Paroles sur le corps.

Transcription

Paroles sur le corps.
Les Conférences-débat.
Outil pour sa santé...
Dossier réalisé par Frédéric B
Christiane, tu es
volontaire à la délégation de AIDES
Gironde, référente sur les actions
santé. Régulièrement, AIDES propose des conférences dans ses
locaux.
Pourquoi et depuis combien de temps
existent-elles ?
Elles ont vu le jour en 1996. Nous les
avions imaginées en nous inspirant
de ce que faisaient Info-traitement,
Act-up pour informer les personnes.
Le Professeur Pellegrin a été le premier
à les animer. 13 ans après, comme
beaucoup d’autres médecins, il est
toujours présent pour nous informer
de l’avancée de la recherche,
des nouveaux traitements, rendre
l’information accessible aux personnes
touchées.
Quel en est le principal intérêt?
Informer les personnes pour qu’elles comprennent l’intérêt de se soigner,
deviennent actrices dans la prise en
charge de leur pathologie.
Quelle place ont-elles dans cette préparation?
Il y a quelques années le choix des sujets était arbitraire, fonction de l’actualité, de l’urgence thérapeutique. Aujourd’hui nous faisons émerger
les sujets des différents groupes de travail que nous organisons. Des ateliers
ont lieu avant, les questions posées par
les personnes sont transmises au médecin intervenant qui a pour mission d’y
répondre pendant.
Quelles suites pour demain?
Il faut continuer même si
aujourd’hui les traitements sont plus
faciles à prendre. Pour les personnes
qui découvrent leur séropositivité, l’annonce de la maladie est toujours aussi
difficile à entendre et à vivre au quotidien.
L’AIDES-Mémoire, Automne 09
Paroles sur le corps.
Genèse d’une conférence.
Mai 2009, AIDES s’est rapprochée de la déléguée ABBOTT
pour favoriser la mise en place d’une conférence sur
le thème « perturbations corporelles liées au VIH ».
Format et présentation sont prêts. Elaborés de manière
nationale, ils ont fait leur preuve. Manque participants
et intervenants. Ceux-ci sont assez vite trouvés et parti
prenante du projet. Une rencontre a lieu (intervenants/
labo/asso) afin d’échanger sur l’outil de présentation, sur
les modalités d’organisation de la soirée. En constatant
que la déléguée couvre également les départements
du 24 et du 47, ces délégations sont sollicitées dans
la construction. Le calendrier, les différentes étapes
s’élaborent rapidement : création d’ateliers santé sur les
3 délégations avec un cadre commun, formalisation de
la journée du 6 juillet. Le jour J les acteurs de la délégation
girondine ont à cœur de recevoir leurs homologues pour
un pique-nique convivial. Chaque délégation présente
aux autres les résultats de leurs ateliers, pour mutualiser
et mettre en valeur les expertises. Après une fin d’aprèsmidi « quartiers libres », ou chacun réalisa son envie, tout
le monde s’est rendu à la conférence située dans une
salle sur les allées de Tourny. Deux heures de rencontre,
d’échanges chaleureux malgré un sujet parfois difficile,
un superbe buffet… sans oublier l’évaluation. On se
quitte. Chacun semble ravis. Un succès…
Paroles sur le corps...
l’essentiel
La lipodystrophie, c’est la redistribution du tissu adipeux.
Deux formes : la lipoatrophie
ou fonte de graisse (bras,
jambes, fesses et visage) la
lipohypertrophie ou accumulation de graisse (ventre, seins,
épaules et cou.) Il est possible
de souffrir des deux.
Le nombre de personnes touchées n’est pas clairement
déterminé. Le mécanisme
précis n’est pas connu mais
évalué comme étant plurifactoriel (traitements anti-vih,
indice de masse corporelle,
niveau de CD4, sexe, âge,
régimes, antécédents familiaux…)
2
Pour la gestion des symptômes, plusieurs pistes : changement de traitements, activité
physique, mise en place de
régime alimentaire via la rencontre avec un diététicien,
action de chirurgie réparatrice (liposuccion, injection de
produits de comblement en
fonction.)
