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« Comment utiliser les types psychologiques pour développer son
« Comment utiliser les types psychologiques pour développer son intelligence émotionnelle? » Jeudi 6 mars 2014 Julian JENCQUEL « Utiliser les types psychologiques pour développer l’intelligence émotionnelle ! » Chaque personne, en fonction de son type, privilégie certains aspects de l’intelligence émotionnelle et en sous-utilise d’autres. Objectif : Familiariser les participants avec la notion de tandem entre préférences psychologiques et intelligence émotionnelle ; leur permettre, grâce à l’outil pour lequel ils sont certifiés (MBTI, Golden, CCTI), de développer leur propre intelligence émotionnelle et de proposer une approche novatrice à leurs clients. 1 - Les émotions Les émotions existent chez l’être humain parce qu’il y a 200 millions d’années, elles étaient nécessaires à la survie de notre espèce, homo sapiens. En latin, emotio (ou emovere) contient la particule e qui est à l’origine ex (hors de) et le mot motio (ou movere) qui se réfère au mouvement. L’expression fait donc allusion à quelque chose de dynamique, porteur d’énergie. Chez les humains, l’émotion est une expérience à la fois physiologique et psychique, en réaction à des stimuli internes ou biochimiques d’une part, et à des stimuli externes ou environnementaux de l’autre. Le processus émotionnel se déroule en trois étapes successives : la confrontation à une situation, l’interprétation de la réalité le comportement qui en résulte. 1 L’endroit du cerveau dans lequel le stimulus est perçu est la strate reptilienne, la partie la plus ancienne du point de vue de l’évolution, qui se situe au niveau du tronc cérébral. L’information est ensuite relayée vers le cerveau limbique, et c’est ici que la réponse au stimulus va être générée sous forme d’émotion. En fonction de l’émotion provoquée par le stimulus, nous allons adopter le comportement qui nous semblera le plus approprié. Ce n’est qu’à ce stade que nous prenons conscience du processus et que nous pouvons moduler notre réaction, en fonction de notre intelligence émotionnelle. C’est ici qu’entre en jeu la zone préfrontale du néocortex, la partie la plus récente dans l’évolution de notre cerveau, et dont l’utilisation n’est souvent pas automatique et demande un effort. La difficulté réside dans le fait que tout ce processus se déroule en quelques fractions de seconde, et que si le stimulus représente un danger immédiat réel ou perçu, la réaction physique va se produire comme un réflexe, sans nous donner réellement l’opportunité d’appliquer la pensée discriminante. C’est pourquoi les changements de comportement en réaction à des situations de stress intense sont les plus difficiles à modifier et demandent un apprentissage progressif. Néanmoins, dans la plupart des cas les émotions de moindre intensité vont tout d’abord se manifester par le ressenti, avant l’expression et le passage à l’action. 2 - La crise Lorsque l’on observe le processus émotionnel, on ne peut s’empêcher de remarquer sa ressemblance avec le processus de crise, dans le sens original du terme grec krisis. En effet, celui-ci est déclenché par un dissentiment, comparable au stimulus émotionnel, suivi d’un jugement, d’une décision et d’un dénouement, ou d’une réponse dans le cas d’une émotion. Il en va de même pour le déroulement classique d’un scénario de film (voir tableau ci-dessous) : l’élément déclencheur est suivi d’une intrigue avec ses rebondissements, et la crise qui en découle fait monter le suspense jusqu’au climax, suivi du dénouement. De ce fait, le processus émotionnel, la krisis et le scénario de film obéissent tous les trois aux lois de l’évolution et de la sélection naturelle. Si l’ancêtre de la girafe n’avait jamais rencontré de crise, sous forme d’un manque de nourriture au sol, son cou ne se serait jamais allongé pour permettre à l’espèce d’atteindre les feuillages en hauteur et ainsi survivre. Il en va de même pour l’évolution phylogénétique en général, et on peut en toute logique déduire que cela vaut aussi pour l’ontogenèse, à savoir le développement d’un individu depuis sa naissance. Nous pouvons en conclure que la crise représente une opportunité de développement, pour ne pas dire une nécessité absolue. Sans la moindre crise – ou stimulus émotionnel, l’individu ne serait jamais amené à sortir de sa zone de confort et s’adapter à l’environnement. A court-terme il deviendrait un légume, et à long-terme l’espèce disparaitrait. 2 3 - Jung et les émotions Le terme d’intelligence émotionnelle n’existait pas encore au moment de la disparition de Jung en 1961. Il ne fit son apparition que pendant les années 80, suite à la conceptualisation de John Mayer et Peter Salovey à l’université de Yale. Leur définition est la suivante : « l’intelligence émotionnelle implique les capacités de percevoir, d’évaluer et d’exprimer l’émotion ; d’accéder et / ou générer des sentiments lorsqu’ils facilitent la pensée ; de comprendre l’émotion et la connaissance sur l’émotion ; et de réguler les émotions afin de promouvoir la croissance émotionnelle et intellectuelle ». Par ailleurs, les deux sous-catégories que sont l’intelligence intra-personnelle et l’intelligence interpersonnelle jouent un rôle clé dans la théorie des types. Le rapport à soi-même et celui aux autres sont deux aspects de la personnalité que l’on peut approfondir avec le MBTI, le Golden ou le CCTI et ce sont aussi ces dimensions que l’on cherche à développer en intelligence émotionnelle. Pour revenir à Jung, il est évident que même s’il se focalise relativement peu sur les émotions dans son œuvre, les compétences en intelligence émotionnelle du thérapeute sont d’une importance fondamentale s’il veut gagner la confiance de son patient. 