Le sport en Chine - French Chamber of Commerce and Industry in
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Connexions联 www.ccifc.org Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine 结 Numéro 38 中国的体育 Le sport en Chine Plus Réforme de l’impôt sur les sociétés La BD chinoise Les atouts du Hubei All members of the French Chamber of Commerce and Industry in China have 5% discount Directrices de la publication Florence Gomez - Juliette Yanitch Responsable de la publication Agathe Allain Responsable du dossier Anne Garrigue Responsable de la traduction chinoise Patricia Ruan Graphiste maquettiste Xie Bin Ont collaboré à ce numéro Marc Alloin, Nicolas Ajacques, Laurent Ballouhey, Olivier Balma, Mathieu Baratier, Gilles de la Bourdonnaye, Antonia Cimini, Anne-Séverine Douard, Julie Desné, Sébastien Fayet, Alexandra Felli, Fabienne Goyeneche, Frédéric Guiral, Loic Grasset, Yvonne Han, He Zhenliang, Mathias Herzog, Philippe Irlande, Guillaume Janet, Pierre Justo, Sophie Lavergne, Liu Feng, Gaëtan Le Brigant, Ma Yun, la Mission Economique près l’Ambassade de France en Chine, Stéphane Piskorz, Anne Valérie Ruinet, Shi Feng, Renaud de Spens, Emilie Torgemen, Yu Lixian, Sandrine Zerbib, Joris Zylberman Photographie de couverture Imagine China Publicité Pékin : Patricia Ruan Tél. : (010) 6512 1740 # 14 Shanghai : Moukda Phanthalangsy Tél. : (021) 6132 7100 # 114 Guangzhou : Hervé Lambelin Tél. : (020) 8121 6818 # 801 CONNEXIONS est édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine Pékin Novotel Xinqiao Beijing, Area B, 6th Floor 2 Dongjiaominxiang, Dongcheng District Beijing 100005, P.R.C. E-mail : [email protected] Tél : (010) 6512 1740 Fax : (010) 6512 1496 Shanghai 2/F, Mayfair Tower, 83 Fumin Road Shanghai 200040, P.R.C. E-mail : [email protected] Tél : (021) 6132 7100 Fax : (021) 6132 7101 Guangzhou 2/F, 64 Shamian Road Guangzhou 510130, P.R.C. E-mail : [email protected] Tél : (020) 8121 6818 Fax : (020) 8121 6228 Imprimé par Versatra Graphics Toute reproduction même partielle des textes et documents parus dans ce numéro est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. La CCIFC décline toute responsabilité quant aux documents qui lui auraient été fournis, ou aux erreurs qui auraient pu échapper à son attention. Les propos tenus dans les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. 4 卷首语 Éditorial Le sport en Chine, des ambitions en or Chers membres, chers lecteurs, Ce n’est pas un hasard si ce numéro de Connexions est consacré au sport. A en juger par le nombre de journaux et de magazines spécialisés en Chine -il en existe pas moins de 12 353 - on comprendra que c’est un sujet qui passionne les Chinois. Au fil des pages vous découvrirez des articles, des entretiens, ils traitent de l’histoire du sport, son évolution, ses retombées économiques et dressent un tableau de ses différents visages : Lacoste et Aigle rêvent de conquérir le marché chinois. Yvonne Han, ancienne championne de softball, raconte sa sélection dés l’enfance et la rigueur des années d’entraînements. Paradoxalement, cette rude école de volonté lui a peut-être permis sa reconversion exemplaire. Sandrine Zerbib, en Chine depuis 12 ans, nous explique la stratégie d’Adidas qui mise sur les étoiles montantes. Plusieurs portraits de ces athlètes complètent le panorama, de Deng Yaping, légende vivante du ping-pong, à Liu Xiang, recordman du 110 mètres haies, jusqu’à Yao Ming, superstar du basket... Ce phénomène de société que représente le sport n’est pas récent. Il n’a fait que s’accentuer ces dernières années et accompagne l’élevation du niveau de vie des Chinois. Rappelons qu’on trouve déjà des traces d’activités sportives, dans des reliques anciennes, qui remontent à 4000 ans. Dès le 10è siècle le golf et le polo firent leur apparition ! Un conseil : voir le Musée du Sport de Chine à Pékin. De nos jours, on note un regain d’intérêt pour les sports traditionnels, tels les arts martiaux. Par ailleurs, après le ping-pong , le volley-ball, le badminton, ... les Chinois éprouvent un engouement pour le tennis, le golf, la voile, les sports d’hiver, le billard, l’équitation et surtout le football. Plus de 100 millions de fans regardent les matchs à la télévision et 300 millions pratiquent un sport ! En 1984, la Chine participa pour la première fois aux Jeux Olympiques et remporta 15 médailles d’or, 8 d’argent et 9 de bronze... En 1992 et en 1996, elle se hissa au 4ème rang, elle gagna la 3ème place en 2000 avec 28 médailles d’or et la 2ème en 2004, avec 32 titres olympiques. Son ascension sur la scène sportive mondiale est impressionnante. Dans la perspective des J. O. de Pékin de 2008, la Chine prépare ses athlètes dans toutes les disciplines. Elle affiche clairement ses ambitions en or ! Annick de Bentzmann Présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine 中国的体育,夺取金牌的雄心 亲爱的会员和读者们, 我们选择“体育”作为这期杂志的主题不是偶然的。 前遗留的古迹中发现了古代体育运动的痕迹,从10世纪起 经过对报纸和专业杂志数量的分析,我们发现在中国至少 就有了高尔夫球和马球!建议大家去参观一下北京的中国 有12.353种体育类的报纸杂志,因此可以得知体育是中国 体育博物馆。 人很感兴趣的一个主题。 今天,我们发现人们对传统体育项目重拾兴趣,比如 本期杂志的文章和访谈解读了中国的体育史,它的 武术。此外,继乒乓球,排球,羽毛球之后,中国人对网 发展以及带来的经济影响,并构成了一个多层面的画面: 球,高尔夫,帆船,滑雪,台球,马术,尤其对足球表现出 LACOSTE鳄鱼和AIGLE艾高想赢得中国市场。韩素青, 极大的兴趣。中国有1亿多球迷观看电视比赛,3亿多人参 以前的垒球冠军讲述了她自幼年时的严格选拔和多年来的 加体育运动。 艰苦训练。然而,这种经历给了她顽强的意志力并使她成 1984年,中国首次参加奥运会,夺得15枚金牌,8枚银 为世界冠军。桑德里娜.泽比博(Sandrine Zerbib)在中国居 牌和9枚铜牌......1992年和1996年,中国金牌数跃居世界 住了12年,她讲述了阿迪达斯以年轻体育新星为品牌代言 第四,2000年居第三,共获得28枚金牌,2004年居第二, 人的企业战略。 共获得奥运会32个项目的冠军。中国在世界体育舞台上取 对运动员的介绍丰富了杂志的内容,比如乒坛常青树邓 亚萍,110米栏世界冠军刘翔,还有篮球巨星姚明...... 得的辉煌成绩令人瞩目。展望2008年北京奥运会,中国正 在为各个项目备战,表明了夺取金牌的雄心! 体育所代表的社会现象并不是新鲜事物,只是随着近 甘安懿 些年人民生活水平的提高而突显。我们已经从中国4000年 中国法国工商会会长 5 Connexions Sommaire Numéro 38 Entretien avec He zhenliang « Il faut comprendre le patriotisme sportif des Chinois » 10 Actualité 8 11 Entretien avec He Zhenliang 何振梁专访 Echos de la presse chinoise Sur le Net Ecoles Entreprises 16 20 21 22 Dossier Le sport en Chine : Des ambitions en or 27 Le sport, la politique par d’autres moyens ? 28 Les deux visages du sport 33 La médiatisation du sport 36 Sponsoring sportif en Chine : Quelles retombées ? 37 Les sports préférés des Chinois urbains 38 Sport professionnel « Les Chinois veulent devenir la première puissance sportive mondiale » Le parcours sans faute de Deng Yaping 42 Liu Xiang la fusée jaune 46 Yao Ming opération superstar 47 La deuxième vie d’Yvonne Han « Aucun pays au monde ne s’entraîne autant que la Chine » L’organisation du sport en Chine Shichahai, l’école des champions 48 50 25 © Imagine China Pékin 2008 : Les jeux paralympiques Dossier Le sport en Chine 中国的体育 61 Aigle, la tendance Sportswear © Aigle Dossier 44 52 53 55 Sport loisir et ses retombées commerciales Adidas, au plus près des stars chinoises 58 Lacoste, du tennis au ‘casual chic’ 60 Aigle, la tendance Sportswear 61 China Team, l’Histoire dans les voiles 64 Tout schuss sur les sports de montagne 66 Le billard, nouvelle passion chinoise 69 Golf, le sport «classe affaire» 70 Le galop d’essai de l’équitation chinoise Le rallye s’invite sur les routes de Chine 71 72 Angle Droit Cadre légal de l’Architecture et du Design 74 Réforme de l’impôt sur les sociétés 75 Sommaire Numéro 38 La Chine à la loupe Moteur du centre-Chine, la province du Hubei 76 Jardin de Monet, l’une des toutes premières PME françaises à avoir choisi Wuhan 78 DPCA, dans le Hubei ... une longue histoire 79 La France à la loupe 80 L’Aquitaine 76 La Chine à la loupe © Imagine China Portrait d’entreprise La a province du Hubei : moteur du centre-Chine HAVAS Sports à l’assaut du sponsoring sportif chinois 92 Culture Les Gens Liu Feng promet un bel avenir à la BD chinoise Bande dessinée La bande dessinée chinoise fait sa bulle en France Lire La sélection de Laurent Ballouhey 94 96 98 中文目录 La France à la loupe © MICHELIN 85 52 专访 何振梁先生 阿基坦大区 L’Aquitaine Ñ“要理解中国人的体育爱国热情” 时讯 13 公司简讯 Ñ 法国RCP公司进军中国市场 Ñ 彼慕羽在中国起飞 Ñ 爱集斯国际运输服务(上海)有限公司在华南的中心广 东设立了新的办事处 Ñ 法国企业国际发展局向励展中国转让“艺术法国,家 中绽放”的展览概念 23 23 24 26 专栏:中国的体育 Ñ 体育:政治的手段? Ñ 阿迪达斯,最贴近中国明星的品牌 Ñ Lacoste, 从网球系列到休闲系列 31 63 63 Ñ 艾高品牌瞄准中国的中产阶级 63 聚焦法国 63 Lacoste, 从网球系列到休闲系列 Ñ © LACOSTE © Louis-François Durret Connexions 阿基坦大区 85 公司特写 Ñ 汉威士体育文化传播公司:直面中国体育赞助 93 Entretien avec He Zhenliang ‘‘ Il faut comprendre © A. S. Douard le patriotisme sportif des Chinois’’ He Zhenliang. Né en 1929, ancien viceministre en charge des sports de 1985 à 1994, il a été président du Comité Olympique Chinois entre 1989 et 1994. Membre de la Commission exécutive du CIO depuis 1985, il en a été le vice-président de 1989 à 1993 et préside aujourd’hui la Commission Culture et Education Olympique. He Zhenliang, président d’honneur du Comité Olympique Chinois, membre du Comité International Olympique, conseiller et membre du Conseil exécutif du BOCOG1, parfaitement francophone, est immergé depuis plus d’un demi-siècle dans le monde du sport chinois au plus haut niveau. Il en incarne aujourd’hui la mémoire. Comment en êtes-vous arrivé à vous intéresser au sport ? He Zhenliang : Dans mon enfance, j’aimais jouer au ballon dans les lilong (ruelles) de Shanghai. Deux sacs au coin de la rue et je shootais. Je fréquentais une école franco-chinoise où j’ai appris à jouer à la balle au mur. Pourtant, lors des compétitions, j’étais plus du côté des supporters que des champions. En 1949, j’ai commencé à travailler pour la Ligue de la jeunesse démocratique - qui est devenue ensuite la Ligue de la jeunesse communiste - au département international, qui s’occupait de sport. Quand la Chine a participé aux J.O d’Helsinki en 1952, j’ai travaillé comme interprète pour la délégation chinoise. Notre participation était plutôt symbolique puisque nous avions reçu l’invitation le jour de l’ouverture et qu’il nous 10 a fallu 5 jours pour rejoindre Helsinki par avion avec un jour de repos à Moscou. Seul un nageur, Wu Chuanyu, a pu participer à la compétition. Puis en 1953, quand la République Populaire de Chine s’est lancée dans le premier plan quinquennal, les ingénieurs dont j’étais, ont tous été réquisitionnés. J’ai été affecté au Ministère numéro 2, en charge de l’industrie pour la défense nationale. J’y suis resté deux ans, tout en étant interprète bénévole lors du festival mondial de la jeunesse à Bucarest. C’est là que j’ai assisté pour la première fois, très ému, à la victoire de Wu Chuanyu. Je me souviens encore de la foule levée, de l’hymne et du drapeau. Lorsque le gouvernement chinois a créé une commission d’Etat du sport et de la culture physique, il a mis à sa tête le maréchal He Long, qui était en même temps vice Premier Entretien avec He Zhenliang Ministre. C’était un homme qui avait commencé sa vie révolutionnaire en se lançant à l’assaut d’une petite station de police avec deux couteaux de cuisine et quelques amis. Seigneur de la guerre avant la révolution, il avait abandonné un train de vie confortable pour rejoindre les rangs de l’armée rouge. Il aimait le sport et partout où il allait, il créait un terrain de foot. Le maréchal He Long m’a demandé de le rejoindre, et, je n’ai pu qu’obéir, même si, à l’époque, j’aurais préféré servir à l’édification industrielle du pays plutôt que de m’occuper d’une activité récréative. Depuis ce jour, en 1955, je n’ai plus quitté le domaine du sport, tout en servant, à de nombreuses reprises, d’interprète au président Mao et au premier ministre Zhou Enlai. En 1955, quels étaient les objectifs de la Commission d’Etat du sport et de la culture physique ? He Zhenliang : Populariser la pratique du sport. Dans les années 20, les sportifs se recrutaient exclusivement dans les milieux universitaires ou dans l’armée. Le mot d’ordre du président Mao était : « Développer le sport et l’éducation physique pour fortifier le physique du peuple » 2 . Nous avions fort à faire. Nous avons cherché, avec succès, à développer le sport dans les villages, dans les usines et les bureaux. Toutes les délégations étrangères en visite en Chine dans les années 50 pouvaient observer comment, deux fois par jour, le travail s’interrompait dans les bureaux et entreprises pour un quart d’heure d’exercices physiques. Dans les écoles, l’heure de sport quotidienne était obligatoire. Dans les villages, nous avions transformé les champs en terrains de basket, dont les poteaux rythmaient le paysage. Avant cela, la Chine avait connu un développement parallèle des activités physiques traditionnelles et des sports modernes venus d’Europe et des Etats-Unis. Ces sports avaient été introduits en Chine à la fin du 19ème siècle. Une organisation nationale des sports englobant tous les sports avait été créée au début du 20ème siècle. La Fédération nationale du sport amateur de Chine était née en 1910, d’abord administrée par des missionnaires anglo-saxons, puis par des Chinois. C’est dans les années 20 que la Fédération nationale du sport amateur de Chine est entrée en relation avec le Comité International Olympique, puis en est devenue membre. A cette époque, la Chine participait aux Jeux d’Extrême-Orient aux côtés du Japon et des Philippines. Elle a cessé au début üüü 1 2 Comité d’Organisation des Jeux des XXIXe Olympiades de Pékin (BOCOG) Déclaration de Mao Zedong en 1952, 11 Entretien avec He Zhenliang Comment expliquer l’absence prolongée de la Chine sur la scène olympique, puis son retour? He Zhenliang : La question de la participation de la Chine au mouvement olympique aurait du être réglée en 1952 lors des JO d’Helsinki, auxquels nous avions participé, puisque le CIO, à 23 voix contre 21, avait reconnu la Fédération nationale de sport chinoise comme étant le Comité Olympique Chinois. La Charte olympique du CIO ne permet qu’une représentation par pays et, le président du CIO, qui était alors Américain, a volontairement gardé Taiw an. En guis e de protestation, nous avons du nous retirer des Jeux de Melbourne en 1956, a u xq u e ls p a r t i c i p a i t Taiwan. En 1958, toute relation entre notre pays, le CIO et les fédérations sportives internationales entretenant des relations avec Taiwan, ont été rompues. Cette situation n’a pu être réglée avant 1979, malgré les tentatives de négociation. Il faut comprendre le sentiment patriotique des Chinois. Il m’a été proposé personnellement que Taiwan et nous participions ensemble aux Jeux Olympiques, ralliés derrière le drapeau aux anneaux et au son de l’hymne olympique. Je me souviens avoir répondu immédiatement qu’il n’en était pas question. Nous ne pouvions pas abandonner notre drapeau rouge, symbole du sang des martyrs tombés pour l’indépendance du pays et la dignité nationale, et ses étoiles symboles de l’unité du Peuple. Ce patriotisme était important après les humiliations et les agressions que nous avions vécues. Une fois debout, nous ne pouvions plus accepter de nouvelles humiliations. En 1979, deux évolutions majeures expliquent le retour de la Chine sur la scène olympique. D’abord, la Chine et les EtatsUnis ont repris officiellement des relations diplomatiques. D’autre part, le maréchal Ye Jianying, qui assumait la fonction de président de la Commission permanente du Congrès National du Peuple a publié un « Message aux compatriotes de Taiwan » dans lequel il déclarait opter pour une politique de réunification pacifique plutôt que pour une « libération ». C’est dans ce nouvel environnement diplomatique que la Chine a pu réintégrer le mouvement olympique. En octobre 1979, le Comité International Olympique a pris la décision de reconnaître le Comité Olympique Chinois, ce dernier utilisant l’hymne et le drapeau de la République Populaire de Chine, tout en acceptant qu’un Comité Olympique basé à Taipei soit reconnu sous le nom de « Chinese Taipei Olympic Committee » avec un drapeau et un hymne différents de ceux utilisés précédemment. Cela étant, nous aurions pu participer aux Jeux Olympiques de 1980. Malheureusement entre-temps, l’URSS avait envahi l’Afghanistan. Beaucoup de nations dont les Etats-Unis, se sont retirées des Jeux de Moscou (1980) en signe de protestation. La Chine a fait de même. Ce n’est donc qu’aux Jeux de Los Angeles, en 1984, qu’elle est entrée à nouveau dans la compétition olympique. « Nous ne pouvions pas abandonner notre drapeau rouge, symbole du sang des martyrs tombés pour l’indépendance du pays et la dignité nationale » 12 © A. S. Douard üüüdes années 30 pour protester contre la volonté des Japonais de considérer l’Etat fantoche du Mandchoukouo comme un pays à part entière et les jeux d’Extrême-Orient cessèrent d’exister. La Chine a participé pour la première fois aux Jeux Olympiques à Los Angeles en 1932 avec un seul athlète, un coureur de fond venu de Dalian, Liu Changchun. HE Zhenliang, Président d’honneur du Comité Olympique Chinois 30 ans après ce retour, la Chine pourrait devenir numéro 1 mondial lors des JO de 2008. Y croyezvous ? He Zhenliang : Je ne crois pas que nous puissions rattraper aussi vite notre retard. A Athènes, nous avons déjà réussi à vaincre la Russie (au classement des médailles, la Russie arrive 3ème et la Chine en deuxième position derrière les Etats-Unis). Le facteur « chance » a joué et cette chance peut tourner. Je suis lucide. Parmi les 300 médailles d’or, 119 concernent l’athlétisme, la natation ou les sports nautiques. Nous avons pris des mesures pour combler nos lacunes, mais cela demande du temps et, si nous ne manquons pas de jeunes talents, nous manquons de bons entraîneurs. Comme nous sommes plus ouverts aujourd’hui, nous allons les chercher à l’étranger, en France notamment. Alors, bien sûr, il se peut que nous gagnions. C’est la loi du sport : autrefois, nous aussi nous avons aidé des athlètes d’autres pays, comme les volleyeurs japonais par exemple, et ils sont devenus plus forts que nous. Aujourd’hui c’est le contraire, le charme du sport c’est précisément cette émulation amicale. 专访 何振梁先生 Ces dernières années, la Chine n’a-t-elle pas privilégié le sport d’élite au détriment du sport populaire ? He Zhenliang : Notre orientation actuelle est de faire avancer ensemble le sport pour tous et la préparation olympique. En 2006, l’administration des sports en Chine et le ministère de l’Education ont décidé que dans les écoles primaires et secondaires, il y aurait une heure d’activité physique obligatoire par jour, en plus des deux ou trois cours d’éducation physique par semaine. D’autre part, nous voulons faire en sorte que chaque village soit doté d’au moins un terrain de sport (basket et tennis de table) pour encourager les plus démunis à pratiquer un sport. Ce qui manque au dispositif, c’est le sport dans les usines et les entreprises mais aujourd’hui les autorités centrales n’ont plus d’autorité directe sur les sociétés privées. Aussi nous encourageons plutôt la pratique du sport dans les communautés de quartiers. Pour l’instant, le système des clubs de sportifs amateurs n’est pas encore très développé en Chine. Quant aux sports traditionnels chinois, pratiqués en majorité par les personnes âgées, nous ne devons pas les négliger puisque, pour nous, le but final reste la bonne santé physique. n Propos recueillis par Anne Garrigue 何振梁访谈 (何振梁,生于1929年,1985年至1994年任副部长,负责体育工作,1989年至1994年担任中国奥委会主 席。从1985年开始作为国际奥委会执行委员会成员,1989年到1993年任副主席。现为国际奥委会文化及奥林匹克教育委员 会主席)。 “要理解中国人的体育爱国热情” 何振梁先生身兼中国奥委会名誉主席,国际奥委会成员以及北京第29届奥 运会组委会执行委员会顾问之职,说着一口流利的法语,已经在中国体育 界最高层奋斗了半个多世纪。今天我们来听听他的故事。 您在2002年取得了中国体育最高奖项,CCTV奖。您是如 何对体育开始感兴趣的? 何振梁:小时候我喜欢在上海的弄堂里玩球。把两只书包 在地上一放,就开始射门。我上的学校叫中法学堂,在那 里我学会了打墙球。那时候在比赛中,我更多的是充当啦 啦队而非优胜者。我从1949年开始在新民主主义青年团国 际体育部工作,也就是后来的共青团。1952年中国参加赫 尔辛基奥林匹克运动会,我担任中国代表团的翻译。那次 “当中国政府成立 国家体育运动委员 会的时候,由国家 副总理贺龙元帅 (1896-1969) 担任主 任” © DR 我们国家参加奥运会是象征性的,我们在开幕式那天才收 到邀请,然后花了五天的时间才到达赫尔辛基, 只有一名 游泳运动员吴传玉参加了那次奥运会的比赛。1953年,中 后,他放弃了优越舒适的生活,参加了红军。他爱好体育 华人民共和国开始实施第一个五年计划,工程技术人员被 运动,走到哪里都能开辟出一块运动场。贺龙将军把我召 召回参加工业建设。我被派到了负责国防工业的第二机械 来,作为一名党员,我只能服从命令,其实那时我更想为国 工业部工作了两年,还在布加勒斯特举行的世界青年节期 家的工业建设出力,而不是从事休闲体育工作。从1955年 间做志愿者翻译。也就是在那儿,我第一次非常激动地目 的那天开始,我就再也没有离开过体育领域,中间多次担 睹了吴传玉的胜利,我还记得那时候欢腾的人群,飘扬的 任毛主席和周总理的翻译。 国旗和嘹亮的国歌声。 当中国政府成立国家体育运动委员会的时候,由国家 1955年国家体育委员会的目标是什么? 副总理贺龙元帅担任主任。贺元帅从带领几个农民手持菜 何振梁:发展体育运动。30年代从事体育的人无一例外来 刀夺占盐局开始了他的革命生涯。成为国民党高级将领 自大学和军队。50年代毛主席号召“发展体育运动,增强人 13 专访 何振梁先生 民体质”,我们需要开拓这片新领域。我们在农村,在工 会。在这期间,俄国侵占了阿富汗,不少国家包括美国为 厂,还有办公室成功推广了体育活动。50年代的外国代表 了抗议这次侵略行为,退出了1980年莫斯科奥运会,直到 团都可以看到我们当时是如何发展体育的,在机关、工矿 1984年洛杉矶奥运会,中国才参加了奥运会的比赛。。 企业,每天有两次体育活动,每次十五分钟,学校中每天 一个小时的体育活动,还要加上体育课。在农村,我们把 在重返奥运舞台30年后,中国在即将到来的2008奥运会上 打谷场改成篮球场,在那儿竖立起篮球架,它成为农村风 应该会成为世界第一。您相信吗? 景不可缺少的一部分。那时候的生活虽然简朴,人们的精 何振梁:我不认为我们这么快就能赶上差距。在雅典奥 神却十分高昂。 运会上,有6场决赛是在中国与俄国之间进行,我们都胜 那时候中国传统体育和来自欧美的现代体育同时发 了(以奖牌排名的话,俄国第三,中国第二,位于美国之 展。这些现代体育活动在19世纪末已经传到中国。全国性 后),这里有运气在起作用,但是运气会转向,我很清楚 体育组织在20世纪初成立。1910年,中国全国体育促进会 这一点。在300枚金牌中,119枚属于田径、游泳和水上运 成立,最初由英美的传教士管理,后来管理权交到中国人 动,在这方面我们的奖牌很少。我们采取了一些措施来弥 手里。20年代,该协会开始与国际奥委会建立联系并得到 补这一缺陷,但这需要时间。我们不缺有运动禀赋的年青 其承认。那时候中国与日本和菲律宾一起举行远东运动 人,缺的是优秀的教练。今天中国更加开放,我们可以到 会。30年代初为了反抗日本扶持满州傀儡政权而抵制参 国外尤其是法国去寻找教练。当然,我们可能会因而赢得 加远东运动会。远东运动就此不再存在。中国第一次参加 比赛,但这也没什么可指责的。我们也曾帮助过外国的运 奥运会是1932年的洛杉矶奥运会,当时只有一名田径运动 动员,像日本的排球运动员,他们如今已经超过了我们。 员,来自大连的刘常春参加了那次奥运会的比赛。 体育的魅力还在于友好的竞赛。 您如何解释中国三十年缺席奥运会,后来又重返奥运舞台 呢? 何振梁:中国参加奥运会这一问题早在1952年的赫尔辛基 “ 体 育 运 动 最 终 目 标是为了身 体 健 康 ” 奥运会上就应该得到解决,我们参加了那次奥运会,国际 奥委会在它的第50次全会上以23比21票承认了中国奥委 会。奥林匹克宪章规定在一个国家只承认一个奥委会。但 不幸的是,那时的美国人擅自保留了台湾。为了抗议台湾 派代表团参加1956年墨尔本奥运会,我们退出了那次奥运 © A. S. Douard 会。1958年我国与国际奥委会以及一些与台湾保持关系的 国际体育联合会断绝关系。这个问题一直持续到1979年, 虽然在此期间也曾试图谈判。必须了解中国人的爱国感 情。当时曾经有人向我建议让台湾与中国在同一个旗帜下 参加奥运会,我当时立即回答“不可能”。我们不能不打 最近几年,中国有没有过于重视选拔性体育而忽视了大众 我们的红旗,那是为了我们国家独立和尊严而牺牲的烈士 体育运动? 们的鲜血的象征,五颗星代表人民的团结。这种爱国精神 何振梁:我们的方针是发展全民体育,积极准备奥运。 之所以强烈,是因为我们遭受过很多的屈辱和入侵。现在 2006年国家体育总局和教育部要求小学和中学安排每天一 我们站起来了,再也不能忍受新的屈辱。 小时体育活动以及每周二至三节体育课。我们计划在农村 1979年,中国重返奥运舞台,之前发生了两大事件。 的每个村子至少开辟出一块运动场地,鼓励广大群众参加 第一件是中美两国重新建立正式的外交关系,另一件是全 体育活动。现在我们还没有落实的是在工厂企业中的体育 国人大常委会主席叶剑英元帅发表了告台湾同胞书,信中 活动问题,因为中央对私营企业不进行直接管理。所以我 宣布了和平统一政策。在这种新的外交环境下中国重返了 们鼓励社区积极开展体育。就目前而言,中国的业余体育 奥运。1979年10月,国际奥委会承认会址在北京的中国奥 俱乐部系统还不发达。 委会,使用了中华人民共和国的国旗和国歌。据此,我们 说到传统体育运动项目,它涉及的人群多为上年纪的 本应可以参加1980年莫斯科奥运会,不幸的是,“中国台 人,我们也不能忽视这部分人,因为体育运动最终目标是 北”在台北的奥委会使用不同于他们以前的旗帜参加奥运 为了身体健康。n 14 © M. Baratier Actualité échos de la presse chinoise L’Assemblée Nationale Populaire Transparence, contestations et télescopages politico-culturels ... Lors de la 5e session du 10e congrès qui a marqué le mois de mars 2007, les débats des deux assemblées, Assemblée Nationale Populaire et Conférence Consultative Politique (CPPCC) ont été largement retranscrites dans la presse chinoise. Cette transparence accrue semble refléter quelques changements culturels et structurels du pouvoir. C ette année constitue un tournant pour la transparence du système parlementaire chinois, affirme un article du Quotidien du Droit (Fazhi Ribao). Au delà des améliorations quantitatives, comme l’augmentation du nombre des réunions parlementaires ouvertes à la presse, plusieurs innovations structurelles et surtout culturelles ont été mises en oeuvre. Ainsi, l’article explique que des sites internet très riches ont été mis en place et que les attachés de presse, plus nombreux, doivent laisser ouvert leur téléphone portable 24h sur 24 pour répondre aux questions des journalistes. Autre nouveauté, les journalistes étrangers voulant obtenir un entretien avec un député peuvent maintenant contacter directement celui-ci, alors qu’ils devaient passer par un attaché de presse encore l’année dernière. Démocratie participative sur Internet Le quotidien libéral de Canton (Nanfang Dushibao) revient quant à lui sur les récentes initiatives du gouvernement en matière de démocratie participative sur internet. En moins 16 d’une semaine, plus de 120 000 internautes auraient déjà participé à la campagne électronique “J’ai une question à poser au Premier Ministre”, proposée sur la plupart des grands portails chinois. L’article affirme que la mise en oeuvre d’un gouvernement participatif en Chine a réellement pris son essor lors de la session parlementaire de 2006, lorsqu’un député a proposé au Premier Ministre l’idée d’ouvrir un blog. Certains commentateurs ont même pu prétendre que le régime chinois se transformait en démocratie électronique, explique l’hebdomadaire sans souscrire totalement à cette analyse. Le Nanfang Dushibao affirme cependant qu’il ne suffit pas que les citoyens puissent s’exprimer sur internet pour que l’on puisse parler de démocratie, le pouvoir n’étant pas tenu de le prendre en compte. Il fait également remarquer qu’il s’agit plus de pratiques que d’un système inscrit dans la loi. L’hebdomadaire ne peut toutefois pas s’empêcher d’afficher son admiration pour la vitalité et le sens politique des internautes chinois qui témoignent du renforcement de l’intérêt de l’opinion pour la chose publique. ANP : les temps forts L’Assemblée Nationale Populaire s’est tenue du 5 au 16 mars au Grand Palais du Peuple de Pékin. Elle a été saisie, au cours de ses 11 jours de sessions, de presque 800 motions. Ce qu’il faut en retenir : ü Le rapport de politique générale, présenté par le Premier Ministre Wen Jiabao, a mis l’accent sur le « bien-être du peuple » et a fixé un taux de croissance de 8 % pour l’année 2007. Ce rapport a été approuvé à 2 862 voix sur les 2 889 exprimées. ü La loi sur la propriété : “la propriété de l’Etat, de la collectivité, de l’individu ou autres organismes est protégée par la loi et aucune unité ou individu ne peut y porter atteinte.” La loi a été adoptée par 2 799 voix pour, 52 voix contre et 38 absentions. 13 ans de préparation et 7 lectures auront précédé le vote de cette loi historique. ü La loi sur l’impôt sur les sociétés (voir rubrique Angle droit, page 72). Adoptée par 2826 voix pour, 37 contre et 22 abstention, elle constitue une étape importante dans l’unification du droit régissant les sociétés à capitaux chinois et à capitaux étrangers. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2008. Juliette Yanitch © M. Baratier © M. Baratier Le quotidien anglophone China Daily titre “C’est le moment pour les députés de poser des questions difficiles aux officiels”, dans un article du sociologue Sun Lipin, de l’université Qinghua, plaidant pour un mécanisme institutionnel renforçant le rôle inquisitoire des assemblées. Il apparaît significatif que les députés les plus remuants interpellent le gouvernement et l’administration surtout dans le domaine des finances publiques. Ainsi, le 6 mars, Feng Pei’en, membre de la Conférence Consultative, a dénoncé l’inflation des dépenses de l’Etat, multipliées par 23 depuis 1986, alors que le PNB n’était multiplié que par 14,6 dans la même période. Il s’insurge contre l’abus des voitures de fonctions, des banquets, du “tourisme administratif” à l’étranger et autres dépenses de prestige personnel, et demande au gouvernement de montrer l’exemple. Le 7 mars, deux jours après l’ouverture de la session parlementaire, Sina, le portail le plus visité de Chine, avait choisi de mettre l’opinion contestaire de la députée Chen Shu en troisième position de ses actualités. Celle-ci s’est plainte publiquement du manque de transparence du budget de l’Etat et des collectivités locales, qui ne fournit que quelques grands chiffres, et empêche donc les représentants de faire leur travail d’évaluation et de contrôle des politiques et des équilibres financiers. Cet article a suscité à ce jour près de mille commentaires d’internautes, la quasi totalité enthousiastes et élogieux. Seule une minorité reste sceptique alors que de nombreux autres députés et articles ont abondé dans son sens. Cai Dingjian, professeur à l’université de Sciences Politiques de Chine, affirme ainsi dans les colonnes du Xinjing Bao l’impérieuse nécessité de la transparence du budget, car c’est “la première condition de la démocratie”, une “nécessité de l’Etat de droit”, une “façon de lutter contre la corruption”, et un moyen pour l’Etat d’être plus efficace. Renaud de Spens Attaché de presse de l’Ambassade de France en Chine © M. Baratier Le domaine des finances publiques 17 Actualité échos de la presse chinoise La venue de Michèle Alliot-Marie a suscité un certain intérêt de la part de la presse chinoise, qui suit de manière attentive la question de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine. Les medias ont retenu la double problématique de la visite du ministre des Affaires étrangères français Philippe Douste-Blazy en Chine : le renforcement de la coopération bilatérale et la promotion du projet UNITAID. BILATÉRAL “Lever l’embargo sur les ventes d’armes vers la Chine” M © DR ichèle Alliot-Marie a eu l’honneur de la “Une” du Quotidien du Peuple, avec une photo la représentant s’entretenant souriante avec le président Hu Jintao. Cet article, pratiquement identique à la dépêche de l’agence Chine Nouvelle a été repris sur tous les journaux officiels et les grands portails internet comme Sina.com Il souligne que la visite s’inscrit dans le développement du partenariat stratégique entre la Chine et la France, et entre la Chine et l’Europe. L’article cite les déclarations du président Hu selon lesquelles la Chine et la France portaient toutes deux une responsabilité importante dans la garantie de la paix et du développement dans le monde. Le journal de Shanghai Wenhui Bao a en outre fait paraître le 19 mars un entretien que lui avait accordé le ministre de la défense avant son départ en Chine. La mise en page met l’accent sur plusieurs positions politiques : - l’opposition à l’embargo sur les armes en direction de la Chine - la crise atomique iranienne doit être réglée par le dialogue - les Etats-Unis doivent être encouragés à suivre la voie du multilatéralisme - l’OTAN n’a pas vocation à entrer en concurrence avec les opérations de maintien de la paix des Nations Unies - il faut s’efforcer de régler le problème de la production de drogue en Afghanistan. “L’Europe doit lever l’embargo sur les ventes d’armes vers la Chine” titre le Xinjing Bao (Beijing News), dans son édition du 20 mars. Le ministre a mis en parallèle les conditions d’attribution des jeux olympiques et les exigences internationales en matière de ventes d’armement, pour affirmer que l’embargo sur les armes était illogique. Elle a en outre souligné que cette position était ferme et ne variait pas, et qu’elle venait de l’exprimer dans les mêmes termes à Tokyo, et quelques mois plus tôt devant le Congrès américain. Romantisme français et diplomatie © DR L 18 a visite du ministre des Affaires étrangères français a été largement relayée. Les sujets à l’honneur sont le renforcement de la coopération bilatérale et la promotion du projet UNITAID. La presse porte aussi un regard intéressé sur les efforts du ministre en faveur du rayonnement de la médecine traditionnelle chinoise. CCTV et Phoenix TV ont couvert la visite dans leurs journaux télévisés. Affirmant que le “romantisme français” savait aussi s’exprimer dans la diplomatie, CCTV a mis l’accent sur la coopération des deux pays concernant la crise iranienne, et sur leur identité de vue concernant le développement de l’Afrique. © R. de Spens Le 2 mars, le Xinjing Bao (Beijing News) publiait un article du journaliste Gong Junling, qui avait posé au ministre français une question sur les probabilités de changement de la politique française à l’égard de la Chine après les élections présidentielles de mai 2007. Il retranscrit la réponse du ministre, affirmant que Nicolas Sarkozy, s’il était élu, continuerait dans la voie déjà engagée aujourd’hui, en raison notamment de son attachement à un monde multipolaire. Un certain nombre d’autres titres ont rendu compte de la visite ministèrielle, en choisissant de mettre l’accent sur le soutien actif du ministre français pour l’homologation et l’exportation des médicaments chinois, soutien qui suscite naturellement un fort intérêt de l’opinion publique chinoise. Le contenu de ces articles reprend souvent presque exactement le communiqué de presse en chinois fournit par le service de presse de l’ambassade de France. Le projet UNITAID a fait l’objet des titres de deux journaux. Le quotidien anglophone China Daily a présenté le projet, mais c ‘est le Quotidien de la Jeunesse de Pékin qui est le plus complet sur le sujet, avec en titre choc “Le ministre français des Affaires étrangères fait une ordonnance pour faire face au terrorisme global. Taxer les riches pour donner des médicaments aux pauvres”. Il explique que le ministre français propose pour les problèmes du monde une forme de médecine : les pays développés doivent se réunir pour aider les populations des pays pauvres à accéder aux médicaments. Il cite les propos du ministre, selon lesquels les écarts de richesse ne cessent de s’agrandir sous l’effet de la globalisation. Un adolescent africain qui ne peut sauver ses parents malades parce que les médicaments sont trop chers aura toutes les chances de développer une haine, qui pourra se tourner vers les pays développés dont il voit les gaspillages à la télévision, et il sera ainsi facilement manipulable par les mouvances terroristes. C’est pour cela qu’UNITAID a été créé, proposant le financement de livraisons de médicaments vers les pays du Sud par une taxe modeste sur les billets d’avion. Renaud de Spens 19 Actualité sur le Net Sur Internet, la parodie est devenue une véritable culture. Les bloggeurs sont passés maîtres dans l’art de manier le sarcasme et l’ironie. Aucun sujet n’échappe à la critique, pas même la politique. Et dans ce climat d’impertinence débridée, le monde virtuel est soudain plus vrai que nature. 