Les recommandations.
Parler de toutes les modifications de son corps à son
médecin est essentiel. Les
membres, le ventre, les fesses
peuvent être mesurés sur une
période donnée pour évaluer
la prise ou la perte de graisse dans certaines régions du
corps.
...Source d’informations pour l’avenir
le mot
de AIDES Dordogne
Quel bilan tirez-vous de votre
visite sur Bordeaux? A quoi cela
va-t-il vous servir à l’avenir?
Un travail de préparation avait
eu lieu en délégation. Quatre
acteurs de la Délégation ont
rejoint la conférence pour discuter et en apprendre plus. Si
nous connaissions le New Fill,
d’autres techniques ont été
évoquées. Les échanges ont
été fructueux et nos interrogations satisfaites. La disponibilité
et l’envie des médecins présents de travailler ensemble ont
largement contribué à la réussite de cette soirée. Une personne de chez nous a obtenu
très rapidement un rendez-vous
pour des injections de New-Fill
sur Bordeaux (aucun médecin
ne pratique cette technique sur
la Dordogne).
Un dernier mot?
En Dordogne, nous proposons
des rencontres professionnels/
personnes concernées mais la
formule régionale apporte une
dimension plus importante.
Ils ont dit
« Bonne approche
avec un dialogue à
la portée de tous »
« Médecins très à
l’écoute »
« Intervenants de
qualité »
Regards du dehors
Intervenant lors de cette
rencontre, pourriez-vous nous
dire qui vous êtes, votre domaine
d’intervention ?
Dr. Mojgan HESSAMFAR, praticien
hospitalier à l’Hôpital de Jour prenant en charge les patients infectés par le VIH dans le Service de
Médecine Interne et Maladies Infectieuses du Pr Morlat à l’Hôpital
Saint André. Outre le suivi médical
de ces patients je pratique l’injection de produit de comblement
(Newfill) dans le cadre des lipoatrophies faciales.
Dr. Romain WEIGERT, chef de clinique-assistant en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique
dans le service de Chirurgie Plastique et des Brûlés du Centre FX Michelet du CHU de Bordeaux. Une
de mes activités dans le service
est la prise en charge chirurgicale
plastique et reconstructrice des
patients séropositifs pour le VIH
dans le cadre des lipodystrophies
liées à la thérapie antirétrovirale.
Votre sentiment à l’issue de cette
rencontre?
M.H : Echanges intéressants entre
intervenants et participants. Nombre de participants malheureusement pas assez important. Merci
à des associations comme la vôtre de faire le relais et d’informer
les patients.
R.W : J’ai été ravi de pouvoir participer à cette rencontre avec
des patients et pouvoir répondre
de manière directe aux interrogations que chacun se posait sur la
prise en charge chirurgicale spécifique des lipodystrophies.
« excellent et enrichissant »
3
« nous avons besoin
des associations pour
faire évoluer la prise en
charge des personnes »
L’idée forte que les participants
doivent retenir ?
R.W : Selon moi, les patients devraient consulter rapidement un
chirurgien spécialisé dans la prise
en charge des lipodystrophies
liées à la thérapie antirétrovirale
dès que les premiers symptômes apparaissent afin de pouvoir se voir proposer des solutions
adaptées. Pour les autres, je leur
conseille de ne pas hésiter à se
renseigner auprès de leur médecin référent pour le VIH afin qu’il
les oriente vers un chirurgien plasticien qualifié et habitué à cette
prise en charge.
M.H : Que la lipodystrophie n’est
pas une fatalité. Il y a des moyens
pour lutter contre ses symptômes
et des corrections médicales et/
ou chirurgicales à proposer au
sein de notre CHU et entièrement
pris en charge par l’assurance
maladie.
Bilan 2009
3 conférences, 3 thèmes
Infection VIH & cancers cunéomuqueux. Partenariat Ligue
contre le Cancer/Aides
VIH/sida/Hépatites : quelles
avancées pour 2009?
Les perturbations corporelles
liées au VIH
100 participations.
