René Clair : Entr`acte (1924)

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René Clair : Entr`acte (1924)
René Clair : Entr’acte (1924)
A la demande de son ami Francis Picabia, René Clair tourne un film pour servir d’entracte au
ballet dadaïste Relâche mis en scène par Erik Satie et lui. Le théâtre des Champs Elysées
propose ainsi un spectacle dont le nom reprend l’intitulé habituellement réservé aux périodes
sans spectacles ! Avec le même esprit ludique et les mêmes collaborateurs René Clair conçoit
Entr’acte : le film est écrit avec Francis Picabia, qui se prête aussi au jeu dans quelques
saynètes tout comme Marcel Duchamp, Man Ray et Erik Satie. Ce dernier en conçoit la
musique qui sera définitivement associée au film en 1967.
L’avis de Nekochka :
Décadrages et montage rapide : le mouvement et la vitesse fascinent les cinéastes d’avantgarde de l’Europe entière. Ces préoccupations formelles sont manifestes dans le film de René
Clair. La ville avec ses plans de toits décadrés, de reflets dans une vitrine, de lumières la nuit
s’apparente aux films tournés à cette époque par d’autres cinéastes également fascinés par la
modernité (et parmi eux un certain Henri Chomette, frère de René Clair). Ces
expérimentations sont bientôt développées dans des films qui seront qualifiés de
« symphonies de villes ». Véritables odes à la modernité, leur montage s’inspire des structures
musicales mais expérimentent aussi des cadrages insolites, deux caractéristiques présentes
aussi dans Entr’acte. C’est le cas de ce cadrage en contre-plongée totale montrant les dessous
du tutu d’une danseuse. Mais il y a une différence : la provocation ludique et poétique du
plan. Jeu qui se poursuit par une partie d’échec sur les toits de Paris, poésie qui enchaîne avec
la surimpression de petits bateaux en papier voguant sur les toitures.
Nekochka : filmothèque du net

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