20 salaire annuel de deux paysans ». Solution aussitôt avancée par un surfeur de passage sur son site : « il faut organiser cette réunion sur internet, c’est moins cher et plus efficace que de faire venir tout le monde à Pékin». Avec la cession du Parlement, la culture de la « parodie » a conquis de nouvelles lettres de noblesse. Et si les surfeurs chinois ont le goût de l’ironie, celle-ci ne connaît pas de frontière. Plusieurs blogs se passionnent ainsi pour un film français, « les Chinois à Paris», sorti en 1974. Sur le net chinois, cette comédie de Jean Yanne est élevée au rang de chef-d’œuvre parodique. L’histoire raconte l’invasion et l’occupation de la France par l’Armée Populaire de Libération. Le président de la république se réfugie aux Etats-Unis et les Chinois installent un régime fantoche qui interdit les voitures, l’alcool et la prostitution. Les murs de la capitale française sont tapissés de slogans marxistes, sur le modèle des Dazibao de l’époque. Mais quelque temps plus tard, les austères militaires chinois succombent aux charmes de Paris, basculent dans la débauche, et finissent par se retirer d’eux-mêmes. Pour les internautes, cette farce montre toutes les idées fausses sur la Révolution Culturelle, a ssimilée, d ans l’esprit des Français, à leur « mai 68. » Pour sa part, l’infatigable bloggeur Wang Xiaofeng trouve que ce film est tout simplement visionnaire sur l’évolution du socialisme en Chine. Il décrit, avec 30 ans d’avance, comment les artisans de la révolution prolétarienne vont se laisser corrompre par les plaisirs de la vie capitaliste... Mathieu Baratier La culture de la « parodie » a conquis de nouvelles lettres de noblesse © DR L es photos ont fait le tour des blogs chinois. On y voit les députés pendant le discours du Premier Ministre, tous ont la tête inclinée et les yeux fermés. Ils dorment profondément. Cette série de clichés irrévérencieux a déchaîné les commentaires des internautes qui oscillent entre sarcasme et indignation. Sur la page de Wang Xiaofeng, un des blogs les plus en vue du net chinois, un farceur propose de rebaptiser la cession parlementaire « les deux siestes » en détournant le nom officiel des « deux réunions ». Plus cynique, un autre aimerait que ces cadres provinciaux dorment plus souvent : « s’ils étaient toujours comme ça, la société serait plus harmonieuse », lâche-t-il, en allusion au slogan officiel des dirigeants chinois. Le constat s’impose : sur le net, personne ne croit à l’utilité de cette grand messe du pouvoir. « Même s’ils se réveillent, ils ne peuvent rien faire », explique un surfeur sans illusion sur le rôle des représentants du peuple. Le gouvernement a bien essayé, en vain, de rallier le monde virtuel à sa cause. Quelques députés ont même ouvert leur propre blog, à leurs risques et périls. Une représentante du Hubei se fait ainsi vertement interpeller sur sa page personnelle par un internaute qui lui lance : « Mais qui est-ce que tu représentes? » Finalement, c’est surtout le prix payé pour cet événement qui provoque les attaques les plus nombreuses. Le site personnel d’un journaliste de Shenzhen en donne un aperçu. Déplacements, hôtels, repas, c’est 5 milliards de RMB qui sont engloutis pas les « deux réunions ». Le reporteur, un habitué de cette cession, fait le compte : « pour quinze jours de sieste, chaque député coûte à l’Etat l’équivalent du Actualité écoles © Sciences Po Les étudiants chinois Sciences Po emmène des jeunes des banlieues en Chine E mmener en Chine quatre classes de seconde issues de lycées classés en Zone d’Education Prioritaire, tel est le pari réussi par Sciences Po. Grâce au concours de plusieurs sociétés présentes en Chine, Veolia propreté, SEB, Danone, Carrefour, Total, L’Oréal, Gide et EDF, ce voyage a permis à ces jeunes de Seine-Saint-Denis de voyager au cœur de la mondialisation. « A l’étranger, ils se sont sentis fiers d’être Français et ont pu découvrir les métiers de la mondialisation grâce aux témoignages d’hommes de terrain», explique Alessia Lefébure, directrice du centre Asie de Sciences Po et cheville ouvrière de la présence de l’institution en Chine depuis 2002. « Nous avons aujourd’hui trois de nos professeurs qui enseignent à Qinghua et Beida. Des étudiants chinois viennent à Paris suivre des MPA (master of public administration), grâce au concours financier de la Société générale, Axa et Airbus. Plusieurs programmes de recherche sont lancés (énergie, sociologie de la consommation, développement des ONG, transformations du système légal) et nous sommes partenaires d’une chaire commune à Beida, portant sur le thème gouvernance et globalisation ». De passage à Pékin, Richard Descoings, qui, à la tête de Sciences Po depuis 1996, a fait de l’intégration internationale et de la diversification sociale les thèmes clés de ses mandats successifs, souligne qu’il faut aujourd’hui « penser ensemble démocratisation sociale et mondialisation ». L’auteur de Sciences Po : de la Courneuve à Shanghai1 a fait de ce voyage de lycéens un symbole de sa politique. « Notre objectif n’est pas quantitatif mais qualitatif. Nous voulons, dans un monde globalisé et compétitif, attirer les meilleurs étudiants de la planète, devenir une référence en Europe ». Le récent classement de Times Higher Education Supplement, qui place Sciences Po à la 52e place, troisième Français, des 200 meilleures universités mondiales confirme que l’objectif est en voie d’être atteint. 1 Presses de Sciences Po, 2007 face à la hausse des frais de scolarité en France. L a récente hausse des frais de scolarité universitaire en France fait l’objet d’un article de Liu Kunzhe du Quotidien de la Jeunesse Chinoise. Elle est allée interviewer à ce sujet Dominique Dubois, attaché de coopération universitaire de l’ambassade de France. Le postulat rhétorique de l’article est de s’inquiéter du sort économique des quelques 16 000 étudiants chinois en France, et de tous leurs futurs camarades encore en Chine. Toutefois, son objet réel est de montrer les avantages d’aller étudier en France, et de détailler toutes les dispositions légales et sociales en faveur des étudiants, de l’aide au logement à la construction de nouveaux campus universitaires. La conclusion est très positive : les frais universitaires français restent moins chers qu’en Chine. Et même si le coût de la vie est beaucoup plus élevé en France, il y aurait aujourd’hui de plus en plus d’étudiants chinois qui rêvent de la France, parfois sans connaître un seul mot de français. Renaud de Spens Une université de droit sino-européenne à Shanghai D ’un commun accord, l’Union européenne et la Chine ont approuvé la création d’une université de droit commune destinée à approfondir la compréhension de leurs systèmes judiciaires respectifs. L’accord a été signé par la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. La structure sera co-présidée par des universités européennes et au moins un partenaire chinois. L’UE a indiqué qu’elle contribuerait à hauteur de 18,2 millions d’euros au projet. La date d’ouverture de cette université n’a toutefois pas été précisée. 21 Actualité entreprises L’agence RCP design transport s’installe en Chine 法国RCP公司进军中国市场 L’ “...mettre l’ensemble de notre savoir-faire au service de la nouvelle culture du déplacement public en Chine” Régine Charvet-Pello “Aujourd’hui en toute simplicité et en toute modestie, nous voulons mettre l’ensemble de notre savoir-faire au service de la nouvelle culture du déplacement public en Chine” a expliqué Régine Charvet-Pello, qui vient d’installer un bureau de représentation à Pékin. Son agence, basée à Tours (centre-ouest de la France) et qui collabore avec des géants du secteur comme Alstom, a conçu le design intérieur et extérieur des rames du tramway de Paris et rénové les nouvelles rames de la ligne du RER D de la capitale. Elle est également présente au Maghreb, travaillant sur le tramway d’Alger et le réseau inter-cités du Maroc. L’autre axe de développement en Chine sera le patrimoine, a précisé Mme Charvet-Pello, dont l’agence assure la communication pour deux châteaux français de la vallée de la Loire, Chenonceau et Amboise. En collaboration avec une agence de voyage chinoise, RCP prépare des produits “lunes de miel” pour accueillir des touristes chinois dans ces châteaux. “Les châteaux sont considérés en Chine comme des endroits romantiques et luxueux”, remarque-t-elle. Une convention culturelle a également été signée entre le musée national de Pékin et le château de Chenonceau grâce à RCP qui se présente en Chine comme “l’agence des arts de la France”. RCP emploie 15 personnes en France et deux en Chine. 巴 © RCP agence de design RCP, qui a notamment travaillé sur le tramway de Paris, s’installe en Chine pour tenter de profiter du développement du secteur des transports dans le géant asiatique. “Nous savons que le XIe plan quinquennal (2006-2011) affiche des projets très ambitieux en matière de transport public”, a déclaré la directrice fondatrice de l’agence RCP, soulignant que le gouvernement souhaitait se doter de 28.000 km supplémentaires de voies ferrées d’ici 2020 et avait approuvé les projets de métro pour une vingtaine de villes. 黎轻轨电车的设计者―法国RCP公司,利用 着良好的合作关系,如阿尔斯通公司。公司的设计部门完 中国公共交通领域飞速发展的大好时机, 成了不少法国国内和国际上的机车以及线路的设计和改造 于2006年11月1日在北京建立了他们的代表 工程。 处。 公司还把企划传媒部门对法国文物古迹的海外市场推广的 公司的总经理也是创始人对记者说,“我们得知中国关于 业务开展到了中国。卢瓦尔河地区的昂布瓦兹皇家城堡和 2006到2011的规划蓝图中有很大一部分的计划都和公共交 舍农索城堡都是他们的客户。 通有关。”黑金娜・夏荷微・贝罗特别强调其中,中央政 与中国媒体,旅行社以及文物机构的合作是城堡在华推广 府决定建设28万公里长的铁路线和若干条城市轨道交通线 的重点。他们还特别为中国游客量身定做了“古堡蜜月 路。“在这样一个乐观的背景下,我们希望将我们在公共 游”这样的新型旅游产品。“法国的城堡在中国人的心目 交通设计领域的优势和经验,用于中国这个领域的建设和 中代表了浪漫和奢华。”黑金娜・夏荷微・贝罗说明道。 发展中。” 在2005年,两座城堡应邀来华参加法国文化年在中国的闭 RCP公司的总部在位于法国中西部都兰地区的首府―图 幕活动,其间他们与中国国家博物馆签署了交流与合作意 尔。公司长期以来与世界公共交通建设领域的一些巨头有 向书。 22 时讯 公司 BMU Consulting ouvre des bureaux en Chine... 彼慕羽在中国起飞 上 © BMU A vec une main d’oeuvre abondante, de plus en plus qualifiée, et l’arrivée massive d’entreprises étrangères de tous secteurs, de plus en plus de cabinets de conseil en recrutement s’installent dans les grands pôles économiques chinois. BMU Consulting Co., Ltd, cabinet français de conseil déjà implanté en France et en Russie, a décidé lui aussi de tenter l’aventure, avec une approche qui se veut spécifique au marché chinois. D’après le rapport de McKinsey, dans dix ou quinze ans le besoin de talents en management en Chine sera d’une capacité globale de 75 000 personnes. Dans le secteur des hautes technologies, par exemple, selon le President Hu Jintao, il faudra établir un système d’innovations orientées:c’est-à-dire créer et soutenir de nombreuses entreprises dans ce domaine. Ce qui va provoquer une demande importante en ressources humaines, notamment de personnel qualifié. Un autre exemple : le secteur des finances. Selon un rapport d’analyse sur les besoins humains dans cette filière du Wall Street Journal, grâce à l’entrée de la Chine à l’OMC, les investissements étrangers réclament un fort support, passant par de BMU aide à trouver les talents de demain nombreux emplois qualifiés locaux : comptables, auditeurs, managers.... Dans cette perspective, BMU aide à trouver les talents de demain qui permettront aux entreprises de se développer et d’améliorer leur productivité. Pour ce cabinet de conseil francais, l’avenir parait radieux grâce à la stabilité du développement de l’économie chinoise qui entraine toujours plus de demandes. 海始终是个梦想家的城市,随着劳动力素质 近日提供的一份中国金融行业人才需求状况报告中提出, 进一步提高以及各领域企业的大规模增长, 跟随入世契机进入中国的外资资本需要强大的本土化金融 这个中国最吸引人的城市招来了越来越多的 人才的支持,资深会计师、审计师、财务经理等等,成为 外国企业家。 市场索求的主要对象。 BMU咨询有限公司是一家已经落户法国与俄罗斯的专业人 彼慕羽伴随各种性质的企业一路走来,跨国集团、中小企 力资源咨询公司,他们带着特点鲜明的优质服务来到中国 业,法国、欧洲、美国、中国等等,涉及领域多样化,唯 一展身手。以下是已在BMU工作一年的Sabrina Chen 女士 一的目标在于帮助企业的人力资源部门,收获最理想的未 对市场及企业本身的一些看法。 来员工,来实现企业的锐意进取和可持续发展。 目前的我 根据麦肯锡的调查报告,在未来的十到十五年中,中国 们尽管还年轻,但是企业的机能运作出色,团队协作力强 具有宏观性领导才能的人才需求将达到75,000人,而截 将会帮助BMU迅速成长为服务上海、北京乃至全国的领军 止2005年,可供给的人才量只有3000~5000人左右。就高 角色企业,因此,我们感谢中国稳定发展宏观经济为人才 科技行业为例,依照中国国家主席胡锦涛的“创新导向 市场造就的旺盛态势,并将借助这种契机,让BMU的客户 型”社会构建的目标,以及基于中国制造业支撑型经济的 公司与我们本身共同发展壮大。 现状,中国高精尖行业的发展将为整个市场人才需求提供 更多信息,请访问www.bmuconsulting.com 一个较深且快的切入点;以金融行业为例,《华尔街日报》 23 Actualité entreprises Le groupe AGS Four Winds, déménagements Internationaux, ouvre en plein coeur de Canton son nouveau bureau de liaison pour la Chine du Sud. C e choix stratégique répond à une demande croissante des clients. En l’espace de 30 ans, le Groupe AGS a construit un réseau de plus de 100 filiales réparties sur 65 pays, offrant des solutions de déménagements internationaux “por te à por te”. AGS est le g ro u p e d e d é m é n a g e m e nt international le plus important en France, et un des principaux leaders en Europe. Présent sur l’ensemble des pays d’Afrique, le Groupe AGS est aussi le premier prestataire de déménagements sur le continent Africain.En 2005, il a investi massivement en Asie par le rachat de 4 filiales de l’ancien groupe “Four Winds International” à Singapore, Taiwan, en Thaïlande et à Hong Kong. “ En 2006 nous nous sommes développés sur les marchés de Chine (Pékin, Shanghai) et d’Inde (Mumbay, Dehli, Bangalore). Notre bureau de Canton vient étoffer notre présence en Chine du Sud sur un marché Asiatique dynamique et en pleine croissance où nous comptons désormais 10 filiales dans 6 pays. L’équipe de Canton est « managée » par Ludovic Valls qui a une longue expérience dans les déménagements internationaux en Europe de l’Est, en Afrique et aux EtatsUnis....” 爱集斯国际运输服务(上海)有限公司在华南的中心广东设立 了新的办事处 A GS集团再次自豪地宣布爱集斯国际运输服务 陆最顶级的服务机构. AGS在亚洲广泛投资并在新加坡、 (上海)有限公司在华南的中心广东设立了新的办 台湾、泰国和香港分别收购了4个Four Winds的办事处. 到 事处; 这一战略选择是为了满足日益顾客的需 了2006年AGS已经扩展到中国的(北京、上海)和印度的(孟 求. 在过去的33年中, AGS集团已建立了一个庞大的运输 买、新德里、班加罗尔)等. 到2007年在动态的不断强大的 网络,在65个国家拥有107个分支机构,专注于门到门搬迁方 亚洲市场的催化下, 我们现在已经有一个了10个子公司分 案. AGS集团是法国最大的国际运输公司, 是欧洲的运输领 别在6个亚洲国家. 接下来广东办事处将在有多年欧洲、非 导. 2005年在整个非洲的运输企业中, AGS集团成为非洲大 洲和美国等地运输行业经验的罗德维克先生开展业务. 24 Actualité entreprises UBIFRANCE vend son concept d’exposition « France, des maisons à vivre » à Reed Exhibitions China Après sa première édition de Pékin en 2005, inaugurée par Christine Lagarde, Ministre déléguée au commerce extérieur, la deuxième édition de l’exposition « France, des maisons à vivre » s’est tenue, en 2006, à Shanghai du 27 © UBIFRANCE U BIFRANCE, l’Agence française pour le développement international des entreprises, vient de signer un accord de cession du concept et de la marque de l’Exposition « France, des maisons à vivre » avec le groupe Reed Exhibitions China. « France, des maisons à vivre », l’exposition consacrée à l’habitat et la décoration intérieure était organisée depuis deux ans en Chine. Cet accord permet de pérenniser cet événement annuel qui a rencontré un vif succès dès sa création en 2005. C’est la première fois qu’un événement conçu, créé et organisé par un organisme du dispositif public d’aide au commerce extérieur français est racheté par un opérateur privé de premier rang. Reed Exhibitions China est en effet le premier opérateur de salons professionnels en Chine. Cet accord prévoit la création d’un nouveau salon, « International Home Decor and Design 2007 » qui se tiendra à Shanghai du 14 au 16 Juin 2007. Il permet ainsi d’internationaliser le concept de mise en valeur des produits de l’habitat « haut de gamme » occidentaux, très appréciés actuellement en Chine. UBIFRANCE organisera donc l’espace « France, des maisons à vivre » sur ce nouveau salon, afin de capitaliser et de développer, en étroite coopération avec l’opérateur Reed Exhibitions China, les contacts initiés depuis le lancement de cette exposition. L’Exposition « France, des maisons à vivre » en 2006 juin au 1er juillet. Elle a rassemblé 70 exposants qui ont présenté un panorama des savoir-faire français en matière d’habitat et de décoration intérieure. 4370 visiteurs au total sont venus découvrir ce condensé de l’art de vivre à la française. Les exposants français, parmi lesquels figurent des artisans et des Très Petites Entreprises, ont pu identifier de nouveaux interlocuteurs ou consolider leurs acquis en Chine. UBIFRANCE et Reed Exhibitions China offrent ainsi aux entreprises françaises l’assurance de pouvoir présenter tous les ans en Chine leurs savoir-faire... une initiative intéressante pour rester dans la course sur ce marché en plein développement. 法国企业国际发展局向励展中国转让“艺术法国,家中绽放”的展览概念 法 国企业国际发展局(UBIFRANCE)刚刚与励展中 司,也是为世界专业会展业所公认的“励展博览”集团的 国(Reed Exhibitions China)集团签署了一份协 子公司。 议,以转让“艺术法国,家中绽放”(France, 根据双方签署的协议,今年将创立一个新的“2007年 des maisons à vivre)的展览商标概念。“艺术法国,家中绽 国际家居装饰艺术展”(International Home Decor and Design 放”是家居和室内装饰的主题展览,在中国连续举办了两 2007),展览将于6月14日至16日在上海举办。通过这一展 届,自从2005年首次举办以来,每次都受到热烈欢迎。与 览,将引进世界一流的家居设计、高雅精品和餐桌艺术。 励展中国签署的协议将可以使这一年一度的展览延续下 去。 这也是第一次一个由法国政府机构设计、创立并组织 的展览活动,被一家一流的私营机构所收购,从而成为一 个展览品牌。励展中国是中国专业会展方面的第一大公 26 协议规定,法国企业国际发展局将在2007年和2008年 的“国际家居装饰艺术展”上组织“法国家居”展区, 与励展中国密切合作,积累并发展这一展事的各种联系资 源,满足中国专业观众的需要。 © Imagine China Dossier Le SPORT en Chine : des ambitions en or 中国的体育:金色的梦想 Elévation du niveau de vie et consommation de masse, généralisation des loisirs, affirmation de puissance d’un payscontinent qui émerge sur la scène géopolitique mondiale : le sport est au croisement de tendances de fond de la société chinoise. Dans la perspective des JO de Pékin en 2008, Connexions fait le point sur l’évolution des pratiques sportives en Chine, sur leurs retombées économiques, et dresse un panorama des différentes dimensions de ce nouveau phénomène de société. © A. S. Douard Le sport en Chine Murs peints dans une rue de Pékin Le sport, la politique par d’autres moyens ? L’histoire du sport en Chine épouse les péripéties de la Nation et si la culture physique connaît un regain d’intérêt depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, ce n’est pas sans arrière-pensée politique. Depuis son avènement récent dans les compétitions internationales, la Chine cherche à se doter d’une véritable culture sportive populaire, qui fait encore défaut. «S i les règles n’avaient pas été changées, la Chine serait championne du monde ». Ce cri du cœur, c’est celui du responsable du football de Zibo, une grosse bourgade perdue au milieu de la province du Shandong. Cette ville est sortie de l’ombre en 2004 quand la FIFA l’a très officiellement désignée comme étant le berceau du football. À grand renfort d’archéologues et d’historiens, il a été démontré que les autochtones frappaient dans une balle de cuir remplie de plumes et de cheveux il y a 2300 ans, soit plus de deux millénaires avant que les Britanniques n’entrent en scène et, donc, changent les règles du jeu. Cet épisode montre que la Chine est bien décidée à inscrire son nom dans les annales du sport même si pour cela il faut revisiter l’histoire. Non contents d’avoir récupéré la paternité du ballon 28 rond, les experts aimeraient bien mettre la main sur d’autres disciplines. Un professeur de l’Université de Lanzhou affirme ainsi que le golf se pratiquait en Chine dès l’an 945 avec des clubs en jade. Même chose pour le ski, dernière lubie des classes moyennes, qui serait apparu il y a trois siècles sur les pentes enneigées de l’Altaï, dans la province du Xinjiang. Ces opérations généalogiques sont aussi un moyen de siniser des sports qui passent encore pour des produits d’importations. Anciens et modernes Pourtant, la Chine ne manque pas d’histoires. Les plus anciennes traces de pratiques sportives sont des peintures rupestres du Yunnan. Ces fresques représentent un groupe de soldats pratiquant des exercices avec un ballon, 2000 ans avant notre ère. Plus tard, sous la dynastie Han (-206 +220), on s’exerçait aux arts martiaux, les Tang (618-907) montaient à cheval et connaissaient même le polo, les Le golf se pratiquait en Chine dès l’an 945 avec des clubs en jade. Ming (1368-1644) auraient inventé le patin à glace sur les lacs gelés et leurs successeurs, les Qing, s’adonnaient au tir à l’arc. Ces dernières années, les spécialistes ont exhumé poteries et basreliefs pour recoller les morceaux de 5000 ans d’histoire du sport. Le récit épouse les péripéties de la nation chinoise. Ainsi, la fin du XIXe commence à souffler l’influence occidentale syno- Le sport en Chine Très vite, le tennis de table est devenu un instrument au service du prestige national tre d’athlétisme a ainsi été organisée dans une école de missionnaires de la ville en 1890 et la première équipe de football formée en 1901. Toujours à Shanghai, un magasin propose des tables de ping-pong à partir de 1904. Le matériel est importé du Japon et les employés disputent des matchs dans la vitrine pour attirer les badauds. Cette époque est aussi celle des premières structurations : une commission du sport est formée au sein du ministère de l’éducation et la première association chinoise d’athlétisme est créée en 1924. La Chine commence à participer aux compétitions internationales, notamment les Jeux d’Extrême-Orient, qu’elle remporte 9 fois entre 1913 et 1934. Sur la scène sportive mondiale, le pays participe à ses premiers Jeux Olympiques, à Los Angeles, en 1932. Une présence symbolique puisque la délégation ne compte que cinq personnes dont un seul sportif. Quatre ans plus tard, la participation chinoise aux Jeux de Berlin est nettement plus sérieuse avec 69 athlètes. Mais toujours pas une seule médaille. Sport et politique Avec la révolution de 1949 et l’arrivée des communistes au pouvoir, le sport devient une affaire d’Etat. Très vite, le nouveau régime a épousé la cause du sport et les clichés ne manquent pas pour attester de cette affinité précoce: en 1940, une photo montre le maré- chal Zhu De abandonnant la lutte anti-japonaise le temps d’une partie de volley-ball. Encore plus mythique, Mao Zedong est immortalisé en 1946 dans la base rouge de Yan’an disputant une partie de ping-pong. Le décor est sobre, l’équipement rudimentaire : deux tables accolées et une raquette découpée dans une planche de bois. Ce cliché scelle l’alliance du régime avec la culture physique dans sa version populaire et rigoriste. Dès 1952, le pouvoir politique investit le sport avec la création d’une Commission spécialisée au sein du PCC. Une année plus tôt, le gouvernement avait institué les exercices de gymnastique obligatoires pour les collégiens et les lycéens. Un demi-siècle plus tard, la formule est toujours en vigueur dans les écoles. Elle connaîtra même un renouveau dans les années 90, associée aux exercices paramilitaires du « Programme d’éducation patriotique ». Revenons aux débuts de la Nouvelle Chine. À peine fondé, le régime assigne au sport une triple mission: renforcer la santé, éduquer la jeunesse, servir la Nation. Le troisième objectif sera, de loin, le plus important. Dès les Jeux Olym- © DR nyme de déclin national. À cette époque, les sports « modernes », marqués du sceau de l’étranger, font leur apparition à Shanghai. La première rencon- La fameuse photo de Mao Zedong jouant au ping pong en 1946 piques de 1956, le sport est au cœur du bras de fer entre Pékin et Taipei. Cette année-là, la Chine boycotte les J.O. pour protester contre la présence d’athlètes de l’île nationaliste. Deux ans après, elle claque la porte du Comité International Olympique pour la même raison. Il faudra attendre 1984 et les Jeux de Los Angeles pour revoir une délégation chinoise sous les anneaux (1980 pour les J.O. d’hiver). Un retour marqué, d’ailleurs, par la première médaille d’or chinoise. Fâché avec le CIO, Pékin organise ses propres olympiades, les Jeux Nationaux, inaugurés en 1959 sous les auspices de Mao Zedong. La formule perdure encore de nos jours. L’autre épisode célèbre de ce mariage entre sport et politique, c’est bien sûr le ping-pong. Très vite, le tennis de table est devenu un instrument au service du prestige national. Cette discipline a offert à la Chine son premier « numéro un mondial », Rong Guotuan en 1959, et sa première manifestation internationale deux ans plus tard avec l’organisation des championnats du monde à Pékin. Ce n’est pas négligeable pour un pays non représenté à l’ONU et qui vient de perdre son plus fidèle allié, l’URSS. Dès lors, la petite balle ronde ne quittera plus l’orbite de la politique. Le pingpong sera aussi l’instrument du rapprochement avec les Etats-Unis, avec la visite de l’équipe nationale américaine en Chine en 1971, prélude au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. üüü 29 Le sport en Chine Une Nation de sport sans sportifs SPORT SANTÉ versus SPORT PLAISIR üüü A côté du volet politique, la diffusion Il s’agit moins d’apprendre un sport que d’apprendre par le sport du sport dans la société a longtemps été négligée. Seuls les sports « traditionnels » (arts martiaux et exercices physiques) et le ping-pong sont largement pratiqués. Il faut attendre 1995 pour que le gouvernement se fixe l’objectif de développer le sport amateur. Mais la « loi sur le sport » adoptée cette année-là reste marquée par l’intérêt du régime chinois pour le sport professionnel qui rapporte des médailles. Le texte rappelle encore que l’activité physique doit concourir à « assurer la gloire de la nation » et même « la défense (militaire) de la patrie ». Mises à part ces reliques, le gouvernement chinois évoque enfin le sport comme loisir. Le problème c’est que les structures pour accueillir les amateurs sont encore inexistantes et les financements publics sont maigres. Officiellement, les antiques comités de quartier sont chargés d’organiser les activités sportives de proximité. En réalité, les sportifs dilettantes doivent se contenter des quelques Centres Culturels de quartier. Les ruraux n’ont même pas cette chance. C’est là le paradoxe chinois. À force de volonté, la Chine s’est hissée au second rang des nations olympiques et ses athlètes s’illustrent désormais dans toutes les disciplines. Elle a même inventé le football. Mais il lui reste encore à relever un dernier défi: développer une pratique populaire du sport. n Mathieu Baratier 30 © A. S. Douard L’activité physique doit concourir à « assurer la gloire de la Nation » Séances d’exercices dans le parc Ritan à Pékin L es expressions pour désigner les activités sportives ne manquent pas en chinois, mais celle qui serait la plus proche du mot sport, «运动» (yundong, mouvements physiques), est rarement employée, sauf pour parler des professionnels. Le terme utilisé dans les textes officiels est «体 育»(tiyu), l’équivalent d’éducation physique, car le rôle éducatif des activités sportives est depuis toujours au cœur de l’approche chinoise. Il s’agit moins d’apprendre un sport que d’apprendre par le sport (la morale, la discipline, la vie en société, etc...). Pour parler du sport amateur, en dehors du cadre scolaire, on utilise beaucoup les termes «健 身» (jianshen, fortifier la santé) ou «健体» (jianti, fortifier le corps) qui renferment une connotation médicale évidente. Ils soulignent la conception traditionnelle selon laquelle le sport a d’abord pour fonction de renforcer le corps et l’esprit. D’ailleurs, les arts martiaux “武术” (wushu) sont avant tout un ensemble de méthodes pour se maintenir en bonne santé (notamment le taijiquan). La distance qui sépare le sport chinois « traditionnel » du sport occidental « moderne » est donc moins une différence de nature que d’objectif. Mais c’est un décalage culturel fondamental et toute l’organisation du sport s’en trouve influencée. En occident, le sport moderne s’est développé après la Révolution Industrielle, sous l’impulsion de riches européens désoeuvrés ou idéalistes. Il est synonyme de loisir et de jeu pour les occidentaux. Cette notion pourrait finir par rejoindre la conception médicale chinoise. Car se faire plaisir, c’est aussi se faire du bien. Mathieu Baratier Le sport en Chine 体育: 政治的手段? 