56% personnes satisfaites
28% très satisfaites
41% répondent « cette conférence m’a permis de découvrir
de nouvelles choses »
34% « de renforcer mes
connaissances sur le sujet »
L’AIDES-Mémoire, automne 09
Quand des hommes vont
à la rencontre des hommes...
E
Dossier réalisé par Raga A & Yannick F
n France, le nombre de nouvelles contaminations chez les homosexuels masculins
continue de progresser malgré les connaissances des modes de transmission
du VIH et de la protection conférée par le préservatif. Ils représentent 38% de
l’ensemble des découvertes des séropositivités en 2007, soit environ 2500 cas.
Cela nous montre les limites des stratégies actuelles et le besoin de nouvelles
approches de prévention de l’infection par le VIH.
COM’TEST
en application !
PrEP : une mesure de prévention
envisageable dans le futur ?
Depuis mai dernier, AIDES Gironde a mis en
place l’accueil Com’Test dans son local. Il s’agit
d’une étude du dépistage aux résultats rapides
du VIH réalisée par l’ANRS et l’association AIDES
auprès de la communauté gay. L’objectif de cette étude est d’évaluer une nouvelle forme d’offre
de dépistage, communautaire et non médicalisé.
Le test se fait dans les locaux de AIDES (Bordeaux,
Lille, Montpellier et Paris) par les volontaires formés
pour cette action. Plus spécifiquement, elle a pour
objectif d’évaluer la faisabilité et l’acceptabilité de
cette nouvelle offre de dépistage, et l’appréciation
portée par les personnes dépistées. Le test est réalisé à partir d’une goutte de sang prélevée au bout
du doigt. Les résultats sont disponibles en 30 minutes. Les personnes dépistées seront éventuellement
suivies et accompagnées par les intervenants de
AIDES.
La PrEP ou prophylaxie pré-exposition consiste
à prendre un traitement antirétroviral avant d’être
exposé au risque de transmission du VIH.
Des recherches sont en cours dans plusieurs
pays (Ouganda, Pérou, Bostawna, USA…) afin de
démontrer l’efficacité préventive de certaines
molécules (tenofovir seul ou en association avec
emtricitamine).
En France, le Pr Molina de l’Université de Nice est
en cours de constituer le protocole de recherche sur
la PrEP à destination des homosexuels masculins. Il
s’agirait d’une étude expérimentale comportant un
groupe expérimental recevant Viréad© (tenofovir)/
Truvada© (emtricitamine) et un groupe de contrôle
recevant un placebo (« faux médicament » inactif).
Aucun participant à l’étude ne sera informé du
groupe dans lequel il se situera. Ils auront la consigne
de ne pas modifier leurs comportements sexuels
durant cette étude. Les deux groupes seraient
destinataires d’une intervention de prévention
(préservatifs + counselling) qui pourrait être assurée
par des intervenants de AIDES dans une approche
similaire à celle développée pour le Com’Test.
Cette étude vise à démontrer qu’un traitement
antirétroviral pourrait permettre de réduire le risque
de transmission du VIH au sein de la communauté
homosexuelle masculine.
Toutefois, pour la mettre en pratique, il ne suffit
pas seulement de prouver l’efficacité potentielle
de la PrEP mais aussi de savoir qui serait susceptible
de l’utiliser et comment. Pour cela, une enquête a
été mené par les intervenants de AIDES lors de nos
actions de prévention auprès des gays, notamment
à la plage durant la campagne d’été. À la même
occasion, nous avons également interrogé sur la
faisabilité et l’acceptabilité de cette étude.
Dépistage rapide,
AIDES & la recherche biomédicale
AIDES a privilégié l’approche communautaire
pour le dépistage, sans personnel médical. Ce qui
va compter, c’est l’accueil, l’écoute, le soutien et
les conseils de prévention. Il s’agit de proposer un
lieu d’échange, sans jugement, où on peut venir
parler de sa sexualité, poser ses questions, parce
qu’il est difficile de toujours se protéger.
Aujourd’hui, le contexte légal ne reconnait pas
le droit à des acteurs non médicaux de réaliser
des tests de dépistage du VIH. Nous nous sommes
donc inscrits dans une « recherche biomédicale » :
Com’Test.
