CR du 15 nov 2016 La peinture américaine des années

Transcription

CR du 15 nov 2016 La peinture américaine des années
CR 15 novembre 2016
La peinture américaine des années 1930
Musée de l’Orangerie / 12 octobre 2016 - 30 janvier 2017
Le musée de l’Orangerie présente une cinquantaine d’œuvres rarement ou jamais montrées en
Europe. C’est une excursion dans une période fort mal connue de la scène artistique outreAtlantique entre le gigantesque krach de la bourse en 1929 entraînant la Grande Dépression, et
l’entrée des Etats-Unis dans la Deuxième guerre mondiale en 1941.
Pour donner une cohérence à une multiplicité de mouvements et styles, le parcours enchaîne des
chapitres thématiques.
INTRODUCTION : des actualités filmées de l’époque évoquent ces années de plomb, the age of
anxiety, quand des millions de chômeurs vivent dans des taudis, dépendent de la soupe populaire.
Dès 1935, le gouvernement Roosevelt emploie plus de 6 000 artistes dont les peintures murales,
tableaux et sculptures décorent des édifices publics jusque dans les bureaux postaux les plus
reculés. Les œuvres conventionnelles ont la cote.
Dans l’exposition, dès l’entrée, le visiteur tombe sur une icône patriotique : American Gothic (1930)
de Grant Wood: un double portrait de fermiers vieillissants. L’Américanité est-elle de représenter la
banalité du quotidien ? Comme le font Ces grands machins américains dont Georgia O’Keefe, une
artiste à part, se moque un peu. Elle a bien saisi qu’une idée obsède les artistes US des années
1930 : Quelle est le langage esthétique nationale face aux influences européens ?
RETOUR à LA TERRE : Les régionalistes se voient comme des reporteurs de la vie rurale et des
conflits sociaux. La pire sécheresse depuis des décennies afflige le Middle West, cœur agricole des
Etats-Unis. Erosion 2 (1936) d’Alexander Hogue révèle le corps brutalisé de la terre nourricière
devenue stérile.
PUISSANCE INDUSTRIELLE : Des artistes engagés introduisant un message politique dans leurs
toiles. Alice Neel : portrait du docker Pat Whalen ( 1935 ). Ses poings posées sur le journal de
combat communiste. Charles Sheeler, chef de file des précisionnistes, dépeint la nouvelle usine de
Ford à Detroit avec une rigueur photographique : Paysage américain (1930).
LA VILLE SPECTACLE : Arthur Dove, l’un des pionniers de l’abstraction, livre en 1938 Swing Music
- Louis Armstrong : rien que des couleurs et des formes. Un art considéré par beaucoup comme
incompatible avec tout ce qui est vraiment américain. Avec le jazz vient la grande effervescence
culturelle afro-américaine. Harlem est sa capitale décrite par William H Johnson. Le cinéma devient
motif : Une foule bigarrée chez Reginald Marsh. Une attente immobile chez Edward Hopper.
L’HISTOIRE REVISITEE : Grant Wood caractérise Les filles de la Revolution, gardiennes des
origines héroïques de l’Amérique. Joe Jones montre l’Amérique des violences raciales: Justice
américaine (1933 ). Une scène de lynchage, sinistre pratique du KuKluxKlan.
CAUCHEMARS ET REALITE : Les nouvelles venant de l’Europe sont alarmantes. Demain, c’est la
guerre. Les artistes extériorisent leurs sentiments. C’est une peinture de l’effroi.
VERS UN ART MODERNE AMERICAINE : Les années 1930 propulsent les Etats-Unis d’un
provincialisme pictural assumé vers une modernité qui occupera dans l’après-guerre le devant de la
scène internationale. Les explorations abstraites de Jackson Pollock ouvrent la voie à la liberté
créatrice de Rothko, De Kooning, Kline, Motherwell. Station de service (1940) d’Edward Hopper est
un résumée de la culture commerciale américaine qui va nourrir par la suite le mouvement du Pop
Art.
EPILOGUE : Les véritables chefs-d’œuvre des années 1930, n’est-ce pas Hollywood qui les a
produites ? Bonus à la fin du parcours : des extraits de films emblématiques tels que 1939 : Autant
emporte le vent , 1939 Le Magicien d’Oz, 1940 Les raisons de la colère etc etc
A voir également :
Mexique 1900 - 1950, au Grand Palais, jusqu’au 23 janvier 2017 : l’influence des muralistes
mexicains sur les jeunes peintres américains
The color line : les artistes africains-américains et la ségrégation au musée du Quai Branly
jusqu’au 15 janvier 2017