中国体育的历史与中华民族历史的变迁息息相关。就如二战后体育的复苏并非 没有隐藏的政治想法。如今,中国在国际体育界的亮相越来越频繁,并努力使 自己具备一种目前尚缺的真正的全民体育修养。 《如 果规则没有改变, 热衷于拔河运动。近几年,专家们通 中国会是世界的冠 过陶瓷及雕刻收集着华夏民族5000年 军》。这是山东省淄 的体育历史。其中的过程就是中华民 博足球队负责人内心发出的呐喊。 族历史的演变过程。 2004年当国际足协正式宣布淄博为足 十九世纪末的时候,西方影响开 球的诞生地时,这个城市从阴影中 始进入中国,中华民族开始衰落。这 走出。这是一个历史性的时刻,当 段时期,源于国外的‘现代’体育开 2300年前中国的古人踢着用羽毛及马 始进入中国上海。上海于1890年组织 鬃填充的皮球的时候,距英国人发明 了第一次田径运动会,1901年组建了 足球早了整整2000多年! 第一支足球队。还是在上海,1904年 这表明,中国早已被载入体育 出现了第一家乒乓球桌商店。材料是 史册。不仅仅满足于重获‘足球之 从日本进口的,店员们在橱窗内进行 父’的头衔,中国的专家们对其他体 比赛以吸引行人的眼光。这一时期也 育项目的发祥地有着同样的兴趣。 是中国体育组织结构的形成时期:教育 兰州大学的一位教授宣布高尔 部组建了体育委员会,第一个 夫球运动于公元945年就已在 运动员协会也于1924年成立。 中国诞生。即使类似于滑雪 中国开始参加国际性运动会, 之类的中产阶级的偏爱,也 尤其是远东运动会,1913年到 于3个世纪前就已在新疆省阿 朱德元帅正在参加一场排球赛而暂时 把对日本人的战斗放在一边。更为 传奇的一张照片记下了毛泽东主席 1946年在红色根据地延安打乒乓球的 场面。场地很狭小,设备也很简陋: 两张拼凑在一起的桌子,一副由一块 木板加工成的球拍。这张照片使政治 与体育的结合大众化且有严肃性。 1952年,共产党成立了专门委员会来 主管体育事业。在前一年,政府还颁 布了中小学生必修课间操条例。半个 世纪后,这项规定仍然在所有的学校 里执行。甚至在90年代伴随着《爱国 主义教育运动》,还掀起了一轮新的 浪潮。 还是让我们回到新中国建立初 期。当时,体育被赋予了3项使命: 1932年期间中国共9次夺冠。在 尔泰被大雪覆盖的斜坡上出现。这 国际体育舞台上,中国于1932年第一 种追根朔元也是传播中国体育文化的 次参加了在洛杉矶举行的奥运会。当 一种途径。 时,中国代表团仅由5人组成,其中只 有一名运动员。4年后,中国参加的柏 古代体育与现代体育 中国是最不缺少历史的国家。最 林运动会则显得更为正式,共派出了 69名运动员,但没有获得奖牌。 早的体育运动的古迹出现在云南石窟 体育与政治的庄严结合 士兵玩球的场面。之后的汉朝(公元前 1949年新中国成立,共产党开始 206至公元220年),人们练习武术,唐 执政,体育也成为一项国事。很快, 朝人(公元618至907年)骑马并发明了马 新的政权参与到体育事业的发展中, 球运动,明朝人(公元1368至1644年)创 而一些照片也表明了新政府对体育事 造了冰球运动,明朝之后的清朝人则 业的重视:1940年,一张照片拍下了 © DR 的壁画中。这些壁画展现了2000年前 31 Le sport en Chine 1971年美国乒乓球代表队访问中国是 中美外交关系恢复的前奏。 非运动的体育国家 如果不考虑政治因素,体育运动 在中国的推广是非常有限的。只有一 些传统项目(武术,体操)以及乒乓球 被广泛练习。直到1995年,政府才致 力于发展业余体育运动。但是,今年 通过的‘体育法’还是表明了中国政 府对能获得金牌的职业运动的重视。 体育运动的主旨仍然是‘维护国家荣 誉’和‘保护国家安全’。但除了这 © DR 些过去的提法,中国政府最终还是将 体育以休闲的概念提出。问题在于, 增强体质,教育青年,报效祖国。其 1959年创办了自己的奥运会:全国运 目前还没有体育爱好者的组织结构, 中第三项使命最为远大,也最为重 动会。这一运动会一直延续到今天。 国家在这方面的财政投入也很有限。 要。1956年的奥运会是中国和台湾 另一个政治与体育结合的篇章自然是 事实上,还是那些居委会在组织各项 较量的开始。那一年,中国拒绝参 乒乓球了。乒乓球迅速地成为为国家 体育活动。也许,城里的体育爱好者 加奥运会以反对台湾以国家的形式派 荣誉服务的工具。这个项目让中国产 们应该满足于已有的体育运动场所, 出运动员参加该届奥运会。两年后, 生了第一位世界冠军荣国团,两年后 因为在农村,人们连这样的条件都没 中国与国际奥委会断绝了关系。一直 中国又第一次亮相北京的世乒赛。这 有。这正是中国体育的矛盾之处。 等到1984年洛杉矶奥运会才看到中国 对一个既不是联合国成员国又刚刚失 怀着强烈的决心,中国已经跃居二级 代表团的参加(1980年冬奥会)。这一 去最有力的同盟――前苏联的国家来 奥林匹克国家的行列,并且培养出各 次,中国以获得一枚金牌的成绩展示 说是不可忽视的。从此,小小的乒乓 个项目的优秀运动员。她甚至是足球 了一个引人注目的回归。与奥委会决 球就再也没有离开过政治的轨道。乒 的发明国。对中国来说,最后的挑战 裂期间,在毛主席的支持下,中国于 乓球也成为中美两国接近的工具, 是:发展全民体育运动。n © A. S. Douard 医学运动与 娱乐运动 在中国用来表达体育运动的词汇数不胜数,其中最接近体育的词便是‘运动’,然而,这个词语却很少被应 用,除非在谈到职业运动员时。正式文件中大多使用‘体育’,即体能教育的意思,因为体育运动的教育意义一直 是中国人关注的核心。从体育中学习的意义比学习体育更为重要。对于体育爱好者而言,除去在学校,一般人都使 用‘健身’或者‘健体’,这样的说法带有明显的医学涵义。它反映了中国人的传统思想:运动可以增强人的体质 与精神。此外,武术更是一种强身健体的绝佳途径(尤其是太极拳)。区分中国传统体育与西方现代体育的关键不是 运动的性质,而是目的。但是,这是一种本质的文化区别,所有的运动组织都受此影响。在西方,现代体育是在 工业革命后兴起的,受到当时欧洲富裕阶层理想主义者的推动。在西方,体育就是娱乐,游戏的同义词。这种观念 最终与中国医学的观念契合,即让自己高兴就是对自己好。 32 © Imagine China Le sport en Chine Un entretien avec Pierre Justo, Directeur Général de TNS Sport Les deux visages du sport TNS (Taylor-Nelson-Sofres) est le deuxième groupe mondial d’études marketing et media. Sa filiale spécialisée sur le sport, TNS Sport se développe vite en Asie et plus particulièrement en Chine. Pierre Justo, son Directeur Général, fait le point sur le goût des Chinois en matière de sport. Le Chinois moyen s’intéresse-t-il vraiment au sport? Pierre Justo : Quand nous avons mis en place TNS Sport Asie, en 2002, nous ne pensions pas du tout que le sport se développerait aussi vite en Chine. A l’époque il y avait encore très peu de grands évènements sportifs. Aujourd’hui, bien que le marché chinois ne représente encore que 6% de notre chiffre d’affaires mondial, la Chine fait déjà partie des pays où l’intérêt pour le sport est le plus répandu. Le Baromètre TNS Sport China Sports & Sponsorship que nous avons mis en place, il y a 5 ans auprès des Chinois vivant dans les grands centres urbains montre que fin 2006, seuls 9% d’entre eux affirmaient n’éprouver aucun intérêt pour le sport (14 à 15% fin 2003). Un chiffre qui place la Chine au même rang que les EtatsUnis et l’Australie, loin devant les pays européens. Ceux qui aiment le sport se divisent ainsi : 20 à 25% sont des fans ‘’très intéressés par le sport’’ (10% en Europe) et 40 à 45% se déclarent assez intéressés. Le reste des Chinois qui ne sont pas hostiles au sport ont un intérêt qui varie en fonction des grands événements sportifs, qui sont de plus en plus fréquemment organisés en Chine. La Chine est-t-elle en train de devenir une grande nation sportive ? P.J. : Il faut faire une distinction entre l’attitude du Chinois urbain moyen et la volonté de l’Etat. Le gouvernement chinois a un objectif : faire de la Chine la première nation sportive de la planète afin de montrer qu’elle est une grande puissance...pacifique. Reste que l’effort sportif de la Chine est encore confiné à une élite professionnelle et a peu de répercussion sur le consommateur pour qui le choix d’un sport est avant tout une affaireüüü 33 © Imagine China Le sport en Chine Suporters chinois lors d’un match de football à Shanghai. Pratiques et Intérêts sportifs chinois Qui fait quoi ? Qui aime quoi ? Le sexe et l’âge sont des facteurs très discriminants tant en pratique qu’en intérêt pour les sports. En ce qui concerne l’intérêt général pour un sport, c’est-àdire le nombre de fans, les Chinoises se passionnent plus que les hommes pour le volley, le plongeon, la gymnastique, le ski ou le patinage, alors que les Chinois s’enflamment pour le foot, le basket, le tennis de table, les arts martiaux, la boxe, les sports �� extrêmes ou le billard. Quant à la natation, au tennis, au marathon, au vélo et au badminton, ils sont plébiscités à égalité par les hommes et les femmes. Concernant l’âge, les jeunes s’enflamment surtout pour le basket, la formule 1, le plongeon, le badminton, le cyclisme, les sports extrêmes et le billard. Par contre, les moins jeunes sont majoritaires à s’intéresser au foot, au ping-pong, au volley, à la gymnastique, à la natation et à la boxe. �� �� �� ���� ���� ���� ��� ll tba Fo o ss Fitn e tag ne on et em Ba sk sd Sp ort Na tat ion nis de Tab le Ten Cy clis me rse Co u n mi nto e rch Ba d Ma ��� ��� nse ��� � Femmes Hommes Pratiques sportives en Chine : femmes VS hommes Source : TNS Sport Chine / CSM Media Research (P. Justo) 34 ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� un ��� ��� ��� � ng ��� ���� Bo wli ���� ��� �� ���� ���� ���� ���� ���� rd ���� �� Au c ���� Bill a ���� ���� �� e ���� �� Pê ch �� /W ush u �� Tai ji �� Da �� üüüde standing social, de projection d’image, plus que de goût personnel. S’il y a maintenant beaucoup de sport à la télévision, la pratique sportive amateur n’est pas enracinée dans le tissu social scolaire ou associatif. De plus, il convient de faire la différence entre entraînement sportif et activité physique. Tout ce qui touche à la forme physique se développe mais n’a rien à voir avec un souci de compétition amateur. Prenons l’exemple du tennis de table, un des sports les plus répandus de Chine. Les urbains s’y exercent individuellement dans les parcs mais ils ne font pas, comme en France, partie d’un club avec classement et compétition. Le gouvernement chinois commence à vouloir combler son retard en matière de pratique sportive amateur mais les équipements restent rares alors que les efforts pour le sport professionnel de très haut niveau sont impressionnants. Quels sont les sports favoris des Chinois urbains? P.J. : Les trois sports majeurs sont aujourd’hui le football, le basketball et le tennis de table. A noter la courbe très ascendante du basket. Même s’il est apparemment derrière le foot en terme d’intérêt global, il est le sport numéro 1 pour les 15-24 ans (28,3% des jeunes de 15-24 ans se déclarent très intéressés par le basketball contre 23,5% pour le football). C’est, à mon avis, le sport numéro 1 en Chine. Ce sport bénéficie fortement de l’effet NBA où joue la grande star sportive chinoise Yao Ming (voir page 45 ), qui promeut son produit tout en développant la CBA, la ligue professionnelle chinoise de basket. Le football chinois, quant à lui, est très mal organisé mais reste un sport populaire, surtout parce qu’il est le sport numéro 1 de la planète. Le tennis de table est toujours très pratiqué par l’ensemble de Chinois, jeunes ou vieux, riches ou modestes. C’est le type même du sport populaire, mais un peu en perte de vitesse. Le © P. Justo Le sport en Chine Pierre Justo, Directeur Général TNS Sport badminton, de même, reste très prisé. Pour les autres sports, la Formule 1 suscite un intérêt naissant, mais reste un sport plutôt masculin. Le football américain et le rugby sont totalement méconnus et auront du mal à se faire une place au soleil du sport chinois. Le ski commence à sortir de l’ombre. Le « Fin 2006, seuls 9% des Chinois affirmaient n’éprouver aucun intérêt pour le sport » plongeon, la natation, et la gymnastique plaisent à tous et transcendent les catégories. Le tennis a un fort potentiel surtout auprès de jeunes. La boxe attire les hommes d’âge mur. Mais si l’on ne devait retenir qu’un sport, ce serait le billard en forte croissance et qui attire un public de 15-34 ans, aisé, bien éduqué, la cible parfaite des annonceurs en quelque sorte. En outre, l’avènement de Ding Junhui, nouvelle star mondiale de ce sport, ne peut que soutenir cette tendance. Par tranches d’âge, ce sont les 15-34 ans qui font les modes sportives en Chine. S’intéresser à leurs préférences sportives aujourd’hui permet de mieux prévoir quels seront les sports de demain en Chine. Au-delà, si les 35-44 ans intéressent encore un peu les marques qui investissent dans le sport, on ne peut pas en dire autant des 45 ans et plus qui sont les laissés-pour-compte du développement du sport en Chine. De façon générale, les consommateurs qui s’intéressent au sport sont jeunes, aisés et bien éduqués. Les sports qui drainent les classes moyennes supérieures sont le tennis (à la mode), le golf (encore élitiste), le basket, le billard, ou des évènements comme le patinage artistique, les championnats du monde de plongeon, la natation. Les sports extrêmes attirent une clientèle beaucoup plus jeune, les 12-18 ans : skating, escalade, surf. Par ailleurs, s’il existe bien une spécificité chinoise intéressante dans le domaine du sport, c’est celle qui porte sur les préférences de sportifs. Alors que les hommes optent pour les stars internationales : Beckham, Jordan, Zidane... les femmes choisissent plutôt les stars chinoises Yao Ming, Liu Xiang, Deng Yaping ou autres Kong Linghui... Quelles sont les retombées de l’image du sport en matière de sponsoring? P.J. : Elles sont très positives, et de loin largement supérieures à ce que l’on peut observer dans d’autres pays. En effet, 70% des Chinois déclarent juger « positivement » le rôle du sponsoring sportif et se disent tout a fait conscients que, sans l’argent des sponsors, le sport en Chine ne pourrait se développer comme il le fait et leur proposer les spectacles qu’ils attendent. Cette attitude positive vis-à-vis du sponsoring a des répercussions sur les décisions d’achat des Chinois, qui sont plus sensibles aux marques qui investissent dans le sport. En effet, et contrairement aux Européens, plus un Chinois est aisé et intéressé par le sport, plus il est sensible au sponsoring. Aux yeux d’un sponsor, le sport en Chine présente un double atout, qui peut paraître quelque peu paradoxal : être à la fois populaire – touchant les masses - et élitiste – synonyme de standing et de bonne image de marque. n Propos recueillis par Anne Garrigue 35 Le sport en Chine Stars préférées © Imagine China des Chinois © DR 1. Yao Ming, Chine, basket : 46,7%1 © DR 2. Liu Xiang, Chine, athlétisme : 44, 6% 3. Beckham, Grande Bretagne, foot : 33,5% La médiatisation du sport Grâce aux technologies de l’internet ou du téléphone portable, de nouveaux acteurs, comme les opérateurs de téléphonie mobile, ont fait irruption sur le marché de la diffusion d’événements sportifs. Cependant, le média numéro 1 du sport en Chine reste sans conteste la télévision. Avec 109 chaînes spécialisées, le sport est omniprésent à la télévision. 62 271 4 277 3 29 777 C’est le nombre d’heures de sport diffusées à la télévision en Chine en 2006 contre 1 741 heures en France. « grands sports » méconnus en Chine : le rugby (34 heures de diffusion en une année), le handball (17 heures) et le cyclisme (119 heures). C’est le nombre d’heures de foot qui ont été retransmises lors de la Coupe du Monde de 2006. heures de foot télédiffusées en Chine, soit 47,8% du sport retransmis. Le foot arrive largement en tête, devant le basket (14.6%), le tennis (4.4%), le billard (4.3%) et les sports mécaniques (3.6%). © DR Hit parade © DR 4. Ronaldo, Brésil, foot :18,3% 5. Jordan, Etats-Unis, basket : 16,9% 1 Pourcentage des chinois urbains qui connaissent ce sportif. Source : TNS Sport Chine / CSM Media Research (P.Justo) 36 Les 9 évènements ci-après représentent à eux seuls la moitié de tout le sport diffusé à la Télévision chinoise en 2006. - Premier League (foot anglais) - FIFA Coupe du Monde 2006 - NBA (basket américain) - UEFA Champions League - CBA (basket chinois) - CSL (football chinois) - Liga (foot espagnol) - Serie A (foot italien) - Open d’Australie (tennis) La France à la TV chinoise Les 5 évènements les plus diffusés ont une audience encore très restreinte. • Ligue 1 (foot) : 155h • Roland Garros : 153h • Le Tournoi de football Junior de Toulon : 75h • Les 24h du Mans : 40h • Paris Dakar: 326h Source : TNS Sport Chine / CSM Media Research (P.Justo) Le sport en Chine Nathalie Bastianelli, CEO du groupe Havas Sports Chine explique pourquoi et comment le sponsoring sportif permet d’accroître la notoriété d’une marque à un niveau local ou international. © DR Sponsoring sportif en Chine : Quelles retombées ? 6. Guo Jingjing, Chine, natation : 13,8% + de 30% des chinois urbains avoue que leur décision d’achats est influencée si une marque -de boisson ou vêtements- est sponsor officiel des J.O 2008. Source : TNS Sport Chine / CSM Media Research (P.Justo) © DR 7. Tian Liang, Chine, plongeon : 12,9% © DR 8. Zidane, France, foot : 12,7% 9. Maradona, Argentine, foot : 12,6% © DR 70% des Chinois perçoivent le sponsoring sportif comme positif. © DR S ponsoriser des événements chinois permet à une marque d’être en contact direct avec l’administration chinoise et d’utiliser son partenariat sportif comme outil de lobbying. Le cas du constructeur sud-coréen Hyundai illustre assez bien ce genre d’opportunité. Afin de s’attirer les faveurs de la municipalité de Pékin, Hyundai a ainsi signé en 2003 un partenariat avec le club de foot de la capitale pour 5 ans. L’équipe n’a jamais remporté le championnat chinois mais Hyundai a pu gagner un gros marché : remplacer la flotte des 67 000 taxis de la ville de Pékin. Les Chinois considèrent que les partenariats sportifs sont un moyen de « favoriser le développement du sport, d’apporter des solutions financières aux clubs et de permettre à plus de gens de voir ou de faire du sport. Ils perçoivent les sponsors comme des marques énergiques, puissantes, fabriquant des produits de qualité. » (Baromètre Sport et sponsoring en Chine, TNS Sofres, 2006) Le sponsoring sportif est relativement récent en Chine mais il est devenu un outil de marketing puissant, pris au sérieux aussi bien par les marques internationales que locales. C’est un moyen accessible et très efficace pour toucher les consommateurs chinois alors que la grande segmentation du marché chinois le rend difficile d’accès pour les marques étrangères et que de gros budgets publicitaires sont nécessaires pour espérer un début de notoriété. Nathalie Bastianelli 10. Deng Yaping, Chine, ping-pong : 10,7% Source : TNS Sport Chine / CSM Media Research (P.Justo) 37 Le sport en Chine Les sports préférés Foot Le favori du petit écran C’est le sport le plus populaire mais il est relativement peu pratiqué. Sport le plus médiatisé de Chine, il plait à toutes les classes d’âge ou de revenu. Paradoxalement, ce sont plutôt les championnats étrangers qui passionnent les supporters chinois qui suivent de plus près les matchs de ligues anglaise ou espagnole que ceux de leur propre championnat. Cette désaffection est due probablement à la série de scandales qui a entaché la réputation de la CFA, Chinese Football Association. En outre, si quelques grands footballeurs chinois jouent dans des clubs étrangers, par exemple, Dong Fangzhuo au Manchester United, le foot chinois est victime d’un manque de formation chez les jeunes. Son développement lent jusqu’en 1994 s’est accéléré à partir de la création du premier championnat professionnel. Basket Sport - tendance de la nouvelle génération Domination absolue en perte de vitesse Ce sport, qui a su trouver un second Après 1949, le ping pong est devenu élan, attire les jeunes. Deuxième sport le sport quasi-officiel du Parti, jouant le plus populaire de Chine derrière le même un rôle diplomatique. Dans les foot, il draine aujourd’hui plus de prati- années 60, près de 100 millions de Chiquants que le ballon rond, grâce à des nois le pratiquaient et son image se équipement plus nombreux et à une confondait avec celle de la Chine, qui a politique dynamique. Arrivé au 19ème dominé depuis les années 70 la scène siècle dans les malles des missionnaires internationale. Aujourd’hui pourtant, malgré les 10 millions de pratiquants - il venait d’être inventé aux réguliers, ce sport connaît une lente Etats-Unis - il a garérosion. Peu télégénique, il ne dé une coloraremporte pas de grands succès tion amérid’audience malgré la création canophile. de la Super ligue en 2000. Disparu p e n d a nt la révo lution culturelle, le basket a redémarré à Le volley chinois a connu son d partir de 1995 uar Do heure de gloire dans les années . S. A © sous la houlette de 80, quand l’équipe nationale féminine la CBA, Chinese Basket Associavolait de succès en succès, avant de tion, qui contrôle les droits péricliter dans les années 90. En 2004, commerciaux d’un sport la médaille d’or des volleyeuses aux de plus en plus lucratif. Jeux d’Athènes a relancé dans le pays Aujourd’hui, les basl’engouement pour un sport considéré ketteurs profescomme l’un des « trois grands ballons» sionnels jouent avec le foot et le basket. Le pays ne au sein de clubs compte pourtant que 3500 joueurs réprivés et sont guliers, pratiquant sur des terrains offisoutenus par ciels et suivant des entraînements. Et ce des supporters sport qui passionne surtout les femmes et des revues et les personnes plus âgées a du mal à sp é cialis é es trouver un second souffle. de plus en plus nombreux. Volley Le retour des femmes? rd ua 38 Ping-pong © A . .S Do Le sport en Chine des Chinois urbains Badminton Mon volant adoré Le badminton probablement né en Chine il y a environ 2000 ans, compte aujourd’hui environ 40 Millions de licenciés ou simples amateurs confondus. Aux derniers Jeux Asiatiques, le champion du monde, Lin Dan et l’équipe masculine de badminton ont remporté l’or. Les Chinoises Zhang Ning, Yang Wei et Zhang Jiewen toutes 3 médaillées d’or à Athènes ont conservé leur titre grâce à leur victoire 3-0 contre les Japonaises. Zi, Li Ting et Sun Tiantian médaille d’or à d’Athènes ) le tennis national chinois est passé d’un modèle centralisé à une organisation plus souple et plus internationalisée. Les grandes capitales chinoises rivalisent pour accueillir les tournois mondiaux: Open de Chine à Pékin, Coupe Masters à Shanghai et l’on parle déjà d’un million de pratiquants amateurs. a alm © B O. La montagne gagne les Chinois ! La mode est au grand air : les sports d’hiver, le trekking, la marche et la randonnée sont devenus des sports loisirs très appréciés en Chine. Chaque année ils sont plus nombreux à succomber aux charmes de l’altitude et les pistes - souvent enneigées artificiellement - ne désemplissent plus ! Tennis © . A. S d uar Do Un sport qui démarre en trombe Le tennis, qui a vraiment décollé en Chine en 2002, est un sport jeune, prestigieux, pratiqué et apprécié aussi bien par les hommes que par les femmes des nouvelles classes moyennes urbaines. En pleine mutation après les éclatants succès des 6 joueuses de l’équipe nationale du premier groupe ( Li Na 17ème joueuse mondiale, Peng Shuai , 42ème mondiale, Zheng Jie, Yan Danse Sur un air de Rock De plus en plus populaire en Chine la danse sportive est une discipline qui se pratique souvent en plein air. Les aficionados se retrouvent autour d’une sono et d’un animateur qui donne le pas. Introduite dans les années 90, la danse sportive fait partie des 65 grandes activités nationales du programme « Remettre en forme la population » annoncé par le département du sport pour tous du Bureau central du sport de Chine. rd ua © A. S. Do 39 Le sport en Chine Gymnastique Les Chinois dominent © La Chine est l’abonnée des podiums internationaux en plongeon : à Athènes, elle a décroché 6 médailles sur les 12 en jeu... Guo Jingjing, 25 ans, championne olympique en titre des épreuves de plongeon au tremplin à 3 m et, 3 m synchronisé a annoncé qu’elle mettrait un terme à sa carrière après les JO de 2008... une réelle déception pour les 21% de Chinois qui éprouvent un intérêt profond pour cette discipline. hi na Sur le haut du plongeoir Im ag in eC R ©D Au Danemark, la Chine remporte les derniers championnats du monde par équipes chez les femmes comme chez les hommes. C’est la première fois depuis 1991 qu’une nation réalise le doublé. A cette occasion, la jeune Chinoise, Cheng Fei -3 médailles d’or- marque l’histoire de la gymnastique en donnant son nom à une figure : le Saut de Cheng Fei. Le monde de la gymnastique la considère comme la favorite pour les Jeux Olympiques de 2008. Souple et ultra-technique à la fois, il ne fait aucun doute que la chinoise nous réserve de belles surprises. Le pays du « Zixing che » 21% des Chinois pédalent au quotidien. Si l’Asie abrite actuellement 80 % de la production mondiale de cycles, la Chine a décidé d’équiper ses athlètes sur piste avec les fameux vélos carbone conçus par les entreprises françaises Look et Mavic en vue des prochains Jeux Olympiques de Pékin. Ce partenariat a déjà porté ses fruits lors des derniers JO. À Athènes, l’athlète Jiang Yonghua avait remporté une médaille d’argent lors du 500 mètres féminin ! 40 Billard Ding Junhui fait perdre la boule au monde entier Ding Junhui, le jeune prodige chinois, remporte successivement l’Open de snooker de Chine et le Championnat du Royaume-Uni en battant des gros calibres tels que Jimmy White ou Paul Hunter. A à peine 20 ans, devant quelque 100 millions de téléspectateurs, Ding Junhui devient une légende vi- vante. Étant donné qu’une partie de billard ne coûte que quelques RMB la partie, ce jeu est l’un des passe-temps les plus populaires à la ville comme à la campagne : ses fans représentent près de 10% de la population nationale. © DR Rester « Fit » en toutes circonstances Au fur et à mesure que s’élève le niveau de vie, on attache de l’importance à la condition physique. Différents clubs de fitness se sont ouverts en Chine et tous attirent une nombreuse clientèle. De plus en plus d’investisseurs gardent l’œil sur le marché : Musculation, step, aérobics sur fond de musiques électroniques :les activités de remise en forme en salle ont de beaux jours devant elles dans les grandes agglomérations ! Boxe avec l’ombre Le taiji quan est le sport-santé par excellence. Souvent traduit par « boxe du faîte suprême » ou « boxe avec l’ombre » sa pratique consiste en une gymnastique énergétique globale. Pratiqué régulièrement par près de 4% de la population chinoise, cet art martial aux multiples bienfaits fait partie des Arts martiaux internes, en opposition aux Arts martiaux externes à l’instar du Kung Fu. Multi millénaire, il séduit particulièrement le 3ème âge. n Agathe Allain, Anne Garrigue © Imagine China Sport professionnel La Chine se prépare systématiquement à devenir aux yeux du monde l’une des plus grandes nations sportives, voire la meilleure. Dans tous les sports, elle sélectionne et entraîne avec soin ses futurs champions. Experts, entraîneurs et athlètes s’emploient à décrire, à travers leurs expériences, le vrai visage du sport professionnel en Chine. Le sport en Chine © Grasset « Les Chinois veulent devenir la première puissance sportive mondiale » La Chine a-t-elle des chances de devenir le pays le plus médaillé de la planète? Loic Grasset : Oui. Mais ce ne sera pas flamboyant. Les Chinois feront une razzia de médailles dans les disciplines olympiques les moins médiatisées en Occident comme le tir, le plongeon ou l’haltérophilie. Mais, hormis la gymnastique ou le 110 m haies, les médailles les plus prestigieuses, celles qui font la légende des Jeux, reviendront aux nations traditionnelles comme les Etats-Unis ou la Russie. L’objectif de la Chine à Pékin est double : obtenir plus de 33 médailles d’or, sa performance à Athènes, mais surtout devancer les Etats-Unis en termes de médailles Loïc Grasset, ancien rédacteur en chef de l’Equipe Magazine, est aujourd’hui directeur général de BASC, filiale du groupe Amaury (Equipe, Le Parisien, Tour de France..). Basé à Pékin pour développer le groupe l’Equipe en Asie, il a déjà lancé des magazines de sport et de mode avec des partenaires chinois. Il nous fait part de son regard sur le sport de très haut niveau en Chine. d’or et devenir, pour la première fois, le numéro un mondial du sport. Plus des deux tiers des titres devraient être remportés chez les femmes où la compétition est moins rude. Tout est programmé, organisé quasi - scientifiquement. Pourquoi utilisez vous le mot « scientifiquement » ? Loic Grasset : Parce que les Chinois se préparent avec beaucoup de méthode. Pour recruter les futurs champions, les entraîneurs des différentes fédérations sillonnent systématiquement la Chine à la recherche de morphotypes idéaux et n’hésitent pas à sélectionner de futurs champions qui n’ont jamais pratiqué le sport pour lequel ils sont repérés, s’ils ont les qualités morphologiques souhaitées. Ainsi, Yi Jian, la véliplanchiste chinoise médaillée d’argent à Athènes a été recrutée en Mongolie extérieure, une zone sans façade maritime, et n’avait jamais vu la mer avant d’être choisie. L’exemple le plus célèbre de cette organisation « scientifique » est la star chinoise du basket Yao Ming. Enfant d’un couple de basketteurs, tous deux très grands, dès sa naissance il fut décidé qu’il deviendrait un grand champion de basket. Cette approche est doublée d’une organisation et d’une discipline de fer qui ne laissent guère de place aux contacts directs entre sportifs et üüü © DR Etats-Unis, Chine, Russie : la bataille pour la première place A Athènes, la Chine avait été deuxième avec 63 médailles dont 33 d’or. A Sidney , elle avait été troisième avec 59 médailles dont 28 d’or. A Athènes, les États-Unis avait conservé la première place avec 103 médailles dont 35 en or. Ils étaient déjà premiers en 2000 avec 97 médailles dont 40 en or. La Russie avait, à Athènes, la troisième place avec 92 médailles dont 27 en or. Elle était seconde en 2000 avec 88 médailles dont 32 en or. 42 Liu Xiang, champion olympique du 110m haies, est le premier chinois médaillé d’or en athlétisme. Sa performance à Athènes lui a valu le statut de « super-héros » national. Le sport en Chine Gardez l’œil sur eux... Qi Hui, est la numéro deux mondiale sur 200m brasse. Cette nageuse pourrait briguer des médailles. © Imagina China © Imagina China © DR Zou Kai, le gymnaste médaillé d’or aux jeux asiatiques 2006, est particulièrement redoutable au sol. Xie Xingfang et Lin Dan forme le couple glamour du badminton chinois. Elle est double championne