Le 4 juillet 2016, Le Salon de musique célébrait ses dix ans d

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Le 4 juillet 2016, Le Salon de musique célébrait ses dix ans d
Le 4 juillet 2016, Le Salon de musique célébrait ses dix ans d’existence dans un lieu
emblématique de la ville de Metz qui s’inscrit au cœur même de la longue histoire de la cité :
le Cercle des Officiers. Successivement Couvent des Frères Prêcheurs (1222-1552), Abbaye
de Saint Arnould (1552-1792), Hôpital de Haute-Pierre (1792-1795), École d’artillerie de Metz
(1796-1919), l’architecture de ses bâtiments témoigne toujours de la puissance spirituelle
autant que militaire qui fut celle d’un évêché aux avant-postes des conflits franco-germaniques
pendant de longs siècles.
En des temps qu’on pourrait rêver plus cléments, du moins reste-t-il de cette histoire complexe
un héritage commun aux pays qui se sont disputé la possession de ces lieux : une culture
musicale que défend de façon magistrale Le Salon de musique, institution invitante de cette
soirée festive. Le programme mettait d’ailleurs à l’honneur aussi bien Mozart et Brahms que
Debussy, Massenet et Ravel.
Philippe Baudry, violoncelle-solo de l’Orchestre National de Lorraine depuis 1988, a fondé en
2006, avec deux autres solistes de cet orchestre, un ensemble de musique de chambre à
géométrie variable, Le Salon de Musique, qui reçut d’emblée le soutien du Conseil Régional
de Lorraine, du Conseil Général de Moselle et de la Ville de Metz. Pour ce dixième
anniversaire, Philippe Baudry avait réuni autour de lui neuf de ses partenaires. Il retrouvait ses
deux co-fondateurs Loïc Schneider, aujourd’hui première flûte solo de l’Orchestre de la Suisse
Romande et Philippe Villafranca, actuel violon solo de l’Orchestre de chambre de Genève.
Complétaient l’ensemble trois musiciens installés désormais loin de Metz : Violaine Miller, alto
à l’Orchestre Philharmonique de Liège, Aurélie Entringer, alto, Pascal Monlong, violon ; et
quatre solistes de l’Orchestre National de Lorraine : Manon Louis, harpe, Sylvie Tallec violon,
Pierre Rusché, contrebasse, et Jérôme Schmitt, clarinette.
La complicité entre des musiciens, qui se connaissent bien, confirma leur joie évidente et
communicative à jouer ensemble, ce que soulignaient, par ailleurs, la présentation et les
commentaires souriants et remplis d’humour de Philippe Baudry.
Les œuvres choisies ont permis de mettre en valeur chacun des solistes : la virtuosité du
flûtiste Loïc Schneider et la finesse des cordes de Philippe Villafranca, Aurélie Entringer,
Philippe Baudry dans le Premier Quatuor pour flûte et cordes de Mozart ; la beauté de la
harpe de Manon Louis, soutenue par les cordes dans les Danse sacrée et danse profane de
Debussy ; la clarinette de Jérôme Schmitt se fondant admirablement avec le quatuor dans le
sublime Adagio du Quintette pour clarinette et cordes de Brahms. La célébrissime Méditation
de Thaïs réunit, pour le plus grand plaisir du public Manon Louis et Phiippe Villafranca. En fin
de programme, les méandres enjôleurs de la flûte, de la clarinette et de la harpe, se marièrent
avec bonheur aux violons de Sylvie Tallec et de Philippe Villafranca, et au violoncelle de
Philippe Baudry dans l’Introduction et allegro de Ravel.
Répondant à l’enthousiasme du public, deux bis allaient permettre aux dix amis musiciens de
se retrouver ensemble. Délaissant la musique de chambre, ils s’accordèrent d’abord un
excursus vers l’opéra avec le très lyrique Intermezzo de Cavalleria rusticana de Mascagni.
Enfin, Brexit oblige, on eut droit à un clin d’œil en direction de nos amis d’Outre-Manche avec
un succès des Beatles.
Le public salua comme il se devait ce grand moment de musique, mais ne se fit pas prier pour
quitter le salon Napoléon, car, un étage plus bas, était dressé un superbe buffet. Musique et
champagne n’ont-ils pas toujours formé un excellent cocktail ?
Bon anniversaire et longue vie au Salon de Musique. Et rendez-vous en 2026 !
Danielle Pister
Vice-présidente du Cercle Lyrique de Metz

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