L’amélioration de l’accès au dépistage est un
enjeu de la réussite de la prévention. C’est pourquoi
AIDES s’implique activement dans la recherche
biomédicale qui permet d’évaluer une nouvelle
forme de prévention afin d’obtenir les meilleurs
résultats en terme de réduction des risques.
L’AIDES-Mémoire, automne 09
4
...Nouvelles approches de prévention
En partenariat avec
les associations LGBT
par Raphael
AIDES travaille d e l o n g u e
d a t e a v e c l e s associations
LGBT1 de Gironde. Ce partenariat
étroit permet de maintenir une
mobilisation sur les thématiques
de la santé sexuelle et de la «
séro-solidarité » au sein de
ces associations. Dans le même
temps, les connaissances des
structures LGBT nourrissent les
réflexions de AIDES sur ses actions
auprès des gays.
Le projet Com’Test a naturellement été l’occasion de faire
fonctionner ces partenariats. Dès
la mise en place de Com’Test, de
nombreuses rencontres ont eu
lieu dans les associations (permanences de Wake-Up!, du Girofard
et du collectif Gay Prévention
Sida 33). Présenter en détail les
tenants et aboutissants du projet
a ainsi permis de créer des relais
au sein de la communauté.
Les questionnements et les commentaires qui sont apparus ont
permis aux acteurs de Com’Test
d’affiner leurs modes d’action et
de communication.
Au final, les associations tiennent
un rôle crucial dans le projet,
en siégeant dans le comité de
suivi, apportant leur regard sur
le déroulement de cette action.
Ainsi, pourquoi ne pas envisager,
à long terme, que ce type de
projet action se mette en place
au sein même des associations
communautaires ?
Baby Love Tour 2009
Cette année, pour cette 5ème
campagne d’été, nous avons
choisi de communiquer sur les
nouvelles approches de prévention (Com’Test et la PrEP), les
expérimentations et la réflexion
dans lesquelles AIDES s’implique,
notamment en lien avec la recherche biomédicale.
Aux plages fréquentées par les
gays ou HSH sur le littoral atlantique (Charente Maritime, Gironde, Landes et Pyrénées Atlantiques), nous avons invité les
personnes rencontrées à nous
indiquer l’intérêt et l’acceptation
qu’elles trouvent (ou pas) dans
ces nouvelles approches.
Teint Hâlé-Retour
de la campagne d’été.
par John
La campagne d’été est toujours un moment attendu pour
le groupe HSH2. C’est à la fois un
temps de convivialité et un temps
de dialogue avec les gays de
notre région et d’ailleurs. C’est la
possibilité d’entretiens plus longs
que dans les commerces identitaires, ponctués de doutes, de
rires.
Nous étions peu nombreux cette
année à débattre d’un sujet innovant et polémique : la recherche
sur le traitement prophylactique
pré-exposition (PrEP). Après le
dépistage à résultat rapide l’année dernière et sa promotion cet
été en vue des permanences exceptionnelles de Com’Test, force
est de constater que les plages
gays deviennent saison après saison un nouveau laboratoire où
s’échangent aussi les idées et les
points de vue. Qui s’en plaindra :
les gays parlent aux gays en tenue d’Adam et en tenue de Steve, à en faire rougir coquillages
et crustacés.
On remerciera donc les nouveaux venus sur le terrain et les
éternelles Fag-Hags qui mettent
les pieds dans le plat et qui rendent cette nouvelle résistance
possible et inoubliable.
Ayant suivi la formation à l’écoute des personnes séropositives et
l’information sur le dépistage à
résultat rapide en milieu communautaire Com’Test, c’est tout naturellement que j’ai accepté de
participer à la campagne d’été
de AIDES sur les plages d’Aquitaine auprès des HSH. J’ai participé
à 4 sorties en tout (3 à la plage
du Porge, une à celle de la Lagune).