mondiale ; il est numéro 1 depuis 2006. Ils dominent tous deux le circuit mondial. Pang Panpan, la jeune gymnaste médaillée, reconnue pour son élégance, a gagné le surnom de « beauté orientale ». © Imagina China Au 800m nage libre masculin, Yang Jieqiao pourrait lui aussi créer la surprise. © Imagina China Cheng Fei, double championne du monde en gymnastique, confirme sa suprématie à chaque compétition. © DR © DR © Imagina China Les Jeux Olympiques vont être l’occasion de voir émerger de nouveaux talents chinois dans tous les sports. Une première sélection de Loïc Grasset. Li Ting, spécialiste du plongeon, championne olympique à Athènes, survole les compétitions internationales. Cheval d’arçons, exercices au sol, anneaux, ou barres asymétriques... Yang Wei le gymnaste au palmarès en or fait la fierté de la Nation chinoise. J.O 2008, les pronostics de Loïc Grasset « Dans les sports d’excellence traditionnels, signalons d’abord en plongeon, le niveau exceptionnel de l’équipe chinoise qui a remporté l’intégralité des 13 médailles aux derniers Jeux asiatiques avec notamment Lin Yue. En gymnastique chez les garçons, Yang Wei (trois médailles d’or aux Jeux asiatiques de Doha en 2006) et Cheng Yibin (anneaux), Zou Kai (brillant jeune espoir) sont excellents. Chez les filles, Cheng Fei (3 titres au championnat du monde en 2006, principal espoir féminin chinois en gymnastique) et Pang Panpan sont au top niveau mondial. En tennis de table, où les Chinois dominent la planète, beaucoup de médailles en perspectives. A retenir particulièrement chez les hommes, le vétéran Ma Ling, Wang Liqin et un jeune et brillant espoir, Ma Long. En volley, les Chinoises ont été championnes olympiques à Athènes. En badminton, la Chine profite d’un couple très glamour Lin Dan et Xie Xingfeng. En athlétisme, en dehors de Liu Xiang (champion olympique du 110 m haies, première star sportive en Chine aujourd’hui), il n’y a pas de réel « médaillable » chez les garçons. Chez les filles, on peut citer Zhang Wenxiu (lancer du marteau), Xue Fei (course de fond), Huang Xiaoxiao au 400m haies. En haltérophilie, les championnes féminines petit gabarit sont redoutables (5 médailles d’or à Athènes). En aviron et canoë kayak, les Chinois ont été en 2006 champions du monde en Grande Bretagne. En natation, chez les hommes, le spécialiste du papillon, Wu Peng, est une des rares chances de médailles masculines. Par contre, une brassée de talents chez les filles : Wang Qun (espoir en brasse), Qi Hui, Xu Yanwei (sprinteuse confirmée) Yang Jieqiao (rivale de Laure Manaudou), Ji Liping (brasse). Enfin en tennis, trois filles Li Na (dans les 20 premières mondiales), Sun Tiantian et Peng Shuai sont à suivre. » 43 Le sport en Chine Que va-t-il se passer après les Jeux ? Loic Grasset : Il y aura un effet d’entraînement. Je pense que les athlètes chinois seront encore meilleurs après les Jeux de 2008. On ne peut pas préparer une génération d’athlètes en sept ans. Les Chinois ont commencé à former des jeunes récemment et cette élite n’est pas encore complètement mûre. Je suis persuadé que leur leadership va perdurer. Toute la question est de savoir s’il y aura toujours autant d’argent. Dans la perspective des JO, ils ont offert aux athlètes les meilleures conditions d’entraînement possibles et les équipements les plus sophistiqués. En revanche, je ne crois pas que la Chine devienne à court terme une grande nation sportive. Le public chinois s’intéresse encore peu au sport « live ». Pour fréquenter beaucoup les stades, j’observe que le grand public n’y est guère présent et qu’il regarde les compétitions de façon passive, sans vraie culture sportive. Ce qui l’intéresse, c’est de voir des noms chinois en haut de l’affiche. Pratiquer un sport est à la mode mais s’agit-il de passion? Le sport reste encore plutôt un signe extérieur d’ascension sociale. Il y a aussi le problème du traitement de l’information sportive. Les autorités n’autorisent pas les athlètes à parler librement aux journalistes. Pour obtenir une interview, il faut déposer une demande aux autorités plusieurs semaines à l’avance. Ces règles s’expliquent par la peur des autorités de se laisser déborder mais elles nuisent à la popularisation du sport. n Anne Garrigue 44 Le parcours sans faute de Deng Yaping Deng Yaping est une légende vivante. La joueuse de ping-pong a tout réussi, une carrière sportive sans précédent et une brillante reconversion. La jeune femme est aujourd’hui un modèle pour les sportifs de son pays et une personnalité incontournable du mouvement sportif chinois. L es superlatifs ne manquent pas pour parler de Deng Yaping. Elle a marqué de son empreinte l’histoire du ping-pong chinois et, même, du sport chinois. Au moment où elle quitte l’équipe nationale en 1997, Deng Yaping a 24 ans et affiche un bilan inégalé : elle est restée numéro un mondial pendant huit ans, a remporté quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques et 18 titres de championne du monde. Pourtant, rien ne prédestinait cette Henanaise, née dans une famille ouvrière modeste de la ville de Zhengzhou, à un tel palmarès. Surtout pas sa condition physique qui la dote d’une petite taille, juste en dessous du mètre cinquante. Mais ses parents sont des amateurs de ping-pong et ils la mettent devant une table dès l’âge de 5 ans. A 10 ans, elle décroche la médaille d’or du championnat de Chine junior Deng Yaping, numéro un mondial pendant huit ans, quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques et 18 titres de championne du monde. © Imagine China üüügrand public. La promotion du sport en Chine n’est pas liée au développement d’une culture du sport, encore très faible mais à une volonté politique alimentée par des subsides d’Etat et régionaux. Les athlètes sont recrutés, formés puis payés par la région ou l’Etat. Ils doivent d’ailleurs reverser tout - ou partie - de l’argent qu’ils gagnent à la fédération qui les a formés. Le sport en Chine Rien ne prédestinait cette Henanaise à un tel palmarès, surtout pas sa condition physique qui la dote d’une petite taille, juste en dessous du mètre cinquante... et rejoint l’équipe de sa province natale, le Henan. Un an plus tôt son intégration avait été refusée en raison de sa petite taille. En 1988, elle accède à l’équipe nationale et commence sa moisson de médailles. A l’age de 16 ans, elle décroche son premier titre de championne du monde en double à Dortmund. Tout de suite, sa carrière se déroule aux sommets de sa discipline. Au début des années 90, elle est championne du monde et double médaillée d’or aux Jeux Olympiques (simple et double). Deng Yaping a du caractère, elle mène sa carrière tambour battant. Quand elle prend sa retraite sportive en 1997, elle crée sa propre marque de vêtement, de chaussures et de matériel de sport. La même année, elle est élue à la Commission des athlètes du Comité International Olympique. Un modèle de reconversion Sa retraite précoce et sa reconversion réussie en font un modèle pour les sportifs chinois. Deng Yaping profite de sa nouvelle liberté pour reprendre les études, d’abord à l’université de Qinghua puis en Angleterre où elle fait un doctorat sur le thème “de l’influence des Jeux Olympiques et du sport sur la société chinoise”. La petite Henanaise a fait du chemin. Et ce n’est pas fini. Elle publie un livre sur son parcours personnel “D’une fille aux petits pieds à la championne des Jeux Olympiques” et cultive une amitié personnelle avec celui qui a été le patron du CIO dans les années 90, Juan Antonio Samaranch. D’ailleurs, elle représente le CIO dans son pays. En Chine, elle cumule les postes : assistante du directeur du centre des équipements du Bureau National des Sports, membre du département marketing du Comité d’organisation de Pékin 2008, membre de la Conférence Politique Consultative du Peuple Chinois (deuxième chambre du Parlement chinois)... Deng Yaping trouve encore le temps de devenir maman, le 6 mars 2006. Elle accouche à Paris car son mari, Lin Zhigang, lui aussi pongiste chinois, joue actuellement dans le club de SaintDenis, en banlieue parisienne. En plus du reste, la championne prépare un deuxième livre, un recueil de conseils pour aider les joueurs de ping-pong à se reconvertir après leur retraite. En Chine, Deng Yaping est une légende. En 2003, elle a été désignée sportive du siècle par ses compatriotes. Et son histoire n’est pas terminée, elle n’a encore que 34 ans ! n Mathieu Baratier 45 Le sport en Chine Liu Xiang la fusée jaune Champion olympique et recordman du monde du 110 m haies, l’athlète shanghaien porte les espoirs de Pékin pour les JO de 2008. Parcours de l’homme le plus rapide de Chine. 46 © DR «T rop petit » Voilà ce que les professeurs de Liu Xiang lui ont dit à l’Ecole de Sport n°2 de Shanghai. L’adolescent de 15 ans rêve alors de devenir champion de saut en hauteur. Mais les analyses de son squelette sont formelles : il ne sera jamais assez grand pour devenir un sauteur de haut niveau. Une nouvelle discipline l’attend : le 110 m haies, dix obstacles d’un peu plus d’un mètre à franchir en ligne droite et le plus vite possible. Nous sommes en 1998. Quatre ans plus tard, il bat le record mondial des juniors détenu depuis un quart de siècle par l’Américain Renaldo Nehemiah. Plutôt réussie comme reconversion. Mais ce n’est qu’un prélude. A Paris en 2003, Liu décroche la médaille de bronze aux championnats du monde d’athlétisme. Et voilà qu’il crée l’événement à Athènes en 2004 en devenant le premier champion olympique de l’athlétisme chinois. Vainqueur avec trois mètres d’avance sur ses adversaires, il égale au passage les 12 secondes 91 du Britannique Colin Jackson, record du monde intouchable depuis 1993. Le monde est bluffé par ce long jeune homme d’à peine 21 ans. Lui aussi, qui déclare après sa course : « Incroyable ! Un Chinois qui remporte cette épreuve, c’est une sorte de miracle ! » Depuis, Liu se plaît à rappeler que ses performances parlent contre le stéréotype vivace en Chine, selon lequel les Asiatiques n’ont pas le physique requis pour le sprint. La démonstration se confirme le 11 juillet 2006 au meeting de Lausanne : la « fusée » de Shanghai pulvérise le record de Jackson en 12’’88. A Pékin, les dirigeants boivent du petit Agé de 23 ans, né à Shanghai, Liu Xiang mesure 1m88 et pèse 83 kg. Sa spécialité : le 110 m haies. lait : les JO de 2008 ont trouvé leur visage. D’autant que Liu affiche partout sa frimousse innocente. Des bouteilles de soda aux vêtements, jusqu’aux paquets de cigarettes, le Shanghaien ne refuse rien. A cette accumulation de contrats à un million d’euros par an s’ajoutent des cachets d’athlète superstar : jusqu’à 30 000 € la course. Début mars, le magazine américain Forbes le classait au deuxième rang des célébrités chinoises les mieux payées, avec un revenu de 5,7 millions d’euros avant impôt. Selon Mark Wetmore, son agent, « Liu reverse 30 % de ses émoluments aux autorités sportives chinoises ». Il reste le pur produit du système qui l’a recruté et nourri depuis ses 12 ans : un sportif au service du pays. Liu Xiang continue d’ailleurs de partager un appartement avec son coach au centre d’entraînement de Shenzhuang à Shanghai. Mini-émeutes et images volées Le rôle de son entraîneur participe aussi de la légende chinoise de Liu Xiang. Sans l’obstination de Sun Haiping, le jeune homme n’aurait jamais connu la gloire. Réorienté sur le 110 m haies, il avait alors traversé un moment de déprime. Ses parents, sceptiques, l’avaient retiré un temps de son école de sport pour le placer dans le cursus général. C’est en allant persuader tous les membres de la famille que Sun avait remis Liu sur les starting blocks. Garçon modeste et réservé avant son exploit de 2004, Liu a connu du jour au lendemain les affres de la célébrité. Propriétaire d’une belle voiture – qu’il ne conduit pas –, il déclenche des mini-émeutes à chaque apparition publique. Dernièrement, il a dû porter plainte contre un journal de Pékin pour avoir utilisé son image sans autorisation. Autant de tracas qui n’ont pas déconcentré le jeune Shanghaien. Au contraire, Liu se montre confiant et déclare à la presse chinoise : « Je vous promets de nouveaux miracles à Pékin en 2008.» n Joris Zylberman Le sport en Chine Yao Ming opération superstar Créature du système sportif de Shanghai, Yao Ming est le premier basketteur chinois à avoir réussi en NBA, aux Etats-Unis. Récupéré, en partie, par le big business américain, il est devenu le premier athlète chinois à pouvoir entretenir une ambition personnelle. Un destin pré-programmé Personne ne lui demande son avis. L’immense garçon se retrouve dès l’âge de neuf ans avec un gros ballon orange entre les mains à l’école de sports du district de Xuhui. « Je rêvais d’être archéologue, explorateur de contrées éloignées du vieux monde de mes parents, révèlera-t-il bien après. Je n’aimais pas le basket, mais je me suis résigné par respect pour eux. » A 17 ans, Yao Ming, 2m18, débute sa carrière chez les Shanghai Sharks. Il est immédiatement repéré par Nike qui vient de signer un contrat avec le club et la fédération chinoise de basket-ball. La marque américaine a trouvé son « produit » pour conquérir le marché chinois. En 2002, le Shanghaïen domine le championnat national. Il offre aux Sharks leur premier titre depuis un demi-siècle. Son heure est venue : il devient le troisième Chinois recruté en NBA. En échange, Pékin exige 50 % du contrat de 18 millions de dollars signé pour quatre ans avec les Houston Rockets, ainsi que l’obligation de jouer avec la sélection nationale. « Le Bono oriental » La saison commence mal. Souvent remplaçant, Yao peine à suivre le rythme. Le vent tourne en novembre lorsqu’il marque 20 points contre les Los Angeles Lakers. Il devient rapidement titulaire. Début 2003, sa réputation grandit tellement qu’il est comparé à Shaquille O’Neal, le pivot superstar des Lakers. En 2004, il atteint le nirvana : la titularisation dans le prestigieux All-Star Game. Deux ans plus tard, il emmène l’équipe de Chine pour la première fois jusqu’aux huitièmes de finale des championnats du monde au Japon. Grâce à lui, le basket chinois se rapproche de la cour des grands. Icône sur les deux continents, Yao Ming est devenu une star à l’américaine. Depuis quatre ans, le magazine Forbes le classe de loin en tête des célébrités chinoises les mieux payées avec un revenu de 32,5 millions de dollars avant impôt. Non content de promouvoir les cartes de crédit, les boissons énergétiques ou les ordinateurs, Yao participe à © Adidas G éant dès le début. Cinq kilos à la naissance, plus d’un mètre à quatre ans et plus de deux à treize ans. Un physique de basketteur sans aucun doute. Mais le hasard et Mère Nature n’y sont pour rien. Yao Ming est né à Shanghai le 12 septembre 1980 d’une décision politique. Lorsque sa mère, Fang Fengdi, 1m88 et capitaine de l’équipe nationale féminine, prend sa retraite, les autorités sportives lui « suggèrent », comme c’est l’usage depuis Mao, de « produire un champion ». Elles lui trouvent rapidement un père, Yao Zhiyuan, 2 mètres et joueur d’un des clubs pro de Shanghai. L’ « opération Yao Ming » peut commencer. « Cela faisait trois générations que nous attendions son arrivée », confie, messianique, Wang Chongguang, excoéquipier de Yao père et coach de Yao fils dans les années 1990. Yao Ming, né le 12 septembre 1980 à Shanghai, cet athlète de 2m26, qui pèse 140 kg a été champion de Chine avec les Shanghai Sharks en 2002, premier choix des Houston Rockets en 2002 et titulaire des All-Star Game de la Conférence Ouest en 2004 et 2005. Pékin en 2003 à un “Téléthon” pour les victimes du SRAS. L’ancien joueur des Shanghai Sharks appelle même à arrêter la consommation du plat incontournable des dîners d’affaires en Chine : la soupe aux ailerons de requin, espèce en voie de disparition. Les médias américains le surnomment « le Bono oriental », en référence au chanteur engagé du groupe U2. A l’évidence, Yao Ming ne veut plus être le Frankenstein du sport chinois. n Joris Zylberman 47 Le sport en Chine Récit d’une reconversion La deuxième vie d’Yvonne Han L’ancienne championne de softball, le baseball féminin, dirige aujourd’hui Xinjishi, une chaîne de restaurants chics de gastronomie shanghaïenne. La jeune sportive intégrée dans le système a changé de peau pour devenir une femme d’affaires. «R 48 « Faire du business avec le sport est très difficile car tout est contrôlé par l’Etat. © Y. Han ester dans le sport en Chine, c’est vivre comme un oiseau en cage... C’est l’armée. Je voulais une vie libre. » Les idées claires sur l’avenir qu’elle refuse, Yvonne Han a 21 ans lorsque sa carrière sportive s’arrête. La capitaine de l’équipe nationale de softball a des problèmes de dos. Elle ne peut plus se tenir debout pendant les matchs. Après deux ans de soins, les autorités chinoises lui propose un « bon poste » dans les bureaux de la Shanghai Sport Association. Elle dit non. Elle a une envie confuse de s’évader. Justement, la firme japonaise Sony la contacte pour faire partie de son équipe promotionnelle. « Ils m’offraient un bon salaire, cent fois que ce que je gagnais à l’époque. J’ai dit au gouvernement que j’allais étudier au Japon. » Cette expérience de sport-marketing dure sept ans. Elle en dit long sur les envies d’Yvonne qui préfère l’exil temporaire à une reconversion médiocre dans l’administration sportive chinoise. « Certains de mes amis ont accepté d’être entraîneur. Ils gagnent 1 000 à 2 000 RMB (100 à 200 € ) par mois. Si on veut faire du business avec le sport, c’est très difficile car tout est contrôlé par l’Etat. » Alors elle mènera ses affaires de son côté. Ca tombe bien, un ami l’appelle au Japon pour lui proposer d’ouvrir un restaurant à Shanghai. Ce qu’elle fait en septembre 2000. Et pas n’importe où : à Xintiandi, le nouveau quartier chic et cher de la ville, mélange de gastronomie occidentale et d’architecture locale. « Mon partenaire a mis l’argent et j’ai pris en charge la gestion. C’était comme une nouvelle compétition, une nouvelle équipe à mener. » Aujourd’hui, Yvonne Han est à la tête de Xinjishi, le nom d’une chaîne de onze restaurants de gastronomie shanghaïenne, dont un à Pékin, Hongkong et Osaka. « Si c’était à refaire, je ne le referais pas. » Le reste appartient au passé. Presque oubliée la vie de sportive de haut niveau durant les années 1980. Yvonne, Han Suqing en chinois, née à Shanghai en 1970, avait suivi le parcours classique. « Choisie dès le plus jeune âge pour être un champion », comme elle dit. Sélectionnée à dix ans par l’Ecole professionnelle des Sports de Shanghai, elle est logée, nourrie et habillée. « J’étais intelligente mais chétive. On m’a orientée sur un sport que je ne connaissais pas : la version féminine du baseball. Les mêmes règles avec une balle plus grosse et » plus molle. » Surdouée, Yvonne intègre à 15 ans, l’équipe senior de Shanghai avec laquelle elle deviendra deux fois championne de Chine. Brillante dans les compétitions internationales, elle atteint la finale de la Coupe du monde junior en 1989 puis obtient la médaille d’or aux Jeux asiatiques l’année suivante. « Si c’était à refaire, je ne le referais pas, jure-t-elle catégorique. Ce fut une enfance trop dure, avec huit heures d’entraînement par jour. Je déconseillerai à mon fils ou ma fille le sport comme métier. » Yvonne n’a pas encore d’enfants. Elle est mariée à Jean-Pierre Dosse, ancien directeur général de l’Hôtel Four Seasons de Shanghai. Ses projets ? S’installer à Pékin pour ouvrir un deuxième restaurant à Sanlitun, la « rue des bars » la plus animée et la plus occidentalisée de la capitale. Devinez pourquoi : « Je veux être du business pour les Jeux Olympiques ! » n Joris Zylberman 35 des 100 grandes marques en Asie partagent un certain “savoir-faire” Elles ont toutes choisi l’Agence Desgrippes Gobé pour leur besoin en Design et Stratégie de Marque Stratégie de marques Création de nom Identité visuelle Design d’environnement Packaging volume et graphisme unit 4003, 40/F, one grand gateway, 1 hong qiao road . shanghai 200030 tel: 8621 6448 5995 www.dga.com Source: Enquête Synovate réalisée en 2006 auprès des 1000 grandes marques sur 9 différents marchés asiatiques, en association avec Hong Kong Media Magazine. Si vous souhaitez un exemplaire du rapport d’enquête, veuillez contacter l’Agence Desgrippes Gobé Shanghai Le sport en Chine « Aucun pays au monde ne s’entraîne autant que © A.S DOUARD la Chine » Gaëtan Le Brigant, conseiller de l’équipe de basket féminine olympique. Rencontre avec Gaëtan Le Brigant, entraîneur-adjoint de l’équipe féminine de basket chinoise. Le plus ancien entraîneur étranger présent en Chine, décode pour Connexions « l’usine à champion chinoise ». Comment êtes-vous arrivé en Chine ? Je travaillais avec la fédération française de basket depuis plus de 25 ans, quand Wang Du, vice-président de la fédération chinoise de basket, en visite technique en 2002, a fait appel à candidatures. J’ai pris la balle au bond : c’était un beau challenge. Je suis d’abord venu quelques semaines entraîner des jeunes recrues de 13 ans près de Chengdu, puis leur équipe Espoir masculine en stage à Hainan. En 2004, je suis revenu six mois former les entraîneurs professionnels, et j’ai participé à la préparation de l’équipe féminine nationale pour Athènes où elle s’est classée 9ème. Un mois après les J.O, j’ai signé un contrat de quatre ans. Les Chinois font appel à de nombreux entraîneurs étrangers (à Doha pour les jeux d’Asie nous étions une quarantaine environ) mais ils tiennent à garder les rênes. En 2005, les Chinois m’ont demandé de diriger leur équipe de réserve masculine, puis leur équipe féminine de moins 50 de 21 ans. Nous avons terminé 3ème au championnat du monde 2006. Depuis, je suis conseiller de l’équipe féminine olympique. Nous visons la quatrième place. Comment caractériser l’entraînement à la chinoise ? Aucun pays au monde ne s’entraîne autant que la Chine. Un coach chinois mise avant tout sur la quantité de travail et ne se soucie pas d’aménager des plages de repos. Cela tient au système. Les clubs privés de basket fonctionnent comme une unité de travail (danwei). Les jeunes sont repérés dès 14 ans. Venus systématiquement des villes, entraînés dès leur plus jeune âge dans des écoles primaires spécialisées où ils font 4 à 6 heures de basket par semaine, ils sont le plus souvent poussés par leurs parents parce qu’ils ont les qualités physiques nécessaires. Ils n’ont pas forcément choisi le basket. Une fois recrutés, ils deviennent des professionnels, dépendant étroitement du club qui les a engagés. Leur scolarité est totalement sacrifiée. Ils font 6 à 7 heures de basket quotidiennes, six jours par semaine, soit un volume énorme qui conduit certains athlètes, même en équipe nationale, à jouer sans éprouver de plaisir. Ces jeunes athlètes n’ont plus de vie privée. Dans les équipes nationales américaines ou australiennes, il y a toujours des joueuses, mariées, voire même mères de famille. Pas en Chine. Quelles différences entre les entraînements français et chinois ? En France, les entraîneurs ne sont pas nécessairement les meilleurs joueurs. Nous privilégions les facultés d’analyse et de transmission, pas la valeur d’exemple. En Chine, les entraîneurs sont tous d’anciens grands champions mais n’ont pas reçu de formation spécifique. Ils entraînent comme nous le faisions il Le sport en Chine y a trente ans. Aujourd’hui, la Chine résoud son retard en envoyant les garçons s’entraîner aux Etats-Unis où ils sont pris en charge par l’USBA (United States Basket Academy). Avec les filles, j’essaie de promouvoir un entraînement plus qualitatif. Avant mon arrivée, les joueuses couraient 10 kilomètres chaque semaine, ce qui est inutile dans un sport où les variations de rythme sont essentielles. Par contre, je les entraîne à la lutte, une formation indispensable car, en basket, le corps à corps est important. La Chine est-elle en train de devenir une grande nation du basket ? © DR Le basket est de plus en plus populaire. Il a même une image branchée. Tous les matchs du championnat chinois (CBA) sont diffusés en direct. Il y aussi beaucoup de revues de basket, avec des articles « people » sur des champions américains. Le fabricant Lining, une marque créée par un gymnaste chinois, est devenu l’équipementier de l’équipe espagnole de basket, championne du monde, et vient de signer avec la fédération argentine, détrônant Nike et Adidas. Par ailleurs, on assiste à un véritable matraquage de la NBA américaine, qui a longtemps fait cadeau des droits de retransmission de ses matchs à la Chine, pour promouvoir ses champions et ses produits dérivés, en alimentant au passage les rêves de richesse des jeunes basketteurs chinois. Aujourd’hui, les Chinois ont de très bons résultats car ils ont un réservoir de sportifs d’élite très important. On parle de 200 millions de Chinois qui jouent au basket. Mais il ne faut pas confondre « masse de pratiquants » et « pratique de masse ». Il y a un énorme décalage entre l’équipe nationale très bien équipée et les petites équipes de jeunes souvent mal dotées. Ce décalage entre sport national et sport de masse est regrettable. n Anne Garrigue Sui Feifei, joueuse de l’équipe nationale féminine de basket chinoise. 51 Le sport en Chine L’organisation du sport en Chine La Chine a mis en place une organisation pyramidale pour controler d’une main de fer les sportifs chinois et les mener vers la victoire. 3 questions à Alexandra Felli, chargée de mission Pékin 2008 auprès du Comité National Olympique et Sportif Français. Comment s’organise le monde du sport en Chine ? Il existe des fédérations nationales pour chaque sport qui dépendent directement du ministère des sports chinois (Administration Générale des Sports de Chine). Elles sont plus ou moins bien structurées au niveau des villes, des régions et du pays. Les futurs champions fréquentent d’abord des écoles sportives qui relèvent des villes. S’ils ont le niveau ils sont intégrés aux équipes provinciales, puis se font repérer lors de compétitions et peuvent finalement rejoindre l’équipe nationale. Les athlètes professionnels sont rémunérés par la province. Les Fédérations ponctionnent une grande partie des revenus commerciaux des athlètes et les contrôlent étroitement. Ceux qui ne respectent pas le jeu sont exclus quel que soit leur niveau1. Cette rémunération par la province explique que les jeunes athlètes se préparent en priorité pour les Jeux nationaux qui leur permettent, en cas de victoire, de gagner, par exemple, un bel appartement. Cependant aujourd’hui avec les retransmissions télévisées, les choses commencent à changer. Certains sportifs deviennent des stars. Quand Liu Xiang a gagné sa médaille d’or du 110m haies à Athènes en 2004, il a reçu dans les mois qui ont suivi 50 000 demandes en mariage. Quel rapport existe entre diplomatie et sport en Chine ? La Chine considère aussi le sport comme un outil diplomatique, voire politique. Pour encourager le premier champion du monde de tennis de table, Rong Guotuan (1959), le président Mao n’hésitait pas à lui 52 dire : « Considérez la balle comme la tête de votre ennemi capitaliste, tapez dedans avec votre raquette socialiste et vous aurez gagné un point pour la mère patrie.» D’ailleurs, les retrouvailles en 1971 entre les Etats-Unis et la Chine se sont faites autour d’un match de ping-pong. La Chine a aussi utilisé sa réintégration dans le mouvement olympique (Los Angeles en 1984) comme un moyen de se positionner comme une grande nation. Aujourd’hui les échanges entre sportifs de haut niveau contribuent à mieux faire connaître la Chine à l’étranger : comme c’est le cas avec le basketteur Yao Ming. Et par exemple, en Afrique, la Chine construit de nombreuses infrastruc tures sportives... Comment se passe la coopération sportive avec la France ? Elle est active, notamment grâce à l’accord de coopération signé tous les ans par les ministres français et chinois du sport. Cet accord met en place de nombreux échanges. Les Chinois n’ont pour l’instant pas vraiment de formations diplômantes d’entraîneurs. Dans certains sports, nous les aidons à mettre en place des systèmes de formations et il y a deux ans, la langue officielle de la fédération internationale d’escrime étant le français, nous avons formé une vingtaine d’arbitres d’escrime chinois au français et aux techniques d’arbitrages internationales. n recueillis par Anne Garrigue Le plongeur chinois, champion olympique, Tian Liang, a été exclu de sa fédération pour avoir touché de l’argent sans l’accord de sa fédération et avoir manqué des séances d’entraînement. 