4 – Intelligence émotionnelle et modèles : Howard Gardner Le modèle des intelligences multiples de Howard Gardner, fut introduit en 1983. Ainsi, l’intelligence dite « personnelle » se trouve au cœur du concept d’intelligence émotionnelle. 3 Les études de Roger Pearman et Henry Thompson Roger Pearman démontre que l’exploration de chacune des huit fonctions mentales (S, N, T, F en e ou i) permet de développer des aspects de l’intelligence émotionnelle, qui comprend des compétences intra-personnelles et interpersonnelles. Il dit : « Pour élargir l’intelligence émotionnelle, il est nécessaire de comprendre comment chaque fonction joue un rôle dans notre manière de développer et construire des relations. » Dans la communauté du Type, on s’intéresse depuis une quinzaine d’années à la relation qu’il peut y avoir entre l’intelligence émotionnelle et la psychologie des types. Plus particulièrement, une douzaine d’études ont été réalisées avec l’objectif de démontrer qu’une telle relation existe. Pearman s’est en grande partie appuyé sur des modèles d’intelligence mixtes (Goleman, EQi de Bar-On) et le California Psychological Inventory (CPI) pour définir 14 composantes de l’intelligence émotionnelle, divisées en deux catégories : intra-personnelle et interpersonnelle. Pearman a fait une étude très détaillée en analysant chacune des huit fonctions dans leur relation à ces quatorze composantes. Il a également fait un descriptif des forces et faiblesses en intelligence émotionnelle pour chacun des 16 types, avec des pistes d’amélioration pour chacun. H. Thompson, quant à lui, est le seul à avoir tenu compte des 20 facettes du formulaire Q, soit du MBTI niveau II. Il a par ailleurs mis l’accent sur le fait que le type psychologique est un système dynamique et non-linéaire. Un tel système est plus grand que la somme de ses parties. Ceci est vrai aussi pour l’intelligence émotionnelle. Le MSCEIT Le MSCEIT est un modèle basé sur les compétences, qui se compose de 141 items et requiert entre 30 et 45 minutes pour être complété. Sa particularité est qu’il évalue l’intelligence émotionnelle en mesurant la capacité des personnes à accomplir des tâches et à résoudre des problèmes émotionnels. Il se distingue ainsi de tous les autres tests d’intelligence émotionnelle, qui sont des auto- 4 évaluations ou des évaluations par des tierces personnes, et déterminent un profil de personnalité beaucoup plus qu’ils ne mesurent des aptitudes. Le MSCEIT est par conséquent bien plus objectif, car il mesure la capacité d’une personne à raisonner avec les émotions et à utiliser les émotions pour renforcer la pensée. L’intelligence émotionnelle permet à une personne de réfléchir et de planifier en tenant compte des émotions. Le MSCEIT mesure des données objectives fondées sur les aptitudes, et ne se préoccupe pas d’auto-estime, d’optimisme ou de motivation. Il concerne la capacité de percevoir, d’utiliser, de comprendre et de manager les émotions. Les biais tels que le style de réponse, l’auto-concept et l’état émotionnel au moment de la passation n’ont aucun impact sur les résultats. Les personnes avec une intelligence émotionnelle élevée, telle que mesurée par le MSCEIT, n’ont pas forcément une grande auto-estime, un optimisme important ou beaucoup de motivation. Un extraverti optimiste peut par exemple avoir une intelligence émotionnelle basse d’après le modèle et telle que mesurée par le MSCEIT. L’intelligence émotionnelle fondée sur les habiletés n’implique pas forcément le fait d’être plus chaleureux, sociable ou sensible. Le MSCEIT mesure quelque chose qui n’a rien à voir avec ces attributs. Plusieurs études suggèrent que l’intelligence émotionnelle contribue à un certain nombre d’aspects liés à la performance au travail, tels que l’interaction avec les collègues, les stratégies de gestion des conflits et du stress, et l’atteinte des objectifs en général. Les employés ayant obtenu des scores plus élevés au MSCEIT reçurent des bonus de fin d’année plus importants et furent mieux évalués que ceux ayant obtenu un score inférieur. Une étude en particulier a également démontré que le potentiel de leadership est positivement corrélé aux compétences en intelligence émotionnelle. Conclusion : D’une manière générale, développer ces compétences est l’une des clés qui permettent d’accéder à la réalisation du potentiel qui sommeille en chacun de nous ; en d’autres termes, avancer sur le chemin de l’individuation. Pour aller plus : un lien vers l’e-book de Julian JENCQUEL : http://bookboon.com/fr/l-intelligence-emotionnelle-en-leadership-ebook 5