Rendez-vous à 11h00, préparation, trajet, pique-nique, briefing,
l’action se déroule de 15h à 18h,
un peu plus tard le dimanche. Des
liens se nouent vite avec l’équipe. Entretiens d’abord en binôme puis seul, muni du conducteur d’entretien, des flyers, grilles,
questionnaires, préservatifs. Aborder ces beaux messieurs bronzés
avec le sourire, leur proposer un
entretien sur le thème de la campagne « les nouvelles approches
de prévention du VIH ».
Excellent accueil en général,
discussions animées, informations à donner sur la campagne
Com’Test et, plus aride, sur l’expérience du traitement prophylactique (PrEP). Un questionnaire
est proposé sur la PrEP, à remplir
si possible sur place. Avis en général très favorable sur Com’Test
(encore peu connu), vifs débats
sur la PrEP qui pourrait inciter les
HSH à oublier le préservatif.
Finalement on rentre, on se
sépare, il faudra recommencer
l’année prochaine. En attendant
j’aimerais bien découvrir les autres
actions de terrain de AIDES.
1
2
LGBT : Lesbian, Gay, Bi, Trans
HSH : Hommes ayant des relations
sexuelles avec d’autres hommes.
par J-didier
Je suis bénévole de l’association
Contact-Aquitaine, dont les objectifs sont une meilleure communication parents-enfants autour
de l’homosexualité et la lutte
contre l’homophobie, incluant la
prévention du suicide et du VIH/
sida.
5
L’AIDES-Mémoire, automne 09
Dépistage rapide...
ESPAGNE
Le Checkpoint
de Barcelone. par Béata M-U
Le BCN Checkpoint, situé au cœur du quartier gay
de Barcelone, est un programme de dépistage
rapide communautaire du VIH et de la syphilis à
destination des HSH, mis en place par l’association
communautaire
gay
Projecte
dels
NomsHispanosida en 2006. C’est en effet cette année
là que les tests rapides du VIH ont été autorisés en
Catalogne (la santé est une prérogative provinciale
en Espagne), permettant à quelques structures
associatives de faire du dépistage rapide.
Le Checkpoint Barcelona est né d’un double constat
: l’importance de la communauté homosexuelle à
Barcelone et celle des taux de prévalence du VIH et
des IST dans cette communauté. La réalité du risque
encouru par cette communauté nous a été ainsi
illustrée par Ferran Pujol, fondateur et directeur de
l’association : « avec une incidence du VIH de 2,5 %
chez les gays européens, sur 100 gays séronégatifs à
18 ans, 15 seront devenus séropositifs à l’âge de 25
ans, 33 à 30 ans et 41 à 40 ans».
Comment le programme fonctionne-t-il ?
Les HSH, informés par des flyers, affichages et encarts
dans la presse gay, appellent pour prendre rendezvous. Il y a actuellement 2 à 3 semaines d’attente
en raison du succès du dispositif. Le Checkpoint est
ouvert tous les jours de la semaine de 12h à 14h et de
16h à 20h et l’accueil est réalisé par des intervenants
gays, pour la plupart séropositifs. Chaque rendezvous dure environ 1 heure, il est anonyme et
gratuit. Outre les tests en eux même, il permet un
counselling pré et post test au cours desquels
sont librement abordés les pratiques sexuelles, les
risques et leurs perceptions ainsi que d’assurer les
orientations nécessaires. Lorsque la personne a
déjà eu la syphilis dans sa vie, il lui est proposé de
faire un test classique en laboratoire. Les personnes
dont le test est confirmé positif sont orientées vers les
consultations VIH des hôpitaux de la ville et invitées
à rejoindre Infotrat, le groupe d’auto-support pour
gays séropositifs mis en place par l’association. Les
autres bénéficient d’informations destinées à les
aider à rester séronégatifs, tout en étant conviés à
se refaire dépister 6 ou 12 mois après.
L’incidence du VIH au Checkpoint n’a eu de cesse
d’augmenter depuis son démarrage : 2,5% en 2006
(281 test réalisés), 3,9 % en 2007 (938 test réalisés) et
6.2 % en 2008 (1162 test réalisés). Les HSH d’origine
latino-américaine et africaine sont ceux dont
l’incidence (nombre de nouveaux cas) est la plus
élevée.