1 Le dopage un enjeu majeur P rob lème d ’éthique et de santé publique, le dop age met en p éril le sport moderne. Le Comité International Olympique (CIO) a fait de la lutte contre le dopage l’un de ses objectifs prioritaires et son Président, Jacques Rogge, a rappelé sa volonté d’imposer un principe de “tolérance zéro” lors des J.O. Suspectée de passivité dans la lutte contre le dopage, et alors que Pékin s’apprête à accueillir les JO 2008, la Chine fait l’objet de pressions importantes de la part du C.I.O. en vue d’inciter le pays à mettre en place un système de contrôle et de sanc tion effectif et conforme aux normes internationales. Un Règlement Anti-Dopage a ainsi été adopté en 2004, mais surtout, le Comité National Olympique Chinois a ratifié le Code Mondial AntiDopage, qui impose la mise en place de procédures de contrôle et de sanctions harmonisées. Le dopage sera bien l’un des enjeux majeurs des J.O. 2008, qui constitueront pour la Chine une opportunité de démontrer au monde sa volonté de lutter réellement contre ce phénomène. Guillaume Jeannet Avocat – Gide Loyrette Nouel Sélectionné Olympique Sydney 2000 Le sport en Chine Shichahai, l’école des champions Avec plus de 30 champions mondiaux et 6 champions olympiques à son actif, l’école Shichahai de Pékin représente aujourd’hui la fine fleur du système chinois de formation sportive. © A. S. Douard © A. S. Douard L e sport n’est pas toujours un loisir. Cette évidence frappe dès l’entrée de Shichahai, l’une des premières écoles sportives de Chine. Devant une mosaïque d’écrans de contrôle, la directrice adjointe, Shi Fenghua, surveille discrètement tout ce qui se passe dans son école et nous accueille en nous expliquant que le but de l’école est de former les champions de demain. Une affirmation que confirme amplement le livre des records officiels de l’école qui af fiche cinq médailles d’or aux derniers jeux d’Athènes et le parcours remarquable de ses équipes professionnelles. De Shichahai sont en effet sortis Zhang Yining, double médaillé d’or en tennis de table en Grèce, Feng Kun qui s’est distinguée en volley féminin, Teng Haibin en gymnastique et Luo Wei à la lutte coréenne. Avant eux, la pionnière de tous les champions olympiques chinois, Ma Yanhong, première médaillée d’or de l’histoire aux J.O. de Los Angeles en 1984, y avait fait ses premiers pas de gymnaste. Aujourd’hui, son nom est gravé sur une stèle de marbre dans le jardin de l’école pour mieux rappeler aux nouveaux élèves les défis qui les attendent. L’école sportive de Shichahai à Pékin a été créée en 1986. Aujourd’hui 700 pensionnaires y sont entrainés de façon rigoureuse. © A. S. Douard « L’objectif de notre école, qui est aussi celui des jeunes qui y sont admis, est de fournir le maximum d’athlètes aux équipes nationales » explique Mme Shi. Shichahai est, en effet, une école très réputée, qui se situe tout en haut de la pyramide des quelque 4 000 écoles de spor t que compte le pays, dont les principalesü ü ü © A. S. Douard Un réservoir de champions 53 ü ü ü se trouvent dans la capitale. F i n a n cé e d i re c te m e nt p a r l a municipalité de Pékin et son Bureau Sportif, cette école a été créée en 1958, mais elle n’était au début qu’une annexe. Les élèves venaient y pratiquer leur discipline après avoir suivi le programme normal d’enseignement général. Ce n’est qu’en 1986 qu’elle s’est transformée en véritable école sportive, en prenant le nom d’Ecole de Sport Shichahai de la Municipalité de Pékin. Aujourd’hui y sont inscrits plus de 700 élèves dont la plupart viennent de la capitale et s’inscrivent pour tenter de se hisser au sommet. Leur objectif est de remporter les compétitions d’abord locales, puis provinciales et nationales dans un système où rien n’est laissé au hasard. «Grâce au développement de l’école et aux exigences sportives de la municipalité de Pékin, nous sommes depuis quelques années chargés de former cinq équipes professionnelles : à la lutte coréenne (Taekwondo), au wushu, à la boxe, au sanda et au badminton. Nos équipes regroupent les meilleurs athlètes de la capitale, qui vont représenter Pékin aux compétitions nationales. Elle contribuent ainsi à composer les équipes nationales qui participent aux championnats mondiaux et aux Jeux Olympiques ». Pour les autres disciplines, comme le vo lley, le ping - p ong et la gymnastique, Shichahai forme des équipes de deuxième division. Les meilleurs éléments partiront pour intégrer des équipes professionnelles dans d’autres écoles. Une sélection exigeante Il n’es t pas f acile de devenir pensionnaire à Shichahai. Pour y parvenir il faut s’imposer à chaque étape d’une sélection impitoyable. Tous les ans, en avril, les sportifs des équipes de deuxième division, âgés de 6 à 16 ans, viennent se présenter dans l’espoir de démarrer ainsi une 54 © A.S Douard Le sport en Chine Emploi du temps strict à Shichahai : mathématiques et littérature le matin, entrainement intensif l’après midi. carrière couronnée de succès. « Parfois nous acceptons des jeunes d’autres provinces, quand il n’y a pas à Pékin assez de champions dans une discipline » explique la directrice adjointe. Grâce a sa renommée, l’école a aussi lancé un programme de formation privée, destiné à des familles prêtes à payer 30 000 RMB par an pour offrir une formation d’excellence à leurs enfants. Une fois sélectionnés, les élèves sont entraînés de façon rigoureuse, selon un emploi du temps strictement réglé. « Ils n’ont pas beaucoup de temps libre, explique la direc trice adjointe. Tous les jours, ils se réveillent à 7 heures du matin et la journée commence par les cours de mathématiques et de littérature. L’après-midi est consacrée à l’entraînement. Seuls les athlètes des équipes professionnelles n’ont pas d’obligations d’étude et peuvent dédier toute leur journée à l’exercice physique. » Dans d’immenses salles surpeuplées, les jeunes semblent tous très concentrés. En tenue de sport ou en simple caleçon, ils répètent inlassablement leurs exercices sous l’œil vigilant des entraîneurs. Certains d’entre eux sont d’anciennes stars, comme l’entraîneur de wushu Liu Qinghua, ancien champion du monde et Liu Huashen, ancien champion de lutte coréenne, qui a remporté deux fois le titre national. Tous affirment qu’il n’est pas facile de reconnaître un champion au premier regard. « Zhang Yining, championne olympique de ping-pong, arrivée dans notre école en 1992, a mis dix ans pour remporter ses deux médailles d’or » remarque Mme Shi. Pour encourager les athlètes, les salles d’entraînement sont décorées de drapeaux et de slogans qui les invitent à « travailler durement pour devenir champions » ou claironnant que c’est « d’ici que partent les champions de demain à la conquête du monde ». Rendez-vous donc en 2008 pour observer les prodiges de cette usine à vainqueurs. n Antonia Cimini Le sport en Chine Pékin 2008 : Les jeux paralympiques © DR Gilles de La Bourdonnaye E n 20 08, deux semaines après les Jeux Olympiques, commenceront les épreuves d es J eu x Par al y mpiqu es . Un e vingtaine de sports pratiqués par des personnes handicapées physiques s’enchaîneront sur les mêmes sites que les JO. La « Fédération Chinoise des Sports pour Handicapés » affiche de grandes ambitions, partagées par sa tutelle, l’équivalent du Ministère des personnes handicapées, dirigée par Deng Pufang, fils de Deng Xiaoping. Les sports les plus pratiqués par les handicapés chinois sont l’athlétisme, la natation et le Tennis de Table, et l’athlète Li Duan ou le nageur He Junquan seront attendus comme de sérieux prétendants, attention également à l’haltérophile Bian Jianxin. Ce qui est certain, c’est que depuis la première apparition des athlètes chinois aux J.P, l’évolution vers le Haut Niveau a été incroyablement rapide et ne devrait pas s’arrêter, la Chine regroupant autour de 70 Millions de personnes handicapées! Au- delà du spor t, les Jeux L’athlète Li Duan lors de la remise de médailles au Jeux Paralympiques d’Athènes. Paralympiques (2ème événement sportif mondial) devraient permettre à la société chinoise de faire un bond en avant pour tout ce qui concerne l’accessibilité et la reconnaissance des personnes handicapées – Ne devrions-nous pas nous en inspirer ? n Gilles de La Bourdonnaye 55 © Imagine China Sport loisir et ses retombées commerciales Avec l’augmentation du niveau de vie et l’éclosion des classes moyennes, de nouvelles pratiques sportives apparaissent. Relayées par les média, elles attirent sponsors et entreprises qui ‘’surfent’’ sur la vague sportive. Connexions a mené l’enquête. Le sport en Chine Adidas, au plus près des stars chinoises © ADIDAS Avec pour objectif de faire de la Chine son premier marché à moyen terme, Adidas mise sur les étoiles montantes du sport chinois pour son image. Sandrine Zerbib, directrice commerciale d’Adidas en Chine, nous explique sa stratégie. © ADIDAS 58 Depuis combien de temps Adidas est-il présent en Chine? La présence commerciale organisée du groupe remonte à 1995, lorsque nous avons ouvert nos deux premiers magasins. La marque n’était cependant pas inconnue à l’époque : nous étions bien visible sur la scène sportive internationale, déjà très suivie par les Chinois via la Télévision. De plus, Adidas a commencé à sponsoriser les fédérations sportives chinoises très tôt, dès la fin des années 70, notamment celle de football. Enfin, nos produits arrivaient en Chine par des marchés parallèles, pas forcément de la contrefaçon mais de l’importation non contrôlée, en dehors de nos réseaux. Quelle est votre stratégie marketing pour approcher le marché chinois? En 2007, la Chine sera notre 3e marché derrière les USA et le Japon et passera en pôle position assez rapidement. Avec un goût des Chinois pour le sport sublimé par l’approche des J.O. nous avons élaboré une stratégie marketing basée sur le sponsoring et le soutien aux activités sportives pour les jeunes. Il s’agit de l’organisation de championnats, de training, de coopérations systématiques avec des écoles et des fédérations. Aujourd’hui nous nous concentrons sur le football et le basket-ball qui sont les principaux sports au niveau commercial même si le ping-pong ou le badminton sont plus pratiqués. üüü © ADIDAS © ADIDAS © ADIDAS Ma Xiaoxu, joueuse de football sponsorisée par Adidas Sandrine Zerbib, directrice commerciale d’Adidas en Chine Le sport en Chine üüüNos campagnes publicitaires sont construites de manière transversale : la communication se fait autour d’une discipline sportive et d’un slogan associé plutôt que de privilégier un produit ou un athlète spécifique. Il serait par exemple difficile pour nos clients de s’identifier à Yao Ming... Nous travaillons sur les produits de la gamme internationale tout en développant des segments plus particuliers. Difficile de définir en deux mots la spécificité du marché chinois mais on peut noter un goût prononcé pour les couleurs vives, une tendance plus “casual”, chez les femmes un intérêt pour le design plus que pour le confort ... Quelles sont les caractéristiques du sponsoring sportif en Chine ? Les célébrités ont un facteur d’image très important mais, en Chine, il n’y a pas encore beaucoup de grandes stars établies. Le pays compte une quantité d’athlètes mais encore peu d’entre eux ont obtenu une vraie reconnaissance internationale. Et puisque ces stars sont peu nombreuses, elles sont sur-utilisées, le sponsoring étant l’objectif de nombreuses entreprises. C’est quelque chose que l’on peut constater dans la rue, par exemple avec le basketteur Yao Ming, aujourd’hui associé à toutes sortes de marques. Dans le même temps, pour le sponsor, être visible représente une nécessité et un véritable challenge. Comment les stars du sport peuvent-elles influencer les choix des jeunes chinois ? Les jeunes connaissent très bien la scène internationale. Mais ce sont les stars locales ayant acquis une dimension internationale qui influencent le plus les consommateurs. Les raisons sont multiples : la fierté nationale, le sentiment de réussite, la suprématie sur les sportifs du monde entier. Les athlètes, de leur côté, ont conscience de représenter leur pays et ils soignent leur image. Comment a évolué le sponsoring depuis votre implantation ? Je me souviens très bien du premier athlète sponsorisé en Chine, le footballeur Fan Zhiyi, un des rares à avoir un statut de star à l’époque. Il a fait notre campagne publicitaire en 1997 avec un budget très limité, dont une partie était reversée à la fédération. Aujourd’hui, les sportifs sont plus autonomes et le sponsoring plus professionel, on se rapproche d’un marché à l’occidentale. Je pense ainsi à Ma Xiaoshu, footballeuse de l’année et égérie de l’une de nos dernières campagnes. C’est un bon exemple d’une nouvelle génération d’athlètes chinois qui correspond à l’identité de notre marque. n Antonia Cimini 59 Le sport en Chine Lacoste, du tennis au ‘casual chic’ La marque au crocodile cherche à garder ses affinités sportives, tout en flirtant avec l’habillement haut-de-gamme. A Une image sportive et des matières haut de gamme XIXe siècle en Chine, avec le développement des liens commerciaux entre l’Empire du Milieu et l’Occident, le tennis se range aujourd’hui, un peu comme le golf, au rang des sports prisés par les classes moyennes et aisées. Rien de surprenant dès lors que la marque au crocodile cherche à garder ses affinités sportives, tout en flirtant avec l’habillement hautde-gamme. «La gamme sportive ne 60 « La gamme sportive ne représente © LACOSTE u royaume du ping-pong, le tennis se fait lentement une petite place de choix. Des événements d’envergure mondiale l’ont intronisé sport vedette dans la Chine moderne, le Tennis Master Cup de Shanghai en tête. Il est désormais possible de croiser Roger Federer ou Rafael Nadal dans la rue de Nankin, en centre ville. Une occasion pour le tricolore Lacoste d’asseoir sa notoriété en Chine. “Nous ne pouvions pas ne pas y être“, résume Sébastien Fayet, responsable du contrôle de gestion pour l’Asie chez Lacoste. “C’est le territoire de la marque et cela lui donne une légitimité“, renchérit-il. Il est vrai que “les Chinois aiment les histoires et le Master est l’occasion de raconter notre histoire et de faire connaître la marque“, explique M. Fayet. Chaque mois de novembre, le centre du business chinois s’habille de vert pour promouvoir l’événement. Si le stade ne fait pas toujours salle comble, les espaces publicitaires se déclinent pour faire honneur au court de Qi Zhong. ( ndlr : Le stade Qi Zhong est une enceinte de 30 000 m2 au design futuriste avec un toit ouvrant composé de huit pétales géants de verre et d’acier, qui représentent un magnolia, la fleur emblème de Shanghai ) représente que 10 % de nos collections en magasin en Chine », explique Sébastien Fayet, « nous cherchons plutôt à vendre des vêtements ‘casual’ en utilisant parfois des matières spécifiques au marché chinois pour leur donner une touche haut-de-gamme». Pulls en cachemire ou cols en fourrure agrémentent ainsi les produits des lignes Lacoste dans les magasins chinois. A Shanghai et à Pékin, les concurrents s’appellent Calvin Klein ou Diesel plutôt que Nike ou Adidas. En revanche, « dans le reste du pays, ce sont surtout des magasins franchisés qui ont une clientèle plus âgée, aux attentes plus classiques. Leurs commandes se concentrent essentiellement sur le polo Lacoste », constate le responsable. Le crocodile accroît sa notoriété L’activité de sponsoring s’inscrit dans une volonté plus large de la marque de communiquer le plus possible dans les deux grandes villes chinoises. Le reste des villes suivra la tendance, selon le responsable de la marque. que 10% de nos collections en magasin » Evénements, relations publiques, tout est bon pour accroître sa notoriété. « Chaque année, nous organisons un événement lié à la mode », souligne M. Fayet. Il y a quelques années, la marque avait ainsi lancé l’événement 12/12 – du nom du célèbre polo Lacoste1 – à l’occasion duquel des personnalités triées sur le volet devaient revisiter le produit phare de la marque. Des déclinaisons ensuite revendues lors d’une vente de charité. Il y a deux ans, la marque au crocodile s’était associée au Comité Colbert – regroupement de marques de luxe françaises – pour un événement au Plaza 66, centre commercial du centre de Shanghai dédié au luxe. Néanmoins avec le Master de Shanghai mais aussi l’Open de Pékin, le Français reste fidèle à ses premières amours. Il faut dire qu’en Chine, tout reste à conquérir pour Lacoste. La Corée du Sud représente à elle seule deux fois et demi le chiffre d’affaires du marché chinois. n Julie Desné Le célèbre tennisman René Lacoste, surnommé « Crocodile » par un journaliste américain, eut l’idée de se faire fabriquer une chemise, avec laquelle il serait à son aise, fermée par 3 petits boutons. Un de ses amis eut l’idée d’apposer sur le modèle “le crocodile”, premier “logo” sur un vêtement de tous les temps, ce modèle s’appelle “modèle 12/12”. 1 Le sport en Chine Aigle, la tendance Sportswear Les citadins chinois aiment les vêtements sportifs techniques, faciles à porter mais qui restent élégants... une situation favorable pour la griffe française. © AIGLE « Les Chinois du Nord privilégient un usage fonctionnel tandis qu’au Sud, le paraître l’emporte » P olaires, Gore-tex, coupe-vent... les Chinois goûtent de plus en plus les vêtements sportifs sophistiqués pour parader, même en ville. Implantée depuis dix ans en Chine, la marque Aigle profite de cette nouvelle mode mais aussi du développement des pratiques sportives en extérieur. « Il y a une mode dans les grandes villes chinoises qui nous est favorable. Les citadins font de nos vêtements techniques un usage avant tout urbain. Des produits comme la parka 3-en-1 ont beaucoup de succès », explique Frédéric Guiral, Directeur Asie de Aigle. Entre la tendance « sportswear » et la mode casual, la griffe française doit pourtant trouver sa place dans un marché récent, largement dominé par le « streetwear ». « Nous sommes souvent relégués à l’étage des marques de sport dans les centres commerciaux, alors que nous défendons avant tout un créneau qui relève davantage du style de vie », précise le responsable basé à Hong Kong, « une spécificité difficile à expliquer aux distributeurs... et aux consommateurs ». Si les vêtements Aigle se portent bien dans les rues de Shanghai ou Pékin, le développement des pratiques sportives profite aussi au développement de la marque. Frédéric Guiral reconnaît ainsi que les loisirs de plein air et l’éco-tourisme sont en plein essor notamment dans les provinces du Yunnan ou du Tibet. « Pour les Pékinois c’est plus facile, ils peuvent prendre la voiture le week-end pour aller se balader aux alentours de la ville, à Shanghai c’est plus difficile », précise-t-il. Satisfaire les différentes attentes ... Le responsable de la marque souligne une vraie différence entre le Nord et le Sud. Au nord, c’est un usage fonctionnel, avec des attentes techniques des produits, tandis qu’au sud le paraître l’emporte avec un marché tourné avant tout vers la mode. « Cela s’explique en raison de particularités climatiques évidentes », estime Frédéric Guiral, « mais les mentalités aussi sont différentes, ainsi que les marchés textile ». Toutefois qu’il vende à Hohhot, en Mongolie intérieure, ou à Shenzhen, Aigle s’adresse surtout aux classes moyennes supérieures chinoises, avec des prix nettement au-dessus des marques locales. « Nous sommes cependant sur un marché très large, au milieu entre le ‘mass market’ et le très sélectif », détaille M. Guiral. L’assortiment reste, quant à lui, plutôt général. Les gammes très spécifiques de Aigle concernant l’équitation ou la chasse sont peu représentées dans les rayons chinois où la part belle est faite au trekking et au vêtements de voyage. Exception faite de certains points de vente comme ceux de la ville balnéaire de Qingdao, où Aigle a ressorti sa panoplie nautique. ... en développant la distribution Implantée en Chine depuis dix ans, la marque française s’est surtout renforcée sur le marché chinois grâce à son partenariat avec Lining, n°1 chinois du sportswear. « L’entreprise est très forte en ce qui concerne le développement des réseaux de distribution. Ils connaissent les magasins, ont de très bonnes relations avec les propriétaires des centres commerciaux... Ils sont aussi très bons sur tout ce qui est suivi de la production et logistique », résume le responsable. Une chance pour Aigle de faire peu à peu son nid. n Julie Desné 61 Le sport en Chine 阿迪达斯,最贴近中国明星的品牌 阿迪达斯的中期目标在于把中国变成其最大的市场,并通过 中国体育运动进一步提升其形象。阿迪达斯中国商务经理 桑德里娜.泽比博(Sandrine Zerbib)向我们阐述了企业的发展 战略。 阿迪达斯进入中国有多少年 了? 大市场,紧跟美国和日本之后。日益 寥寥无几。因为体育明星的数量少, 临近的奥运会更是进一步激发了中国 自然成为众多企业的抢夺对象。就像 阿迪达斯在中国最初的商业形式要追 人的体育热情。我们的营销战略主要 在大街上,我们可以看到篮球运动员 溯到1955年,那时我们开了两家商 着眼于赞助及支持年轻人的体育运 姚明为各种品牌的代言广告。与此同 店。当时,阿迪达斯在中国并非为人 动。我们组织冠军杯,运动训练,并 时,对于赞助商来说,品牌能见度是 不知,因为我们的产品已通过其他途 与学校及联合会进行系统的合作。现 一种必需和一个真正的挑战。 径进入中国市场。而且,我们在国际 在,我们把精力主要放在足球和篮球 市场上有了一定的知名度,而中国人 这两项商业价值比较高的运动,即使 也紧随着国际潮流。另外,阿迪达斯 乒乓球和羽毛球更普及。 早在70年代末时就开始赞助中国的体 育,尤其是足球。 体育明星如何影响中国年轻 人的选择? 年轻人对自己喜爱的体育运动了解甚 在中国进行体育赞助有什么 特点? 多。他们非常了解国际舞台。然而获 得国际声誉的本土明星最能影响消费 阿迪达斯进军中国市场的营 销战略是什么? 名人效应是非常重要的,但在中国, 者的选择。原因有很多:民族自豪 这一方面的明星还不多。中国有无数 感,成就感,优越感。对于运动员来 2007年,中国将成为阿迪达斯的第三 的运动员,但是具有国际知名度的却 说,他们代表的是整个国家,因而更 重视自己的形象。 自阿迪达斯进入中国市场, 中国的体育赞助发生了哪些 变化? 我对我们第一个赞助的中国运动员仍 然记忆犹新,他就是足球运动员范志 毅,是那个年代很少具备明星素质的 运动员之一。1997年,他代言了我们 的广告宣传活动,当时的经费是非常 有限的,其中的一部分上缴足协。如 今,运动员有了更大的自主性,赞助 活动也更加职业化了。赞助活动在向 西方市场靠拢。比如马晓旭,年度女 足运动员,我们最近一次广告宣传活 © ADIDAS 动的代言人。这是中国新一代运动员 中国女足运动员: 马小旭 62 的很好代表,非常符合我们的品牌形 象。n Le sport en Chine Lacoste, 从网球系列到休闲系列 在 中国这个乒乓球的王 人的运动。Lacoste鳄鱼生产高档运动 国,网球慢慢地有了一 系列并不让人感到意外。“运动系列 席之地。一些世界规模 在我们商店的商品里只占10%”,塞 的体育赛事如上海网球大师杯赛让网 巴斯蒂安.法耶特(Sébastien Fayet)解释 球明星走进了现代中国社会。从此, 道,“我们倾向于在中国市场上销售用 我们可能会在市中心的南京路上与费 特殊材质制成的高档休闲服”。羊绒 德勒(Roger Federer)或者纳达尔(Rafael 衫,毛皮领子能够装饰Lacoste中国店 Nadal)相遇。这对法国Lacoste鳄鱼在中 里的系列产品。在北京,上海,我们 国树立知名度是个很好的机会。 的竞争者是卡尔文.克莱或迪塞而不是 © LACOSTE 鳄鱼品牌一直力图保持品牌的体育元素,并定位于高档材质。 “运动系列在我们商店 的商品里只占10%” “我们无法不参加到这一活动中 耐克或阿迪达斯。“而在其他城市, 来”,Lacoste亚洲财务总监塞巴斯蒂 连锁店的客户群年龄偏大,对传统系 安.法耶特(Sébastien Fayet)说道“这是 列的需求量较大,他们主要订购的是 被精心邀请的名人重新参观了该品牌 一块追求品牌的热土,品牌在这里获 鳄 鱼 Polo衫 ” , 塞 巴 斯 蒂 安 . 法 耶 特 中的标志产品。一些以他们名字命名 得了合法性”。的确,“中国人喜欢听 (Sébastien Fayet)证实道。 的商品在慈善销售会上被重新出售。 故事,网球大师杯赛给了我们讲述自 己故事的机会,并让人们了解我们的 两年前,鳄鱼品牌与法国科尔贝委员 一年举行一次活动 会(Le Comité Colbert)即法国奢侈品行业 品牌”,法耶特解释道。如果体育场 法国Lacoste鳄鱼品牌经理认为, 无法坐到爆满,那么广告牌会为上海 赞助活动的宗旨是在中国两大城市最 旗中网球场增色不少。 大程度的宣传品牌,其他城市跟随潮 然而,无论在上海的网球大师杯 流。各种活动,公关都有利于提高品 赛,还是在北京的网球公开赛,法国 牌的知名度。“每年我们都会组织一 Lacoste还是忠实于最初开创的产品系 在19世纪的中国,随着中国与西 次与时尚相关的活动”,法耶特说 列。在韩国鳄鱼产品的销售量是中国 方国家贸易往来的发展,网球就像今 道。几年前,Lacoste用鳄鱼Polo衫的名 市场的2.5倍。在中国,Lacoste还有很 天的高尔夫球一样,是中产阶级和富 字12/12组织了一次活动,活动中一些 多事情要做。n 运动形象,加上高档材质 协会参加了一次在上海奢侈品牌商业 中心恒隆广场的活动。 艾高品牌瞄准中国的中产阶级 中 国人为了炫耀,越来越 穿的服装。像三合一的高档耐磨牛津 喜欢高级的运动品牌像 布面料大衣就取得了很大的成功”。 Polaire,戈尔等。艾高 在运动服装与休闲时尚的潮流 进入中国市场十年,它的发展得益于 中,该法国品牌需要在被街头装大量 这种新的流行趋式,以及户外运动的 充斥的市场中找到自己的位置。“我 发展。艾高亚洲区总裁弗雷德里克.吉 们的商店通常位于商业中心的运动 拉尔(Frederic GUIRAL)说:“大城市里的 品牌专卖区,我们主要销售的是在 新时尚对我们很有利。城市居民将我 日常生活中能穿的运动装”,这位 们的技术性服装变成了在城市里日常 常驻香港的负责人强调道,ü ü ü © DR 中国市民喜欢在城市里穿技术性的运动装。 “中国北方人注重实 用性,南方人看重外 观。” 63 Le sport en Chine üüü “这一点很难向经销商和消费者解 释”。 如果在上海或北京的大街上看到 很多人穿艾高的服装,这说明体育运 动的发展有利于品牌的发展。弗雷德 里克.吉拉尔(Frederic GUIRAL)认为,人 China Team, l’Histoire dans les voiles 们确实有旅游的愿望。像云南,西藏 等省就得益于中国旅游经济的发展。 吉拉尔继续道:“在北京,人们周末驾 车到城市周边游玩很方便,在上海就 比较困难”。 地区差异 地区差异不是将两个城市区别的 唯一特性。品牌负责人强调说中国南 北方的真正不同之处在于,北方人注 重产品实用性,看重商品的技术含 量,而南方人注重外观,以时尚为 导向。“这可以用南北方明显的气候 差异来解释”,弗雷德里克.吉拉尔 (Frederic GUIRAL)说,“当然人们的观念 也不同,纺织品市场也有差别。” 不管是销售到内蒙古呼和浩特还 是到深圳,艾高一直针对中国的高级 中产阶级消费者,价格也比本地品牌 高。“我们身处于一个很大的市场, 介于大众市场与高档市场之中”。吉 拉尔具体解释道。 艾高的服饰比较大众化。一些特 殊产品如马术或狩猎系列在中国市场 的柜台中很少见,销售的多是徒步和 旅行系列。在海滨城市青岛等特殊场 所,艾高会销售它的水上运动产品。 与李宁的合作 进入中国市场十年,艾高品牌日 益强大,这要归功于与中国第一大运 动服装品牌李宁的合作。“该企业的 销售网络很强大,他们了解商场,与 商业中心业主关系很好,他们还在生 产与物流方面有很强的优势”,吉拉 尔总结道。这对艾高在中国逐步站稳 脚跟是个很好的机会。n 64 A la barre du premier bateau « Class America » construit en Chine, les anciens navigateurs du Défi français introduisent l’Empire du Milieu dans la Coupe de l’America. Histoire d’un pari franco-chinois historique pour le monde de la voile. L’ occasion est trop belle pour Nicolas Ajacques. Le directeur Chine de NewBridge Partners, une société de management exécutif, est un ami de Xavier de Lesquen, l’ex-patron du « Défi Areva ». En 2003, le bateau hexagonal qui s’est déjà présenté deux fois au départ de la Coupe de l’America cherche une structure et des sponsors pour participer à sa 32e édition. Nicolas Ajacques pense aux Chinois. « Il s’agissait de profiter de l’intérêt des entreprises européennes pour l’Empire du Milieu et de la volonté de la Chine de s’internationaliser.» Le bateau sera construit en Chine sous pavillon chinois grâce au lobbying que mène auprès du Ministère de la Jeunesse et des Sports à Pékin, celui qui fut président de la Chambre de Commerce et d’industrie française en Chine en 2003. Il manque un bailleur de fonds. Nicolas Ajacques propose Wang Chaoyong, un investisseur privé passionné de voile. L’homme d’affaire rêve d’organiser à Qingdao l’une des douze régates de la Coupe Louis Vuitton, la compétition prélude à la Coupe de l’America. « Les organisateurs n’ont pu la programmer cette année, mais le principe est acquis pour les prochaines éditions », précise, enthousiaste, Nicolas Ajacques. Le manager présente Wang aux skippers français puis les aide à monter une joint-venture en accord avec le Yacht Club de Qingdao, futur hôte des épreuves olympiques de 2008. Le contrat est signé en avril 2005. « Fils du dragon » Il faut maintenant construire le bateau. Ce qui ne va pas de soi puisqu’ il convient d’importer un matériau encore inconnu des douanes chinoises : le carbone pré-imprégné avec de la résine, utilisé pour les fusées. Les chantiers navals de Dongguan près de Shenzhen terminent le travail en novembre 2006. Transporté en décembre à Valence – la base espagnole de China Team – pour la finition, le Class America CHN 95 est baptisé le 6 mars dernier sous le nom de Longzi ou « fils du dragon ». Entre temps, le « Syndicat » de China Team – son bureau exécutif – s’est constitué avec Wang comme président et Ajacques comme vice-président chargé du développement et des relations avec les autorités. A la barre, le navigateur Pierre Mas organise trois sailing camps à Qingdao, Xiamen et Hong Kong pour recruter la partie chinoise de l’équipage. « Clairement les plus petits » Côté sponsors, Tag Heuer, le fabricant suisse de montres, et Lladro, le spécialiste espagnol des céramiques haut de gamme, sont rejoints par Chivas, marque de whisky appartenant à © Imagine China Le sport en Chine Å Lors de la Qingdao International Regatta dans la province du Shandong, 28 Août 2006 Pernod Ricard. Pour communiquer, China Team utilise les réseaux de Wang Chaoyong dont la femme, Li Yifei, dirige MTV China. Les portes s’ouvrent : la chaîne sportive CCTV 5 accepte de diffuser au début 2006 un concert organisé avec Louis Vuitton et la Coupe de l’America autour du bateau chinois. Pour China Team, les choses sérieuses commencent le 16 avril, première épreuve de la Coupe Louis Vuitton. « En terme de puissance financière et de technique, on est clairement les plus petits et de loin », déclarait récemment Pierre Mas. Mais les gens en Chine ont compris que la Coupe est une compétition de haut niveau technologique et qu’il faut un investissement à long terme. Ils sont très motivés pour poursuivre l’aventure. » n Joris Zylberman La voile encore peu pratiquée en Chine Voile et loisir, deux mots dont l’association n’est pas encore évidente en Chine. Certes, le nautisme est sorti de la confidentialité. Depuis 2004, les bateaux de plaisance apparaissent massivement au salon nautique de Shanghai. En quelques années, plus d’une quinzaine de marinas ont vu le jour, de Suzhou à Shenzhen. Des lieux pourtant réservés à l’élite : comptez 10 000 RMB (1000 € ) par mois pour y garer votre bateau. Le marin du dimanche reste donc invisible. Question d’éducation aussi : l’école en Chine n’apprend pas à nager et la côte demeure un endroit dangereux, réservé à la pêche ou aux installations militaires. Résultat : la fédération chinoise de voile ne compte que 800 licenciés. La situation n’est pas figée. A Qingdao notamment, où le Canadien Brian Todd a monté une école de voile proposant des leçons d’optimiste. De son côté, le gouvernement de la ville hôte des épreuves olympiques marines, a lancé une campagne « 2006-2010 : la voile entre à l’école » auprès de 16 établissements. Loin d’ignorer la voile sportive, la Chine continue de former des sportifs de haut niveau. A l’image de Yin Jian, médaillée d’argent en planche à voile aux JO d’Athènes en 2004. J. Z. 65 © Imagine China Le sport en Chine La Station de Jiulong dans la province du Shanxi Tout schuss sur les sports de montagne Randonnée, escalade et sports d’hiver... les Chinois découvrent, en néophytes, les plaisirs de l’altitude. Un élan encouragé par le gouvernement. D epuis 1996, les Chinois se sont lancés à l’assaut des sports de montagnes. Profil type du nouvel amateur : le jeune urbain aisé, à la technique alpine hasardeuse et aux connaissances en matière de sécurité inexistantes mais à l’enthousiasme débordant. Cet élan vers les cimes a été suivi de près dès 1998 par le gouvernement, qui, suite à deux accidents marquants, le premier en mai 2000 dans le Qinghai lors de l’ascension de Yuzhu Peak, le second en 2002 lors d’une avalanche meurtrière au Xixiapangma qui a emporté 6 jeunes grimpeurs de l’université de Pékin , a cherché à sensibiliser la population. Création du premier festival national de la montagne, mise à l’honneur en 2003 du mont Everest, le gouvernement a 66 encouragé les initiatives et plusieurs grimpeurs ont ainsi escaladé le plus haut sommet du monde à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ascension de l’Everest, une opération commerciale organisée par la CMA (Chinese Mountaineering Association) avec la chaîne de télévision CCTV. murs artificiels en ville. Alors qu’il n’y avait que quelques grimpeurs il y a 10 ans, ils sont, aujourd’hui, plusieurs centaines, même si leur niveau reste encore bien inférieur à celui des meilleurs grimpeurs mondiaux. Coup de cœur pour la randonnée Il n’existe pas encore de culture du ski en Chine. Si les premières stations sont apparues dans les années 1980, le ski ne s’est véritablement développé qu’à partir de l’hiver 2000. Aujourd’hui près de 200 centres de ski ont vu le jour en Chine, mais une vingtaine seulement s’approchent des standards occidentaux dont trois véritables stations (Yabuli, Beidahu et Changbaishan), et deux ski-dômes (à Pékin et Shanghai). Ces stades de Aujourd’hui 10% de la population urbaine chinoise déclare faire de la randonnée de manière régulière. Cela crée un véritable marché dans le secteur des loisirs et sports de montagne qui se développe à toute vitesse, comme en témoigne le succès des marques qui se positionnent sur ce créneau. En escalade, le niveau s’améliore grâce à la pratique sur des Défi numéro 1 : développer les sites neige représentent 80 % du business « neige » de la Chine. Actuellement le secteur connaît un véritable engouement, même si la majorité des stations de ski fonctionne uniquement avec de la neige artificielle et si le niveau n’est pas encore au rendez-vous ... Pour l’escalade, l’exemple est frappant « 3000 voies d’escalade sont aménagées rien que dans le massif des calanques de Marseille, alors que toute la Chine héberge à peine 1000 voies d’escalade spor tives équipées ... » Cependant, le vrai souci repose sur le manque d’infrastructures et de personnels qualifiés. L’accès et le développement des sites prennent du temps et restent entièrement régis par l’Etat, alors qu’en France au contraire la montagne est en libre accès. « En Chine, quelles que soient les activités que l’on souhaite mettre en place, il faut des autorisations... Les permis sont parfois difficiles à obtenir et les sources de conflits avec les populations et les gouvernements locaux ne manquent pas » souligne Olivier Balma, professeur à la China Mountain Development Institute. Cette école récemment créée forme des guides professionnels de haute montagne. « La recherche du profit immédiat est trop souvent au cœur des préoccupations et les projets de développement durable sont rarement soutenus » explique le professionnel averti. Il y a pourtant un vrai potentiel puisque les régions montagneuses constituent 69 % du territoire chinois... n Agathe Allain Voici quelques sites recommandés par les spécialistes Le China Moutain Development Institute P des sociétés privées et répond au manque de Olivier Balma et ses élèves à Yangshuo : cours pratiques sur la montagne de la lune. professionnels chinois formés sur les questions techniques et de sécurité. Les deux ans de formation intensive -pratique et théorique- se soldent par la délivrance d’un diplôme d’état. En 2009, les futurs guides, de retour dans leurs provinces respectives, devront être capables de développer, de structurer et d’encadrer les activités sportives de haute montagne : un joli challenge ! © O. Balma L’école des guides de haute montagne Olivier Balma est le direc teur technique de la première école qui offre une véritable formation de guides de haute montagne en Chine. Cette initiative gouvernementale est largement soutenue par Vous rêvez de montagne en Chine ? our faire de la randonnée ou de l ’escalade vous avez le choix entre cinq régions : le mont Taishan (province du Shandong) ; Huangshan (Anhui) ; Emeishan (Sichuan); Lushan (Jiangxi); le Mont Qomolangma (Tibet), plus connu sous le nom d’Everest. Parmi les meilleurs sites, on recommande pour l’escalade, Yangshuo (Guangxi) et Kunming (Yunnan) dans le sud de la Chine. Pour la montagne technique et l’assaut de cascade de glace, les montagnes de Siguniang dans le Sichuan et le massif de Bogeda dans le Xinjiang; pour la haute altitude, le Tibet avec Cho oyu, Xixiapangma, et bien sûr l’Everest ; pour le trekking, les provinces du Yunnan et du Qinghai et enfin pour le ski, Beidahu (Jilin) au Nord-Est de la Chine. 