L`escalier connecté plébiscité par les interprofessions du Nord-Est

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L`escalier connecté plébiscité par les interprofessions du Nord-Est
L’escalier connecté plébiscité par les
interprofessions du Nord-Est
Publié par Philippe Bohlinger sur www.tracesecritesnews.fr, vendredi 27 novembre 2015
INNOVATION/LORRAINE. A l’occasion du congrès d’Aprovalbois qui se déroule jusqu’à ce
soir à Dijon, Escaliers Somme reçoit un trophée de l’innovation décerné par les
interprofessions du bois du Nord-Est. Le menuisier de Moselle a créé un escalier
connecté capable de déclencher une alarme, un éclairage ou encore un message de
bienvenue par simple contact du pied sur une marche. Il vient de décrocher un contrat de 100
à 150 escaliers par an en Belgique.
Gilles Somme a spécialisé la menuiserie familiale dans la fabrication d’escaliers. ©Philippe
Bohlinger.
Et le lauréat dans la catégorie Innovations matériaux procédés, produits, design est … l’escalier
connecté Tempo des Escaliers Somme à Dieuze (Moselle).
A l’occasion de son congrès qui a ouvert hier et se déroule jusqu’à ce soir 27 novembre à Dijon,
l’association bourguignonne Aprovalbois s’est associée aux autres interprofessions du Nord-est
(Franche-Comté, Lorraine, Alsace, Picardie et Champagne-Ardenne) pour récompenser les
entreprises les plus innovantes de la filière bois.
Parmi les 23 entreprises qui ont concouru à ces premiers trophées, figure la PME dirigée par Gilles
Somme (30 salariés, 2,9 millions d’€ de chiffre d'affaires).
Son escalier connecté est le fruit de la collaboration de plusieurs sociétés lorraines : Imagine
Elément (électronique), la Miroiterie Righetti (garde-corps), ZED Industrie (rampe en acier),
Chêne de l’Est (bois) et le garage Citroën de Dieuze (laquage).
A l’image d’un piano-instrument qui a inspiré le design du prototype, le contact d’un pied sur une
marche-touche peut déclencher un message de bienvenue, la mise en route d’une alarme ou encore
l’éclairage d’une pièce.
Le principe de fonctionnement est assez simple : des capteurs placés sous les marches
enregistrent les variations du champ magnétique provoqué par le déplacement d’un pied et
transmettent l’information à une carte électronique.
« Au bout de cette information, nous pouvons mettre ce que nous voulons», s’enthousiasme Gilles
Somme, le gérant de l’entreprise qui a investi 80 000 € dans le projet.
Les capteurs installés sous les marches de l’escalier connecté détectent les perturbations de champ
magnétique. ©Escaliers Somme.
Présenté pour la première fois au salon Maison & Objet à Paris en septembre 2014, l’escalier
connecté est avant tout un moyen de communiquer sur l’activité des Escaliers Somme « à l’image
des concept-cars des constructeurs automobiles », reconnaît son gérant. Et ça marche.
Le buzz a suscité l’intérêt d’un constructeur belge de maisons individuelles.
Celui-ci a signé en octobre pour 100 à 150 escaliers par an. Ce qui représente un tiers d’activité en
plus et du chiffre d'affaires à l’export pour l’entreprise qui réalise l’essentiel de ses ventes en Lorraine
auprès d'une clientèle de particuliers.
Cela ne l’a pas empêchée d’installer ces dernières semaines un escalier à Pointe-Noire au Congo
en partenariat avec le décorateur d’intérieurs Rinck.
L’escalier connecté est avant tout un moyen de valoriser l’activité de l’entreprise installée à Dieuze.
©Philippe Bohlinger.
« La dynamique de l’entreprise a toujours été de se réinventer, d’essayer d’être leader de l’escalier
en Lorraine et de le rester. Economiquement parlant, la situation régionale n’est pas brillante, alors
nous faisons le dos rond et nous rognons un peu sur nos marges pour continuer à investir. Nous
aurons ainsi un outil performant, prêt à absorber les volumes quand l’activité repartira », souligne
l’entrepreneur dont le maitre est, depuis quelques années : « diversification ».
En 2012, l’entreprise a investi dans un atelier inox pour internaliser la fabrication de ses
balustres.
Un choix qui lui a permis de gagner de l’activité en sous-traitance pour d’autres membres du
groupement Treppenmeister. Escalier Somme est le représentant en Lorraine de cette association
européenne qui fédère 85 fabricants d'escaliers, dont une trentaine en France.
L’entreprise a démarré la commercialisation de produits de décoration intérieure en chêne massif
avec la marque Petite Friture. ©Philippe Bohlinger.
En 2015, l’entreprise a démarré la commercialisation de produits de décoration intérieure en chêne
massif avec la marque Petite Friture. Un modèle de chaise et de banc créés par un designer sont
déjà commercialisés.
Sur le bureau de Gilles Somme, est posé le dessin d’une table à rallonge. « C’est un marché
qui s’ouvre à nous. Les produits sont très techniques, complexes à réaliser, car ils associent
le cuir et le bois. »
« Mais c’est justement ça qui nous intéresse. Ce n’est pas notre métier, mais cela ouvre l’entreprise
sur d’autres modes d’organisation de la fabrication », détaille Gilles Somme.
C'est aussi l'occasion d’encore mieux valoriser les chutes de bois : 140 m3 par an, soit 35%
provenant des approvisionnements. Celles-ci sont actuellement brûlées dans une chaufferie pour
alimenter les 1600 m² d’atelier, bureaux et show-room à Dieuze.
Qui est Gilles Somme ?
Touche à tout, passionné, créatif,
Gilles Somme, 52 ans, a repris
l’entreprise familiale de menuiserie
en 1987 après un tour de
France de
sept
ans.
Un
compagnonnage qui l’a conduit à
spécialiser l’entreprise dans la
fabrication d’escaliers.
« Je suis toujours à l’affût de
nouvelles idées. Côtoyer des
personnes dans une dynamique
créative
stimule
mon
imagination ». Elu en juin 2014
président
du
Gipeblor,
l’interprofession du bois en
Lorraine (qui devrait s’unir à
l’horizon 2017 avec l’Alsace et la
Champagne-Ardenne), l’homme se
dit convaincu de l’avenir du
matériau bois.
« On entend dire qu’il n’y aura
bientôt plus de sable pour fabriquer
du béton. Pour le bois, c’est
différent. Il y en aura toujours si nos
forêts sont gérées durablement ».

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