L’AIDES-Mémoire, automne 09
6
...et dans le monde ?
JAPON
Le Japan HIV Center
par Raga-A
dans les trois grandes villes du Japon : Tokyo, Nagoya, Osaka. Ce
sont les volontaires de JHC qui effectuent le test de dépistage et
font la prévention, le counselling
et l’accompagnement des personnes dépistées.
Au Japon, le taux d’infection au
VIH ne cesse d’augmenter. En
2008, le nombre de personnes
touchées par le VIH a atteint les
15.000 (hormis les cas d’infection
par transfusion). D’après le rapport du Comité de surveillance
1
du Sida du Ministère de la santé ,
sur 1126 personnes nouvellement
infectées en 2008, 70% sont âgées
de 20 à 30 ans et 94% sont de
sexe masculin. Le mode de transmission le plus fréquent est par les
rapports homosexuels masculins
69%, et 20% par ceux hétérosexuels, d’où le besoin urgent de
renforcer la prévention auprès
de la communauté gay. Cependant, il faut rester vigilant avec les
statistiques car au Japon beaucoup de gens ne connaissent pas
leur statut sérologique et il est probable que les gays se sentent plus
concernés par le VIH et se fassent
plus dépister.
Et pour les gays?
Quant à l’accessibilité au dépistage du VIH pour les gays, « il est
vrai que beaucoup de gays se
montrent réticents à aller se faire
dépister dans les services de santé public. Ils ne veulent pas dévoiler leur sexualité, peur d’être discriminés » dit Mlle Migita, salariée
de JHC. « Pour cela, on organise
aussi le dépistage communautaire pour les gays. »
En se basant sur les pratiques
antérieures du dépistage, JHC
a établi en juin 2009 un manuel
d’entretien de dépistage rapide
à l’usage des professionnels médicaux, qui décrit les situations réelles et explique quel genre d’attitude prendre avec des personnes
selon leur orientation sexuelle.
Le VIH comme la sexualité étant
encore très tabous au Japon,
il est très difficile de passer le
message de prévention. Il reste
encore beaucoup de travail,
cela prendra du temps, pour que
les gens se sentent concernés par
les problématiques du VIH.
Le dépistage rapide
Tous les services de santé publique
proposent le test de dépistage
anonyme et gratuit. Toutefois,
le dépistage n’est pas du tout
généralisé au Japon, seulement 1
ou 2 % de la population se dit déjà
dépistée. La plupart des gens ne
se sent pas concernée par le VIH
et ne se dépiste pas, ce qui en
amène beaucoup à découvrir
leur séropositivité avec un retard
considérable, c’est-à-dire après
la manifestation des symptômes
du sida (30% des cas de nouvelles
contaminations en 2008).
En 2004, l’état a mis en place les
services du dépistage de nuit et
le week-end, et le test du VIH à résultat rapide afin de rendre le dépistage accessible à tout public.
Depuis 2005, l’association JHC
2
(Japan HIV Center) propose une
fois par mois le dépistage rapide
1
Rapport du Comité de surveillance du
Sida 2008 publié sur le site du ministère
de la santé et du travail
www.mhlw.go.jp
2
JHC est une association qui a été créée
en 1998 à Osaka pour soutenir des personnes séropositives et lutter contre la
discrimination et la stigmatisation. Le
fondateur de JHC a rendu visite à AIDES
à Paris avant la création de l’association et l’a pris comme modèle. Les actions principales sont celles du soutien
des personnes séropositives, de la prévention, et de la communication.
7
En savoir
+
http://depistage.aides.org
www.bcncheckpoint.com
www.gaylife.co.jp
www.npo-jhc.com
L’AIDES-Mémoire, Automne 09
Les militants de AIDES en Gironde vous accueillent, dans leurs locaux
ou vous rencontrent au dehors...
Le Patio
Lundi & mercredi 15h00-18h00.
Pour toutes personnes (professionnels comme particuliers, concernés
directement ou indirectement par
le VIH-sida, hépatite, IST) ayant des
interrogations et souhaitant des informations, renseignements sur ces
pathologies mais aussi sur la vie associative.
