonies soient comparées aux violons des Symphoniques car ce sont elles qui portent les lignes mélodiques et font « la masse ». Dans les œuvres jouées, l’écriture musicale pour les vents est particulièrement exigeante. Ils n’apportent par seulement une couleur et un relief à l’orchestre mais ils doivent assumer l’intégralité des fonctions et du discours musical. Quelle est la place des orchestres d’harmonie aujourd’hui dans le paysage musical français ? Le répertoire des Harmonies est bien peu médiatisé. Cela est certainement dû au fait que les formations professionnelles sont très peu nombreuses. Etant liées à des institutions comme l’armée ou la Police, on a souvent tendance à ne considérer que leur aspect protocolaire et à oublier toute la richesse du répertoire. Pourtant, l’Harmonie permet à certains instruments de trouver leur place dans la musique d’ensemble ; Je pense notamment aux saxophones ou aux saxhorns, utilisés de manière anecdotique en formation symphonique. L’Orchestre d’Harmonie mériterait d’être davantage mis en lumière. Et notre rôle aujourd’hui est de créer une dynamique pour valoriser les orchestres d’harmonie et leur répertoire. Il y a un réel travail de fond à faire notamment au niveau des conservatoires pour sensibiliser les élèves à cette musique. Les Rencontres Orchestrales s’inscrivent dans cette dynamique et je me réjouis que de tels projets voient le jour.