67 © O. Balma Le sport en Chine Le sport en Chine Sports et tourisme de montagne : les Alpes et la Province du Sichuan collaborent La région des Alpes et la Province du Sichuan ont décidé de travailler ensemble pour la promotion et le développement des activités en montagne, notamment en matière de sport et de tourisme. Un mémorandum a été signé récemment. Il prévoit la création d’un centre franco-chinois du développement de la montagne dont les finalités sont à la fois économiques, environnementales, touristiques et sportives. Le projet prévoit la création, dans un proche avenir, d’un site pilote, vitrine de la coopération entre les deux régions. Selon Jacques Dumasy, consul général de France à Chengdu, ce site, à court terme, devrait pouvoir accueillir les citadins à la recherche de loisirs variés. A plus long terme, il pourra accompagner l’éclosion des sports d’hiver en Chine et, pourquoi pas, dans dix ou quinze ans, contribuer à l’organisation, au Sichuan, de Jeux Olympiques d’hiver. Extrait de l’ Edito de la lettre Pionnier n0 2 par Jacques Dumasy, Consulat Général de France à Chengdu 68 Le sport en Chine Le billard, nouvelle passion chinoise Ultra populaire et récent à la fois, la passion du billard enflamme la chine ... Ding Junhui le jeune prodige chinois qui fait frémir le milieu international serait-il à l’origine de l’engouement général autour de ce sport ? Ding Junhui à la conquête du monde Interdit pendant la Révolution culturelle, le billard a fait un retour fulgurant avec la Kent Cup de 1988, première compétition de niveau international sur le sol chinois. Mais son succès actuel est surtout porté par un champion exceptionnel, enfant prodige sur le plan sportif et figure emblématique d’une réussite conquise à la seule force du poignet. Originaire d’une petite ville de la province du Jiangsu, Ding Junhui a commencé par jouer dans la rue, à l’âge de huit ans. Soutenu par ses parents, il n’a que 15 ans quand il remporte les championnats du monde des jeunes à Riga, en 2002, © Imagine China À la campagne comme en ville, dans des salles bien équipées, des bars à l’ambiance feutrée ou simplement dans la rue sur des tables usées avec du matériel de fortune, jeunes et moins jeunes jouent au billard. Difficile, dans ces conditions, de recenser le nombre de joueurs. Selon le China Daily, ils seraient au moins 50 millions à jouer une fois par semaine et 1,5 million à pratiquer quotidiennement. La vague semble toucher toutes les couches de la population. Cols blancs, ouvriers, paysans et étudiants, le jeu est accessible à tous. Gratuit en plein air, il faut compter en moyenne 20 RMB ( 2 € ) de l’heure en salle à Pékin qui en compte au moins 700, dont certaines ouvertes 24h/24. Ding Junhui a donné au billard un élan comparable à celui que Yao Ming a impulsé au basket une première victoire qui le propulse sur la scène internationale. Parti s’entraîner en Grande-Bretagne, il renforce sa technique, acquiert un sang-froid hors du commun. Ses victoires à l’Open de Chine et au championnat de Grande-Bretagne en 2005 le font entrer dans la légende. Héros national, Ding Junhui a donné au billard un élan assez comparable à celui que Yao Ming a impulsé au basket chinois. Le manque de programme d’entraînement, de tournois et les dotations dérisoires qui étaient le lot des professionnels de billard il y a 15 ans à peine ont fait place à des compétitions de haut niveau dont l’Open de Chine à Pékin, épreuve internationale, et un critérium national dont la prime s’élève à 400 000 RMB ( 40 000 € ). La retransmission de l’Open de Chine a rassemblé l’an dernier plus de cent millions de téléspectateurs. Le billard arrive en quatrième position des programmes diffusés pas les chaînes sportives chinoises en 2006, juste après le tennis, mais encore loin derrière le football et le basket. Dans l’ombre de la star, Tian Pengfei et Jin Long chez les hommes, Pan Xiaoting chez les femmes sont déjà inscrits au classement mondial. Certaines écoles ont mis le billard au programme d’éducation physique. La relève se prépare et le billard chinois a de beaux jours devant lui. n Sophie Lavergne 69 Le sport en Chine Golf, le sport « classe affaire » © Imagine China Après vingt années d’un développement débridé, le golf chinois semble entrer dans l’âge de raison. Professionnalisation et gain de popularité sont s es d e u x p r in cip au x enjeux. En Chine, le golf rassemble 1 million de pratiquants D epuis 1984, date de la création du premier parcours en Chine continentale, plus de 300 terrains de golf ont vu le jour. Le nombre de pratiquants est, lui, passé de 1000 à 1 000 000. A titre de comparaison, la France compte plus de 500 terrains et environ 600 000 joueurs. Plusieurs parcours - à Pékin, Hainan, Shanghai ou Macao - sont inscrits aux calendriers des circuits professionnels asiatique, européen et américain. Parallèlement, la première génération de golfeurs chinois de niveau international, dont Zhang Lianwei est le représentant le plus connu, commence à rivaliser sur les greens avec les meilleurs joueurs mondiaux. Enfin, une des quatre épreuves comptant pour les championnats du monde de golf (WGC) aura lieu au Missions Hills Golf Club, à Shenzhen, en 2007 et 2008. Vers l’âge de raison Les signes de bonne santé ne manquent donc pas, même si, en Chine «Le golf n’est pas pas encore à maturité» Mathias Herzog, golfeur amateur de haut niveau instal70 lé à Pékin, constate en effet, qu’en dehors des quelques sites haut de gamme, la qualité des parcours reste assez médiocre. Le niveau global des joueurs reste assez faible, les règles et l’étiquette ne sont pas toujours bien connues ni respectées. L’Association Chinoise de Golf (CGA) vient tout juste de signer un protocole pour se conformer aux normes et règles de jeu internationales. Mais, pour Mathias Herzog c’est surtout l’absence d’un circuit « amateur » officiel en Chine qui nuit le plus à la qualité de l’ensemble. En 2005, la CGA a lancé un ambitieux China Tour, circuit professionnel national, qui devrait faire progresser le niveau, favoriser l’émergence de nouveaux talents et accroître la popularité du jeu. Golf et “guanxi” Populariser le golf est un sacré défi quand une journée de golf en semaine aux environs de Pékin coûte en moyenne 1 000 RMB ( 100 € ), ce qui réserve la pratique à la classe très aisée de la population. En Chine plus qu’ailleurs, golf rime avec réseaux d’influence : les « guanxi ». Certaines entreprises obligent leurs cadres à se mettre au golf pour accroître leurs relations, autrement dit, leur pouvoir. D’autres, dans l’espoir de remporter un marché, organisent des challenges, mettant face à face de grands joueurs venus pour l’occasion et des industriels, trop heureux de taper des balles avec un champion. L’université de Xiamen vient, elle, d’inscrire au cursus des filières commerce et informatique, les cours de golf, « nécessaires pour réussir sa carrière » selon le recteur. Des voix s’élèvent contre la pratique d’un sport jugé trop élitiste, qui représente de surcroît un gaspillage de la terre et de l’eau. Le Premier Ministre Wen Jiabao a réaffirmé, devant l’Assemblée nationale populaire, le gel des autorisations de construire de nouveaux parcours qui empiètent sur les terres arables. Les enjeux économiques , environnementaux et sociaux -les paysans étant les laissés-pour-compte des projetspèsent lourd sur la balance... mais le golf a déjà bel et bien fait son trou sur le continent. n Sophie Lavergne Le sport en Chine Le galop d’essai de l’équitation chinoise Complètement inconnue il y a encore quelques années, l’équitation sportive fait désormais partie du paysage sportif chinois et fait les beaux jours d’une clientèle très aisée. 70 centres autour de Pékin Dans la mouvance du golf, du tennis et de la voile, l’équitation semble effectivement séduire les nouveaux Chinois aisés. Un nombre significatif de centres équestres ouvrent. Fréquentés aujourd’hui autant par les Chinois que les expatriés, ils témoignent d’une tendance qui va s’affirmant : ils seraient près de 70 près de Pékin et 20 autour de Shanghai. Parmi eux, Sherwood, à trois quart d’heure de la capitale, est un des plus professionnels. Agréé par le Har tpur y College, célèbre centre de formation anglais, Sherwood est un des plus anciens centres équestres de Chine. A sa tête depuis sa fondation, une lignée de cavaliers confirmés perpétuent une tradition hippique de bon niveau dans le respect des animaux. Il y a une quinzaine d’année, le Cadre noir de Saumur, corps de dresseurs et de formateurs d’excellence s’il en est, a dispensé son savoir-faire à Sherwood. Le club, qui l’année dernière, a accueilli l’épreuve finale de sélection des championnats nationaux, compte aujourd’hui 55 chevaux pour la plupart venus d’Europe. Les chevaux chinois, de caractère doux et calme, sont réser vés aux leçons. 60% appartiennent à des propriétaires privés. Lee Bing, l’un d’eux, réalisateur de spots publicitaires, ne quitte pas © A.S Douard E n dépit d’une culture équestre ancienne, la Chine ne s’est que récemment mise à l’équitation comme pratique spor tive. Les épreuves équestres ont fait leur entrée aux jeux nationaux en 1987 et la jeune Fédération d’équitation fondée en 1983 a participé pour la première fois à une compétition de niveau international lors des 13e jeux d’Asie, à Bangkok, en 1998. La perspective des olympiades de 2008 a stimulé ses efforts pour atteindre un niveau international. Selon Yu Lixian, membre de la fédération, une vingtaine de compétitions nationales (toutes disciplines confondues) sont organisées annuellement. Par un système de points, elles servent à sélectionner les cavaliers qui peuvent concourir au niveau international. Le programme d’entraînement des cavaliers professionnels (200 sur toute la Chine) se fait à l’étranger, principalement en Europe, auprès des plus grands experts comme l’ancien champion Lugder Beerbaum en Allemagne. Les chevaux, quant à eux, sont achetés et importés quand le couple cavalier/cheval fonctionne bien. Même si les résultats des cavaliers chinois aux derniers jeux asiatiques de Doha ne sont pas bien glorieux, Yu Lixian prédit « un développement très rapide » de l’équitation en Chine. Yu Lixian, membre de la fédération d’équitation chinoise créée en 1983 son portable en selle. Propriétaire de deux magnifiques sang-chaud danois, il monte « dès qu’il le peut », au minimum trois fois par semaine. Bien sûr, la grande majorité des Chinois n’a ni le pouvoir d’achat, ni le temps de s’intéresser à l’équitation - la location d’un box coûte environ 2000 RMB par mois (200 euros), un cours individuel d’une heure 300 RMB (30 euros) en moyenne - . Néanmoins, la filière équine a un important potentiel de développement. Une des clés de son essor passera sûrement par un important programme d’élevage de chevaux de race, et donc une nécessaire mise aux normes sanitaires et vétérinaires internationales. n Sophie Lavergne 71 Le sport en Chine © PSA Le rallye s’invite sur les routes de Chine P etite veste rouge et noire aux couleurs de l’écurie, Wang Shaofeng prend une pose sereine à une heure de la cérémonie d’ouverture du 2ème rallye de Jinshan, à 70 km du centre de Shanghai. Elu meilleur pilote de l’année en Chine en 2005, il faudrait plus que ce trajet rectiligne de la banlieue de Shanghai pour éprouver l’aplomb d’une des figures de l’équipe de course de rallye Citroën-Tianxin. « C’est la première fois que je pilote la C2 en rallye, mais les essais ont été probants », explique-t-il. « Le parcours est simple, tout droit, on peut quasiment prendre des photos pendant que l’on conduit », nargue Qin Fawei, un autre des pilotes de l’équipe. Agés entre 28 et 35 ans, ces pilotes prennent un plaisir visible à découvrir les joies du rallye, arrivé en Chine depuis à peine une décennie. « Il y avait des courses dès les années 1980 mais c’est surtout depuis 1997 que cela s’est développé », assure Qin. Les pilotes, eux, n’ont pas de parcours tracé, chacun a son histoire... souvent atypique. Wang par exemple a huit ans quand il conduit son premier véhicule : un tracteur. « Je suis 72 originaire du Henan (province du centre de la Chine), je conduisais le tracteur dans les champs » se souvient-il amusé. Il at tend 17 ans pour se mettre vraiment à la conduite au volant d’une Beijing Jeep. Conducteur de camion pendant plusieurs années, il se fait remarquer par sa rapidité « sans avoir jamais d’accident ». En lisant le journal, il tombe sur une annonce pour des essais de pilote... démarre alors une carrière aujourd’hui au beau fixe. « J’espère faire ça encore... 30 ans », s’amuse Wang. Quant à Qin Fawei, Pékinois de souche, il a été fasciné par le ballet des voitures de rallye aperçu un jour sur Tian’Anmen, lors de l’arrivée de la course Hong Kong-Pékin en 1997. Et comme « je conduisais déjà très vite et ne supportais pas d’avoir des voitures devant moi », il se laisse vite tenter par la course automobile. Aujourd’hui ils parcourent la Chine avec le reste de l’équipe. Shanghai, Pékin, provinces du Guizhou et du Sichuan... au total six grands rallyes ponctuent la saison. Et si les rues de Jinshan ne sont pas encore envahies par la foule, le défilé pétaradant des © PSA Première année d’essai pour les nouvelles C2 lors du 2ème rallye de Jinshan, à 70 km du centre de Shanghai en mars 2007. voitures de rallye crée tout de même l’attroupement. Le Club TianxinCitroën a bien compris que deux facteurs allaient porter la course de rallye vers le succès : la technologie et la publicité. « Il manque deux choses à ce sport en Chine : l’intérêt des médias et les sponsors, qui n’ont pas encore intégré que ce sport peut servir de plate-forme pour promouvoir une marque », résume Chen Hu, directeur du Club TianxinCitroën. Le dirigeant a cherché à moderniser peu à peu l’image du club, avec un investissement croissant du constructeur français. « L’équipe est allée en France pour échanger avec les techniciens, dont certains sont venus en Chine », précise M. Chen. « Au début, on ne savait pas transformer les voitures», estime Qin Fawei. Aujourd’hui, les deux C2 et la Fukang – version chinoise de la ZX française – ont été préparées par les techniciens du Club Tianxin-Citroën. Une première année d’essai pour les nouvelles C2, habillées de rouge et blanc, qui devraient cons-tituer ensuite la totalité de l’écurie. n Julie Desné Angle Droit Cadre légal de l’Architecture et du Design Par Andrew McGinty, Associé et Ma Yun, Avocat à la Cour, cabinet LOVELLS 1 Le règles d’application du décret 114, promulguées par le M.O.C , sont entrées en vigueur en mars 2007. Elles facilitent l’établissement d’E.I.E dans le secteur Construction-EngineeringDesign et précisent les conditions de qualification permettant d’entreprendre des travaux « réglementés » par la loi. 2 Examen des demandes de qualification Les individus étrangers doivent démontrer aux autorités qu’ils sont architectes ou ingénieurs dans leur pays d’origine. Les sociétés étrangères devront fournir une liste comportant au moins deux projets accomplis hors de Chine, dont l’un nécessairement dans leur pays d’origine. Les architectes et ingénieurs étrangers employés par des “Entreprises du Décret 114”3 ne sont comptés parmi les professionnels techniques qu’après examen et certification par le MOC de leurs diplômes, expériences, projets accomplis et réputations professionnelles. Critères d’évaluation Chaque individu souhaitant faire partie du “quota” devra être titulaire d’une Licence ou diplôme équivalent, ayant couvert les sujets visés par les Standards de la Qualification Construction 4 Engineering . Cette condition a pour effet d’empêcher la comptabilisation des anciens praticiens sans diplôme alors que leur connaissance de l’industrie au niveau international pourrait être bien plus précieuse à la Chine que n’importe quel diplôme. L’architecte ou ingénieur étranger devra encore justifier d’au moins 10 années d’expérience. En outre, il ne pourra être employé que par une seule entité. Il n’est pas clairement précisé si cette disposition ne vise que les entités chinoises. Ceci pourrait se révéler impraticable pour les créateurs d’entreprises ou encore ceux qui souhaitent rester employés à l’étranger tout en travaillant pour une “Entreprise du Décret 114”. Mesures Transitoires Des mesures transitoires permettent aux “Entreprises du Décret 114” de déroger à l’obligation d’employer un quota d’individus étrangers ayant une double qualification d’architecte ou d’ingénieur et d’employer des architectes ou ingénieurs chinois à la place. Cependant, l’expression employée (“可以不予考核”) est ambigüe, introduisant un élément discrétionnaire dans la décision de faire bénéficier ou non de ces concessions. 74 Bon nombre des conditions posées par les Décrets 113 et 114 demeurent incompatibles avec les engagements de la Chine à l’OMC Acquisition d’une société chinoise de construction, Engineering et Design par des investisseurs étrangers qualifiés. Les autorités chinoises auraient pu saisir cette opportunité pour confirmer qu’une telle acquisition déclencherait éventuellement un ré-examen de la qualification de la société existante, afin de déterminer si la nouvelle structure reste en conformité avec celle-ci. En théorie, sauf à ce qu’un grand nombre d’employés quitte la société, il est assez difficile d’imaginer qu’elle devienne “moins qualifiée” après l’opération d’acquisition. En conclusion, ces Règles d’Application montrent la volonté du MOC et du Ministère du Commerce (“MOFCOM”) de libéraliser davantage le marché de la construction et de prendre en compte les difficultés exprimées par les investisseurs étrangers. Cependant, bon nombre des conditions posées par les Décrets 113 et 114 demeurent incompatibles avec les engagements de la Chine à l’OMC. Ces exigences quant aux conditions d’accès au marché chinois entraînent un inévitable surcoût pour les investisseurs étrangers, favorisant ainsi les entreprises nationales, et en particulier les entreprises d’Etat capables d’assumer de lourdes pertes afin de conquérir des parts de marché. n Le Ministère de la Construction chinois Entreprises à Investissement Etranger Les Entreprises du Décret 114 sont des entreprises à capitaux étrangers (co-entreprises et WFOE) intervenant dans le secteur de la construction, engineering et design. 4 Les Standards pour obtenir la qualification d’entreprise de Construction Engineering Design recouvrent 4 standards distincts : des standards généraux couvrant 21 secteurs industriels, les standards industriels de qualification engineering design, les standards professionnels de qualification design et le standard spécial de qualification engineering design. Chaque standard, réparti en classe A ou B impose des exigences différentes en terme de capital social, savoir-faire technique et objet social. 1 2 3 Réforme de l’impôt sur les sociétés Par Olivia Luzi, Avocat à la Cour, cabinet SALANS, Le projet de loi portant sur la réforme de l’impôt sur les sociétés (IS) en Chine a été adopté le 16 mars 2007 et entrera en vigueur le 1er janvier 2008. Ce projet vise à uniformiser la réglementation applicable en matière d’IS tant à l’égard des entreprises à participation locale chinoise (EPC) que des entreprises à participation étrangère (EPE). 1. Taux d’imposition – Retenue à la source Le taux d’IS est désormais de 25% à l’égard de toutes les sociétés chinoises (i.e EPC ou EPE), à l’exception de petites entreprises ou d’entreprises à petit profit (taux IS de 20%) ou encore d’entreprises qualifiées « de haute et nouvelle technologie » et encouragées par l’Etat (taux d’IS de 15%). Un taux de 20% de retenue à la source sur les revenus passifs (intérêts, royalties, etc.) sera également applicable. Il reste à voir si le taux provisoire de retenue à la source de 10% sur ces revenus et l’exemption d’imposition des dividendes versés par l’EPE à l’investisseur étranger seront maintenus. 2. Traitements fiscaux de faveur – déductibilité de certaines dépenses Jusqu’à présent, les régimes de faveur étaient accordés en fonction de l’objet social d’une entreprise (ex. les usines qui bénéficiaient de deux ans d’exemption d’impôt suivant le premier exercice bénéficiaire, puis d’une réduction d’impôt durant les trois années suivantes), son secteur d’activité (ex. secteur High-Tech) et de la localisation de celle-ci (ex. la zone « Pudong new area » et son taux d’imposition de 15%). Le projet de réforme conserve le principe de traitements fiscaux de faveur (exemption d’impôt, taux réduit, crédit d’impôt, etc.), mais ces derniers sont cette fois-ci octroyés selon des critères liés essentiellement au secteur d’industrie ou d’activité de l’entreprise concernée, lequel devra être « encouragé » (ex. secteur High-Tech, infrastructures, protection de l’environnement etc.). Restent à préciser en détail la nature des traitements de faveur et leurs critères d’application. Par ailleurs, certaines dépenses liées notamment à la Recherche et au Développement ainsi qu’à l’acquisition de nouvelles technologies pourraient venir en déduction du bénéfice imposable de la société. 3. Résidence fiscale Le projet introduit un nouveau concept de « résidence fiscale des entreprises » en vue de soumettre à l’IS chinois l’ensemble des revenus mondiaux des entreprises qui disposent d’un établissement ou centre d’activité en Chine (EPC ou EPE) si ces revenus sont rattachés aux activités de cet établissement ou centre d’activité. De plus, les entreprises étrangères dont le « centre de management effectif » est situé en Chine pourraient voir leurs revenus taxés en Chine, mais cette notion n’est pas définie dans la nouvelle loi. 4. Sort réservé aux EPE existantes ayant bénéficié jusqu’à présent d’un régime fiscal de faveur Ces EPE bénéficieront d’une période de transition de cinq ans pendant laquelle leur taux d’imposition, s’il est inférieur à celui fixé par la réforme, augmentera graduellement en vue d’atteindre finalement 25%. Par ailleurs, s’agissant des EPE qui ont pu commencer à bénéficier des deux ans d’exemption d’impôt suivant leur premier exercice bénéficiaire puis d’une réduction d’impôt durant les trois années suivantes, celles-ci pourraient continuer à profiter de cette mesure postérieurement à l’entrée en vigueur de la loi. Pour celles qui n’auraient pas encore connu un exercice bénéficiaire tout en ayant obtenu ce régime de faveur, le point de départ de celuici sera réputé commencer au jour de l’entrée en vigueur de la loi (que l’exercice soit bénéficiaire ou non). Enfin, les mesures destinées à favoriser les investissements à l’Ouest de la Chine seront également maintenues. Il faudra cependant attendre les règlements d’application pour connaître en détail les modalités de la période de transition et préciser certaines notions qui ne sont pas définies dans cette loi. Le Ministère des finances et l’Administration fiscale devront également procéder à un travail d’harmonisation d’une multitude de règlements et circulaires au cours des prochains mois. n 75 La Chine à la loupe : Le Hubei Shenyang Pékin Shanghai Hubei Moteur du centre-Chine, la province du Hubei La vallée de la rivière Qingjiang dans la province du Hubei Encore peu connue jusqu’à la visite présidentielle en octobre dernier, la province du Hubei se développe depuis trois ans à un rythme supérieur à la moyenne nationale. Dotée d’un fort potentiel industriel et agricole (21,77 millions de tonnes de céréales produites en 2005), la province constitue un important nœud de communications entre le Nord et le Sud (Pékin-Canton) et l’Est et l’Ouest (Shanghai-Chongqing). Très ouverte aux investissements étrangers, elle concentre désormais près du quart des investissements français en Chine. S ituée sur le cours moyen du Yangtsé, la province doit son nom à sa position géographique, « Hubei » signifiant « au nord du lac », ie. du lac Dongting, le plus grand du centre de la Chine. D’une superficie de 185 900 km2, elle abrite une population de 60,5 M/hab. Connue en Chine comme le « carrefour des neuf provinces » ou la « province aux mille lacs », elle est entourée par l’Anhui, le Henan, le Hunan, le Jiangxi et le Shanxi et par la municipalité autonome de Chongqing, et elle dispose d’importantes ressources hydrauliques. C’est à Yichang, au Sud-Ouest, qu’est situé le plus grand barrrage du monde, celui des Trois-Gorges dont la dernière pierre a été posée en 2006 (avec plusieurs turbines fournies par Alstom). Un passé industriel... La province s’est appuyée sur ses mines de fer pour mettre sur pied son industrie sidérurgique. Le complexe Wuhan Steel est aujourd’hui le 3ème du pays avec une production 76 annuelle de 10 M/t. d’acier. Le développement industriel du Hubei connut un tournant particulier lorsque Mao Zedong décida de mettre à l’abri des attaques étrangères les industries à caractère militaire ou stratégique. La province a accueilli à l’époque nombre d’industries lourdes dont DongFeng Motors (DFM), deuxième producteur national de véhicules utilitaires, devenu plus tard partenaire du groupe PSA. ...rattrapé par les technologies de pointe. Fidèle aux objectifs du 11ème Plan quinquennal qui met l’accent sur le développement du centre Chine, le Hubei est une des provinces les plus dynamiques du pays. Son taux de croissance est en moyenne de 12 % depuis trois ans et son PIB, qui avoisine les 63 milliards EUR, la situe à la 12ème place sur l’échelle nationale. La province a pour ambition de compléter et valoriser ses atouts industriel et agricole par un volet « hautes technologies » : Wuhan © Imagine China Canton Le Hubei, carrefour de communications Les autorités locales ont décidé de tirer parti au