COM’TEST
Lundi et jeudi 18h30-20h30 sans rendez-vous.
lieu de dépistage VIH, à résultat rapide, communautaire et non médicalisé, ce projet s’adresse aux hommes
ayant des relations avec d’autres
hommes.
« ici, tu viens autant de fois que tu
veux, le dépistage est confidentiel et
sans jugement!»
+ d’informations sur le site
http://depistage.aides.org
Le Maintien à domicile
Service d’aide à la vie quotidienne
pour les personnes vivant avec le VIH/
sida qui sont confrontées à une baisse
d’autonomie ponctuelle ou durable
ou à des difficultés dans leur parcours
thérapeutique. Des auxiliaires de vie,
formées, interviennent à domicile
selon les besoins identifiés par la
personne.
Des espaces & temps collectifs
_des rencontres pour les femmes [
Vivre au féminin avec le VIH, Atelier
socio-esthétique ],
_des Cafés santé Droits pour les personnes immigrantes et/ou étrangères,
_des espaces dédiés aux personnes
touchées par les hépatites
_des espaces spécifiques à la question de la sexualité, de la vie affective….
_des conférences santé-débat
une par trimestre, sur un sujet en lien
avec les préoccupations du moment,
une rencontre « autre » avec des
professionnels du soin pour s’enrichir
et partager.
L’AIDES-Mémoire
Un soutien &
accompagnement individuel
sur demande de la personne
à l’extérieur
Permanences hospitalières à
l’Hôpital Haut-Lévêque
HEPATITES
Service du Professeur De Ledinghen,
au centre d’investigation de la
fibrose hépatites (CIF), bâtiment USN.
Les mardis ou jeudis 9h00-12h00
L’AIDES Mémoire
Lettre d’information bimestrielle réalisée avec et pour les personnes dans
l’objectif de s’informer et informer sur
le VIH, les hépatites mais aussi pour
favoriser l’expression de chacun…
N’hésitez pas à nous faire parvenir
vos témoignages, suggestions ou tout
simplement à nous rejoindre dans le
comité de rédaction.
L’Aides-mémo
Calendrier mensuel des actions proposées, disponible sur demande à la
délégation (envoi courrier possible).
VIH/sida
Service du Professeur Pellegrin, Centre
Magendie-G2, hôpital de jour.
les mardis ou vendredis 9h00-12h00
Groupe de paroles HEPATITES
Espace collectif d’échanges et
d’écoute pour les personnes touchées par les hépatites avec ou sans
traitement.
Centre d’Investigation de la Fibrose
hépatites (CIF), bâtiment USN
Dernier mardi de chaque mois
de 10h00 à 12h00 au CIF.
Prévention/réduction des risques
_Informations et/ou soutien en lien
avec le VIH/sida, les hépatites, les
IST, la sexualité, les discriminations, le
dépistage...
_Des actions qui se déroulent dans les
établissements commerciaux (bars,
restaurants, salons de coiffure, de
cosmétiques…), les lieux extérieurs
de rencontre, sur les plages, dans la
rue, lors d’évènements festifs…
_Interventions dans les centres de
formations, lycées.
Formations/méthodologie
Formation et appui à la mise en
place de projets à destination des
professionnels du champ sanitaire et
social, des associations communautaires, des jeunes…Diagnostics, et
formations sur demande.
est une lettre d’information éditée par l’association AIDES en Gironde. Comité de rédaction. Dominique, Raga, Claire, Yannick. Crédits illustrations & photographies. AIDES. Maquette & diffusion. AIDES Sud-Ouest, Nous remercions l’ensemble des personnes
qui se sont impliquées dans ce numéro.
Pour toute information sur nos
actions ou sur le volontariatcontactez :
AIDES Gironde
76 Rue Mandron, 33000 BORDEAUX
Tramway :
Ligne C station Place Paul Doumer
. 05 57 87 77 77
Fax. 05 57 87 77 78
[email protected]
www.aides.org
www.seronet.info
Ouverture administrative
lundi au vendredi
9h30/12h30-14h00/18h00