maximum de la situation géographique de la province et d’asseoir son développement sur un noeud de communications diversifiées. Wuhan, capitale du Hubei, située « au centre du Centre » et à équidistance de Pékin, Canton, Shanghai et Chengdu (environ 1.000 kilomètres), bénéficie à ce titre d’avantages logistiques évidents. Carrefour ferroviaire et routier, avec de nombreux projets en cours, la province a lancé un ambitieux programme de développement de ses infrastructures aériennes et fluviales. Elle compte 7 aéroports avec plus de 150 liaisons nationales et internationales, dont le plus important à Wuhan est en voie d’agrandissement, et possède aussi plus de 7 000 kilomètres de voies navigables, tandis que le port fluvial de Wuhan se classe au 2ème rang en Chine. Une coopération avec la France en plein essor et en voie de diversification La province attire de nombreux investisseurs, principalement en provenance de Hongkong, Taiwan et Singapour, mais aussi du Japon, d’Allemagne ou des Etats-Unis. Les autorités font état de 8 000 entreprises étrangères, avec de grandes marques telles que Mitsubishi, Siemens, Metro, Philips, Daewoo, Coca-Cola, Budweiser et bientôt peutêtre IBM. Du côté français, la coopération remonte à l’arrivée de Citroën en 1992, qui a marqué le début de la présence économique française dans la province, entraînant dans son sillage les premiers équipementiers du secteur (Sacred, Acome). Elle s’est depuis largement diversifiée : 55 sociétés françaises y sont aujourd’hui implantées, avec un pôle fort autour de l’automobile (PSA et 13 équipementiers), mais aussi quelques sociétés très en vue à Wuhan dans des secteurs prioritaires (le groupe Delachaux pour le ferroviaire), ou de pointe (Alcatel pour les fibres optiques). D’autres projets d’importance sont en cours de finalisation ou discussion dans le secteur de l’énergie (Alstom, Areva), tandis que 2006 voyait deux implantations significatives avec AFE technologie et Inergy. Nos sociétés investissent progressivement tous les secteurs, les télécommunications (Safran), la logistique (Gefco, SDV), la grande distribution (Carrefour), l’hôtellerie (Accor), ou plus récemment la protection de bâtiments (Guard Industrie). La coopération française au Hubei ne se limite pas au niveau économique. Les échanges dans les domaines culturel et universitaire sont mêmes antérieurs aux premiers investissements français. Ils ont débuté il y a 30 ans avec l’université de Wuhan qui a passé près d’une cinquantaine d’accords avec les plus grandes universités françaises, et ont essaimé depuis dans les autres grands établissements de la ville devenue aujourd’hui l’une des plus francophones de Chine. La province entretient une relation privilégiée avec la France, seul pays à avoir ouvert un Consulat général à Wuhan (dont le ressort s’étend sur le Hubei, le Hunan et le Jiangxi). Cette relation, qui est fondée sur une coopération économique en plein essor et se nourrit d’une multitude d’échanges dans les domaines culturel et universitaire, a été mise en lumière lors de la visite d‘Etat du président de la République, qui a effectué à Wuhan son seul déplacement en province le 27 octobre dernier. Le président Chirac a inauguré à cette occasion la 2ème usine du groupe PSA et le service d’urgence bilingue de l’Hôpital Zhongnan, deux pôles emblématiques d’une coopération ancienne et en devenir qui illustrent le renforcement et la diversification de nos relations. n Stéphane PISKORZ Consulat général de France à Wuhan © Imagine China abrite deux zones de développement technologique de niveau national, à Zhuankou, où est situé le pôle automobile à dominante française, et au lac de l’Est qui accueille la « Vallée Optique » de Chine avec plusieurs centaines d’entreprises et de laboratoires de recherche spécialisés sur les fibres optiques et lasers. Wuhan Sites Internet utiles : Gouvernement provincial du Hubei http://www.hubei.gov.cn Gouvernement municipal de Wuhan (version anglaise) http://english.wh.gov.cn Consulat général de France à Wuhan http://www.consulfrance-wuhan.org Hubei news (version anglaise) http://english.cnhubei.com Invest in Hubei http://www.hubeiinvest.cn Wuhan Time (informations diverses pour visiteurs, en anglais) http://www.wuhantime.com 77 La Chine à la loupe : Le Hubei Jardin De Monet, l’une des toutes premières PME françaises à avoir choisi Wuhan. A lors que la plup ar t des p ays agis tes et environnementaux français en Chine sont implantés dans les grosses villes côtières, là où le niveau de développement est très avancé, Jardin de Monet (JDM) a fait un choix différent, celui de se développer en Centre Chine, dans la province du Hubei. La PME vient de fêter son premier anniversaire tandis que ses fondateurs sont présents dans la région depuis plus de 5 ans. Wuhan est une ville industrielle qui entame son développement et qui accorde, comme la plupart des grandes villes chinoises, une attention de plus en plus importante à l’environnement et au paysage. Entre lacs et montagnes, Wuhan bénéficie d’une situation idéale. La proximité de grands parcs de loisirs, du barrage des 3 gorges, de sites touristiques en font une ville attractive en pleine évolution ... En tant qu’entreprise pionnière dans le Hubei, JDM a su développer son cœur d’activité en s’appuyant sur les synergies locales existantes. Forte d’une équipe de professionnels chinois avertis et d’experts français, la PME a réussi à se faire reconnaître comme “Leader du paysage en Centre Chine”. Les gouvernants chinois locaux lui ont même attribué les titres de “Conseiller en Environnement pour le Maire” et de “Concepteur paysagiste exclusif de la Zone de Développement de la vallée optique de Wuhan”. De belles perspectives à venir, mais Jardin de Monet a de nouvelles ambitions pour l’environnement : aujourd’hui la société étudie un projet de recyclage des déchets organiques issus d’activités industrielles afin de produire des sources d’énergie renouvelable : du biogaz méthane et du composte directement réutilisable au sein de son activité horticole. La région jouit d’un dynamisme économique certain, néanmoins, recréer un environnement culturel favorable à l’adaptation du personnel étranger reste un enjeu majeur de la société. « Les expatriés français qui travaillent à Wuhan dans les PME ne restent guère plus d’un an en place, tandis que ceux de Shanghai travaillent plusieurs années au même endroit ! » souligne Marc Alloin, président de JDM. n © JDM Marc Alloin, président de JMD 78 DPCA © DPCA dans le Hubei ... une longue histoire Les Bureaux de DPCA à Wuhan. La société se place parmi les 10 premiers constructeurs automobile chinois. L a société Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles Company (DPCA) a été créée le 18 mai 1992, sur les rives du Fleuve Yangtsé, dans la ville de Wuhan, ville principale de la Chine du centre. Il s’agit d’une joint-venture détenue depuis 2003 à 50% par Dongfeng Motors et à 50% par PSA Peugeot Citroën . Ce partenariat traduit la volonté de s’inscrire durablement dans les priorités d’aménagement du territoire de la Chine tout en tirant parti du dynamisme exceptionnel du marché automobile chinois. Il démontre enfin la confiance qui s’est instaurée depuis 15 ans entre DFM, PSA et les pouvoirs publics en Chine. En 2006, ce sont plus de 200 000 véhicules qui sont sortis des lignes de production de DPCA, multipliant par 4 les ventes réalisées depuis 2001. Pour 2007, la croissance des ventes devrait se poursuivre à un rythme soutenu, ce qui continuera de placer DPCA parmi les 10 premiers constructeurs chinois. D’ici 2009, pour répondre à la demande du marché, les capacités de production devront être triplées, grâce à l’extension de l’usine actuelle et grâce à la construction d’une nouvelle usine dont la pose de la première pierre a été inaugurée le 27 octobre 2006 par M. et Mme Jacques Chirac. Au cours de cette cérémonie, le Président de la république française a incité les entreprises françaises à privilégier le Hubei et la ville de Wuhan dans le cadre de futurs investissements. Le Hubei et la ville de Wuhan, situés au centre de la Chine, sur les rives du Yangtsé, représentent un noeud stratégique de communication maritime, aérien, ferroviaire et routier. Les temps de vol entre Wuhan et Pékin, Shanghai et Canton sont ainsi similaires, environ 1h30 de voyage. Le Hubei, et notamment Wuhan, dispose en outre d’un pôle d’enseignement supérieur de tout premier ordre, se classant deuxième derrière Beijing. Enfin, dans une volonté permanente de développer un bon environnement propice aux investissements, les autorités locales fournissent aux investisseurs de meilleures gestions et services satisfaisants. Jusqu’à présent la plupart des 500 grandes entreprises mondiales s’y sont installées. Le développement spectaculaire de DPCA depuis les 5 dernières années en a fait l’un des plus gros employeurs de Wuhan et a permis à la ville de devenir un des pôles majeurs de l’industrie automobile chinoise. Avec sa croissance à deux chiffres, la Chine représente un formidable moteur de croissance pour DPCA. Grâce à la force de coopération entre PSA et DFM, DPCA a posé à Wuhan les très solides bases de son développement en Chine. Ensemble, Chinois et Français, allons continuer à construire l’avenir. n Philippe Irlande DRH de Dongfeng Citroën Automobiles Ltd. 79 © MICHELIN La France à la loupe Vignobles et village médiéval de St-Émilion L’Aquitaine L’Aquitaine, c’est « le pays des eaux ». Bordé à l’Ouest par l’Océan Atlantique, il est irrigué, à l’Est, par la Dordogne. Délimitée au Sud par les Pyrénées, l’Aquitaine marque la jonction de la péninsule Ibérique et de l’Europe continentale : c’est là que se situe le Pays basque, haut en couleurs. Si l’Aquitaine ravit les yeux, elle ravit aussi les papilles et chaque fête ne se conçoit pas sans que Bacchus soit mis à contribution. « Cette haleine de menthe, d’herbes trempées d’eau, s’unissait à tout ce que la lande, délivrée du soleil, fournaise soudain refroidie, abandonne d’elle-même à la nuit : parfum de bruyère brûlée, de sable tiède et de résine – odeur délicieuse de ce pays couvert de cendres, peuplé d’arbres aux flancs ouverts. » François Mauriac, Commencements d’une vie Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article, même partielle et quel qu’en soit le support, est interdite sans autorisation de MICHELIN cartes & guides. Si vous souhaitez obtenir la permission d’utiliser ce contenu ou bien nous faire part de vos commentaires, veuillez nous contacter : [email protected] 80 La France à la loupe La Dordogne La Dordogne est une rivière qui passe pour être la plus belle de France. Elle arrose généreusement la région verdoyante du Périgord. Périgueux est la capitale du Périgord blanc, ici l’histoire se lit comme à livre ouvert : ses rues regorgent de façades Renaissance, de maisons médiévales, de belles cours et beaux escaliers qui font de la promenade un enchantement. Haut lieu de la gastronomie, Périgueux accueille les fins palais sur sa place St-Louis, lors des prestigieuses ventes de truffes et de foie gras. Arènes, temple... des fascinants vestiges témoignent de l’importance de Périgueux à l’époque gallo-romaine, quand la ville s’appelait Vésone. Un musée, Vesunna, conserve les vestiges d’une maison gallo-romaine et renseigne sur le passé de cette ville antique. St-Etienne-de-la-Cité offre un exemple très pur du style roman périgourdin ; on reconnaît cette église à sa voûte, disposée en coupole. Vallée de la Dordogne Gracieuse et élégante, la Dordogne déroule ses méandres, filant sous les châteaux hiératiques. Par endroits, son cours sinueux et tranquille se fait majestueux. C’est le cas au cingle de Trémolat : au pied d’un hémicycle de falaises blanches, la Dordogne décrit une vaste courbe au cœur de laquelle se love une mosaïque de prés et de champs. Non loin de là, le gouffre de Proumeyssac offre un spectacle fabuleux, auquel on accède en descendant à bord d’une petite nacelle. Cette « cathédrale de cristal » révèle aux visiteurs d’étonnantes concrétions évoquant méduse, sirène et pieuvre, mises en valeur par un son et lumière. Le Périgord noir Délimité par les vallées de la Vézère et la Dordogne, le Périgord noir est le royaume des chênes verts. A leurs pieds se cachent parfois un vrai trésor : la truffe ! La grotte de Lascaux conserve sur ses précieux murs l’une des premières expressions d’art. Et pour cause : elle remonte à 17 000 ans av. J.-C. ! Les émouvants témoignages que nous ont laissés les hommes préhistoriques représentent des animaux ou le tracé de mains. Mais l’affluence de visiteurs a eu des conséquences néfastes sur ces trésors de l’art paléolithique et la véritable grotte a dû fermer. A 200 m, Lascaux II donne à voir les répliques de ces peintures de manière très fidèle, si bien que l’on retrouve l’atmosphère unique de la cavité originale. On peut notamment observer l’une des rares représentations de l’homme, sur le thème du chasseur mis en difficulté par un bison. La « capitale de la préhistoire » Le village perché des Eyzies-de-Tayac est une véritable mine, pour celui qui s’intéresse à nos ancêtres préhisto- riques. Encastré dans la falaise, le musée national de la Préhistoire présente une remarquable collection des premières œuvres d’art de l’homme moderne. La Roque-Gageac Blotti au pied de la falaise, le pittoresque village de La Roque-Gageac se fait discret. Il mérite pourtant qu’on s’attarde dans ses ruelles fleuries, bordées de maisons aux toits de lauzes, dont certaines se mirent dans la Dordogne. Marqueyssac Quelles que soient l’heure, l’exposition ou la saison, les jardins de Marqueyssac ensorcellent celui qui s’y promène, immanquablement. Taillés avec un brin de fantaisie, les buis prennent les formes les plus inattendues. Du belvédère, on peut voir le château de Castelnaud et ces lieux environnants qui marquèrent la limite des influences anglaises et françaises, durant la guerre de Cent Ans. Beynac-et-Cazenac La situation géographique de Beynac est superbe : sous la protection de son château massif, ce village est accroché à l’une des plus belles falaises de la vallée de la Dordogne. Au pied de cette muraille rocheuse s’est tapi le bas du village, bercé par les eaux tranquilles de la rivière. Le Bassin Aquitain Des coteaux bordelais aux vertes vallées et sommets béarnais en passant par la forêt landaise, les paysages du bassin Aquitain sont riches et divers. Sans oublier cette langue de sable et de dunes qui s’étend sur plus de deux cents kilomètres pour caresser l’immensité océanique... Arcachon Eric Tabarly, Florence Arthaud et Yves Parlier ont un point commun : ces loups de mer ont tous imprimé leur pied dans le bronze, sur la chaussée des Pieds marins d’Arcachon. Face à la mer, les pieds dans le sable, une épuisette à la main, il n’en faut pas plus pour se sentir en vacances. Le soir, les promeneurs baguenaudent sur la jetée Thiers pour profiter de la vue sur le bassin d’Arcachon. Echancrure dans la Côte d’Argent, celui-ci semble hésiter : mer ou étang ? Lac ou océan ? Eau douce ou eau salée ? De la Dune du Pilat, la plus haute dune d’Europe (107 m), on contemple à la fois la lagune d’Arcachon, la forêt landaise, et l’Océan. Châteaux médiévaux Le château de Roquetaillade inspire rigueur et austérité pourtant, à l’intérieur, c’est une autre ambiance ! Les décorations sont particulièrement inattendues et avant-gardistes.üüü 81 La France à la loupe üüüJouxtant le parc des Landes de Gascogne, le château de Cazeneuve garde le souvenir de la Reine Margot qui recevait là ses galants. La visite de cette charmante demeure conduit à la chambre du roi Henri IV et son cabinet de travail. Les Landes de Gascogne Le parc naturel régional des Landes de Gascogne promet une immersion dans la nature, bien appréciable. La première impression est olfactive : c’est l’odeur des grands pins qui chatouillent les narines. Vallée d’Ossau Difficile de ne pas succomber au charme authentique de la vallée d’Ossau. Les marmottes ne s’y sont d’ailleurs pas trompé : plus de 200 colonies y ont installé leurs quartiers généraux. Rêvez de la pureté et la fraîcheur de paysages tels que les lacs d’Ayous, dans lesquels se reflète le pic du Midi. Le Pays Basque Cette région aux forts particularismes mérite d’être découverte depuis les hauteurs de la montagne emblématique du Pays basque français : la Rhune. Du sommet, où l’on marche sur la frontière franco-espagnole, on jouit d’un panorama plongeant jusqu’à l’Océan, la forêt des Landes et les Pyrénées basques. Bayonne Au début du mois d’août, ceux qui recherchent le calme et la tranquillité feraient mieux de rebrousser chemin... Bayonne s’enflamme pendant 5 jours lors des férias : corridas et courses de vaches landaises s’enchaînent au rythme des musiques traditionnelles dans une ambiance des plus festives ! Au milieu d’un lacis de jolies rues anciennes se trouve le musée basque et de l’Histoire de Bayonne. Il donne un aperçu très détaillé des spécificités de la culture basque dans le but de faire comprendre la société basque d’aujourd’hui avec les objets et les rites d’hier. Biarritz En moins d’un demi-siècle, Biarritz est passé de l’état de petit port baleinier sans prétention à celui de station balnéaire mondaine et débridée. Jet-set et artistes 82 © MICHELIN Pau Celle qui fut la ville natale d’Henri IV garde de son passé royal un château dominant le torrent de Gave. En arpentant le boulevard des Pyrénées, le long d’espaces verts, on profite d’un magnifique panorama : il s’étend du pic du Midi de Bigorre jusqu’au pic d’Anie. Le pic du Midi d’Ossau est facilement reconnaissable par sa cime en forme de croc. Pêche au lancer sur la plage du Cap-Ferret s’y côtoient : Ravel, Stravinsky, Cocteau, Hemingway... Désormais, ils sont rejoints par les amateurs de glisse venant en nombre défier les rouleaux sur la plage de la Côte-des-Basques. D’ailleurs, ne surnomme-t-on pas Biarritz : « capitale européenne du surf » ? St-Jean-de-Luz A la fin du 19ème siècle, des villas balnéaires sont venues se faire une place dans ce mignon petit port de pêcheurs, à côté des maisons basques aux bois peints et des palais du 17e s. Si d’extérieur, elle semble sobre, presque austère, l’église St-Jean-Baptiste cache en réalité un somptueux décor intérieur. Son chœur compte notamment un retable resplendissant d’or. En quittant St-Jean-de-Luz vers l’Ouest, la corniche basque réserve de jolies vues sur l’Océan. BORDEAUX Traversée par la Garonne, la grande ville de Bordeaux est sans cesse en ébullition. À l’arrivée du tramway s’ajoute l’aménagement des quais sur la rive gauche et le dévelopLe saviez-vous ? C’est à St-Jean-de-Luz que Louis XIV, le Roi Soleil, a épousé l’infante d’Espagne Marie-Thérèse. Les jeunes époux ont alors logé dans la maison Lohobiague, aujourd’hui rebaptisée maison Louis XIV. © MICHELIN Château fort de Bonaguil perché sur son rocher pement d’un nouveau quartier, rive droite, laissant la part belle aux espaces verts. Le Vieux Bordeaux Caractérisé par une architecture du 18e s., il abrite le Grand Théâtre, à quelques rues de l’immense Esplanade des Quinconques (126 000 m2). Situé sur la Place de la Comédie, ce théâtre est notamment remarquable pour sa fastueuse décoration intérieure, et son plafond peint serti d’or fin. Les façades bourgeoises sont souvent ornées de mascarons, ces têtes souvent grotesques sculptées dans la pierre ocre, s’accompagnant d’éléments évoquant le vin. « Grosse Cloche » Les Bordelais ont toujours été très attachés à la Grosse Cloche sous laquelle ils passent pour se rendre dans la très commerçante rue Sainte-Catherine. Aussi le roi savait-il très bien comment punir Bordeaux : il privait la Porte de sa cloche et de ses horloges, pour le plus grand désarroi des Bordelais. Quartier Pey-Berland Au cœur du quartier Pey-Berland, la cathédrale St-André constitue le plus majestueux des édifices religieux de Bordeaux. A deux pas de là s’élève la tour Pey-Berland ; 229 marches plus haut, on profite d’une vue panoramique sur la ville et ses clochers. Vignoble bordelais Aux portes de Bordeaux s’épanouit le vignoble. En automne, la fièvre gagne St-Emilion : cette ravissante cité viticole a une réputation d’excellence à tenir ! Au soleil couchant, les pierres dorées s’illuminent et les maisons blondes aux toits de tuiles luisent comme des bijoux dans un écrin de vignes. Au cœur du village se dresse une étonnante église monolithe, la plus vaste d’Europe. De son clocher, la vue sur la bourgade et son vignoble est admirable. n Informations Pratiques Office de tourisme : www.bordeaux-tourisme.com Restauration - La Table du Pain – 6 pl. du Parlement – Tel : 00 33 5 56 81 01. La carte propose une belle sélection de tartines et salades. - Chez Brunet – 9r. de Condé Tel: 00 33 5 56 51 35 50. Vous découvrirez ici l’une des spécialités de la région : des huîtres accompagnées de saucisses grillées. - Bar Cave de la Monnaie – 34 r. Porte-de-la-Monnaie Tel : 00 33 5 56 31 12 33. [email protected] Omelettes, salades, petits plats traditionnels à toute heure, des vins du Sud-Ouest Hébergement - Hôtel Clemenceau – 4 cours Georges-Clemenceau Tel : 00 33 5 56 52 98 98. [email protected] - Hôtel de la Presse – 6 r. de la Porte-Dijeaux – Tel : 00 33 5 56 48 53 88 [email protected] Achats - Baillardran Canelés – Galerie des Grands-Hommes Tel : 00 33 5 56 79 05 89 Cette boutique confectionne de délicieux canelés. - Darricau – 7 pl. Gambetta www.darricau.com. Le chocolatier qui tient les rênes de l’établissement ne travaille qu’avec de grands crus de cacao, qu’il associe ensuite aux épices et herbes aromatiques rapportées de ses nombreux et lointains voyages. 83 DEMANDE D’EXEMPLAIRE DÉCOUVERTE Pour recevoir un exemplaire découverte, merci de nous retourner ce bulletin rempli par fax au (00 33) 4 78 74 40 74. Vous pouvez aussi envoyer vos coordonnées à [email protected] en indiquant le code : AC01. Monsieur Prénom : Madame Mademoiselle _______________________ Nom : _________________________________ Fonction : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Nom de la société : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Adresse de la société : ________________ Téléphone : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ____________________________ E-mail* : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ____________________________ * L’e-mail est utilisé uniquement pour l’envoi de l’exemplaire découverte Arcanes de Chine O/B Azincourt Consulting Ltd Siège : Room 1206-7, 12/F New Victory House, 93-103 Wing Lok Street, Central - HONG KONG Bureau de liaison : 320, avenue Berthelot, 69 371 Lyon Cedex 08 – FRANCE Tél : (0033) 6 66 97 86 45 Fax : (0033) 4 78 74 40 74 E-mail : [email protected] 聚焦法国 © MICHELIN 阿基坦大区 L’Aquitaine 米其林旅游出版公司: 1900年成立,最初为驾驶者提供行驶中的实用资讯,如今已成为旅游资讯领域的欧洲第一大出版商。米其林旅游图书《绿色指南》系列已提供权威欧洲旅游 信息逾80年。 阿基坦大区是“水之乡”。它西临大西洋,东有多尔多涅河流经,宽阔的多尔多涅河蜿 蜒曲折,流向雄踞高处的由金黄色石块构筑的城堡。大区南面的比利牛斯山脉是伊比 利亚半岛和欧洲大陆的交界处,有多姿多彩的巴斯克地区。如果说阿基坦大区的风景 赏心悦目的话,那么它的美食则让你的味蕾兴奋不已,每逢佳节,家家户户更是无酒不 欢。 “夜色中,荆棘丛生的荒原摆脱了日间的酷热,薄荷的清香与浸着露珠的草香混合着 炙热的欧石南、温润的沙子和树脂的味道——这种怡人的气味为这片覆盖灰烬、山 坡上树木林立的地区所特有。” 弗朗索瓦・莫里亚克(François Mauriac)《一生伊始》 本版文章版权专有。未经米其林事先书面许可,任何个人或企业不得以复制、转载(包括网上转载)或其他任何方式使用其中的任何内容(包括文 字和 图 片 ) 。 米 其 林 保 留对任何未经授权的使用追究法律责任的权利。如需转载或发现文章中有不妥之处或有任何意见和建议,请发电子 邮 件 至 : [email protected] 85 聚焦法国 多尔多涅省 (La Dordogne) 游客提供相关信息以了解这座古代城 而下到达。这座“水晶大教堂”展示 市的历史。与博物馆相隔几条街道的 给游客的是让人惊叹不已的地质凝固 多尔多涅河是法国最美丽的河流,它 圣艾蒂安-德拉西岱(St-Etienne-de-la- 物,形状令人联想到水母、美人鱼和 慷慨地灌溉着蓊郁的佩里戈尔地区, Cité)教堂则是佩里格城中典型的罗曼 章鱼,在水声与阳光的衬托下显得更 这片富饶之地从史前就开始有人类居 风格的建筑,从它的穹顶可以分辨出 加逼真。 住了。 来。 黑佩里戈尔地区(Périgord noir) 佩里格(Périgueux) 多尔多涅河谷 黑佩里戈尔地区位于韦泽尔(Vézère)河 在佩里格――白佩里戈尔地区(Périgord 优美的多尔多涅河匍匐流经庄严雄伟 谷与多尔多涅河谷之间,是枝繁叶茂 blanc)的首府,历史仿佛一本展开的典 的城堡脚下。在有些地方,蜿蜒平静 的绿色橡树王国。橡树脚下有时会隐 籍,随处可以阅读。街道上到处都可 的河流忽然变得波澜壮阔。例如在特 藏着真正的宝贝――松露! 以看到文艺复兴风格的建筑物正面, 雷莫拉(cingle de Trémolat ),在一座白色 中世纪的房屋,美丽的庭院和漂亮的 悬崖脚下呈半圆形的地方,多尔多涅 拉斯科(Lascaux)洞穴 阶梯,在其间散散步真是美妙之极。 河划出一道宽广的弧线,弧线中央是 拉斯科洞穴的岩壁上保留着人类最早 牧场和农田混合之地。不远处的普鲁 期的艺术作品――年代可追溯到公元 圣弗龙区(Saint-Front) 梅萨克深渊(gouffre de Proumeyssac)景 前17 000年的岩洞壁画!岩画上的动 圣弗龙区坐落在蜿蜒曲折的伊勒河畔 致令人叹为观止,可以乘坐小舟顺流 物和手印是史前人类活动的珍贵证 (Isle),昔日是商人和手艺人聚集的街 区。从那以后,这一街区一直活力四 射,步行街两旁的店铺鳞次栉比。摆 满新鲜水果蔬菜的早市令高德克广场 (place du Coderc)和市政厅广场(place de l’Hôtel-de-Ville)充满生机。佩里格是 美食名城,在享誉盛名的松露(块菰)和 鹅肝交易会之际,圣路易广场(place St-Louis)都会迎来最挑剔的美食家。高 卢罗马时代的佩里格曾经名为维苏纳 ( Vésone),地理地位非常重要,圆形竞 © MICHELIN 技场、神庙等令人心醉神迷的遗迹即 是见证。维苏纳(Vesunna)博物馆保存 了高卢罗马时代一座房屋的遗迹,为 阳光下的露天咖啡馆 大区简介 阿基坦大区包括5个省:吉伦特省(la Gironde),朗德省(les Landes),多尔多涅省(la Dordogne),大西洋岸 比利牛斯省(les Pyrénées-Atlantiques)和洛特-加龙省(le Lot-et-Garonne)。 人口:2 908 000 面积: 41 308平方公里,与比利时、荷兰或者瑞士面积一样大! 大城市:波尔多(大区首府) 边界:阿基坦大区南面与西班牙交界。从文化角度看,巴斯克地区兼具法国和西班牙两个国家的特点。 旅游局网址:www.tourisme-aquitaine.info 气候: 阿基坦濒临大西洋,气候四季温和,严寒的时间很少。由于地处法国南部,阳光非常充足。全年湿 润的天气使得这一地区拥有种类繁多的植被,特别吸引游人。 86 明。然而,蜂拥而至的参观者给这些 安静......电影拍摄中! 周围景观,这一带是百年战争期间英 旧石器时代的艺术瑰宝造成不小的负 贝特朗.塔韦尼埃(Bertrand Tavernier)曾 法两国的势力范围的分界。 面影响,因此洞穴的原址不得不关 经 在 萨 拉 (Sarlat)拍 摄 《 达 尔 塔 尼 央 闭。200米远处的拉斯科II展厅展示壁 之女》。让-玛丽.普瓦雷(Jean-Marie 画的复制品,极其逼真,令人能真切 Poiré)则选择贝纳克城堡(château de 贝纳克-卡兹纳克 (Beynac-et-Cazenac) 感受到洞穴的独特环境。请特别注意 Beynac)作为《来访者II》的外景地。 贝纳克的地理位置绝佳:小村庄有村 欣赏一幅珍贵的壁画,上面描绘了一 这些足以证明美丽的佩里戈尔地区在 里坚固城堡的保护,依多尔多涅河谷 位猎人被野牛逼入困境的场景。 电影人眼中的魅力! 一处最漂亮的悬崖而建。小村隐蔽在 这座岩石长城的脚下,被缓缓流淌的 “史前之都” 拉罗克-加亚克(La Roque-Gageac) 河流所滋养。 对于那些对人类的史前祖先感兴趣的 美丽的小村拉罗克-加亚克躲在一个悬 人而言,建在高处的艾齐-德塔亚克 崖脚下,不显山不露水,然而它却值 (Eyzies-de-Tayac)小村是一座真正的宝 得你停下脚步,特别是欣赏它那鲜花 阿基坦盆地 (Le Bassin Aquitain) 库。镶嵌于悬崖之间的国立史前博物 盛开的小巷,以及小巷两旁倒映在多 从波尔多遍植葡萄的山坡到贝亚恩的 馆展出极其丰富的展品――人类的最 尔多涅河中的石头平顶房屋。 青山翠谷和朗德省的森林,阿基坦盆 地的景致是如此丰富多彩。此外不要 早期艺术品。 马基萨克(Marqueyssac) 忘记,这条舌状地带还拥有绵延两百 多姆(Domme) 无论在任何时间、任何展览期间、任 余公里、轻抚着无垠的海洋的沙滩和 被称作“佩里戈尔卫城”的多姆位于 何季节,马基萨克花园无疑都会令漫 沙丘...... 一座岩洞悬崖边上,俯瞰多尔多涅河 步其间的游客心醉神迷。花园中的黄 及其绿树成荫的河谷。春天,多姆城 杨树经过别出心裁的修剪呈现令人意 阿卡雄(Arcachon) 堡的小巷开满玫瑰和天竺葵。 想不到的形状。从观景台可以看到卡 经验丰富的航海家埃里克・塔巴利(Eric 斯泰尔诺城堡(château de Castelnaud)及 Tabarly)、弗洛伦斯・阿尔多(Florence Arthaud)和伊夫・帕里耶(Yves Parlier)有 一个共同点:他们都在曾阿卡雄的水 手之脚堤岸留下了他们的青铜脚印。 面向大海,脚踩沙滩,手持海斗,还 有什么比这种方式更能体会度假的惬 意呢?这座夏季度假小城环海而建, 冬季相对宁静;优雅的别墅风格各 异,掩映在松林中。晚上,人们漫步 在梯也尔防波堤(jetée Thiers)上,感受 海滨林荫道的气息,饱览阿卡雄港湾 (bassin d’Arcachon)的美景。港湾在银 色海岸(Côte d’Argent)处凹入,容易让 人产生困惑:这里到底是大海还是池 塘?是湖泊还是海洋?是淡水还是海 水?从欧洲最高的沙丘――皮拉沙丘 上(Dune du Pilat, 107米)可以眺望朗德森 林环绕中的阿卡雄泻湖及波光粼粼的 海洋。üüü 中世纪城堡 罗 克 塔 亚 德 城 堡 (château de 87 聚焦法国 Roquetaillade)结构严密,墙体厚重, 波城(Pau) 巴斯克地区 六根巨型圆塔环绕中间粗大的方形主 在濒临大西洋的比利牛斯山脉沿线 进入正题之前,最好还是站在一个高一 塔,整体风格庄严朴素。然而城堡的 上,波城是旧省贝亚恩境内最优雅的 点的地方对这个特殊的地区有个大概了 内部装饰却与外部风格截然不同!尤 城市。这座城市曾是亨利四世的出生 解。胆小的人可以乘坐小火车登上法国 其餐厅和玫瑰色的卧室更是出人意 地,保留着一座俯瞰加沃河(Gave)湍 巴斯克地区的标志性山脉――鲁纳山 料的前卫新潮。临近加斯科涅荒原 流的王室城堡。如果想更多的了解 (la Rhune)。走在山顶的法国和西班牙 自然公园的卡兹诺芙城堡(château de 这座城市,不妨在环绕城堡而建的 边界上,大片美景一直延伸到海洋、 Cazeneuve)保留着马尔戈王后(Reine 热闹繁荣的大街小巷之中散散步。 朗德省森林及巴斯克地区的比利牛斯 Margot)的记忆,她曾经在这里约会她 许多英国人选择在波城的特雷斯泼 山脉。 的多位情郎。参观这座迷人城堡的同 埃( Trespoey)街区修建折中主义风格 时还可以参观亨利四世的卧房和工作 的豪华别墅。踏上高处的比利牛斯大 梅森克山(Massif du Mézenc) 室。 道,沿着绿树成荫的街道,可以欣 巴约讷(Bayonne) 赏到绝妙风景:从中央高原的彼高 这是一个有生活乐趣的城市!每年8月 加斯科涅地区(Gascogne)的荒原 尔(Bigorre)山巅一直到阿尼峰(Anie)的 初,希望清静的人最好原路折回,因为 加斯科涅荒原的地区自然公园完全浸 美景尽收眼底。中央高原的奥索峰 巴约讷会有为期5天的盛大节日:连续 没在大自然当中,尤其当人们从波尔 (Ossau)的钩状山峰最容易被认出来。 的斗牛比赛和朗德牛赛跑活动让整个城 多等大城市前来参观时感觉更加强 市为之沸腾,传统音乐的音符在空气中 烈。首先是嗅觉上的震撼:参天巨松 奥索山谷(Vallée d’Ossau) 的气味刺激着你的鼻孔。在马尔凯兹 很难不被奥索山谷独一无二的魅力所 区(Marquèze)的松林间,大朗德生态博 折服。精明的旱獭在这里建立了200余 巴斯克博物馆 物馆(l’écomusée de la Grande Lande)为 片领地。这里纯美清新的景致实在让 巴 约 讷 历 史 及 巴 斯 克 博 物 馆 (musée 你展示18和19世纪朗德村民的日常生 人向往,如倒映着中央高原山峰的艾 basque et de l’Histoire de Bayonne)坐落在 活场景。 约湖区(lacs d’Ayous)。 古老的网状街道中心,详尽展现了巴斯 流散着,欢乐的云朵到处漂浮! 克的文化特性,旨在通过展示昔日的 物品及仪式让人门更深入地了解今天的 巴斯克社会。 回力球运动 继承老式网球打法的回力球是巴斯克当 地的传统游戏。要想玩好这项运动,需 要有犀利的眼光,这样在将球掷向墙壁 时才能紧紧盯住这种坚硬又有弹性的球 的轨迹。 比亚里茨(Biarritz) 不到半个世纪的时间,比亚里茨就从一 个默默无闻的捕鲸小海港一跃而成为热 闹非凡的上流人士云集的海滨浴场。演 艺界名流和艺术家纷至沓来:拉威尔 (Ravel)、斯特拉文斯基(Stravinsky)、科 克托(Cocteau)、海明威(Hemingway)...... 之后,更有成群的冲浪爱好者前来挑 战巴斯克海滨沙滩(plage de la Côte-desBasques)的波浪。比亚里茨不正是被 88 称为“欧洲冲浪之都”吗?这座城市 的象征就是面向海洋博物馆的圣母岩 (Rocher de la Vierge)。岩石上有一座圣 母雕像,岩石通过一座金属天桥与海 岸相连。每当暴风雨来临之际,滚滚 海浪拍打着天桥,令人印象深刻。 圣让-德吕兹(St-Jean-de-Luz) 得益于比亚里茨的光芒,圣让-德吕兹 也是上流社会人们趋之若骛的地方。 19世纪末,海滨别墅开始出现在这座 迷人的小渔港,与传统的巴斯克彩绘 木房和17世纪的宫殿毗邻而居。圣让© DR 巴蒂斯特(St-Jean-Baptiste)教堂外表看 起来简洁朴素,但内饰却相当华美。 安托尼・阿巴蒂城堡 祭坛的背壁装饰屏金光闪闪。离开圣 饰,这是一种雕刻在赭石色石头上的 米利翁(St-Emilion)就热闹起来,这座 让-德吕兹西行,从巴斯克峭壁道路上 通常比较怪诞的头像,与它们搭配的 迷人的葡萄园小镇实至名归!夕阳时 可以看到岩石林立的海洋美景。 是能够令人联想到葡萄酒的装饰物。 分,镀上落日余晖的石头闪闪发亮, 瓦片屋顶的金色房屋金光熠熠,仿佛 阿巴蒂(Abbadie)城堡 大钟楼(Grosse Cloche) 葡萄饰盒中的珠宝。小镇的中心屹立 起伏的巴斯克峭壁道路通往令人称奇 一直以来,波尔多人都对大钟楼钟爱 着一座欧洲最大的用整块石头建成的 的安托尼・阿巴蒂(Antoine Abbadie)城 有加,从钟楼下面可以穿行到商业气 教堂,令人惊异。从教堂钟楼远眺, 堡。城堡在一位天文学家兼探险家的 氛浓厚的圣卡特琳娜大街(rue Sainte- 小镇及其葡萄园的景致美不胜收。 资助下建成,是巧妙融合了中世纪和 Catherine)。过去国王正是利用波尔多 非洲风格的新哥特式建筑。 人对钟楼的情结来惩罚波尔多人:只 阿基坦地区美食 要下令将大钟及其钟表的大门去掉就 阿基坦大区的烹饪艺术举世无双,你 能令波尔多人惶恐不安。 只需尽情享用美食即可...... 城市建设已经相当完善,但是仍然不 佩贝尔兰街区(Pey-Berland) 菜肴 断取得辉煌成就。除了新增加的有轨 在佩贝尔兰街区中心矗立着波尔多宗 在佩里戈尔地区,正餐首先从凯尔西 电车,波尔多还在加龙河左岸整治沿 教建筑中最庄严雄伟的圣安德烈大教 浓汤tourin开始,这是一种蒜茸或洋 河堤岸,并且在河右岸开辟新区,将 堂(cathédrale St-André)。它的皇家大门 葱汤,调配鹅油和酸模或者西红柿。 美丽的新区建设成绿地。 上刻有精美的雕饰,令人目不暇接。 在旧省贝亚恩,典型的农家汤是名为 距离大教堂几步之遥的地方高耸着佩 garbure的猪油鹅肉蔬菜浓汤。 游览 贝尔兰塔(tour Pey-Berland),登上塔楼 接着是美味的鹅肝或鸭肝,鸭肫沙 波尔多老城 的229级台阶,全城美景以及钟楼豁 波尔多老城以18世纪建筑为特色,大 然展现在眼前。周围还有阿基坦博物 你知道吗? 剧院(Grand Théâtre)与宽阔的梅花广场 馆,丰富的馆藏展示从史前到现代的 太阳王路易十四正是在圣让-德吕 (Esplanade des Quinconques)(126 000平 阿基坦地区的人类生活场景。 兹迎娶了西班牙公主玛丽-泰雷 波尔多 (BORDEAUX) 波尔多市内有加龙河(Garonne)流经, 方米)相隔几条街道。坐落在喜剧广场 兹。之后这对年轻的夫妇居住在 (Place de la Comédie)上的大剧院以其奢 波尔多葡萄园 洛奥比亚格(Lohobiague)行宫,今 华内饰而引人瞩目,配有绘画的天花 波尔多城外的丘陵上遍植葡萄,俨然 天重新命名为路易十四行宫。可 板上镶嵌纯金饰片。在波尔多的美丽 一片连绵起伏的绿色海洋,直延伸到 以参观。 街区中,建筑物的正面大多饰有怪面 树林边和房屋脚下。每到秋季,圣艾 89 聚焦法国 肝菌一起搭配烹饪。在吉伦特省不可 不尝的是生蚝,且最好在传统的渔民 小屋里品尝。然而在这里的港湾最多 的还是鲟鱼。还有一种小白虾,与月 桂和少许茴香八角类香料一起烹制食 用。 甜品 绝对不能没有品尝卡内雷斯蛋糕 (cannelés)就 离 开 波 尔 多 , 这 种 焦 糖小点心的内馅松软爽口。在圣艾 米利翁,人们习惯将蛋白杏仁甜饼 (macarons)蘸着红葡萄酒或者香槟享 用。布莱(Blaye)以糖衣杏仁pralines著 名,而巴斯克地区则以巧克力闻名, 布 尔 格 (Bourg)的 特 产 则 是 无 花 果 。 多尔多涅省有多种甜品竞争甜品桂 冠:胡桃馅饼(tartes aux noix),李子 糕(tourtières aux pruneaux)以及pastis糕 点。Pastis糕点松脆香甜,夹有黄油和 浸在朗姆酒和柑桔花水中的苹果馅。 © DR 至于巴斯克蛋糕,它的内馅一般是樱 旅游局: 地址:12 cours du 30-Juillet 电话:05 56 00 66 00 网址: www.bordeaux-tourisme.com 大钟楼 拉,牛肝菌或松露摊鸡蛋。人们不是 肉是夏洛斯牛肉(bœuf de Chalosse), 将松露誉为“佩里戈尔地区的芳香灵 肉质入口即化,鲜美无比。可以与之 魂”吗?松露可以将一道极其简单的 媲美的是更北方的巴萨牛肉(boeuf 菜肴化腐朽为神奇。正菜有美味的鸭 Bazas)。至于火腿,最好吃的要数巴约 里脊(magret de canard),尤其当添加少 讷火腿。但是很少有人知道,实际上 许糖时口感更加鲜美。佩里戈尔当地 巴约讷火腿主要产自旧省贝亚恩的山 人在食用焖鹅肉冻(confit d’oie)时,通常 区,而很少出自巴约讷。正是在这一 搭配萨拉土豆(pommes sarladaises),用 地区,亨利四世发现了自己最钟情的 鹅油煎生土豆,撒蒜末和西芹调味。 菜肴――著名的炖鸡。 在那些享誉盛名的禽类中,有一种朗 喜欢吃鱼的食客肯定会对这里将鱼和 德省农场饲养的鸡,最先荣获红色标 猪肉一起烹制的方法感到奇怪,在多 签,人们尤其钟爱它鲜嫩的肉质。朗 尔多涅省,人们正是这样将白斑狗 德省还盛产一种禽类野味――斑尾 鱼和肥肉丁或者将鲤鱼和焖肉冻一起 林鸽,多烧烤食用。朗德省的代表牛 烹制的。至于三纹鱼,则与鹅肝和牛 90 de 如何前往 汽车 多条高速公路通往波尔多: A10(巴黎-波尔多),A62(图卢 兹-波尔多),A63(波尔多-巴约 讷),A64(图卢兹-波城)。 铁路 大西洋高速列车TGV连接巴 黎与波尔多,车程3小时 飞机 波尔多机场 地址: Cedex 40 - 33700 Mérignac 电话:05 56 34 50 50 桃或杏仁奶油。 葡萄酒 有谁不知道波尔多葡萄酒的大名的? 吉伦特省出产的红葡萄酒愈久愈醇。 与优雅的梅多克(médocs)红酒交相辉 映的是酒香浓烈且醇厚的圣艾米利翁 润且色泽晶莹,而fronsacs红酒则口感 醇厚。波尔多也出产白葡萄酒,其中 © DR (saint-émilion)红酒。pomerols红酒温 圣艾米利翁村 拔得头筹的有Sauternes和Barsac两种。 电子邮箱:[email protected] 很难到达。用胭脂红地毯装饰的楼梯 加龙河另一岸出产绝佳的loupiacs和 营业时间:周日休息 通往舒适实用的客房。 sainte-croix-du-mont葡萄酒。波尔多山 价格:午餐7€,晚餐约25 € 坡的卡迪亚克(cadillac)葡萄园酿造的 这间漂亮小酒馆的成功之道在于:一 购物 白葡萄酒口感圆润芳醇,清爽怡人。 天中任何时候都能供应食物(摊鸡蛋, Baillardran Canelés 巴斯克地区的苹果酒可与布列塔尼和 沙拉,传统小菜及晚间套餐),供应 地址:Galerie des Grands-Hommes 诺曼底的苹果酒相媲美......多尔多涅 杯装、瓶装甚至桶装的法国西南部酿 电话:00 33 5 56 79 05 89 省的胡桃红酒则是餐后酒中的良品。 造的葡萄酒,价位灵活,气氛热闹放 营业时间:周一至周六 8 :30-19 :30 松。 坐落在Grands-Hommes市场的这家糕点 餐饮 店制作美味可口的糕点卡内雷斯蛋糕 La Table du Pain 住宿 (canelés),这种波尔多小点心的外皮为 地址:6 pl. du Parlement Hôtel Clemenceau 精致的棕色焦糖,用铜模具烤制成不 电话:00 33 5 56 81 01 00 地址:4 cours Georges-Clemenceau 同形状,外脆内软。 营业时间:圣诞节和新年休息 电话:00 33 5 56 52 98 98 价格:8 - 17€ 电邮: [email protected] Darricau 这家比利时风格的小餐馆经营有道。 营业时间:12月底休息15天 地址:7 pl. Gambetta 餐厅的金色石墙壁、古旧的陈列架和 房间:45 间 电话:00 33 5 56 44 21 49 打蜡的松木家具令人倍感亲切舒适。 价格:55 - 60€ 网址:www.darricau.com 制作多种面包片和沙拉供客人选择。 早餐:7 € 营业时间:周一至周五 10 : 00-19 : 00, 希望步行游览波尔多的游客可以选择 周六 11 : 00-19 : 00 Chez Brunet 这家设在一座18世纪建筑内的酒店。 节假日休息 地址:9r. de Condé 客房配备基本设施,装有空调。从早 自1913年至今,这家巧克力店一直用 电话:00 33 5 56 51 35 50 餐厅可以瞥见波尔多城美丽的屋顶。 上品款待着巧克力拥趸,如波尔多方 块(pavé de Bordeaux,一种杏仁巧克 营业时间:周二至周六 10 : 00-14 : 00, 17 : 000-22 : 00; Hôtel de la Presse 力,镶嵌着浸泡过葡萄酒的葡萄干)、 1月第一个星期和8月有三个星期休息 地址:6 r. de la Porte-Dijeaux 酒瓶形状的巧克力和niniches(一种黑巧 价格:15 - 25€ 电话:00 33 5 56 48 53 88 克力太妃糖)。该店的掌门人只用著名 这家小餐厅由一位50多岁的迷人女士 电子邮箱: [email protected] 产地的可可制作巧克力,配以他数次 打理,你可以在这里尝到当地的一道 营业时间:12月25日至1月2日休息 从遥远的旅途中带回的香料和香草制 特色菜肴:生蚝配烤香肠。 房间:27 间 作而成。n 价格:81/91€ Bar Cave de la Monnaie 早餐:9€ 地址:34 r. Porte-de-la-Monnaie 这间惬意的小酒店位于老城的步行商 电话:00 33 5 56 31 12 33 业街。特别需要声明的是,有时开车 本专栏内容由米其林旅游出版公司提供 91 Portrait entreprise HAVAS Sports à l’assaut du sponsoring sportif chinois Cette filiale du groupe Havas s’est installée en Chine en 2006 pour accompagner un marché qui mûrit à toute vitesse © A.S Douard “Du 8 au 24 août 2008, auront lieu les prochains JO de Pékin. 16 jours de compétition, 303 médailles, 37 lieux, 203 pays, 10 500 athlètes dans 41 disciplines. La fête promet d’être belle. “ Havas Sports, et Aristeia - agent officiel du Comité Olympique Français - proposent aux entreprises des solutions d’hospitalité . Nathalie Bastianelli, CEO d’Havas Sports Chine. C omment rendre sa marque plus proche du conde la formidable dynamique du marché chinois, explique sommateur chinois, augmenter sa notoriété ou Nathalie Bastianelli. Avant 2010, le marché chinois devrait modifier son image ? Une des stratégies : avoir redevenir le 2ème marché de publicité du monde devant le cours au sponsoring sportif. Parce que le sport touche Japon. D’autre part, le sport, notamment la retransmission un grand nombre de gens, qu’il est porteur d’émotions des matchs de foot représente une part importante des qui peuvent se transférer sur la marque « partenaire », programmes diffusés à la télévision. » Les Chinois, stimuqu’il exalte des valeurs très diverses au cours d’un speclés par les JO, mettent aujourd’hui les bouchées doubles tacle qui permet l’identification, il peut pour se hisser au premier rang des nations parfois, mieux qu’une publicité basée sur ‘‘ Avant 2010, le sportives. « Nous ne visons pas seulement la fiction, atteindre sa cible. Havas Sports les JO mais nous sommes aussi là pour avait depuis longtemps développé cette marché chinois proposer notre expertise aux compagnies spécialité sur les marchés occidentaux. La devrait devenir le chinoises (China mobile, Air China, Bank of société s’attaque aujourd’hui au marché China) qui ont signé avec le BOCOG des 2ème marché de chinois. contrats d’un montant très élevé, supérieur « Nous sommes là pour aider les commême à ceux qu’ont versés les sponsors publicité du monde pagnies à choisir les bons sports, à négodu CIO. » cier et à exploiter un partenariat, à gérer devant le Japon. ” Depuis son arrivée en Chine, Havas Sports la visibilité d’un sponsor, à organiser des s’est concentré sur des organisations évènements...», explique Nathalie Bastianelli, CEO d’Havas d’événements, la mise en place de programmes d’hospitalité, Sports Chine. Sa société conseille ses clients pour définir la réalisation du plan marketing d’un green rallye fin leurs enjeux de communication et commerciaux. Elle aide septembre 2007; un partenariat avec l’hebdomadaire sportif aussi à développer des outils en interne - fédérer les équichinois « Titan », pour diffuser ses études qui classent les pes autour de projets porteurs de sens, ou récompenser pays les plus sportifs (la Chine au troisième rang en 2006)1 de bons commerciaux - et en externe - apporter du conet un projet créatif et unique pour les sponsors officiels tenu à l’offre commerciale, dynamiser la marque auprès de des JO... Mais la société n’en est qu’aux prémisses de son la presse ou booster sa notoriété. Havas Sports peut aussi développement. Face au gigantesque marché d’une Chine aider à organiser des évènements sportifs, et faire de l’acqui veut s’imposer dans la cour des grands sportifs, tous les cueil de VIP lors de grands évènements sportifs. espoirs sont permis. n Anne Garrigue « Nous sommes arrivés en Chine en 2006 pour profiter HAVAS SPORTS CHINA, TITAN SPORT & TOM.COM Greatest Sport Nations Ranking 2006 1 92 汉威士体育文化传播公司:直面中国体育赞助 这家汉威士集团的分公司于2006年登陆中国,意欲分享飞速成熟的中国市 场。 怎 样使自己的品牌更贴近中国的消费者,提高 知名度或者改变形象?策略之一:寻求体育 赞助。因为体育涉及到众多人群,它可以将 人们的热情转移到“合作”品牌上来,它在比赛中激起的 价值,有时能比虚拟的广告更好地触及受众。汉威士体育 文化传播公司长期在西方市场上施展她的特长,如今,公 司欲在中国市场上一展拳脚。 汉威士体育文化传播公司首席执行官白嘉黎解释 说:“我们来这里是为了帮助企业寻觅含金量高的体育项 目,商谈并发展合作伙伴关系,管理赞助商的展示度,组 © A.S Douard 织一些活动等。”公司还为客户提出建议帮助他们确定宣 传和商业的各项风险。公司还会帮助发挥内部功效――使 团队忠实于富有内涵的体育项目,或奖励优秀的商业人 员;在外部,则为商业赞助带去品牌价值,在媒体上推广 品牌,提升知名度。汉威士体育文化传播公司还可以帮助 组织体育活动,在大型体育赛事期间接待贵宾。(参见框内 文字) 白嘉黎继续道:“我们2006年来到中国,是为了分享中 汉威士体育文化传播公司首席执行官白嘉黎 “2010年之前, 中国市场将超过日 本,成为世界第二大广告市场。” 合同,数额甚至超过了国际奥委会的赞助商。” 国这个有神奇活力的市场。2010年之前,中国市场将超过 汉威士体育文化传播公司来到中国之后,致力于各种 日本,成为世界第二大广告市场。此外,中国电视播放的 活动的组织工作,如拟定迎宾计划,组织实施2007年九月 体育节目每年达六万小时,其中足球节目占了近半,尤其 底的绿色集合计划,同《体坛周报》达成合作伙伴关系, 是外国的赛事。”受到奥运会激励的中国人正加速步伐, 以发布他们有关世界体育强国排行榜的研究(2006年中国排 以跻身世界一流的体育国家行列。“我们不仅着眼于奥运 名第三),以及专为奥运会官方赞助商制定独具创造性计 会,而且我们还向中国企业提供专业建议,这些企业(中国 划......公司目前尚处于起步阶段,不过,面对中国决心成 移动、中国民航、中国银行)已经同北京奥组会签定了巨额 为体育强国这样一个巨大的市场,任何期望都不为过。n 93 Culture les gens Liu Feng, promet un bel avenir à la BD chinoise Liu Feng, 28 ans, vient de sortir sa première Bande dessinée « DREAM » aux éditions Xiao Pan. Un Manhua - nom donné à la bande dessinée chinoise - tout en images, sans aucun texte, qui plonge le lecteur dans un univers où le visuel prend une dimension narrative universelle... Ce talent de la génération post-79 promet un bel avenir à la Bande dessinée chinoise. Rencontre. Comment décrire l’évolution actuelle de la BD chinoise ? Liu Feng : Ces 20 dernières années ont été le témoin de progrès fulgurants dans le domaine de la bande dessinée en Chine. Auparavant la BD était appelée « Livre pour enfants ». Son histoire remonterait à la Dynastie des Ming et des Qing. Le contenu était presque toujours tiré d’oeuvres littéraires, illustré par quelques images, et non par des vignettes comme vous les connaissez. D’autre part, il est important de souligner que la publication et la distribution n’avaient pas de but commercial. Pourtant les « Livres pour enfants » étaient très populaires à l’époque. Vers la fin des années 80, cette situation dominée par le format du «Livre pour enfants» a changé tout à coup, et ce grâce à l’introduction en Chine d’un style de bande dessinée différent venu de l’étranger. Les copies de BD japonaises ont joué un rôle non négligeable dans ce phénomène. Cette nouvelle forme plus flexible, au contenu plus riche, permettait de laisser libre cours à l’imagination. Ces nouveautés ont passionné de nombreux jeunes notamment ceux qui ont grandi pendant les années d’ouverture de l’après 1979. La bande dessinée européenne est arrivée en Chine avec Internet : une façon pour les jeunes chinois de découvrir le dessin européen en version originale. La place importante 94 © Liu Feng Vous êtes un jeune auteur. Il n’existe encore aucune biographie vous concernant. Pouvez-vous nous éclairer en quelques mots sur votre parcours vers la BD ? Liu Feng : Je suis né en 1979 dans la région autonome de Mongolie intérieure et j’ai grandi à Tai’an, une petite ville du Liaoning. Dès mon enfance, J’ai éprouvé une passion particulière pour la bande dessinée. En 1996, j’ai commencé des études d’architecture intérieure à l’Ecole des Beaux-Arts du Liaoning ; en 2000, j’ai participé à la création de dessins animés et finalement en 2003, j’ai entamé la création de ma propre bande dessinée, Dream, que j’ai achevée cette année. DREAM de Liu Feng est un manhua surprenant dans le sens où il n’y a aucun texte. C’est donc par l’observation et l’imagination que l’histoire se construit sous les yeux ébahis du lecteur. « Rêve ou cauchemar ? » nous prévient l’éditeur... Effectivement qui n’a jamais rêvé qu’il pouvait voler ou devenir riche ? Lorsque le héros revient à la cruelle réalité, c’est-à-dire à son quotidien, les pages sont en noir et blanc, à la fois superbes et tristes de par la condition véritable du jeune garçon et de son animal de compagnie, le cochonnet : Quelle vie et quel avenir pour un enfant dans une ville si froide et si sombre avec des gens si distants et sans expression ? Belle allégorie pour dénoncer une industrialisation grandissante (de la Chine ? du monde ? ). Malgré son côté pessimiste, cette bande dessinée peut être « lue » par tous grâce à l’universalité des dessins et des émotions qui y sont représentées. Bededazi http://bededazi.over-blog.com © Liu Feng attribuée à la bande dessinée en Europe a stimulé les jeunes auteurs en leur donnant envie de s’impliquer professionnellement dans la création de BD. Pour vous, quelles différences y a-t-il entre les BD chinoises, japonaises ou coréennes? Liu Feng : Il est difficile pour moi de répondre à cette question...Certes la bande dessinée comme on l’entend aujourd’hui a pris son essor plus tard en Chine que dans ces deux pays. Le dessin est pour le Japon et la Corée comme un homme entre deux âges déjà relativement mûr, en Chine le dessin est encore un enfant naïf. L’adulte agit de manière apaisante et sûre, l’enfant est plein de curiosité, candide et sans idée reçue. Le jeu avec la couleur vous permet de créer deux univers bien distincts, Pourquoi avoir fait le choix de ces couleurs ? Liu Feng : Ces deux familles de couleurs permettent d’exprimer l’atmosphère du rêve et celle de la réalité. Les tons orange, rose suggèrent la douceur, alors que le gris, noir et blanc permettent de décrire la triste réalité. Graphiquement parlant, l’album est étonnant. Les émotions du garçon sont bien montrées : Combien de temps pour créer cet album ? Liu Feng : Cette œuvre m’a occupé un peu plus d’une année à partir de ma première idée jusqu’à son achèvement, et entre-temps j’ai continué parallèlement à travailler pour © Liu Feng Lisiez-vous des BD quand vous étiez plus jeune ? Lesquelles ? Liu Feng : J’ai commencé à lire des albums quand j’étais à l’école primaire, et parmi les premières œuvres que j’ai lues, je peux citer Le Ballon du dragon et les aventures de Dragon Ball, Saint Seiya (Le manga Saint Seiya, qui est l’oeuvre de Masami Kurumada, est plus connu en français sous le nom des Chevaliers du Zodiaque, ndlr) Superman... ÅLorsque le héros revient à la cruelle réalité, c’est-à-dire à son quotidien, les pages sont en noir et blanc, à la fois superbes et tristes... ici une page extraite de Dream, éditions Xiao Pan. gagner ma vie. Je dessine des visuels pour des publicités dans le secteur de l’immobilier. Dream est une histoire plutôt pessimiste et critique vis-à-vis de la société actuelle, rêve ou cauchemar ? Liu Feng : Rêve ou cauchemar ? ... A mon sens, l’important n’est pas la distance entre le rêve et la réalité mais la manière de faire face à cette distance. n recueillis par Agathe Allain et Patricia Ruan 95 Culture bande dessinée La bande dessinée chinoise En quelques ann seulement, le ées s Manhua chinois ont r éussi à se faire une pla ce dans le paysage inte rnational de la bande dessin ée: les bulle s chinoises ne manquent p as d’imaginatio n pour attire r les lecteurs.. . ©D R © DR fait sa bulle en France S i la Chine est perçue comme une civilisation de l’écrit, la particularité de son écriture qui en fait, dès son apparition sur les jiaguwen (les inscriptions sur carapace de tortue et os d’animaux) jusqu’à son expression artistique qu’est la calligraphie ( une véritable «image écrite» ), invite nécessairement à s’interroger sur la place qu’occupe l’image, sous toutes ses formes, dans une telle civilisation. À ce sujet, les revues illustrées chinoises de la première moitié du XXe siècle constituent un terrain d’investigation particulièrement riche. Textes et images se complètent et attirent dès leur apparition un public populaire : elles contribuent à appréhender, voire à définir un nouvel ordre social et politique. Né vers la fin du XIXe siècle sous la double influence japonaise et occidentale, le manhua, sorte d’esquisse qui relève de la caricature et de la bande dessinée, est un parfait exemple de combinaison dynamique de texte et d’image. La figure pionnière du Manhua chinois a été Li Shutong, l’un des premiers artistes à promouvoir ce media dès 1912, après un séjour de plusieurs années au Japon. Historiquement, la bande dessinée chinoise porte également d’autres noms : « Lianhuantu » pour les livres illustrés, autrement dit, les romans graphiques qui contiennent en général un dessin par page. « Lianhuanhua » est la bande dessinée que l’on qualifierait en Occident de classique, alors qu’en Chine, le gouvernement l’a longtemps considérée comme un art de masse et l’utilisait pour des affiches de propagande. Le dessinateur de ce genre le plus 96 connu est Zhang Leping (1910 - 1992) avec les aventures très populaires de « Sanmao » 三毛 : enfant orphelin, vagabondant dans les rues auquel il arrive de nombreuses mésaventures. Créé en 1930, Sanmao est le premier héros auquel les enfants chinois pouvaient s’identifier, il a nourri l’imaginaire de plusieurs générations. L’avènement de la BD chinoise en France Depuis la France, il y avait très peu de possibilités de découvrir la BD chinoise... Mais tout a changé depuis le début de l’année 2005 et une belle collaboration s’est instaurée entre la France et la Chine. Dans le cadre du 32ème Festival International de Bandes Dessinées en janvier 2005, quelques artistes et professionnels chinois (du dessin animé et de la bande dessinée) furent invités à Angoulême. Puis la France fut l’invitée d’honneur de la 12ème Foire Internationale du Livre de Beijing et les éditeurs français présentèrent près de 200 bandes dessinées. Des professionnels et artistes francophones furent également présents au 1er Festival de l’Image Dessinée à Beijing dont la deuxième session est prévue en 2007. Sans compter d’autres festivals hors de la capitale chinoise, comme le Festival BD de Shanghai. Bien sûr, tout cela n’aurait pu voir le jour sans la participation active d’associations telles que celle du Festival International de BD d’Angoulême, BD Dingue, 16000 Images, ainsi que d’organismes officiels, l’Association pour l’Amitié avec les Peuples Etrangers, et de certains éditeurs et libraires. Résultat, non seulement, les dessinateurs et éditeurs francophones sont maintenant mieux connus et distribués en Chine, mais aussi des artistes chinois sont traduits en français et publiés en Europe, en particulier grâce à la nouvelle maison d’édition Xiao Pan. Elle est devenue en moins d’un an « le spécialiste de la BD chinoise » et édite déjà plus d’une dizaine d’artistes désireux de toucher le public français. He Youzhi fait revivre la Chine pré-maoiste Mes années de jeunesse est un « lianhuantu », c’est-à-dire le roman visuel d’un dessinateur chinois, He Youzhi. Publié en janvier 2005 (aux éditions de l’An 2) l’histoire prend place en Chine entre les années 1920 et 1950. L’auteur nous plonge dans son enfance et son adolescence, et raconte les débuts de sa carrière. Aujourd’hui, He Youzhi a plus de 80 ans et vit près de Shanghai. Selon l’éditeur , on peut considérer ces « images enchaînées » comme l’équivalent d’une « ligne claire » orientale. Cet ouvrage illustré par un dessin unique par page, apporte « un riche témoignage de la Chine pré-maoiste ». En novembre 2006, les éditions de l’An 2 publient Cent métiers du vieux Shanghai, et renouent avec He Youzhi. De la même façon que pour ses années de Manhua VS Manga Si le mot pour dire « bande dessinée » est en japonais « manga » celui-ci se prononce en chinois « manhua», se transcrit 漫画 et signifie « images enchaînées ». Quant au dessinateur de manhua, il est appelé « manhuajia » 漫画家. Les idéogrammes utilisés pour « manhua » & « manhuajia » en chinois et « manga » & « mangaka » en japonais sont les mêmes. Le sens de lecture des manhuas est le même qu’en occident à la différence des mangas japonais qui se lisent « à l’envers ». jeunesse ( un dessin par page et textes bilingues chinoisfrançais ), l’auteur dresse un panorama inégalé des petits métiers exercés dans le Shanghai du début du XXème siècle.n Agathe Allain Remerciements à Bédédazi pour sa contribution et ses articles publiés dans « Bédés d’Asie » http://bededazi.over-blog.com et à Anne Valérie Ruinet du C.E.E.I. Centre d’Etude de l’Ecriture et de l’Image de Paris. 97 Culture lire La sélection de Laurent Ballouhey Bandes Dessinées contenant chacune une “leçon de sagesse”. Vingt-trois d’entre elles sont ici présentées autour de personnages variés : grands seigneurs, paysans, artisans, valets, soldats... Géographie L’art de la guerre Par Li Zhiqing d’après Sun Zi Traduit du chinois avec illustrations Éditions du Temps, 200 pages Inspiré du classique militaire chinois, ce manhua expose les démarches stratégiques élaborées par Sun Zi, lequel privilégie l’économie du coût humain et logistique, dont les principes sont encore appliqués dans certaines armées modernes. Les trois propos Par Feng Menglong Traduction et adaptation Laurent Ballouhey Illustrations Zheng Diwei Texte bilingue chinois-francais Éditions You-Feng, 160 pages Deux récits de sagesse extraits des “Sanyan” (Trois Propos) du grand écrivain Feng Menglong (1574-1645) de la dynastie des Ming. Ces récits, les premiers en langue parlée moderne, initient à la littérature chinoise de l’époque. La besace de sagesse Par Feng Menglong Adaptation et traduction L.Ballouhey Illustrations Zhu Shanshan Texte bilingue chinois-français en fin d’ouvrage Éditions You-Feng, 157 pages Feng Menglong est connu pour avoir recueilli et adapté un millier d’anecdotes ou histoires populaires 98 La Chine Par Yves Guermond Éditions Belin, Mémento Géographie, 175 pages , cartes Ces dossiers pédagogiques consacrés à la géographie de la Chine sont à l’origine destinés aux étudiants et aux professeurs. Mais leur contenu riche, et la présentation exhaustive des grandes régions qui composent le pays -Pékin, le Grand canal, Shanghai, le Changjiang, le Sud, le Nord-Ouest- avec les enjeux de leur développement, seront utiles à tous : curieux, voyageurs, hommes d’affaires et investisseurs. Politique Chine : A quand la démocratie ? Les illusions de la modernisation Par Hu Ping Traduction du chinois Marie Holzman Éditions de l’Aube, 144 pages Cet essai polémique est une réflexion sur les changements sociaux, culturels, politiques et idéologiques que connaîtra la Chine le jour où elle deviendra une démocratie proche du modèle occidental. Essai L’importance de vivre Par Lin Yutang Traduit de l’anglais J. Biadi Éditions P. Picquier, 480 pages, Picquier poche 284 pages Ce classique de l’art de vivre à la chinoise écrit directement en anglais dans les années 40 résiste à l’épreuve du temps et se trouve régulièrement réédité, y compris en chinois bien que l’auteur ait choisi de représenter Taiwan aux Nations Unies après 1949. C’est qu’il sait avec beaucoup d’humour aborder les grands thèmes de réflexion qui traversent les pensées traditionnelles et contemporaines. Avec esprit critique, il développe un art de vivre et d’être heureux original qui croise les cultures occidentale et orientale dont il propose une synthèse enrichissante. Interculturel France Chine : migrations de pensées et de technologies 4ème séminaire interculturel sinofrançais de Canton Textes réunis par Zheng Lihua et Yang Xiaomin L’Harmattan, 413 pages Ce séminaire interculturel organisé depuis plusieurs années par l’Université des langues étrangères du Guangdong fait le point sur les échanges de compétences entre la France et la Chine, étudie les influences réciproques des penseurs français et chinois dans chaque pays, examine les conséquences des échanges économiques et technologiques. Il tire les enseignements du management à la chinoise et éclaire les relations entre culture et management. Reportage Voyage au centre de la Chine Par Frédéric Bobin Éditions P. Picquier, 224 pages L’ancien correspondant du quotidien Le Monde pendant 6 ans a repris en un volume les meilleurs de ses articles pour en faire un carnet de route au coeur de cette Chine réelle qu’il a parcourue en tous sens. On rencontre avec lui des Chinois ordinaires auxquels il donne la parole, mais aussi nombre de représentants des nouvelles couches sociales. Il s’attache en particulier à décrire les nouvelles cultures urbaines qui les traversent et transforment le rapport à l’amour, au sexe, à l’éducation, à la consommation, au loisir comme au travail. Économie La Chine du XXIe siècle : une nouvelle superpuissance ? Par Michel Aglietta et Yves Landry Éditions Economica, 173 pages Cet ouvrage très spécialisé étudie les transformations de l’économie réelle en passant au crible les réformes financières et monétaires de la Chine. Il s’interroge sur le mode de croissance chinoise qui privilégie l’accumulation rapide du capital et les exportations. Il tente d’envisager les conséquences de la montée en puissance économique de ce pays sur l’ensemble du système monétaire international. Faut-il avoir peur des usines chinoises? Par Jean Ruffier Éditions de l’Harmattan, 181 pages Cette enquête, elle aussi très détaillée, est consacrée au développement des usines chinoises dans la région du sud qui inclut les villes de Canton, Hong Kong et Macao, le poumon de ce qu‘on appelle l’atelier du monde. L’auteur s’interroge en particulier sur les causes de la compétitivité et la pérennité de cet atelier. Il décrit en détail le fonctionnement des entreprises d’Etat comme des entreprises privées, et étudie l’impact des investissements étrangers. Religions Les bouddhas naissent dans le feu Par Eric Rommeuluere Éditions du Seuil, 240 pages L’auteur nous livre dans un langage moderne ce que signifie l’expérience du bouddhisme Zen (Chan en chinois). Il tente de donner au lecteur les clés de la connaissance de ce qui se vit au cours de cette expérience et de l’accompagner dans une expérience si éloignée de notre pratique de la méditation. Des extraits de textes Zen sont fournis en fin d’ouvrage. Symbolique des nombres dans la Chine traditionnelle Par Elisabeth Rochat de la Vallée Éditions Desclee de Brouwer, Sagesses orientales 224 pages Cette émimente sinologue, spécialiste du taoïsme religieux, analyse la symbolique des nombres présents très tôt dans les textes classiques chinois, comme le Yijing (classique du changement). Elle explique les suites numériques comme une traduction de l’ordre cosmique du monde, au sein d’un dynamisme parfaitement réglé, dévoilant les processus de la vie, dans le ciel comme sur la terre selon les correspondances chinoises traditionnelles entre ces deux mondes. Chine-Japon L’armée de l’empereur Atrocités japonaises durant la seconde guerre mondiale Par Jean-Louis Margolin Éditions Armand Colin, Les enjeux de l’histoire, 352 pages Cet ouvrage d’un spécialiste de l’histoire du Japon arrive à point nommé, car il permet de porter un regard, non pas froid, mais indépendant et objectif sur un thème récurrent qui continue encore aujourd’hui d’alimenter la polémique et d’exacerber les tensions nationalistes entre les deux grands voisins asiatiques. Il ne se contente pas d’exposer les atrocités commises par l’armée japonaise durant la seconde guerre mondiale. Il dégage une analyse de l’idéologie impériale qui a sous-tendu et parfois justifié ces violences. Et surtout il développe une réflexion d’actualité sur les enjeux de mémoire encore très vive, tant chez les victimes que du côté des bourreaux. 99 Culture lire Coup de cœur Yan Lianke : Le rêve du village des Ding Par Yan Lianke Traduit du chinois Claude Payen Ed. Philippe Picquier , 2007 288 pages Yan Lianke est un écrivain à coup sûr audacieux, sans doute téméraire, certains diront « provocateur ». Déjà dans son premier roman traduit en français «Servir le peuple» chez Ph. Picquier en 2006, il s’en prenait à l’armée chinoise, se moquait ouvertement du Grand Timonier et caricaturait un colonel impuissant dont l’épouse prenait du bon temps avec son estafette. Cette ironie excessive avait valu au roman d’être censuré, mais l’avait du même coup assuré d’une diffusion accrue et d’un bon succès à l’étranger. Avec ce nouveau roman, Yan Lianke récidive et s’affranchit d’un autre tabou lié au scandale du sang contaminé et du sida dans la province du Henan dans les années 90. En véritable journaliste d’investigation, il a procédé à une longue et minutieuse enquête en se rendant incognito dans ces villages en 1995. Il raconte comment plusieurs villages ont été contaminés et décimés par le sida, les victimes laissées dans l’ignorance des causes de cette épidémie et des remèdes à lui apporter par les 100 autorités locales, d’autant que ce sont celles-ci qui avaient encouragé les paysans miséreux à vendre leur sang, sans aucune hygiène ni protection. L’auteur choisit de retracer cette tragédie à travers les membres d’une famille du nom de Ding, comme le village, dont les fils se livrent à tous les trafics, allant jusqu’à vendre aux malades analphabètes les cercueils que le gouvernement a mis gratuitement à leur disposition. Yan Lianke ne juge pas, il montre ; il ne dénonce pas, il décrit, et cela suffit. Laurent Ballouhey Deux questions à l’auteur ... Pouvez-vous nous parler de la genèse de votre livre ? “En 1996, quand l’Internet a diffusé la nouvelle du Sida au Henan, comme je viens de cette région, j’ai été particulièrement touché et j’ai voulu me pencher sur le problème. Mais dans ces annéeslà, la Chine était moins ouverte.Après l’épidémie de SRAS en 2003, l’attitude du gouvernement s’est très nettement assouplie. En 2004, j’ai commencé à me rendre dans un village de l’Est du Henan pour comprendre en profondeur la façon de réagir des malades confrontés à leur mort prochaine. Comme je viens d’une famille paysanne, je me suis très vite familiarisé avec eux. C’est arrivé en Chine, dans mon pays natal. C’était très important pour moi de me lever et d’assumer une part de responsabilité, en relatant cette histoire avec passion.” Vous avez employé des procédés littéraires particuliers, pourquoi ? “J’ai choisi de décrire ce monde à travers le regard d’un enfant de 12 ans déjà mort parce que cela m’apportait une grande liberté : il circule dans le monde des vivants et dans le monde des morts. Il rentre dans la pensée de son grand père, dans celle de son père, et de la même façon, dans l’esprit de tous les villageois : la narration bénéficie ainsi d’un espace total de liberté. J’ai aussi utilisé de façon extensive les rêves diurnes. Dans la version chinoise, on a même utilisé une typographie différente pour les souligner. Les villageois rêvent tous de devenir riches, que leur campagne devienne aussi moderne que les villes, que la Chine atteigne le niveau de la France, des USA, du Japon. Ces rêves représentent, pour moi une nouvelle utopie. Nous sommes passés de l’utopie communiste à l’utopie capitaliste. Dans le « Rêve du village des Ding », les habitants de ce village vendent leur sang pour devenir riches, pour réaliser le même rêve. Et l’explosion du sida à grande échelle aujourd’hui, n’estce pas à l’origine une catastrophe globale à laquelle est confrontée toute l’humanité, parce que nous voulons tous être plus riches, plus forts. “ n Extrait d’une interview réalisée par Anne Garrigue et Charlotte Cailliez, aujourd’huilachine.com